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12 mars 2015 4 12 /03 /mars /2015 13:41

Selon Jean-Marie Guénois,

 

« jamais, effectivement, le pape et son entourage n’ont dit qu’ils allaient changer la doctrine. (...) La question n’est pas celle de la doctrine, mais comment, tout en la respectant, la contourner (...). Or personne ne sait mesurer aujourd’hui l’impact que pourraient avoir ces nouvelles approches pastorales sur la doctrine elle-même. Pourraient-elles, à la longue, affaiblir une doctrine qui resterait inchangée sur le papier ? (...) Il faudra donc quelques années pour réaliser si cette politique d’ouverture pastorale aura affaibli ou renforcé le rayonnement de l’Eglise catholique. »

 

Source : “Valeurs actuelles” du 12-18 mars 2015.

via PRO LITURGIA, Jeudi 12/3/2015 http://www.proliturgia.org/

 

Il se trouve qu'au contraire de ce qu'avance Jean-Marie Guénois, nombreuses sont les personnes qui savent mesurer l'impact qu'a pu avoir la nouvelle pastorale depuis Vatican II.  Bonne ou mauvaise compréhension du Concile -ce n'est pas le sujet -, la nouvelle pastorale a vidé les églises, étouffé les vocations, fermé les séminaires, fermé les ordres monastiques et les couvents. Plus personne ne connaît la doctrine de l'Eglise. Interrogez les catholiques eux-mêmes sur la signification des dogmes du Péché originel, de l'Incarnation, de la Rédemption, du Purgatoire, etc., interrogez-les sur la signification des fêtes de l'Assomption, Pâques ou la Pentecôte, et vous serez surpris de leurs réponses.

 

Comme l'écrit J.M. Guénois: "La question n’est pas celle de la doctrine, mais comment, tout en la respectant, la contourner." On sait en effet que les progressistes ne changent pas la doctrine dans les textes, ils la contournent, tout simplement. Ils en atténuent la portée, et finalement en viennent à changer la connaisance que l'on en a pour parvenir au bout de nombreuses années à autoriser des discussions pour changer la doctrine. Exemple: les discussions sur la doctrine du mariage dans le cadre du "Synode des Evêques sur les défits pastoraux de la famille".

 

Tout indique aussi que la nouvelle pastorale conduit inexorablement vers ce que saint Jean-Paul II appelait l'"apostasie silencieuse de la part de l'homme repu qui vit comme si Dieu n’existait pas". "À la racine de la perte de l'espérance se trouve la tentative de faire prévaloir une anthropologie sans Dieu et sans le Christ." (Ecclesia in Europa, 9).

 

Une nouvelle pastorale donc qui, par exemple, n'aborde jamais le sujet de l'autorité, de la Souveraineté. On en revient à ce que j'écrivais ce matin à propos de l'idolâtrie des catholiques qui utilisent le vote comme si la Souveraineté nationale pouvait remplacer la Souveraineté de Dieu..., et vivent finalement "comme si Dieu n'existait pas", sans jamais remettre en question cette monstrusoité dont ils déplorent pourtant les conséquences...

 

"Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer." (Bossuet) [1]

 

Notes

 

[1] Bossuet cité in P.-F. Le Play, La Réforme sociale, Bulletin de la Société d'économie sociale et des unions de la paix sociale, Paris 1897, p. 435, en lecture libre sur Gallica.bnf.fr

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