Dans le numéro daté du 4 juillet de l'Homme nouveau, Mgr Marc Aillet, le nouvel évêque de Bayonne, nous offre un entretien. En voici des extraits, via Le Salon Beige :
"Le Christ nous dit en quelque sorte : vous n’avez pas à annoncer l’Évangile seulement à ceux qui vous ressemblent, à ceux qui sont déjà dans les synagogues, à ceux qui sont en Palestine et que vous connaissez, qui ont la même culture. Vous devez annoncer l’Évangile à toutes les nations jusqu’aux extrémités de la terre.
Mais, pour un tel dessein, nous avons besoin de communautés, de vraies fraternités qui vivent autour de la Parole et des sacrements. Pour acquérir cette conscience missionnaire et pour rejoindre ceux que nous ne touchons pas habituellement, nous avons besoin d’aide. Disons-le clairement : nous avons besoin de ces fameuses communautés nouvelles, fraternelles, animées d’une véritable audace évangélisatrice. Nous en avons besoin pour ce qu’elles sont et non pas forcément pour remplacer les prêtres dans le ministère habituel en milieu paroissial. C’est aux curés, qui prennent conscience de leur besoin d’être aidés pour cette première annonce de l’Évangile, d’accueillir ces communautés nouvelles. Le Seigneur les a suscitées pour cela." Le Salon Beige
L'Eglise et le monde : non au dialogue consensuel
"D’une manière très globale, nous constatons que les repères sont brouillés. Les gens n’ont plus de critères de discernement pour opérer un choix libre. Ils se trouvent de ce fait encore plus vulnérables par rapport à des actes posés par l’extérieur, par des pressions morales, par des médias qui font l’opinion publique. L’Église a donc l’impérieux devoir d’avoir une parole claire et sans concession sur tous les sujets qui touchent à la morale. J’estime que pour qu’un débat soit vraiment démocratique, il faut que l’on puisse exprimer ses convictions, sans avoir à s’excuser. Il ne faut pas que l’Église se contente d’entrer dans un dialogue consensuel avec le monde. Elle a longtemps semblé croire que le monde désire dialoguer avec elle. Ce n’est pas le cas ! Et si c’était vraiment le cas, peut-être serait-ce l’indice que le sel s’est affadi.
Pour ma part, je crois en la mission prophétique de l’Église. Cette mission prophétique n’est pas soumise aux lois de la communication. Si Jésus avait soumis son annonce à la communication, cela se saurait, et il ne serait certainement pas mort sur la Croix pour nous sauver." Le Salon Beige