"Menace. Cette crise rouvre les fractures apparues au printemps, lors du sommet de l’Otan, sur les candidatures de la Géorgie et l’Ukraine, voulues par Washington avec le soutien de nombre des ex-démocraties populaires. La France et l’Allemagne s’y opposaient, craignant de compliquer les relations avec Moscou, ouvertement hostile à l’adhésion des deux anciennes républiques soviétiques. L’Otan céda à la menace russe. «Paris et Berlin croyaient qu’en étant plus accommodants, ils amèneraient Moscou à des concessions, mais le régime de Poutine, comme auparavant celui de Milosevic à Belgrade, y voit des signes de faiblesse et en profite pour taper plus fort», souligne l’intellectuel André Glucksman, estimant qu’il aurait fallu au contraire «accélérer» cette intégration, qui aurait eu un effet de dissuasion. Désormais, les jeux sont faits et nul n’imagine plus que Tbilissi ou Kiev puisse rejoindre l’Alliance." Libération, Les tardives réactions de l'Occident, 11 août 2008