S'il y a bien une liberté à inventer, ou à restaurer c'est bien la liberté des peuples à durer dans leur être (importance de l'identité dans les débats actuels...) Cette liberté existe pour tous les peuples de la planète, sauf le Français... qui, seul au monde, devrait accepter d'être submergé démographiquement, d'être substitué dans sa population, insulté dans son propre pays. Cette profonde injustice, ce deux poids deux mesures dans le traitement du racisme, risque à terme d'amener de violentes réactions.
L'autre liberté à restaurer serait la liberté de ne pas se laisser vomir dessus, dans son propre pays. Cette liberté n'est-elle d'ailleurs pas inscrite dans la déclaration des Droits de l'homme qui stipule (art. 4) que "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme N'A DE BORNES QUE CELLES QUI ASSURENT AUX AUTRES MEMBRES DE LA SOCIETE LA JOUISSANCE DE CES MÊMES DROITS".... Les révolutionnaires finirent donc par l'admettre eux-mêmes - et ainsi se contredisant totalement avec la liberté d'expression ou de penser par exemple -, le paradoxe de la liberté est qu'elle ne peut exister sans sa limitation ("bornes"). L'autorité et la censure viennent au secours de la liberté.
En fait, le trait majeur de la "démocratie" "française" est sa profonde hypocrisie, mais aussi une fantastique imposture, une incroyable illusion : partant de l'abstraction individualiste et égalitaire, l'autosuffisance individuelle (l'individu-Roi et souverain), elle est incapable d'organiser une véritable représentation des intérêts présents dans la nation et qu'elle tend AU CONTRAIRE, pour conserver le pouvoir, à démembrer la nation (on le voit aujourd'hui : les faits donnent raison aux principes traditionnels), en la divisant, en la décomposant, subvertissant la Société en opposant les individus et les classes, la réduisant à un conglomérat d'unités artificielles et communautaires, le tout devant s'exprimer dans le cadre des institutions "démocratiques"... La démocratie "moderne" est nocive parce qu'elle détruit la communauté nationale, elle démembre la nation : c'est l'absolutisation ou universalisation de la liberté politique. En absolutisant les revendications individualistes et d'autonomie (un homme un vote), l'individualisme-roi détruit les moeurs et la Société qui a permis l'amélioration de sa condition (échec actuel complet de la démocratie, dans tous les domaines, déclin, décadence et destruction de la Société). Inversement, et paradoxalement, l'ordre politique de l'Europe classique (monarchies, "éclairées" par des élites parlementaires ou non...), permet en fait une approximation meilleure de la volonté générale que la domination pure et simple d'une Assemblée dite "représentative".
En voulant garantir les "droits de l'Homme", les "démocrates" Révolutionnaires raisonnèrent comme si la situation des hommes dans leur condition "naturelle" était préférable à celle dont ils jouissent dans l'état civil : il est donc logique qu'ils aient cherché à recréer dans les corps politiques les déchirements et les divisions qui caractérisent en fait "l'état de nature".... Inversement, si on veut réellement garantir les droits de l'homme (et donc par exemple les libertés publiques, la liberté de penser, etc....), si l'on veut garantir la sécurité (le droit de tout peuple à durer dans son être, la "Souveraineté nationale"...), il faut, avant de faire des grandes déclarations, d'abord créer un ordre politique qui, si libéral soit-il..., ne peut exister qu'au prix d'une LIMITATION de la liberté, au travers, nécessairement, d'un Etat "autoritaire". La Monarchie traditionnelle française est cet ordre politique.
"Un des premiers objets de la société civile, est que personne ne soit juge dans sa propre cause. Chaque membre de la société renonce au premier droit fondamental de l'homme naturel, celui de juger par lui-même, et de défendre son propre droit: il abdique le droit d'être son propre gouverneur. ... Les hommes ne peuvent jouir à la fois des droits de l'état de nature [uncivil] et de ceux de la société civile. Pour obtenir justice, l'individu renonce au droit de la déterminer... Et pour s'assurer d'une certain degré de liberté, il s'en déssaisit en totalité pour en confier la garde à d'autres instances" (Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France, Pluriel Histoire, Paris 2004, p. XVI).
Les liens, les limitations créés par la civilisation sont précisément la condition de la sécurité et de la liberté de l'homme et d'une société et, au-delà, de l'amélioration de l'humanité. Dès lors, dans le "contrat social" tel que le conçoit Burke, il est impossible que "chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant...." (J.J. Rousseau, Du contrat social, liv. I, ch. VI). C'est par là que les Révolutionnaires se contredisent (contradiction-polarité entre la liberté et la société civile) et que Burke est le plus éloigné de la pensée des Constituants de 1789, dont la doctrine de la loi "expression de la volonté générale" hérite de Rousseau... L'opposition entre "liberté" et "pouvoir-limitation" interdit de considérer la participation aux affaires publiques comme un droit fondamental, puisque les droits de l'homme, sa sécurité, sa liberté, ne peuvent être réellement garantis que par une LIMITATION de sa liberté politique, et qu'a contrario, le droit du citoyen à participer aux affaires publiques entraîne mécaniquement le démembrement de la nation (jeu incessant des minorités contre les majorités). Pour reprendre une phrase de Jean Haupt, la démocratie est donc "contraire à la fois aux intérêts légitimes des citoyens et aux intérêts supérieurs de la nation" (Jean Haupt, Le Procès de la démocratie, Cahiers Découvertes - Lisbonne 1971, p. 15). Mais ne nous méprenons pas, il n'est pas question pour nous de ressusciter subitement le passé médiéval ou même l'Ancien Régime, mais simplement de préserver dans les conditions de la "modernité" les anciennes règles de vie, les principes traditionnels de gouvernement qui s'opposaient tous à la l'absolutisation de la liberté politique, à l'individualisme-roi. La "modernité" devra conserver un lien vivant avec le monde traditionnel qui lui a permis de naître, ou bien la Société disparaîtra, sous l'effet des principes absurdes et contradictoires de la Révolution, disloquée, par l'anarchie produite par les illusions de l'autosuffisance individuelle, ou par le despotisme de la loi qui aura voulu compensé l'absolutisation de la liberté. Ou bien mourra-t-elle des deux ?...
Les Réflexions sur la Révolution française d'Edmund Burke sont un des apports les plus célèbres à la pensée conservatrice et contrerévolutionnaire et, au-delà, à la critique de philosophie politique dite "moderne" héritée des dites "Lumières". Elle constitue une des critiques les plus profondes de la Révolution, et surtout, une attaque d'un type inédit contre ce qui, dans l'Esprit des Lumières, avait pu préparer 1789.