Une nouvelle déclaration du président Medvedev prouve que la Russie continue sa révolution contre le monde moderne et prépare le terrain pour un mandat présidentiel long (Poutine probablement).
MOSCOU, 18 novembre (Xinhua) -- La Russie ne se transformera pas en une république parlementaire, même si le rôle du parlement sera renforcé suite à des amendements constitutionnels, a déclaré jeudi le président Dmitri Medvedev.
"Les amendements constitutionnels suggérés ne transformeront pas la Russie en une république parlementaire. Franchement, je pense que la Russie ne doit pas être une république parlementaire. Ce serait fatal", a déclaré M. Medvedev dans la ville ouralienne d'Izhevsk, cité par l'agence de presse Itar-Tass.
La Douma, chambre basse du parlement russe, a approuvé les changements constitutionnels pour prolonger le mandat présidentiel et celui des députés, de quatre ans à six et à cinq ans respectivement.
Le nouveau mandat présidentiel sera applicable au prochain chef d'Etat. (La Constitution russe ne permettait pas à Vladimir Poutine de briguer un troisième mandat consécutif en mars, après huit années au Kremlin, mais rien ne l'empêche de se représenter plus tard, en 2012 ou à l'occasion d'un scrutin anticipé.)
Les amendements constitutionnels entreront en vigueur une fois approuvés par les deux chambres du parlement et au moins deux tiers des législatures régionales, et publiés dans un journal du gouvernement.
"Néanmoins, les amendements renforcent les pouvoirs de la Douma et intensifient le contrôle du parlement sur les activités gouvernementales", a précisé M. Medvedev.
Dans le même temps, en Occident, Marie Mendras qui dirige l'observatoire de la Russie au Ceri (Centre d'études et de recherches internationales) publie un livre acerbe contre la Russie ("Russie, l'envers du pouvoir", Odile Jacob) en utilisant l'inversion accusatoire. Le régime Poutine aurait, je cite : « déconstruit » l'Etat en détruisant toutes les autres institutions (Parlement, régions, société civile) que le Kremlin. Certes, le redressement économique, aidé par la hausse du prix du pétrole, est incontestable. Mais l'Etat de droit et la propriété demeurent très fragiles dans un pays où chacun, lucide, se détourne d'une vie publique vide de sens." (n'est-ce pas plutôt dans ce pays phare qu'est la France que l'Etat de droit et la propriété sont liquidés, et que "chacun, lucide, se détourne d'une vie publique vide de sens?"...)