22 février 2008
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"L’indépendance du Kosovo est là pour nous rappeler que la terre est aux vivants, pas aux morts. En vertu de cette loi d’airain de l’histoire qui régit l’humanité depuis l’aube des temps, le Kosovo, occupé à 90% d’Albanais, est donc albanais. Les Serbes invoquent leur mémoire de cette terre, mais pour qu’une telle mémoire ait un sens, il faut des hommes vivants et présents pour la lui donner. Sinon elle se perd dans l’oubli. Rares sont les nations, comme les Ethiopiens ou les Chinois, dont la généalogie remonte aux premiers temps historiques.
D’ailleurs il faut bien dire qu’à ce jeu, les Serbes ne peuvent pas gagner. Ils sont eux-mêmes des envahisseurs slaves du VIe siècle, tandis que, paradoxalement, ces Albanais qui se sont rendus étrangers aux Européens depuis qu’ils ont embrassé l’islam, sont bel et bien les Illyriens de l’Antiquité. Ce qui signifie qu’ils étaient là avant les Serbes, en réalité.
Pauvre Serbie quand même, et quel terrible retour de flamme que d’être ainsi brûlée par cet incendie ethnique qu’elle avait elle-même allumé contre l’empire habsbourgeois ! Elle qui s’était taillée – en toute injustice- un éphémère empire « yougoslave » (les « Slaves du Sud » !), quand on la voit ainsi déchiquetée depuis 1990 par les nationalismes successivement slovène, croate, bosniaque, macédonien, monténégrin, kosovar (et pourquoi pas voïvode ?) on ne peut s’empêcher de penser qu’elle expie douloureusement sa faute d’avoir ouvert à Sarajevo un 28 juin, au moins par sa responsabilité morale, le sinistre Siècle de 1914." (Yves-Marie Adeline)
D’ailleurs il faut bien dire qu’à ce jeu, les Serbes ne peuvent pas gagner. Ils sont eux-mêmes des envahisseurs slaves du VIe siècle, tandis que, paradoxalement, ces Albanais qui se sont rendus étrangers aux Européens depuis qu’ils ont embrassé l’islam, sont bel et bien les Illyriens de l’Antiquité. Ce qui signifie qu’ils étaient là avant les Serbes, en réalité.
Pauvre Serbie quand même, et quel terrible retour de flamme que d’être ainsi brûlée par cet incendie ethnique qu’elle avait elle-même allumé contre l’empire habsbourgeois ! Elle qui s’était taillée – en toute injustice- un éphémère empire « yougoslave » (les « Slaves du Sud » !), quand on la voit ainsi déchiquetée depuis 1990 par les nationalismes successivement slovène, croate, bosniaque, macédonien, monténégrin, kosovar (et pourquoi pas voïvode ?) on ne peut s’empêcher de penser qu’elle expie douloureusement sa faute d’avoir ouvert à Sarajevo un 28 juin, au moins par sa responsabilité morale, le sinistre Siècle de 1914." (Yves-Marie Adeline)