Philippe naquit à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l'appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable. Vers l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d'étudiant: pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.
Après plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul, quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable. Son angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts; mais il sortit toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même involontaire, de la concupiscence charnelle.
Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à Dieu. Il aimait surtout les jeunes gens; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice. "Amusez-vous bien, leur disait-il souvent; mais n'offensez pas le bon Dieu!" Aussi Philippe exerçait-il sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux que lui ne mérite d'être regardé comme le Patron des Oeuvres de jeunesse. Le Saint fonda la Société des Prêtres de l'Oratoire.
Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à Dieu: "Seigneur, défiez-Vous de moi, car j'ai peur de Vous trahir!"
"Son coeur, affirme un de ses familiers, bouillonne et émet des flammes et un tel incendie qu'ils en a les passages du gosier brûlés comme par du vrai feu." (Cité par Louis Ponnelle et Louis Bordet dans Saint Philippe néri et la société romaine de son temps, 1515-1595, La Colombe, éd. du Vieux Colombier, 1958, p. 82.)
Philippe mourut à l'âge de quatre-vingt ans, le 26 mai 1595.
Un jour, un des fils spirituels de Saint Philippe Neri lui a demandé : Pourquoi l'Évangile est si difficile à suivre? Le saint homme lui répondit : Car il est simple.
Sources: (1) Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. Les saints du jour ; (2) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 160 ; (3) François Brune, Pour que l'homme devienne Dieu, Dangles, Collection Horizons spirituels, St Jean de Braye 1992, p. 304.
/image%2F1400167%2F20250701%2Fob_420393_christ-roi-de-l-univers-2.jpg)
/image%2F1400167%2F20230219%2Fob_a9e5b3_saint-philippe-neri.jpg)