" J'invite les électeurs qui m'ont fait confiance à n'accorder leur suffrage ni à Mme Royal ni à M.Sarkozy et à s'abstenir massivement ".
Jean-Marie LE PEN (Paris, 1er mai 2007)
L'abstention est toujours donnée aux différentes élections et fait l'objet de différents commentaires. Notre "notre devoir moral de participer à la vie de la cité" peut trouver dans cette abstention une expression lisible et nette qui nous évite de choisir un mal (les deux candidats ne sont pas un moindre mal pour la vie). L'abstention permettrait de comptabiliser notre électorat et doit donc être massive pour être lisible.
Catholiques en campagne indique que "dans un discours aux participants au congrès promu par le Parti populaire européen tenu le 30 mars 2006, Benoît XVI a évoqué trois points non négociables par l'Église et les catholiques dans leurs rapports avec les responsables politiques :
« En ce qui concerne l'Église catholique, l'objet principal de ses interventions dans le débat public porte sur la protection et la promotion de la dignité de la personne et elle accorde donc volontairement une attention particulière à certains principes qui ne sont pas négociables. Parmi ceux-ci, les principes suivants apparaissent aujourd'hui de manière claire :
- la protection de la vie à toutes ses étapes, du premier moment de sa conception jusqu'à sa mort naturelle ;
- la reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille - comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage - et sa défense contre des tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes d'union radicalement différentes qui, en réalité, lui portent préjudice et contribuent à sa déstabilisation, en obscurcissant son caractère spécifique et son rôle social irremplaçable ;
- la protection du droit des parents d'éduquer leurs enfants.
Ces principes ne sont pas des vérités de foi, même si ils reçoivent un éclairage et une confirmation supplémentaire de la foi; ils sont inscrits dans la nature humaine elle-même et ils sont donc communs à toute l'humanité. »
Comme le remarque Le salon Beige dans son article Que faire au second tour ?, les deux candidats encore en lice sont en grave rupture avec les « points non négociables ».
Après avoir constaté que Mr Sarkozy est préférable à Mme Royal sur certains points non négociables, le Salon Beige se pose deux questions :
- Est-il moralement permissible de voter pour un candidat en grave rupture sur un ou plusieurs points non négociables, pour la raison que l'autre est plus nocif encore ?
Dès avant le 1er tour, cette question a donné lieu à des interprétations contradictoires (relayées sur le salon beige) de l'enseignement de Benoît XVI. Le P. Garrigues , le P. Daguet et Thibaud Collin estiment que l'on ne peut pas voter pour un tel candidat, et François de Lacoste-Lareymondie défend l'option inverse (et ici). - Si oui - si c'est permissible - est-il judicieux de voter pour ce candidat ?
Pour notre part, nous pensons que s'abstenir ou voter blanc pourrait être un geste tactiquement plus fécond pour l'avenir... à condition que cette abstention soit lisible à l'ensemble de la classe politique. Il faudra donc une nouvelle fois nous retrousser les manches pour expliquer nos positions et les faire entendre dans le débat politique.
Nous faisons nôtre la conclusion du salon beige : « Les catholiques devront retrouver et renforcer leur unité d'action pour défendre activement le Bien commun une fois les élections passées. »
Pour enrichir cette réflexion, nous vous conseillons notamment les articles du Salon Beige suivants :
Candidats et points non négociables : la liberté de l'éducation
Candidats et points non négociables : la famille
Candidats et points non négociables : le respect de la vie
ainsi que cet article du site Hermas : MESSAGE AUX EVEQUES DE FRANCE