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Christ Roi

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2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 15:50
Lors de son séjour au Nouveau-Brunswick, l’avocat a tenu deux conférences sur le 250e anniversaire de l’arrivée des Acadiens en Louisiane. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre

Lors de son séjour au Nouveau-Brunswick, l’avocat a tenu deux conférences sur le 250e anniversaire de l’arrivée des Acadiens en Louisiane. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre

Militant, avocat, auteur passionné d’histoire, l’infatigable Warren Perrin n’a jamais cessé d’œuvrer pour la survie du français et de revendiquer la culture acadienne en Pays Cajun.

 

Lors de sa première visite à Moncton en 1988, l’avocat de Lafayette, au sud des États-Unis, ne parlait pas un mot de français. Il ignorait même tout de ses origines acadiennes. «J’ai été interdit de parler français, raconte-t-il. À l’école on ne nous montrait rien de notre héritage.» Il se lance alors dans une vaste recherche sur ses ancêtres francophones.

 

Aujourd’hui, le drapeau des Acadiens de Louisiane ne quitte plus sa veste. Pendant une quinzaine d’années, Warren Perrin a mené campagne pour que la déportation des Acadiens soit officiellement reconnue. Grâce à de nombreux soutiens, comme Jean Chrétien ou la SNA, il obtient en 2003 une proclamation royale, signée de la main d’Élisabeth II, reconnaissant les torts causés par le Grand Dérangement.

 

«Ma plus grande réalisation, lâche-t-il avec un large sourire. Tout le monde croyait que j’étais fou. Ça m’a donné la chance de voyager partout, de faire des présentations sur l’histoire des Cadiens. À l’époque, personne ne connaissait les Acadiens…» À 68 ans, il continue avec la même énergie à parler de ceux qui ont accosté en Louisiane, il y a 250 ans.

 

Joseph Broussard en Acadia HRoe 2009.jpg

«Les Cajuns sont les seuls francophones qui ont essayé de ne pas perdre leur héritage en s’installant aux États-Unis. Les premiers arrivants étaient des militants, ils ont transplanté une culture.» Fondateur du musée acadien d’Erath, au cœur du Pays Cajun, Warren Perrin a écrit plusieurs ouvrages historiques. On lui doit notamment la biographie de Joseph Broussard, dit Beausoleil, leader acadien qui a résisté aux Anglais en 1755.

 

«On ne nous a pas tués»

 

Entre 1994 et 2010, l’avocat a présidé le CODOFIL, le Conseil pour le Développement du français en Louisiane, et a tenté de développer l’enseignement francophone. «C’est toujours une bataille, la langue est menacée par des problèmes budgétaires, on n’attire pas assez de professeurs étrangers. Ce qui est encourageant c’est que la demande est là, la fierté est là, plus que jamais!»

 

Aujourd’hui la Louisiane offre près de 5000 places en immersion française, et s’apprête à ouvrir une première école entièrement francophone à Lafayette. «Si on n’avait jamais commencé il y a 30 ans, la langue était foutue, souligne-t-il. Maintenant les jeunes musiciens ne veulent que la musique cadienne et créole.» Cette fierté, il veut désormais la transmettre à ses descendants. «On a survécu à la déportation, on ne nous a pas tués et je ne veux pas qu’ils oublient.»

 

Artisan du Congrès mondial acadien de 1999 en Louisiane, Warren Perrin a également représenté les États-Unis lors des sommets de la Francophone d’Hanoi, Moncton, Bucarest, Québec et Montreux. «Maintenant je connais des Acadiens de partout», s’amuse-t-il. «Grâce aux CMA et à internet, les relations entre la Louisiane et le Nouveau-Brunswick sont bien plus fortes.»

 

«Lâche pas la patate!»

 

Le défenseur de la langue n’a pas fini de militer, il participe actuellement à l’organisation du troisième Grand Réveil Acadien. Le festival de 9 jours commémorera l’héritage cajun au mois d’octobre 2015. Il est aussi impliqué de près dans le projet Nouvelle Acadie, une initiative archéologique qui vise à localiser le premier lieu d’établissement des Acadiens en Louisiane en 1765. «On veut trouver un lieu de mémoire, on n’a rien de la première génération.»

 

De ces années d’engagement, il affirme n’avoir aucun regret. Chaque nouvelle reconnaissance des francophones de la Louisiane le galvanise. Mais des défis les attendent encore, explique-t-il, comment transformer cette richesse culturelle en richesse économique? «Comme on dit : “lâche pas la patate!“ Nos ancêtres ont su adapter leur façon de vivre. Si on veut que notre culture survive, il ne faudra pas avoir peur d’évoluer.»

 

Source : Warren Perrin, 25 ans de combat pour les Cadiens de Louisiane, Acadie Nouvelle, Publié: 8 h 19 min, mardi 21 juillet 2015 par Simon Delattre

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