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Christ Roi

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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 09:02
Alors que le pouvoir communiste défend les privilèges des corrompus du régime, l'Église distribue aux pauvres, tance les puissants, et devient le refuge des petites gens.

ROME, Jeudi 30 Juillet 2009 (ZENIT.org
) - Dix jours après la violente attaque policière contre la communauté paroissiale de Tam Toa, le climat des relations entre catholiques et forces de sécurité, loin de s’apaiser, n’a cessé de se détériorer au cours de ces derniers jours, a annoncé Eglises d'Asie, le 30 juillet 2009.

Dimanche 26 juillet, la mobilisation des 19 doyennés du diocèse de Vinh, second plus grand diocèse du Vietnam après celui de Xuân Lôc, a été complète. Cent soixante-dix prêtres, 420 religieuses et un demi-million de fidèles se sont rassemblés pour des protestations pacifiques en solidarité de prière avec la paroisse de Tam Toa ; selon certains commentateurs, cette manifestation populaire est la plus importante qu’ait jamais connue le Vietnam. Des heurts entre les communautés catholiques et les forces de l’ordre ont eu lieu ; plusieurs prêtres ont été l’objet d’agressions délibérées de la police et deux d’entre eux ont été grièvement blessés.

Depuis l’attaque policière du 20 juillet, la paroisse est devenue, en quelque sorte, un lieu de pèlerinage où des délégations paroissiales, souvent nombreuses, viennent prier et exprimer leur solidarité avec cette communauté agressée. Dimanche dernier, c’est l’ensemble de la population catholique du diocèse qui s’est regroupée dans chacun des doyennés pour des célébrations et des rassemblements de prière. En certains endroits, le nombre des participants dépassait les 40 000 personnes. Au-dessus de la porte d’entrée de l’évêché et du porche des églises du diocèse, on pouvait lire sur des écriteaux géants des protestations contre les violences infligées à la communauté de Tam Toa et des demandes de libération des paroissiens arrêtés.

En certains lieux, la police, accompagnée de groupes d’hommes de main recrutés par elle, s’est montrée particulièrement agressive. Plusieurs prêtres ont été victimes de cette violence. Dans la matinée du 27 juillet, le P. Paul Nguyên Dinh Phu, curé de Du Lôc, faisait partie d’un groupe de quatre prêtres et d’environ 100 fidèles en visite à Tam Toa. Alors que les pèlerins essayaient de pénétrer sur le terrain de l’église en ruines, une rixe éclata entre eux et les policiers gardant les lieux, certains en uniforme, d’autres en civil. Alors qu’il se portait au secours d’une femme tabassée par les policiers, le prêtre fut lui-même pris à partie et frappé à la tête et au visage par une trentaine de policiers. Il a été alors transporté à l’hôpital.

Dans l’après-midi du lendemain, le P. Pierre Ngô Thê Binh, au nom de l’évêché, avait pris rendez-vous avec un haut fonctionnaire dans l’établissement où était soigné son confrère victime de l’agression policière de la veille pour essayer de régler sa situation. Au sortir de l’hôpital, le prêtre est tombé dans une embuscade tendue par une centaine d’hommes de main des autorités. Il fut, lui aussi, violemment agressé, jeté à terre et laissé gisant sur le sol. Le P. Binh est aujourd’hui soigné pour de multiples blessures au Centre de santé de Xa Doai. Le P. Phu est également traité pour de multiples traumatismes dans un autre hôpital de la province. D’autres incidents du même type ont été également signalés en plusieurs endroits.

Tout au long de ces jours de crise, l’évêché de Vinh a joué un rôle prépondérant dans le mouvement de protestation contre les violences policières. Des communiqués émanant de lui ont établi la version authentique des faits et ont réfuté soigneusement les fausses accusations portées par les médias officiels. Le 29 juillet, une rumeur laissait entendre que les huit fidèles encore en prison allaient être libérés. L’évêché faisait alors savoir que si cette libération avait lieu, les fidèles relâchés seraient alors soigneusement examinés par des médecins pour déterminer la nature de leurs blessures et du traitement qu’ils ont subis. Cependant, beaucoup de personnes pensent que cette nouvelle est colportée dans le but de calmer les esprits, les journaux gouvernementaux continuant de publier de graves accusations contre les prêtres et les fidèles du diocèse de Vinh et d’annoncer l’ouverture d’un procès contre les sept fidèles de Tam Toa (1). Par ailleurs, la population de cette paroisse, comme celle d’un certain nombre d’autres dans le diocèse, est toujours étroitement surveillée par la police et isolée des autres communautés catholiques.

(1) Les dépêches diffusées les 21, 22 et 24 juillet 2009.

© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.

                                                                  ***

Dans un
article du 13 novembre 2008, Le Figaro indiquait : "Ce n'est pas encore la situation de rupture de la Pologne des années 1980 ni une gentille comédie genre Don Camillo contre Peppone. Mais au Vietnam, l'Église catholique s'est imposée depuis quelques mois comme la seule force capable de s'élever contre le régime de Hanoï, et de le faire plier." 

En plein centre de la capitale, à deux cents mètres de la cathédrale, dans le quartier touristique, les terrains occupés à l'époque de la colonisation française par la délégation apostolique, devaient être destinés à accueillir une boîte de nuit, puis un supermarché. Ainsi en avait décidé le Parti communiste qui testait évidemment la capacité de résistance de l'Église sur ce dossier. Il en a été pour ses frais : des milliers de fidèles, des jours durant, sont venus occuper les lieux, en un sit-in pacifique et silencieux.

... Le conflit actuel entre catholiques et communistes porte sur des terrains et des bâtiments confisqués par le Viet Minh en 1954. ... Après les accords de Genève de 1954 et la partition du pays en deux, un million de Nord-Vietnamiens, dont 600 000 chrétiens, rejoignirent le Sud, comme le permettaient ces accords. Mais, à Hanoï, l'Église catholique se retrouva nue, ses derniers prêtres étant souvent emprisonnés ou persécutés, au point de leur faire perdre la raison. Au milieu des années 1980, suivant avec cinq ans de retard la Chine, le Parti vietnamien commença à tolérer une libéralisation économique qui devait attirer des investissements étrangers, et supposait donc le respect de quelques libertés individuelles. Jusqu'au milieu des années 1980, les églises avaient été fermées par les communistes. Puis ce fut le desserrement de l'étreinte.

Aujourd'hui, 350 000 catholiques fréquentent assidûment les églises à Hanoï, et 550 000 autres à Haiphong. «Dans le passé, nous n'avions pas la possibilité d'évangéliser les païens, explique Mgr Joseph Nguyen Chi Linh, évêque de Than Hoa ; désormais nos séminaires sont absolument pleins. Notre Église est l'unique communauté au sein du peuple qui ose élever la voix. Seuls les catholiques osent manifester publiquement !»


[L]es communistes sont divisés en deux camps : les vieux conservateurs, alignés sur le Parti communiste chinois. Et les plus jeunes, favorables à un appui plus affirmé sur les États-Unis, afin d'éviter au Vietnam de tomber dans les griffes du tigre chinois, l'ennemi séculaire et détesté. ... Ce renversement du rapport de forces entre les idéologues du PC... a bien sûr accompagné le décollage économique du Vietnam, devenu le «petit dragon» de la région. Le pays est maintenant inondé de capitaux venant du Japon, de la Corée, de Taïwan, de Singapour et - c'est nouveau - de Dubaï et d'Arabie saoudite. «Il y a pour 40 milliards de projets immobiliers en cours au Vietnam, dont la construction d'un nouveau Dubaï», explique un diplomate européen. «Le Vietnam est devenu la lessiveuse des capitaux louches de la planète», ajoute un économiste, à Hanoï.

Naturellement, dans ce système où une administration de type soviétique s'accommode fort bien d'un protocapitalisme à la Dickens, l'Église a demandé à retrouver ses propriétés confisquées. Il y en a des milliers dans le pays.

À Huê, l'ancienne capitale impériale, le petit séminaire est devenu l'hôtel de luxe de la ville. Une église de Hanoï est transformée en entrepôt. À Dalat, la chapelle de l'université est surmontée d'une étoile rouge. Le carmel de Hanoï s'est métamorphosé en hôpital. Un établissement de sœurs, à Hô Chi-Minh-Ville, est maintenant une discothèque ; le noviciat de Hué, un supermarché. Chaque parcelle de terrain vaut de l'or. «Les vieux chrétiens soutiennent l'Église dans cette bataille, car la restitution des propriétés de l'Église créerait un précédent, le Parti communiste serait obligé de rendre des myriades de biens à leurs anciens propriétaires», explique un diplomate anglo-saxon. 

Le Parti ne cède donc rien, mais il n'en est pas pour autant en position de force. Car l'économie mijote, elle sent le brûlé, elle menace d'imploser. Certes, dans les rues de Hanoï, les nouveaux bourgeois étalent leurs richesses, ils paradent en Porsche Cayenne ; les marques de luxe se disputent les galeries des hôtels cinq étoiles ; et la ville, sous les pelleteuses des promoteurs, perd de son charme ancien. Mais, sur ce marécage d'un pays mal géré, dont les comptes publics restent opaques, l'inflation explose à 27 % par an, les cabanes des miséreux sur les rives du fleuve Rouge poussent comme la mauvaise herbe,… et le curé de la cathédrale baptise 9 000 enfants par an, tant l'Église attire des jeunes couples, tant elle est devenue populaire.

... Le Vietnam vit donc une schizophrénie, entre la réalité des ministres qui roulent en berline et se font construire des palais, et une réalité d'un pouvoir n'ayant plus la moindre autorité morale. De petites scènes dans les rues le racontent : voyez ce motocycliste sifflé par un policier et qui poursuit en riant son chemin, alors que le policier s'épuise à vouloir le rattraper, sous les quolibets de la foule

Dans ce paysage d'après-communisme sans lois ni droits, l'Église distribue aux pauvres, elle tance les puissants, elle fait figure de refuge. Le delta du Mékong est le théâtre le plus spectaculaire de ce renouveau de la foi : de petites villes y bâtissent d'immenses cathédrales. À Hanoï, il suffit que l'archevêque place la statue de la Vierge Marie derrière une grille pour que des foules viennent s'y presser.

Suite : Le Figaro,
Vietnam : les catholiques résistent au Parti, Par François Hauter, envoyé spécial à Hanoï, 13/11/2008).

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commentaires

B
Le pèlerinage de 10 jours en terre sainte organisé par la Conférence des évêques de France touche à sa fin pour 1 700 étudiants catholiques français et le cardinal de Lyon Philippe Barbarin.<br /> Le séjour a été marqué par une violente intoxication alimentaire qui a touché une centaine d’étudiants :<br /> <br /> http://www.mag2lyon.com/article/10272/Le-cardinal-Barbarin-revient-dIsrael
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