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Seules subsistent les normes juridiques, seul subsiste le droit positif, à l’exclusion de toute référence aux droits qui sont inhérents à la nature de l’homme. Dans ce contexte, seules les décisions juridiques méritent étude et respect. A présent, ces ordres juridiques, ces dispositions établies dans les codes, peuvent changer au gré des intérêts de celui qui a pouvoir de les définir. Ils sont le pur produit de celui qui détient le pouvoir, de celui qui réussit à imposer sa vision de la nature de tel ou tel droit humain. Il saute aux yeux que la vision purement positiviste des droits de l’homme dépend pour finir du libre-arbitre de celui qui peut faire prévaloir sa propre conception des droits de l’homme, puisqu’il n’existe plus aucune référence à la vérité, à la réalité de l’homme.
Zenit - Quelles sont les conséquences ?
Mgr M. Schooyans - Elles sont tragiques. Le positivisme juridique a ouvert et ouvre la voie à toutes les formes de dictature. Comme Kelsen lui-même le constatait, il régnait dans l’Union soviétique de Staline un Etat de droit, car il y avait des lois. C’était un dictateur, mais il faisait la loi. Mais quelle loi ? La loi qui était l’expression de sa volonté, de sa brutalité. Sans aucune référence à des droits qui seraient naturels, qui seraient l’objet d’une vérité à laquelle tout le monde adhère, une vérité fulgurante qui s’impose. La loi du temps de Staline était l’expression de la volonté du plus fort. Aujourd’hui, la loi qui autorise l’avortement, qui autorise l’euthanasie, n’est pas autre chose. C’est une loi qui permet le triomphe du plus fort, qui déclare : puisque telle est ma volonté, nous décidons qui a le droit à l’existence et qui ne l’a pas.
Cette mentalité s’est infiltrée dans certaines des agences de l’ONU. Et l’ONU se comporte aujourd’hui comme une super-puissance mondiale, transnationale, dans la droite ligne de Kelsen. Cette dernière déclare que les lois nationales, celles que nous connaissons dans nos codes nationaux, doivent être soumises à l’approbation, la validation, d’un centre de pouvoir pyramidal. La validité des lois nationales dépend de la validité consentie, concédée par le pouvoir supranational aux codes nationaux, particuliers. Ce qui signifie que les nations sont totalement dessaisies de leur souveraineté et les êtres humains de leur autonomie. On assiste à tout cela quotidiennement, dans les débats parlementaires. Bon nombre de parlements en sont réduits à n’être que des théâtres de marionnettes qui appliquent les décisions venant de l’extérieur, exécutent la volonté de celui qui impose ses décisions, en achetant s’il le faut leurs votes, en recourant à la corruption.
C’est ce qui se passe sous le simulacre de la mondialisation, qui mérite toute notre vigilance. En effet, dans l’esprit de ceux qui adhèrent à cette conception purement positiviste du droit, la loi n’est pas au service des hommes ni de la communauté humaine ; elle est seulement au service de tel ou tel centre de pouvoir. Ce peut être une nation comme les Etats-Unis, mais ce peut être surtout l’alliance des volontés qui complotent aux Nations unies, avec l’appui de nombreuses ONG, et aussi de quelques sociétés secrètes, comme la franc-maçonnerie. Ce qui montre que le droit international a tendance aujourd’hui à prévaloir sur les droits nationaux, à les écraser, car ceux-ci sont peu à peu désactivés. C’est terrible ! Nous sommes entrain d’assister à l’émergence d’un droit international tyrannique parce que purement positiviste, ignorant les droits humains inaliénables proclamés en 1948. Et cela n’est pas perçu... News.catholique.org