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Christ Roi

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 08:24

Il est curieux de constater que moins il y a de monde dans les églises, plus les évêques organisent de grands rassemblements.

On y voit des prêtres qui, sur de vastes estrades, font face aux fidèles comme pour s'exposer, se montrer, dans des scénographies visant à susciter une convivialité d'autant plus factice qu'on la sent forcée.

  

   

Ils sont tout de même très curieux, ces prêtres (généralement) sexagénaires qui éprouvent soudain un besoin irrépressible de s'exposer à la façon d'un "boys band" - la souplesse en moins - faisant son show devant un parterre de fans!
En examinant les choses de plus près, on voit que ce genre de rassemblements s'apparente plutôt à un grand enfumage où le peu qui reste de la liturgie de l'Eglise est employé pour remplacer par des clichés réconfortants des projets pastoraux qui ont avorté les uns après les autres.
Les nouveaux hérauts de ces rassemblements qui se nourrissent d'oripeaux liturgiques sont devenus en quelque sorte des "clerici festivi".

 

Le "clericus festivus" qui aime s'exposer à l'occasion des happenings diocésains (dernière trouvaille à la mode) fait tristement penser à un prêtre qui n'aurait plus la force de raisonner de façon juste et structurée tant il aurait épuisé sa vie dans des activités coupées de ce qui constitue la réalité de son ministère. Alors, pour masquer le vide de son existence, le "clericus festivus" invente la fête: il devient un spécialiste des grands rassemblements (1) dont l'organisation l'occupe à plein temps (ce qui lui permet d'imaginer qu'il fait oeuvre utile). Tout doit devenir prétexte à un de ces rassemblements où la célébration eucharistique ne sera plus qu'un prétexte, ne servira plus qu'à donner une coloration religieuse tranquillisante à ce qui souvent ne dépasse pas le niveau d'un refermement collectif sur soi-même.

 

 Ce qui est obtenu, par ces "Eucharisties festives" qui sont le résultat de ce que le Cardinal Ratzinger appelait l' "infantilisme pastoral" (2), c'est la suppression de toute distinction entre ombre et lumière, bien et mal, sacré et profane, beauté et laideur... On arrive ainsi à élaborer une religion cotonneuse qui ne s'exprimera plus qu'à travers des "liturgies-chamalow" ponctuées de refrains sucrés. A quand une "ola" après la Consécration?

  

La vie authentiquement chrétienne est ainsi anesthésiée, tout comme est endormie la pensée critique qui va avec.
Plus que tout, le "clericus festivus" communie, par liturgie factice interposée, au mythe de l'enfance innocente. Le grand rassemblement festif diocésain devient alors le lieu et le moment où l'on célèbre le "jeunisme" devenu dieu. C'est l'émergence d'une nouvelle religion parée du peu de catholicisme qui reste par ci par là. Cette nouvelle religion, c'est l' "infanthéisme
".

 

Mais faut-il accepter de laisser notre foi devenir l'otage de cet infanthéïsme?
Faut-il laisser nos évêques donner, à travers ces rassemblements festifs, l'image de pasteurs qui ne savent plus qu'accompagner - voire accélérer - un processus de désagrégation de la foi chrétienne?
Faut-il laisser nos prêtres croire qu'en se donnant en spectacle d'une façon qui frise généralement le ridicule, ils parviendront à camoufler la crise qui atteint les paroisses et les séminaires, et laisse de nombreux fidèles - clercs et laïcs - désemparés?

Note.

(1) On remarquera d'ailleurs qu'à l'occasion de ces rassemblements, de plus en plus d'évêques choisissent de célébrer l'Eucharistie dans des salles de fêtes municipales... On voit ce que représente pour eux l'Eucharistie: une simple occasion de "fête". C'est d'ailleurs ce que proclamaient déjà de nombreux cantiques à la mode dans les années 1970-80. Rappelons qu'à la même époque, Michel Fugain chantait: "Tiens tout a changé ce matin, je n'y comprends rien, c'est la fête, la fête; Jeunes et vieux grands et petits, on est tous amis (...) Le pain et le vin sont gratuits et les fleurs aussi (...) C'est la fête, la fête (...) En vérité je vous le dis, c'est le paradis (...)"

(2) Cf. Entretien sur la foi, Fayard, 1985 (p. 143)

 

Source : "Le retour des Boys Bands" http://pagesperso-orange.fr/proliturgia/Informations.htm

 

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commentaires

T
<br /> <br /> Dans le même temps, la situation dans certains pays catholiques comme l'Italie peut être très différente.<br /> <br /> <br /> Mais c'est préoccupant.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Les 'vuvuzelas", c'est pour quand ? A la place des grandes orgues !<br /> <br /> <br /> <br />
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