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Christ Roi

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2 mars 2018 5 02 /03 /mars /2018 12:34
Le Christ guérissant les paralytiques, peinture sur bois de Jacopo del Sellaio, XVe siècle. / DeAgostini/Leemage

Le Christ guérissant les paralytiques, peinture sur bois de Jacopo del Sellaio, XVe siècle. / DeAgostini/Leemage

La Congrégation pour la doctrine de la foi a publié jeudi 1er mars une lettre aux évêques du monde entier sur le salut chrétien, intitulée Placuit Deo (Il a plu à Dieu). [1]

Rome met en garde contre deux dérives possibles de la foi sous l’influence de la culture contemporaine, l’individualisme et le subjectivisme qui nient « l’action salvifique du Christ ».

D’une part, une manière « pélagienne » de comprendre et de vivre sa foi, c’est-à-dire qu’on croit obtenir le salut en faisant de son mieux, dans un « individualisme centré sur le sujet autonome », dont la « réalisation dépend de ses seules forces ».

D’autre part, une manière « gnostique » de vivre sa foi, en cherchant « un salut purement intérieur ». La foi est vécue et comprise comme une expérience éminemment intérieure et personnelle de Dieu, mais qui, du coup, déresponsabilise, ne pousse pas à s’engager dans ce monde et peut faire oublier qu’on a besoin des autres.

On peut toutefois reconnaître ces tendances contemporaines derrière le succès du développement personnel, de la méditation de pleine conscience en Occident, ou encore derrière l’invasion des thématiques de la guérison et de la réussite personnelle dans les prédications en Afrique…

« Tout cela n’est pas contraire au salut chrétien. Certaines expériences personnelles ou collectives de libération peuvent permettre de comprendre quelque chose du salut de Dieu. Toutefois il ne faut pas le réduire à nos efforts humains », rappelle le père Jean-Marie Gueullette, dominicain, théologien à l’Université catholique de Lyon, mettant en garde contre une « instrumentalisation de Dieu, à notre service ».

Qu’est-ce que le salut, alors ? « Il est plus simple de dire ce qu’il n’est pas que ce qu’il est, les conciles n’en ont d’ailleurs jamais donné de définition dogmatique. Il ne s’agit pas seulement d’être libéré de ce qui nous pèse mais d’entrer dans une vie nouvelle avec Dieu. » [2]

Conscient de l’impact des « récentes transformations culturelles » sur la foi, le Vatican vient de publier une lettre sur le salut, « Placuit Deo », à la demande du pape François qui, à plusieurs reprises, a mis en garde contre des interprétations erronées de la manière de penser et de vivre le salut chrétien.

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Des échos avec les hérésies antiques

Une note accompagnant la lettre publiée jeudi 1er mars par le Vatican sur le salut rappelle le contenu de deux hérésies des premiers siècles chrétiens, qui rencontrent un écho dans certaines tendances contemporaines : « Selon l’hérésie pélagienne, qui s’est développée au Ve siècle, autour du moine Pélage, l’homme, pour accomplir les commandements de Dieu pour être sauvé, a besoin de la grâce seulement comme une aide externe à sa liberté », et non « comme un assainissement et une régénération radicale de la liberté, sans mérite préalable ».

Le mouvement gnostique, lui, est plus complexe. Apparu dès les Ier et IIe siècles, il a pris différentes formes. « D’une façon générale, les gnostiques croient que le salut s’obtient à travers une connaissance ésotérique, la gnose. Cette gnose révèle au gnostique sa véritable essence, c’est-à-dire une étincelle de l’Esprit divin qui habite dans son intériorité, laquelle doit être libérée du corps, étranger à sa véritable humanité. » [3]

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Extrait de Placuit Deo :

 

« Le monde contemporain n’entend pas sans mal la confession de foi chrétienne, qui proclame Jésus comme l’unique Sauveur de tout l’homme et de l’humanité entière », diagnostique le document. […] Le salut que Dieu nous offre ne s’obtient pas par les seules forces de l’individu, comme le voudrait le néo-pélagianisme, mais à travers les rapports qui naissent du Fils de Dieu incarné et qui forment la communion de l’Église. […] [L]a médiation salvifique de l’Église, « sacrement universel du salut »,[19]nous assure que le salut ne consiste ni dans l’auto-réalisation de l’individu isolé, ni non plus dans sa fusion intérieure avec le divin, mais dans l’incorporation à une communion de personnes, qui participe à la communion de la Trinité.

[…] En conclusion, pour répondre tant au réductionnisme individualiste de tendance pélagienne qu’au néo-gnosticisme qui promet une libération purement intérieure, il faut reconnaître la manière dont Jésus est Sauveur. Il ne s’est pas borné à nous montrer le chemin de la rencontre de Dieu, un chemin que nous pourrions parcourir ensuite par nous-mêmes, en obéissant à ses paroles et en imitant son exemple. Pour nous ouvrir la porte de la libération, le Christ a préféré devenir Lui-même le chemin : « Je suis le chemin » (Jn 14, 6). »

En outre, ce chemin n’est pas un parcours purement intérieur, en marge de nos rapports avec les autres et avec le monde créé. Au contraire, Jésus nous a donné un « chemin nouveau et vivant qu’Il a inauguré pour nous à travers […] sa chair » (He 10, 20). [...] Le salut consiste à nous incorporer à cette vie qui est la sienne, en recevant Son Esprit (cf. 1 Jn 4, 13). Il est devenu ainsi, « d’une certaine manière, le principe de toute grâce selon l’humanité ».[18] Il est en même temps le Sauveur et le Salut.

12. Le lieu où nous recevons le salut apporté par Jésus est l’Église, communauté de ceux qui, incorporés au nouvel ordre de relations inauguré par le Christ, peuvent recevoir la plénitude de son Esprit (cf. Rm 8, 9). Comprendre cette médiation salvifique de l’Église aide puissamment à dépasser toute tendance réductionniste. En effet, le salut que Dieu nous offre ne s’obtient pas par les seules forces de l’individu, comme le voudrait le néo-pélagianisme, mais à travers les rapports qui naissent du Fils de Dieu incarné et qui forment la communion de l’Église. En outre, puisque la grâce que nous donne le Christ n’est pas, comme le prétend la vision néo-gnostique, un salut purement intérieur, mais qu’elle nous introduit dans les relations concrètes qu’Il a lui-même vécues, l’Église est une communauté visible : en elle, nous touchons la chair de Jésus, surtout dans les frères qui subissent le plus la pauvreté et la souffrance. En somme, la médiation salvifique de l’Église, « sacrement universel du salut »,[19]nous assure que le salut ne consiste ni dans l’auto-réalisation de l’individu isolé, ni non plus dans sa fusion intérieure avec le divin, mais dans l’incorporation à une communion de personnes, qui participe à la communion de la Trinité.

Source: [2] ZENIT; [2] DIAKONOS.B Facebook [3] LA CROIX

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