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1 février 2007 4 01 /02 /février /2007 18:43

"Les nations, en tant que communautés naturelles, fondées sur les affinités géographiques, physiques, morales, linguistiques, culturelles et traditionnelles des individus qui les composent, ont existé de tout temps, bien avant que les termes nation et, surtout, nationalisme, de création récente, aient été inventés.

 

... On s'est habitué à considérer le nationalisme comme une simple option volontaire [nation-contrat de nature révolutionnaire], politique ou philosophique, parmi tant d'autres possibles (socialisme, communisme, royalisme, etc.). Il n'en est rien. Le nationalisme n'est pas une doctrine, encore moins un parti, que l'on combat ou auquel on adhère. On ne devient pas nationaliste, on est, ou mieux, on naît nationaliste, précisément comme on naît français, anglais ou allemand. Le nationalisme est un sentiment inné, au même titre que l'amour filial ou que l'amour maternel. Certains m'objecteront : "Tout ce que vous dites est bien beau; mais la vérité est que ce sentiment dont vous parlez, le nationalisme, nous le l'éprouvons pas, et vous savez bien que nous ne sommes pas les seuls et que nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas l'éprouver". Sans doute. Mais il y a aussi des enfants qui n'aiment pas leurs parents..., et des mères qui n'aiment pas leurs enfants; ce sont précisément des cas anormaux, irréguliers, bien que certains s'efforcent de les ériger en règle : Il y a des gens qui renient ou qui trahissent leur Patrie? Sans doute. Il y a aussi des enfants qui tuent leurs parents, et des mères qui tuent leurs enfants..." (Jean  Haupt, Le procès de la Démocratie, Cahiers Découvertes, Lisbonne 1971, p. 183-184).

"Le nationalisme, en tant que doctrine politique, est né à la fin du XIXe siècle. Le mot n'était pas neuf. Prévost Paradol l'avait inventé sous le Second Empire pour désigner les tenants du principe des nationalités. Ce fut Maurice Barrès qui lui donna un sens nouveau dans un article du Figaro du 4 juillet, intitulé "La querelle des nationalistes et des cosmopolites(Jacques Ploncard d'Assac, Doctrines du nationalisme, Edition du Fuseau, Meaux 1965, p. 19).

"Le principe des nationalités était apparu comme une conséquence de la situation créée par la Révolution française. L'abolition de la monarchie remettant la souveraineté aux mains des peuples, ceux-ci devraient définir leurs limites et les principes sur lesquels ils allaient se guider [nation-contrat]. Ainsi naquirent le "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" et les partis politiques. ... La réaction de Barrès contre le cosmopolitisme - à laquelle il donne le nom de nationalisme - modifie totalement le sens du mot nationalisme. Il ne s'agit plus du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, mais du devoir des peuples de rester eux-mêmes. Le nationalisme, tel que l'entend Barrès, est né de cette constatation : la nation peut être menacée par autre chose qu'une agression extérieure. Elle peut perdre sa volonté d'être. ... Le nationalisme est la recherche des lois qui conviennent à un pays déterminé pour se maintenir incorrompu dans son être national. Le nationaliste, désormais, est celui qui considère la nation comme un héritage inaliénable, dont il n'a pas le droit de disposer, et qu'il a le devoir de transmettre intact à ses fils. ...

"La France c'est la terre et les morts" (Maurice Barrès)

"Essentiellement, le nationalisme est une défense de l'organisme national. Comme on lutte contre l'érosion du sol en plantant des forêts qui coupent le vent dévastateur, le nationalisme est une barrière idéologique destinée à protéger le tuf national" (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 23).

"La nouvelle définition du nationalisme par Barrès, Maurras et toute l'école d'Action française devait nécessairement faire apparaître l'opposition existant entre la conception de la nation-héritage et celle de la nation-contrat.

Si la nation était un héritage inaliénable, une "fondation", elle ne pouvait admettre la théorie révolutionnaire du droit à l'autodétermination des peuples composant la nation historique. En effet, ce droit impliquerait la liberté de la propagande séparatiste, ce qui serait incompatible avec l'idée même d'Etat comme unité territoriale et politique. Mais la logique du principe [révolutionnaire] d'autodétermination conduirait plus loin encore : toute minorité pourrait prétendre se soustraire aux lois qu'elle n'aurait pas votées, s'autodéterminer, en quelque sorte, par rapport à la législation de l'Etat. ... Tout groupe d'individus, même dispersés sur le territoire national, constituant une communauté idéologique, pourrait prétendre se régir selon sa propre convenance. Voilà à quelles absurdités extrêmes on se trouve conduit." (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 9).

Maurice Barrès ne semble pas avoir été sensible à la forme de l'Etat. Il restera républicain et démocrate. Il a compté sur le réveil des puissances de sentiment: la Terre et les Morts, pour donner à la République une majorité nationaliste. Il a échoué, et Charles Maurras qui a été le témoin de cet échec - qui l'avait annoncé - viendra avec son "politique d'abord", affirmer qu'il faut d'abord changer les institutions avant de songer à changer les moeurs, parce que les institutions ont plus de part dans la formation des moeurs que celles-ci dans la formation des institutions" (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 28).

Le 15 novembre 1899, L'Action Française publiait un manifeste en quatre points dont Maurras devait dire par la suite : "Ce furent là, certainement les quatre idées-mères et principes de l'Action Française".

1° L'homme individuel n'a pas d'intérêt plus pressant que de vivre en société : tout péril social enferme de graves périls pour l'individu.

2° De toutes les formes sociales dans le genre humain, la seule complète, la plus solide et la plus étendue, est évidemment la nationalité. Depuis que se trouve dissoute l'ancienne association connue au Moyen Âge sous le nom de Chrétienté, et qui continuait, à quelques égards, l'unité du monde romain, la nationalité reste la condition rigoureuse, absolue, de toute humanité. Les relations internationales, qu'elles soient politiques, morales ou scientifiques, dépendent du maintien des nationalités. Si les nations étaient supprimées, les plus hautes et les précieuses communications économiques ou spirituelles de l'univers seraient également compromises et menacées : nous aurions à craindre un recul de civilisation. Le nationalisme n'est pas seulement un fait de sentiment : c'est une obligation rationnelle et mathématique.

3° Entre Français, citoyens d'un Etat évidemment trahi par la faction qui le gouverne et menacé de rivalités redoutables, toutes les questions pendantes, tous les problèmes diviseurs doivent être coordonnés et résolus par rapport à la nation. Les gouvernements naturels des Français doivent se faire autour du commun élément national. Par-dessus leurs diversités politiques, religieuses et économiques ils doivent se classer suivant le plus ou moins d'intensité et de profondeur de leur foi française.

4° Le devoir des Français conscients de ces vérités est aujourd'hui de les formuler aussi publiquement et aussi souvent que possible afin d'y ramener leurs compatriotes aveugles ou négligents" (Charles Maurras in Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 39-40).

"... Loin d'être un facteur de guerre, le nationalisme bien compris, le véritable nationalisme est le gage le plus sûr et le plus solide de la paix. Car l'individu - parce qu'il les connaît - comprend et estime les valeurs et les richesses de son patrimoine national, et qui, pour cela même, consciemment, est fier de son pays, et qui, consciemment, aime son pays, sera pour cela même, et naturellement, conduit à connaître, à comprendre et même à aimer les autres pays, et, pour commencer, les pays voisins..." (Jean  Haupt, ibid., p. 191).

"Dans tous les cas, il est important de se définir nationaliste pour ne pas laisser le terrain du nationalisme aux usurpateurs de gauche, maîtres en subversion du langage.

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