L'affaire Gayet révèle que le président de la République a dû échapper à la surveillance du service officiellement chargé de sa sécurité pour retrouver l'actrice dans un appartement loué par l'ex-femme d'un truand corse.
L'affaire Gayet révèle de profondes failles dans la sécurité du chef de l'État (Le Figaro)
Le président de la République a dû échapper à la surveillance du service officiellement chargé de sa sécurité pour retrouver l'actrice dans un appartement loué par l'ex-femme d'un truand corse.
Un président en gabardine, déposé furtivement un soir devant un appartement parisien par un scooter Piaggio à trois roues. On vient le reprendre au petit matin devant son nid d'amour, vêtu de la même gabardine, un casque intégral Dexter posé sur la tête, non attaché. Du soir au matin, la scène a pu être filmée par un ou plusieurs paparazzis, à deux pas de l'Élysée.
Un appartement loué à l'ex-femme d'un truand corse
«Dans cette affaire, la sécurité du président n'a jamais été menacée», s'est empressé de déclarer le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Et l'hôte de Beauvau de préciser aux journalistes du Monde: «Nous ne sommes pas aux États-Unis. Le GSPR (service officiellement chargé de la sécurité du chef de l'Etat, NdCR.) est autonome. Je n'ai pas à être au courant des déplacements du président. S'il décide d'aller à un endroit, c'est de sa responsabilité.»
Si comme cela se dit, le président de la République s'est déjà rendu une dizaine de fois dans cet appartement depuis l'automne 2013, comment se fait-il que le GSPR, d'ordinaire si précautionneux, ait laissé le premier personnage de l'État fréquenter un lieu dont la locataire en titre, Emmanuelle Hauck, n'est autre que l'ex-femme d'un certain Michel Ferracci, condamné en novembre dernier pour «abus de confiance» dans l'affaire du Cercle Wagram, où prospérait la mafia corse?
Depuis 2012, Mme Hauck, actrice, était devenue la compagne de François Masini, personnage sulfureux tué par balles sur une route de Haute-Corse, le 31 mai 2013. Affaire pour laquelle elle a été interrogée à trois reprises en qualité de témoin par la police judiciaire. L'affaire des rendez-vous galants du président laissera des traces au GSPR.