Saint André, frère de saint Pierre, est le premier des apôtres qui ait connu Jésus-Christ, aussitôt après son baptême sur les bords du Jourdain. André avait en effet été, avec Jean l'évangéliste, l'un des deux premiers disciples de Jean le Baptiste à suivre Jésus.(1)
Les Grecs l'appellent "Protoclet", c'est-à-dire "le premier des appelés". Toutefois son appel définitif ne date que du moment où Jésus le rencontra avec son frère Simon (Pierre), jetant les filets pour pêcher, dans le lac de Tibériade, et leur dit à tous deux : « Suivez-Moi, Je vous ferai pêcheurs d'hommes. »
André a donné son nom à une croix en X qui fut celle de son supplice.
Après la Pentecôte, André prêcha dans Jérusalem, la Judée, la Galilée, puis alla évangéliser les Scythes, les Éthiopiens, les Galates et divers autres peuples jusqu'au Pont-Euxin (Asie Mineure).
Les prêtres de l'Achaïe (Grèce) prirent soin d'envoyer aux églises du monde entier la relation de son martyre, dont ils avaient été les témoins oculaires. Menacé du supplice de la croix, il dit : « Si je craignais ce supplice, je ne prêcherais point la grandeur de la Croix. » Le peuple accourt en foule, de tous les coins de la province, à la défense de son apôtre et menace de mort le proconsul. Mais André se montre, calme la foule de chrétiens ameutés, les encourage à la résignation et leur recommande d'être prêts eux-mêmes au combat.
Le lendemain, menacé de nouveau : « Ce supplice, dit-il au juge, est l'objet de mes désirs ; mes souffrances dureront peu, les vôtres dureront éternellement, si vous ne croyez en Jésus-Christ. » Le juge irrité le fit conduire au lieu du supplice. Chemin faisant, l'apôtre consolait les fidèles, apaisait leur colère et leur faisait part de son bonheur. D'aussi loin qu'il aperçut la croix, il s'écria d'une voix forte :
« Je vous salue, ô Croix consacrée par le sacrifice du Sauveur ; vos perles précieuses sont les gouttes de son sang. Je viens à vous avec joie, recevez le disciple du Crucifié. Ô bonne Croix, si longtemps désirée, si ardemment aimée, rendez-moi à mon divin Maître. Que par vous je sois admis à la gloire de Celui qui par vous m'a sauvé. »
Il se dépouilla lui-même de ses vêtements, les distribua aux bourreaux, puis fut lié à une croix d'une forme particulière, appelée depuis croix de Saint-André. Le saint, du haut de sa croix, exhortait les fidèles, prêchait les païens, attendris eux-mêmes. Une demi-heure avant son dernier soupir, son corps fut inondé d'une lumière toute céleste, qui disparut au moment où il rendit l'âme.(2)
André est représenté en sautoir sur sa croix en X, appelée "decussata" en raison de sa ressemblance avec le decussis, le chiffre romain dix.
Protecteur : Saint André est invoqué pour que la vérité se fasse dans les fausses accusations, contre la coqueluche des enfants, la stérilité, les maux de gorge, la goutte, et par les filles qui veulent trouver un mari.(3)
En 360 des reliques des SS. Timothée, André et Luc furent apportées, sur ordre de Constance II (337-361), dans l'église des Saints Apôtres de Constantinople, qui avait été bâtie par Constantin pour être son mausolée (5). Elle deviendra la principale nécropole des empereurs et impératrices byzantins. Lorsqu'en 1461, après la chute de Constantinople, les derviches du sultan Mehmed II passèrent quatorze heures à briser les vestiges à coups de masses et de barres de fer, les ossements des apôtres, des basileus, des hauts dignitaires et des patriarches, furent jetés dans le Bosphore (du côté européen). (6)
Sources: (1) Jean-Christian Petitfils, Jésus, Fayard, La Flèche 2011, P. 25 ; (2) http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20101130&id=8643&fd=0 ; (3) Le Petit Livre des Saints, Editions du Chêne, tome 2, 2011, p. 10 ; (4) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 702-703 ; (5) Pierre Maraval, Les Fils de Constantin, Constantin II, Constance II, Constant, CNRS Éditions, Paris 2013, p. 207 ; (6) Wikipedia.