Dans un article du Monde paru dans l'édition du 7.01.2007, le mondialiste fanatique Jacques Attali nous fait des menaces très claires : si vous ne faites pas le gouvernement mondial, on déclenchera une IIIe guerre mondiale, "la même parenthèse totalitaire (1917-1989), mais avec encore plus de dommages". Jacques Attali utilise cette menace d'une IIIe guerre mondiale comme une sorte de peur inconsciente - comme pour les créations de la SDN, de l'O.N.U. ou de l'Union Européenne... - , véritable manipulation mentale pour créer le gouvernement mondial et il le dit (!) :
La démocratie à l'épreuve du futur
LE MONDE | 06.01.07 | 14h20 • Mis à jour le 06.01.07 | 14h22
Entretien avec Jacques Attali, ex-conseiller de François Mitterrand.
Le grand problème de la démocratie, c'est qu'aujourd'hui il n'est presque plus possible à un dirigeant d'être provisoirement impopulaire. C'est pourtant ce que doit pouvoir être un homme d'Etat qui pense au long terme. Cette incapacité à se projeter dans l'avenir risque de ne pas s'améliorer, alors qu'un peu partout on commet l'erreur de réduire la durée des mandats. Prenez l'exemple du financement des retraites, un énorme enjeu pour les prochaines décennies : la situation est catastrophique dans de nombreux pays, notamment en France.
... De fait, la fonction de prévisionniste connaît un discrédit quasi général. Sans doute souffre-t-elle de son utilisation par le système soviétique, qui assimilait prévision et propagande. Les entreprises, en particulier familiales, ont mieux compris que les Etats qu'il faut changer sans cesse pour durer. Paradoxalement, les nations - qui sont appelées à durer plus que les entreprises - se crispent trop souvent sur le maintien du présent et refusent de changer : l'incapacité de penser l'avenir, c'est le refus d'organiser le changement.
Quelles peuvent être les conséquences de cette incapacité ?
Les dangers à venir, notamment ceux liés à la montée générale de la précarité, n'ont pour l'instant pas de réponse. Et c'est cela qui fait peur. Cette difficulté des démocraties face à l'avenir entraînera, une fois de plus, des crispations. Les totalitarismes nationalistes ou religieux refont surface. On voit même poindre des totalitarismes involontaires. Comme dans la bouche de Nicolas Hulot, certainement un démocrate sincère, mais qui affirme qu'aucune décision ne doit être prise dans aucun domaine sans être soumise au diktat écologique. Un totalitarisme vert va-t-il apparaître ? Ce n'est pas impossible. Dans un autre domaine, je n'oublie jamais que le premier à avoir mis en application la politique des grands travaux de Keynes s'est appelé Mussolini, que le deuxième a été Hitler. Roosevelt ne fut que le troisième.
Quels sont, dans l'histoire, les moteurs de la prévision ?
Il y en a deux. Le premier est une vision mégalomaniaque du dirigeant qui veut laisser une trace : elle le pousse à réfléchir à ce qu'il est utile de faire à long terme. Comme François Mitterrand, par exemple. Il ne désirait pas seulement inscrire son nom sur un bâtiment, mais aussi savoir ce qu'on penserait de lui trente ans plus tard. Cela l'a conduit à s'entourer d'un personnel politique très jeune, car, expliquait-il, "on dira que c'est grâce à moi qu'ils sont entrés dans la carrière". Cette prémonition se vérifie aujourd'hui avec Ségolène Royal et la nouvelle génération qui est aux marches du pouvoir.
Le second moteur consiste à s'appuyer sur la peur pour justifier d'agir à long terme. Par exemple, la construction européenne - qui commence en 1947-1948 avec la guerre froide et se termine avec la chute du mur de Berlin en 1989 - se fait sur quatre peurs : celle du retour du démon allemand, celle du retour de la lâcheté française, celle de la puissance soviétique, et enfin celle du départ de l'armée américaine. Aujourd'hui, ces quatre peurs ont disparu et du coup la construction de l'Europe est en panne.
Quelles peuvent être les solutions pour les démocraties des grands pays ?
(...) Les démocraties arriveront-elles assez vite à se projeter dans l'avenir ? Rien n'est moins sûr. Le retour de la dictature est possible. Ainsi, dès aujourd'hui, l'émergence des nouvelles technologies et des techniques de surveillance menace les libertés individuelles. Il faut donc les intégrer dans une nouvelle conception du droit. Si cela n'a pas lieu, le XXIe siècle sera peut-être aussi terrible que le XXe siècle, avec la même parenthèse totalitaire (1917-1989), mais avec encore plus de dommages.
Un gouvernement mondial pourrait-il nous aider à penser l'avenir ?
Les intérêts des grandes nations sont contradictoires. Et elles ne sont tombées d'accord qu'après des crises majeures : la Société des nations est née après la première guerre mondiale ; les Nations unies après la seconde. Il ne faudrait pas que nous attendions la troisième pour mettre en place un gouvernement mondial. Le projet est assez simple - fusionner le Conseil de sécurité et le G8.
Cette solution serait légitime et représentative. Les Chinois et les Indiens y ont intérêt. Encore faudrait-il que les Européens et les Américains le veuillent. Mais là, Shakespeare, et ses luttes de pouvoir, reprend ses droits.
Propos recueilli par Laure Belot et Emmanuel de Roux
Article paru dans l'édition du 07.01.07