Extrait du n° 6363 de Présent, du Samedi 23 juin 2007 , via le Forum catholique
Décédée brutalement le 28 avril 2007, mon aïeule avait émis le souhait qu’une messe tridentine soit célébrée, à l’occasion de ses obsèques, par mon beau-frère, prêtre de l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre (ICRSP). En effet, elle avait été fortement impressionnée par la messe traditionnelle célébrée lors des funérailles de mon jeune frère, le 8 janvier 2007 à Vertus. Soucieux de respecter ce désir, je me suis immédiatement adressé au curé de la paroisse de Vertus, le père Mainsant. Celui-ci m’opposa un refus catégorique, arguant dans un premier temps du caractère sectaire dudit Institut, et m’affirmant que les prêtres de l’ICRSP étaient lefebvristes et coupés de Rome. Face à mes dénégations, et après s‘être renseigné, il m’expliqua ensuite qu’il était seul habilité à pouvoir célébrer une messe d’obsèques dans sa paroisse, et qu’au demeurant, il avait été abusé en janvier dernier lors de la cérémonie précédant l’enterrement de mon frère. Il s’agissait d’une messe traditionnelle, célébrée par un prêtre en soutane, extrêmement digne et respectueuse. Le père Mainsant la qualifia de « cirque, cinéma, comédie d’un autre âge avec toutes ses vieilleries » et m’indiqua qu’il était hors de question qu’un tel chantier se reproduise. Comme je me récriais et insistais sur l’importance que revêtaient pour moi les dernières volontés de ma grand-mère, il me rétorqua que c‘était aussi fantaisiste que de vouloir être enterré sous le Mont-Blanc, et se fit un brin moralisateur : « Croyez-vous que votre aïeule serait heureuse de voir la manière dont vous vous comportez ? » Un comble…
Je décidai alors d’en référer à l‘évêque du diocèse de Châlons-en-Champagne, Mgr Louis, certain d‘être entendu et de pouvoir offrir à ma grand-mère la messe de funérailles qu’elle désirait tant.
Celui-ci insista d’abord sur la nécessité de mettre un terme à cette situation de blocage, et de trouver un compromis qui satisfasse à la fois la famille de la défunte, et le curé de la paroisse de Vertus. Monseigneur Louis me fit ensuite la proposition suivante : une messe présidée par le père Mainsant, éventuellement concélébrée par un prêtre de l’ICRSP, un prêche prononcé par ce dernier, et une petite sélection de chants latins.
Après quoi, il adopta une position identique à celle de son curé, en m’expliquant notamment qu’un testament ne règle que le temporel et non le spirituel, et qu’il n‘était absolument pas possible de pouvoir choisir sa messe d’obsèques. Il insista également sur le caractère parfaitement irréalisable des dernières volontés de ma grand-mère, car seul le curé de Vertus était habilité à dire la messe dans son église (à ce propos, il fit une analogie avec le mariage civil, en me disant que le maire de Paris ne pourrait pas célébrer un mariage dans une commune marnaise). Enfin, ayant eu vent de ma volonté d’avertir la presse et de m’enchaîner devant l‘église, il me fit remarquer qu’il n‘était pas de bon ton de vouloir exprimer son incompréhension et sa douleur par de telles manifestations, celles-ci risquant de donner une mauvaise image de la paroisse.
Je fis part de tous ces éléments au prêtre de l’ICRSP désigné par mon aïeule pour l’accompagner à sa dernière demeure. Pour éviter tout conflit et toute récupération, le prêtre de l’ICRSP préféra s’effacer totalement et me promit une messe de requiem à l’intention de ma grand-mère.
Résultat : pas de messe d’obsèques (pas d’Eucharistie), un simulacre de cérémonie (30 minutes), et pas de prêtre au cimetière… Suite
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