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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 12:35
Loin des feux médiatiques, l'Eglise subit une guerre civile

L'Eglise subit une guerre civile

 

François a refermé la Porte Sainte, mais son message s'accompagne du grondement d'une crise souterraine. Une guerre civile qui se passe dans l'Église. Un affrontement qui touche l'autorité du pape et son programme de réforme. Sont enjeu les oppositions sur le rôle de l'Eglise, la notion de "péché", le salut des âmes. Et comme dans toutes les guerres civiles, le conflit ne prévoit pas de compromis.

 

Quatre cardinaux ont décidé ces jours-ci de mettre directement en accusation la théologie de François et son document post-synodal Amoris Laetitia (qui ouvre la voie à la communion aux divorcés remariés). Les cardinaux accusent Bergoglio d'avoir semé parmi les fidèles "incertitude, confusion et égarement", et lui demandent de "faire la lumière" sur le document. Ils sont attachés à la lettre dans le style des disputes théologiques que l' on appelle Dubia : "Doutes sur des questions posées". Avec un geste qui a l'air d'un défi, une lettre a été envoyée "pour connaissance" au gardien officiel de l'orthodoxie, le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. [Les cinq questions - voir en fin d'article - étaient formulées sous la même forme que les interrogations classiques qui sont adressées à la congrégation pour la doctrine de la foi. C’est-à-dire qu’elles étaient formulées de manière à ce qu’il soit possible d’y répondre simplement par "oui" ou par "non". Mais, les quatre cardinaux n’ont reçu aucune réponse à leur appel, ni de la part du cardinal Müller ni de celle du pape. NdCR. Source]

 

C'est un évènement absolument inédit dans l'histoire moderne de la papauté. Et la première chose qui frappe est le silence embarrassé des hiérarchies ecclésiastiques. Pas un cardinal n'a publiquement contré leur argumentation, pas un président de conférence épiscopale, pas un dirigeant de quelque grande association catholique. En évoquant le rôle de la conscience mentionnée par François, les Quatre cardinaux affirment que dans un tel cas on peut en arriver au point où deviennent "vertueux" des cas concevables d'adultère, d'assassinat légal et de parjure obligatoire.

 

Deux des cardinaux sont membres de la Curie, l'allemand Walter Brandmüller, ancien président du Comité pontifical des sciences historiques et l'Américain Raymond Burke, ancien président du tribunal de la Signature apostolique. Et deux sont des archevêques émérites de grands diocèses : Carlo Caffara, cher à Jean-Paul II et Benoît XVI et jusqu'en 2015, guide de Bologne, et Joachim Meisner, un intime du pape Ratzinger, à la tête du diocèse de Cologne jusqu'en 2014 .

 

Liquider leur lettre - à laquelle François a répondu indirectement à l'occasion d'un entretien à Avvenire, dénonçant un "certain légalisme qui peut être idéologique" - comme le sursaut des Quatre "ultraconservateurs",  revient à se méprendre sur la collision souterraine qui se développe dans l'Église catholique ces deux dernières années. Les quatre sont la pointe de l'iceberg qui va en s'élargissant et en se répandant. Beaucoup parlent qui ne s'exposent pas autant.

 

Pendant des années, les médias n'ont pas compris la profondeur du mouvement anti-Obama, qui a porté le 8 novembre à la défaite de sa politique. Aujourd’hui, ils risquent de répéter la même erreur avec le Pape François. Eblouis par son charisme et par le consensus planétaire dont il jouit également parmi les agnostiques et les non-croyants, beaucoup ignorent l’escalade systématique de ceux qui, parmi le clergé, les évêques, le collège des cardinaux, contestent la théologie de ce pontife qui a avoué lui-même ne pas être théologien.

 

 

En deux ans, il y a eu un crescendo d’actions menées par des clercs et des laïcs se sentant libres d’interroger le Souverain Pontife.

 

Avant le Synode de 2014, cinq cardinaux ont écrit un livre en défense de la doctrine traditionnelle sur le mariage. Ensuite, 11 cardinaux du monde entier sont intervenus avec un autre livre. Pendant ce temps, près de 800 mille catholiques, parmi lesquels 100 évêques, signaient une pétition au Pape pour bloquer les innovations. Alors que le Synode de 2015 avait commencé, 13 cardinaux écrivirent à François, remettant en question la régularité de la direction de l’assemblée.

 

Puis s’est constitué un réseau de cardinaux, d’évêques, de prêtres, de théologiens et de laïcs signataires d’une “Déclaration de fidélité à l'enseignement immuable de l’Eglise sur le mariage”. Enfin, ce sont 45 théologiens qui ont écrit au Collège des cardinaux, insinuant que certaines interprétations d’ “Amoris Laetitia” pourraient être en opposition avec l’enseignement constant de l’Eglise fondé sur les Evangiles.

 

Récemment, le spécialiste de l’historien de l’Eglise Alberto Melloni parle d’un “isolement” du Pape François tandis qu’Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté Sant’Egidio, historien lui aussi, déclare que jamais un Souverain Pontife n’a trouvé autant d’oppositions parmi les évêques et le clergé.

 

Dans la guerre civile en cours dans l' Église, l'objectif est l'après-François : il ne devra pas monter sur le trône papal un homme qui porte le développement des réformes initiées. (1)

 

Commentaire de Pro liturgia :

 

"Face à ce qui ressemble à une fronde, le Pape François qui, dès le début de son pontificat, a voulu se montrer sympathique, simple, facétieux, ouvert, semble se raidir de plus en plus, montrant ainsi son véritable tempérament : plutôt que d’accueillir ceux qui le bousculent - comme il avait demandé qu’on le fasse - pour discuter avec eux et donner des réponses claires à leurs questions, il leur reproche d’être de dangereux pharisiens rigides qui ne comprennent rien au message évangélique et sèment la division.

L’Eglise a peut-être aujourd’hui l’un des papes les plus durs de son Histoire. Et les fidèles commencent doucement à s’en apercevoir." (2)

 

Le site internet “InfoCatho” a mis en ligne un excellent tableau permettant de comparer “Amoris laetitia” de François à “Familiaris consortio” de S. Jean-Paul II. CLIQUER ICI
 

Ces derniers jours, les Quatre cardinaux ont reçu plusieurs soutiens.

 

Mgr Józef Wróbel, Evêque auxiliaire de Lublin (Pologne) déclare :

 

“Ils ont bien fait et ils ont correctement appliqué ce dont le droit canon dispose. (...) Ce serait juste de répondre à leurs questions. Ils n’ont pas demandé quel temps il ferait demain, mais ils ont posé des questions qui concernent la doctrine de l’Eglise et, par conséquent, les fidèles (...). [Le chapitre 8 d’ “Amoris lætitia”] est effectivement ouvert à différentes interprétations : il est ambigu (...). Peut-être a-t-il été écrit dans une trop grande précipitation sans examiner avec une extrême attention son contenu et ses conséquences pratiques éventuelles. Ces questions doivent être posées au Vatican et aux collaborateurs qui ont la confiance du Pape. Publier avec précipitation des textes comme celui-là, ne rend pas un bon service à l’Eglise.” [3]

 

Mgr Jan Watroba, Président du Conseil pour la famille de la Conférence des évêques de Pologne considère que la lettre adressée au Pape François par quatre cardinaux témoigne d’un souci légitime d’une bonne compréhension d’ “Amoris laetitia”.

 

Et Mgr Watroba d’ajouter : « Avec S. Jean-Paul II, les textes étaient si clairs que les interprétations divergentes n’avaient pas lieu d’être. » Avant de conclure : « De nombreux évêques et prêtres sont aussi dépassés par les questions [soulevées par “Amoris laetitia”] que je le suis moi-même. » Source : “Tagespost”. [4]

 

Mgr Athanasius Schneider, évêque d'Astana, en appui des Quatre Cardinaux, convoque saint Paul corrigeant publiquement saint Pierre, l'argumentation de Saint Hilaire de Poitiers, l'"Athanase de l'Occident" qui, dans la crise arienne, avait tenu tête au pape Libère, le disant "anathème, prévaricateur" après que celui-ci ait signé en 357 l’une des formules de Sirmium, dans laquelle il écartait délibérément l’expression dogmatiquement définie de "homo-ousios" (consubstantiel ou de même nature) et excommuniait saint Athanase afin d’obtenir la paix et l’harmonie avec les évêques ariens et semi-ariens de l’Orient. Mgr Schneider rappelle qu'à ce moment-là en Occident, des catholiques fidèles et un petit nombre d’évêques, spécialement Saint Hilaire de Poitiers, ont été profondément choqués.

 

La lettre en défense des Quatre cardinaux de Mgr Schneider a été rendue publique jeudi 24 novembre par une traduction sur Le Blog de Jeanne Smits. Mgr Schneider évoque "les réactions inhabituellement violentes et intolérantes de la part de certains évêques et cardinaux face à la sollicitation calme et prudente des Quatre Cardinaux". "Parmi de telles réactions intolérantes, on trouve par exemple des affirmations comme celles-ci : les Quatre Cardinaux sont écervelés, naïfs, schismatiques, hérétiques, et même comparables aux hérétiques ariens." Extrait :

 

"Saint Hilaire a transmis la lettre écrite par le pape Libère aux évêques orientaux, annonçant l'acceptation de la formule de Sirmium et l’excommunication de saint Athanase. Dans sa profonde douleur et dans son désarroi, saint Hilaire a ajouté à sa lettre, comme avec désespérance, la phrase : “Anathema tibi a me dictum, praevaricator Liberi” (je te dis anathème, prévaricateur Liberius), cf. Denzinger-Schönmetzer, n° 141. Libère voulait la paix et l’harmonie à n’importe quel prix, même au prix de la vérité divine. Dans sa lettre aux évêques latins hétérodoxes, Ursace, Valence et Germinius, annonçant les décisions ci-dessus mentionnées, il écrivait qu'il préférait la paix et l’harmonie au martyre (cf. Denzinger-Schönmetzer, n. 142).

 

Quel contraste dramatique offre ce comportement du pape Libère par rapport à cette ferme affirmation de saint Hilaire de Poitiers : "Ne faisons pas la paix au prix de la vérité, en faisant des concessions en vue d'acquérir une réputation de tolérance. Nous faisons la paix en nous battant légitimement selon les règles du Saint Esprit. Il y a un danger à s’allier subrepticement avec l’incroyance sous le beau vocable de la paix" (Hil. Ad Const., 2, 6, 2). (5)

 

Add. 01/12/2016. Un nouveau haut personnage de l'Eglise, le cardinal George Pell se prononce sur les questions posées par les Quatre cardinaux Meisner, Brandmüller, Caffara et Burke au pape François, au sujet d'Amoris Laëtita, et qui n'ont toujours pas eu de réponse du Pape. Ces questions « ont du sens ».

 

Au journaliste Dan Hitchens du “Catholic Herald” qui lui demandait s’il était d’accord avec les questions posées, le Cardinal Pell a répondu :

 

« Comment pourrait-on ne pas être d’accord ? » « Ceux qui mettent l'accent sur "la primauté de la conscience" ne semblent l'appliquer qu'à la morale sexuelle. On a rarement conseillé aux gens de suivre leur conscience lorsqu'ils disaient être racistes...», a déclaré le cardinal George Pell, au cours d'un discours qu'il a donné à Londres, à l'église Saint-Patrick, mardi 29 novembre.

 

Le cardinal a déclaré que la conscience doit se référer à la vérité révélée et à la loi morale.

 

Le cardinal George Pell a déclaré qu'«un certain nombre de catholiques qui pratiquent l'adoration régulièrement» sont «troublés par le tournant des événements» dans l'Église.

 

Dans un discours à l'église Saint-Patrick, à Londres, le cardinal Pell a déclaré qu'une cause de préoccupation était les fausses théories de la conscience et de la loi morale.

 

Le cardinal Pell donnait une conférence sur St Damien de Molokai dans le cadre de la série de conférences de St Patrick pour l'Année de la Miséricorde. Mais il a également réfléchi sur le catholicisme aujourd'hui. Il a dit que tandis que le pape François a «un prestige et une popularité en dehors de l'Église» plus grand que peut-être tout pape précédent, certains catholiques sont actuellement mal à l'aise.

 

Plus tard dans son discours, le cardinal australien, qui a été invité à diriger les réformes financières du Pape Francis et membre du groupe de conseillers du "C9" du pape ( neuf cardinaux conseillers du Pape François NdCR.), a critiqué certaines des idées sur la conscience qui ont actuellement cours dans l'Église.

 

Le cardinal Pell a déclaré que mettre l'accent sur la «primauté de la conscience» pouvait avoir des effets désastreux si la conscience ne se soumettait pas toujours à l'enseignement révélé et à la loi morale. Par exemple, «quand un prêtre et un pénitent essaient de discerner le meilleur chemin à suivre dans ce qu'on appelle le for interne», ils doivent se référer à la loi morale. La conscience n'est «pas le dernier mot de plusieurs façons», a déclaré le cardinal. Il a ajouté qu'il était toujours nécessaire de suivre l'enseignement moral de l'Église. [Cf. Amoris Laëtitia : un enseignement moral de l'Eglise facultatif qui revient à détruire l'idée même d'Eglise comme institution morale normativeAu bout c'est la nécessité d'une Eglise fondée par Jésus-Christ qui est annulée. Parce que au final, si c'est la conscience qui nous juge, à quoi bon l'Eglise ? Les divorcés remariés (et tous les pécheurs, donc tout le monde, même les assassins) font ce qu'ils veulent, du moment qu'ils ont "conscience" tranquilles ?  Attention, voilà ce qui se prépare au Synode: la permission du divorce et du remariage, la redéfinition de la famille et une ouverture vers les "familles" homosexuelles ; Synode : deux théologiens dénoncent la fausse conception de la "conscience" dans l'instrumentum laboris ; Synode : deux théologiens dénoncent la fausse conception de la "conscience" dans l'instrumentum laboris]

 

Le cardinal a raconté l'histoire d'un homme qui dormait avec sa petite amie, et demanda à son prêtre s'il pouvait recevoir la communion. Il était «trompeur», a dit le cardinal, de dire simplement à cet homme de suivre sa conscience.

 

Il a ajouté que ceux qui mettaient l'accent sur «la primauté de la conscience» ne semblaient l'appliquer qu'à la morale sexuelle et aux questions autour de la sainteté de la vie. On a rarement conseillé aux gens de suivre leur conscience lorsqu'ils disaient être racistes, ou d'aider faiblement les pauvres et les vulnérables, a dit le cardinal.

 

Ses commentaires viennent après trois ans de débat sur l'enseignement de l'Église concernant la communion pour les divorcés et remariés. Le Cardinal Pell figurait parmi les hauts responsables qui ont publiquement soutenu la doctrine traditionnelle répétée dans la Familiaris Consortio du Pape Jean-Paul II - que les remariés ne devraient pas recevoir la communion à moins qu'ils ne vivent «comme frère et sœur».

 

Mais certains catholiques éminents ont suggéré une approche différente. Par exemple, le cardinal Blase Cupich a soutenu que la conscience de quelqu'un pourrait leur dire de recevoir la communion, et que « la conscience est inviolable».

 

Le Cardinal Pell citant les écrits du bienheureux John Henry Newman sur la conscience, dans laquelle Newman a rejeté une «contrefaçon misérable» de la conscience qui la définit comme «le droit à l'auto-volonté». Il a noté que Newman défendait les papes Pie IX et Grégoire XVI, qui, selon les mots du cardinal Pell, «condamnaient une conscience qui rejetait Dieu et rejetait la loi naturelle».

 

Le cardinal a également rendu hommage à «deux grandes encycliques» S. Jean Paul II, Veritatis splendor et Evangelium Vitae, qui présentent la loi morale comme quelque chose de contraignant dans tous les cas.

 

Lorsqu'on lui a demandé si le malaise de certains catholiques, à propos de l'état de l'Église, était lié à des fausses théories de la conscience, le cardinal Pell a dit: «Oui, c'est exact».

 

Il a ajouté: «L'idée que vous pouvez discerner que les vérités morales ne doivent pas être suivies ou ne devraient pas être reconnues [est] absurde».

 

«Nous sommes tous sous la vérité», a déclaré le cardinal, soulignant que la vérité objective peut être «différente de notre compréhension de la vérité».

 

Il a également déclaré que tandis que la doctrine se développe, il n'y a pas de «retour en arrière».

 

Le cardinal Pell a été interrogé sur la lettre à François de Quatre cardinaux demandant des éclaircissements de la récente exhortation du Pape Amoris Laetitia. Les cardinaux ont demandé au pape de confirmer que cinq points de l'enseignement catholique sont toujours valables. Il s'agit notamment de l'enseignement que les remariés ne peuvent pas recevoir la communion à moins de vivre comme frère et sœur, et l'enseignement que certains absolus moraux n'ont pas d'exceptions.

 

Le pape n'a pas répondu à la demande des quatre cardinaux, qui a été envoyée il y a deux mois. Les cardinaux ont pris cela comme une invitation à publier leurs questions et à poursuivre la discussion. Le chef des évêques grecs a déclaré que les quatre cardinaux étaient coupables de «péchés très graves» et pourraient provoquer un schisme.

 

Interrogé sur la question des cardinaux, le cardinal Pell a répondu: «Comment pouvez-vous être en désaccord avec une question?» Il a dit que la question des cinq questions avait «du sens».

 

Source : (Traduction) de Some Catholics are ‘unnerved’ by current events in the Church, says Cardinal Pell, Catholic Herald, by Dan Hitchens posted Tuesday, 29 Nov 2016

 

Les "Dubia" :

 

1. Il est demandé si, en conséquence de ce qui est affirmé dans "Amoris lætitia" aux nn. 300-305, il est maintenant devenu possible d’absoudre dans le sacrement de Pénitence et donc d’admettre à la Sainte Eucharistie une personne qui, étant liée par un lien matrimonial valide, vit "more uxorio" avec une autre personne, sans que soient remplies les conditions prévues par "Familiaris consortio" au n. 84 et réaffirmées ensuite par "Reconciliatio et pænitentia" au n. 34 et par "Sacramentum caritatis" au n. 29. L’expression "dans certains cas" de la note 351 (n. 305) de l’exhortation "Amoris lætitia" peut-elle être appliquée aux divorcés remariés qui continuent à vivre "more uxorio" ?

 

2. Après l’exhortation post-synodale "Amoris lætitia" (cf. n. 304), l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II "Veritatis splendor" n. 79, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, à propos de l’existence de normes morales absolues, obligatoires sans exception, qui interdisent des actes intrinsèquement mauvais, continue-t-il à être valide ?

 

3. Après "Amoris lætitia" n. 301, est-il encore possible d’affirmer qu’une personne qui vit habituellement en contradiction avec un commandement de la loi de Dieu, comme par exemple celui qui interdit l’adultère (cf. Mt 19, 3-9), se trouve dans une situation objective de péché grave habituel (cf. Conseil pontifical pour les textes législatifs, Déclaration du 24 juin 2000) ?

 

4. Après les affirmations contenues dans "Amoris lætitia" n. 302 à propos des "circonstances qui atténuent la responsabilité morale", faut-il encore considérer comme valide l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II "Veritatis splendor" n. 81, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, selon lequel "les circonstances ou les intentions ne pourront jamais transformer un acte intrinsèquement malhonnête de par son objet en un acte subjectivement honnête ou défendable comme choix" ?

 

5. Après "Amoris lætitia" n. 303, faut-il considérer comme encore valide l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II "Veritatis splendor" n. 56, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, qui exclut une interprétation créatrive du rôle de la conscience et affirme que la conscience n’est jamais autorisée à légitimer des exceptions aux normes morales absolues qui interdisent des actes intrinsèquement mauvais de par leur objet ? [6]

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commentaires

C
prions plutôt pour eux tous.<br /> Saint Hilaire avait les anges pour le porter quand on lui a interdit d'entrer au concile...<br /> ces cardinaux en n'ont ils...<br /> ce n'est pas le moment pour l'Eglise de se diviser avec ce qui arrive tout autour d'elle.
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J
Le bilan Bergoglien s’alourdit ,Serait-il déjà au passif ?<br /> <br /> "Dans les milieux catholiques il y a désormais le sentiment que ce pontificat a fini dans une impasse, le contexte politique dans lequel il est né (la présidence Obama/Clinton) ayant disparu.<br /> Le Consistoire d’hier, la fin de l’Année Sainte (aujourd’hui) et le 80e anniversaire de Bergoglio (le 17 Décembre) disent que c’est la <br /> saison des bilans pour ce pape, considéré (à mots couverts) comme décevant par les modernistes qui rêvaient de révolution, et jugé catastrophique par les catholiques orthodoxes (entre autre, les statistiques parlent le déclin de la pratique religieuse)."<br /> <br /> https://magazinelavoixdedieu.wordpress.com/2016/11/21/le-bilan-bergoglien-salourdit/
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