Chantage au versement : La Troïka demande l'application de la semaine de six jours en Grèce

D'après un document adressé la semaine dernière au ministère grec des finances à Athènes, un projet de la troïka, composée des créanciers internationaux de la Grèce (FMI-BCE-UE), veut imposer à tous les secteurs une semaine de travail allongée à six jours en Grèce, en échange du versement de la seconde tranche d'aide par les créanciers internationaux. Le projet prévoit notamment d'«accroître la flexibilité des horaires; accroître le nombre de jours de travail maximum à six jours par semaine pour tous les secteurs.» Une façon simple mais brutale d'augmenter la productivité sans baisser les salaires.

«Si le gouvernement Samaras approuve cette mesure, en pensant que le pays sera plus productif, ce sera la guerre!» prévient Ilias Iliopoulos, secrétaire général du syndicat Adedy. «C'est du chantage: pour ne pas baisser les salaires, on va nous demander de travailler un jour de plus, alors que le chômage dépasse les 23%! Nous n'avons plus rien à perdre et nous lutterons contre jusqu'au bout», a-t-il dit.

Comme la plupart des syndicats, Adedy appelle à une grande manifestation à Thessalonique, ce samedi 9 septembre, à l'occasion de la rentrée politique. L'un des cortèges sera même dirigé par Alexis Tsipras, le chef de l'opposition de gauche radicale Syriza.

La troïka arrive demain 7 septembre à Athènes pour passer au crible les mesures prises par le gouvernement grec. Sa mission durera trois semaines. De son avis dépendra le versement de la tranche de 31,5 milliards d'euros du prêt de 130 milliards d'euros accordé en mars dernier.

C'est surtout la liste des nouvelles coupes budgétaires exigées pour économiser 11,5 milliards d'euros d'ici à 2014 qui révolte les Grecs. Outre la semaine de 6 jours, il est question d'une nouvelle réduction des retraites et des salaires pouvant aller jusqu'à 20%, du licenciement de 150.000 fonctionnaires d'ici à 2015 et d'un large programme de privatisation. (1)

La Grèce, entrée dans sa cinquième année de récession, doit réaliser 11,5 milliards d'économies à travers des coupes budgétaires drastiques et des réformes structurelles.

Affichant son opposition à tout assouplissement des conditions d'austérité demandées à Athènes en échange de son sauvetage financier, Angela Merkel, le 24 août, lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre grec Antonis Samaras à l'issue de leur entretien à Berlin, a exprimé son souhait de voir la Grèce rester dans la zone euro, mais à condition que celle-ci tienne ses engagements de réformes... (2)

Rappelons qu'en l'occurence le "gouvernement grec" dirigé par le conservateur Antonis Samaras, est une coalition de socio-traîtres, composée de socialistes PASOK et de la "Gauche démocratique", emmenés par Evangélos Vénizélos et Fotis Kouvelis. Ceux-ci sont sommés d'avaler le nouveau paquet d'austérité sous la menace de voir la Grèce sortie de la zone euro assez rapidement, alors qu'ils ont été élus sur la promesse d'une renégociation du traité avec la zone euro et le FMI... (3)

Sources:

(1) http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/09/05/20002-20120905ARTFIG00513-grece-la-colere-monte-contre-la-semaine-de-six-jours.php

(2) http://www.lematin.ma/journal/-/170714.html

(3) http://www.romandie.com/news/n/Grece_l_etau_se_resserre_autour_d_Athenes_soumise_a_l_oeil_des_creanciers63270720121610.asp

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- Goldman Sachs, La banque qui dirige le monde (Arte) (à lire pour comprendre le problème de la dette en Gèce depuis 2002)