"Barrer la route" à Hollande ? C'est l'argument ressassé et répété en boucles ces jours-ci sur certains blogs et sites "catholiques" qui nous rabattent les oreilles sur la nécessité de voter Sarkozy au second tour de la présidentielle pour "barrer la route à Hollande et à la gauche"... Honni soit qui ne votera pas Sarkozy !
De qui se moque-t-on ?
Des blogs, sites "catholiques" (Le Salon beige rapportant "bien volontiers" un communiqué de "Résistance éthique" appelant à voter "Nicolas Sarkozy ... la candidature qui respecte le mieux nos convictions morales comme notre raison". Sic ...), des journalistes, Yves Daoudal, Guillaume de Thieulloy, des clercs, abbé de Tanoüarn, et d'autres personnalités, Bernard Antony, Carl Lang et Bruno Gollnisch, Jacques Bompard, maire d'Orange, Hubert Savon, Secrétaire général du MNR, endossent l'habit de 2007, lorsqu'au second tour il nous fut demandé à grands cris de "barrer la route" à Ségolène Royal et de voter Sarkozy. Ils oublient qu'en 2007, s'ils ont barré la route à Ségolène Royal, ils ont voté pour le gouvernement Sarkozy qui fit aussitôt une "ouverture à gauche"... Pas très logique tout ça, mais bon passons.
Le plus grave, les points non négociables, si importants jusque-là sont mis de côté, oubliés, effacés. Il devient tout d'un coup licite de voter pour un candidat qui rejette la loi naturelle et les points non négociables ! Au motif qu'il faudrait voter pour le moindre mal. Mis à part que voter pour "un moindre mal" reste voter pour un mal, comment justifient-ils cette acrobatie intellectuelle ? Ils la justifient en avançant qu'il faudait refuser la "politique du pire" incarnée par la gauche et François Hollande. Sarkozy serait le candidat du "moindre mal" et Hollande le candidat du "pire".
De qui se moque-t-on ? à part les discours et déclarations qui n'engagent que ceux qui y croient, rien, absolument rien dans les faits ne prouve que Sarkozy ne sera pas pire que Hollande et que Sarkozy ne fera pas dans les faits l'exact contraire de ce qu'il a promis (lutte contre l'immigration, discours sur l'importance des frontières, etc.) Sarkozy est même passé dans les faits comme le roi du retournement de veste et (avec Mittérand) le roi des promesses électorales non tenues.
Quelques rappels.
(1) les racines chrétiennes de la France : hier 1er mai au Trocadéro à Paris, Nicolas Sarkozy a développé les thèmes de la sécurité, de l'immigration, des frontières et des racines chrétiennes de la France. Il y a un an, le 9 février 2011, il soulignait les "racines juives de la France" lors du 26e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France.
(2) l'immigration et la sécurité : en 2007, Sarkozy fit des promesses sur l'immigration et la sécurité ("Monsieur Karcher" karchérisant les racailles). Concrètement qu'a-t-il fait ? les cités ont flambé dès son élection. L'immigration : il y a eu plus d'immigration sous Sarkozy que sous le gouvernement de gauche Jospin. Rappelons les déclarations sur le métissage obligatoire et le Nouvel Ordre mondial : « L’objectif, c’est relever le défi du métissage. (…) Ce n’est pas un choix, c’est une obligation. (…) On ne peut pas faire autrement. Au risque de nous trouver confrontés à des problèmes considérables. Nous devons changer (…) partout en même temps, dans l’entreprise, dans les administrations, à l’éducation, dans les partis politiques. Et on va se mettre des obligations de résultat. Si ce volontarisme républicain ne fonctionnait pas, il faudra [sic] alors que la République passe à des méthodes plus contraignantes encore. » a déclaré un après son élection, Nicolas Sarkozy, à Polytechnique, le 17 décembre 2008. "On ira ensemble vers ce Nouvel Ordre Mondial. Et personne, je dis bien personne ne pourra s'y opposer" a déclaré Nicolas Sarkozy, au Palais de l'Elysée, le 16 janvier 2009.
(3) la défense de la famille : en 1999, la gauche au pouvoir fait voter la loi sur le Pacs. La droite, emmenée par Christine Boutin et soutenue par d'immenses manifestations, s'y oppose. Opposition sans lendemain : dès que la pression pro-famille est retombée, des députés UMP (dont Nicolas Sarkozy) ont commencé à regretter leur vote contre le PACS. Deux ans après son élection de 2007, dans un entretien au Nouvel Observateur du 2 juillet 2009, le président Sarkozy a déclaré : "Le problème de l’opposition aujourd’hui c’est d’être à ce point fermée. Nous avons connu cela nous-mêmes. L’erreur qu’a commise la droite à l’époque du Pacs ! C’était ridicule et outrancier. On s’est trompé. J’en ai tiré des conséquences définitives."
(4) l'éducation et le droit des parents à l'éducation de leurs enfants : il y a deux ans, Luc Chatel avait interdit la diffusion dans les écoles de ce film d'animation de propagande homosexuelle "Le Baiser de la lune". "Le baiser de la lune" a été distribué la Semaine sainte 2012 (2-8 avril) aux enseignants de CM1 et CM2. La différence entre la droite et la gauche : deux ans. Y en a-t-il qui croit encore qu'il y ait une différence entre la "droite" et la "gauche" ?
Nous pouvons le dire à l'avance : si Sarkozy est élu, ceux qui auront voté pour lui et appelé à voter pour lui passeront pour d'éternels cocus. Dans deux ans, ils pleureront : il y a plus d'immigration, plus d'insécurité, le "mariage gay" est passé, peut-être plus rapidement que si nous avions été sous Hollande : "nous sommes désolés !" "L'eutha-nazie a été légalisée ! Excusez-nous!..." Sans compter qu'en terme de sécurité, voter Sarkozy c'est voter pour l'enflammement des cités comme en 2007 aux lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy.
Finalement, pendant ce temps, les seuls à ne pas se compromettre dans la folie politicarde et à rester cohérents sont ceux qui au Front national (Marine Le Pen, Louis Aliot) avaient été taxés de laxisme. En votant blanc, Marine Le Pen et ses lieutenants Louis Aliot, Florian Philippot, refusent de choisir entre la droite et la gauche, s'assurent un avenir politique quand les autres dans cinq ans auront disparu.
Add. 18:15. Notons que le Collectif "catholiques en campagne", "présent dans toutes les élections depuis 2007", ne se fourvoie pas : "Notre Collectif ne donne pas de consigne en vue du second tour. Surtout au vu du profil des deux vainqueurs du jour, tant ils se sont peu inspirés jusque là de la loi naturelle, pour ne pas souligner leur constance à la bafouer. Sans compter, ajoute-t-il, leur indifférence à l'égard des "points non négociables" (vie, famille, éducation) mis en exergue par le Pape régnant".
- L’UMP, dernier rempart de l’Occident chrétin ?