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Christ Roi

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Horloge

3 janvier 2007 3 03 /01 /janvier /2007 12:01

Hommage à Sainte Geneviève, Patronne de paris, aujourd'hui à 19H, Marche aux flambeaux

 

 


Sainte geneviève par Anne Bernet

 


"Depuis l'an 451 et l'invasion hunnique, Pris, quoique doté d'instances municipales, ne se gouvernait que par le bon vouloir et les conseils avisés de la vierge Geneviève, une consacrée aujourd'hui presque septuagénaire. Fille d'un officier franc romanisé et d'une Gallo-Romaine, Geneviève était née vers 420 au village de Nanterre, où ses parents possédaient de vastes domaines. A sept ans, la fillette s'était vouée au Christ, au grand dam de ses père et mère dont elle était l'unique et tardive héritière. Mais, confortée dans sa vocation par les évêques
Loup de Troyes et Germain d'Auxerre, Geneviève avait triomphé des obstacles et, ses parents morts alors qu'elle atteignait vingt ans, s'était établie à Paris, auprès d'une tante, et avait fondé une maison réservée aux vierges consacrées, nouveauté encore peu répandue en Gaule. De ce jour, les ennuis de la jeune fille avaient commencé.

Par définition, Geneviève avait tout pour déplaire à ses nouveaux voisins. Elle était jeune, jolie, intelligente, indépendante, en possession de la fortune familiale, protégée par les plus hautes instances de l'Eglise des Gaules, occupait, par droit de naissance et comme le prévoyait la loi dans le cas d'une fille unique, les fonctions civiles qui avaient été celles de son père, mais, par celui-ci, justement, elle était une étrangère, une Barbare, une ennemie. Ce qu'avaient décrété les notables parisiens lorsqu'ils s'étaient avisés de l'ascendant grandissant de "la Franque" sur leurs épouses et leurs filles. Nombreuses, en effet, étaient les adolescentes qui décidaient, à la suite de Geneviève, de prendre le voile, quitte à détruire de très savantes combinaisons matrimoniales voulues par leurs familles. Accusée de saper l'autorité des pères, la consacrée eût connu de très gros ennuis si Germain d'Auxerre n'était intervenu pour la protéger. Les différends s'étaient calmés un temps, et, forte de ses soutiens, de son argent, de son influence dans les conseils, Geneviève était même parvenue à faire entreprendre l'édification d'une basilique somptueuse sur la tombe du premier évêque de Lutèce, Denis, martyrisé dans la persécution de Dèce, en 250.

Sa réputation s'étendait bien au-delà de la cité lorsque, en 451, Attila était entré en Gaule, et, après avoir dévasté Metz, avait chevauché vers Paris. Frappées d'épouvante, les autorités municipales avaient alors pris la décision misérable de ne pas défendre leur ville et d'en ouvrir les portes au Khan. Tout le monde savait que les Messins avaient péri pour avoir eu l'audace de résister à l'envahisseur, et c'était d'ailleurs pour dissuader le reste de la Gaule de se défendre que le Hun s'était livré à un pareil massacre…

Les édiles s'apprêtaient à voter cette décision lorsque Geneviève, qui siégeait dans leurs rangs, s'était levée, et, seule, avait déclaré qu'il ne fallait pas rendre Paris sans se battre… Fille d'officier supérieur, pétrie des traditions militaires de sa famille, elle répugnait à une pareille lâcheté. Personnalité en vue, elle connaissait mieux que d'autres les impératifs stratégiques et politiques du moment et savait combien chaque heure gagnée serait précieuse pour Aetius alors occupé à rassembler toutes les troupes disponibles. De la résistance, et du sacrifice éventuel, du plus grand nombre de cités possibles sur la route d'Attila dépendaient tous les espoirs de salut des Gaules et de l'Occident. Le khan le comprenait aussi puisque, constatant que l'évêque Loup n'entendait pas se rendre, il venait de renoncer à assiéger Troyes et préférait aller de l'avant.

Geneviève, peut-être informée de ce fait, avait donc de bonnes raisons de croire que le danger était relatif, mais ses explications n'eurent pas l'heur de rassurer ses concitoyens que la peur rendait méchants et qui parlaient de lapider "la Barbare", accusée d'être la complice d'Attila

Geneviève disait pourtant tenir de Dieu l'assurance que les Huns épargneraient Paris, mais nul parmi les hommes présents n'inclinait à la croire. Ils prenaient leurs dispositions afin de livrer la ville…, et, pour les plus prudents d'entre eux, afin de la quitter, lorsque, renonçant à les convaincre, la consacrée s'était adressée à la population féminine et s'en était fait entendre. Les Parisiennes avaient décrété qu'elles défendraient leur ville (!), seules s'il le fallait, et que si leurs maris et leurs pères prétendaient la quitter, ils partiraient sans elles et sans leurs enfants (!) Et, tandis que les hommes chargeaient les chariots de l'exode, les femmes allèrent s'enfermer dans le baptistère Saint-jean-le-Rond dont elles refusèrent de sortir.

La suite, personne ne l'avait oubliée. Les Parisiens, qui n'étaient pas couards au point de partir en abandonnant leurs familles, avaient fermé leurs portes et pris la garde aux remparts. Ce que voyant, Attila, pressé comme Geneviève l'avait compris, n'avait pas insisté et choisi de filer directement vers Orléans, pareillement défendu par l'évêque Aignan. Paris était sauf.

Et Geneviève auréolée d'un charisme de prophétesse, en était devenue l'âme en même temps qu'une sorte de gouverneur sans titre mais redoutablement puissant.

Childéric avait entretenu avec elle des rapports aimables, affectueux même. Geneviève ne reniait pas ses origines franques, pas plus qu'elle ne cachait sa joie de voir le peuple de son père prendre tant d'importance en Gaule. Mais cet enthousiasme se tempérait beaucoup dans la mesure où le roi salien s'entêtait à demeurer fidèle aux dieux germaniques. Et, tout en câlinant les quatre enfants princiers, la religieuse exprimait fort nettement son désaccord avec Childéric sur ce point; elle n'estimait pas possible une entreprise des Francs sur la Romania tant qu'ils ne seraient pas tous, comme l'avait fait son propre père, convertis au catholicisme. Toute intégration, toute fusion avec les Gallo-Romains, passait obligatoirement par les eaux du baptême.

Et Childéric tardant à le comprendre, Geneviève s'était ingéniée à garder Paris et ses environs en dehors de sa zone d'influence (Paris fermait ses portes tant que le roi franc ne devenait pas catholique).

En 487, et malgré le rescrit de Zénon, Clovis avait eu droit exactement au même traitement (!) Et, quand il avait essayé du blocus pour contraindre la ville à l'accueillir, Geneviève avait pris en personne la tête d'une flotille qui, par la Seine, avait rapporté de Rouen des vivres en suffisances pour soutenir un siège. Clovis s'était incliné.

Mais ne pas tenir paris constituait pour lui plus qu'un revers ou une humiliation personnelle : l'inaccomplissement d'un rêve d'enfant. Et ce rêve eût été assouvi s'il avait simplement accepté de se convertir (on devait revoir Paris résister à Henri IV jusqu'à sa conversion). Il n'avait pas accepté d'en passer par là, et, en 491, Paris lui était toujours interdit…" (Anne Bernet, Clotilde, Épouse de Clovis, Pygmalion, Bergame 2005, p. 76-79.)

 

 

Biographie de sainte Geneviève par Mgr Guérin

"Le village de Nanterre, près de Paris, vit naître sainte Geneviève, vers l'an 422. Elle n'avait que sept ans, lorsque saint Germain, évêque d'Auxerre, allant avec saint Loup, évêque de Troyes, combattre l'hérésie de Pélage, dans la Grande-Bretagne, s'arrêta à Nanterre. Geneviève se trouvait avec ses parents dans la foule qui se pressait autour des deux évêques. Saint Germain la discerna et prédit qu'elle serait chérie de Dieu et illustre par la sainteté de sa vie. Il lui demanda si elle voulait se consacrer à Dieu; Geneviève répondit, avec une modestie charmante, que c'était son unique désir. l'évêque alors entra dans l'église, et, au milieud es chants et des prières, il imposa les mains à la pieuse enfant et la consacra au Seigneur; puis il lui donna une pièce de cuivre, sur laquelle était gravée la figure de la croix, en lui prescrivant de la porter à son cou, au lieu des parures, qui ne conviennent pas à une épouse du Christ. Après la mort de ses parents, Geneviève se retira à Paris chez sa marraine. Elle ne tarda pas à avoir le don des miracles; elle prophétisa en beaucoup de circonstances,  notamment à l'approche d'Attila, roi des Huns, le fléau de Dieu, qui, à la tête de six cent mille Barbares, promenait la dévastation et la mort à travers la Gaule. Les habitants de Paris (Lutèce) voulaient fuir, en emportant ce qu'ils possédaient; la sainte les exhorta à ne pas abandonner leurs foyers, et leur promit, de la part du Ciel, que leur ville ne serait pas prise. L'évènement justifia cette prédiction; Attila respecta Paris et fut chassé bientôt de toute la Gaule. ... Les rois sous le règne desquels elle vécut l'eurent en grande véénration et elle obtint d'eux plusieurs actes de clémence. Clovis, notre premier roi chrétien, à sa requête, délivrait les prisonniers, secourait les pauvres, bâtissait des églises, entre autres celle de Saint-Pierre et Saint-Paul-sur-le-Mont, qui porta depuis le nom de Sainte Geneviève, pour avoir été le lieu de sépulture de la sainte et le théâtre de ses miracles. Geneviève vécut dans le jeûne, la prière et les bonnes oeuvres jusqu'à l'âge de quatre-vingt-neuf ans : sa mort arriva en l'année 512. Paris l'honore comme sa Patronne et ne l'invoque pas en vain dans les calamités publiques." (Mgr Paul Guérin, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Argentré-du-Plessis 2003, p. 7-8.)

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