L'historienne Marion Sigaut alerte contre la publication de livres d'histoire, pour la jeunesse, partisans et idéologues, voire mensongers.
Extraits:
Le livre "La Révolution française" de Frédérick Casadesus et Erwann Surcouf, Coll. Regard Junior, Un Voyage dans le temps et l'Histoire, Mango Jeunesse, 2002. On y lit :
« À la veille de la Révolution, c'est une France complètement différente de celle d'aujourd'hui que tu vas découvrir. ... On meurt un peu moins jeune, les familles s'agrandissent. Grâce à la disparition des grandes épidémies, et à l'introduction de nouvelles cultures, l'espérance de vie des Français augmente légèrement. En 1789, un homme peut espérer vivre jusqu'à 28 ans et une femme jusqu'à 30, au lieu de 23 et 25 en 1730. »
Pour contrer cette énormité, Marion Sigaut pose la question : en 1789, les hommes vivaient jusqu'à 28 ans ? Et se réfère à l'ouvrage "Histoire" chez Fernand Nathan, classe de Seconde, dirigé par Jacques Marseille, décédé en 2010. Nouveau programme paru en 1987, avec la participation de Marc Ferro :
« Cette évolution quantitative s'accompagne d'une évolution du système familial mis en place à partir du XIIIe siècle. Ce système est caractérisé par l'âge tardif du mariage. 26-27 ans pour les hommes et 25-26 ans pour les femmes ». C'està-dire, que sous l'Ancien Régime les hommes se mariaient à 26-27 ans et ils mouraient à 28 ? ironise Marion Sigaut. Et les femmes se mariaient à 25-26 ans, pour mourir à 30. "Ils faisaient quand des enfants ces gens-là ?" demande l'historienne. Elle précise que selon "des études qui ont été faites", les jeunes filles n'étaient réglées qu'à 15 ans.
Le livre de Frédérick Casadesus poursuit : « Chaque famille compte en moyenne 4 enfants. » - Donc le père fait quatre enfants entre 28 et 30 ans ? demande Marion Sigaut.
« Les problèmes demeurent, il devient d'autant plus difficile de nourrir tout le monde que les taxes restent très lourdes. » - L'historienne de s'interroger : "Les paysans, les gens ont toujours été taxés. Pourquoi maintenant n'arrivent-ils plus à se nourrir ? Il y a toujours eu des taxes, il y a toujours eu des émeutes contre les taxes, cela a toujours existé. Puis là brusquement il serait devenu difficile de nourrir tout le monde à cause des taxes ? Pourquoi ? Ne serait-ce pas plutôt le système libéral (mis en place par les "Lumières" sous Louis XVI. NdCR.) qui fait que les gens n'arrivent plus à se nourrir ?
« Près de 40% des revenus d'une famille sont versés au roi, aux seigneurs et à l'évêque. » - "Et aujourd'hui, c'est combien ? 46%" indique Marion Sigaut. "40% à la Révolution: il n'y a donc plus qu'à faire la Révolution camarades!" s'exclame avec logique l'historienne. (NdCR. Un article récent du Figaro du 24 juillet 2013 indique que le taux de prélèvements obligatoires atteint même 56,6%, soit 16 points au-dessus du taux de 1789... Sur ce sujet, lire aussi : "Taxes et impôts : 10 % du PIB en 1914, près de 50 % en 2012")
« La roue de la Fortune t'a fait-elle naître noble, prêtre, ou simple citoyen ? » demande
Frédérick Casadesus. Par définition, la Révolution bouleverse l'ordre: « tu es noble, tu as tout perdu, tu es prêtre tu as tout perdu, ... et voilà que la chance te sourit : tu es un simple citoyen. ... Tu es enfin reconnu. » - Parce qu'avant c'était pas des individus ? demande M. Sigaut ? «Tu n'es plus méprisé » - "Ha bon ? À partir de la Révolution on ne méprise plus personne ?" demande M. Sigaut.
« Vive la liberté d'opinion: place aux bavards. Tu peux exprimer librement ton opinion », écrit F. Casadesus. - "Cela dépend à quelle époque", explique M. Sigaut. (Les Vendéens qui ont exprimé leur 'opinion' ont été génocidé... NdCR.)
«Tu peux être élu au sein d'une assemblée ... Tu exerces un pouvoir important, tu changes le cours de l'histoire », écrit F. Casadesus. - "À condition d'être assez riche", corrige M. Sigaut. "La Révolution française c'est le suffrage censitaire".
Pour rappel... Il est faux de dire que l'on pouvait être élu au sein d'une assemblée et même que l'on pouvait "changer le cours de l'histoire" car exerçant "un pouvoir important". Il suffit de lire les travaux de l'historien Patrice Gueniffey pour s'en convaincre. Dans Histoires de la Révolution et de l'Empire (2011) on apprend que le système mis en place en 1791, transformant les Etats généraux en assemblée dite "nationale" législative est une "oligarchie", un "système de cooptation", une 'classe' politique distincte du reste de la société". C'est écrit noir sur blanc :
« Les "élections" de juin 1791 se traduisirent par une forte abstention. "La participation avait atteint son étiage; elle ne devait plus remonter de façon significative, les consultations organisées les années suivantes,... n'ayant jamais mobilisé plus du cinquième des électeurs. ... En l'absence de votants, le système électif se transforme très vite en un système de cooptation, les uns accédant aux charges que les autres viennent de quitter, et réciproquement. La promotion aux responsabilités se fait en circuit fermé : les fonctionnaires peuplent les assemblées chargées d'élire les fonctionnaires. ...La réalité du système répondait à un besoin, celui de la formation d'une classe politique ... qui soit assurée de la continuité en étant délivrée de l'incertitude inséparable du suffrage universel. Mais l'oligarchie née de ces pratiques n'était pas moins un démenti des attentes. On imaginait en effet avec une certaine ingénuité que la vertu première d'un système électif consistait à assurer le renouvellement permanent du personnel dirigeant et l'élargissement constant de son recrutement. On n'imaginait pas que l'élection puisse conduire à la formation d'une 'classe' politique distincte du reste de la société. » (Patrice Gueniffey, Histoire de la Révolution et de l'Empire, Perrin, Collection Tempus, Paris 2011, p. 86-88).
Dans une préface à son son ouvrage Le Nombre et la Raison (1993), le célèbre historien François Furet a confirmé cette assertion de Patrice Gueniffey:
« Jusqu'au bout, les hommes de la Révolution auront refusé de faire des électeurs, même au second degré, les arbitres de la dévolution du pouvoir. » ( François Furet, préface in Patrice Gueniffey, Le Nombre et la Raison, La Révolution française et les élections, Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales, Paris 1993, p. XI.)
« ... Délibérer, légiférer, dire et incarner ... la volonté 'nationale' ... telle est la vaste prérogative donnée par la Révolution - Assemblée constituante, Assemblée Législative, et Convention ensemble - à la représentation nationale, à l'abri de tout contrôle d'en bas; si vaste que Carré de Malberg l'a analysée comme un 'absolutisme parlementaire', et Marcel Gauchet, comme un 'rousseauisme à représentants' » (François Furet, préface in Patrice Gueniffey, Le nombre et la raison, ibid., p. V-VI.)
François Furet écrivait lui-même en 1992 :
« L'exercice du suffrage, quel qu'en fût le régime, censitaire ou universel, a été l'affaire de minorités dont les 'candidats' se disputaient les voix. » (François Furet, Mona Ozouf, Dictionnaire critique de la Révolution française, Champs Flammarion, Manchecourt 1992, p. 127.)
Dans ces conditions, arriver en 2002 et écrire comme le fait Frédérick Casadesus « (en 1791), Tu peux être élu au sein d'une assemblée », c'est mentir délibérément, à tout le moins se moquer du monde !... Notons au passage comme le relève Marion Sigaut (voir 2e partie ci-dessous) qu'en 1789, à l'élection aux Etats généraux, le système était plus démocratique qu'après ! Les Etats généraux représentaient l'intégralité de la population française. Autrement dit, il y avait plus de démocratie en 1789 sous l'Ancien Régime qu'après 1789. C'est ça la réalité. En 1791, "on ne pouvait être élu à l'assemblée que si on avait un minimum de revenus. Ce qui veut dire que sur Paris, toute la masse des ouvriers n'était pas représentée. À la fameuse assemblée des Etats généraux qui sont devenus 'assemblée constituante, les ouvriers de Paris n'ont pas voté. Ils n'ont pas été représentés.", explique M. Sigaut.
En 2007, un autre historien, Jacques Heers, écrivait :
Les citoyens n'ont pas le libre choix des candidats; ceux-ci leur sont dictés, imposés, par des instances où ils n'ont pas la parole et par des stratèges que, généralement ils n'ont pas nommés. » (Jacques Heers, Un Homme un vote? Editions du Rocher, Monaco 2007, p. 188-189).
« Tu t'enrichis grâce à la Révolution . » écrit F. Casadesus. - "Ca dépend qui. Il y a ceux qui se sont enrichis et il y a ceux qui se sont mis à connaître la faim. Vous avez pendant la Révolution quantité d'ouvriers qui, quand ils ont cessé d'être protégés par les corporations, se sont retrouvés en indigence. Ils ne pouvaient plus se nourrir. Les ateliers nationaux leur faisaient casser des cailloux, construire des barrières. Et c'était pas le cas avant", rétorque M. Sigaut.
« Tu as acheté quelques lopins de terre qui appartenaient au clergé . » écrit F. Casadesus. - "C'est le simple citoyen qui a acheté les lopins ? C'est ceux qui avaient de l'argent - les bourgeois - , et qui ont payé en monnaie de singe (les Assignats), explique M. Sigaut.
« Un nouveau calendrier est établi selon le rythme des saisons. » écrit F. Casadesus. - "Les Révolutionnaires ont fait un nouveau calendrier qui n'était plus du tout le calendrier chrétien. Il n'y a plus de semaine chrétienne, il n'y a plus de dimanche, il y a des 'decadi', c'est-à-dire des semaines de 10 jours, on travaille trois jours de plus, pour le même salaire!" explique Marion Sigaut. Cherchez l'erreur !
« Le film de l'histoire... Les élus du Tiers-Etat obtiennent par la force de leur volonté la création d'un nouveau système politique » écrit F. Casadesus. - "Les élus du Tiers-Etat obtiennent par un coup d'Etat, par un coup de force, la création d'un nouveau système politique pour lesquels personne ne leur a donné mandat. Ils étaient venus porter les doléances du peuple, ils n'étaient pas venus envoyés par le peuple pour créer une assemblée constituante qui allait limiter les pouvoirs du roi. Ils n'ont pas reçu ce mandat. ... S'il est très vraisemblable que le peuple aurait voulu un certain de réformes qui s'imposaient, le peuple n'a jamais prétendu que les gens qu'il enverrait le faire le feraient de cette manière-là. Moi, j'ai lu des textes absolument désespérés de gens de corporations, notamment de Dijon, écrivant à des députés de Paris, leur disant 'que faites-vous là', 'qu'êtes-vous en train de faire ?' 'Ce n'est pas cela qu'on vous a demandé ! Arrêtez cela tout de suite !' Les autres s'en fichaient parce qu'ayant pris le pouvoir ils n'ont pas voulu le lâcher", explique M. Sigaut.
« Le droit au bonheur... » écrit F. Casadesus. - "Le Chapelier (à qui l'on doit la "loi scélérate" le Chapelier de 1791 qui a détruit tous les droits des ouvriers..., NdCR.) était un bourgeois libéral qui n'avait que faire de la population. À partir de la Révolution, on est des individus isolés, atomisés, avec interdiction de s'organiser : c'est 'le progrès'! ... Dix ans de guerre civile et d'épouvante. Et le droit au bonheur!" corrige Marion Sigaut.
Au sujet du vote en 1789, Marion Sigaut explique qu'aux Etats généraux qui réunissent les députés des trois ordres, clergé, noblesse et Tiers-Etat (paysans, bourgeoisie, artisans), "tout le monde votait. On votait dans les villages. Dans le plus petit village de France, les gens votaient, ils ont élu des députés aux Etats généraux. Alors, il est évident qu'il y avait plus souvent des bourgeois élus pour aller représenter le peuple, mais le peuple a voté. On votait un vote par famille, homme ou femme. Dans la plupart des cas c'était l'homme qui dirigeait la famille, c'était lui qui votait. Quand le père était mort, c'était la mère qui votait (après 1789 il faudra attendre 1945 pour que les femmes aient le droit de voter. NdCR.) Donc les Etats généraux étaient les représentants de l'intégralité de la population française, laquelle a porté a rédigé des doléances pour les porter au roi, sans jamais demander qu'on renverse la royauté, qu'on change quoique ce soit d'autre. Et ces doléances sont dans les cahiers.
Le livre "Notre pays la France" de Dimitri Casali, Walter Bruyère, De la Martinière Jeunesse, Paris 2010. On y lit :
« 1789, la colère gronde. Les paysans, les artisans, les bourgeois en ont assez de la monarchie absolue » écrit Dimitri Casali . - "Ha bon? Les bourgeois, je dis pas, mais les paysans et les artisans, je ne suis pas au courant, explique M. Sigaut.
« Alors que le le peuple est au bord de la famine et paye cependant de lourds impôts, Louis XVI réunit les Etats généraux. » - "Pourquoi le peuple est-il au bord de la famine en 1789", demande M. Sigaut. "Les mesures libérales de Turgot continuent d'avancer", la suppression de la police des subsistances qui surveillait que personne ne spéculait sur le blé, l'accord de libre-échange entre la France et l'Angleterre, "c'est bien les idées des Lumières" qui sont en marche à ce moment-là.
« Ils veulent plus de liberté et de justice ». - Oui, certainement, la liberté on en a jamais assez et la justice jamais de trop.
« Les députés se déclarent 'assemblée nationale' ». - À quel tire les députés de déclarent-ils 'assemblée nationale' demande M. Sigaut. "Quand on est délégué pour apporter au roi les cahiers de doléances du peuple, on ne se bombarde pas subitement 'assemblée nationale constituante'. L'assemblée dite 'nationale' n'a de national que ce qu'elle s'auto-proclame. Il n'y a aucune raison que le roi accepte cela", explique M. Sigaut.
« La révolution dans les campagnes. Aux nouvelles de Paris, les paysans se rebellent à leur tour et attaquent les chateaux dans tout le pays. Ce mouvement que l'on appela la 'Grande peur' poussa l'Assemblée nationale' à supprimer les privilèges. Dans l'enthousiasme des réformes on proclame ensuite la déclaration des droits de l'homme. Une nouvelle société voit le jour où tous les citoyens seront libres et égaux », écrit Dimitri Casali. - "Alors, là, c'est de la vaste rigolade. Parce que ce que l'on appelait privilèges dans l'Ancien Régime c'était toute la série de droits acquis par les différentes catégories. Donc supprimer les privilèges c'est supprimer tous les droits acquis. C'est mettre tout le monde à zéro mais qui va émerger ? C'est les plus forts. Donc dire que tout le monde va se retrouver libres & égaux, cela va être la foire d'empoigne. C'est ce qui s'est passé.
Pour rappel, dans sa conférence du 31 mai 2013 à Nice sur "les crimes d'Etat du mondialisme", Philippe Ploncard d'Assac a expliqué que la "Grande peur" de 1789 était une fausse nouvelle savamment orchestrée par les Clubs maçonniques, tendant à faire croire à une menace imminente des "brigands" (les monarchistes) qui allaient massacrer le "peuple"... (Sur la "Grande peur", lire notamment "L'Ancien Régime" de Frantz Funck-Brentano, et Bernard Faÿ, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959, p. 407 : "Dès l'incendie de la maison Révillon, au printemps 1789, les Orléanistes et les Trente cherchaient à effrayer. En juin 1789, on parla de la 'grande peur'. ... [L]es Clubs des Jacobins, les sections de Paris, les bandes révolutionnaires ne cessèrent de menacer les royalistes et les modérés").
« Les Encyclopédistes réclament la liberté de penser et d'expression que leur refusent les rois de l'Ancien Régime », écrit Dimitri Casali. - "Ils ont dit tout ce qu'ils voulaient les Encylcopédistes", corrige Marion Sigaut. "Le Roi les a protégé, le roi les a financé ! ... Dès qu'ils ont commencé à s'exprimer ils ont eu un boulevard. Il faut en outre arrêter de dire que les Encyclopédistes ont réclamé une liberté de penser qu'ils ont eux-mêmes refusé à tous leurs opposants (Exemple: le journaliste et critique littéraire Fréron persécuté par Voltaire et le parti philosophique bénéficiant de ses puissants relais au gouvernement et dans la haute administration royale). "Toute personne qui s'opposait à la politique libérale des Encyclopédistes, était impitoyablement accablée de libelles, de diffamations. On essayait de les faire emprisonner et souvent cela a marché", explique M. Sigaut. Les Encyclopédistes "n'ont jamais réclamé de liberté que la leur! Pas celle de tout le monde."
« Les Encyclopédistes veulent faire triompher les lumières de la raison sur les ténèbres de la superstition et de l'ignorance ». "Décréter que l'on a soi même la raison et que les autres sont dans les ténèbres de la superstition et de l'ignorance, c'est absolument pas quelque chose de valable, qu'on puisse retenir, c'est du fanatisme. Et c'est le fanatisme des Lumières" explique M. Sigaut. "Leur cible sont l'Eglise et l''absolutisme royal'. Interdite en 1752, l'Encyclopédie est reparue, a fait beaucoup d'argent, a vendu beaucoup d'exemplaires, elle a beaucoup enrichi les gens qui ont travaillé avec. Mais ce n'est pas la peine de dire qu'elle a été martyrisée puisqu'elle a fait ce qu'elle a voulu. L'Encyclopédie a été publiée dans toutes les bibliothèques municipales. Elle n'a jamais été détruite, elle a circulé.
« Laïcité et religion. Durant plus de 13 siècles, la France est restée la Fille aînée de l'Eglise catholique et le roi était le lieutenant de Dieu sur terre. Mais à partir du siècles des Lumières, l'idée de laïcité progresse très vite. C'est aujourd'hi une des caractéristiques qui distingent notre pays des autres grandes démocraties... (Les Lumières) sont à l'origine de l'invention de la laïcité que vont mettre en pratique la Révolution et l'Empire », écrit Dimitri Casali. - "La laïcité est une invention chrétienne", répond M. Sigaut. "C'est Jésus disant aux scribes: 'rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu'. La laïcité a consisté également pour les Jésuites à dire que les choses de religion ne devaient jamais être traitées par une autorité non-religieuse. Tout le siècle des Lumières c'est la prétention des juges laïques de connaître d'affaires ecclésiastiques. Dire que la laïcité va être mise en pratique par la Révolution c'est une contre-vérité puisque la Constitution civile du clergé qui va être instituée au début de la Révolution va soumettre l'Eglise à l'Etat, va fonctionnariser les prêtres, va soumettre la nomination des prélats à la décision de l'Etat. C'est-à-dire que c'est l'inverse de la laïcité. Et l'Empire va faire la même chose. Quand la Constitution civile du clergé va avoir mis la France à feu et à sang, Napoléon va apaiser la guerre en signant avec le pape un concordat, qu'il va lui imposer par la force, et qui va continuer moyennant certaines libertés notamment d'enseignement pour l'Eglise, va entièrement soumettre le reste de l'Eglise à l'autorité de l'Etat. Donc, ce qui sort de la Révolution et de l'Empire, c'est l'inverse de la laïcité. Avant la Révolution l'Eglise vivait de ses propres moyens puisqu'elle percevait la dîme directement de la part des habitants. À partir de la Révolution française, l'Eglise vit de l'impôt, donc elle est sous le contrôle de l'autorité politique. C'est la fin de la laïcité. C'est le début de la soumission de l'Eglise à l'Etat. Cela durera jusqu'en 1905. Donc cela, c'est une contre-vérité énorme".
Révisons les Lumières 1 : http://www.dailymotion.com/video/x14z80s_revisons-les-lumieres-1_news
. La première logique totalitaire apparaît sous la "Révolution française" (Stéphane Courtois)
. Les mensonges de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
. Marion Sigaut - Comprendre les Lumières : aux sources de la prolétarisation du monde ouvrier