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3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 08:45

En 2009, le pape Benoît XVI promouvait le "développement humain intégral" (Caritas in veritate § 18) : "l’humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain" (Caritas in veritate § 78 ). Lors des dernières JMJ à Lisbonne, Mgr Munilla a fait la promotion de l'"écologie intégrale".

La leçon de Mgr Munilla qui embarrasse les défenseurs du genre. "La véritable écologie doit être intégrale"

A l'occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, l'évêque espagnol Munilla a dispensé une catéchèse sur le thème de l'écologie intégrale, réitérant les principes de l'anthropologie chrétienne. Il a déclaré que ''personne ne naît dans un mauvais corps parce que Dieu n’a pas tort !'' Ses paroles courageuses ont fait le tour du web et ont suscité de nombreuses et féroces critiques de la part de la presse espagnole.

 

Munilla : l'évêque qui parle aux jeunes

Il faut savoir que José Ignacio Munilla (prononcer ‘’Muniglia’’), né en 1961 et nommé évêque en 2006 par Benoît XVI à seulement 44 ans, est une personnalité publique bien connue dans son pays grâce à son programme radiophonique diffusé sur Radio. Maria et intitulé Sixième Continentet à sa présence sur les réseaux sociaux, notamment sur YouTube où sont mises en ligne des homélies, des catéchèses et des rencontres de formation avec des jeunes. L'évêque est surtout connu pour sa capacité à parler aux jeunes et pour sa détermination et son courage à démanteler et combattre les mythes de la pensée unique en défendant les raisons de Dieu, de l'Église et de l'homme à travers des articles, des livres et en participant à des débats culturels. En 2009, il s'est publiquement exposé pour dénoncer la loi sur l'avortement, accusant la gauche espagnole de ‘’légitimer la loi de la jungle’’ et de considérer comme un droit ce qui est un ‘’massacre d'innocents’’. Pour ces déclarations, une grande partie de la presse grand public l'a accusé à plusieurs reprises d'extrémisme et d'homophobie.

 

Écologie intégrale et anthropologie chrétienne

Abordant le thème de l'écologie, Munilla n'a pas axé sa catéchèse sur les sources d'énergie renouvelables, le charbon fossile ou le photovoltaïque, mais a voulu élargir l'horizon en mettant en garde contre une écologie qui, oubliant l'homme, devient une simple idéologie. Il n'a même pas proposé aux jeunes une série de normes morales pour une vie éco-durable (ou écologique), comme recycler le plastique, recycler les déchets ou manger moins de viande, préférant éviter de donner une leçon de moralisme écologique (ou ’’écomoralisme’’) aujourd'hui à la mode.

 

Insistant sur le terme ''intégral'', Munilla a déclaré qu'une vision chrétienne de l'écologie ne peut manquer de prendre en considération la foi en la Création, comme un acte libre, fruit de l'amour de Dieu et l'homme comme le point culminant de la Création. Éliminer l’homme du discours écologique, ou le considérer comme l’un des différents partis en question, fait de l’écologie une idéologie. Il y a – affirme l’évêque – ''une bonne écologie et une mauvaise écologie, qui est l’idéologie, qui cherche à enlever la place de Dieu et se présente comme une nouvelle religion''. Il est donc nécessaire – et plus urgent que jamais – d’apprendre à distinguer pour ne pas se laisser tromper. L'idéologique est cette écologie qui considère l'homme coupable de tous les maux : de l'épuisement des ressources de la planète à la production excessive de Co2 jusqu'au changement climatique.

 

Il existe également une ‘’hiérarchie de dignité entre les créatures’’. ’’La dignité d'une pierre n'est pas la même que votre dignité’’, a-t-il expliqué aux jeunes. Pour cette raison, la relation avec les animaux (qui doit certainement être respectée) ne peut pas être la même relation que celle que avec les êtres humains, a-t-il déclaré, citant la pratique de plus en plus courante consistant à promener les chiens en poussette. Malheureusement aujourd’hui – a déclaré Munilla – ’’il y a des gens qui défendent les baleines au péril de leur vie mais qui sont en faveur de l’avortement’’.

 

L'homme est le point culminant de la création et l'interlocuteur de Dieu.

 

L'évêque a poursuivi en citant le Psaume 8 pour affirmer que ’’la nature est le reflet de la beauté et de l'amour de Dieu’’ mais ’’elle n'est pas à l'image et à la ressemblance de Dieu’’. En fait, c'est seulement dans l'homme que Dieu a inscrit une ’’similitude avec Dieu qui fait de nous ses interlocuteurs’’. ’’Les baleines – a-t-il expliqué avec un exemple – sont le reflet de la beauté de Dieu mais elles ne sont pas les interlocuteurs de Dieu’’ et elles n'ont pas non plus la possibilité d'accéder à l'amitié avec Lui.

 

Dieu a créé le monde visible et invisible par amour, comme le dit le Credo. Pour cette raison, la vision écologique chrétienne ne peut oublier l’existence de l’âme , immortelle et créée directement par Dieu, une foi que la pensée moderne (ainsi qu’une vision idéologique de l’écologie) nie. Le respect de la création naît dans l’homme par amour, par amour pour Dieu et son œuvre et par amour pour les autres, pour les générations futures et pour ceux qui en ont le plus besoin. Munilla a cité son enfance, une époque où le principe d'austérité (rappelé également par le pape François dans Laudato Si'), la nourriture, n'était pas gaspillée, les vêtements étaient partagés et les objets étaient réparés. Le consumérisme actuel pousse au contraire l’homme à devenir un consommateur en série qui ’’vit pour consommer’’. Pour cette raison, il affirme que ’’le consumérisme corrompt l’âme’’.

 

’’Personne ne naît dans un mauvais corps parce que Dieu n’a pas tort’’

 

Les propos de l’évêque espagnol sont durs contre l’idéologie du genre qui sévit aujourd’hui dans la société. ’’En fait, l'écologisme cache une "contradiction flagrante": alors qu'"il insiste beaucoup sur le respect de la nature en dénonçant le transgénique [OGM, organismes génétiquement modifiés] en même temps il promulgue le transgenre, c'est-à-dire qu'un homme peut changer de sexe et devenir une femme et vice versa’’. ’’Nous devons faire le premier acte de respect envers l'écologie avec notre corps’’. Accepter notre corps, c'est reconnaître que Dieu l'a créé par amour et qu'en le créant, il n'a pas eu tort." ’’Personne ne naît dans un mauvais ’’ a déclaré Mgr Munilla, citant un livre bien connu qui dénonce l’idéologie ’’’’ (publié en 2022) et qui a suscité de nombreuses discussions en Espagne. "Nous vivons dans une société où nous doutons de la vérité mais pas de nos sentiments, alors qu'il serait logique de douter de nos sentiments mais pas de la vérité." "C'est ridicule et nous devons avoir la capacité de le dire devant le monde : la véritable écologie doit être INTÉGRALE."

 

’’Dans le contexte de l'écologie intégrale, il est important de savoir reconnaître ses blessures émotionnelles’’. ’’Nous portons tous en nous des blessures émotionnelles et ces blessures doivent être reconnues, identifiées, accompagnées, guéries - si telle est la volonté de Dieu -, acceptées, mais elles ne peuvent pas devenir des droits. Tout cela fait partie de l’écologie intégrale’’ car ’’Nous croyons que Dieu a tout créé avec bonté. Dieu n'a pas tort. Il a un plan clairvoyant pour nous tous. Il nous regarde et est surpris par la beauté qu'il a semé en nous qui sommes l'aboutissement de la création.’’

 

Munilla relève ainsi (sans le citer) le défi du pape Benoît XVI qui voyait (d'une manière que l'on peut aujourd'hui définir comme prophétique) l'idéologie du genre comme ’’le prochain grand défi auquel l'Église devra faire face’’, comme le forme de ’’rébellion définitive contre Dieu le Créateur’’.

 

En même temps, l'évêque espagnol cite littéralement le pape François, lisant aux jeunes un paragraphe du numéro 155 de l'encyclique Laudato Si' : ’’L’acceptation de son propre corps comme don de Dieu est nécessaire pour accueillir et pour accepter le monde tout entier comme don du Père et maison commune ; tandis qu’une logique de domination sur son propre corps devient une logique, parfois subtile, de domination sur la création. Apprendre à recevoir son propre corps, à en prendre soin et à en respecter les significations, est essentiel pour une vraie écologie humaine. La valorisation de son propre corps dans sa féminité ou dans sa masculinité est aussi nécessaire pour pouvoir se reconnaître soi-même dans la rencontre avec celui qui est différent. De cette manière, il est possible d’accepter joyeusement le don spécifique de l’autre, homme ou femme, œuvre du Dieu créateur, et de s’enrichir réciproquement. Par conséquent, l’attitude qui prétend 'effacer la différence sexuelle parce qu’elle ne sait plus s’y confronter', n’est pas saine.’’

 

Les quelque deux cents jeunes présents qui ont écouté la catéchèse dans un ’’silence ’’ (interrompu seulement par des applaudissements en entendant de l'évêque dire que ’’personne ne naît dans un mauvais corps’’), ont répondu par de longs applaudissements de remerciement.

Comme il fallait s'y attendre, la catéchèse fit grand bruit de l'autre côté de la péninsule ibérique : de nombreux journaux espagnols ont accusé Mgr Munilla (déjà visé à d'autres occasions et considéré comme un "danger public" par le mainstream) d'avoir transmis à ses jeunes des discours de "haine transphobe", d'intolérance et d'avoir attaqué de front la communauté LGBT. Cela ne surprendra certainement ni n’intimidera l’évêque espagnol, habitué à parler franchement aux jeunes pour annoncer les vérités de la foi, sachant qu’il créera la confusion et attirera la haine de ceux qui se sentent privés et embarrassés face à la vérité.

 

Source: Marco Tosatti

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