Après avoir soigneusement évité d'utiliser le mot "indépendance", durant quatorze mois de négociations délicates, le médiateur de l'ONU sur le statut du Kosovo, Martti Ahtisaari, conclut, dans son rapport final, que "l'indépendance sous supervision internationale est la seule option viable" pour la province serbe à majorité albanaise, placée sous administration des Nations unies depuis la campagne militaire aérienne de l'OTAN, en 1999.
Bien que l'indépendance soit la seule "option réaliste" à ses yeux, le médiateur de l'ONU reconnaît que "la capacité du Kosovo à relever seul les défis de la protection des minorités, du développement démocratique, du redressement économique et de la réconciliation reste limitée".
Après plus d'un an d'intenses négociations, M.Ahtisaari a constaté, lors d'une ultime réunion le 10 mars à Vienne, qu'il n'y avait pas de "terrain d'entente commun" entre la Serbie, farouchement hostile à toute indépendance de la province de deux millions d'habitants, qui couvre 15% de son territoire national, et les 90% d'Albanais du Kosovo, qui rejettent toute solution autre que l'indépendance.
L'O.N.U. va-t-elle aussi demander l'indépendance de la Corse, du Pays Basque ou de l'Alsace au nom de la protection des minorités et de la démocratie? Pourquoi cette défense systématique des musulmans en Europe contre des Etats chrétiens (la religion traditionnelle de la Serbie est l'orthodoxie) quand dans le reste du monde, l'O.N.U. combat l'islam. Que cache ce double jeu ?