Religieux de l'ordre des frères mineurs franciscains, Saint Antoine (1195-1231) naît de son vrai nom Fernando Martins de Bulhoes n'est pas né à Padoue mais à Lisbonne en 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon, premier roi de Jérusalem, dont une branche s'était implantée en Portugal.
Si son oncle Godefroy de Bouillon a été la fleur de la chevalerie, lui, est la fleur de l'Ordre Séraphique et un des plus beaux joyaux de la Jérusalem céleste.
Sa mère portait le beau nom que devait illustrer la Vierge du Carmel, et les mêmes vertus ont orné ces deux grandes âmes (le corps de Dona Teresa repose dans la chapelle dédiée à son fils à l'église Saint-Vincent près de Lisbonne. Sur la tombe de cette glorieuse et heureuse mère sont gravées ces simples paroles : Ici repose la mère de Saint Antoine : Hic jacet mater sancti Antonii.)
"À peine sorti du berceau, ses délices étaient de courir aux autels de Jésus et de Marie dans l'église cathédrale de Lisbonne. C'est là qu'on le trouvait toujours en adoration devant le tabernacle, ou à genoux aux pieds de Marie, chantant un hymne d'amour à la Vierge Immaculée. C'était l'hymne que chantait sa pieuse mère : "Ô gloriosa Domina ! Ô glorieuse Souveraine !" Il la chantait le jour, il la chantait la nuit. Elle le consolait dans ses tristesses et le fortifiait dans ses combats. Elle faisait le charme de sa solitude et, dans les grands travaux et les grandes luttes de l'apostolat, elle faisait son triomphe.
O Gloriosa Domina (Ô Glorieuse Dame) composée au VIe s. par Saint Venance Fortunat (530-609), Évêque de Poitiers et auteur de nombreuses Hymnes Catholiques.
L'amour de Dieu chez S. Antoine
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu "de tout ton cœur". Tout : tu ne peux garder pour toi aucune partie de toi. Il veut l'offrande de tout toi-même. Il t'a racheté tout entier de tout Lui-même pour te posséder Lui seul, toi tout entier. Tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. Ne va pas comme Ananie et Saphire, garder pour toi une partie de toi-même; car alors, comme eux, tu périras tout entier. Aime donc totalement et non en partie. Car Dieu n'a pas de parties; Il est tout entier partout. Il ne veut pas de partage en ton être, Lui qui est tout entier en son Être. (Ivan GOBRY, Mystiques Franciscains, Éditions Artège, Perpignan 2013, p. 40-41.)
O Gloriosa Domina, Jordi Savall – Hespèrion XXI & La Capella Reial De Catalunya
Enfant, il va à l'école épiscopale et se fait remarquer par une intelligence vive.
"Dès l'âge de cinq ans, il se consacre au Seigneur, et triomphe de Satan. Ce fut son premier miracle. Pris à la gorge par lui, il trace le signe de la croix, sur la marche de l'autel où il priait, et le marbre s'amollissant en garde miraculeusement l'empreinte." (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du Pech, Toulouse 2016, pp. 14-15.) Le Père Valentin Strappazzon retrace ainsi ce miracle : "Pendant le service de l'autel, le démon surgit devant lui en même temps que son esprit était assailli par de fortes tentations : il traça alors un signe de croix sur la marche de l'autel, le diable s'enfuit et la croix resta gravée sur le marbre." (Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002.)
Un jour d'été, son père lui avait confié la garde d'un champ de blé contre les bandes d'oiseaux qui traînaient dans les parages, mais c'était l'heure de la prière. Il enferma alors les moineaux dans une masure à ciel ouvert, leur défendit de s'envoler et se rendit à la cathédrale... À son retour, les oiseaux étaient toujours là, sagement à leur place, et le champ de blé intact. (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 8.)
À quinze ans, il entre chez les frères augustiniens du monastère de Saint-Vincent de Fora qui se trouvait alors en dehors de la ville, à Graça, une des sept collines de Lisbonne. Il y reste deux ans. En 1212, il continue ses études théologiques au monastère augustinien de la Sainte-Croix à Coimbra (Portugal).
Un jour qu'il était retenu à l'infirmerie du couvent par les devoirs de sa charge, il eut, au moment de l'élévation de la Messe, un ardent désir de voir le Sauveur, et il se mit à genoux: Ô merveille! Les murs de l'église s'entr'ouvrent et lui laissent voir l'autel, où il adore ravi, la sainte Victime.
Les actes en disent plus que les mots. Que vos paroles enseignent, que vos actes parlent.
Cependant Antoine était appelé de Dieu à devenir disciple de S. François. "D'après plusieurs historiens, il aurait, dans une de ses extases, vu Saint François lui-même venant lui annoncer, de la part de Dieu, qu'il l'avait choisi pour devenir son fils." (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du pech, Toulouse 2016, pp. 15-16.)
Il sentit le premier appel à la vue de ces cinq religieux franciscains, Bérard de Carbio, Otton, Pierre de Saint-Géminien, Adjute et Accurse s'embarquant pour les missions d'Afrique en 1219 et qui s'étaient arrêtés dans son monastère de Coimbra. L'appel devint définitif, quand, quelques mois plus tard, les reliques de ces cinq religieux (devenus martyrs de la foi décapités au Maroc par le calife almohade Yusuf al-Mustansir le 16 janvier 1220, après avoir été fouettés à mort) furent ramenées providentiellement à son monastère. Fernando Martins de Bulhoes, qui vient d'être oint prêtre, assiste à la cérémonie funéraire des cinq franciscains. Le jeune homme sent "dans son coeur" qu'il doit impérativement suivre l'exemple des frères martyrisés. Il exprime le voeu de rejoindre l'Ordre et il est accueilli à Olivais (un ermitage des environs de Coimbra) où quelques frères franciscains arrivés au Portugal vers 1217 ou 1218, avaient reçu de la reine Urraque la jouissance d'une chapelle. Il change de nom et prend celui d'Antoine. Il décide de partir lui aussi pour le Maroc mais, malade, il doit rebrousser chemin. Il débarque alors en Sicile, arrive à Assise et participe au chapitre de 1221, où il réussit à se faire mépriser et compter pour rien. Là, il va s'ensevelir à Monte-Paolo, petit couvent perdu dans les montagnes de l'Italie, à dix milles de Forli, sur les pentes de l'Apennin. Là il découvrit une grotte sauvage, cachée dans un massif de sapins, fermée aux vains bruits de la terre, taillée dans le roc, avec une de ces échappées sur l'azur du ciel qui plaisent tant aux contemplatifs. Elle était occupée par un de ses frères en religion, qui consentit à la lui céder. Il y passait une partie de ses journées, depuis les matines jusqu'à la conférence du soir. Un peu de pain, un verre d'eau fraîche, voilà toute sa nourriture. Il matait sa chair pour la soumettre à l'esprit, durement, sans pitié pour frère l'âne (expression par laquelle S. François désignait le corps). "Ses lèvres bleuies et ses joues creusées par le jeûne témoignaient de la rigueur de la lutte. Ses genoux fléchissaient sous le poids du corps, et souvent, au dire d'un témoin oculaire, il lui fallait le bras d'un Frère pour ne pas tomber en chemin." (Legenda prima, p. I, c. VI - Cf. J. RIGAUD, c. IV, et la Legenda secunda, c. II.) Il passa près d'une année dans cette Thébaïde, au milieu d'effrayantes austérités, dont les anges seuls furent témoins. (Léopold de Chérancé, Saint Antoine de Padoue, 1906.)
Un jour, Marie fait entendre sa voix : "Mon fils, dit-elle, ne parle pas. Dieu demande encore de toi ce nouveau sacrifice. Tais-toi, mon fils, tais-toi." Et il se tait. On le croira incapable de parler, on le traitera d'imbécile, d'idiot. Il le sait, il l'accepte, il le veut. Mais, pendant que les hommes le rejettent, le méprisent, Dieu dit à ses anges : Regardez, contemplez, admirez. Et les anges regardent, contemplent, admirent, et le silence de notre géant d'humilité se changeant en immortelle louange, ils portent cent louange jusqu'au trône de Dieu, silentium laus, la louange du silence." (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Le Saint de Toulouse, Éditions du pech, Toulouse 2016, p. 44.)
Dans sa cellule de 4 m sur 2,50 m, se trouvent une table, une chaise et une planche en guise de lit. Comme la douleur l'empêche de dormir, Frère Antoine passe une partie de ses nuits à lire et à méditer les Écritures.
Langue bénie, assez, assez de silence. Dieu le veut, il faut parler. Il se rend en mission dans les régions du sud de la France où ses premiers miracles lui assurent une grande renommée.
Placé à la cuisine d'un couvent, il est un jour appelé par son supérieur pour prêcher, sans préparation à la communauté. "Poussé par le devoir d'obéissance, Antoine se mit à parler: ce furent d'abord des paroles simples, puis des arguments bien enchaînés, clairs, convaincants, extraits de l'Écriture, des Pères de l'Église, riches en symboles et en images; bref, un discours dans les règles de l'art, dans un langage adapté à tous, pétri de foi et d'esprit d'oraison, comme le voulait François. Une véritable révélation... Les Frères n'en revenaient pas ! 'Ils le savaient capable de laver la vaisselle, mais non d'exposer les arcanes de la Sainte Écriture.'" (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 14-15.)
Dès lors il occupe les grandes charges de l'Ordre, il évangélise les villes et les campagnes, enseigne dans les universités de Montpellier, Toulouse, Bologne et Padoue.
Dans un concile où il y avait "des Grecs et des Latins, des Français et des Teutons, des Slaves et des Anglais et bien d'autres de différentes langues et d'idiomes variés", le frère Antoine, devant le pape, rend la parole de Dieu tellement douce, que tous ces gens "l'entendent très limpidement, clairement et le comprennent distinctement" ! Puis ils s'émerveillent : "Comment se fait-il que nous entendons tous parler par lui notre langue maternelle?"
Le pape Grégoire IX lui-même s'exclame : "C'est vraiment lui l'arche de l'Alliance et la bibliothèque des écritures divines !"
Sa méthode est plus pastorale que doctrinale. Ce qui ne veut pas dire qu'Antoine ne soit qu'un moraliste et non un homme de doctrine.
Ses prédications rencontrent un succès important, favorisant la conversion de nombreux hérétiques. Il fonde un monastère à Brive, où il fait de nombreuses conversions. Il est d'ailleurs, comme Vincent Ferrier et Torquemada, surnommé le "marteau des hérétiques".
Antoine fut parmi les premiers maîtres de théologie des frères mineurs franciscains, sinon le premier. Avec la bénédiction de S. François, qui, reconnaissant les vertus de S. Antoine, lui envoya une brève lettre qui commençait par ces paroles : 'Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères', il commença son enseignement à Bologne.
Son amour des pauvres est resté dans la mémoire populaire et est à la base de la dévotion dont il est l'objet.
Il posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d'autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec S. Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot" (Benoît XVI, Audience générale du 10 février 2010).
Se fondant sur l'unité de la nature humaine et celle du baptême qui rend tous les hommes également enfants de Dieu, il proclame une fraternité non pas révolutionnaire, mais génératrice de justice et de charité.
En 1226, il est custode de Limoges et en 1227, après la mort de S. François, il est provincial d'Italie du Nord, tout en continuant ses prêches et ses controverses avec les Albigeois.
En 1228-1229, on le trouve au couvent dit de Mater Domini (Sainte-Marie) à Padoue. C'est alors qu'il commence à rédiger ses Sermons pour les dimanches, après avoir prêché dans la marche de Trévise.
En 1230, au chapitre, il renonce à sa charge de ministre provincial. Il fut envoyé à Rome où il fut un conseiller de Grégoire IX dans le problème de la validité du Testament de S. François.
En 1231, il est envoyé à Padoue où il poursuit ses prêches durant le Carême mais il meurt d'épuisement à 36 ans le vendredi 13 juin suivant à Arcelle, près de Padoue, peu après avoir chanté l'hymne mariale O Gloriosa Domina.
Les miracles constatés aussitôt après la mort d'Antoine seront retenus pour sa canonisation l'année suivante, à Spolète, le 30 mai 1232, par Grégoire IX. On lut à cette occasion une liste de 44 miracles qui lui étaient officiellement attribués.
Son apostolat a duré moins de 10 ans, mais le rayonnement de ses paroles et de ses actes a eu une portée internationale jusqu'à nos jours.
Dans la première Vie du saint rédigée par le Frère Julien de Spire vers 1235, on évoque les grâces susceptibles d'être confiées à son intercession, entre autres un secours providentiel dans les cas de danger mortel, d'erreur, de calamités naturelles, de maladie, d'emprisonnement, d'indigence, et même de perte d'objet.
Le Pape Pie XII le déclara docteur de l'Église le 16 janvier 1946, avec la qualification de "Docteur évangélique". Ce titre se fonde sur son activité de prédicateur et sur les recueils de ses sermons.
Sa méthode est plus pastorale que doctrinale. Se fondant sur l'unité de la nature humaine et celle du baptême qui rend tous les hommes également enfants de Dieu, il proclame une fraternité non pas révolutionnaire, mais génératrice de justice et de charité.
Dans sa prédication Antoine correspond au mouvement apostolique de saint Dominique et de saint François autant qu'aux décisions du IVe concile du Latran et aux directives d'Innocent III. On peut regretter que sa mort l'ait empêché d'achever son oeuvre.
Commençant son manuel de prédication au dimanche de la Septuagésime, où débutait au bréviaire la lecture continue de la Bible, il aurait voulu, dans les aléas du cadre liturgique en exposer toute la sainte Écriture, pour en livrer le contenu complet sur la foi et les mœurs. Du moins nous offre-t-il un type de prédication populaire à la fois biblique, liturgique et patristique, qui inaugure les grands thèmes de la future influence franciscaine, de saint Bonaventure ou de Duns Scot.
Il est le Saint Patron du Portugal, des marins, des naufragés et des prisonniers.
Lisez ces mots écrits en lettres d'or dans la chapelle de son tombeau : "VENEZ À MOI, VOUS TOUS QUI TRAVAILLEZ ET QUI SOUFFREZ, VENEZ, JE VOUS SOULAGERAI." [...] Et depuis plus de six siècles, tous les travailleurs, tous les malheureux qui ont importé le doux, le bien-aimé Saint, ont été soulagés et consolés. (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du Pech, Toulouse 2016, p. 65.)
Les représentations de S. Antoine de Padoue sont assez rares, mais elles deviennent très courantes à partir du XIVe siècle. Le culte de S. Antoine se répandit surtout aux XVe et XVIe siècles. Il devint le saint national du Portugal, et les explorateurs le firent connaître au monde entier. Il est ainsi le Patron des marins, des naufragés et des prisonniers.
Parmi les innombrables miracles de ce grand thaumaturge, remarquons ceux qui suivent:
Parmi les prodiges survenus à Saint Antoine, il y a les visions du Christ, soit sous l'aspect d'un enfant, soit de Jésus adulte. La Vierge - Notre-Dame du Bon-Secours - lui apparaît également.
Antoine est célèbre par l'apparition de l'Enfant Jésus, qui vint un jour Se mettre entre ses bras. D'où les nombreuses représentations de S. Antoine portant l'Enfant Jésus. Le prodige eut lieu dans la maison d'un bourgeois de Châteauneuf-la-Forêt, en Haute-Vienne, à 35 km de Limoges.
"Pendant que saint Antoine de Padoue parcourait la France, semant, à chacun de ses pas, de nouveaux prodiges, convertissant les pécheurs, confondant les hérétiques, répandant partout les lumières, la bénédiction et la paix, il reçoit un jour l'hospitalité dans une pieuse famille d'une famille de France (plusieurs historiens nomment Limoges). Son hôte lui choisit la chambre la plus séparée et la plus tranquille, afin, dit son historien, que rien ne puisse troubler ses contemplations. Le Saint apôtre se croyant, dans sa chambre, aussi loin des mortels que lorsqu'il priait dans les grottes profondes, se met à pousser vers le ciel des gémissements ineffables et adresse à Marie la prière qui lui ouvre toujours les cieux et fait descendre dans ses bras le Bien-Aimé de son cœur : "Mère bien-aimée, portez-moi votre Divin Enfant!" Et marie lui porte le divin Enfant. Pendant qu'il le presse sur son cœur, son hôte, qu'il croyait depuis longtemps endormi, mais qui veille encore, s'approche de sa chambre. De la fenêtre qui domine la porte, il voit sortir des rayons de lumière. Étonné, il monte sans bruit jusqu'à la fenêtre, et voit - ô merveille ! - le Saint environné d'anges et tenant dans ses bras un enfant ravissant, debout sur le Livre des Saintes Écritures. L'hôte, ravi lui-même, ne peut contenir sa joie. Il se retire cependant sans bruit. Mais Antoine de Padoue, averti par le divin Enfant, l'appela après son extase et lui fit promettre de la part de Dieu, de ne jamais révéler ce secret tant qu'il serait en vie.
L'hôte a été fidèle à son serment, et l'historien ajoute: "Mais dès qu'il a appris la mort du Père très saint, il s'est empressé, en poussant des cris de joie et en versant des larmes de bonheur, de révéler le grand miracle." (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du Pech, Toulouse 2016, pp. 59-60.)
Un jour, tandis qu'il soignait un frère malade qui poussait des cris affreux ou des éclats de rire nerveux plus effrayants encore, l'idée lui vint que le malheureux devait être sous la puissance du démon, et, en effet, il le délivra du démon en le couvrant de son manteau.
S. Antoine est connu dans le monde comme le Saint qui aide à retrouver les objets perdus. Des objets de la vie quotidienne aux documents importants, avec la même foi.
L'idée d'invoquer le Saint pour retrouver les objets perdus vient du fait qu'un jour un novice qui lui avait subtilisé ses commentaires sur les Psaumes (psautier) se sentit obligé de les lui rendre.
Le Père Strappazzon retrace ainsi l'événement : Après deux années d'apostolat en Romagne, ... Antoine fut appelé à exercer le ministère de la prédication et de l'enseignement dans le Midi de la France, face, là encore et surtout, à l'hérésie cathare, et la première étape fut Montpellier (Languedoc). C'est dans cette ville que la tradition situe l'épisode qui serait à l'origine du privilège dont jouit saint Antoine de faire retrouver les objets perdus. Un novice s'était enfui du couvent emportant le psautier dont le saint se servait pour la prière et ses cours : poussé par le diable lui-même, le novice dut rebrousser chemin et restituer l'objet volé. (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 16.)
La prière qui suit invoque l'aide de S. Antoine dans la recherche de ce qui a disparu :
Glorieux S. Antoine, tu as exercé le divin pouvoir de retrouver ce qui était perdu. Aide-moi à retrouver la Grâce de Dieu, et rends-moi dévoué au service de Dieu et de la vertu. Fais-moi retrouver ce que j'ai perdu et montre-moi ainsi la présence de ta bonté.
(Notre Père, Je vous Salue Marie, Gloire à Dieu)
Le Miracle de la Mule
Antoine parcourut la France méridionale pour combattre les cathares. Il y reçoit le surnom de "marteau des hérétiques", tant sa prédication avait été efficace.
On n'est pas sûr de la date à laquelle Antoine fut envoyé en France, mais on peut pencher pour fin 1224-début 1225.
Il fait adorer le saint Sacrement par une jument. Prodige que le Saint accomplit à Toulouse, et que l'on désigne ordinairement sous le nom de Miracle de la Mule. Un hérétique osa un jour discuter avec notre grand saint sur des points les plus importants de la religion, mais bientôt à court d'arguments, il déclara : 'Je possède une mule, je vais pendant trois jours la priver de nourriture. Dans trois jours, soyez ici avec une hostie consacrée; moi de mon côté j'amènerai ma mule et je lui offrirai à manger. Si, dédaignant le foin que je lui présenterai, elle se tourne vers vous, je reconnaîtrais la supériorité de votre religion.' Le Saint accepte la proposition.
Au jour convenu, Antoine, après avoir célébré la Messe et prié Dieu, accourt au rendez-vous, l'ostensoir sacré à la main. La mule arrivait au-devant d'elle : 'Au nom de ton Créateur, que je porte dans les mains, lui dit-il, je t'ordonne de l'adorer avec humilité, afin que les hérétiques voient avec confusion que les animaux eux-mêmes sont forcés de reconnaître la divinité de celui que le prêtre immole tous les jours à l'autel'.
Aussitôt la mule, quittant son conducteur, se prosterne à terre, et, plaçant sa tête sur les pieds d'Antoine, reste immobile dans cette position.
Le miracle des poissons
Il allait, écrit l'Assidua, de villes en villages, châteaux et campagnes, semant partout la parole de vie, réfutant les hérétiques et évacuant l'erreur, s'adaptant aussi bien aux humbles qu'aux enfants
C'est à Rimini que la tradition situe le 'sermon aux poissons', maintes fois célébré par l'art, et prodige amenant la conversion.
Quand S. Antoine prêchait, les hérétiques cathares ne l'écoutaient pas. Un jour, il leur dit alors qu'il allait s'adresser à des créatures plus simples et plus spontanées que le Bon Dieu a créées. Prêchant sur le bord de la mer, S. Antoine vit venir une multitude de poissons pour l'entendre, et donner une leçon aux hérétiques qui se bouchaient les oreilles : les poissons ne partirent qu'après s'être inclinés sous sa bénédiction.
Venez, venez tous, s'écrie-t-il. Vous êtes plus dignes que ce peuple d'entendre la parole de votre Créateur." Les poissons, grands et petits, accourent à l'instant, se rangent en amphithéâtre devant lui et levant leur tête sur l'eau, l'écoutent avec ravissement. Tous tenaient la tête hors de l'eau, attentifs, en grande paix, grand calme et en ordre. Aux paroles d'Antoine, ils ouvraient la bouche et inclinaient la tête, et par ces signes de respect, à leur manière, ils louaient Dieu. À cette vue, les hérétiques, le cœur touché de componction, se jetèrent tous aux pieds d'Antoine pour entendre ses paroles et retrouver le chemin de la vérité et de l'Église. (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 15.)
Comme chez S. François, les prédications de S. Antoine aux animaux invitent ces créatures du Seigneur à louer leur Créateur.
C'est ici une position inverse de celles des cathares, où les créatures avaient été créées par un démiurge, c'est-à-dire un dieu malveillant qui aurait fait tomber les âmes et les esprits dans la matière... En cela, la louange de la Création est en elle-même une prédication anti-cathare, qui veut signifier l'unicité de Dieu comme Créateur et Père de tous les êtres.
Les brigands pénitents
"Jean Rigaud a recueilli ce témoignage de conversion d'une bande de brigands, fruit de la prédication d'Antoine et exemple des pratiques pénitentielles de l'époque.
'J'étais brigand de métier dans une bade de douze voleurs, raconte l'un d'eux, et malheur au voyageur qui passait près des montagnes où nous nous tenions cachés. Mais, un jour parvient à nos oreilles l'écho des sermons d'Antoine et nous décidâmes d'aller l'écouter. Ses paroles de feu touchèrent nos coeurs et nous tous éprouvâmes du remords pour nos crimes. A l'issue du sermon, nous fûmes nous confesser, il nous écouta, nous imposa à chacun une pénitence salutaire et nous fit promettre de ne plus retourner à nos anciens péchés. Certains trahirent leur promesse, mais la plpart y furent fidèles et reposent à présent dans la paix de Dieu. Quant à moi, je fis douze fouis le pèlerinage à Rome en pénitence de mes fautes...'." (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 18.)
S. Antoine rend S. François présent "pour les yeux corporels"
En 1224, Jean de Florence, ministre des Franciscains pour la Provence, avait réuni un chapitre à Arles. Frère Antoine s'y rend et en profite pour faire un commentaire de l'Évangile de Jean, plus exactement, des versets où celui-ci parle de l'arrivée du Christ, chargé de sa croix, sur le Golgotha et de l'ordre de Pilate d'inscrire sur la croix "Jésus de Nazareth, roi des Juifs". Le frère Monaldo, prêtre "éclatant par sa renommée et plus encore par sa vie" (Thomas de Celano), "homme simple et que l'ornement de nombreuses vertus faisait resplendir" (Julien de Spire), fait partie de l'assistance. Pendant qu'il écoute les paroles "bénies" de S. Antoine, "le frère Monaldo regarde vers la porte de la maison où les frères étaient tous ensemble réunis, et là il voit, de ses yeux corporels, le bienheureux François élevé dans les airs, mains tendues comme s'il était en croix et bénissait les frères !"
Pour lui, les distances n'existent pas. Il mesure la terre du regard. (Habaquq 3,6) Pendant qu'il prêche à Padoue, il voit à Lisbonne son père enchaîné devant des juges qui vont le condamner à mort quoique innocent. Il s'y transporte avec la rapidité de l'éclair. Un meurtre ayant été commis près de sa demeure paternelle, on y avait jeté le cadavre. Antoine de Padoue ressuscite le mort, et celui-ci désigne lui-même devant les juges le véritable assassin. Son père, reconnu innocent, est délivré.
À la même heure, Antoine, de retour à Padoue, se rendait à l'office où la cloche appelait les religieux (don de bilocation ou d'ubiquité).
À Limoges même aurait eu lieu un miracle de bilocation. Il fonde en cette ville un couvent sur un terrain donné par l'abbaye de Saint-Martial où il avait prêché.
Le Bref de Saint-Antoine
Une femme du Portugal, en butte aux vexations du démon, ne savait plus où donner de la tête. Même qu’un jour son mari la traita de possédée du démon. N’y tenant plus, elle décida de mettre fin à ses jours, en se jetant dans le fleuve. En cours de route, elle passe devant l’église des Franciscains et s’y arrête pour une dernière prière. C’était un 13 juin. Pendant sa prière, elle s’endort, et soudain Antoine lui apparaît, un papier à la main :
"Prends ce billet et il te délivrera". Or, le billet portait cette citation de l’Apocalypse : (version originale en latin)
"Ecce Crucem Domini! (Voici la croix du Seigneur!)
Fugite partes adversae! (Fuyez, puissances ennemies!)
Vicit Leo de tribu Juda, (Voici que le lion de la tribu de Juda a vaincu,)
Radix David! (le rejeton de David,)
(il ouvrira le Livre aux sept sceaux" Ap 5,5).
À son réveil, toute surprise de se retrouver avec un billet en main, elle reprend confiance et retourne chez elle complètement guérie. On ne sait comment ce parchemin parvint jusqu’au roi du Portugal qui en facilita grandement la diffusion. C’était une formule brève - d’où le mot BREF - mais efficace entre les mains de tous ceux et celles qui croient. Cette dévotion au Bref de saint Antoine est encore très populaire de nos jours et la plupart des gens qui en ont un le portent sur eux. (Ermitage de Saint-Antoine de Lac-Bouchette)
Le pape franciscain Sixte V fit graver cette prière – connue comme étant la devise de Saint Antoine – sur le socle de l’obélisque qu’il fit ériger sur la place Saint-Pierre à Rome.
Cette courte prière ressemble à un petit exorcisme. Nous aussi nous pouvons la dire – en latin ou en français – pour nous aider à surmonter les tentations de toutes sortes. (Aleteia)
Extraite de l'Apocalypse (5,5), qui l'emprunte elle-même à la Genèse (49,9) et à Isaïe (11, 1-10), elle rappelle la victoire du Christ sur Satan, et les miracles accomplis par saint Antoine pour libérer du démon et des tentations.
Commentant ce même passage, Saint Antoine écrit : "Le Christ, le lion de la tribu de Juda, est monté sur la croix pour chasser le démon, après avoir pris possession de sa maison et détruit tous ses biens." (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 42.)
La plupart des églises comptent aujourd'hui une statue de lui. Il est généralement représenté comme un homme chétif, vêtu de la bure sombre franciscaine nouée par une cordelière à trois nœuds serrée à la ceinture, les pieds nus, et la tête rasée ne conserve que la couronne monacale. C'est ainsi qu'il nous prêche la mortification des sens, le mépris de la mollesse et des plaisirs, le détachement des choses de la terre, l'oubli de soi-même et le dédain pour tout ce qui est passager, futile et vain.
Il rappelait souvent au nom de l'Évangile :
"Celui qui ne partage pas, alors qu'il a le nécessaire, c'est un voleur".
Et encore :
"Ô riches, prenez pour amis... les pauvres, accueillez-les dans vos maisons : ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans les tabernacles éternels, où résident la beauté de la paix, la confiance de la sécurité, et le calme opulent de l'éternelle satiété".
Après leur mort, S. François et S. Antoine apparaissent ensemble dans les visions de certains miraculés. C'est ainsi qu'un jeune frère, la veille du jour où il voulait quitter l'Ordre, voit un long cortège de gens habillés "de précieux ornements diaprés" et dont le visage, les mains et tout ce que l'on voyait de leur corps "rayonnait de manière plus resplendissante que le soleil"; deux surtout "plus nobles que les autres marchaient entourés d'une si grand clarté qu'ils provoquaient chez ceux qui les regardaient une stupeur étonnante". Il voudrait connaître leur identité. Une voix lui répond qu'ils sont S. François et S. Antoine et que le cortège est celui des frères mineurs qui conduisent ce dernier, mort récemment, "vers la gloire du Royaume éternel."
Saint Antoine de Padoue ne doit pas être confondu avec saint Antoine l'Ermite, ou Antoine d'Egypte, au IVe siècle, considéré comme le fondateur de l'érémitisme chrétien.
S. Antoine a composé un cycle de Sermons pour le dimanche, un autre consacré aux saints, proposant ainsi un parcours spirituel tellement riche que Pie XII le proclama en 1946 Docteur de l'Eglise, en lui attribuant le titre de Docteur évangélique car ses sermons reprenaient toute "la fraîcheur et la beauté de l'Évangile". (Benoît XVI, Audience générale du 10 février 2010).
Sur les hauteurs du Col d'Osquich, frontière historique entre les provinces de Basse-Navarre et de Soule (Pays Basque) au sud de Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), se trouve la "Chapelle St Antoine" (706 m) dédiée à la paix. Les pèlerinages ont lieu le 13 juin, fête de St-Antoine de Padoue, le 2e dimanche de juillet, le dimanche après le 15 août.
S. Antoine est avant tout un auteur moral et ascétique. On pourrait composer tout un livre d'ascétique au moyen de ses sermons. Combattant surtout l'orgueil, la luxure, l'avarice avec une liberté sainte, il n'oublie personne, pas même les prélats.
Fuyez la sensualité; fuyez l'orgueil, parce qu'elle est la mère de la sensualité, de la luxure et de tous les autres vices. Soyez saints ! Soyez fidèles ! Aimez le Seigneur comme je L'aimais, lui donnant votre oui et ne regardant plus jamais en arrière.
Le Christ Pontife. Enseignement de Saint Antoine
Le Christ est le Pontife des biens futurs. Pontife (en latin pontifex) signifie 'qui établit un pont'. Deux rives se font face : la mort et l'immortalité. Entre elles coule le fleuve de nos péchés et de nos misères. Selon Isaïe (59,2), toutes ces fautes creusent une séparation entre Dieu et nous. En conséquence, Il nous cache Sa Face et ne souhaite plus nous entendre. C'est alors que le Christ vient et se fait lui-même le pont de notre salut.' (Sermon du Dimanche de la Passion, in Bernard-Marie, o.f.s., Saint Antoine de Padoue, Neuvaine pour la protection des distraits et des affligés, Salvator, Paris 2011, p. 25.)
S. Antoine insiste sur l'esprit d'oraison (la prière du coeur). Il vante une vie dont le soin principal est la vie de prière, qu'il proclame supérieure sur la vie active. La meilleure est la vie mixte, apostolique dérivant de la plénitude de la contemplation. L'intimité de l'Évangile doit se vivre en actes. Il rappelait :
"Que les paroles se taisent et que les actions parlent... Le Seigneur a maudit le figuier où il n'a pas trouvé de fruits mais seulement des feuilles."
"Dans cet enseignement de S. Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affectueuse, de la volonté, du coeur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.
Antoine écrit encore :
'La charité est l'âme de la foi, elle la rend vivante; sans amour, la foi meurt.'
(Sermones, Dominicales et Festivi, II, Messaggero, Padoue 1979, p. 37, in Benoît XVI, Audience générale du 10 février 2010 cité dans Saint Antoine de Padoue, Le plus invoqué parmi les saints et le plus présent dans notre vie, Prières, Neuvaines et Litanies, Editions Lanore, Paris 2014, p. 102.)
[....] Seule une âme qui prit peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle: tel est l'objet privilégié de la prédication de S. Antoine. [...] Pour cette raison, Antoine invite à plusieurs reprises les fidèles à penser à la véritable richesse, celle du coeur, qui rend bons et miséricordieux, fait accumuler des trésors dans le Ciel." (Benoît XVI, Audience générale du 10 février 2010).
Les écrits de S. Antoine révèlent une tendre dévotion à l'humanité du Christ, considéré non comme un roi de gloire mais humilié par amour pour nous; il parle souvent de l'Eucharistie et des dispositions requises pour la bien recevoir; il recommande surtout la dévotion à la Passion du Sauveur; il est aussi un des précurseurs de la dévotion au Sacré-Coeur.
Enfin, S. Antoine recommande instamment la dévotion à la Très Sainte Vierge; et l'on peut dire que ses sermons nous donnent une vraie théologie mariale.
Prière pour la guérison des malades. Pour nos intentions personnelles
Saint Antoine, j'ai recours à vous dans ma détresse; je viens implorer votre secours et votre protection, votre conseil et votre consolation. Ô consolateur plein de commisération, vous venez si puissamment au secours de ceux que l'épreuve fait gémir. Je viens donc à vous dans ma pauvreté et ma misère, avec une confiance toute filiale, afin d'obtenir du Dieu puissant et miséricordieux la grâce que je sollicite en toute humilité.
(Ici l'on désigne la grâce que l'on veut obtenir.)
Bon Saint Antoine, il est vrai, je suis indigne de votre commisération, car trop souvent j'ai offensé votre Dieu et le mien. Cependant je mets ma confiance en vous, le bienfaiteur de tant d'hommes éprouvés par la douleur.
J'ai le ferme espoir que vous ne refuserez pas votre aide paternelle à votre indigne enfant.
Daignez donc intercéder pour moi auprès de Dieu jusqu'au jour où ma demande sera agréée.
Ainsi soit-il.
Grégoire IX (Pape 1227-1241), l'affirme dans la Bulle de sa canonisation en le proclamant "le grand Thaumaturge de l'Église universelle." Un historien contemporain, témoin des merveilles qui s'accomplissaient à son tombeau. [...] Le plus grand de ses miracles n'a-t-il pas été le triomphe sur lui-même, sa passion pour la souffrance et l'humiliation ? Être oublié, méprisé, foulé aux pieds, voilà ses délices. [...] Il va chercher la dernière place au milieu des fils de François, ces héroïques mendiants de Jésus. Ayant ainsi partagé toutes les humiliations de Jésus, faut-il s'étonner qu'il partage tous ses triomphes? [...] Aussi a-t-il mérité d'être appelé lui-même par le pape Grégoire IX 'l'Arche du Testament et le Docteur excellent de la sainte Église'. (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du Pech, Toulouse 2016, pp. 52-53, 63.)
"La bulle de canonisation promulguée le 3 juin 1232 évoque la figure du 'confesseur qui illustre l'Église par ses miracles.' [...] Cette bulle retient quarante-sept miracles survenus à la prière du saint.
De nouveau, au XXe siècle, Pie XI le définit 'grand thaumaturge', en raison des prodiges accomplis par son intercession (1931). (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 6.)
"La lettre apostolique de Pie XII datée du 16 janvier 1946 déclarant saint Antoine de Padoue Docteur de l'Église mentionne aussi 'l'insigne renommée de ses miracles.'" (Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 245.)
Principaux attributs : la bure franciscaine, l'Enfant-Jésus, une mule, des poissons, un cœur enflammé, un lys, symbole d'innocence et de pureté, et le livre de l'Évangile sont les attributs iconographiques les plus fréquents.
"Antoine" est un nom d'origine latine qui signifie "inestimable".
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Sources:
(1) Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. Les saints du jour
(2) Site officiel de Saint Antoine de Padoue
(3) Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, pp. 76-81.
(4) Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Le Saint de Toulouse, Éditions du Pech, Toulouse 2016
(5) Virgil TANASE, Saint François d'Assise, Gallimard Folio Biographies, Malesherbes 2015, p. 211-217
(6) Saint Antoine de Padoue, Le plus invoqué parmi les saints et le plus présent dans notre vie, Prières, Neuvaines et Litanies, Editions Lanore, Paris 2014
(7) Bernard-Marie, o.f.s., Saint Antoine de Padoue, Neuvaine pour la protection des distraits et des affligés, Salvator, Paris 2011
(8) Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002.