"Je ne nie pas les chambres à gaz homicides. Mais je ne suis pas spécialiste de cette question et je pense qu'il faut laisser les historiens en discuter. Et cette discussion devrait être libre" : 3 mois de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende et 55.000 euros de dommages et intérêts. C'est la condamnation rendue par jugement du tribunal correctionnel de Lyon, jeudi 18 janvier pour avoir dit cela...
Poursuivi pour "délit de contestation de l'existence de crime contre l'humanité par paroles", M. Gollnisch encourait jusqu'à un an de prison.
Dans un communiqué, M. Gollnisch a dénoncé une "grave dérive de la police de pensée". "Ce jugement constitue un viol catégorique de la liberté d'expression (...) Si nous n'obtenons pas satisfaction devant la cour d'appel, devant la Cour de cassation, nous irons voir les juges de Strasbourg (les instances européennes, ndlr). Nous irons jusqu'au bout", a précisé son avocat.
Partie civile, SOS Racisme s'est félicitée d'une "grande victoire pour l'antiracisme".
Il est reproché à M. Gollnisch d'avoir assuré le 11 octobre 2004, lors d'une conférence de presse à Lyon, "ne pas remettre en cause les déportations" ni "les millions de morts" des camps nazis, avant d'ajouter: "quant à savoir la façon dont les gens sont morts, ce débat doit avoir lieu".
Interrogé plus spécifiquement sur les chambres à gaz, il avait répondu: "je ne nie pas les chambres à gaz homicides. Mais je ne suis pas spécialiste de cette question et je pense qu'il faut laisser les historiens en discuter. Et cette discussion devrait être libre".
"L'UEJF se félicite de la condamnation judiciaire de Bruno Gollnisch et reste mobilisée pour lui infliger une condamnation politique", indique-t-elle dans un communiqué transmis à l'AFP peu après que le tribunal de Lyon eut prononcé un jugement le condamnant notamment à trois mois de prison avec sursis.
Le président de l'UEJF, Benjamin Abtan a déclaré vouloir "se mobiliser dans les mois à venir pour infliger une peine politique au Front national".