"La puissance de l'argent dans nos démocraties est immense, mais toujours oblique, tortueuse, omniprésente et sourde. L'argent règne, mais sans ministres, sans appareil, sans charte. Il pénètre tout, mais comme l'humidité, comme le sel. Les groupes financiers ou du moins certains groupes financiers font les élections et ils font les partis: mais ensuite les partis gouvernent comme ils peuvent et ils ne font pas toujours, ils ne peuvent pas toujours faire la politique pour laquelle ils ont été payés. Les barons financiers autorisent et soutiennent telle idéologie et tolèrent ou combattent telle autre. ... On découvre alors que les gouvernements ne peuvent se mouvoir que dans des limites très étroites. ... (Maurice Bardèche, Les Temps modernes, Editions Les Sept Couleurs, Montargis 1956, p. 85-86).
"L'empire de l'argent est un empire sans loi morale. Sa seule loi est le gain. Les hommes de l'argent n'ont pas intérêt à la puissance de nos patries. Ils ont intérêt à traiter avec un pouvoir faible et, si possible, vénal. C'est pourquoi la démocratie est leur instrument. ...
"Ils aiment diviser pour régner. Le régime des partis leur offre cette occasion" (Maurice Bardèche, ibid., p. 92).