Un article du Figaro (extrait ci-dessous) commence timidement à dire la vérité au sujet de la fiscalité sous l'"Ancien Régime" et la fiscalité aujourd'hui.
En 2014, le taux de prélèvements obligatoires atteindra 46,1% du PIB. Pour mémoire, il était de 10% en 1900, époque où le Parlement retentissait des polémiques opposant partisans et adversaires de l'impôt sur le revenu, qui ne sera voté qu'en 1914.
Toute la question est de savoir s'il (le sentiment que les impôts sont trop lourds) peut conduire à des attitudes ouvertes de refus de l'impôt, ou même à des révoltes antifiscales comme on a pu en voir dans le passé.
«Il faut distinguer la pression fiscale et le ressenti fiscal, commente Jean-Christian Petitfils. Objectivement, le poids de la fiscalité, sous l'Ancien Régime, n'est pas si considérable. Des chercheurs britanniques ont montré que la pression fiscale, à la mort de Louis XIV, était deux fois moindre en France qu'en Angleterre. Mais l'injustice dans la répartition de la taille (l'impôt direct), les multiples exemptions dont bénéficiaient certaines catégories de la population allaient provoquer une aspiration à l'égalité devant l'impôt qui ne ferait que s'exacerber, sous Louis XVI, quand la monarchie échouerait à imposer cette réforme.»
Entre 1894 et 1914, la Chambre des députés vote plusieurs fois la création de l'impôt sur le revenu, projet qui est repoussé par le Sénat, puis adopté sous forme de compromis, en juillet 1914, et appliqué pour la première fois en 1916. Le principe même de cet impôt sera combattu, pendant l'entre-deux-guerres, par les groupes parlementaires de droite et par diverses ligues des contribuables.
En 1955, Pierre Poujade, fondateur de l'Union de défense des commerçants et artisans, appelle à la grève de l'impôt.
Nicolas Delalande, un historien qui a étudié les réactions de l'opinion vis-à-vis de l'impôt depuis 1789, observe que le consentement à l'impôt «repose sur un lien de confiance qu'il faut perpétuellement reconstruire» *. Si certains Français s'exilent aujourd'hui pour des raisons fiscales, c'est parce que ce lien de confiance entre l'Etat et eux a été rompu. Il ne sera pas rétabli en se contentant de traiter les exilés de mauvais citoyens.
via https://fr-fr.facebook.com/Hollandouille1er/posts/605442269499600
Ce que ne dit pas Le Figaro
Sous l'"Ancien Régime", le parlement britannique, à la mort de Louis XIV (1715), était censé être un "régime parlementaire" [ce système politique dans lequel nous vivons aujourd'hui, copié du "modèle" britannique, avec un "parlement" composé de représentants de la nation chargés de surveiller et contrôler le prélèvement et les dépenses de l'impôt depuis le XIIIe siècle et la Magna carta (Grande Charte) de 1215 qui avait été imposée par les barons (les oligarques de l'époque). (La noblesse anglaise excédée et révoltée suite à la défaite de Bouvines, imposa au roi Jean sans terre ses prérogatives oligarchiques... Sa "charte" marquait la naissance du régime dit "parlementaire" via le Conseil des vassaux (Magnum concilium) qui donnait aux barons droit de contrôle sur la levée des impôts et leurs dépenses. Concrètement ce régime dit "libéral" n'a jamais permis à l'Angleterre d'être un pays moins taxé que la France des rois "absolus"... au contraire ! Depuis le début, le libéralisme économique et politique est donc une imposture qui ne sert que les intérêts des riches.]
Bataille de Bouvines gagnée par le roi de France Philippe II Auguste
O, ce que confirme timidement dans cet article Le Figaro c'est que le pays où régnait la soit-disant tyrannie qu'il s'agissait d'abattre dans le vocabulaire révolutionnaire des jacobins francs-maçons de 1789 (la monarchie française capétienne), était aussi le pays où il y avait le moins de fiscalité ! Preuve s'il en est que le régime parlementaire n'est donc pas une garantie sérieuse face à la fiscalisation de la population. Première chose.
Seconde chose que ne dit pas non plus Le Figaro... :
"[L]'injustice dans la répartition de la taille (l'impôt direct), les multiples exemptions dont bénéficiaient certaines catégories de la population allaient provoquer, dit Le Figaro, une aspiration à l'égalité devant l'impôt qui ne ferait que s'exacerber, sous Louis XVI, quand la monarchie échouerait à imposer cette réforme".
La réalité est toute autre : les rois de l'Ancien Régime, de Louis XIV à Louis XVI, en passant par Louis XV, ont tous souhaité réaliser une réforme de l'impôt qui aurait conduit à cette égalité devant l'impôt, les nobles et le clergé devant alors participer à l'impôt ("dixième" de Louis XIV en 1710, "vingtième" de Louis XV en 1750 et "subvention territoriale" de Louis XVI en 1786). Et ce sont les francs-maçons des Lumières qui s'y opposèrent, à dessein, avant de revendiquer cette "égalité" qu'ils avaient refusé pendant un siècle, une fois la "Révolution" déclenchée ... en 1789. Encore un effort chez les journalistes du Figaro et on y est presque !
Dans le Louis XIV de Jean-Christian Petitfils, on lit :
« [L]'absolutisme se révèle par nature, un régime limité et tempéré, certainement pas la matrice d'un pouvoir totalitaire. Ce n'est pas lui qui parviendra à imposer la fiscalisation généralisée de la population, la conscription obligatoire, la levée en masse et le concept de guerre totale...
[L]a monarchie n'a rien à voir avec la tyrannie à l'antique ou le despotisme oriental. Simple dépositaire de la couronne, le souverain doit respecter les lois fondamentales du royaume et le droit naturel, notamment le droit de propriété auquel il ne peut porter atteinte qu'en cas de nécessité publique.
La vérité qui se fait jour aujourd'hui oblige à revenir sur le vieux cliché tenace du despotisme broyeur et de la tyrannie du pouvoir royal.
L'image du paysan français écrasé d'impôts par un pouvoir tyrannique est une légende inventée par l'historiographie du XIXe siècle à partir des stéréotypes révolutionnaires. En 1715 le contribuable français payait en moyenne deux fois et demie moins d'impôts que son homologue britannique. ... La monarchie absolue, par conséquent, fut moins oppressive fiscalement que la monarchie représentative et tempérée à l'anglaise. »
(Jean-Christian Petitfils, Louis XIV , Perrin, Saint-Amand-Montrond 2010, p. 148, 222, 703, 704.)
À la fin de l'article du Figaro, nous entrevoyons que la solution à la crise civilisationnelle et anthropologique imposée de force (exemples : droits des enfants bafoués, altérité des sexes ignorée, pétition de 700 000 personnes écartée d'un revers de main, vote à main levée au sénat sur un sujet engageant une "réforme de civilisation"...) trouve une solution à la Russe, ai-je envie de dire.
Qu'est-ce qu'une solution à la Russe ?
Une solution à la Russe c'est faire comme les Russes dans les années 80, c'est résister pacifiquement mais sûrement en allant jusqu'au bout de la résistance, en fuyant toutes les institutions en place, et en s'opposant physiquement s'il le faut aux chars.
Faute de participants qui ne voulaient plus être associés à une immense tromperie, une immense tuerie, et une immense erreur sur la nature de l'homme, une pièce de théâtre qui n'existait plus que dans la tête des cerveaux malades des apparatchiks du système communiste soviétique, l'Urss est tombée comme un château de cartes, ou plutôt comme une coquille vide en 1990-91, vidée de l'intérieur, sans défenseurs.
En 1991, devant la crainte de sécession de républiques soviétiques, un nouveau traité censé leur donner plus d'autonomie devait être signé le 20 août. Mais dans la nuit du 19 août, un groupe de dissidents communistes, mené par le président du KGB Vladimir Kruchkov, tenta de prendre le pouvoir par la force alors que le président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev était en vacances en Crimée. Des troupes et des véhicules blindés entrèrent à Moscou. Mais un élan populaire vint s'y opposer. Des manifestants érigèrent des barricades, formant des chaînes humaines pour défendre le président et tentant de bloquer les chars.
Le "putsch" fut tué dans l’œuf en quelques heures seulement. L'image du président de la république soviétique de Russie, Boris Eltsine, depuis peu élu au suffrage universel président de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR), sur un char des putschistes le 19 août 1991, les appelant à se ranger sous ses ordres, haranguant ses partisans devant le Parlement de la fédération de Russie, et menant la résistance contre les ''apparatchiks'', fit le tour du monde. Il décréta la fin du Parti communiste.
Dans la nuit du 20 au 21, un accrochage entre blindés et manifestants fit trois morts à Moscou. Le 22, Boris Eltsine était acclamé par plus de cent mille personnes enthousiastes brandissant, au lieu du drapeau rouge, la bannière tricolore russe.
La survie de l'URSS sera néanmoins de courte durée. Mikhaïl Gorbatchev revint à Moscou mais son pouvoir s'était affaibli. "Il a été retenu prisonnier pendant trois jours par les organisateurs du coup d'État, mais lorsqu'il a été libéré et qu'il a eu la possibilité de rentrer à Moscou, il était déjà l'otage d'Eltsine car il lui devait sa libération". Les républiques soviétiques comme l'Ukraine et le Bélarus, déclarèrent leur indépendance les unes après les autres, provoquant la dislocation de l'URSS et la démission de Gorbatchev en décembre 1991.
La solution réside ici et maintenant pour nous tous. Il s'agit d'arrêter de participer aux institutions en place, de se retirer de toute participation à un système totalitaire déjà mort (ou est en sursis), et qui n'attend plus que le coup de pied de l'âne pour tomber.
Le changement c'est maintenant !
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