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23 mars 2020 1 23 /03 /mars /2020 16:15

Dans la ligne du Message de Fontgombault "Dieu nous aurait-il abandonnés ?", le professeur Mattei s'interroge dans cette video : "le coronavirus est-il un châtiment divin ? Considérations politiques, historiques et philosophiques".

Dans cette video, le professeur dit qu'il n’aborde pas la question d’un point de vue médical ou scientifique : il n'en a pas la compétence, mais il traite cette question sous trois autres angles, celui du spécialiste de sciences politiques et sociales, celui de l’historien, et celui du philosophe de l’histoire.

 

Extraits:

 

"Le système global est fragile parce qu'il est trop inter-connecté.

 

"Il n'y a pas que l'écroulement du système santiraire, il peut aussi y avoir un écroulement de l'Etat et de l'autorité publique. En un mot l'anarchie, la révolte dans les prisons en Italie, en est un indicateur. Les épidémies ont des conséquences psychologiques et sociales du fait de la panique qu'elle peuvent provoquer. Entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle la psychologie sociale a fait son apparition et un de ses premiers représentants est le français Gustave Le Bon, auteur de 'Psychologie des foules', où il analyse les comportements collectifs et explique que dans une foule l'individu subit un changement psychologique.

 

"La théorie de la contagion sociale moderne qui s'inspire de Le Bon explique que protégé par l'anonymat de la masse, même l'individu le plus calme peut devenir agressif en agissant par imitation et suggestion. La panique est l'un de ces sentiments qui se transmet par contagion sociale, comme cela fut le cas dans la Révolution française dans la période dite de la 'Grande peur'.

 

"Et si, outre la crise sanitaire, nous avons aussi une crise économique, une vague incontrôlée de panique peut déchaîner les pulsions violentes de la foule. L'Etat est supplanté par les tribus, les bandes, surtout dans les périphéries, dans les grands centres urbains. Nous pensons à la ville de Paris. L'anarchie a ses agents et est déjà à l'oeuvre de la Bolivie au Chili, du Venezuela à l'Equateur, et peut se répandre rapidement à l'Europe.

 

"Ce processus révolutionnaire répond certainement au projet des lobbys globalistes, mais si c'est là une vérité, il faut dire aussi que cette crise signe précisément la défaite de l'utopie de la globalisation présentée comme la voie principale qui doit mener à l'unification du genre humain. En effet, la globalisation détruit l'espace et abat les distances. Aujourd'hui, pour échapper à l'épidémie, la règle est la distance sociale, l'isolement de l'individu. La quarantaine s'oppose diamétralement à la société ouverte, appelée de ses voeux par George Soros. La conception de l'homme comme relation caractéristique d'un certain personnalisme disparaît. 

 

"Le pape François comptait beaucoup sur le congrès dédié au 'Global compact' prévu au Vatican le 14 mai. Il se trouve que ce congrès a été décalé. Et non seulement il s'éloigne dans le temps, mais ses hypothèses idéologiques se dissolvent : le coronavirus nous ramène à la réalité.

 

https://www.assau.org/le-pact-educatif-lance-par-le-pape

 

"Ce n'est pas la fin des frontières telle qu'elle avait été annoncée après la chute du mur de Berlin. C'est plutôt la fin d'un monde sans frontières. Ce n'est pas le triomphe du Nouvel ordre mondial, c'est le triomphe du nouveau désordre mondial.

 

"Le scénario politique et social est celui d'une société qui se désagrège et se décompose. Tout cela a-t-il été planifié ? C'est possible. Mais l'histoire n'est pas une suite déterministes d'événements. Le maître de l'Histoire est Dieu, et non les maîtres du chaos. C'est la fin du village global. Le killer de la globalisation est un virus global, le coronavirus.

 

"Une expression biblique nous dit 'Iudicia Dei abyssus multa', les jugements de Dieu sont un vaste abîme (Ps 35,7 Ta justice, une haute montagne ; tes jugements, le grand abîme ! Ndlr.)

 

Le théologien de l'histoire se soumet à ces jugements et cherche à en comprendre le sens. Saint Grégoire le Grand, nous invitant à comprendre la signification de l'oeuvre divine affirme : 'Celui qui dans les oeuvres de Dieu ne cherche pas à découvrir la raison pour laquelle Dieu les accomplit trouvera dans sa mesquinité et bassesse une cause suffisante à expliquer pourquoi ses recherches sont vaines.'

 

La philosophie et la théologie moderne, principalement sous l'influence de Hegel, ont remplacé les jugements de Dieu par ceux de l'histoire. On a renversé le principe selon lequel l'Eglise juge l'histoire. Selon la nouvelle théologie, ce n'est pas l'Eglise qui juge l'histoire, mais l'histoire qui juge l'Eglise parce que l'Eglise ne trace pas l''histoire mais en est immanente, et fait partie intégrante de l'histoire.

 

"L'histoire en réalité est une créature de Dieu, comme la nature, comme tout ce qui existe, parce que rien de ce qui existe n'échappe à Dieu. Tout ce qui arrive dans l'histoire, est prévu, réglé, et ordonné par Dieu de toute éternité.

 

"Dieu, non seulement existe, mais s'occupe de ses créatures, récompense ou châtie les créatures rationnelles selon les mérites et les fautes de chacun.

 

"La théologie de l'histoire affirme que Dieu récompense et punit non seulement les hommes mais les collectivités et les groupes sociaux, familles, nations, civilisations. Mais tandis que les hommes reçoivent leurs récompenses  ou châtiments parfois sur cette terre mais toujours dans l'éternité, les nations qui n'ont pas de vie éternelle ne peuvent recevoir punitions et récompenses que sur cette terre. Dieu est juste et donne à chacun ce qui lui revient. Tremblements de terre, famines, épidémies, guerres et révolutions ont toujours été considérés comme des châtiments divins.

 

Comme l'écrit le Père Pedro de Ribadeynera (1526-1611) un jésuite espagnol,  'Guerres, pestilences, sécheresses, famines, incendies, et toutes autres calamités sont les châtiments pour les péchés des populations.'

 

"Le grand péché contemporain est la perte de foi des hommes d'Eglise, dans l'ensemble, en dehors de quelques exceptions grâce auxquelles l'Eglise ne perd pas sa partie visible. Cette infidélité produit l'aveuglement de l'esprit, un endurcissement du coeur, et l'indifférence devant la violation de l'ordre divin de l'univers. C'est une indifférence qui masque la haine de Dieu. Comment se manifeste-t-elle ? Non pas de façon directe. Ces hommes d'Eglise sont trop lâches pour défier Dieu directement. Ils préfèrent déverser leur haine sur ceux qui osent parler de Dieu. Qui ose parler de châtiment de Dieu, est lapidé. C'est un déversement de haine contre lui. Ces hommes d'Eglise, tout en professant verbalement qu'ils croient en Dieu, vivent en fait dans l'athéisme pratique, concret, le dépouille de tous Ses attributs, le réduisant à un pur être, et en somme, à rien. Tout ce qui arrive est le fruit de la nature émancipée de son auteur et seule la science, non l'Eglise, est en mesure d'en déchiffrer les lois. Et pourtant la saine théologie comme le sensus fedei nous enseignent bien que tout le monde physique et matériel qui est indépendant de la volonté de l'homme dépend de la volonté de Dieu. 'Tout ce qui arrive ici contre notre volonté, écrit saint Alphonse de Liguori, sache que cela n'arrive que par la volonté de Dieu.'

 

"Le 19 juillet, la liturgie de l'Eglise commémore saint Loup, évêque de Troyes. C'était le frère de saint Vincent de Lérins, qui a avait épousé une cousine de saint Hilaire d'Arles, une famille sénatoriale de grande sainteté. Durant son long épiscopat de 52 ans, la Gaule fut envahie par les Huns. Attila, à la tête d'une armée de 400 000 hommes franchit le Rhin, dévastant tout sur son passage. Comme il arriva devant la ville de Troyes, l'évêque Loup, ayant revêtu se shabits pontificaux et suivi de son clergé en procession vint  à sa rencontre et lui demanda : 'Qui es-tu pour menacer cette ville?' Et Attila lui répondit: 'Tu ne sais pas qui je suis ? Je suis Attila, dit le Fléau de Dieu.' Et Loup lui répondit : 'Sois le bienvenu fléau de Dieu parce que nous méritons le courroux de Dieu, mais ne déverse tes coups que sur ma personne et non sur la cité.' Les Huns traversèrent la cité sans faire de mal à personne.

 

"Aujourd'hui les évêques, non seulement ne parlent pas des fléaux divins, mais n'invitent pas même les fidèles à prier pour que Dieu les libère de l'épidémie. Il y a en cela une cohérence. Pourquoi donc Dieu devrait-il écouter nos prières si Il se désintéresse de l'univers qu'Il a créé ? Si, en revanche Dieu peut, par des miracles, changer les lois de la nature, en évitant les souffrances et la mort d'un homme, ou l'hécatombe d'une cité, Il peut aussi décider de punir une cité ou un peuple parce que le péché collectif appelle des châtiments collectifs.

 

"Pour les péchés, dit saint Charles Borromée, Dieu permit que la peste se répandit dans toute la ville de Milan et à la veille du concile du Vatican le 6 janvier 1870, saint Jean Bosco, eut une vision où il lui fut révélé que la guerre, la peste, la famine sont les fléaux pour lesquels seront ébranlés l'orgueil et la malice des hommes.

 

"Et ainsi s'exprima le Seigneur : Vous prêtres, pourquoi ne courez-vous pas pleurer entre le vestibule et l'Autel, demandant l'arrêt des fléaux ? Pourquoi ne prenez-vous pas le bouclier de la foi et ne passez-vous pas sur les toits, dans les maisons, dans les rues, sur les places, partout, même inaccessibles, pour porter la semence de ma parole ? Ignorez-vous que c'est l'épée à deux tranchants qui abat mes ennemis et abat la colère de Dieu et des hommes ? 

 

"Aujourd'hui les prêtres se taisent, les évêques se taisent, le pape se tait. 

 

"La Semaine sainte de Pâques approche et bien pour la première fois depuis de siècles, des églises sont fermées en Italie, les messes sont suspendues et même la basilique saint Pierre est fermée. Les cérémonies religieuses de Pâques urbi et orbi ne rassembleront pas les pèlerins du monde entier.

 

"'Mais Dieu punit aussi par spoliation, affirme saint Bernardin de Sienne. Il semble bien aujourd'hui qu'Il nous ait enlevé les églises, enlevé la Mère de toute l'Eglise, l'a enlevée aux pasteurs suprêmes, tandis que le peuple catholique erre désorienté dans l'obscurité, privé de cette lumière de la vérité, qui de la basilique saint Pierre devrait illuminer le monde.

 

"Comment ne pas voir dans ces effets du coronavirus une conséquence symbolique de l'auto-démolition de l'Eglise ?

 

"Iudicia Dei abyssus multa', (les jugements de Dieu sont un vaste abîme. Ps 35,7 ), nous devons avoir la certitude que les événements actuels n'annoncent pas les succès des fils des ténèbres, mais bien leur défaite. Parce que comme l'explique le père Carlo Ambrosio de Catane de la compagnie de Jésus, le nombre des péchés d'un homme ou d'un peuple est compté. [...] Le centre de l'histoire ce ne sont pas les ennemis de l'Eglise, mais bien les saints. C'est autour des élus que tourne l'histoire, dit saint Paul. Et l'histoire dépend des saints de la divine Providence. 

 

"'Le chemin de l'Eglise, à travers les siècles, dit Pie XII, est un chemin de croix mais il est aussi, en tout temps, un chemin de triomphe. Le Christ est votre guide, de victoires en victoires. Suivez-le.'

 

"Ne reculons pas, et confions-nous à Marie, à l'heure tragique des événements annoncé par le message de Fatima."

 

Professeur Roberto de Mattei, Président de la Fondation Lépante.

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Publié par Ingomer - dans Religion Histoire