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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 21:49

"[I]l apparaît que ce furent toujours les institutions qui se révélèrent meilleures que les monarques.

En effet, on remarquera, dans la politique de la France, une authentique continuité de vues, d’œuvres entreprises, mais également une sorte d’égale tempérance de la politique, avec, bien évidemment des nuances parfois lourdes, selon les moments de crise ou de calme, et ce durant toute la période royale.

Cette permanence ne peut s’expliquer par le fait des souverains. En effet, l’étude de leurs règnes nous montre de telles différences de personnalité, qu’une telle continuité fondée uniquement sur leurs êtres propres semble absurde.

Alors, il faut tenter de voir où se niche l’origine de cette formidable permanence historique. Il semble que ce soit très clairement dans l’institution. On peut dire que l’institution politique, de par sa forme, oriente, avec plus ou moins de force, l’action des dirigeants, leurs volontés. La continuité institutionnelle de la royauté capétienne, que l’on pourrait qualifier à la fois de juridique et organique, explique pour une bonne part la continuité des politiques royales.

Ainsi, c’est véritablement, toujours, l’institution qui a primé sur les hommes, les principes sur les princes.

Et si l’on souhaite juger positivement la période capétienne, il conviendra de juger positivement d’abord l’institution, et ensuite seulement les princes, en dépit de tout l’intérêt que l’on peut leur porter.

A ce titre, et pour clore ma réponse, une telle continuité, fondée principalement sur l’ordre de lois dépassant la volonté des hommes fait de la royauté capétienne, contrairement aux apparences, la forme de gouvernement la moins césariste qui soit." (Gabriel Dubois, in 
Rdv du Forum catholique 2009-01-20 18:39:43)

Gabriel Dubois est l'auteur de "La Saga capétienne", Tempora, 2008



Présentation de l'ouvrage par son éditeur

D’Hugues, le premier roi capétien, à son lointain descendant Louis XVI, décapité sous la Révolution Française, ce sont presque 1000 ans qui nous sont contés dans cet ouvrage. Comment Hugues Capet est monté sur le trône ? Qui est Philippe V Le Long ? Dans quel état Louis XIII a-t-il laissé la France au futur Roi Soleil ? La saga capétienne, faite de grands évènements et de caractères bien trempés, est indissociable de l’histoire politique française. L’histoire de la famille royale que Gabriel Dubois a entrepris de nous conter est le résultat de plusieurs années de travail et de recherches, une somme des connaissances historiques sur la monarchie française. Ouvrage accessible à un large public avec un plan chronologique qui permet d’aborder les différentes périodes avec clarté : chacun des rois est passé en revue puis ce sont les différentes institutions étatiques,ancêtres de nos institutions républicaines, qui sont décrites, de leur création à leurs évolutions.

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commentaires

T
"...forme de gouvernement la moins césariste...", je suis tout à fait d'accord avec vous.Deux exemples suffisent à illustrer cela, c'est un roi,Juan Carlos qui a évité un coup d'état dans son pays, or Hitler a été élu démocratiquement.Ces exemples illustrent les bienfaits ou méfaits que produisent ces deux régimes politiques.Seule la monarchie constitue un vrai rempart à la tyrannie, car le souverain règne au nom de principes qui lui sont supérieurs et qu'il ne peut pas renier au risque pour lui d'invalider sa légitimité.
Répondre
I
<br /> Merci de votre commentaire.<br /> <br /> Une précision, le "césarisme", c'est "l'émancipation de la société de l'autorité divine en matière de gouvernement, par la concentration de<br /> tous les pouvoirs spirituels et temporels dans la main d'un homme (sur une même tête), empereur et pontife, ne relevant que de lui-même." (Mgr Gaume, Traité du<br /> Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, Paris 1890, p. 465).<br /> <br /> Et donc, effectivement, si l'on observe bien les deux systèmes politiques, la monarchie capétienne, distinguant le temporel (le Roi) et le spirituel (le Pape) - les deux travaillant ensemble<br /> en vue du "Bien commun" - est la forme de gouvernement la moins césariste qui soit, puisque dans la république dite "française", l'Etat (donc le temporel) via le "ministre de l'Intérieur et des<br /> cultes est à la fois chef au temporel et chef au Spirituel. L'Etat (César) recouvre les deux casquettes. Ce qui revient à une confusion des deux pouvoirs temporel et spirituel au profit du<br /> temporel. Ce qui est le propre du césarisme.<br /> <br /> Avec la république "française", ce n'est plus "rendez à César ce qui appartient à César", mais rendez tout à César...<br /> <br /> Une petite présentation du césarisme et ses implications: http://www.christ-roi.net/index.php/C%C3%A9sarisme<br /> <br /> <br />

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