L'élection de Jean Sarkozy à la tête du groupe UMP au conseil général des Hauts-de-Seine
tient plus du cadeau de fiançailles que de l'intérêt général.
... Là encore, le président de la République, Nicolas Sarkozy, souhaite ne pas se détacher du bastion qui lui a permis de faire sa carrière politique, mais également semble aimer battre froid ses plus anciens fidèles. Ou, en tout cas faire jouer la concurrence entre eux. En effet, Isabelle Balkany, qui souhaite prendre la place de Patrick Devedjian, insiste lourdement sur le soutien qu’elle apporte à Jean Sarkozy et sur l’intérêt qu’aurait le père de ce dernier pour les affaires d’un des cent conseils généraux. Ce qui nous éloigne de l’intérêt général, qui devrait être la seule préoccupation de l’hôte de l’Élysée.
Certes, lorsque l’on sait que de nombreuses entreprises, dont certains grands groupes, ont leur siège dans les Hauts-de-Seine, et que ces mêmes groupes ont comme ami Nicolas Sarkozy, l’on comprend plus aisément l’intérêt de ce dernier pour contrôler un département depuis la présidence de la République. Un nouvel exemple du centralisme au service du népotisme et de l’oligarchie.
De Gaulle, Mitterand et Chirac ont largement montré la voie et le modèle à suivre à leur actuel successeur.
D’autant que l’on ne sait pas s’il y a des différences politiques fondamentales entre Jean Sarkozy, Patrick Devedjian et Isabelle Balkany.
Mais que l’on ne compte pas sur nous pour pleurer sur un supposé abandon des valeurs républicaines, qui seraient synonymes de vertu et de probité, contre la corruption supposée de la royauté. Nous tiendrons plutôt à rappeler que, dès son avènement, le régime républicain a montré que ceux qui en étaient à sa tête ont favorisé familles, copains et coquins.
... [C]ontrairement à Marianne et autres bulletins de défense de la république, ce n’est pas une monarchie et une éventuelle restauration de l’Ancien Régime que voudrait mettre en place Nicolas Sarkozy, à travers une dynastie politique, via son fils. Mais plutôt un retour aux affres du féodalisme, voire à terme des conflits entre barons contre l’intérêt national. C’est pourquoi il importe de revenir, non pas à la figure de De Gaulle - dont le nom a servi également à lancer une dynastie politique - mais à celles de Philippe Auguste, Philippe Le Bel, Louis XI ou Richelieu. Le parti des Politiques, symbole de la lutte pour l’intérêt général contre les prévarications et les coteries.
Décidément, il est temps de mettre fin à la République à ses luttes idéologiques et sa promotion exécrable des baronnies locales. Il est temps de sortir la gestion des collectivités locales des luttes néfastes du régime représentatif.
Il est temps de retrouver l’esprit des agents royaux contre les barons qui s’imaginent passer outre l’intérêt général.
Il est temps d’instaurer le régime nécessaire à la bonne gestion des pouvoirs régaliens, mais aussi celui qui permet aux Français de retrouver libertés, autonomie et reponsabilité.Il est donc temps d’instaurer une monarchie héréditaire, traditionnelle, antiparlementaire et décentralisée.
ARNAUD NAUDIN
Aspects de la France