Le pape Benoît XVI a jugé aujourd'hui "tragique" la construction de la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie, lors d'une visite dans un camp de réfugiés à Bethléem.
C'est en visitant le camp de réfugiés d'Aïda, à Bethléem en Cisjordanie, tout près du mur construit par Israël pour créer une frontière avec les territoires palestiniens, que Benoît XVI a qualifié la construction de "tragique" ce rempart en béton, symbole selon lui "de l'impasse où les relations entre Israéliens et Palestiniens semblent avoir abouti".
Un peu plus tôt dans la matinée, au cinquième jour de son voyage en Terre Sainte, Benoît XVI avait lancé aux habitants de Gaza : "Je sais combien vous avez souffert et combien vous continuez à souffrir en raison des bouleversements qu'a connus cette terre depuis des décennies". Le pape a aussi apporté son soutien à l'établissement "d'une patrie palestinienne souveraine" et a appelé les Palestiniens à résister à la tentation du "terrorisme".
En réponse, Mahmoud Abbas a d'abord dénoncé la politique israélienne. Mais le président de l'Autorité palestinienne a aussi tenu à lancer "un message de paix" aux Israéliens. "Devant votre sainteté, je leur demande de renoncer à l'occupation, à la colonisation, aux arrestations et aux humiliations", infligées aux Palestiniens, a déclaré Mahmoud Abbas.
A Bethléem, ville présentée comme lieu de naissance de Jésus, Benoit XVI avait célébré mercredi matin une messe en plein air devant la basilique de la Nativité.
Dans son discours (texte intégral), dans le camp de réfugiés d’Aïda, à Bethléem, le Saint-Père a exprimé sa "solidarité à l’ensemble des Palestiniens sans-toit et qui attendent de pouvoir retourner sur leur terre natale, ou d’habiter de façon durable dans une patrie qui soit à eux."
"S’élevant au-dessus de nous qui sommes rassemblés ici cet après-midi, nous domine le mur, rappel incontournable de l’impasse où les relations entre Israéliens et Palestiniens semblent avoir abouti. Dans un monde où les frontières sont de plus en plus ouvertes – pour le commerce, pour les voyages, pour le déplacement des personnes, pour les échanges culturels – il est tragique de voir des murs continuer à être dressés. ... la solution à long terme à un conflit tel que celui-ci ne peut être que politique. Personne n’attend que les Palestiniens et les Israéliens y parviennent seuls. Le soutien de la communauté internationale est vital, et c’est pourquoi, je lance un nouvel appel à toutes les parties concernées pour jouer de leur influence en faveur d’une solution juste et durable, respectant les requêtes légitimes de toutes les parties et reconnaissant leur droit de vivre dans la paix et la dignité, en accord avec la loi internationale. En même temps, toutefois, les efforts diplomatiques ne pourront aboutir heureusement que si les Palestiniens et les Israéliens ont la volonté de rompre avec le cycle des agressions. Je me rappelle ces autres mots magnifiques attribués à saint François : « Là où il y a la haine, que je mette l’amour, là où il y a l’injure, que je mette le pardon… là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière, là où il y a la tristesse, la joie ». Suite
Le mur de Bethléem, photos