Via altermedia.info
C’est le Soleil qui est responsable du réchauffement climatique global, le gaz carbonique n’influant pratiquement pas sur ce processus, estime Khabiboullo Abdoussamatov, chef du Laboratoire d’études spatiales de l’Observatoire principal (de Poulkovo) de l’Académie des sciences russe. Ce chercheur a donné une interview à RIA Novosti.
“Le réchauffement global du climat de la Terre que l’on observe est dû non pas au rejet des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, mais à un niveau particulièrement élevé et à un essor prolongé, pendant pratiquement la totalité du siècle dernier, de l’intensité de l’énergie diffusée par le Soleil, explique le chercheur.
Khabiboullo Abdoussamatov rappelle que des scientifiques ont prélevé des carottes de glace dans des puits creusés profondément (à plus de 3 km) dans l’Antarctique et au Groenland. Après avoir étudié ces échantillons, ils ont découvert que des variations considérables de la teneur en gaz carbonique dans l’atmosphère et du réchauffement climatique s’étaient produites avant l’ère industrielle, en l’absence totale d’activité industrielle de l’homme.
“Il a été établi, ce faisant, qu’une augmentation, même importante, de la teneur en gaz carbonique dans l’atmosphère n’a jamais précédé un réchauffement du climat de la Terre, et qu’au contraire, une telle augmentation a toujours suivi une élévation de la température. Autrement dit, même une accumulation considérable de gaz carbonique dans l’atmosphère ne conduit pas, pratiquement, à une augmentation de la température de la Terre”, explique le chercheur.
Selon Khabiboullo Abdoussamatov, cela prouve que l’augmentation de la concentration de gaz carbonique que l’on observe dans l’atmosphère est la conséquence, essentiellement, de l’élévation de la température de l’Océan mondial, due à l’augmentation de l’intensité du rayonnement solaire.
“On sait que l’élévation de la température de l’Océan mondial entraîne le rejet dans l’atmosphère de volumes importants de gaz carbonique. Par conséquent, l’idée, largement répandue, du rôle déterminant de l’activité industrielle de l’homme dans le réchauffement climatique global, est due au fait que l’on a pris la conséquence pour la cause”, explique le chercheur.
Khabiboullo Abdoussamatov réfute également l’affirmation selon laquelle le gaz carbonique joue dans l’atmosphère un rôle de “verre de serre”, laissant passer vers la Terre le rayonnement solaire et ne renvoyant pas dans l’espace une partie des rayons infrarouges irradiés par la planète.
“Il n’est pas scientifiquement fondé d’attribuer à l’atmosphère terrestre les propriétés de l’effet de serre”, affirme le chercheur. Selon lui, la théorie de l’effet de serre ne tient pas compte de la transmission efficace de la chaleur à travers les couches supérieures de l’atmosphère. “Des volumes de gaz carbonique réchauffé, qui deviennent légers à la suite de leur expansion, s’élèvent vers les couches supérieures de l’atmosphère et restituent la chaleur absorbée”, ajoute-t-il.
Khabiboullo Abdoussamatov souligne également que le début du refroidissement des couches supérieures de l’Océan mondial a constitué une réelle surprise pour les climatologues, ce qui témoigne, à l’évidence, que le maximum thermique global est déjà atteint sur la Terre.
“Les hommes ne sont pas en mesure d’influer d’une manière tant soit peu substantielle sur le réchauffement climatique global, et un refroidissement profond de la Terre suivra inévitablement son réchauffement”, affirme le chercheur.
Selon Khabiboullo Abdoussamatov, la quantité d’énergie qui arrive du Soleil sur la Terre baisse depuis déjà le milieu des années 90 du siècle dernier.
“C’est pourquoi, explique le chercheur, la Terre, au lieu du réchauffement général prédit pour 2012-2015, doit s’attendre à ce que sa température se mette à baisser lentement. La diminution progressive de l’énergie diffusée par le Soleil, qui atteindra son minimum vers 2040, conduira inévitablement à un profond refroidissement du climat de la Terre – son minimum climatique – vers 2055-2060″, prévoit le scientifique.
Selon Khabiboullo Abdoussamatov, le refroidissement pourrait être semblable à ce que l’on a observé, entre 1645 et 1715, dans toute l’Europe, en Amérique du Nord et au Groenland, lors du minimum de Maunder de l’activité solaire.
“En Hollande, tous les canaux étaient alors gelés, et au Groenland, à la suite de l’avancée des glaciers, les hommes avaient été contraints d’abandonner une partie des colonies de peuplement. A Londres, la Tamise était gelée, et il en était de même pour la Seine à Paris”, rappelle le chercheur.
Selon les dernières études, cette situation devrait perdurer pendant une cinquantaine d’années, et ce n’est qu’au début du XXIIe siècle que la température de la Terre pourrait de nouveau repartir à la hausse.
“C’est pourquoi le protocole de Kyoto n’est pas nécessaire actuellement, et son action doit être reportée, d’au moins une centaine d’années : une baisse de la température globale de la Terre interviendra même si les pays industriellement développés ne limitent pas leurs rejets de gaz de serre”, estime Khabiboullo Abdoussamatov.