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Christ Roi

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 09:57
Louis XX en visite au Mont Athos

Relation de la visite du prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, au monastère serbe de Hilandar, sur le Mont Athos, le 19 septembre 2016.

Le 19 septembre 2016, nous avons débarqué sur le Mont Athos, en compagnie de son altesse royale Louis de Bourbon, duc d'Anjou et héritier de la Couronne de France. Etait-ce un signe ? Alors que la région n'avait plus vu de pluie depuis trois mois au moins, nous avons été trempés jusqu'à l'os par un orage épique qu'aucun bulletin météo n'avait annoncé.

 

Depuis plus de mille ans, les monastères et ermitages du Mont Athos perpétuent contre vents et marées la flamme de la prière et de la spiritualité orthodoxe. Cette république monastique, unique au monde, compte aujourd'hui environ mille moines.

 

C'est vers le haut lieu de la tradition serbe que le prince Louis s'est dirigé. Cent ans après les terribles combats de la Première Guerre mondiale qui ont définitivement scellé l'amitié franco-serbe par le sang versé, il s'agissait en effet pour le prince d'honorer tout particulièrement cette amitié dont les fondements sont séculaires.

 

Le monastère de Hilandar a été construit au XIIe siècle par saint Sava lui-même, le fondateur de l'église orthodoxe serbe. La vie de Sava Nemanjić a été une suite de prodiges. Fils de roi, il s'est réfugié à la sainte montagne encore enfant. Il y a fondé son monastère. Il a évangélisé son peuple et obtenu l'indépendance pour son église. Il a réconcilié ses frères, obnubilé par les luttes de pouvoir. Mais surtout, il a accueilli dans sa retraite le roi Stefan Nemanja, devenu simple moine, sous le nom de Syméon. Le fils est ainsi devenu le père spirituel de son propre père, qui a été enterré en état de sainteté dans l'église du monastère. De sa tombe, un cep de vigne a jailli, qui a traversé le mur en pierre et qui donne du fruit depuis lors. Ces raisins sont envoyés aux femmes qui ne peuvent enfanter. La science sourit peut-être de ces croyances, mais elle n'explique pas la vivacité d'un seul cep de vigne sur près de huit siècles.

 

Grâce à l'exemple de Sava et de Syméon, toute la lignée royale Nemanjić a été canonisée. C'est ainsi que par de mystérieux cheminements du destin, une femme de sang royal français devint elle-même sainte. Hélène d'Anjou, reine de Serbie, et épouse du sage roi Uros, est vénérée pour ses oeuvres, ses fondations et sa vie exemplaire.

 

Il existe une étonnante affinité de destin et de caractère entre la France éternelle et la Serbie. Elle a été illustrée de manière éclatante durant la Grande guerre, mais elle repose, peut-être, sur des bases plus profondes encore. D'un côté comme de l'autre, c'est la longue continuité d'une identité et d'une passion pour la liberté et la souveraineté. Et puis aussi une relation directe et filiale avec le divin. Hilandar a assuré cette continuité pour les Serbes. Il a fourni une capitale hors sol en des temps où toute la Serbie brûlait. Malgré l'invasion ottomane, malgré l'islamisation forcée, des migrations et exterminations, malgré l'occupation allemande et l'oppression communiste, le monastère de Saint Sava a conservé la mémoire du royaume, les vieux chants et les précieuses chartes, et les manuscrits médiévaux. Il a résisté à l'arbitraire turc comme aux incursions pirates, à la désaffection comme aux tentatives d'assimilation culturelle. Jamais en huit siècles, les chants de louanges ne se sont arrêtés. Jamais les veilleuses ne se sont éteintes. Pas un seul jour en huit cents ans. L'histoire de France fut tout aussi tourmentée. Si elle n'a pas disposé d'une métropole extra-territoriale semblable à Hilandar, elle a joui d'un autre garant. A travers les guerres, les révolutions, les chamboulements culturels, le fil rouge de l'âme française est racé par la lignée des Capétiens. Descendant direct de Louis XIV, enfant de Saint-Louis, le prince Louis de Bourbon pouvait reconnaître dans les fresques et les veilleuses de ce saint lieu datant de Philippe Auguste, une allégorie de sa propre histoire. Le prince a été chaleureusement reçu par la communauté des moines et leur jeune père supérieur. Il a pu découvrir les chefs d'oeuvre de l'art orthodoxe serbe et byzantin, mais également la profonde mystique des lieux, l'incomparable paix de cette citadelle de la foi et puis aussi la qualité de son vin, tiré de cépages bordelais. Le prince Louis et l'archimandrite Méthode sont de même génération. Ils sont les héritiers d'un monde ancien, aujourd'hui menacé et ils ont une même mission, montrer que le christianisme européen demeure une force de vie et de paix. Montrer que cette civilisation et son élan, sa foi, sont hors d'âge, qu'ils rayonnent encore malgré les tentatives d'annihilation continuelle dont ils font l'objet.

 

Au terme cette rencontre, l'archimandrite Méthode a offert au prince Louis un exemplaire richement relié du code de loi de l'empereur Dusan, datant du XIVe siècle. Et le prince a offert au supérieur du monastère une médaille de Saint-Louis frappé par la Monnaie de Paris.

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17 octobre 2016 1 17 /10 /octobre /2016 10:35

La Conférence monarchiste internationale et la Maison royale du Rwanda a annoncé le décès aux Etats-Unis du Mwami (Roi) Kigeli V, à l'âge de 80 ans.

 

Né Jean-Baptiste Ndahindurwa, ce catholique fervent et dernier souverain régnant du Rwanda n'avait pas hésité à signer ouvertement une lettre, avec d'autres princes et membres de l'aristocratie européenne, critiquant l'acceptation du mariage pour tous et la communion des divorcés par le pape François (février 2015)

 

C'est le 28 juillet 1959 qu'il avait accédé au trône du Rwanda, alors encore possession belge, dans des circonstances troubles, et non préparé à cette charge dont il avait été investi par le conseil royal en total opposition avec le choix des belges. (1)

 

Kigeli V était un tutsi, mais la tradition voulait que l’institution royale représente tous les Rwandais et transcende les clivages ethniques. (2)

 

Les tensions ethniques entre hutus et tutsis avaient fragilisé la monarchie rwandaise qui sera finalement renversée en juillet 1960 alors que le souverain était en visite au Congo-Kinshasa avec le secrétaire-général des Nations Unies, Dag Hammarskjöld.

 

En juin 1960, il avait demandé aux Nations unies de l’aider à obtenir l’indépendance du Rwanda, ce qui provoqua son expulsion du pays par les autorités belges.

 

En 1961, la Belgique lança un processus d'autonomie interne. La monarchie fut finalement abolie en janvier 1961 après un référendum organisé (80% de non, 20% de oui) et remplacée par une république qui présenta dès sa naissance un caractère racial; source de divisions profondes dans le pays. Le Rwanda acquit son indépendance l'année suivante.

 

Tentant de récupérer son trône, Kigeli V fut arrêté par les belges, mis en résidence surveillée et renvoyé vers la Tanzanie. S'en suivra un long exil dans diverses capitales africaines avant que les Etats-Unis ne lui accordent un visa d'exilé politique en juillet 1992. Le roi se réfugia alors dans un long et profond mutisme, soutenant du bout des lèvres, les mouvements qui se réclamaient de lui (en 2001, un petit mouvement royaliste tentera vainement un coup d'état)

 

Lors du génocide rwandais (1994), le roi appellera à l'unité du pays mais son message ne sera pas entendu (la reine douairière Rosalie Gicanda sera assassinée dans sa maison tout comme l'avait été son mari Mutara III en 1959), perdu dans le cliquetis des machettes et les hurlements de frayeur de ses sujets. Opposant au régime du président Kagamé, plusieurs négociations avait été entamées pour autoriser son retour en 2007. En vain. Le roi exigeant de revenir comme monarque et non comme simple citoyen. En juillet dernier, le Parti vert rwandais avait proposé qu'un référendum sur le retour de la monarchie soit mis en place pour trancher la question.

 

Plusieurs fois décoré par des maisons royales d'Europe (dont le Portugal ) et par l'Eglise pour son engagement humanitaire, le Mwami vivait exclusivement de dons de la part de ses soutiens. La succession n'étant pas héréditaire au sens strict européen, le conseil royal va se réunir afin de trouver un nouveau souverain parmi les membres de la maison royale.

 

Kigeli V n'aura que très brièvement et très symboliquement régné. (3)

Décès du dernier monarque du Rwanda, Kigeli V

Sources

 

(1) VexillaGalliae facebook

(2) Kigeli V, dernier roi du Rwanda, est décédé, Le Monde.fr avec AFP Le 17.10.2016 à 10h18

(3) Mort de Kigeli V, dernier roi du Rwanda, Par RFI Publié le 17-10-2016 Modifié le 17-10-2016 à 00:36

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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 11:05
Inauguration de la plaque commémorative des rois sacrés à Reims par Monseigneur Thierry Jordan, archevêque de Reims et Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou. Source Vexilla Galliae facebook

Inauguration de la plaque commémorative des rois sacrés à Reims par Monseigneur Thierry Jordan, archevêque de Reims et Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou. Source Vexilla Galliae facebook

En compagnie de ses partisans, le duc d'Anjou Louis-Alphonse de Bourbon, chef de la maison royale des Bourbons, a dévoilé samedi 8 octobre dans la cathédrale de Reims une plaque mentionnant "les 31 sacres qui, depuis celui de Louis le Pieux, il y a 1200 ans (816), y ont été célébrés et notamment ceux des capétiens." (1)

 

A 11h30, Son Excellence Monseigneur Thierry Jordan, archevêque de Reims, suivi de Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, Chef de la Maison Royale de France, de Monsieur Arnaud Robinet, député-maire de Reims, du prince de Bauffremont, Président de l’Institut de la Maison de Bourbon et de Monsieur Bernard Poret, Président de la Société des Amis de la Cathédrale, est entré et a traversé aisément le chemin qui s’ouvrait instantanément au milieu des 400 personnes entourant déjà la plaque commémorative. Monseigneur Jordan et le duc d’Anjou se positionné de chaque côté de la plaque et ont tiré ensemble les cordons qui retenaient le drap fleurdelisé. Apparut alors une grande plaque de marbre de comblanchien au teint légèrement rosé, gravée des noms et dates des sacres des trente-et-un rois (un empereur carolingien et trente rois capétiens) sacrés en cette cathédrale depuis 1200 ans ! (2)

 

Monseigneur Jordan a prononcé une petite allocution soulignant la relation particulière existant, depuis bientôt mille ans, entre cette cathédrale et la famille Capétienne dont le duc d’Anjou est le premier représentant en tant qu’Aîné actuel de cette famille.

 

 

A l'occasion de cet événement, le duc d'Anjou a prononcé un discours qui rappelle que le sacre marque la conjugaison du divin et de l’humain "pour permettre au roi d’exercer sa mission au service du bien commun" :

 

"Plusieurs fois par siècle cette cathédrale retrouvait la solennité des sacres, véritable colonne vertébrale de la royauté.

 

En effet si le règne du roi commençait à la mort de son prédécesseur, seul, le sacre lui conférait cette dimension supérieure qui faisait de la royauté française un pouvoir différent des autres.

 

Par le sacre, le divin et l’humain, se conjuguaient pour permettre au roi d’exercer sa mission au service du bien commun. La dureté du pouvoir des hommes se trouvait compensée par la charité du prince chrétien. Les promesses du sacre obligeaient le roi à tendre aussi vers la sainteté. Si Saint Louis en fut le modèle, tous les rois savaient qu’ils devaient se rapprocher de cet exemple."

 

Le Prince a terminé son rapide discours par cette prière:

 

"Puissent Notre Dame, Saint-Louis et tous les saints, à travers toutes les prières qui durant des siècles et des siècles, ont accompagné les sacres, protéger la France et la maintenir dans sa tradition."

Plaque des rois sacrés à Reims, inaugurée samedi 8 octobre 2016. Source : Vexilla Galliae facebook https://www.facebook.com/VexillaGalliae/posts/698942763594734

Plaque des rois sacrés à Reims, inaugurée samedi 8 octobre 2016. Source : Vexilla Galliae facebook https://www.facebook.com/VexillaGalliae/posts/698942763594734

Sources: (1) Discours de Louis XX à Reims et reportage photo, Vexilla Galliae; (2) 8.10.2016 : Louis XX à la Cathédrale des Sacres à Reims ! Vexilla Galliae; (3) Reportage photo Vexilla Galliae facebook

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30 août 2016 2 30 /08 /août /2016 11:45

Vive le Roi ! Un sondage réalisé par BVA et publié ce lundi 30 août indique qu'une partie non négligeable de l’opinion serait favorable à ce que la fonction de chef de l’Etat soit assumée par un roi, comme c’est le cas dans de nombreux pays européens. (1)

 

"[D]e nombreux Français pensent que la présence d’un roi au sommet de l’Etat serait bénéfique pour le pays".

 

"[P]rès d’un Français sur trois" est "prêt à voter pour un candidat royaliste".

 

Près d’un Français sur quatre estime par exemple que cela aurait des conséquences positives sur l’unité nationale (39%) et la stabilité du gouvernement (37%).  Ils étaient à peine 23% en 2007, année où un sondage similaire avait été réalisé.

 

Suite aux évènements de l'été qui ont vu un djihadiste tuer des Français à Nice un 14 juillet, le duc d'Anjou, Aîné des Capétiens, qui n'avait pas voulu s'exprimer jusque-là a dénommé le 25 août en la fête de la Saint-Louis, le "double" "mal" qui atteint la France : une guerre de civilisation et une crise morale et d'identité à la source de laquelle se trouve la "laïcité républicaine", un "leurre" qui nous coupe de nos racines et établit "un vide idéologique" dans lequel s'engouffrent les idéologies mortifères.

Les récents évènements poussent les Français à s’ouvrir à un remplacement du président par un roi (Sondage BVA)

Add. 01/09/2016. Il y a deux erreurs dans l'article de LCI.

 

Le sondage réalisé par BVA, du 22 au 23 août 2016, sur commande de l’Alliance royale, montre que pour 31 % des Français, remplacer le président de la République par un monarque donnerait une meilleure image de la France dans le monde. Ce chiffre est en progression par rapport au précédent sondage, datant de 2012 (et non 2007, comme l’indique LCI qui a relayé l’information), où ils n’étaient que 24 %.

 

Autre erreur dans l’annonce de LCI : « Près d’un Français sur quatre estime, par exemple, que cela aurait des conséquences positives sur l’unité nationale (39 %) et la stabilité du gouvernement (37 %). » 39 % ou 37 % font « plus d’un sur trois » et non « près d’un sur quatre ». Nuance.

 

Pour ceux qui n’ont pas suivi la poussée royaliste, on pouvait lire sur la Toile, le 21 janvier dernier à l’occasion de la commémoration de la mort de Louis XVI, des messages de ce genre : « Est-ce que François Hollande a l’intention de prendre part aux commémorations du jour ? » ou encore, de la part de royalistes de longue date, « Que se passe-t-il ? Il y a 10 ans, la messe de requiem pour Louis XVI rassemblait un pelé trois tondus, et cette année, tout le monde en parle comme si c’était l’événement de l’année ! »

 

Quoi qu’il en soit, le royalisme fait encore peur au système. Ainsi, en 2012, l’Alliance royale souhaitait présenter un candidat royaliste à l’élection présidentielle. Cependant, elle n’obtint pas les 500 parrainages. Certains maires expliquèrent qu’ils renonçaient à donner leur parrainage suite à des appels de leur préfet ou d’autres autorités qui les menaçaient de leur couper les subventions (pour la rénovation d’école, salle de sports, etc.) s’ils ne retiraient pas leur parrainage. Cette situation pourrait bien changer puisque, désormais, il y a des élus Alliance royale dans plusieurs conseils municipaux.

 

Parmi les raisons de ce retour en grâce de la monarchie, il y a certes le rejet du système en place, et le spectacle qui se déroule quotidiennement sous nos yeux ne peut qu’alimenter ce rejet. Mais il faut bien voir aussi que les institutions françaises coûtent deux fois plus cher que la couronne britannique ou quatre fois plus que celle d’Espagne. Une Restauration accompagnée d’une véritable simplification du mille-feuille administratif, mais dans le respect de nos réalités provinciales et régionales, permettrait sans nul doute des économies non négligeables et une baisse substantielle des impôts. Notons aussi – même si l’argument mercantile n’est pas le plus important – que la famille royale est génératrice de richesses, ne serait-ce qu’à travers les événements majeurs, à la fois familiaux et nationaux : couronnement, mariage, etc. Alors qu’en France, allongement de la durée de vie aidant, nous continuons à entretenir grassement les « maisons » des anciens présidents de la République, sans pour autant qu’ils nous rapportent un seul centime d’euro !

 

Mais surtout, une monarchie héréditaire permettrait de libérer la France du régime des partis et de lui donner un véritable arbitre suprême, garant de l’unité nationale et de sa continuité historique, là où la République ne crée que divisions, fractures et haine de soi. Dans la situation actuelle du pays, un roi n’aurait eu aucun scrupule à dissoudre l’Assemblée nationale, permettant de mettre fin à l’état de manifestation permanent dans lequel vit notre pays depuis fin 2012.

 

Depuis saint Rémi, de nombreuses prophéties ont évoqué ce grand monarque qui sauvera la France, accompagné par un grand pontife qui sauvera la foi, les deux étant des jumeaux issus de la maison de France. Certes, une prophétie n’engage personne, mais la naissance des fils jumeaux de Louis XX, duc d’Anjou, peuvent donner à réfléchir…

 

Et puis, en guise de clin d’œil à l’actualité, la monarchie n’a peut-être jamais été aussi moderne : n’est-ce pas Emmanuel Macron qui déclarait, il y a peu, qu’il manquait un roi à la France ?

 

Source: Le Retour du Roi, Benjamin Leduc, Boulevard Voltaire, 01/09/2016

Les récents évènements poussent les Français à s’ouvrir à un remplacement du président par un roi (Sondage BVA)
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25 août 2016 4 25 /08 /août /2016 08:04

En cette fête de la Saint-Louis, suite aux dramatiques évènements de l'été pour lesquels le duc d'Anjou, le Prince Louis de Bourbon, Aîné des Capétiens, explique ne pas avoir voulu s'exprimer "sur le moment", désigne le "double" mal qui "atteint la France" une "guerre de civilisation" et une "grave crise morale et d'identité", à la source de laquelle il situe "la laïcité républicaine" qui est "un leurre", qui "nous coupe en réalité de nos racines séculaires et le vide idéologique laisse la place à toutes les idéologies mortifères."

Difficile en effet de se défendre lorsque on a baissé la garde, enlevé casque et bouclier !

Mes chers compatriotes,

 

La date du 25 août, fête de la Saint-Louis, mon aïeul et mon saint patron et aussi le modèle largement reconnu de la sagesse en politique, m’offre l’occasion de m’exprimer. Je n’ai pas voulu le faire au moment où les dramatiques événements de l’été se sont produits car ma voix aurait peu apporté à ce qui fut dit alors. La compassion devant les victimes s’imposait et continue à s’imposer car les conséquences de ces attaques barbares sont loin d’être terminées ; les encouragements aux forces de sécurité et de secours ou aux équipes de soins s’imposaient elles-aussi et s’imposent encore devant l’ampleur du mal. Mais au-delà ? Que pouvait-on dire devant l’horreur des actes commis ? Les assassinats aussi monstrueux que lâches, d’êtres innocents, n’ont jamais aucune justification et les commettre au nom d’une religion encore moins. Fanatisme et politique n’ont jamais fait bon ménage. L’histoire nous le rappelle.

 

Or c’est justement au nom de l’histoire, mais sans nostalgie et dans un souci d’avenir meilleur, que je peux apporter quelque chose, au moment où la France, mon pays, subit une grave crise. Il me semble que les seuls remèdes politiques habituels ne suffiront pas à conjurer les dégâts et la profondeur du mal. Vu avec le recul des siècles et surtout l’expérience que cela donne, le mal qui atteint la France me parait double. Il y a d’abord une guerre de civilisation, déclarée par un ennemi plus ou moins visible et insidieux, et que désormais les gouvernants semblent enfin désigner par son nom mais, surtout, une très profonde et grave crise morale ou d’identité, sorte de cancer de l’intérieur qui nous affaiblit tout autant, peut-être même davantage, que l’ ennemi désigné.

 

De la guerre qui est menée à la France, à l’Europe, à la Chrétienté, que dire ? Accepter de mettre un nom sur les choses et donc les qualifier est déjà le meilleur moyen pour combattre. L’ennemi identifié, il s’agit de concevoir et de mettre en œuvre une politique étrangère et une politique intérieure qui répondent aux intérêts de la France et de l’Europe chrétienne dont nous sommes solidaires. Il s’agit ensuite d’avoir une stratégie et une tactique. Je ne doute pas que l’une et l’autre soient à la portée de nos gouvernants quels qu’ils fussent, s’ils acceptent de se remettre en cause, de se donner les moyens de la lutte et de faire confiance aux spécialistes. Faire parler la raison plus que le sentiment et l’idéologie. La France a toujours su mener les combats, ses forces armées sont reconnues par tous et partout, et le pays entier trouvera l’énergie nécessaire pour les soutenir. Déjà, force est de constater que de saines réactions ont commencé à apparaître.

 

La crise morale est plus grave. Les causes internes sont toujours plus complexes à combattre que les ennemis déclarés. Elles le sont notamment parce qu'elles ont souvent des origines plus profondes, plus lointaines. Mais l’histoire dont par ma naissance je suis en quelque sorte le représentant comme héritier et successeur des souverains qui, patiemment, siècle après siècle, ont façonné la France, l’histoire montre que les crises de conscience ne sont pas insurmontables. C’est même souvent de l’épreuve et de la rupture avec des habitudes passées qui endorment plus qu’elles ne font progresser, que la France s’est constituée. Dès l’origine ! Epreuves et rupture, avec Clovis qui fait passer la Gaule du rang de province romaine à celui de royaume libre et autonome ; épreuves et rupture avec la renaissance carolingienne ; puis avec le renouveau de la souveraineté au XIIIe siècle, celui de Bouvines et de Saint Louis ; et je continue avec le renouveau d’après la guerre de Cent ans qui avait pourtant laissé la France exsangue et quasi à la merci d’une dynastie étrangère. Que dire de la Renaissance qui a suivi le désastre de Pavie, de celle d’après les Guerres de Religion ou encore du sursaut admirable de tout le pays dans les premières années du XVIIIe siècle alors que Louis XIV devait faire face à une Europe une nouvelle fois coalisée. Oui, il y a un ressort très français qui veut que notre pays même malmené, même quasiment abattu, ne capitule pas.

 

Ces sursauts proviennent de la nature très particulière de la France. Ce n’est pas un état comme les autres. Le pouvoir ne s’y confond pas avec la force. La France a toujours reposé sur ses familles, sur des communautés d’intérêt, sur un état de droit mis en place alors que l’Europe connaissait encore régime féodal et droit du plus fort. Si la France présente cette spécificité cela lui vient de ses origines. Clovis, ne fut pas seulement le premier des rois, mais ce fut surtout le premier des rois chrétiens. Ainsi dès l’aube de la civilisation française il y avait, venant couronner au sens propre comme figuré le pouvoir, une transcendance. Politique et mystique allaient de pair. Jamais le roi ne fut un monarque tout puissant. La royauté française a toujours été vécue comme un service, imposant des devoirs garantis par Dieu. Au-dessus du roi il y avait toujours la nécessité de conserver les préceptes de l’évangile qui sont aussi ceux du droit naturel : respect de la personne humaine, respect de la famille. La France a mérité le titre de « Fille aînée de l’Eglise », parce que plus que toute autre nation, elle a su mettre ses devoirs avant ses droits. Elle a puisé dans la religion une éthique qui donnait à la politique une autre dimension. Ainsi, elle devint un modèle.

 

Certes cela a pris des contours bien différents selon les âges, mais le principe a toujours subsisté ; certes il y a eu parfois de mauvaises politiques mais justement reconnues comme telles. Mais l’histoire nous enseigne aussi qu’il y a des limites à ne pas franchir, des principes non négociables : la souveraineté de l’état, le primat du bien commun contre les intérêts particuliers, les libertés notamment collectives pour garantir les particularismes hérités de l’histoire des lieux, etc.

 

L’histoire nous apprend aussi et surtout qu’un peuple est grand quand il a des motifs de partager une vision commune de sa destinée c’est-à-dire de son avenir ; de donner de lui-même pour des causes qui le dépassent mais qui le font entrer dans l’histoire. Tel est bien ce qui a produit les grands artistes, les grands savants, les grands capitaines et les conquérants ; les gloires nationales que nos livres, nos mémoires, nos chansons exaltaient. Durant longtemps, de l’épopée des grognards de l’Empire au « debout les morts ! » de la Guerre de 14-18, les régimes nouveaux ont continué à évoquer ce récit national. La mystique de la Patrie avait su remplacer l’amour pour le Roi et la Couronne. Mais qu’en est-il actuellement ? Quelle « mystique » est-elle offerte aux jeunes depuis deux ou trois générations ? Celle du consumérisme et du matérialisme; celle de la culture de la mort ; celle du jeu et du moindre effort, celle de la toute-puissance de l’argent. Depuis des décennies ont été élevés au rang de nouvelles valeurs l’individualisme, l’abandon de la notion de service et de sacrifice, le relativisme, l’immanence et, comble, la négation des épisodes glorieux de notre histoire dont il faudrait s’excuser ! Tout cela a détruit peu à peu les fondements de la société qui n’a plus su intégrer ceux qui frappaient à sa porte et qui, surtout, a ôté tout souhait et désir de s’intégrer à la France devenue plus un contre-modèle qu’un modèle.

 

Il me semble que la cause première de ce triste état des lieux est avant tout l’abandon des repères notamment religieux par notre pays c’est-à-dire ces limites sans lesquelles les libertés ne sont plus que des licences dangereuses tant pour l’homme que pour la société. Ainsi, en un peu plus de deux siècles a été porté profondément atteinte à notre identité, française et chrétienne. Les repères perdus, l’avenir est difficile à construire ! Aussi, nourrie de bonnes intentions comme le prétendent ses partisans, la laïcité républicaine n’en est pas moins un leurre. Elle nous coupe en réalité de nos racines séculaires et le vide idéologique laisse la place à toutes les idéologies mortifères.

 

Les jeunes ont besoin de grandeur, besoin d’espérance. Une société qui désespère et désenchante sa jeunesse n’a plus sa place. Il faut revenir de cet esprit d’abandon. Il faut retrouver enthousiasme, désir de se dépasser et, surtout, volonté. Retrouver la ferveur de Bouvines et de Patay, celle que montrent les champions sportifs prenant exemple sur les saints ou les militaires. Offrir des perspectives qui présentent leur part de gratuité et de grandeur. Ces occasions ne manquent pourtant pas aujourd’hui où les combats à mener sont nombreux : ceux pour redonner à la vie humaine sa place avec ses multiples facettes depuis l’éthique oubliée dans les états riches jusqu’aux problèmes de malnutrition dans les pays pauvres ; ceux pour rendre notre planète plus durable après qu’elle a été souvent saccagée par l’inconscience de plusieurs générations ; ceux pour faire accéder le plus grand nombre à l’instruction sans laquelle il n’y a pas d’échanges possibles entre les hommes. Savoir se parler et pouvoir se comprendre !

 

Redonner le goût du bien commun et se souvenir que la France est d’abord une communauté forte de son identité façonnée par ses racines gréco-latines et chrétiennes.

 

Heureusement, bon nombre de jeunes l’ont retrouvé d’eux-mêmes dépassant les faux maîtres qui les trompaient plus qu’ils ne les formaient. Depuis plusieurs années on les voit veiller sur leur pays ; retrouver les fondamentaux de la philosophie notamment politique, renouer avec les valeurs du don, de la gratuité sans lesquelles il n’y pas de bien commun possible. On les voit surtout retrouver le sens de la famille et de la vie sur lequel ils assoient leurs perspectives d’avenir. Le monde appartient aux jeunes et à ceux qui donnent du sens à leur vie. L’histoire de France nous l’enseigne.

 

J’ai voulu le rappeler car, en invoquant l’aide de Saint-Louis, mon aïeul, mais aussi celle de tous les saints et saintes de France, si nombreux, et en n’oubliant pas le dernier d’entre eux, le père Hamel, mort en martyr pour sa Foi, je crois plus que jamais en mon pays et en son avenir.

 

Louis de Bourbon, duc d’Anjou

 

Source: Déclaration du duc d'Anjou, Louis XX facebook, 25 août 2016

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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 16:46
L'aigle roumain retrouve sa couronne

"Un homme grand vêtu de sombre, revient sur sa terre natale. Il est accompagné de sa femme, leur fille et leur gendre les accueillent à l'aéroport. Michel et Anne sont des exilés. Comme tous ceux qui ont connu ce malheur, ils sont bouleversés. L'homme au visage austère verse des larmes. La foule le presse, et l'acclame. Elle le tient pour roi. De fait, c'est Michel Ier de Roumanie, roi légitime selon l'histoire et le droit, qui revient dans sa patrie en compagnie de la reine Anne, après cinquante ans d'une vie de proscrit..." (La vertu du Roi Michel par Bertrand Renouvin - décembre 1997).

 

 

 

L'aigle roumain retrouve sa couronne

Aujourd'hui le roi et la reine doivent être fiers que leur pays retrouve enfin son identité royale. Il y a un an, la Commission de la Chambre parlementaire roumaine avait donné son accord pour que soit étudié par les députés roumains un projet de loi qui remplacerait le blason actuel de la République par celui de l'ancienne monarchie roumaine qui était surmonté d'une couronne. Le député Grégore Craciunescu, à l'origine du projet, entendait rendre hommage au message politique du roi Michel.

Le 16 février 2016, le Sénat approuve le projet de loi modifiant les armoiries nationales (110 voix sur 176). Le projet de loi est adopté le 8 juin 2016 par la Chambre des députés (262 voix sur 412). Les nouvelles armoiries prévoient de placer une couronne royale sur la tête de l'aigle et de remplacer le blason au centre d'un manteau héraldique, symbolisant ainsi "la souveraineté nationale de l'Etat roumain, indépendant, unitaire et indivisible". Les autorités publiques ont jusqu'au 31 décembre 2018 pour changer les drapeaux et les tampons.

Présent sur le blason des pays roumains depuis le XIVe siècle, l'aigle d'or avait été coiffé d'une couronne au début du XXe siècle pour symboliser la royauté. Le régime communiste avait banni ces armoiries pour les remplacer par un blason mélangeant l'étoile rouge, des épis de blé entourant un paysage montagneux et boisé au milieu duquel se dressait un puits de pétrole. En 1992, le retour aux anciennes armoiries avait été décidé par le Parlement, sans toutefois que l'on ne retrouve la couronne sur la tête de l'aigle. Ce retour au blason de la royauté a été décidé à l'occasion du centième anniversaire de la Grande Union. C'était en 1918 et la Transylvanie était officiellement rattachée aux deux autres principautés roumaines : la Valachie et la Moldavie.

Eric Muth

 

 

 

 

 

Source: Armoiries de la Roumanie : l'aigle roumain retrouve sa couronne, Vexilla Galliae, Publié dans Europe / international, le lundi 18 juillet 2016 par Eric Muth

 

 

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14 juillet 2016 4 14 /07 /juillet /2016 11:12

Quel 14 juillet pour les royalistes ?

 

Le parti Alliance Royale organise cette année un 14 juillet "royaliste" Tous en blanc à Versailles. Sur Christ-Roi, nous ne nous associons pas à cette initiative car se constituer "contre" en participant à une journée du 14 juillet, même qualifié de "royaliste", n'est-ce pas faire "avec" et ses composés ? Nous ne voyons donc aucune raison de célébrer un contre-14 juillet dans un 14 juillet "royaliste".

 

Le site Lyon Capitale.fr rapporte dans un article publié hier que Frederic de Natal, chroniqueur lyonnais spécialiste du royalisme (revues La ToilePoint de vue HistoireRoyaliste), refuse opportunément "de participer aux commémorations du 14 juillet, que ce soit pour célébrer la prise de la Bastille ou la Fête de la Fédération :

 

Un royaliste, digne de ce nom, ne saurait souscrire à cette fête qui ressasse chaque année les pages les plus sombres de notre histoire. ” Rejetant l’héritage d’un “pseudo passé révolutionnaire victorieux”, il confie : “Quant aux Français qui se délecteront de la beauté des feux d’artifice, peut-être auront-ils une pensée pour tous ces Vendéens et autres Chouans, tous ces Français inconnus de l’histoire, victimes des exactions d’un Robespierre et de ses acolytes dont la fête est plus un symbole de division.”" (Source)

 

Nous invitons en revanche nos lecteurs à commencer dès aujourd'hui à prier sept jours de suite des louanges à la gloire à Dieu, pour les institutions de la France (par exemple dans une dizaine de chapelet et/ou en récitant les louanges de Dieu de saint François d'Assise) en se souvenant que le 14 juillet "fête de la république" est un jour où retentit l'hymne de la "Marseillaise", un hymne où les Français chantent leur auto-élimination (en 1789, 80% des guillotinés furent des petites gens. Les "décapitations ... concernent pour 28% des paysans, pour 31% des artisans et des ouvriers, sans doute pour plus de 20% des marchands. ... 8 à 9% des nobles, pour 6 à 7% des membres du clergé." René Sédillot,  Le Coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1984, p. 24.)

 

Et effectivement, face à ces louanges à la gloire de Dieu, les murs de la république-Jéricho s'effondreront.

 

Le message spirituel de Jéricho

 

Récemment, Ségolène Royal, a exliqué sa version de la démocratie : les élites définissent les limites du débat démocratique en dehors duquel les Français ne peuvent avoir leur mot ni ne peuvent en sortir. Tels les habitants de la ville de Jéricho, les Français sont prisonniers à l'intérieur de la "république"-Jéricho et ne peuvent en sortir, même s'ils le voulaient. Que faire ?

 

Dans l'Ancien Testament, Josué, le successeur de Moïse dans la conduite du peuple hébreu vers la Terre promise prit la ville de Jéricho dont les murs s'effondrèrent devant les louanges à la gloire de Dieu. Jéricho fut la première ville du pays de Canaan conquise par les Hébreux.

Le prophète Josué, représenté au Palazzo Trinci. Josué est écrit en hébreu יהושוע Yehoshua (Deutéronome 3:21), ce qui signifie "Dieu sauve".

Le prophète Josué, représenté au Palazzo Trinci. Josué est écrit en hébreu יהושוע Yehoshua (Deutéronome 3:21), ce qui signifie "Dieu sauve".

Comment Josué prit Jericho ?

 

Le livre de Josué raconte la prise de Jéricho et comment le mur de la ville s'effondra le septième jour après l'arrivée des Hébreux (Livre de Josué, 6, 5.), par la volonté de Dieu après le défilé autour de la cité sept jours de suite, de l'Arche d'alliance et de sept prêtres sonnant sept chofars (trompettes). Le septième jour, les Israélites firent sept fois le tour de la ville en sonnant des trompettes. (Jos., 6, 3-4.)

 

"Or Jéricho s'était enfermée et barricadée (contre les Israélites): personne n'en sortait et personne n'y entrait." (Jos., 6, 1.)

 

Josué reçut ses consignes du "chef de l'armée de Yahvé" (Livre de Josué, 5, 14-15.)

 

 

La prise de Jéricho, enluminure de Jean Fouquet, vers 1470-1475 Paris, BnF

La prise de Jéricho, enluminure de Jean Fouquet, vers 1470-1475 Paris, BnF

Dans une homélie, Origène, le fondateur de l’école biblique de Césarée, a commenté le récit de cette prise de Jéricho par les Hébreux. La ville que Josué conquit est le symbole du monde idolâtre, le repaire des doctrines mensongères dont les remparts d’illusion et d’orgueil vont s’effondrer devant les trompettes de l’évangile proclamé par Jésus-Josué.

Les Israélites devant les murailles de Jéricho par Julius Schnorr von Carolsfeld

Les Israélites devant les murailles de Jéricho par Julius Schnorr von Carolsfeld

Dans la liturgie juive des Tentes, la chute de Jéricho symbolisait la destruction du mal. La septuple procession autour de l’autel au chant du Hoshana mimait la prise de Jéricho, au dire du Talmud. Les participants à la cérémonie portaient des palmes à la main. Or Jéricho est connue sous le nom de ville des palmes.

 

Pour Origène, la prise de Jéricho livre un triple message d’ordre christologique, spirituel et eschatologique qui correspond à la triple venue du Christ dans la chair, dans l’âme du croyant et dans la gloire.

 

Les murs du mensonge, les remparts d'illusion et d'orgueil de la cité idolâtre s'effondrent devant les louanges à Dieu. Le sens christologique de la prise de Jéricho, Origène le voit dans la  Passion du Christ, nouveau Josué, qui détruit l’idolâtrie des païens.

 

La Résurrection du Christ est une victoire sur le diable. C’est à la Pentecôte que culmine cette victoire, car le tremblement de terre au Cénacle signifie l’effondrement des idoles:

 

"Jéricho est la figure du monde présent. Nous voyons la force de ses remparts détruite par les trompettes des prêtres. Car les fortifications puissantes qui servaient à ce monde de murailles, c’étaient le culte des idoles,… les inventions mensongères des augures, des aruspices et des mages, toutes choses dont ce monde s’entourait comme de murailles colossales… Mais lorsque vint Jésus-Christ - dont Josué symbolisait l’avènement (Josué et Jésus sont identiques en grec) - il envoie ses prêtres, les apôtres, portant des trompettes étirées, c’est-à-dire l’enseignement majestueux et céleste de sa prédication…

 

Si les prêtres sonnèrent de la trompette pour faire tomber les murs de Jéricho, tout le peuple aussi, au son de la trompette, poussa des cris de clameur, ou, selon d’autres versions, poussa des cris de joie… Il me semble que ces cris de joie signifiaient l’union des coeurs et des âmes. Si cette union se produit entre deux ou trois disciples du Christ, tout ce qu’ils demandent au nom du Sauveur leur est accordé par le Père des cieux. Mais si le bonheur est si grand qu’un peuple tout entier reste uni de coeur et d’âme, si bien que tous aient le même langage et soient unis dans un même esprit et un même sentiment, lorsqu’un tel peuple élèvera la voix d’un accord unanime, il se produira ce qui est écrit dans les Actes des Apôtres : il se fit un grand tremblement de terre lorsque priaient d’un même coeur les apôtres avec les femmes et Marie, mère de Jésus. Par ce tremblement de terre tout sera détruit, tout s’effondrera des choses terrestres et le monde lui-même sera aboli… Puisque nous avons Jésus pour chef, le monde pour nous est déjà vaincu et les murailles de ce monde se sont écroulées."

 

(Origène, Homélie sur Josué 7,1-2).

 

On croit entendre un écho du livre de l’Apocalypse de Jean 10,7 : "Quand le septième ange sonna la trompette, alors sera consommé le mystère de Dieu qu’il a donné à ses serviteurs les prophètes".

 

Si l’Ecriture nous révèle le Christ, elle a un message également pour chaque chrétien. L’interprétation spirituelle du texte est résumée ainsi:

 

"Fais-toi des trompettes étirées si tu es prêtre; bien plus, puisque tu es prêtre - car tu es devenu une race royale et un sacerdoce saint - fais-toi des trompettes étirées en les tirant de l’Ecriture. Tire de là tes pensées, tire de là tes paroles…

 

Fais résonner ces trompettes, c’est-à-dire fais résonner les psaumes, les hymnes et les cantiques spirituels, fais résonner les symbolismes des prophètes, les mystères de la loi et la doctrine des apôtres. Si telles sont les trompettes que tu fais résonner, si tu fais sept fois le tour de la ville avec l’arche d’alliance,… si tu fais jaillir de toi-même un choeur harmonieux d’acclamations joyeuses,… si tout en toi s’harmonise et s’accorde, jette des cris de joie, car pour toi le monde est détruit et abattu…"

 

Chacun porte en soi la Jéricho de ses propres idoles. C’est avec les trompettes sacerdotales de la doctrine et avec la clameur du peuple unifié, symbole de la charité, que cette ville intérieure s’effondre.

 

L’Ecriture annonce les réalités eschatologiques. Avec l’arrivée de Jésus les murs de Jéricho se sont effondrés. Mais le mal ne semble pas vaincu, bien que le message de l’évangile résonne. L’ivraie est encore présente dans le champ du Père. Tant que tous les peuples ne sont pas entrés dans l’Eglise, les puissances mauvaises auront encore du pouvoir. L’épisode de Josué qui arrête le soleil permet à Origène d’expliquer le retard de la Parousie:

 

"Dès que le Sauveur est venu, c’était déjà la fin du monde… Mais il a retenu et retardé le jour de sa consommation, il lui a défendu de paraître. Car Dieu le Père, voyant que le salut des nations ne peut venir que par Jésus, lui dit: "Demande-moi et je te donnerai les nations en héritage". Donc jusqu’à l’accomplissement de la promesse du Père, jusqu’à ce que les Eglises s’accroissent des diverses nations et qu’y entre toute la plénitude des païens, pour qu’enfin tout Israël soit sauvé, le jour est prolongé, sa chute est différée, jamais le soleil ne se couche, mais toujours il se lève, "soleil de justice" qui verse la lumière de la vérité dans le coeur de ceux qui croient."

 

(Origène, Homélie sur Josué 11,3).

 

C’est une théologie de l’histoire qu’Origène propose ici. La mission retarde la venue du jour où le mal sera détruit totalement. Il faut que la plénitude des nations entre dans l’Eglise. L’histoire est caractérisée par un double mouvement : d’une part c’est la croissance du Règne du Christ qui est manifeste et d’autre part c’est l’expansion des forces du mal. Les deux puissances se livrent un combat jusqu’au jour où le nouveau Josué décidera d’intervenir. L’Esprit de la Pentecôte assiste l’Eglise durant cette période. C’est là le sens de la nouvelle évangélisation voulue par Jean-Paul II. (Source)

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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 09:48
S.A.R. la duchesse d'Anjou, reçue dans l'Ordre souverain de Malte par S.E le Comte de Beaumont-Beynac (25.06.2016)

S.A.R. la duchesse d'Anjou, reçue dans l'Ordre souverain de Malte par S.E le Comte de Beaumont-Beynac (25.06.2016)

"Tuitio Fidei et Obsequium Pauperum" ("Défense de la Foi et assistance aux pauvres") est la devise de l'Ordre Souverain, Militaire et Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, organisation religieuse laïque traditionnellement militaire chevaleresque et nobiliaire, à vocation caritative qui a pris la suite de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, issue des Ospitalarii (les premiers moines hospitaliers servant à l'hospice Saint-Jean à Jérusalem), dans laquelle a été reçue Son Altesse Royale la Princesse Louis de Bourbon, duchesse d’Anjou au Château de Versailles, le 25 juin 2016, en la fête de Saint Jean Baptiste, en qualité de Dame Grand- Croix d’ Honneur et de Dévotion.


Cette cérémonie d’admission s’est déroulée dans la Salle des Croisades après une préparation spirituelle et la bénédiction des croix des nouveaux membres par Monseigneur Thomazeau, chapelain général de l’Association française des membres de l’Ordre de Malte et en présence de S.E le Prince de La Rochefoucauld-Montbel, Grand Hospitalier de l’Ordre à Rome.

Les Dames en capes noires et mantilles et les Chevaliers de l’Ordre en coules ou uniformes étaient nombreux.

Une messe solennelle, présidée par le cardinal Tauran, camerlingue et bailli de l’Ordre de Malte, a ensuite été célébrée dans la chapelle du Château en présence du général Georgelin, le Grand Chancelier de la Légion d’honneur qui représentait le Chef de l’Etat. (1)

On notait aux côtés de Madame la duchesse d’Anjou la présence de Madame Chirac qui appartient elle aussi à l’Ordre de Malte.

 

Franz de Burgos explique pour Vexilla-Galliae :

"je veux témoigner d’un comportement qui m’a impressionné : Après la messe, alors que la Chapelle Royale mettait un temps infini à se vider de sa nombreuse assistance, la duchesse d’Ajou, blessée, restait prudemment assise. Mais, lorsqu’un membre du clergé, un Chevalier, une Dame de l’Ordre, un militaire ou une autre personne venait la saluer, celle-ci se levait pour recevoir l’hommage que l’on lui rendait. Je vis alors, à chaque fois, Madame Jacques Chirac se lever en même temps que la duchesse d’Anjou et rester debout aussi longtemps que se prolongeait l’hommage qui ne lui était pas adressé et attendre que la duchesse d’Anjou se fût rassise pour se rassoir à son tour ! Ce comportement ne se fût-il présenté qu’une fois, eût-on pu croire qu’il s’était agi d’une méprise, mais il se présenta près d’une dizaine de fois, et à chaque fois, Madame Jacques Chirac resta debout tant que la duchesse d’Anjou le fût elle-même ! Les Chodron de Courcel ont conservés l’habitude des nobles usages que l’aristocratie s’honorait d’entretenir avec la Famille Royale !" (2)

 

Le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme assistait à la cérémonie.

Après la Messe, sur le parterre nord, s’est déroulée la revue des ambulanciers, secouristes et bénévoles avec prestations de serments reçus par S.E le Comte de Beaumont-Beynac et Monsieur Yann Baggio, Président des œuvres de l’Ordre de Malte. Des médailles, décernées par le Ministère de l’Intérieur, ont été remises par le général Prieur, Conseiller Secourisme et Actions de secours de l’Ordre de Malte.

 

Les actions humanitaires actuelles de l'Ordre souverain de Malte sont principalement tournées vers la lutte contre la pauvreté, mais également dans la lutte contre la lèpre et plus globalement les problèmes médicaux, des missions de secourisme d’urgence lors de catastrophes naturelles ou d’aide humanitaire envers les réfugiés lors de conflits armés.

Armoiries des chevaliers de Malte montées à l'église San Giovannino dei Cavalieri de Florence

Armoiries des chevaliers de Malte montées à l'église San Giovannino dei Cavalieri de Florence

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21 mai 2016 6 21 /05 /mai /2016 12:05
Prêche pour la Légitimité (Monsieur le chanoine Goupil - ICRSP)

A l'occasion de la fondation du Cercle légitimiste du Bourbonnais, et en action de grâce pour le 27ème anniversaire de l'avènement de S.M. Très-Chrétienne le Roi Louis XX, le 30 janvier 2016 en la prieurale de Souvigny (Allier), Monsieur le chanoine Goupil (ICRSP) a prononcé un sermon édifiant pour la pensée légitimiste lors de la Messe votive pour le Roi de France. "Ce que la science politique appelle légitimisme, l’Épouse du Christ l’appelle, dans sa nomenclature propre : la doctrine sociale de l’Église, ou encore la Chrétienté."

 

Le prédicateur nous prie de préciser qu'à 24 minutes 20 secondes, il convient d'entendre "Pontmain" au lieu de "La Salette".

Texte du sermon :

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

 

Monsieur le Recteur,

Monsieur le Président,

Chers Amis,

 

La tâche du prédicateur, du haut de la chaire de vérité, consiste à proclamer, « à temps et à contre-temps », ce qu’enseigne, ce qu’a toujours enseigné et enseignera toujours la Sainte Église, à savoir les principes fondamentaux, veillant à ce que les fidèles laïques les déclinent de manière juste selon leurs diverses applications concrètes.

 

Aujourd’hui se fonde le Cercle légitimiste du Bourbonnais. Je laisse à son président le soin de vous le présenter, en lieu et heure ; mais voici ce que je peux déjà vous dire, au nom de notre Sainte Mère : ce que la science politique appelle légitimisme, l’Épouse du Christ l’appelle, dans sa nomenclature propre : la doctrine sociale de l’Église, ou encore « la Chrétienté », avec cet ajout : « selon l’esprit et le caractère propres à la France ». Certes, la Chrétienté (l’Évangile vécu socialement) revêt, selon les temps et les lieux, des formes diverses, mais toujours selon les mêmes principes de base. Après saint Thomas d’Aquin, ces principes, politiques et sociaux, ont été rappelés notamment et brillamment par les papes des XIXe et XXe siècles, de Pie VI à Jean XXIII principalement, nos plus récents pontifes ayant eu, depuis Humanae Vitae, à défendre plus particulièrement la morale, la famille et la vie.

 

Non, nous ne sommes pas des voyageurs apatrides, les hôtes de passage de l’hôtel « France » : nous sommes fils de France, et à cet attachement à la Couronne de France et à la terre de nos aïeux, de nos morts, auquel nous oblige le 4e Commandement par la vertu de piété, nous pouvons, nous devons ajouter également de l’admiration : en 1300 ans d’alliance entre Dieu et la France, entre « le Trône et l’Autel », selon la belle formule consacrée, Dieu a fait et inspiré de grandes choses ! Et que pourrait-il faire d’autre ?! Lui Qui passe toujours « en faisant le bien », le beau, le vrai, qui sont les trois qualités de la Civilisation chrétienne historique, incarnée dans des peuples et des pays particuliers.

 

Fille aînée de l’Église parce que son roi a été appelé, depuis Charlemagne (célébré avant-hier), Fils aîné et patrice de l’Église Romaine, puis consacré Fils aîné du Sacré-Cœur de Jésus (je vous renvoie à Ses apparitions à sainte Marguerite-Marie Alacoque), la France, comme ses sœurs les autres royaumes, a su déployer et éliciter les puissances, les potentialités dirait-on aujourd’hui, de la Chrétienté, de la doctrine sociale de l’Église une, sainte, catholique et apostolique.

 

Si notre Mère n’est réductible à aucun régime, Pie VI, apprenant la mort de Louis XVI, appela bien « la monarchie, le meilleur des régimes », puisqu’il est celui de l’Église elle-même, que Notre-Seigneur comparait au « Royaume des Cieux ». Chez nous, seule la royauté a réellement forgé notre pays, par trois dynasties (Mérovingiens, Carolingiens, Capétiens. Ndlr.) qui sont en fait une même famille ; et je m’adresse aux généalogistes en herbe : pas une seule génération de cette triple dynastie qui n’ait donné au moins un Saint ! En outre, garants de l’ordre, les successeurs des Apôtres (le Testament de S. Remi le prouve) condamnent ceux qui renversent le pouvoir légitime : y a-t-il matière à épiloguer ? Et en 1816, il y a deux cents ans, en pleine Restauration, nos évêques multipliaient les mandements appelant à honorer la royauté légitime.

Image illustrative de l'article Pie X

Saint Pie X, disciple du vénéré cardinal Pie et fin connaisseur de la France, a ainsi pu parler de l’existence d’un « génie français ». Sans doute, chaque contrée possède son génie propre ; s’adressant en 1910, il y a 106 ans, à nos évêques, l’illustre pontife, tout en condamnant le mouvement « démocrate-chrétien » du Sillon, donnait à toute l’Église, et particulièrement à la France, une sage et profonde leçon politique au sens propre du terme, c’est-à-dire celui de l’art de gouverner et régir la Cité.

 

Sa formule péremptoire la plus mémorable demeure celle-ci, qui rappelle à l’ordre tous les amoureux de nouveautés, et qu’il faudrait graver en lettres d’or en notre intelligence :

Il faut rappeler énergiquement dans ces temps d’anarchie sociale et intellectuelle, où chacun se pose en docteur et législateur : on ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l’a bâtie ; on n’édifiera pas la société, si l’Église n’en jette les bases et ne dirige les travaux ; non, la Civilisation n’est plus à inventer ni la Cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est : c’est la Civilisation chrétienne, c’est la Cité catholique. Il ne s’agit que de l’instaurer et la restaurer sans cesse sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété : omnia instaurare in Christo.

Tout restaurer dans le Christ ! Ces paroles doivent être pour vous, chers amis, la règle de votre Cercle d’étude et d’action.

 

Cette Civilisation chrétienne, dédaigneusement surnommée « Église constantinienne » par ses détracteurs, est la forme heureusement voulue par Dieu sur notre continent de manière générale, et en notre patrie de manière particulière. Et Il l’a prouvé non seulement par Ses saints ducs, princes et rois (dont saint Louis reste le modèle), mais aussi en intervenant directement, et ô combien surnaturellement, avec sainte Jehanne d’Arc, quand bien même la question politique théorique pouvait ne pas paraître de première importance à des observateurs non avertis. Qu’un roi anglais catholique en effet se prétendît roi de France, en quoi cela pouvait-il importer au Bon Dieu ? Bonne question. Et en voici la bonne réponse : Dieu ne toléra pas qu’un prince étranger, même catholique, usurpât le trône réservé à Son Lieutenant sur terre, choisi par hérédité et primogéniture mâle dans la famille avec laquelle saint Remi noua, « en nom Dieu », une alliance immortelle. Les principes sont causes des actions, et de mauvais principes, ou une mauvaise application des principes, entraînent des conséquences épouvantables, comme l’enseignait déjà Aristote : pour notre sujet, cela entraîna l’affreuse Guerre de Cent ans. Et la grande preuve que Dieu tenait à ces principes, c’est que Charles VII n’était ni un grand homme ni un Saint (bien que surnommé le Victorieux, il négociera avec les Bourguignons, abandonnera la Pucelle et adoptera la Pragmatique Sanction) : mais Dieu le voulait lui, que désignaient les Lois fondamentales.

 

En notre époque « ballotée à tout vent de doctrine », il nous faut toujours davantage écouter, accueillir, méditer les leçons de notre Histoire, ainsi que les profonds et sages conseils de notre Mère la Sainte Église, qui défendit durant plus d’un millénaire une alliance qui fit non seulement le bonheur de la France, mais contribua au salut de ses enfants, nos ancêtres, comme en témoigne le texte-même du Vœu de Louis XIII consacrant sa personne, son royaume et ses sujets à Notre-Dame.

 

Nos ancêtres les Gaulois - La Gaule, les origines de la France« Il faut aimer ce que Dieu aime », disait saint François de Sales, célébré hier. J’ajouterais : « Il faut aimer ce que l’Église aime » (à travers son histoire et celle de France). Face aux novateurs, Pie X s’écriait : « Nous ne pouvons, malgré Notre longanimité, Nous défendre d’un juste sentiment d’indignation. Eh quoi ! on inspire à votre jeunesse catholique la défiance envers l’Église, leur mère ; on leur apprend que depuis dix-neuf siècles, elle n’a pas encore réussi dans le monde à constituer la société sur ses vraies bases ; qu’elle n’a pas compris les notions sociales de l’autorité, de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et de la dignité humaine ; que les grands évêques et les grands monarques, qui ont créé et si glorieusement gouverné la France, n’ont pas su donner à leur peuple ni la vraie justice, ni le vrai bonheur, parce qu’ils n’avaient pas l’idéal » de la démocratie ! « Le souffle de la Révolution a passé par là, et nous pouvons conclure que si les doctrines sociales du Sillon sont erronées, son esprit est dangereux et son éducation funeste ». Répétons encore les paroles du pape Sarto à la face de notre époque bien troublée, et dans laquelle, comme le rappelait le Souverain Pontife régnant, l’Église n’a pas pour rôle d’être une O.N.G. : « Nous n’avons pas à démontrer que l’avènement de la démocratie universelle n’importe pas à l’action de l’Église dans le monde ; Nous avons déjà rappelé que l’Église a toujours laissé aux nations le souci de se donner le gouvernement qu’elles estiment le plus avantageux pour leurs intérêts », chose qui ne s’est faite chez nous librement qu’à l’alliance baptismale de Reims entre Dieu et notre peuple gallo-romain recevant à sa tête les Francs convertis, puisque jamais la Révolution n’a demandé son avis à nos familles, imposant son régime par la force et dans le sang. Et quand nos aïeux portèrent à l’assemblée, il y a un siècle et demi, des élus royalistes, ceux-ci, trahissant leur mission, consolidèrent les bases de la république présidentielle.

 

Ne nous leurrons pas : rien n’est parfait ici-bas. Comme le dit le pape, Notre-Seigneur « n’a pas annoncé pour la société future le règne d’une félicité idéale, d’où la souffrance serait bannie ; mais, par Ses leçons et par Ses exemples, Il a tracé le chemin du bonheur possible sur terre et du bonheur parfait au Ciel : la voie royale de la Croix. Ce sont là des enseignements qu’on aurait tort d’appliquer seulement à la vie individuelle en vue du salut éternel ; ce sont des enseignements éminemment sociaux » : cela nous renvoie au sacrifice du Roi (comme celui, dans la littérature, du lion Aslan dans Narnia…).

 

Et à ce sujet, comment mieux vous manifester, s’il était besoin, le bien-fondé de cet ordre séculaire, qu’en laissant la parole au plus autorisé de nos contemporains pour cela, à savoir notre Roi lui-même, en ce 27e anniversaire de son avènement, dans la riche et profonde allocution qu’il a donnée dimanche dernier à la Chapelle expiatoire à Paris, à l’occasion de la Messe pour le Roi-Martyr ? Et ce d’autant plus que beaucoup parmi vous n’en ont peut-être pas eu vent, les prêches dominicaux ayant perdu l’habitude de publier les documents royaux…

 

« Chers Amis, disait-il, Nous voici réunis pour le 223ème anniversaire de l’assassinat du Roi Louis XVI au lendemain d’un procès dont le verdict était décidé d’avance. La France traversait alors des jours dramatiques et cette mort du monarque allait, malheureusement, être la première d’une longue liste.

 

[…] Se réunir plus de deux siècles après les événements n’est pas anodin. […] Cette Messe […] est loin d’être unique. Ce sont, en fait, des dizaines de Messes qui sont célébrées autour du 21 janvier. Cela dans toute la France et même à l’étranger […]. Ces cérémonies sont importantes et leur sens dépasse de beaucoup ce que peuvent être des commémorations. Seule la mort du Roi amène, chaque année, cet événement à se renouveler. Les générations passent et cela continue. C’est au sens propre un événement national et il n’est pas étonnant que, chaque année, alors que les médias ne sont pas très ouverts à la monarchie, il fasse l’objet de séquences à la télévision comme à la radio et d’articles dans la presse papier ou numérique.

 

Cela donne une autre dimension à cet acte. Nous ne commémorons pas seulement un événement tragique. La mort du Roi est d’une autre nature. Elle atteint, au plus profond, chacun d’entre nous, chacun d’entre vous. Non seulement parce que […] la justice a été sacrifiée aux passions humaines et partisanes, mais aussi parce qu’elle est contraire aux fondements-mêmes de l’âme française. Elle est destructrice. Elle a créé un vide dans nos vies, dans nos cœurs et dans nos familles comme dans la société. Ayant perdu son chef naturel, légitime, la société est déboussolée.

 

Or une société, un État, a besoin de savoir, comme un individu, d’où il vient et où il va. Sa quête est philosophique et spirituelle. La société ne peut pas se contenter d’errance, de vérité d’un jour, qui ne l’est plus le lendemain. Au contraire, elle a besoin de certitudes. Les jeunes [gens] encore plus. Les voir présents lors des cérémonies à la mémoire de Louis XVI confirme le besoin d’absolu et de vérité. Les jeunes [gens] n’aiment pas les idées fausses. S’ils sont prêts à se donner, ce n’est pas pour des chimères. C’est pour du vrai, du juste et du beau. C’est parce qu’ils ont la foi et que dans cette foi, ils puisent leur espérance.

 

Il faut donc voir l’assassinat du Roi qui nous réunit non pas seulement comme un tragique souvenir que nous serions quelques-uns à partager, mais comme un appel à mieux réfléchir à ce que nous souhaitons pour l’avenir. Le Roi n’est pas mort pour rien. Son sacrifice, accepté et offert, a été celui de nombreux Français ; son sacrifice, officialisé par un procès, acte dont on attend qu’il fasse ressortir la vérité, a marqué l’entrée de la France dans une spirale de déchristianisation et d’avènement du matérialisme et de l’individualisme dont nous voyons, actuellement, combien elle est dangereuse.

 

Le fait d’avoir exécuté le monarque a coupé ce lien filial si particulier, si fondamental, qui unissait le Roi et son peuple ; qui unissait le peuple à son histoire. C’est ce lien qu’évoquent ces commémorations annuelles. Ce désir de retrouver la filiation perdue ». Et là, je vois la France dans la condition de l’enfant prodigue, au beau milieu de la fange des pourceaux, s’écriant : « Je me lèverai, et j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi ; je ne suis plus digne désormais d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Et se levant », elle ira vers son roi ; et celui-ci dit déjà « à ses serviteurs : Vite, apportez la plus belle robe, et revêtez-l’en ; et mettez un anneau à sa main, et des chaussures à ses pieds ; mangeons et faisons bonne chère ; car mon [peuple] que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (Lc XV, 18-24).

 

Mais reprenons l’allocution du prince Louis :

 

« Tous les grands pays […] vivent par et pour ce rapport au temps de leur histoire. La France en s’en privant, continue à se mutiler et à se perdre. Depuis près de deux siècles, les crises succèdent aux crises, dont certaines sanglantes, les républiques aux républiques. Cela ne change rien au vide dont un ministre, et pas des moindres [celui de l’économie], s’appuyant sur sa formation de philosophe, a reconnu l’existence il y a quelques mois !

 

Ainsi commémorer cet assassinat plus de 200 ans après qu’il a été commis, c’est affirmer que l’idée de la Royauté est toujours nécessaire et vivante. En France, le Roi ne meurt jamais selon l’adage. Il se perpétue » : voilà pourquoi en France, il ne peut y avoir de vacance du pouvoir, ni de nostalgie, puisque le principe comme le prince sont toujours d’actualité. « C’est aux Français de lui redonner vie, de retrouver leur racines », alors au travail, mes Frères !

 

« Mais ceci ne peut être simplement formel. La Royauté ce n’est pas une république couronnée. Elle est avant tout un ensemble de valeurs vécues et partagées, puisque ce sont d’elles que vient l’unité entre toutes les composantes du pays. Par le passé, ces valeurs étaient directement issues du baptême chrétien de Clovis. Actuellement elles sont à retrouver, à reconstruire et surtout pas à travestir par des slogans. La France, en renouant avec ce qui l’a animée tout au long de son histoire, pourra alors surmonter difficultés et épreuves et reprendre le cours de sa destinée.

 

Derrière le rejet de cet assassinat de Louis XVI se profile le besoin de redonner primauté à la vie, de la naissance à la mort », quand la semaine passée a vu se renforcer l’avortement d’État et la légalisation du meurtre ou suicide assisté ; « la nécessité de redonner à la famille tous ses droits, notamment dans l’éducation des enfants. Pensons à Louis XVI faisant faire, en prison, des pages d’écriture à son fils et lui enseignant la géographie. Quel exemple !

 

Derrière le rejet de la mort du Roi apparaît aussi le désir de retrouver la nécessaire souveraineté garante de toutes les libertés.

 

Tout cela ne peut rester de vains mots. Ces réalités doivent vivre. Il appartient à nous tous de le faire dans nos métiers, nos professions, dans nos familles et nos activités. Beaucoup de jeunes [gens] l’ont compris [comme les fondateurs de ce Cercle, en Bourbonnais]. Leur voix sans doute ne s’entend pas encore suffisamment, mais comme ils sont l’avenir, les veilleurs qu’ils sont actuellement, deviendront rapidement les acteurs de demain.

 

Tels sont les vœux que je forme, en ce début d’année, pour vous tous ici présents et pour tous les Français. Pour la France. […] Puisse saint Louis continuer à veiller sur la France et saint Martin dont on commémore cette année le 1700ème anniversaire, continuer à l’inspirer ».

 

Ainsi s’exprimait dimanche dernier le duc d’Anjou, qui trônait parmi nous ici-même il y a quatre mois et demi. La Messe d’aujourd’hui n’est pas une Messe du 21-janvier, même si elle fait mémoire d’un autre Roi, son propre père, mystérieusement décapité en plein bicentenaire de la Révolution, il y a aujourd’hui 27 ans…

 

Nous entendons beaucoup, ces temps-ci, appeler à prier pour la France, et il le faut. Mais avec le Verbe incarné, ne demeurons pas dans les généralités, dans l’abstrait. Notre alliance avec Lui s’incarne en un homme, que les Lois fondamentales, véritable Constitution du Royaume, désignent clairement en la personne du prince Louis. C’est pour sa personne que nous prions aujourd’hui, pour sa mission, pour sa sanctification et sa correspondance à la grâce : qu’il soit l’homme selon le Cœur de Dieu dans cette dignité unique de Fils aîné du Sacré-Cœur et de Lieutenant du Christ en terre.

 

Le comte de Chambord avait admirablement affirmé : « Il faut, pour que la France soit sauvée, que Dieu y rentre en maître pour que j’y puisse régner en roi ». Cette restauration d’institutions, de justice et de législation vraiment chrétiennes, fondées sur la loi évangélique (ou comme le disait saint Pie X : « instaurer et restaurer sans cesse la Cité catholique sur ses fondements naturels et divins »), commence, mes Frères, par votre propre vie spirituelle personnelle ; elle se poursuit dans vos foyers, dans la bonne et droite éducation de vos enfants, dans l’amour et le soutien mutuel des parents ; elle se manifeste autour de vous, dans votre métier, dans vos relations, dans vos réalisations ; comme nous le disait le Prince : « Tout cela – ce que vous verrez et étudierez dans ce Cercle – ne peut rester de vains mots. Ces réalités doivent vivre. Il appartient à nous tous de le faire dans nos métiers, nos professions, dans nos familles et nos activités ».

 

« Demandez, et vous recevrez », nous dit N.-S. J.-C. Demandons-Lui des choses précises, et de grandes choses, « hommes de peu de foi » ! « Aide-toi, le Ciel t’aidera » lançait notre héoïn nationale, ainsi que ceci : « Les gens d’armes combattront, et Dieu donnera la victoire ». A l’instar de sainte Bathilde, passée de l’esclavage au premier trône d’Occident, tout peut arriver à ceux qui ont une foi à déplacer les montagnes, car « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu ».

 

Offrez donc résolument vos prières, vos bonnes actions, vos sacrifices ; offrez vos communions, vos chapelets, et surtout : priez en famille et faites prier les enfants, qui sont tout-puissants sur le Cœur de Dieu et de Sa Sainte Mère. Enfin, utilisez pleinement la prière officielle de l’Église, de l’Épouse à l’Époux : la sainte Liturgie ; faites dire des Messes pro Rege et Francia : il en est grand temps. « Mais priez, mes enfants » (Dieu vous exaucera en peu de temps, mon Fils se laisse toucher. Ndlr.), avertissait Notre-Dame à Pontmain ; nous lui répondions avec le psaume XIXe au début de cette Messe : « Seigneur sauvez le Roi, et exaucez-nous au jour où nous Vous invoquerons ». Et la Reine de France, notre vraie première Dame, de nous promettre : « Dieu vous exaucera en peu de temps : mon Fils Se laisse toucher ».

 

Le Cercle s’appliquera à former votre intelligence à la connaissance de la vérité et des bons principes ; mais avant de les appliquer en nous et autour de nous, comme nous venons de le voir, il y a l’étape intermédiaire, fondamentale, qui est l’ordonnancement de votre volonté au vrai bien. Puissiez-vous, au feu ardent de la grâce divine, vous enflammer et brûler d’amour non seulement pour la France, mais pour la personne du Roi, à l’unisson de nos ancêtres qui, sans avoir forcément étudié les Lois fondamentales en détail, les connaissaient comme par instinct : à chaque fois qu’elles s’appliquaient concrètement, par la naissance d’un Dauphin, il n’y avait pas une église en France dont les voûtes ne résonnassent de l’écho du Te Deum, et pas un village en France qui ne manifestât son allégresse.

 

La fleur de lysPuissions-nous, mes Frères, redécouvrir ce devoir de piété filiale envers le représentant de Dieu auprès de la France, et de la France auprès de Dieu ; cette garantie du droit et de la justice, qu’est le père des familles de France ; cet exemple du service de la nation, qu’est cet homme saisi par la naissance et qui ne s’appartient pas ; ce pilier de la défense de la liberté de l’Église ; cette image de l’union conjugale de notre peuple avec Dieu ; cette joie oubliée, qui se transmettait jadis de génération en génération dans nos familles, et qui se perpétue pourtant encore chez la plupart de nos voisins : celle d’avoir un roi et une reine à aimer, un couple sacré en lequel tout un peuple puisse le mieux possible discerner les traits de Notre-Seigneur le Christ-Roi et de Notre-Dame, Reine, dans l’exercice du gouvernement du Royaume des lys, figure et voie, pour nous Français, de la Patrie céleste, de même que le Souverain Pontife manifeste quant à lui le Christ Souverain-Prêtre.

 

Puissiez-vous, par le bon travail opéré dans ce Cercle, vous écrier un jour avec le roi David, en entrant au Paradis recevoir votre récompense (Dieu Lui-même) : « Vous m’avez fait connaître les voies de la vie ; Vous me comblerez de joie par Votre visage : il y a des délices sans fin à Votre droite » (Ps XV, 11), ô mon Dieu et mon Roi. Et qu’en cette cité de Souvigny, berceau de la dynastie heureusement régnante, notre âme catholique et française s’écrie dès maintenant avec le même Psalmiste : « Grand Dieu, sauvez le Roi ! » (Ps XIX). Ainsi soit-il.

 

+

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

 

Source: Action Légitimiste

 

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23 avril 2016 6 23 /04 /avril /2016 18:50

Bien que l'"Action française" soit une organisation royaliste orléaniste, nous informons nos lecteurs que, selon un article du Point, Robert Ménard et Marion Maréchal-Le Pen se rendront à un colloque de l'Action française le 7 mai, sur le thème "Je suis royaliste. Pourquoi pas vous ?". Emmanuel Macron a été invité.

"Ce qu'il faudrait à ce pays, c'est un roi" (Charles de Gaulle). Ils nous ont volé notre Souveraineté, reprenons-la ! Démissionnant du "Gouvernement provisoire de la République française" en 1947, le général de Gaulle déclarait :

 

"Ce qu'il faudrait à ce pays, c'est un Roi." (1)

Marion Maréchal-Le Pen va rendre visite à l'Action française

 

La députée du Vaucluse n'est pas la seule élue invitée. Emmanuel Macron a lui aussi été convié, notamment en raison de ses propos sur "la figure du roi".

 

Voilà une visite qui devrait faire des vagues au sein du Front national. Marion Maréchal-Le Pen, députée frontiste du Vaucluse, rendra visite à l'Action française, le mouvement royaliste et nationaliste de Charles Maurras. Elle participera effectivement à l'un de ses colloques le 7 mai prochain. Thématique de l'événement : « Je suis royaliste. Pourquoi pas vous ? »

Le programme détaille les nombreuses questions qui seront posées aux intervenants et donc à la nièce de Marine Le Pen : « Quel régime politique pour redresser la France ? », « Le peuple est-il vraiment souverain ? », « Que sont devenues les promesses de 1789 ? » et « La France n'aurait-elle pas besoin d'un roi ? ».

 

« La République ne prime pas sur la France »

 

Sur le site du colloque, on peut lire des citations de l'élue, et notamment une qui explique sa présence. « Qui n'a pas vibré au sacre de Reims et à la Fête de la Fédération n'est pas vraiment français », avait-elle dit lors d'un meeting à Toulon en décembre dernier pendant les régionales. Mais c'est une autre de ses phrases qui attire l'attention et qui a dû rendre fou de rage son très gaulliste et républicain collègue Florian Philippot. « Il y a des monarchies qui sont plus démocratiques que certaines républiques. Je ne comprends pas cette obsession pour la République. Pour moi, la République ne prime pas sur la France », lançait Marion Maréchal-Le Pen dans un entretien en juin 2015 à la revue Charles .

Elle ne sera, en tout cas, pas la seule à prendre la parole dans cette conférence organisée par l'Action française. Robert Ménard, le maire de Béziers, sera présent. L'Action française précise par ailleurs que le colloque ne sera pas composé que de royalistes. Ces derniers seront confrontés lors des débats à des républicains aussi.

 

Emmanuel Macron invité

 

Plus curieux encore, dans sa présentation du colloque, l'Action française cite Emmanuel Macron. À l'hebdomadaire Le 1 , le ministre de l'Économie s'avouait en juillet dernier presque plus royaliste que socialiste. « La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n'est plus là ! » expliquait le locataire de Bercy.

... L'Action française... a fait savoir sur Twitter que l'intéressé n'a pas encore répondu à l'invitation.

Robert Ménard et Marion Maréchal-Le Pen à un colloque de l'Action française le 7 mai

Robert Ménard et Marion Maréchal-Le Pen à un colloque de l'Action française le 7 mai

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 11:20
Ostension de la Sainte Tunique d'Argenteuil: Déclaration de Mgr le duc d'Anjou

La Sainte Tunique du Christ est conservée à Argenteuil depuis 1200 ans. Elle est exceptionnellement exposée du 25 mars au 10 avril 2016 dans la basilique Saint Denys (Val d'Oise), à l’occasion d’une ostension solennelle. Cette relique est l’une des plus sacrées du christianisme et un trésor du patrimoine français. Elle promet d’attirer à elle au printemps 2016 à Argenteuil une grande foule venue de France et d’au-delà. [1]

 

La Sainte Tunique n’est normalement montrée aux fidèles et au public que deux fois par siècle.

Selon l’Eglise, c’est le vêtement porté par Jésus Christ quelques heures avant sa mort, de la Cène à la crucifixion. Elle aurait même recueilli le sang de ses blessures lors de son chemin de croix. C’est donc l’une des trois grandes reliques de la Passion avec le Suaire d'Oviedo (Espagne) et le fameux linceul de Turin (Italie). Constitué d'une vingtaine de fragments en toile de laine brun-violet cousus sur une sorte de blouse à manches courtes, cet habit sans couture descend jusqu’aux genoux, avec une fente pour passer la tête.

 

"Il n’y a pas de preuve absolue" que la sainte Tunique soit bien "le vêtement de la Passion du Christ", admet le diocèse de Pontoise sur le site consacré à l’événement. Mais le vêtement a été passé au crible par de nombreux scientifiques depuis le 19e siècle, et plusieurs études peuvent être mises à son crédit. Il est ainsi notamment apparu, fait valoir le diocèse, que sa matière, en laine de mouton, sa teinture ou sa méthode de tissage correspondent aux pratiques en vigueur en Syrie et au Nord de la Palestine dans les premiers siècles de notre ère.

 

Traditionnellement, la Sainte Tunique n’est exposée que tous les 50 ans (et ce depuis 1884). La précédente "ostension" (sa présentation aux fidèles) ayant eu lieu en 1984, la prochaine aurait normalement dû attendre encore 18 ans, en 2034. Mais le diocèse de Pontoise a précipité les choses pour trois raisons : il fête cette année son cinquantième anniversaire, tout comme la basilique d'Argenteuil qui souffle ses 150 bougies. Le pape François a par ailleurs décrété 2016 année de la miséricorde, que la tunique du Christ mort sur la croix symbolise selon le diocèse.

 

(4) Les Rois de France - Charlemagne Cela fait 1200 ans que la Sainte Tunique est conservée dans cette commune de la banlieue nord de Paris, où elle reste en temps normal roulée dans un reliquaire de la basilique. Le vêtement aurait été offert à Charlemagne, au début du 9e siècle, par l'impératrice Irène de Constantinople. L’empereur l’a ensuite confié à sa fille Théodorade, prieure du monastère d'Argenteuil. La sainte Tunique aura ensuite connu une histoire tumultueuse : "Dissimulée dans un mur du monastère pour la protéger des invasions vikings, longtemps oubliée, redécouverte à l’occasion de travaux au Moyen-Âge", elle avait été découpée et enterrée par le curé d’Argenteuil à la Révolution française par crainte qu’elle ne soit détruite, raconte le site saintetunique.com. [2]

 

Voici la déclaration de Monseigneur le duc d'Anjou à l'occasion de cette ostension exceptionnelle.

Ostension de la Sainte Tunique d'Argenteuil: Déclaration de Mgr le duc d'Anjou

Déclaration de Monseigneur le duc d’Anjou

Publié dans Communication des princes, le samedi 2 avril 2016 par Louis de Bourbon

 

J’ai souhaité, à l’occasion de cette ostension exceptionnelle, pouvoir vénérer à mon tour, la Sainte Tunique conservée dans la Basilique d’Argenteuil.

 

Depuis le recueil de cette insigne relique par Charlemagne qui l’a reçue de l’Impératrice Irène de Constantinople, nombreux furent les rois de France, mes ancêtres, qui vinrent l’honorer. Les annales ont retenu notamment Louis VII dont le règne marque la première ostension dont on ait la trace ; Saint-Louis dont la dévotion était si grande qu’il acquît les reliques de la Passion et fit construire pour Elles la Sainte-Chapelle ; François 1er sous le règne duquel eut lieu une grande procession réunissant la Couronne d’épines et la SainteTunique ; Henri III et Louis XIII vinrent aussi s’y recueillir, ainsi, qu’à la suite de Blanche de Castille, les reines Catherine et Marie de Médicis et Anne d’Autriche.

 

Au-delà de l’importance de la Sainte-Tunique, relique permettant aux fidèles de renforcer leur foi en offrant à leur vénération un objet qui les relie directement au Christ, l’ostension suscite une communion comme peu d’évènements en produisent.

 

Publique, elle permet à tout un peuple de s’associer dans une même prière. Il y a là un symbole très fort. Les ostensions permettaient à des dizaines de milliers, des centaines de milliers de Français, d’être réunis autour du souverain pour un acte commun.

 

Cette année ce seront entre 250 000 et plus de un demi -million de personnes qui participeront à cette présentation solennelle. Quel symbole pour notre époque ! Un des évènements majeurs de l’année sera religieux. Voilà qui remet bien des idées en place. Dans une société laïcisée dans laquelle certains voudraient n’attribuer à la religion qu’une dimension personnelle et individuelle, il est important de donner l’occasion d’exprimer leur foi et leurs convictions à de nombreux fidèles dans un esprit d’unité.

 

Plusieurs Evêques et Cardinaux, et il me plaît tout particulièrement à cette occasion de saluer Son Eminence le Cardinal Philippe Barbarin, Primat des Gaules, se succèderont durant ces deux semaines, pour présider les cérémonies. La présence de tous renforce le caractère universel de l’ostension de 2016.

 

Il me paraissait important à la fois comme chrétien et comme héritier des rois mes prédécesseurs, d’y participer, dans le même élan de partage avec le plus grand nombre, d’une foi commune dans laquelle la France puise son identité et sa grandeur.

 

La Messe du 1er avril est célébrée par son Excellence Luc Ravel, Evêque Aux Armées, aux intentions de la France. Dans ma position d’héritier de la dynastie qui a fait la France, J’ai tenu à m’y associer souhaitant ainsi continuer à inscrire cette ostension de 2016 dans une tradition plus que millénaire.

 

Je remercie tout particulièrement Son Excellence Stanislas Lalanne, Evêque de Pontoise d’avoir pris l’initiative de permettre cette ostension exceptionnelle, pour les 150 ans de l’édification de la nouvelle basilique SaintDenys, les 50 ans de la création du Diocèse du Val d’Oise et l’année de la Miséricorde. J’associe à mes remerciements l’ensemble des équipes paroissiales si dévouées. Enfin j’adresse toutes mes félicitations au Père Cariot, recteur de la Basilique pour son rôle majeur dans l’organisation de ces cérémonies et la restauration exemplaire de la sainte relique.

 

Qu’en cette occasion qui nous permet de toucher jusqu’au plus profond du mystère de notre foi catholique et de notre histoire de France, Saint Louis et Saint Denis, Intercèdent afin que la France poursuive sa mission, si essentielle pour toute l’humanité, de fille aînée de l’Eglise.

 

Louis, duc d’Anjou

 

Source: Vexilla Galliae

Reportage photo Vexilla Galliae ici et .

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20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 22:36

Un anneau du XVe siècle acquis fin février à Londres par le parc de loisirs vendéen "Le Puy-du-Fou" et présenté comme avoir appartenu à Jeanne d'Arc a été présenté au public lors d'une cérémonie au "Puy-du-Fou" le 20 mars 2016.

 

Dans la cour du château du site, l'anneau, reposant sur un coussin placé dans un reliquaire en verre porté sur une arche en bois, a fait son entrée, sous une haie d'honneur, à la fin d'un cortège ouvert par une centaine de Saint-Cyriens en tenue militaire. Ces derniers, chantant un hymne miltaire, étaient suivis par quelques cavaliers ayant revêtu une armure de chevaliers, accompagnés de fantassins parés d'une cotte de mailles. Le tout sous de nombreux oriflammes et les applaudissements du public.

 

"C'est un petit bout de France qui revient, une parcelle de nos grandeurs déchues (...) l'anneau est revenu en France et il le restera", a déclaré devant la foule Philippe de Villiers, le fondateur du Puy du Fou, dans la cour du château.

 

"Cette relique ne devait pas finir derrière les vitres blindées d'un musée", a enchaîné le très médiatique historien Franck Ferrand. "On ne peut jamais avoir de certitude intégrale. Personne ne vous dira que cette anneau est à 100% celui de Jeanne, mais je crois qu'on peut, en toute bonne foi, penser qu'il s'agit de l'anneau authentique", a-t-il dit.

 

L'anneau, acquis à Londres pour la somme de 376.883 euros, sera exposé pendant toute la saison au parc d'attraction du Puy-du-Fou "dans un lieu sécurisé", ont fait savoir les responsables du parc.

 

L'anneau a été authentifié par un laboratoire d'Oxford comme étant un bijou moyenâgeux datant du XVe, en argent plaqué or, par la méthode de fluorescence de rayons X.

 

Mais l'incertitude plane toujours sur le fait qu'il ait, ou non, appartenu à Jeanne d'Arc.

Présentation au Puy du Fou d'un anneau attribué à Jeanne d'Arc

Source: Présentation au Puy du Fou d'un anneau attribué à Jeanne d'Arc, Direct matin, Par AFP Mis à jour le 20 Mars 2016 à 18:52 Publié le 20 Mars 2016 à 18:35

Add. 24/03/2016

 

 

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 21:43
223e anniversaire de l’assassinat du roi Louis XVI: Discours de Louis Duc d’Anjou

Cérémonie à la mémoire du Roi Louis XVI

 

dimanche 24 janvier 2016 par VLR Enregistrer au format PDF

 

Paris Dimanche 24 janvier 2016

 

Chers Amis,

Nous voici réunis pour le 223e anniversaire de l’assassinat du roi Louis XVI au lendemain d’un procès dont le verdict était décidé d’avance. La France traversait alors des jours dramatiques et cette mort du monarque allait, malheureusement, être la première d’une longue liste.

Mais il me semble que se réunir plus de deux siècles après un événement n’est pas anodin. Les exemples ne sont pas choses courantes. Ils le sont d’autant moins que cette messe à laquelle nous venons d’assister et pour laquelle je remercie les desservants est loin d’être unique. Ce sont, en fait, des dizaines de messes qui sont célébrées autour du 21 janvier. Cela dans toute la France et même à l’étranger (puisque la Belgique, la Suisse, les USA s’honorent de cérémonies d’hommages au Roi martyr).
Ces cérémonies sont importantes et leur sens dépasse de beaucoup ce que peuvent être des commémorations. Seule la mort du Roi amène, chaque année, cet événement à se renouveler. Les générations passent et cela continue. C’est au sens propre un événement national et il n’est pas étonnant que, chaque année, alors que les médias ne sont pas très ouverts à la monarchie, il fasse l’objet de séquences à la télévision comme à la radio et d’articles dans la presse papier ou numérique. Cela donne une autre dimension à cet acte.

Nous ne commémorons pas seulement un événement tragique. La mort du Roi est d’une autre nature. Elle atteint, au plus profond, chacun d’entre nous, chacun d’entre vous. Non seulement parce que comme je le disais en introduction, la justice a été sacrifiée aux passions humaines et partisanes mais aussi parce que elle est contraire aux fondements mêmes de l’âme française. Elle est destructrice. Elle a créé un vide dans nos vies, dans nos cœurs et dans nos familles comme dans la société. Ayant perdu son chef naturel, légitime, la société est déboussolée.

Or une société, un État, a besoin de savoir, comme un individu, d’où il vient et où il va. Sa quête est philosophique et spirituelle. La société ne peut pas se contenter d’errance, de vérité d’un jour, qui ne l’est plus le lendemain. Au contraire, elle a besoin de certitudes. Les jeunes encore plus. Les voir présents lors des cérémonies à la mémoire de Louis XVI confirme ce besoin d’absolu et de vérité.

Les jeunes n’aiment pas les idées fausses. S’ils sont prêts à se donner, ce n’est pas à des chimères. C’est pour du vrai, du juste et du beau. C’est parce qu’ils ont la foi et que dans cette foi, ils puisent leur espérance. Il faut donc voir l’assassinat du Roi qui nous réunit non pas seulement comme un tragique souvenir que nous serions quelques-uns à partager, mais comme un appel à mieux réfléchir à ce que nous souhaitons pour l’avenir. Le Roi n’est pas mort pour rien. Son sacrifice accepté et offert a été celui de nombreux français ; son sacrifice, officialisé par un procès, acte dont on attend qu’il fasse ressortir la vérité, a marqué l’entrée de la France dans une spirale de déchristianisation et d’avènement du matérialisme et de l’individualisme dont nous voyons, actuellement, combien elle est dangereuse.
Le fait d’avoir exécuté le monarque a coupé ce lien filial si particulier, si fondamental, qui unissait le roi et son peuple ; qui unissait le peuple, à son histoire. C’est ce lien qu’évoquent ces commémorations annuelles. Ce désir de retrouver la filiation perdue. Tous les grands pays de la
Grande-Bretagne au Japon, de la Russie aux USA, vivent par et pour ce rapport au temps long de leur histoire.

La France en s’en privant, continue à se mutiler et à se perdre. Depuis près de deux siècles, les crises succèdent aux crises dont certaines sanglantes, les Républiques aux Républiques. Cela ne change rien au vide dont un Ministre, et pas des moindres, s’appuyant sur sa formation de philosophe, a reconnu l’existence il y a quelques mois !

Ainsi commémorer cet assassinat plus de 200 ans après qu’il a été commis, c’est affirmer que l’idée de royauté est toujours nécessaire et vivante. En France, le Roi ne meurt jamais selon l’adage. Il se perpétue. C’est aux Français de lui redonner vie, de retrouver leurs racines. Mais ceci ne peut être simplement formel. La royauté ce n’est pas une république couronnée. Elle est avant tout un ensemble de valeurs vécues et partagées puisque ce sont d’elles que vient l’unité entre toutes les composantes du pays. Par le passé ces valeurs étaient directement issues du baptême chrétien de Clovis.

Actuellement elles sont à retrouver, à reconstruire et surtout pas à travestir par des slogans. La France en renouant avec ce qui l’a animée tout au long de son histoire pourra alors surmonter difficultés et épreuves et reprendre le cours de sa destinée. Derrière le rejet de cet assassinat de Louis XVI se profile le besoin de redonner primauté à la vie, de la naissance à la mort ; la nécessité de redonner à la famille tous ses droits notamment dans l’éducation des enfants.

Pensons à Louis XVI faisant faire, en prison, des pages d’écriture à son fils et lui enseignant histoire et géographie. Quel exemple ! Derrière le rejet de la mort du Roi apparaît aussi le désir de retrouver la nécessaire souveraineté garante de toutes les libertés.

Tout cela ne peut rester de vains mots. Ces réalités doivent vivre. Il appartient à nous tous de le faire dans nos métiers, nos professions, dans nos familles et nos activités. Beaucoup de jeunes l’ont compris. Leur voix sans doute ne s’entend pas encore suffisamment, mais comme ils sont l’avenir, les veilleurs qu’ils sont actuellement, deviendront rapidement les acteurs de demain.

Tels sont les vœux que je forme, en ce début d’année, pour vous tous ici présents et pour tous les Français. Pour la France. Je les accompagne de remerciements. Merci à ceux qui m’ont envoyé leurs vœux ainsi qu’à ma famille ; merci à ceux qui ont participé à la cérémonie d’aujourd’hui, les desservants mais aussi à tous ceux qui ont contribué à son organisation et à sa tenue.

Puisse Saint Louis continuer à veiller sur la France et Saint-Martin dont on commémore cette année le 1700e anniversaire, continuer à l’inspirer. Merci.

Louis, duc d’Anjou

 

Source: Vive le Roy

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 06:30

Louis XVI était « profondément charitable. Il lui arrivait, de bon matin, de se rendre à pied chez les familles les plus pauvres de Versailles.

"Parbleu, Messieurs, dit-il un jour en riant à l'adresse des gardes qui venaient de le retrouver, il est cruel que je ne puisse aller en bonne fortune sans que vous le sachiez !"

Un roi visitant les chaumières, cela ne s'était pas vu, depuis Henri IV !

Un jour, le directeur des Bâtiments, La Billarderie d'Angiviller, se vit tancer pour avoir dépensé en son absence 30.000 livres afin de restaurer une pièce des petits appartements :

"J'aurais rendu trente familles heureuses !' clamait-il avec indignation dans tout le château.

Sur sa cassette personnelle qu'on appelait le Comptant du roi, il entretenait quantité de familles nobles ou d'officiers sans fortune, des femmes ou des filles de militaires, réglait les dégâts et accidents de chasse, alimentait les bonnes œuvres du curé de Versailles.

En avril 1781, il visita incognito l'Hôtel-Dieu où s'entassaient à trois ou quatre par lit des centaines de malades et de malheureux, dans des chambres qui ressemblaient à des cloaques. Il en ressortit en pleurs, décidant de prendre à sa charge la création de lits individuels et de dortoirs spécialisés pour chaque type d'infection. »

 

Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, Perrin Editions, Lonrai 2012, p. 245-246.

Louis Auguste, dauphin, décrivait à l'âge de treize ans dans ses Réflexions sur mes entretiens avec M. le duc de la Vauguyon [1] « une monarchie patriarcale :

"Le roi, le berger, le père ne sont qu'une même chose." Il n'y a pas de différence entre gouverner une famille et gouverner un Etat ! (Dixième entretien)

Le bon roi est au services de ses peuples dont il doit faire le bonheur, sans rechercher sa propre gloire:

"Je me garderai bien de toujours parler aux peuples de mes besoins et presque jamais des leurs; je veux qu'ils sachent que mon premier désir et mon soin principal seront toujours de les soulager, de les décharger et de les encourager..." (Septième entretien) »

 

Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, Perrin Editions, Lonrai 2012, p. 47-48.

Avant d'être exécuté, Louis XVI pardonne encore et prie pour ses ennemis :

21 janvier 2016 : 223e anniversaire de la mort du Roi Louis XVI

Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France.

Louis XVI, cité in Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, Paris, Perrin, 2005

En mémoire du saint roi Louis XVI, mort en martyr catholique "en haine de la Foi" (Pie VI) le 21 janvier 1793 à 10 h 22 place de la Révolution (actuelle "Place de la Concorde", Paris),

jeudi 21 Janvier 2016, rendez-vous de tous les royalistes, place de la concorde à Paris, pour la commémoration de la mort du roi Louis XVI.

Source: UCLF

 

A l'occasion du 223e anniversaire de la mort du Roi Louis XVI, dimanche 24 janvier, l’Institut de la Maison de Bourbon vous prie de bien vouloir assister à la messe qui sera célébrée pour la France et la Famille Royale, en présence de Monseigneur le duc d’Anjou, Chef de la Maison de Bourbon, en la Chapelle Expiatoire à 10h 30. Square Louis XVI 62, rue d’Anjou 75008 Paris.

Source: UCLF

 

Liste des messes : http://www.messes-louisxvi.com/

Saint Louis XVI, Roi de France, priez pour nous !

Notes

 

[1] Les Réflexions sur mes entretiens avec M. le duc de la Vauguyon, est un ouvrage du Dauphin qui contenait trente-trois de ses réflexions, dont une copie postérieure faite par le comte de Provence fut découverte en 1836 et publiée en 1851 par le Comte de Falloux. L'ouvrage a été réédité en 2000 par Culture et Tradition, Paris, avec une préface de Jean Meyer. Il a fait l'objet d'une analyse fouillée par Ran Halévi (Le Savoir des Princes, du Moyen Âge aux Lumières, Fayard, Paris 2002.)

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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 06:59
Le fondamentalisme démocratique

Dans un paysage politique aux lignes incertaines, les cercles légitimistes œuvrent à faire connaître les principes de la monarchie traditionnelle. La pensée légitimiste est opposée à l'esprit de parti, d’essence révolutionnaire. En réalisant le bien commun par l’ordre, la stabilité et la continuité qu’elle procure, l’institution monarchique est seule à même d’assurer le redressement du pays. La restauration de la monarchie en France représente l’ambition de notre mouvement politique. Aujourd’hui, les règles de succession désignent Louis XX, l’aîné des capétiens, pour accéder au trône.

Pour les cercles légitimistes bretons, une unité doit se créer autour du roi pour instituer un régime en mesure d’assurer les conditions d’une large autonomie des peuples unis à la couronne.

La République nous invite à voter le 6 décembre. Il s’agira d’élire des conseillers pour les régions redessinées par un gouvernement minoritaire.

Treize régions vont se substituer aux 22 régions métropolitaines actuelles. A-t-on demandé aux peuples de France de se prononcer sur ce découpage ? Non.

On a voulu, dit-on, « redonner sens et cohérence à l’administration territoriale de l’État ». Il fallait créer des régions plus grandes, plus peuplées, capables de rivaliser avec les plus grandes régions européennes. C’est ainsi que Champenois, Ardennais, Lorrains et Alsaciens, se retrouvent dans une seule région sans nom, sans identité. Mais le fondamentalisme démocratique n’a que faire de l’avis des citoyens.

Dès le départ, la Révolution a amorcé un processus de déstabilisation et de guerre intérieure permanent. Elle n’est pas un facteur d’unité nationale puisqu’elle nie les traditions, les origines, et rejette une partie de la « nation ». De par ses institutions, les individus et les peuples sont progressivement dépossédés de leurs prérogatives politiques. Le peuple souverain n’est qu’un écran de fumée. Les communautés artificielles soumettent la personne à la tyrannie des partis. Face à un État tout-puissant, la démocratie égalitaire transforme l’individu en un numéro de sécurité sociale. La pensée révolutionnaire postule la rupture radicale avec le passé. Elle entend détruire les racines pour constituer un homme nouveau, un être plus proche du robot, plus soumis, meilleur esclave.

Quant à nous, légitimistes, nous nous référons à la plus ancienne doctrine politique, celle qui a fait la France. Le roi, dans ses ordonnances, parlait de « ses peuples » et, au moment du rattachement à la couronne de telle ou telle communauté, le souverain s’engageait à respecter ses libertés. Son rôle était celui d’un arbitre garant du bien commun général.

Entre la Cité et le citoyen, en vertu du principe de subsidiarité, les corps intermédiaires offrent à l’homme de réelles parcelles d’autorité. Ils concourent au bonheur de leurs membres et leur apportent protection, responsabilités, honneur et dignité dans le service du bien commun. Dans notre pays, trop longtemps soumis à la dictature jacobine, la décentralisation s’avèrera être une nécessité absolue pour la monarchie restaurée.

 

Pierre Bodin

 

Source

Democratie-Royale.org

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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 20:06

Finalement, on se demande si on a bien fait de couper la tête au roi.

Léa Salamé, On n'est pas couché - France 2, le 21 novembre 2015

"Finalement, on se demande si on a bien fait de couper la tête au roi" (Léa Salamé)

Source : Vexilla Galliae

 

Intégrale 21 novembre 2015 - On n'est pas couché #ONPC :

A propos de la pièce de théâtre de Joël Pommerat, "Ca ira, Fin de Louis", l'intervention de Léa Salamé intervient à partir de 2:16:40 dans la video. Elle explique :

 

"Au-delà de la formidable modernité de votre mise en scène qui donne toute l'intelligence de cette pièce, de cette fresque magnifique sur la Révolution française, ce qui est le plus intelligent et ce qui m'a le plus plu moi, c'est que ça ne parle pas que de la Révolution française. En réalité, c'est plus une pièce encore sur 2015 que sur 1789, tellement il y a des résonnances entre le passé et le présent, tellement on se rend compte que toutes les questions qu'on se pose en 1789, c'est-à-dire la question du peuple (qu'est-ce que le peuple), la question des élites, la question de la démocratie, de la représentativité des élus, et bien toutes ces questions-là, on les a toujours, on a l'impression en assistant à cette scène des Etats généraux d'être au Comité d'entreprise d'Air France dans sa violence (avec les chemises déchirées). Et vous arrivez à faire ce parallèle entre les deux, qui est formidable. A tel point qu'on a vraiment l'impression que c'est la phrase de Lampedusa dans le Guépard : "Il faut que tout change pour que rien ne change." Et rien n'a changé finalement deux siècles après, on a toujours les mêmes questions et pas de réponse.

 

[...] J'ai un ami qui a vu votre pièce deux jours après moi et qui m'a dit : 'Ce qui m'a gêné, c'est qu'il n'y a pas de point de vue'. Et moi c'est ce que j'ai aimé dans votre pièce. Et c'est là que j'ai trouvé ça aussi formidablement intelligent et bien vu, c'est ce que vous évitez le manichéisme. C'est-à-dire que vous parlez du Tiers-Etat, de la noblesse, du clergé et du roi. Le roi qui est le seul que vous nommez. Tous les autres vous ne les nommez pas. Il n'y a pas Robespierre, il n'y a pas Danton, vous avez choisi de montrer les idées, et pas les hommes, de ne pas avoir d'incarnations, mis à part le roi et la reine. Mais il n'y a pas de manichéisme dans votre manière de décrire. C'est-à-dire qu'on n'est pas forcément du côté du Tiers Etat contre le méchant roi ou contre le méchant noble (contre la méchante noblesse ou la méchante élite). Et c'est là où je vous trouve particulièrement brillant. C'est que oui, il n'y a pas de point de vue, et que vous nous faites réfléchir à tel point que mon ami sort de là en se disant : 'Finalement on se demande si on a bien fait de couper la tête au roi.' Quand on voit ce que vous montrez, parce que vous montrez les ombres et les lumières des trois, du Tiers-Etat, de la noblesse et du clergé."

"Finalement, on se demande si on a bien fait de couper la tête au roi" (Léa Salamé)

Rappelons qu'en 1789, comme l'explique Marion Sigaut, à l'élection aux Etats généraux, le système était plus démocratique qu'après ! Les Etats généraux représentaient l'intégralité de la population française. Il y avait plus de démocratie en 1789 sous l'Ancien Régime qu'après 1789. C'est ça la réalité.

 

"Dans certaines provinces, les sujets du roi pouvait naître, vivre et mourir sans avoir directement affaire à l’Etat..." (Michel Antoine, Louis XV, Fayard, 1989).

 

Sous "l'Ancien Régime", "le principe des libertés nationales était posé dans cette maxime fondamentale de l'Etat français : Lex fit consensu populi et constitutione regis. "Consentement de la nation et décret du prince", voilà l'antique formule du pouvoir législatif en France, depuis l'établissement de la monarchie." (Mgr Freppel, La Révolution française, Autour du centenaire de 1789, Paris: A. Roger et F. Chernoviz, 1889, p. 33.) 

 

Au "Moyen Âge", "le roi ne sert pas à grand chose : une histoire de la démocratie médiévale qui est complètement oubliée."

 

Francis-Dupuy-Deri-democratie-histoire-d-un-mot.jpg Durant "les mille ans de monarchie", "il y a une forme de démocratie qui persiste justement, explique le professeur de sciences politiques Francis Dupuis-Déri, à l'occasion de la sortie de son livre "Démocratie. Histoire politique d'un mot (Lux éditeur, 2013)", dans les villages, dans les communes.

 

'Tout s'y décide à la pluralité des voix, dans des assemblées qui se tiennent sur la place publique, les dimanches et fêtes au sortir de la messe, et qui sont indiquées par le son de la grosse cloche. C'est à ces assemblées qu'elle - la petite paroisse - nomme les syndics, les collecteurs pour la taille, les garde-finages pour la sûreté des terres ensemencées et des vignes, enfin les pâtres publics.' C'était comme on le voit, le self-government rural dans son intégrité. ...'Quarante mille associations naturelles, écrit Albert Babeau, délibéraient sur leurs propres intérêts et choisissaient leurs agents.' 1789 donnera aux habitants des campagnes des droits politiques souvent illusoires, qui ne remplaceront pas les libertés et privilèges de plus modeste allure, mais aussi plus pratiques, élaborés par l'expérience et les rapports millénaires du Prince, du Seigneur et des antiques souches paysannes." (Frantz FUNCK-BRENTANO, La Société sous l'Ancien Régime, Flammarion, Lagny 1934, p. 33-35.)

 

Lire : Les libertés et l'égalité : des principes monarchiques millénaires dévoyés ou le bilan effroyable de la République "française"

 

... Ce que l'on oublie, poursuit Francis Dupuis-Déri dans la video de présentation de son livre, ce que je ne savais pas avant de commencer cette recherche, c'est que par exemple au Moyen Âge en Europe il y a une vie démocratique absolument extraordinaire. Le Moyen Âge, c'est en fait des milliers de petits villages qui fonctionnent de façon auto-gestionnaire par assemblées d'habitants. La communauté d'habitants de tels villages, est une entité juridique. Elle a en partage des terres communales, un bois, peut-être un moulin, un puits, des terres, des Etats, etc. Et elle gère ce patrimoine commun dans des assemblées. Il peut y avoir dix, quinze assemblées dans l'année. Et ces villages, en fait, n'ont à peu près aucun contact avec le "roi". Le roi au Moyen Âge ne sert pas à grand chose. Il fait des fêtes, il fait la guerre, il fait la chasse, et surtout il veut des taxes, des impôts. Mais il ne connait à peu près pas sa population, il n'offre aucun service. Il n'y a pas de ministère d'Education populaire, il n'y a pas de ministère de la culture, pas de ministère des sports, pas de ministère des transports. Donc il ne fait à peu près rien, c'est vraiment les communautés qui se gèrent. Et donc ça, c'est une histoire de la démocratie médiévale qui est complètement oubliée. La modernité est une époque qui est moins démocratique que celle d'avant.

 

La modernité est antidémocratique, analyse Francis Dupuis-Déri. Et elle détruit la démocratie en fait, ou elle s'installe en fait à travers le colonialisme et l'impérialisme. Mais je ne suis pas le seul à le dire, poursuit Francis Dupuis-Déri.

 

Ce qui est à l'origine de mon travail par rapport à l'histoire du mot démocratie, c'est que je suis tombé sur des textes du XVIIIe siècle de ce que l'on appelle les "fondateurs de la démocratie moderne", aux Etats-Unis et en France, et leurs propos, quand ils utilisent le mot démocratie, ils sont contre la démocratie. Donc j'ai vraiment eu une interrogation. C'était pour moi un mystérieux. Je me disais comment comprendre que des régimes qu'on pense, que l'on associe nous aux plus grandes démocraties occidentales, comment comprendre qu'elles aient été fondées par des antidémocrates, qui étaient explicitement antidémocrates. C'était cela que je cherchais, je voulais savoir quand le mot change de sens, devient un terme positif et qu'il ne décrit plus des assemblées populaires mais il décrit un régime parlementaire électoral. C'était cela ma recherche et ma façon de trouver la réponse cela a été d'aller dans les textes de l'époque. Et au fur et à mesure qu'on va dans les textes, on trouve des réponses. Puisque on voit bien que les acteurs de l'époque changent le sens des mots pour des raisons politiques." (Fin de citation)

 

Le système de représentation des trois ordres aux Etats généraux de 1789 (représentation par corps ou poids des corps sociaux) est plus démocratique qu'après où le système verra la "démocratie" se dégrader dans sa pente naturelle : l'oligarchie. Celle-ci naît en 1791 avec le mandat indirect, le système électif de "représentants" et la représentation par tête (un homme, un vote) dans des partis politiques. Elle prend le peuple en otage, lui vole son pouvoir. Depuis 1791, rien n'a changé :

 

"Les "élections" de juin 1791 se traduisirent par une forte abstention. "La participation avait atteint son étiage; elle ne devait plus remonter de façon significative, les consultations organisées les années suivantes,... n'ayant jamais mobilisé plus du cinquième des électeurs. ... En l'absence de votants, le système électif se transforme très vite en un système de cooptation, les uns accédant aux charges que les autres viennent de quitter, et réciproquement. La promotion aux responsabilités se fait en circuit fermé : les fonctionnaires peuplent les assemblées chargées d'élire les fonctionnaires. ...La réalité du système répondait à un besoin, celui de la formation d'une classe politique ... qui soit assurée de la continuité en étant délivrée de l'incertitude inséparable du suffrage universel. Mais l'oligarchie née de ces pratiques n'était pas moins un démenti des attentes. On imaginait en effet avec une certaine ingénuité que la vertu première d'un système électif consistait à assurer le renouvellement permanent du personnel dirigeant et l'élargissement constant de son recrutement. On n'imaginait pas que l'élection puisse conduire à la formation d'une 'classe' politique distincte du reste de la société" (Patrice Gueniffey, Histoire de la Révolution et de l'Empire, Perrin, Collection Tempus, Paris 2011, p. 86-88).

 

(Après 1791) "l'exercice du suffrage, quel qu'en fût le régime, censitaire ou universel, a été l'affaire de minorités dont les 'candidats' se disputaient les voix." (François Furet, Mona Ozouf, Dictionnaire critique de la Révolution française, Champs Flammarion, Manchecourt 1992, p. 127.)

 

"Jusqu'au bout, les hommes de la Révolution auront refusé de faire des électeurs, même au second degré, les arbitres de la dévolution du pouvoir" (François Furet, préface in Patrice Gueniffey, Le Nombre et la Raison, La Révolution française et les élections, préface de François Furet, Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales, Paris 1993, p. XI.)

 

La représentation par têtes permet la confiscation du pouvoir par une oligarchie "éclairée" - toujours en lien avec la banque - régime représentatif qui incarne le  soit-disant "pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple".

 

Lire : 14 juillet 1789 : La Révolution dite "française"

 

Aujourd'hui, pour solutionner ce problème de la confiscation du pouvoir par une minorité, il faut penser et réfléchir à un autre type de "représentation" que le régime dit "représentatif" issu de 1789, ou de 1791 devrions-nous plutôt dire.

 

L'idée est d'affranchir la "représentation" des principes révolutionnaires hérités de 1789 (homme nouveau, progressisme, volontarisme, constructivisme, volonté humaine, volonté générale, souveraineté nationale, etc.) et de permettre à tous les corps de la nation de participer réellement à la vie politique suivant leurs poids réels dans la société, avec des députés dotés de mandats impératifs, comme en 1789 aux Etats généraux.

 

Il s'agit d'abord de supprimer les mandats indirects organisés par l'arrêté du 17 juin 1789 qui transformait les Etats généraux composés de mandataires des trois ordres alors dotés de mandats impératifs en une assemblée 'représentant' soit-disant la nation et de députés simplement dotés de mandats non-impératifs.

 
Il faut réfléchir à la manière de revenir à une représentation sincère, réelle, concrète des Français, réalisée non plus par têtes mais par poids des corps dans la société (poids des cadres, employés, ouvriers, familles, fonctionnaires, artisans, professions libérales, étudiants, etc.). Tous les Français sont associés à la prise de décision dans ce cadre. La puissance de nuisance des partis politique, est circonscrite, la justice, la raison et le droit sont rétablis.

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51RNNYSN37L._SL500_AA300_.jpgDans tous les cas, la personne du roi doit être souveraine, être indépendante, ne dépendre d'aucune puissance (d'argent), d'aucun parti, d'aucun lobby. Ceci explique pourquoi la banque au XVIIIe siècle a tout fait pour supprimer la monarchie dite "absolue", parce qu'"absolutus, venant du verbe absolvere (délier), ... la monarchia absoluta signifiait monarchie sans liens, et non pas sans limites..." (François Bluche, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 186.)

 

Un roi indépendant et souverain est bien plus difficile à corrompre qu'une majorité de députés dits "représentatifs".

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15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 09:25
Attentats du 13 novembre : Communiqué du prince Louis de Bourbon

[Attentats à Paris] Communiqué du prince Louis de Bourbon

Publié le samedi 14 novembre 2015.

 

"Au moment où la lâcheté provoquant l'horreur endeuille Paris et la France toute entière, je fais part de ma profonde émotion.

 

Mes pensées et mes prières vont aux victimes et à leur famille. Aux morts et aux blessés innocents. Aux gardiens de la sécurité et de la santé.

 

Au-delà de la douleur et de l'indignation, face à cet acte de guerre, il appartient à tous d'être responsables et confiants en l’avenir. Comme en d'autres temps troublés, la France retrouvera sa paix et sa grandeur par l'union autour de ce qui a toujours fait sa force et sa constance, ses valeurs, puisées aux sources de son histoire».

 

Louis de Bourbon, duc d’Anjou.

– à PARIS.

 

Source: Louis XX Facebook

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21 octobre 2015 3 21 /10 /octobre /2015 10:46
Honneur à la Reine Marie-Marguerite !

21 octobre : Jour de la Reine !

 

Notre Reine fête aujourd’hui ses trente-deux ans !

 

Nous connaissons peu de choses de Sa Majesté la Reine, excepté qu’elle est d’une grande beauté, dont elle fait profiter chacun lors de ses venues en France, et qu’elle est la mère des trois Enfants de France qu’elle a donné au Roi et au Royaume :

 

Son Altesse Royale la princesse Eugénie de France, née en 2007,

 

Son Altesse Royale Monseigneur le Dauphin Louis de France, duc de Bourgogne et

 

Son Altesse Royale Monseigneur Alphonse de France, Duc de Berry, tous deux nés en 2010.

 

Ces Enfants de France sont l’avenir du Royaume, si bien incarné aujourd’hui par leur père Louis XX. Ils sont un encouragement de Dieu pour nous, Légitimistes, à persévérer dans l’espérance d’une Restauration dont Dieu seul connaît le jour, et nous en remercions la Reine au-delà de ce que nous pouvons lui exprimer.

 

L’on sait aussi que notre Reine a acquis la nationalité française en 2012, qu’elle est une excellente cavalière qui participe à des concours de saut d’obstacles de très haut niveau et qu’elle est une ambassadrice infatigable des œuvres de la Croix Rouge et de l’Ordre de Malte. Mais ici s’arrête la représentation que nous avons de la Reine et nous connaissons mal ou pas du tout le cadre de son entourage familial, de ses ancêtres, de son enfance…

 

Ainsi, Sa Majesté naît-elle le 21 octobre 1983 à Caracas, au Venezuela, au sein d’une grande famille d’entrepreneurs, les Vargas, descendants du conquistador espagnol Alonso de Ojeda.

 

Cet illustre ancêtre, issu d’une famille noble mais pauvre, entame sa carrière au service des très puissants ducs de Medina-Sidonia. Très vite, il obtient la protection de Juan Rodriguez de Fonseca, évêque de Burgos et futur Patriarche des Indes, qui lui permet d’accompagner Christophe Colomb dans son deuxième voyage au Nouveau Monde en 1493. Il rentre en Espagne en 1496 et prépare, avec le cartographe Juan de la Cosa et le navigateur florentin Amerigo Vespucci, un nouveau voyage au Nouveau Monde qu’il entame sur trois vaisseaux en 1499. En un peu plus de trois semaines, il reconnaît le continent près de l’embouchure de l’Orénoque et après avoir fait escale sur l’île de la Trinité, il voit un port qu’il appelle « Venezuela », c’est-à-dire « Petite Venise », en raison de sa ressemblance avec la baie de « La Sérénissime ». Il est donc le fondateur de ce nouvel état des Indes espagnoles. En 1509, lors de sa troisième expédition, il devient d’ailleurs gouverneur de « Nouvelle Andalousie », territoire qui couvre alors l’est du Venezuela, l’ouest de la Guyane et le nord du Brésil actuels. En 1515, rentrant en Espagne, son navire fait naufrage et il réussit péniblement à atteindre Saint Domingue où il décède. Voilà pour la figure ancestrale que l’on imagine d’un rayonnement considérable au Venezuela.

 

La mère de la Reine est Carmen Santaella, fille de son Excellence Hector Santaella, ancien Ambassadeur du Venezuela.

 

Le père de Sa Majesté est Victor Vargas, avocat et homme d’affaires qui a connu une prodigieuse réussite. Voyez plutôt : licencié en droit, il commence, dans les années 70, par développer un important réseau de cabinets juridiques. En parallèle, il crée, en 1982, une banque régionale, le Banco Barinas, qu’il revend en 1991 pour fonder le Centre d’Investissements Vénézuéliens (CIV). Ce centre investit dans de nouveaux marchés dont certains deviennent pionniers comme celui de la carrosserie. Ses investissements concernent les secteurs automobiles, immobiliers ou encore celui de la publicité. Mais sa plus grande performance est l’acquisition, en 1994, du Banco Occidental de Descuento (Banque Occidentale de Décompte ou BOD). Sous la présidence de Victor Vargas, la BOD passe d’une dimension d’institution financière régionale à celle de quatrième plus grande institution financière privée du Venezuela ! Et, selon le classement 2014 du groupe d’analyse America Economia, la BOD est aujourd’hui la 34ème plus grosse banque d’Amérique latine et la deuxième du Venezuela !

 

Une telle réussite oblige et Victor Vargas, comme les Médicis en leur temps, se fait protecteur et mécène :

 

Protecteur grâce à ses quatre fondations qui contribuent à l’amélioration de l’éducation, au développement social, à la protection de l’environnement et à la démocratisation de l’éducation musicale (il finance à ce titre, depuis 2008, l’Orchestre National des Jeunes du Chacao, que dirige le Chef Jose Antonio Abreu).

 

Et mécène des entrepreneurs dont il finance et soutient les initiatives grâce à son Centre pour l’entreprenariat qui les aide à développer leurs entreprises.

 

En 2014, ses œuvres ont financé et organisé 920 pièces de théâtre, 98 concerts, 112 événements d’entreprises, 4 grandes expositions d’art et 1137 événements culturels divers…

 

Victor Vargas possède enfin le club de polo Lechuza Caracas, l’une des premières équipes du pays, dans laquelle il joue et qui a remporté de nombreuses victoires. Mais surtout, conformément à l’esprit philanthropique du propriétaire, le club participe au programme Scholas Occurentes, réseau international d’écoles qui réunit des réalités éducatives de cultures et de religions diverses, œuvre née sous l’impulsion même de Sa Sainteté le Pape François !

 

Ce fort raccourcis de la vie de son père nous permet de situer dans quel contexte Sa Majesté la Reine a grandi. Elevée dans la Religion Catholique, elle fait ses études secondaires chez les Ursulines avant d’entamer une licence de pédagogie à l’université de Caracas et vit la vie internationale correspondant au très haut niveau social de ses parents. Mais, en 1999, un drame vient frapper la famille : son seul frère, Victor Jose, est emporté par une infection à l’âge de 19 ans…

 

Sa Majesté n’a alors plus que sa sœur aînée, Marie-Victoire, qui épouse, quelques années plus tard, François-Xavier d’Agostino, dont le meilleur ami et témoin est… le Roi de France Louis XX ! Leurs Majestés se rencontrent, s’apprécient et s’unissent devant Dieu le samedi 6 novembre 2004, en l’église Saint Stanislas de Cracovie du village de Altos de Chavon, commune de La Romana en République dominicaine.

 

Cette union portera les fruits des trois naissances dont nous bénissons le Ciel et forme le couple royal qui fait notre fierté et incarne l’espoir que les lys refleurissent un jour au beau Royaume de France.

 

Que Dieu bénisse le Roi, les Enfants de France et, particulièrement en ce « Jour de la Reine », notre bienaimée Reine Marie-Marguerite !

 

Franz de Burgos

 

Source: Vexilla Galliae

Louis XX Facebook

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 12:53

La plaque en mémoire de la captivité de la Famille Royale dans la Tour du Temple a été inaugurée le 16 octobre 2015. Franz de Burgos pour Vexilla Galliae en a relaté l'évènement.

Inauguration de la plaque en mémoire de la captivité de la Famille Royale dans la Tour du Temple

Nous étions une cinquantaine à nous retrouver ce soir, à 19h00, au 3 de la rue Eugène Spuller, devant la façade de la Mairie du IIIème arrondissement, sur laquelle était refixée une plaque commémorative de la détention de la Famille Royale dans la Tour du Temple qui s’élevait à cet emplacement jusqu’en 1810.

A mon arrivée, j’eu le plaisir de constater que la Mairie républicaine du IIIème arrondissement avait eu l’amabilité de fermer la rue à la circulation par deux barrières à chaque extrémité, afin d’en faciliter l’inauguration. Elle n’avait pas prévu qu’une vingtaine d’enfants du quartier profiterait de cet espace dégagé pour y improviser un terrain de football… D’abord très bruyants alors que nous installions les chaises et la sonorisation gracieusement prêtées par des agents de la Mairie, ils se dispersèrent bientôt après le début de la cérémonie, qui se déroula dans les meilleurs conditions, le froid saisissant excepté… Je saluai les membres du conseil de l’Institut de la Maison de Bourbon, Madame Dominique Sabourdin-Perrin, historienne, auteur de l’ouvrage passionnant « Les Oubliés du Temple » et, pour une très grande part, à l’origine de la réinstallation de cette plaque, le père Snoëk, curé de l’église voisine de Sainte Elisabeth de Hongrie et j’aperçus le comte de Beaumont-Beynac, Président de l’Ordre souverain de Malte en France.

Deux porte-flambeaux encadraient la plaque de cuivre protégée d’une plaque de plexi-glace et le prince Charles-Emmanuel de Bauffremont, président de l’Institut de la Maison de Bourbon entama la cérémonie par un très beau discours d’introduction. Puis, plusieurs voix relatèrent les différents épisodes de la détention des membres de la Famille Royale : Louis XVI, Marie-Antoinette, la princesse Marie-Thérèse de France, le Dauphin Louis, bientôt Louis XVII et la princesse Elisabeth de France, sœur du Roi. Ces relations étaient entrecoupées de passages chantés par la belle voix de soprane d’une jeune chanteuse. Le père   Snoëk récita quelques prières, chanta le Kyrie et récita le Notre Père avec l’assemblée.

 

Source: Vexilla Galliae

 

Ci-dessous, photo du bonnet que portait Sa Majesté la reine Marie-Antoinette en montant à l'échafaud. Vendu par le citoyen bourreau Sanson. Collection privée :

 

Inauguration de la plaque en mémoire de la captivité de la Famille Royale dans la Tour du Temple

Source photo: Louis XX Facebook

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18 octobre 2015 7 18 /10 /octobre /2015 12:35

"Protège les Pauvres, ils te protégeront".

 

Enseignement de Philippe Auguste à Saint-Louis

"Protège les Pauvres, ils te protégeront". Enseignement de Philippe Auguste à Saint-Louis

Source: Louis XX (Facebook), 16 octobre 2015

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15 octobre 2015 4 15 /10 /octobre /2015 06:11

Selon Vexila Galliae, ci-dessous  les jours et horaires de quelques messes à la mémoire de la Reine Marie-Antoinette :

Vendredi 16 octobre 2015 

1) Célébrée en la Basilique Royale de Saint-Denys à midi très précise. Organisée par les Membres du comité du Mémorial de France à Saint-Denys.www.memorialdefrance.org

2) Messe à l'oratoire Saint-Joseph, 18, rue Sainte-Catherine Ségurasse à Nice. Renseignements : M. Jean-Pierre Thouvenin : 0493812227 ou 0634476703. 18H30

3) Messe de requiem en l'Eglise Notre-Dame du Bout du Pont de Jurançon à Pau, célébrée par Mgr André Dupleix. Organisée par le Cercle Henri IV. 19H00

4) A l'initiative de M. Alexandre de la Cerda, Messe à l'Eglise Saint-Martin à 19H00. Biarritz. Suivra une réunion amicale autour d'un verre. Renseignements: 0662725649.

Samedi 17 octobre 2015

Messe à 11H30 à l'Eglise Saint-Georges. Quai Fulchiron à Lyon 5ème. Cette messe sera précédée du renouvellement de la consécration de la Présence du Souvenir Bourbonien à 11H15.

 

 

 

 

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8 octobre 2015 4 08 /10 /octobre /2015 14:15
Louis de Bourbon, un prince moderne, Par Denis Tillinac

Rencontrer Louis de Bourbon, c’est comprendre en creux ce qui manque le plus à nos démocraties : un enracinement spirituel et historique.

 

La France d’aujourd’hui ne ressemble plus beaucoup à celle qu’il est loisible de fabuler sur la foi de nos livres d’histoire, textes et images. Paysages et monuments sont toujours là, mais que reste-t-il des valeurs, des moeurs, de l’esthétique qui habillaient l’âme de nos ancêtres ? Presque rien. D’où le réconfort que m’a procuré, ce dimanche 20 septembre, en la cathédrale Saint-Louis, la messe de la fondation de l’hôtel des Invalides. Les lieux sont habités par les mânes de Louis XIV, de Napoléon et des soldats qui ont laissé leur peau, ou sacrifié leur intégrité physique, au service de la France.

 

C’est tout le génie du Grand Siècle d’avoir enfanté un des joyaux de notre architecture en bâtissant un hôpital militaire : rigueur, simplicité, harmonie. Aux Invalides, on renoue avec une France glorieuse et douloureuse, ce qui hisse notre patriotisme à une certaine altitude. Présidée par Mgr Ravel, évêque aux armées, la célébration fut majestueuse sans être compassée. Grégorien et trompes de rigueur, voix de la soliste d’une pureté surnaturelle. Présence des autorités civiles et militaires “républicaines”, mais aussi de Louis de Bourbon et du comte de Paris. Ils se sont salués courtoisement.

 

Toute considération bue sur le principe monarchiste, et sur le débat entre légitimistes et orléanistes, ces deux princes incarnent une haute mémoire qui indéniablement ajoutait à l’émotion ; c’était la France en version intégrale, un fil au moins symbolique entre les temps jadis et le temps présent. À la fin de la messe, un hommage fut rendu à Saint Louis, à l’occasion du tricentenaire de la mort du Roi-Soleil : une oeuvre originale pour orgue, duo de cors, duo de trompes et ténor, d’Olivier d’Ormesson, sur un texte de Jean d’Ormesson. Je me méfie de la musique contemporaine mais celle-là aura ponctué magnifiquement la cérémonie ; pour le coup, passé et présent se tenaient par la main, on avait envie de croire que la France pouvait redevenir cette princesse exaltée par de Gaulle au début de ses Mémoires de guerre. Pour comble de bonheur, les deux choristes étaient ravissantes.

 

La veille, le duc d’Anjou avait assisté à Souvigny à la commémoration des débuts de la maison de Bourbon. Mille et cent années, ça fait un bail. Ayant eu la chance de rencontrer ce prince quadragénaire, descendant en ligne directe du Roi-Soleil, j’ai mesuré à quel point il a conscience de ce que sa personne incarne. C’est un homme “moderne”, engagé dans la vie économique, sportif émérite et d’une décontraction bien latine, mais respectueux à l’extrême d’un héritage somme toute sacré. Bien entendu, il se tient à distance de la politique, en Espagne comme en France, tout en se sentant concerné. Pour tout dire, je l’ai trouvé plus ouvert, plus tolérant et plus perspicace que les politiciens des deux pays dont il possède la citoyenneté. Certes, la perspective d’une restauration à court ou moyen terme semble illusoire, et je suis trop vieux et trop peu courtisan pour solliciter un duché. D’ailleurs, qu’en ferais-je ? C’est déjà si difficile de se gouverner soi-même.

 

Mais enfin, à l’heure où nos institutions battent de l’aile et où d’aucuns préconisent l’instauration d’une VIe République, la question de la légitimité d’une démocratie d’opinion, voire d’émotion, commence à se poser. Nonobstant leur tripe républicaine, nos compatriotes admirent presque unanimement le long parcours sans faute d’Élisabeth II à Buckingham. Une vague nostalgie les habite ; j’avoue qu’elle s’est réveillée en moi sous les étendards de Saint-Louis des Invalides, quand le grand orgue accompagnait le Salve Regina final. La reine en question, c’est la Vierge : ne confondons surtout pas le spirituel et le temporel. Sachons toutefois qu’un pouvoir démocratique sans assises spirituelles est sujet à la tentation de la tyrannie. C’était le point de vue du légitimiste (sans illusion) Chateaubriand et du républicain (sans excès) Tocqueville, deux penseurs politiques parmi nos plus féconds.

 

Source : Louis de Bourbon, un prince moderne, Par Denis Tillinac, Mercredi 07 Octobre 2015 à 11:00 (mis à jour le 07/10/2015 à 16:48)

Louis XX Facebook

 

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29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 07:56
Un Roi pour la France

Belle video d'"Alliance Royale" qui dénonce le "sortilège républicain".

 

Tout indique en effet que les Français fassent l'objet d'un sortilège très puissant, dont j'ai déjà parlé ici, qui fait que des catholiques formés ne voient pas le piège des élections dites "républicaines", sorte d'envoûtement collectif dont ils n'arrivent pas à s'extraire et qui fait qu'ils perpétuent malgré eux le maléfice dont ils se plaignent chaque jour:

Il n'y a pas de souveraineté sans un roi indépendant des factions.

Christophe Paillard

La république est une impasse, sortez du sortilège républicain. Osez penser royaliste!

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24 septembre 2015 4 24 /09 /septembre /2015 12:39

Le 19 septembre dernier, la famille de Bourbon a fêté ses onze siècles dans son berceau de l’Allier, au château de Bostz:

 

Je recommande à toute personne lucide qui ne craint pas de dire la vérité de s'affirmer monarchiste.

Jean Raspail

Jean Raspail, monarchiste
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16 août 2015 7 16 /08 /août /2015 14:08
Il y a 300 ans, l’agonie de Louis XIV

Nous commémorons, en ce mois d’août, le tricentenaire de l’entrée en agonie du roi Louis XIV. C’est en effet le 10 août 1715 que la santé du vieux roi s’aggrava. Il était atteint d’une gangrène sénile qui l’emporta le 1er septembre. La mort faisait alors partie du quotidien des hommes, humbles comme puissants, et le Roi-Soleil ne cacha rien de sa fin à la cour, et donc au monde. Si Louis XIV édifia Versailles, on peut dire que son règne, son agonie, sa mort furent édifiants. Une édification qui passe les siècles.

Édifiant, tout d’abord, le règne de Louis XIV par sa durée. 72 ans de règne, le plus long de l’Histoire de France, un des plus longs d’Europe avec celui de François-Joseph de Habsbourg et, peut-être, si Dieu lui prête vie, avec celui d’Élisabeth II. Certes, Louis XIV n’avait que cinq ans lorsqu’il devint roi, mais il assuma en outre le pouvoir personnellement durant 54 années, presque onze quinquennats… Osons un anachronisme et imaginons un souverain qui serait monté sur le trône en 1943 et mourrait cette année après avoir dirigé d’une main ferme le pays de 1961 à nos jours. Cela est évidemment inconcevable. Réalise-t-on, par exemple, que durant ces 72 ans, de 1943 à 2015, une petite cinquantaine de ministres de la Justice se sont relayés place Vendôme quand Louis XIV, au cours de son règne, ne connut que cinq chanceliers de France ?

L’agonie du roi est tout aussi édifiante. À une époque où la transparence n’avait pas envahi, du moins en paroles, le domaine politique, paradoxalement les petites et grandes misères du roi étaient de notoriété publique. La République semble avoir régressé de ce point de vue-là. Souvenons-nous du silence sépulcral sur la santé du président Pompidou, alors que son apparence physique ne laissait aucun doute, ou encore des bulletins de santé, dignes de la meilleure propagande, du président Mitterrand. Il paraît que les choses se sont améliorées depuis. On ne le sait vraiment qu’après coup… Pourquoi ce mouvement de la lumière vers l’ombre ? Pudeur de la classe bourgeoise aux affaires, crainte de déstabiliser le pouvoir en place ? Peut-être les deux. Mais aussi parce qu’un monarque républicain n’est pas un roi. Le roi ne s’appartenait pas. Corps, âme, esprit : tout était consacré, au sens religieux du terme, à la fonction royale. Il n’y avait donc rien à cacher de sa personne.

Enfin, la mort de Louis XIV est bien évidemment édifiante : elle a été mille fois décrite, notamment par Pierre Gaxotte dans son ouvrage Apogée et chute de la royauté.

Le roi, alors, se prépara à mourir. Il accomplit ses derniers actes avec la lenteur, la sérénité et la majesté qu’il avait mises dans les choses de la vie.

Autre anachronisme, que l’on voudra bien me pardonner, mais l’euthanasie, le droit à mourir dans la dignité étaient des mots inconnus au Grand Monarque tout comme au laboureur de la fable de La Fontaine, sentant sa fin venir. Mais l’on mourait, laboureur ou roi, publiquement, dignement, dans l’appareil, simple ou royal, des antiques funérailles. Entouré, en son logis.

Le siècle de Louis XIV, avec ses misères et ses grandeurs, fut sans doute l’apogée de l’ancienne France.

 
Georges Michel
 
Source: L’agonie de Louis XIV, Boulevard Voltaire, 16 août 2015

La musique est de Lully: Idylle sur la paix - Air pour Madame La Dauphine

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