Libéralisme
‘’Victimes des préjugés d’un temps qui croit que la Providence est un rêve, que la religion n’est point la source immédiate de la justice et de la société chez les êtres moraux, les hommes du libéralisme ont toujours pensé, d’abord que la société existe d’elle-même, ensuite qu’elle a pour but d’imprimer le plus grand essor aux affaires, afin précisément de maintenir les consciences dans la paix ! Ces esprits si experts possèdent l’habileté qu’il faut pour donner par l’absurde l’enseignement dont avons besoin. Leurs industries montreront l’impossibilité de maintenir une nation en dehors de toute loi divine, elles mettront au jour l’extravagance qui consiste à choisir pour gouverner un peuple, non des hommes d’État, mais des hommes d’affaires. Cette présomption, qui a conduit à tous les athéismes, consiste à croire que l’homme est naturellement bon, et que, par suite, la société s’établit chez nous d’elle-même. C’est pourquoi il importe, disent les uns, d’écarter la religion, qui divise les hommes, et, disent les autres, d’amoindrir les gouvernements, qui les compriment. Leur science consiste à désavouer le passé, à jeter tout à terre pour fonder une société nouvelle, où tous les hommes naîtront parfaits et pourront se passer de Dieu.. […] Les premiers dans l’ordre de date se trouvent actuellement réduits à demander grâce à l’émeute, ou au socialisme qui triomphe ! […] Dieu veut sans doute mettre fin à tant de démence. On sent déjà que les faits qui se sont accomplis ont eu pour résultat d’humilier ce qu’on nommait si fièrement l’esprit moderne. […] Ne dis point, s’écriait Jérémie : Pourquoi ces maux sont-ils venus sur moi ? Car ta honte a été mise à nu à cause de tes iniquités. Parce que tu m’as oublié et que tu t’es confié au mensonge, dit le Seigneur, j’ai exposé ta nudité, et ton ignominie a paru.’’ (Jr 13,22-26) (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 79-81.)
‘’Le libéralisme, qu’il le comprenne ou qu’il l’ignore, est la source et forme l’essence de la Révolution. Il a voulu substituer la volonté de l’homme aux lois divines, à ce qu’il nomme par dérision : le droit divin. Une telle suppression de Dieu entraîne naturellement, dans l’ordre intellectuel, la souveraineté de la raison, dans l’ordre moral, la souveraineté de notre volonté, et dans l’ordre politique, la souveraineté de la foule. En religion, c’est le rationalisme avec ses conséquences, scepticisme, sensualisme et athéisme ; en politique, c’est la souveraineté du peuple avec ses résultats, césarisme, oligarchie et anarchie ; puis, en économie, c’est l’individualisme avec tous ses effets, concurrence, cupidité, monopole, luxe, appétits et misère. Survient ici la guerre sociale, née du conflit des divers éléments de la production que met en contact l’envie, surexcitée par la souveraineté de l’homme succédant à celle de Dieu.. En suscitant la guerre contre Dieu, le libéralisme l’alluma contre l’homme. Le libéralisme n’est pas une forme de gouvernement, mais la dissolution de tout gouvernement. […] Le mérite et l’imprévoyance, l’honnêteté et la bassesse arrivaient au même niveau ; du même coup, tous les hommes montaient au premier rang..’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 91.)
‘’Contrefaire le christianisme, prétendre en appliquer les dogmes à la politique tout en ouvrant le passage à l’orgueil, c’était, pour entraîner les hommes, arriver au comble de l’art. Le libéralisme eut achevé le travail du protestantisme. Ramenant partout l’homme à la place de Dieu, il aurait étendu le césarisme au reste de l’Europe. […] Ce sera évidemment à l’aide des idées libérales et du suffrage universel que l’antechrist un jour montera sur le trône du monde. Du reste, on ne lutte aujourd’hui que pour empêcher, ou du moins ajourner ce règne redouté..’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 94-95.)
‘’Il y a un côté vrai dans le libéralisme, qui est d’avoir la liberté en vue ; mais aussi un côté faux, qui est d’en appliquer les fruits, non au mérite acquis, mais à l’orgueil universalisé.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 99.)
‘’Le libéralisme […] Il pourrait être défini : Un système de politique conçu en dehors de toute donnée théologique et de toute notion tirée de la nature humaine. […] L’aspect de vérité dont se revêt le libéralisme, d’un côté lui attire les nouvelles recrues, de l’autre maintient la société dans l’impuissance de lutter contre l’erreur qui la menace d’un anéantissement complet. Puis, quand le mal a jeté de profondes racines, les libéraux, démontrant aux honnêtes gens l’impossibilité de vaincre la Révolution, déclarent qu’il n’y a rien de mieux à faire que de se replier prudemment. Après s’être emparé des masses par l’erreur, conquérir de la sorte les autres classes par la peur, c’est amener la société à la dernière capitulation. Ce qu’il y a de plus à redouter dans le libéralisme, c’est qu’il ignore entièrement de quel principe il est issu : la raison ne sait où l’atteindre. Il oublie la fausse donnée philosophique dont ses idées sont une conséquence. […] Il croit volontiers, sur la foi de Rousseau, que tout homme naît bon, depuis bientôt un siècle il ramène périodiquement nos crises révolutionnaires. La Révolution, qui a tant péroré sur l'homme, naît toute entière d'une erreur sur l'homme.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 100-101.)
‘’De là les formules de Rousseau, reçues avec avidité par le vulgaire : ‘l’homme est né libre, et partout il est dans les fers’ ; ‘l’homme est né bon, et la société le déprave’ ; ‘nous devons revenir à l’homme de la nature’, etc. De là, conséquemment, l’ardeur avec laquelle la Révolution se mit à détruire une société d’où, suivant elle, découlaient tous nos maux. La Révolution déclara que l’homme retrouverait la perfection et le bonheur en supprimant les prêtres et les rois. Tous les hommes seraient heureux et rentreraient dans leur perfection primitive en retournant à la nature, c’est-à-dire en abolissant l’autorité, les lois, surtout la religion, source de nos erreurs. Il fallait écarter tout ce qui nous vient de la civilisation pour retrouver l’homme de la nature, cet homme heureux et bon, né avec tous les droits. Enivré de cette pensée, le Libéralisme prit pour mission de la servir. […] Le libéralisme fut l’acheminement vers l’état de nature, la république en devait être la réalisation, et c’est pourquoi elle renverse tout. [...] [C]ette idée fournit une base aux désirs de l'orgueil : voilà pourquoi elle devait triompher !’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 101-102.)
''La thèse du libéralisme s'évanouit devant le mal. Par l'hypothèse d'un état de nature, il s'agissait de sortir du christianisme et de l'expérience : dès lors, les philosophes eurent pour eux tous les rêveurs. La Révolution commencera par l'utopie et s'achèvera dans le sang. Pourquoi ? Parce que de jour en jour ses fureurs s'amoncellent contre l'impossibilité. Et la Révolution trouvera éternellement devant elle l'impossibilité : car elle oublie un fait majeur, un fait répandu sur toute la terre, le fait théologique auquel on substitue l'État de nature, savoir, l'existence du mal, au sein de l'homme ! Rêveurs terribles, regardez l'homme : puisque vous ne voulez point lire les pages authentiques du Livre qui nous donne l'histoire des débuts de l'humanité ! Vous dites que les hommes sont frères, et, pour peu que vos lois relâchent le frein, les voilà qui se déchirent entre eux. Vous dites qu'ils veulent la justice, et vous les voyez presque tous iniques et sans pitié. Vous dites que par amour ils travailleront les uns pour les autres, et ils se montrent paresseux, vicieux, sans humanité, transfuges des lois de la famille. […] Le libéralisme et la Révolution devraient être déconcertés de ne point rencontrer l'homme qu'ils ont rêvé.. Ils cherchent à travers le temps et les lieux, et partout un fait les arrête : savoir, le MAL ! Le mal, qu'il faudrait expliquer ; le mal, dont il faut à l'instant même nous garantir ! Le Mal, voilà bien la grande question! Puisque vous sortez bons du sein de la nature, indiquez-nous l'origine du mal ; puis, dites-nous vos moyens d'y remédier. Le mal ! Tel est bien la difficulté. Puisque vous retirez les lois qui le compriment, puisque vous supprimez la Foi qui le guérit, et qu'enfin vous affaiblissez l'Autorité qui garantit les lois et protège la Foi, comment réduisez-vous le mal, qui partout apparaît avec l'homme, et qui, partout où on l'a laissé libre, a étouffé la civilisation ? C'est aujourd'hui qu'il faut répondre.. Pour entrer dans la politique, il faut nous dire d'où sort le mal ; puis expliquer pourquoi vous écartez le christianisme, qui vient à la fois l'expliquer et y appliquer le remède. On doit avoir une doctrine quand on s'adresse aux hommes, surtout quand on veut les conduire ! […] Soyons sincères : pourquoi pensiez-vous restreindre l'Autorité, donner la liberté aux peuples, associer les hommes, placer en eux la souveraineté, leur faire voter leurs lois, enfin mettre en commun leurs biens et abolir la religion? Uniquement parce que vous oubliez le mal ; parce que, contrairement au christianisme, vous pensiez que l'homme est né bon. Mais pourquoi, depuis quatre-vingts ans (depuis 1789. Ndlr.), la société, suspendue sur l'abîme, vient-elle toujours vous démentir ? Uniquement parce que l'homme est en proie au péché, parce qu'il est exposé à l'erreur, parce qu'il est né avec le mal originel dont les lumières de la Foi viennent vous rendre compte, avec ce mal contre lequel nous venons lutter, et dont nous porterons le germe jusque dans la dernière génération. Oui, sans la Chute, sans le mal, vos systèmes sont vrais, et la Révolution triomphe ! Mais aussi, avec le fait du mal, elle tombe écrasée sous le poids de l'absurde et de la malédiction soulevée par le sang qu'elle a fait couler.
''La thèse du libéralisme s'évanouit devant le fait de la société. Il y a une Chute, il y a le mal, il est au sein de l'homme. Ce mal le détourne du bien, immole sa liberté, affaiblit ou compromet ses droits, obscurcit sa raison et le retient presque partout dans le malheur. Il est urgent de ramener le bien dans l'homme, de lui rendre la vérité, de lui rappeler la justice, de lui faire reconquérir la liberté et toutes les prérogatives dont il a dépouillé lui-même sa nature.. Il y a dès lors un ordre moral, rendant à l'homme la vérité, le bien, la liberté perdue, lui rapportant la vie pendant que l'ordre social l'abrite dans la justice et dans la paix ! Il y a dès lors, également, un ordre temporel et une autorité du même genre, rendant à l'homme la justice et la paix, pendant que l'ordre spirituel s'efforce de le ramener librement à la lumière et de le rendre à l'équité. Aussi, chez les peuples chrétiens, vit-on s'établir un accord entre l'autorité spirituelle et l'autorité temporelle, produisant depuis dix-huit siècles les merveilles de la société.'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 104-107.)
''Sans doutes, ce ne sont pas les idées de 89 qui nous firent égorger, mais ce sont elles qui amenèrent 93. Certainement, ce ne sont pas les idées de 89 qui abattirent l'Autorité, la Foi, le respect, la famille, l'hérédité, les droits acquis, les mœurs, la loyauté, mais depuis qu'on les a proclamées on a vu tomber tous ces biens ! Pourquoi ? Parce qu'elles ouvraient la porte à l'orgueil, à l'envie et à la cupidité. La vérité (de la liberté) sur le visage et l'erreur dans le sein, elles ont fondé chez nous un Mensonge qui ne laissera rien debout. Car ce qu'il y a de plus funeste, c'est que l'erreur depuis ce jour nous arrive en portant des noms de vérités. De là vient la séduction, de là vient le triomphe du libéralisme.'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 131-132.)
‘’Le libéralisme’’ ‘’a conduit, en théorie comme en politique, à la négation successive de toutes les libertés.. L’expérience est là : partout il aboutit au despotisme et aux révolutions. En substituant l’homme à Dieu dans toute la série sociale, il détruit à la fois l’autorité, le droit, l’obéissance, trois choses qui ne se fonder que sur Dieu.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 234.)
‘’À la liberté politique, qui livre aux foules les droits des souverains’’, ‘’l’histoire et nos traditions françaises opposent […] la constitution de la province, c’est-à-dire les droits publics et privés, qui sont les droits des individus, des corporations, des ordres, des cités. À la liberté de conscience [Nous possédons, depuis la chute des Césars, la liberté de conscience vis-à-vis de l’État, c’est-à-dire la liberté d’adorer Dieu en esprit et en vérité. Mais le libéralisme veut… que l’État catholique proclame lui-même l’indifférence, c’est-à-dire qu’il déclare que toutes les religions sont dans la vérité, et que tous les hommes ont le droit de rester en proie à l’erreur. Une fois dans cette voie, le sens moral des populations est bientôt anéanti.], elles opposent la condescendance pour les personnes, la tolérance pour l’erreur existante, mais aussi la sauvegarde du bien, et la protection honorablement assurée de la vérité.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 236-236.)
‘’Le fait de la Chute (originelle) renverse le libéralisme. […] Notre destinée est liée à la thèse théologique. Car la thèse philosophique, basée sur l’excellence de l’état de nature, nous a conduits logiquement à la Révolution. Si la Chute n’a pas laissé le mal au sein de l’homme, que signifie l’autorité sur la terre. Et s’il est faux que cette terre cessant alors de produire d’elle-même ne nous cède ses fruits qu’en proportions de nos sueurs, s’il n’est point vrai que la puissance de produire soit obtenue et accumulée dans toute sol par notre travail, que signifie la propriété ? [...] S’il faut combattre désormais le libéralisme, ce n'est point certes pour en arriver au bon plaisir, mais pour recouvrer la liberté, compromise radicalement par le libéralisme.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 236-238.)
‘’Libéralisme, ruine des libertés. L’homme est tombé, et c’est parce qu’il fut relevé que la civilisation est possible. Seulement, tous les hommes ne se relèvent pas à la fois ; de là l’inégalité des vertus et des mérites ; de là les aristocraties. Ceux qui sont les premiers dans la justice et dans la vérité, ceux qui sont les meilleurs, présentent la lumière ou rendent la justice aux autres. Si leur valeur décroît, la Société s’abaisse. Quand on croit que les immunités ou les pouvoirs doivent être les mêmes pour les bons et pour les méchants, on ignore les premiers mots de l’ordre social. Le libéralisme imagine qu’en obtenant d’emblée tous les droits politiques, l’homme obtiendrait sans peine les autres ; et il est arrivé le contraire. L’orgueil s’est universalisé, et tous les droits issus d’une longue série de vertus ont manque à la fois à la Société. D'ailleurs avec ces prétendus droits politiques, on aboutit à une représentation parlementaire identique pour tout le monde, dès lors à une centralisation qui n’est que l’extinction des droits publics et privés [droit à être maître chez soi, dans son champ, dans son ordre, être libre en sa foi, dans l’éducation que l’on transmet à ses enfants. Cf. p. 241], la chute de la province, l’anéantissement de nos autonomies : c’est une sorte de pulvérisation nationale. Chose cruelle ! C’est quand les hommes ont perdu leurs droits, qu’ils demandent ces prétendus droits politiques qui bannissent à jamais les autres. Une représentation générale et parlementaire fait de toute la nation comme une seule pâte : elle la ramène à une sorte d’identité de substance, où toute personnalité disparaît. […] Cette substitution des droits politiques aux droits publics est une introduction au despotisme.'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 239.)
''[…] Les hommes étant réduits au même dénominateur, restent soumis à la même opération : c’est pourquoi, […] les partis seuls triomphent tour à tour. Il n’y a plus qu’une situation, qu’un même droit pour tous. Non pas un droit dont on jouisse, mais un droit qui se représente ! Pour le père de famille, pour l’homme à ses affaires, en un mot, pour la nation, tout se borne à élire ! Ainsi, le libéralisme constate … que plus il fait de progrès, et plus le despotisme augmente... [L]e triomphe de l’un est en raison directe du triomphe de l’autre.. Par le régime des droits politiques, on imprima l’uniformité au pays, et par le despotisme on la consomme. Ces droits sont devenus la tombe de nos individualités.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 240.)
"C'est la liberté qui est ancienne et le despotisme qui est nouveau. Le libéralisme, ramenant tout au parlementarisme, est … le grand obstacle aux libertés réelles, aux libertés sacrées de la propriété, de la famille, de la commune, de la province et de l’Église, qui toutes ont passé dans les mains de l’État moderne aux applaudissements du libéralisme. Partout ce dernier favorise les empiétements du pouvoir sur l’autorité paternelle, sur la propriété, l’hérédité, la municipalité et l’Église .’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 242.)
Libéraux
''On avait beau changer de lieux et d'interlocuteurs, partout les libéraux se ressemblaient, au point que chez eux les idées, la conduite et le caractère paraissaient sortir d'un seul moule. Hélas ! C'était celui d'une nullité d'idées et de caractère portée par l'ambition. Partout on les trouvait combattant le Pouvoir, les lois, la religion, même la société quand ils étaient hors des fonctions publiques ; partout célébrant les lois, exaltant un Pouvoir qui, suivant eux, sauvait la patrie et régénérait la France, dès qu'ils arrivaient aux emplois.. Ne les a-t-on pas vus à leurs débuts, farouches envers les grands, mépriser la naissance, pousser des cris contre les dignités, contre l'hérédité des titres, contre les inégalités, contre les supériorités ; puis, dès que la fortune leur arrivait par l'industrie ou par l'agiotage, monter leurs équipages, porter des armoiries, tenir bas leur chapeau autour de la noblesse de manière à la coudoyer ; et, malgré leur cupidité dominante, rechercher pour leurs jeunes filles des hommes titrés, ces derniers fussent-ils sans fortune ? Ils purent même, en fait de titres, se contenter de l'apparence, tant ils étaient préoccupés des tenir, ne fût-ce que par un fil, aux honneurs ! Il n'y a en cela aucun mal ; mais alors il ne faudrait pas condamner la noblesse, soulever des révolutions contre elle ou la prohiber par des lois. En même temps que les profits, on voyait les ameublements fastueux, peu après les châteaux, les parcs, les concierges, les pages, comme à la Cour ou comme dans les grandes maisons de France. En ont-ils fait briller le patriotisme ou le désintéressement ? En ont-ils laissé voir le vieil honneur, la noble charité, le génie, les vertus, l'héroïsme ? Qu'ils le comprennent ou qu'ils l'ignorent, ces hommes condamnaient la grandeur parce qu'ils n'avaient pas de grandeur, les distinctions parce qu'ils étaient sans distinction ; ils réclamaient l'égalité parce qu'ils étaient petits, puis écrasaient le peuple de leur morgue aussitôt qu'ils se croyaient grands.'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 119-120.)
''(Les libéraux) N'est-ce pas eux qui ont perdu l'éducation, ébranlé la famille en ruinant le respect, puis en vulgarisant le luxe, sotte arrogance de l'argent ? N'ont-ils pas appauvri la France d'hommes supérieurs en refusant l'admiration à la vertu et la sympathie à tout ce qui est élevé ? A force de pratiquer au sein de leur cupidité l'aversion de ce qui est éminent, ils ont communiqué à la population française un mépris pour la distinction, pour la supériorité personnelle, que nos missionnaires déclarent n'avoir point rencontré chez les infidèles. Si l'homme qui se distingue par le culte des nobles sentiments et des grandes idées, loin de rencontrer la faveur et l'amitié chez ses semblables, ne soulève que l'antipathie, nous verrons les populations de France s'affaisser pour jamais dans le médiocre. Et qui ne sait à quel point la seconde génération libérale est inférieure à la première ?'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 121.)
''Les classes libérales aspirent, aujourd'hui comme alors (en 1799), à une sorte d'impossibilité qui serait un état social sans principe avoué, approuvant à la fois les négations et les affirmations, maintenant sur le même pied ce qui est social et anti-social !'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 131.)
Liberté(s)
"Ce qu'il y a d'affreux c'est que le Français s'habitue petit à petit à n'être plus libre. Cela se fait tout doucement. Peut-être faudra-t-il qu'il perde la liberté complètement pour en retrouver le sens par le sacrifice & la mort." (Georges Bernanos, Français, si vous saviez..., 1961)
"Les hommes n'étant pas dotés des mêmes capacités, s'ils sont libres ils ne seront pas égaux, et s'ils sont égaux c'est qu'ils ne sont pas libres." (Alexandre Soljenitsyne)
"L’on verra ce que peut devenir le monde lorsque Dieu n’existant plus pour la société, où son nom ne serait pas connu, l’homme se trouvera seul, en tête à tête avec l’homme." (Louis de Bonald)
"C'est la liberté qui est ancienne et le despotisme qui est nouveau. Le libéralisme, ramenant tout au parlementarisme, est … le grand obstacle aux libertés réelles, aux libertés sacrées de la propriété, de la famille, de la commune, de la province et de l’Église, qui toutes ont passé dans les mains de l’État moderne aux applaudissements du libéralisme. Partout ce dernier favorise les empiétements du pouvoir sur l’autorité paternelle, sur la propriété, l’hérédité, la municipalité et l’Église .’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 242.)
"La liberté ! […] Pas un n'a su la définir. Comme leurs plus grands types, les Bonapartes, ils étaient des escamoteurs de gloire ou des escrocs de popularité." (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 116.)
"Il n'y a de liberté ni en dehors de la vérité ni contre elle" (Jean-Paul II, Encyclique Veritatis Splendor, sur quelques questions fondamentales de l'enseignement moral de l'Église, § 96, 1993)
"Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres" (Jésus-Christ, Jn 8, 31-32)
"Ce qui ne répond pas à la vérité et à la loi morale n'a objectivement aucun droit à l'existence, ni à la propagande, ni à l'action" (Pie XII, Allocution Ci riese du 6 décembre 1953.)
"La liberté pour la liberté, c'est le miroir aux alouettes. L'illusion de la liberté dans le mal, rien sans doute ne la montre mieux que Les Possédés de Dostoïevski." (Abbé de Tanouarn)
Liberté de penser
''L'orgueil prenant le nom de liberté, a inondé le monde.'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, avant-propos, p. 11.)
"La liberté n'est pas un « droit ». Elle ne s'octroie pas. La Liberté est un état qui se conquiert. Aussi, la « recherche de l'autonomie humaine » n'est pas une invention de la pseudo-« Renaissance », elle date de bien avant, des Grecs, tout comme des scholastiques médiévaux. Ce qui est nouveau, avec la modernité, justement, c'est que cette « autonomie humaine » est désormais détachée de toute puissance transcendante, elle n'est plus cette « liberté au service d'une liberté plus grande », elle est désormais autocentrée et devient dès lors une niche pour tous les nihilismes idéologiques qui travestiront Dieu, sous toutes les formes possibles." Maurice Dantec in Le Point, no. 1790 Idées, jeudi, 4 janvier 2007, p. 76, Polémique, Dantec en croisade contre l'Occident maso, élisabeth Lévy
"[L]a liberté de penser et de publier ses pensées, soustraite à toute règle, n'est pas de soi un bien dont la société ait à se féliciter; mais c'est plutôt la source et l'origine de beaucoup de maux. La liberté, cet élément de perfection pour l'homme, doit s'appliquer à ce qui est vrai et à ce qui est bon." Léon XIII, Immortale Dei, 1888
"Il n'y a pas d'espoir pour ces sociétés qui abandonnent le culte austère de la vérité pour l'idolâtrie de l'esprit. Derrière les sophismes viennent les révolutions, et derrière les révolutions les bourreaux". Donoso Cortès, Essai sur le catholicisme, etc., p. 8 et 9 cité in Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 427.
Un prétexte au service de la Secte : "Voyez ce que la secte fait elle-même pour empêcher la vérité de désiller les yeux du peuple. Par-tout où les adeptes règnent, demandez ce que c'est aujourd'hui que cette liberté de penser, de parler & d'écrire." Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, P. Fauche Libraire, Hambourg 1799, t. V, p. 289-291.
Loi morale
"La loi morale vient de Dieu et trouve toujours en lui sa source." (Jean-Paul II, Encyclique Veritatis splendor, 1993, § 40)
Loi naturelle
"La loi naturelle n'est autre chose que la loi éternelle, gravée chez les êtres doués de raison et les inclinant vers l'acte et la fin qui leur conviennent, et celle-ci n'est elle-même que la raison éternelle du Dieu créateur et modérateur du monde... Supposons donc une prescription d'un pouvoir quelconque qui serait en désaccord avec les principes de la droite raison et avec les intérêts du bien public ; elle n'aurait aucune force de loi, parce que ce ne serait pas une règle de justice et qu'elle écarterait les hommes du bien pour lequel la société a été formée." (Léon XIII, Encyclique Libertas, 1888)
"Il n'existe qu'une seule raison valable de refuser l'obéissance ; c'est le cas d'un précepte manifestement contraire au droit naturel ou divin, car là où il s'agirait d'enfreindre soit la loi naturelle, soit la volonté de Dieu, le commandement et l'exécution seraient également criminels." (Léon XIII, Encyclique Diuturnum, 1881).
Louis XIV
Lumière
Médiocrité
''Du scepticisme uni à la cupidité est sortie une race qui jusqu'alors n'avait pas été signalée, celle de l'homme médiocre, ou de l'homme content de lui. [...] Comme le Créateur cherche à nous élever, et que l'homme médiocre toujours se baisse pour en finir avec tous ces appels, il n'y a rien à lui comparer dans la nature. Il s'est formé une âme qui fait horreur et honte à Dieu, car Dieu a formé l'homme pour grandir et s'élever aux choses éternelles. De cette race est né le mal de notre époque, l'indifférence : cette mort vivante que les grands esprits du commencement de ce siècle s'étonnèrent de rencontrer chez un si grand nombre.'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 125-126.)
‘’Une raison de croire que nous ne sommes pas délaissés par la Miséricorde, ce sont nos châtiments ; ce sont aussi les avertissements qui les ont précédés’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873.)
"En elle même la miséricorde est la plus grande des vertus, car il lui appartient de donner aux autres, et, qui plus est, de soulager leur indigence : ce qui est éminemment le fait d'un être supérieur. Aussi se montrer miséricordieux est-il regardé comme le propre de Dieu, et c'est par là surtout que se manifeste sa toute-puissance." (S. T. IIae 30 a4 c)
Mœurs
‘’De ces croyances une fois reconnues on voit découler les mœurs, ouis des mœurs découler les lous et toutes les institutions. En sorte que de l’unité de croyance dérive l’unité de mœurs, et de cette unité de mœurs dérive l’unité des lois, l’unité des besoins, l’unité de la langue, puis l’unité de territoire, en un mot la nationalité. […] Par là même, quand l’autorité des croyances divines, qui forme le lien des esprits, s’affaiblit cher un peuple, autrement dit quand se dissout la société spirituelle, le corps politique périt en peu de temps. Ce sont des lois toutes mathématiques.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 40-41.)
‘’Nos principes modernes sont une absence de tout principe et un voile tiré sur le vide qui s’est fait au sein de la pensée et de la conscience.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873.)
Monarchie
Mosquée de Paris
“Toute cette couleur dûment reconnue, il n’est pas moins vrai que nous sommes probablement en train de faire une grosse sottise. Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon. Il n’y a peut-être pas de réveil de l’Islam, auquel cas tout ce que je dis ne tient pas et tout ce que l’on fait se trouve aussi être la plus vaine des choses. Mais, s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on en puisse douter, un trophée de cette foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où enseignèrent tous les plus grands docteurs de la chrétienté anti-islamique représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir. On pouvait accorder à l’Islam, chez lui, toutes les garanties et tous les respects. Bonaparte pouvait se déchausser dans la mosquée, et le maréchal Lyautey user des plus éloquentes figures pour affirmer la fraternité de tous les croyants : c’étaient choses lointaines, affaires d’Afrique ou d’Asie. Mais en France, chez les Protecteurs et chez les Vainqueurs, du simple point de vue politique, la construction officielle de la mosquée et surtout son inauguration en grande pompe républicaine, exprime quelque chose qui ressemble à une pénétration de notre pays et à sa prise de possession par nos sujets ou nos protégés. Ceux-ci la tiendront immanquablement pour un obscur aveu de faiblesse. Quelqu’un me disait hier : — Qui colonise désormais ? Qui est colonisé ? Eux ou nous ? ”
Charles Maurras, L’Action française, du 13 juillet 1926.
Nationalisme intégral
"Il m'est souvent arrivé de montrer que la monarchie française était le nationalisme intégral" (Charles Maurras, L'Ordre et le désordre, Les idées positives et la Révolution, Les Îles d'Or Editions Self, Paris 1948, p. 24).
"[L]a condition générale de tout ce qu'il y a de nécessaire et de légitime... : liberté religieuse, paix sociale, organisation ouvrière, affermissement et réorganisation de l'Etat et de l'Armée, des affaires extérieures et intérieures, de l'économie générale: au sens mathématique, le nationalisme intégral. ... "[L]e retour à un pouvoir personnel, assez libre au dehors, assez indépendant à l'intérieur, assez tendu et défendu devant l'avenir pour être cohérent, pour durer et savoir se tenir au-dessus des compétitions auxquelles son hérédité opposait le plus fort de tous les barrages légaux. La logique et la Pratique nous traînaient également à la monarchie... Avec ce gardien et sa succession de mâle en mâle par ordre de primogéniture, qui transmet son dépôt automatiquement, le présent et l'avenir sont liés, donc sauvegardés. L'histoire des premiers capétiens eût suffi à montrer comment le royaume de France se constituait et s'arrondissait, de père en fils, alors que l'Europe se débattait dans les compétitions du règne électif. Notre nationalisme en recevait un degré de pertinence, une force d'expansion et de percussion qui faisaient notre voix plus haute, nos coups plus assurés" (Charles Maurras, La Contre-Révolution spontanée, H. Lardanchet, Lyon 1943, p. 146).
"Quand le règne était électif ou agité de prétentions électorales et parlementaires, qu'arrivait-il? Et lorsque, à cette élection, était, substituée l'hérédité, que donnait, que valait la substitution? Qu'en recevait le royaume?... L'effet de l'élection était d'affaiblir ou de détruire l'autorité: elle déchirait et ouvrait le royaume. L'effet de l'hérédité était d'établir une tranquilité, un ordre, une durée, ce qui permettait les accroissements. Cela s'est vu de Hugues Capet à Philippe Auguste, à Saint-Louis, à Philippe le Bel: les bons fruits de ces règnes en font conjecturer le bon principe initial" (Charles Maurras, La Dentelle du rempart, Choix de pages civiques en prose et en vers (1886-1936), Préface de Bernard Grasset, Editions Bernard Grasset, Mayenne 1937, p. 73).
"Un pays vraiment autonome, vraiment indépendant [on dira aujourd'hui souverain et indépendant des lobbies], et donc dans le vrai sens du mot, une nationalité complète, suppose donc le gouverment d'une royauté: le prince héréditaire, le roi qui ne dépend pas de sa popularité du moment" (Charles Maurras, La Dentelle du rempart, Choix de pages civiques en prose et en vers (1886-1936), Préface de Bernard Grasset, Editions Bernard Grasset, Mayenne 1937, p. 104). Le roi héréditaire, non soumis aux dictats de l'opinion, au règne de l'argent, n'a pas à tenir l'oligarchie en haleine, ni "allécher l'ouvrier, éblouir le bourgeois, l'employé, la grisette" (ibid., p. 103).
"Un chef d'Etat doit être libre. Il n'est point libre, il dépend du peuple s'il est élu par le peuple. Il dépend du Parlement s'il est l'élu du Parlement et des oligarchies. Il travaille donc nécessairement à flatter, à séduire, à gagner ceux dont il dépend. Pour être réélu, il recherche la popularité immédiate plus que le bien de la nation. La presse, l'opinion, l'argent, l'administration sont ses maîtres. Il est toujours induit à trahir pour eux l'intérêt national" (, , Préface de Bernard Grasset, Editions Bernard Grasset, Mayenne 1937, p. 121).
Nationalité
‘’De ces croyances une fois reconnues on voit découler les mœurs, ouis des mœurs découler les lous et toutes les institutions. En sorte que de l’unité de croyance dérive l’unité de mœurs, et de cette unité de mœurs dérive l’unité des lois, l’unité des besoins, l’unité de la langue, puis l’unité de territoire, en un mot la nationalité..’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 40.)
Noblesse
"La noblesse d'âme aussi bien que la lucidité de l'intelligence consiste à sentir ce qu'on a reçu et à honorer ceux dont on le reçoit" (Charles Maurras, Devant l'Allemagne éternelle, Gaulois, Germains, Latins, Chronique d'une résistance, Editions de l'Etoile, Paris 1937, p. 3).
Orgueil
‘’Le plus ancien livre du monde dit que l’orgueil est le principe de la ruine, que l’humiliation suivra la suffisance, et que celui qui s’enfle dans son cœur prend le chemin de l’infortune et de la confusion. Cette vérité acquiert une évidence redoutable lorsqu’il s’agit d’un peuple dont les pensées s’élèvent contre Dieu.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 9.)
Pape
"Même si le Pape était Satan incarné, nous ne devrions pas lever la tête contre lui." (Ste Catherine de Sienne, dans Bx Raymond de Capoue, Vie de Sainte Catherine de Sienne, p. 221 ou St. Catherine of Siena, SCS, p. 201-202, p. 222, quoted in Apostolic Digest, by Michael Malone, Book 5: “The Book of Obedience”, Chapter 1: “There is No Salvation Without Personal Submission to the Pope”).
Paix
"Immuable en ton dessein, tu préserves la paix, la paix de qui s’appuie sur toi.
Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel." (Is 26,3-4)
Partis
"La France est déchirée parce que ceux qui la gouvernent ne sont pas hommes d'Etat, mais hommes de parti. Honnêtes, ils songent seulement au bien d'un parti; malhonnêtes, à remplir leurs poches. Les uns et les autres sont les ennemis de la France. La France n'est pas un parti" (Charles Maurras, La Dentelle du rempart, Choix de pages civiques en prose et en vers (1886-1936), Préface de Bernard Grasset, Editions Bernard Grasset, Mayenne 1937, p. 120)
"Les partis doivent disparaître. personne n'est jamais né membre d'un parti politique; par contre, nous sommes nés membres d'une famille; nous sommes tous voisins dans une municipalité; nous peinons tous dans l'exercice d'un travail. Or, si ce sont là nos unités naturelles, si la famille, la municipalité et la corporation sont les cadres dans lesquels nous vivons, pourquoi aurions-nous besoin de l'instrument intermédiare et pernicieux des partis qui, pour nous unir en des groupements artificiels, commencent par nous désunir dans nos réalités authentiques ?" (José Antonio Primo de Rivera in Jacques Ploncard d'Assac, Doctrines du nationalisme, Edition du Fuseau, Meaux 1965, p. 165).
Patience
‘’La patience vous est nécessaire, afin que faisant la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis.’’ (He 10) (Saint Onésime, martyr)
Patrie
"La Patrie, ce fut à l’origine le territoire de la famille, la terre du père. Le mot s’étendit à la seigneurie, et au royaume entier, le Roi étant le Père du peuple. L’ensemble des territoires sur lesquels s’exerçait l’autorité du Roi s’appelait donc ‘Patrie’" (Frantz Bunck-Brentano, L’ancienne France, le Roi, in Marquis de la Franquerie, La mission divine de la France, ESR, p 96.) "Cette famille est aimée et respectée comme la première du pays. Elle personnifie ses traditions et ses gloires. Sa prospérité et celle du pays n’en font qu’une. Elle porte en elle les espérances de l’avenir. Tous le savent et vivent en paix. (Mgr Delassus, L’esprit familial, dans la famille, dans la cité, dans l’État, p. 31, in Marquis de la Franquerie, La mission divine de la France, ESR, p 96).
"Notre patrie à nous, c'est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé avant nous. Notre patrie, c'est notre Foi, notre terre, notre Roi... Mais leur patrie à eux, qu'est-ce que c'est ? Vous le comprenez, vous?... Ils l'ont dans le cerveau; nous l'avons sous les pieds. Il est vieux comme le diable, le monde qu'ils disent nouveau et qu'ils veulent fonder dans l'absence de Dieu... On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur.. Au jour de son procès, Charette le répétera à ses juges qui demandaient une explication: "Pour mon Dieu, mon Roi et ma Patrie " (Texte de François Athanase de Charette de la Contrie, extrait du livre de Michel de Saint Pierre, Monsieur de Charette, Chevalier du Roi, La table Ronde 1977)
Pauvres
''Le ministère royal est tout spécialement de gouverner et de diriger le peuple de Dieu avec équité et justice, et de s’appliquer à lui procurer la paix et la concorde. En effet, le roi doit en premier lieu être le défenseur des églises et des serviteurs de Dieu, des veuves, des orphelins et de tous les autres pauvres, et aussi de tous les indigents.
En effet, la terreur qu’il inspire et son zèle doivent s’exercer, dans la mesure du possible, de la manière suivante : en sorte d’abord qu’aucune injustice ne se commette ; ensuite, si néanmoins cela arrive, il ne doit en aucune façon la laisser subsister ni laisser à quiconque l’espoir de se cacher ou l’audace de mal agir C’est pourquoi il a été placé sur le trône du gouvernement pour administrer des jugements équitables, pour y pourvoir par lui-même et s’informer avec soin, afin que nul ne s’écarte de la vérité et de la justice au cours du jugement. Il doit savoir aussi que la cause à laquelle il prête son concours conformément au ministère qui lui a été confié n’émane pas des hommes, mais de Dieu, à qui il aura des comptes à rendre au jour redoutable du jugement pour le ministère qu’il a reçu. Et c’est pourquoi il convient que lui, qui est le juge des juges, introduise à son audience la cause des pauvres et s’informe avec diligence, afin qu’il n’advienne pas que ceux qu’il a établis et qui doivent s’occuper du peuple à sa place permettent, par injustice ou négligence, que les pauvres soient victimes d’oppressions.'' (Jonas d'Orléans, Le Métier de roi, De institutione regia, Alain Dubreucq, éd. du Cerf, 1995, p. 199-201.)
Pénitence
A ses disciples qui l'interrogeaient au sujet d'une catastrophe survenue à Jérusalem : la tour de Siloë s'était écrasée sur la foule, Jésus répond : "Ces dix-huit sur lesquels est tombée la tour de Siloë et qu'elle a tués, croyez-vous qu'ils aient été plus coupables que les autres hommes qui habitent Jérusalem ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne faites pas pénitence, VOUS PERIREZ TOUS DE LA MEME MANIERE." (Lc 13, 4-5).
Pensée
‘’La pensée est, chez nous, en proie à la même impulsion : elle fuit ce qui est élevé. Le vrai lui fait ombrage, le beau, le bien la mortifient. Elle affecte à son tour de mépriser ce qui est au-dessus d’elle. C’est de la sorte qu’on a fini par bannir la philosophie. Partout ailleurs la pensée chercher à s’élever ; chez nous, elle mettait son mérite à déchoir. La présomption était si grande et l’altération si profonde, qu’on ne voulait plus apporter de sérieux à rien.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 16.)
Petits
"Dieu n'a fait des grands que pour protéger des petits." (Bossuet)
Politique
"La politique est la première des charités car elle vise au bien du plus grand nombre." (Pie XI)
"Les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la "politique", à savoir à l'action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun" (Jean-Paul II, Christifideles Laici, n. 42).
Politique "du moindre mal"
"La politique du moindre mal n'a jamais abouti qu'à conforter les acquis de la Révolution" (Gérard Saclier de la Bâtie, cité in La Gazette royale, octobre - novembre - décembre 2006, n° 109, p. 4)
Principes
"Sachons que l’abandon des principes est la vraie cause de nos désastres» (Henri V Comte de Chambord)
"Je ne suis pas un candidat à la royauté, mais un principe de gouvernement. Si la France veut le gouvernement que je représente et qui est le seul que je lui puisse donner, alors je suis à sa disposition" (Henri V, Comte de Chambord cité dans Le Temps du 29 août 1872.)
"Le césarisme et l'anarchie nous menacent encore, parce que l'on cherche dans des questions de personnes le salut du pays, au lieu de la chercher dans les principes." (Le Comte de Chambord, dans son manifeste du 25 janvier 1872.)
"II est impossible de discuter avec quelqu'un qui nie les principes" (adage scolastique)
Privilèges
''Eloigner Dieu pour glorifier l'homme, écarter la Religion des postes d'où elle défendait la société, mépriser toute hérédité, annuler le mérite, confondre absolument toutes les classes, dérober au clergé l'opinion et la confiance des peuples, enfin ravir aux anciens titulaires et les emplois et les honneurs, tel est l'œuvre du Libéralisme. […] [Toutefois] Tout en privant fort haut les intérêts du peuple, le Libéralisme a trouvé l'art de ne point mépriser les siens. Il a bien voulu consentir à porter les honneurs et les charges ,qu'il avait jusque-là regardés chez les autres comme des privilèges iniques, blessant l'égalité. En fin de compte, jamais aucune affaire n'a présenté d'aussi brillants produits que celle du Libéralisme. Être à la fois, comme on l'a dit plus haut, la plus grande illusion et la meilleure des spéculations, c'est tout avoir pour réussir parmi les hommes.'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 114-115.)
Profit
"Le profit [...] sous une forme intelligente, sous un aspect légal, c'est une anthropophagie". (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité).
Raison
"Vous qui séparez la raison et la religion, sachez que vous détruisez l'une et l'autre. La religion est la santé de la raison ; la raison est la force de la religion. La religion sans la raison devient de la superstition. La raison sans la religion devient de l'incrédulité." (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, L'Unité spirituelle).
Rassemblement
"Que chacun soit bien convaincu que l'aîné des Capétiens, fidèle à la tradition millénaire de sa famille, n'est pas là pour diviser mais pour unir et rassembler" (Alphonse duc d'Anjou et de Cadix, dans une allocution prononcée à Pau, le 29 mars 1987)
"La vieille maison que je représente a construit l'unité de la France, roi après roi, une France à l'aise dans ses frontières naturelles comme nul autre des pays voisins » (Alphonse Duc d'Anjou et de Cadix, dans une interview à La Voix du Nord en date des 23 et 24 octobre 1983.)
Réaction
''Le libéralisme s'indigne contre la réaction ! Il ne faut donc pas réagir contre la ruine et le malheur ?'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 114.)
République
"La république... notre royaume de france." Charles Péguy
"La République en France est le règne de l'étranger. L'esprit républicain désorganise la défense nationale et favorise les influences religieuses directement hostiles au catholicisme traditionnel. Il faut rendre à la France un régime qui soit français." (Charles Maurras, La Contre-Révolution spontanée, H. Lardanchet, Lyon 1943, p. 67).
"Fondée sur des chimères et soutenue par l'imposture, elle [la république] conduit les peuples à leur perte et l'humanité à sa fin." (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Restauration française).
"[S]ous le nom de souveraineté nationale, on aura le régime de l'Anonymat, de l'Irresponsabilité, de l'Election, de l'Argent et de l'Etranger" (Charles Maurras, L'Ordre et le désordre, Les idées positives et la Révolution, Les Îles d'Or Editions Self, Paris 1948, p. 52).
"Il faut choisir entre la tradition de la vie et la tradition de la mort. L'attachement aux principes de la Révolution fait la garantie la plus forte de notre émiettement; mais, cet émiettement individualiste fait, à son tour, le meilleur gage de la domination de l'étranger sur nos fils et nos petits-fils" (Charles Maurras, L'Ordre et le désordre, Les idées positives et la Révolution, Les Îles d'Or Editions Self, Paris 1948, p. 44)."Je ne suis pas d'accord avec la Constitution de 1958, qui, à l'instigation de Pierre Pfimlin, maire de Mulhouse, avait fait de la surenchère par rapport à celle de la IVème République : « La France est une République laïque (...) Elle respecte toutes les croyances » est-il indiqué. Mais la République n'a pas à respecter toutes les croyances, même si elle doit respecter tous les croyants." (Emile Poulat - Propos recueillis par l’abbé G. de Tanoüarn, Nouvelle revue Certitudes - avril-mai-juin 2003 - n°14)
Restauration
''On ne peut espérer une restauration nationale que d'une restauration morale, et une restauration morale que d'une restauration chrétienne.'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 124.)
Révolution française
"Dans cette Révolution Française, tout, jusqu’à ses forfaits les plus épouvantables, tout a été prévu, médité, combiné, résolu, statué ; tout a été l’effet de la plus profonde scélératesse. » (Abbé Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, 1797)
"Allons chercher l'ennemi: si je recule, tuez-moi; si j'avance, suivez-moi; si je meurs, vengez-moi". Henri de La Rochejaquelein (1772-1794), vingt ans, aux paysans vendéens qui vinrent le supplier de se mettre à leur tête pour combattre l'hydre révolutionnaire.
Henri de La Rochejaquelein. Ce sous-lieutenant de cavalerie issu d'une famille de haute noblesse s'était retiré en sa terre de Clisson après la chute de la royauté (10 août 1792). L'insurrection vendéenne allait l'entraîner dans des aventures aussi héroïques que brèves.
"Les premiers quotidiens idéologiques de propagande et de masse sont ceux de la Révolution française" (Vittorio Messori, La Vérité a un nom et un visage, éditions MaME, 1997).
"L'idée de la Révolution..., était profondément cosmopolite." (Charles Maurras, L'Ordre et le désordre, Les idées positives et la Révolution, Les Îles d'Or Editions Self, Paris 1948, p. 50).
"La Révolution a si bien compris, Monsieur, l'impossibilité d'atteindre le but de désorganisation universelle qu'elle poursuit depuis bientôt un siècle, tant que la famille chrétienne, avec son esprit, ses traditions, ses liens, ses modèles et ses règles, lui opposerait le rempart de sa constitution vieille comme le monde, qu'elle n'a cessé de porter à la famille ses plus formidables coups. C'est au cœur même de ce foyer sacré, chef d'œuvre sorti des mains de Dieu, que son infatigable persévérance cherche à faire pénétrer, sous toutes les formes et à tous les degrés, des semences de révolte, de division et de haine. L'autorité paternelle est, pour la Révolution, l'obstacle qu'il faut renverser à tout prix : symbole de l'autorité souveraine dans la société qui n'est elle-même, à vrai dire, qu'une agrégation de familles, il s'agit par tous les moyens possibles de l'amoindrir, de la déconsidérer, de l'abaisser. Avec des fils irrespectueux et des frères ennemis, la tyrannie révolutionnaire peut compter sur des citoyens façonnés pour la servitude, auxiliaires naturels de ses combinaisons et de ses plans." (Henri V, Comte de Chambord, dans sa lettre du 12 juillet 1877, adressée à Ch. de Ribbe, auteur de La vie domestique.)
"La Révolution 'française' a commencé par la déclaration des droits de l'homme : elle ne finira que par la déclaration des droits de Dieu." (Louis de Bonald, Législation primitive)
"La révolution française (...) est satanique dans son essence." (Joseph De Maistre, Du Pape, 1820)
"La France sans Roi L'Etat sans Dieu ! N'est-ce pas, en effet, le mal social particulier à notre temps ! N'est-ce pas la vraie cause de nos malheurs, l'explication de tant d'évènements inexplicables, l'aberration la plus incompréhensible dans laquelle puisse tomber une nation chrétienne au nom du progrès ! (...) L'irréligion d'Etat ne profite qu'à l'irréligion générale, qu'à la ruine de toute religion et de toute société. Pour tout dire d'un seul mot : l'émancipation progressive de l'Europe de la tutelle du catholicisme, sa sortie de l'ordre divin et la substitution, en toutes choses, de la souveraineté de l'homme à la souveraineté de Dieu : voilà le caractère distinctif de l'époque moderne ; voilà ce que nous appelons la Révolution ; voilà le mal !" (Mgr Gaume, La Révolution, Gaume Frères, Paris 1856, Vol. 1, p. 7)
"Et qu'est-ce, d'ailleurs, que [...] la Révolution, sinon le droit de l'homme affranchi du contrôle de Dieu ? Et qu'est-ce qu'un tel droit, sinon le retour à la barbarie ? (...) La Révolution est la dernière barbarie." (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, L'infaillibilité, Paris 1861, Nouvelles Éditions Latines, 1956, p. 29-31.)
‘’La Révolution échoue dans toutes ses tentatives, dans toutes ses promesses, et jusque dans ses généreux désirs. Elle a jeté les âmes dans l’erreur, les nations dans l’anarchie, les ouvriers dans la misère, la France dans l’angoisse et les familles dans le malheur. […] En voyant la nature de nos malheurs, la Révolution doit se sentir elle-même profondément atteinte dans ses plus chères illusions. La barbarie a reparu parmi les hommes...’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 1.)
‘’Les hommes se sont aimés eux-mêmes ; et leur orgueil, joint à l’envie et aux dérèglements, a établi le règne de la Révolution. Mais l’homme succombe sous le joug de l’homme. En péchant contre le Créateur, il a péché contre lui-même, il a perdu ses droits, son repos, son bonheur ; tout un peuple a perdu sa gloire.’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 9.)
‘’La révolution porte en elle la foule des gens égarés par l’envie, mais surtout la multitude des honnêtes gens systématiquement idolâtres d’eux-mêmes, dont la sagesse consiste à croire qu’ils ont été créés pour vivre de leur moi. Ils pensent que l’Éternité les envoie en ce monde uniquement pour faire leur fortune, dormir dans le bien-être et se mettre à l’abri de la pensée importune de Dieu. Il semble que toute la nature leur est due. Pour eux l’existence est un don qui ne demande aucun remerciement.. La merveille de la vie, et celle plus grande encore de l’Être infini qu’elle annonce, n’ont rien pu réveiller dans leurs cœurs : sur ce point on les dirait en proie à une espèce d’idiotisme. Un tel état s’explique par un mot, l’ingratitude..’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 82.)
Royalisme
"Le royalisme français, même aujourd'hui, n'est pas, et ne peut pas être un simple culte du souvenir; il est une espérance politique plus encore qu'une nostalgie, une doctrine (peut-être un faisceau de doctrines?), en tout cas une réserve de la France, un "recours", comme il est convenu de dire" (Guy Augé, préface de La Tradition Monarchique de Paul Watrin, Paris 1983, p. VIII).
Royaume de France
"La France est le 'Royaume chéri et béni de Dieu dont l’exaltation est inséparable de celle de l’Église'". Alexandre III (1159-1181) : Epst. XXX t. X, Conc. Col. 1 212, in Marquis de la Franquerie, La mission divine de la France, ESR, p. 132. C’est également ce qu’affirmait Grégoire XI (1370-1371) : t. XI, Conc. Col. 367.
Royauté
Il est métaphysiquement impossible de rétablir la royauté telle que la concevait l'ancienne et vraie France, sans rétablir le règne de Jésus-Christ" (R.P. J.-B.J. Ayroles, S.J., Lettre du R.P. citée in extenso dans La monarchie française, t. I, p. 252.)
Sacrifice
"L'âme qui, au milieu des sécheresses et des délaissements, conserve toujours son attention et sa sollicitude pour servir Dieu, pourra avoir de la peine et craindre de ne pas réussir ; mais, en réalité, elle offrira à Dieu un sacrifice de très agréable odeur (Gn 8,21)." (Saint Jean de la Croix 1542-1591, carme, docteur de l'Église, Avis et maximes (121-143 in trad. Seuil 1945, p. 1199)
"Une armée formidable et une nuée de barbares va fondre sur cette isle (Malte) ce sont les ennemis de Jésus-Christ : ... Heureux ceux qui, pour une si bonne cause, consommeront les premiers leur sacrifice ! Mais, pour nous en rendre dignes, allons mes chers frères, renouveler nos voeux aux pieds des autels, et que chacun puise dans le sang-même du Sauveur des hommes, et dans la pratique fidèle des sacrements, ce généreux mépris de la mort qui peut seul nous rendre invincibles." (Jean de la Valette Parisot, Grand Maître de l'Ordre de Malte, à l'occasion du grand siège de Malte en 1565).
"Le sacrifice est une loi de la vie. [...] Il n'y a ni grandeur, ni beauté, ni sainteté sans sacrifice. Mais le sacrifice n'est pas une vertu réservée aux héros ou aux saints. Il doit être pratiquer par tous, car il est une nécessité spécifique de la vie humaine." (Alexis Carrel, Réflexions sur la conduite de la vie)
Séparation des pouvoirs
"Un peu d'imagination! Tous les pays du monde ne sont pas condamnés jusqu'à la fin des temps à subir une bande de bavards impénitents et incompétents! [...] Or cette séparation du pouvoir central entre législatif, exécutif et judiciaire, est une invention du XVIIIe siècle (on sait ce que les inventions politiques 'géniales' et adoptées par la majorité, même de l'élite, sans analyse, nous ont apporté comme catastrophes : qu'on pense au suffrage universel 'mensonge universel' ainsi que le disait Pie IX!) Montesquieu ayant mal compris le système britannique nous infligea cette théorie si contraire à la tradition française ("le pouvoir est UN et insécable comme le point".) Le roi est juge, le roi est source de la loi (Louis XIV fit sur ce point une belle sortie au parlement de Paris) et il commande. S'il donne et casse la loi, s'il ne peut se lier, il est absous de la puissance de la loi, donc absolu. Depuis 1748, date de la parution de l'Esprit des lois, nous sommes fascinés en France et ailleurs par les principes énoncés par le baron de Montesquieu qui initié à la franc-maçonnerie en Grande-Bretagne (mai 1730) présenta, avec sa belle imagination, la constitution de ce pays comme étant la meilleure. Ce gentilhomme fut avec Jean-Jacques Rousseau (un Suisse, grand malade mental) l'un des pionniers dans l'œuvre 'philosophique' qui intoxiqua les Français. Il est manifeste que ces deux pseudo-philosophes, délirants (comme diraient les papes), sont reconnus comme les précurseurs de Frédéric Hegel, 'père' de Karl Marx." (Hervé Pinoteau, Monarchie et avenir, Nouvelles Editions Latines, Rennes 1960, note 93, p. 62.)
Simplicité
"Parce que votre âme est extrêmement simple, mais quand vous serez parfaite, vous serez encore plus simple, plus on s'approche du bon Dieu, plus on se simplifie" (La Mère supérieure à Sainte Thérèse de Lisieux in Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte-Face, Histoire d'une âme, Manuscrits autobiographiques, Cerf, Desclée De Brouwer, Lonrai 2000, p. 152.)
Socialisme
"Le socialisme [...] découle du libéralisme." (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité).
Société
''Qu'est-ce donc que la société ? C'est le bien en partie rétabli et la lumière revenue. C'est le bien escorté, la vérité protégée, la liberté restituée, le droit réintégré, la morale fortifiée, la justice et la paix garanties à l'homme, malgré le mal, malgré l'erreur, malgré l'égoïsme et les vices qui jaillissent à la fois de son cœur. La société est mère et non fille de l'homme. Jamais avec son égoïsme ou par ses propres ressources, l'homme seul n'aurait pu se relever assez, soit pour vouloir la société, soit pour pouvoir la reproduire. À son début, Caïn la détruisit. C'est elle qui rétablit l'homme, ou du moins l'être digne de porter ce nom. Mais quoi ! Le bien armé, la morale fortifiée ? Hélas ! Oui, la politique introduit parmi nous la force, parce que le cœur y introduit le mal ; et c'est là notre humiliation. Cependant, toute fière que soit notre âme, est-ce à l'homme de mépriser une arme qui lui rapporte la justice, lui garantit la sécurité, la propriété, le droit, la société entière ?'' (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 107.)
Souffrances
“Dieu n'est pas venu supprimer la souffrance, il n’est même pas venu l’expliquer, […] il est venu la remplir de sa présence.” (Paul Claudel)
Souveraineté "nationale"
"[S]ous le nom de souveraineté nationale, on aura le régime de l'Anonymat, de l'Irresponsabilité, de l'Election, de l'Argent et de l'Etranger" (Charles Maurras, L'Ordre et le désordre, Les idées positives et la Révolution, Les Îles d'Or Editions Self, Paris 1948, p. 52).
‘’La condition à laquelle il sera permis à la France de recouvrer son rôle, […] n’est pas autre que celle qui fut autrefois intimée par Daniel à Nabuchodonosor : ‘’Ton règne te sera rendu après que tu auras reconnu que ta puissance ne vient pas de l’homme, mais de dieu.’’ (Cf. Dn 4,22) (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 39.)
Tentations
''Ferme la porte à la tentation et tire le verrou. Qui le peut sans l’aide de celui que nous prions ?'' S. Augustin
''On triomphe plus facilement de l’ennemi si on ne le laisse point pénétrer dans l’âme et si on le repousse à l’instant même où il se présente.’’ Bh Thomas A Kempis
‘’Recours à ton ange gardien à l’heure de l’épreuve, il te protégera contre le démon et te soufflera de saintes inspirations.’’ St Josémaria Escriva
''Le diable considère les points faibles de l’homme et fait alors porter l’effort de la tentation là où il constate que son adversaire est le plus désarmé.’’ St Thomas d’Aquin
''Si nous demandons à Dieu la grâce de résister aux tentations, il nous l’accordera, car il veut tous nous sauver.’’ S. Curé d’Ars
Tolérance
''L'Église est intolérante en principe parce qu'elle croit ; elle est tolérante dans la pratique car elle aime. Les ennemis de l'Église sont tolérants en principe parce qu'ils ne croient pas ; ils sont intolérants dans la pratique parce qu'ils n'aiment pas.'' (Rév. Réginald Garrigou-Lagrange OP, Dieu : Son existence et sa nature.)
Traditions
"Une nation chrétienne ne peut impunément déchirer les pages séculaires de son histoire, rompre la châine de ses traditions, inscrire en tête de sa constitution la négation des droits de Dieu, bannir toute pensée religieuse de ses codes et de son enseignement public. Dans ces conditions, elle ne fera jamais qu'une halte dans le désordre. Elle oscillera perpétuellement entre le césarisme et l'anarchie, ces deux formes également honteuses des décadences païennes, et n'échappera pas au sort des peuples infidèles à leur mission" (Henri V, Comte de Chambord, Lettre à M. de Carayon-latour, 8 mai 1871 in Hervé Pinoteau, Monarchie et avenir, Nouvelles Editions Latines, Rennes 1960, p. 6.)
"Dans un monde bouleversé et inquiet qui ne sait à quoi se raccrocher, sainte Jeanne d'Arc demeure l'incarnation d'une permanence : la permanence de la tradition française." (Alphonse duc d'Anjou et de Cadix dans un message du 11 mai 1986)
"Le Souverain, qu'il soit Roi ou Peuple, est celui qui exerce le pouvoir suprême, la souveraineté. Telle est bien la fonction sociale la plus haute et aucun Etat ne peut se passer d'un souverain. Le choix que l'on en fait décide de ce que sera le corps social et donne son sens à 1'Etat. Les rois de France, mes aïeux, ont très tôt fixé leur doctrine : le roi, souverain béni par l'onction du sacre, selon une belle formule définie par les juristes "est empereur en son royaume". Durant des siècles, pour concrétiser cette idée, ils ont dû lutter à la fois contre les dangers de 1'étranger toujours prêt à vouloir imposer ses règles à la souveraineté nationale et contre les périls intérieurs de ceux qui voulaient limiter la souveraineté du roi pour mieux dicter leur loi. Entre ces deux écueils, la France s'est bâtie et a prospéré. Aujourd'hui, la question est loin d'être inactuelle et il me semble que si vous m'avez demandé d'être parmi vous c'est parce que vous avez tous conscience que le rôle des souverains est toujours aussi essentiel et qu'ils demeurent l'expression la plus sûre de la souveraineté et de la permanence de l'Etat. Ce devoir, nous l'incarnons depuis que la France est France. Vous pouvez être assurés que pour demain, que pour les jeunes qui, avec moi, auront à construire le nouveau siècle et à lui donner ses valeurs, je saurai prendre mes responsabilités et assumer l'héritage de la tradition." (Louis XX, Louis duc d'Anjou et de Bourbon dans un discours prononcé à Paris, le 24 septembre 1999.)
"Le naufrage de tant d'âmes donne tristement raison à cette appréhension maternelle de l'Eglise et oblige à conclure que la stabilité du territoire et l'attachement aux traditions ancestrales, indispensables à la saine intégrité de l'homme, sont aussi des éléments fondamentaux pour la communauté humaine" (Pie XII, Allocution au consistoire, 20 février 1946 in Hervé Pinoteau, Monarchie et avenir, Nouvelles Editions Latines, Rennes 1960, p. 30.)
"Ne l'oubliez pas ! c'est par le retour à ses traditions de Foi et d'honneur, que la grande nation (i.e. la France) un moment affaiblie, recouvrira sa puissance et sa gloire." (Henri V, Comte de Chambord dans son manifeste du 9 octobre 1870.)
Tyrannie
"Avec la Révolution en 1789, "on passe de la de la tyrannie d'un tyran débonnaire – celle du roi de France – à la véritable tyrannie, celle du monocamérisme ou celle des majorités changeantes d'une assemblée sous la pression des tribunes...." (Pierre Chaunu, Éric Mension-Rigau, Baptême de Clovis, baptême de la France, De la religion d'État à la laïcité d'État, Éditions Balland, Paris 1996, p. 256.)
"La liberté consiste d'abord a ne pas mentir. La ou le mensonge prolife re, la tyrannie s'annonce ou se perpe tue." (Albert Camus)
Unité du pouvoir
“Rien n’est plus propre à assurer l’unité que ce qui est un par soi” selon la formule de St Thomas, et c’est ce qui justifie le fait que le pouvoir soit exercé par un seul... de ce point de vue, le pouvoir monarchique correspond mieux aux caractères naturels de l’autorité que n’importe quelle autre forme d’institution... Le gouvernement monarchique de la cité est le meilleur parce qu’il est celui par lequel l’autorité est établie sur les bases les plus solides parce que les plus naturelles. La division du pouvoir en lui-même est la division légale de l’unité du pouvoir, loi première, ou plutôt dogme fondamental de la société : tout royaume qui s’écartera donc de cette unité sera désolé : désolé par les factions, désolé par les haines, désolé par les ambitions ; il sera désolé et détruit, car deux pouvoirs forment deux sociétés toujours en guerre l’une contre l’autre... la division du pouvoir est si peu conforme au droit naturel, qu’on la trouve très peu dans les premiers siècles, elle engendre dans la plupart des cas la disparition des sociétés qui en sont affectées." Manifeste légitimiste. Fichier PDF
Vérité
"Le vrai chrétien est un guerrier, non pas parce qu’il aime le combat, mais parce qu’il aime la vérité."
(Cardinal Saint-Jean-Henry Newman)
"La majorité ne fait pas la vérité, c’est la vérité qui doit faire la majorité." (Mgr Marcel Lefebvre, Ils l'ont découronné, éd. Fideliter/Clovis, 1987, p. 91)
"L’annonce de la vérité est la plus grande des charités dans l’Evangile." (Vittorio Messori, La Vérité a un nom et un visage, éditions MamE)
"Tout ce qui est vrai vient de l'Esprit-Saint, quel que soit celui qui l'exprime." (Saint Thomas d'Aquin)
"Celui qui fait la vérité vient à la lumière" (Jn 3, 21). Veritatis Splendor 64.
‘’Les nations sentent maintenant qu’on leur a pris la vérité ! Que les peuples, si longtemps trahis, tournent les yeux vers elle : la vérité ne trompe pas..’’ (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai Vve H. Casterman, Rome 1873, p. 8.)
Volonté
"Dans la mesure où un homme se coupe de sa propre volonté et l'humilie, il avance vers le succès. Mais dans la mesure où il s'obstine à garder sa propre volonté, il se fait du tort à lui-même." (Saint Ephrem le syrien)
_________________