Philosophe grec d'Athènes, converti, réputé pour son Apologie du christianisme qu'il présenta à l'empereur Hadrien vers 125 ap.J.-C., probablement lors de son passage à Athènes. Ce texte, qui demeura longtemps égaré, a été retrouvé écrit en syrien, en arménien et en grec.
C'est probablement Aristide qui présenta un texte complétant son Apologie, intitulé Epître à Diognète. Cette élégante et vibrante fabrication littéraire tentait de convaincre un païen honnête de la sottise des racontars répandus au sujet des chrétiens, ces gens qui vivaient absolument comme tout le monde, mais simplement mieux que tout le monde :
"Ils [les chrétiens] habitent les villes des Grecs et des barbares; ils se conforment, en matière d'habillement, de nourriture et de tout le quotidien, aux usages du pays, et pourtant, ils présentent je sais quoi de remarquable et d'extraordinaire. Ils jouissent de tous les droits des citoyens et sont traités partout comme des étrangers. Ils se marient, ils ont des enfants, mais ils n'exposent pas leurs nouveau-nés [Ndlr. allusion à l'usage romain autorisant un père de famille à abandonner l'un de ses enfants parce qu'il doute de sa légitimité, n'a pas de quoi le nourrir, ne veut pas d'une fille de plus ou d'un infirme. Constantin Ier (310-337) interdira cette pratique contre laquelle les chrétiens n'avaient cessé de s'élever et contre laquelle ils luttaient en recueillant ces enfants. Ce qui leur épargnait le sort habituel de ces malheureux petits : mourir sur place, parfois dévorés par les chiens ou les porcs, être ramassés par des mendiants qui les estropiaient ou des proxénètes qui les prostituaient, ou, pour les plus chanceux, être vendus comme esclaves].
"... Ils [les chrétiens] mangent en commun mais ne se livrent pas à la débauche. Ils mènent dans la chair une vie non charnelle, vivant sur la terre mais le coeur au ciel. Ils obéissent aux lois établies, mais ils les surpassent par leur propre morale. Ils aiment l'humanité entière alors que tous les hommes les persécutent. Ils sont condamnés par ceux qui ne les connaissent pas; ils sont mis à mort et, par là, acquièrent l'immortalité..." (Epître à Diognète, V)
Malgré toutes les explications de Quadratus et d'Aristide, l'empereur Hadrien (117 - 138) ne distinguait toujours pas nettement les chrétiens des Juifs. (...) Et ceux de Jérusalem qui restaient attachés à une bonne part des anciens rites hébraïques, prêtaient spécialement à cette confusion. On expulsa donc les chrétiens hiérosalémytes (habitants de Jérusalem) de la ville, comme les Juifs; une mesure que Titus en son temps (empereur de 79 à 81) mieux informé, n'avait pas voulu prendre.
À Athènes, vers 150, saint Aristide, philosophe très célèbre par sa foi et sa sagesse, qui présenta à l’empereur Adrien un livre sur la vérité de la religion chrétienne.
Martyrologe romain
Sources : (1), (2), (3) Anne Bernet, Les chrétiens dans l'empire romain, des persécutions à la conversion Ier – IVe s., Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 116, 119.