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Christ Roi

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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 17:01

Conférence de Mgr Bernard Fellay

Le Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, Mgr Bernard Fellay, était à Paris les 8,9 et 10 janvier 2009 à l’occasion du IXe congrès du Courrier de Rome. Dans le contexte des discussions doctrinales entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X, nous avons choisi de vous proposer un long extrait de sa conférence du 10 janvier sur le thème de « Vatican II : Un débat à ouvrir »
Source : 
Dici.org via Le forum catholique

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 18:03

Des informations "de première" main (et non des indiscrétions) rapportées par le blog italien Messa in Latino (22/12/2009)

Texte en italien: http://blog.messainlatino.it/...

Traduction : Benoit-et-moi

[S]ynthèse de l'homélie du 19 Décembre 2009, prononcée par Mgr De Galarreta (qui coordonne l'équipe de théologiens de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X engagés dans des pourparlers avec Rome) au cours de la messe d'ordination de 5 prêtres et 3 diacres au séminaire Lefebvriste de La Reja en Argentine. (...) Pendant l'allocution, Mgr Alfonso de Galarreta a révélé les points intéressants suivants, en référence aux discussions engagées à Rome il y a deux mois:

(1) Le résultat de la première rencontre a été positive.
(2) On a défini principalement l'agenda et la méthode de discussion.
(3) Les questions à discuter sont de nature doctrinale, à l'exclusion expresse de toute question se rapportant d'ordre canonique de la FSSPX.
(4) Le point de référence commun sera l'enseignement doctrinal avant Vatican II.
(5) Les pourparlers suivent une méthode rigoureuse: un problème se pose, la partie qui le soulève envoie un travail faisant valoir ses questions. Le Saint-Siège réagit par écrit, après un échange de consultants par e-mail. La réunion discute la question.
(6) Toutes les réunions sont enregistrées par les deux parties, et filmées.
(7) Les conclusions de chaque sujet seront présentées au Saint-Père et au Supérieur Général de FSSPX.
(8) Le calendrier de ces réunions dépend si le sujet est nouveau ou s'il est déjà en discussion. Dans le premier cas, ce sera tous les trois mois. Dans le second, tous les deux mois. La prochaine réunion est prévue pour la mi Janvier.
(10) Les représentants théologiens du Saint-Siège sont "des gens avec qui on peut parler", ils parlent "le même langage théologique que nous" (lire: ils sont thomistes).
(11)

Voici quelques-unes des questions à l'étude, citée par l'évêque - liste non exhaustive:

(a) Le magistère du Concile et le post-concile
(b) la réforme liturgique conciliaire.
(c) l'œcuménisme et le dialogue interreligieux
(e) l'autorité papale et la collégialité
(f) la liberté de conscience, la liberté religieuse, la laïcité et le Règne social de Jésus-Christ
(g) les "droits de l'homme" et la "dignité humaine" en conformité avec la doctrine conciliaire.


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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 10:58

J'invite vivement à tous les fidèles à prier le Seigneur, par l'intercession de Marie, afin que Ut Unum Sint" (Qu'ils soient un, Motu proprio « Ecclesiae unitatem », le 2 juillet 2009)



Les discussions doctrinales entre Rome et la F.S.S.P.X. s'ouvrent aujourd'hui (source : dépêche Ats / Afp). Elles doivent permettre un éclaircissement des points ambigus du concile Vatican II qui ont été systématiquement interprétés dans une herméneutique de rupture avec la sainte Tradition et leur donner une interprétation conforme à l'enseignement de l'Eglise et des papes d'avant le Concile... Cela grince dans les rangs progressistes... Tous à vos chapelets chaque jour pour l'unité de l'Eglise ! Prions pour ce Pape intellectuel, pape de l'unité que la Providence nous a envoyé.

Les Anglicans rentrent à la maison, les orthodoxes envisagent de faire de même en étudiant la manière dont Rome accorde un statut disciplinaire aux Anglicans afin qu'ils conservent l'usage de leur rite et traditions. Tout cela relève du miracle. N'oublions pas que le schisme anglican remonte au XVIe siècle et le schisme orthodoxe à 1053... Ne lachons rien et continuons de prier.

*
Discussions Rome / FSSPX
*
Publication du Motu Proprio Ecclesiae unitatem

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 11:00

Dans un article que vient de publier le blog dirigé par l’abbé Carusi, Disputationes theologicae, intitulé « Les discussions entre le Saint-Siège et la FSSPX : le Concile au risque de l’interprétation de Mgr Gherardini », l’abbé Claude Barthe met en contexte ces discussions prêtes à s’ouvrir. [I]l donne les noms des trois consulteurs de la Congrégation pour la Doctrine de la foi qui auraient été pressentis pour mener ces discussions sous la direction de Mgr Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei. Il s'agit de trois théologiens « restaurationnistes », fidèles à un thomisme rigoureux :

- le P. Charles Morerod, op, nouveau Secrétaire de la Commission théologique internationale, doyen de la faculté de philosophie de l’Université romaine Saint-Thomas d’Aquin, qui a déjà participé à des discussions préliminaires avec la FSSPX ;
- le P. Karl Becker, sj, théologien lui aussi très proche de Benoît XVI, ancien professeur à l'Université grégorienne ;
- et Mgr Fernando Ocáriz, de l’Opus Dei, professeur à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix.
 Source : Osservatore Vaticano

A lire sur le Forum catholique : "il aurait été justement intéressant d'avoir en face des théologiens plus modernistes, afin de mieux mettre en évidence le fossé qui nous sépare... C'est ce que voulait Mgr Tissier : arriver à comprendre et à percevoir comme eux perçoivent les choses.

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L'article
http://disputationes.over-blog.com/article-35795536.html

On peut s'interroger sur l'efficacité réelle de la "dispute theologique" et sur les limites effectives du débat autour du Concile Vatican II, qui semble comporter aujourd'hui encore un certain nombre de tabous insurmontables. On ne peut nier cependant que la personnalité d'un Pape "universitaire" ait engagé la discussion théologique dans une perspective de recherche de la Verité moins soumise aux préjugés qu'il y a quelques années. Il faut noter toutefois qu'en contrepartie, un pessimisme chronique d'une certaine frange du monde traditionel semble vouloir fermer les yeux face à l'ouverture intellectuelle qui s'annonce à l'horizon.

L'Abbé Barthe, déjà connu de nos lecteurs pour son intervention sur le Magistère ordinaire infaillible, délimite ici le cadre d'une telle ouverture chez les théologiens du Vatican, qui laisse apercevoir de réelles perspectives d'approfondissement sur les problèmes théologiques majeurs. En particulier, il met en évidence la disponibilité du Saint Siège à écouter les objections relatives à certains passages du Concile Vatican II, quelle que soit l'origine de ces objections : théologiens de l'école romaine ou même membres de la Fraternité Saint Pie X. La recherche de la Verité ne s'impose pas a priori de limites.
Dans l'ensemble, le cadre dessiné par cette nouvelle ouverture est celui d'un climat de recherche encourageant, qui semble avoir abandonné le stérile esprit de dialectique hégelienne qui prétend laisser chacun dans "sa" vérité, pour aborder la discussion dans l'esprit d'une véritable "disputatio theologica" aboutissant à l'unique vérité que les deux parties doivent embrasser : le but en est, dans la limite du possible, de parvenir à une réelle résolution des problèmes. La Vérité n'appartient pas aux uns ou aux autres, la Vérité doit être à tous et pour tous.

La perspective envisagée ici par l'abbé Barthe se revèle d'un intérêt particulier, dans la mesure où elle trace les contours réels du débat, et met en évidence l'unique façon de l'envisager aujourd'hui.

Les discussions entre le Saint-Siège et la FSSPX :
le Concile au risque de l’interprétation de Mgr Gherardini

par M. l'abbé Claude BARTHE

Le point de départ de mon présent article – dont les réflexions n’engagent bien entendu que moi – est ma lecture dans le dernier numéro de La Nef (septembre 2009, p. 21), d’un entretien du P. Manelli, supérieur des Franciscains de l’Immaculée, avec Christophe Geffroy et Jacques de Guillebon. Le P. Manelli déclare : « Il [le Pape] cherche à éviter des ruptures, notamment dans la réception du Concile Vatican II – c’est la fameuse "herméneutique de la réforme dans la continuité". Il peut toutefois exister dans le Concile des discontinuités sur des points précis, cela n’aurait rien de scandaleux, car celui-ci s’est voulu "pastoral", il a pu y avoir en cela des "erreurs" que le pape peut corriger, comme Mgr Gherardini l’a montré dans une étude que nous avons publiée et qui sera traduite bientôt en français ».

De telles déclarations, nouvelles non pas dans leur fond, mais dans la claire assurance avec laquelle elles sont désormais formulées, sont en effet comme cristallisées par la « ligne herméneutique » que représente Mgr Bruno Gherardini [1], à laquelle Disputationes theologicae a donné un large écho [2]. Elle réactive, en la renouvelant substantiellement, celle de la minorité conciliaire – minorité dont on ne saurait oublier l’importance du rôle dans l’élaboration de textes de transaction, ou dit plus polémiquement d’ambiguïté – à savoir en résumé : un certain nombre de points de Vatican II sont susceptibles, non seulement de précisions, mais aussi éventuellement de futures corrections.

D’une autre manière, Mgr Nicola Bux, voix très écoutée à la Congrégation pour la Doctrine de la foi, déclarait à l’agence Fides le 29 janvier 2009 : « On a constaté qu’il n’y avait pas de différences doctrinales substantielles, et que le Concile Vatican II, dont les Décrets furent signés par S. Exc. Mgr Marcel Lefebvre, ne pouvait pas être séparé de la Tradition entière de l’Eglise. Dans un esprit de compréhension, il faut ensuite tolérer et corriger les erreurs marginales. Les divergences anciennes ou plus récentes, grâce à l’action du Saint-Esprit, seront redressées grâce à la purification des cœurs, à la capacité de pardon, et à la volonté de parvenir à les dépasser définitivement ».

Dans ce contexte de liberté théologique et de bouillonnement de saines disputationes auxquelles ce site veut participer, les conversations doctrinales à venir évoquées implicitement par Nicola Bux, qui vont bientôt s’ouvrir entre des théologiens représentant la Congrégation de la Doctrine de la foi et des théologiens représentant la Fraternité Saint-Pie-X, devraient logiquement faire avancer les choses. C’est en tout cas ce que l’on peut penser, compte tenu de la qualité des trois théologiens, tous les trois consulteurs à la Congrégation de la Doctrine de la foi, qui devraient participer à ces discussions du côté du Saint-Siège (dans la mesure où les informations concernant ces nominations sont bien exactes et étant évident que l’« équipe » ainsi constituée peut être modifiée, réduite ou augmentée), sous la houlette de Mgr Guido Pozzo, nouveau secrétaire de la Commission Ecclesia Dei.

Quel degré d’autorité pour les points qui font difficultés dans Vatican II ?

De Mgr Pozzo, qui a enseigné de manière fort classique à l’Université du Latran, Le Figaro du 8 juillet citait ces propos : « Le point faible de l'Église est son identité catholique souvent pas claire », en ajoutant : « Ce n'est pas en renonçant à sa propre identité que l'Église se mettra dans de meilleures conditions pour dialoguer avec le monde, c'est exactement le contraire », pour enfin conclure : « Nous avons besoin de sortir de cette illusion optimiste, quasi irénique, qui a caractérisé l'après-concile ». Il est, entre autres, un spécialiste de ce que l’on appelle les « notes théologiques » (valeur normative que l’on peut attribuer aux textes doctrinaux), de sorte que les discussions ne pourront éviter de traiter de la normativité des assertions discutées, de leur valeur contextuelle, de l’éventuelle absence de toute obligation de foi qu’elles comportent [3].

Le P. Charles Morerod, nouveau Secrétaire de la Commission théologique internationale, qui devrait participer à ces discussions, est un dominicain helvétique qui a fait sa thèse sur Luther et Cajetan. Il est doyen de la faculté de philosophie de l’Université Saint-Thomas d’Aquin, l’Angelicum à Rome, rédacteur de l’édition française de la revue Nova et Vetera. A la demande de la Congrégation de la foi, il a beaucoup travaillé sur la question de l’anglicanisme. C’est un proche du cardinal Cottier, il jouit de la totale confiance du Secrétaire d’État, jadis Secrétaire du Saint-Office et du Pape lui-même.

Dans son importante bibliographie, on peut citer : Tradition et unité des chrétiens. Le dogme comme condition de possibilité de l’œcuménisme [4] ; Œcuménisme et philosophie. Questions philosophiques pour renouveler le dialogue [5].

Il est désormais notoire que le P. Morerod a participé avec des membres de la FSSPX à des conversations doctrinales que l’on pourrait qualifier de préliminaires. Dans une réunion publique tenue dans le cadre du Grec (Groupe de Rencontres entre catholiques), dans les locaux de Saint-Philippe-du-Roule, à Paris, le 26 février 2008, où il débattait avec l’abbé Grégoire Célier, de la FSSPX, sur le thème : « Réviser et/ou interpréter certains passages de Vatican II ? », les deux orateurs étaient arrivés à une très intéressante convergence. Le P. Morerod expliquait qu’il lui paraissait : 1°/ que la possibilité d’une réception de Vatican II « qui se fonderait très fortement sur l’état du Magistère antérieur » pourrait parfaitement avoir sa place dans l’Église, avec pour condition, lui semblait-il, que cette interprétation ne soit pas un rejet de Vatican II ; 2°/ et que pouvait être admise la non-confession de certains points de Vatican II, avec « une certaine exigence de respect » de l’enseignement « officiel » de Vatican II.

Des précisions interprétatives à goût d’inachevé

Le P. Karl Josef Becker, jésuite qui devrait lui aussi participer à ces discussions, né en 1928, théologien très aimé de Benoît XVI, a été professeur invité à la Faculté de théologie de l'Université grégorienne (il a notamment enseigné la théologie sacramentaire, et écrit sur la justification, l’ecclésiologie). Il a publié un article paru dans L’Osservatore Romano du 5 décembre 2006 [6], dans lequel tout le monde a vu une application du discours du Pape du décembre 2005 que j’évoquerai plus loin. Il y défendait que le subsistit in du n. 8 Lumen gentium (l’Eglise du Christ subsiste dans l’Eglise catholique) ne veut rien dire d’autre que le traditionnel : est (l’Eglise du Christ est purement et simplement l’Eglise catholique). Et même, selon la relecture très volontariste du P. Becker, le subsistit in serait destiné à renforcer le est, d’où il résulterait, estimait-il, en visant la part de l’œcuménisme conciliaire qu’il est le plus difficile à faire concorder avec la doctrine traditionnelle, que l’ecclésialité partielle des Eglises séparées est très douteuse [7].

[va dans le sens du document du Cardinal Ratzinger Dominus Iesus § 17 qui ne reconnait pas la qualité d'Eglises au sens propre aux églises réformées, "communautés ecclésiales qui n'ont pas conservé l'épiscopat valide et la substance authentique et intégrale du mystère eucharistique"]


Fernando Ocáriz, le troisième théologien qui devrait également faire partie de l’équipe Pozzo pour participer à ces débats théologiques, né en 1944, vicaire général de l’Opus Dei, a enseigné à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix, est l’auteur de très nombreux ouvrages.

Sa désignation tient assurément à son intérêt pour la question de l’interprétation homogène de la déclaration sur la liberté religieuse, Dignitatis humanae, à propos du point le plus sensible – l’apparent remplacement de la doctrine de la tolérance par celle de liberté en matière de "droit public de l’Église" [8] – sur lequel il a lui-même écrit [9]., ou sur lequel il a dirigé des thèses d’étudian. On peut d’ailleurs sans grand risque affirmer qu’il est pour beaucoup dans la formulation que l’on pourrait qualifier de transactionnelle de la liberté religieuse dans le Catéchisme de l’Église catholique [10].

Quant au P. Charles Morerod, profitant de la part importante qu’il a prise aux travaux de l’Anglican-Roman Catholic International Commission (ARCIC), il a montré dans Œcuménisme et philosophie. Questions philosophiques pour renouveler le dialogue [11] qu’un dialogue œcuménique sérieux se devait d’intégrer des éclaircissements sur les présupposés philosophiques des positions théologiques des chrétiens séparés, présupposés qui peuvent largement expliquer leur incompréhension des dogmes de l’Eglise.

Mais c’est surtout son ouvrage Tradition et unité des chrétiens. Le dogme comme condition de possibilité de l’œcuménisme [12] qui mérite une particulière attention pour le sujet qui nous intéresse. Cet ouvrage représente un considérable effort d’interprétation traditionnelle de l’œcuménisme porté à un degré très élevé d’acuité et d’agilité, puisqu’il ne vise à rien moins qu’à montrer comment le dogme catholique en général et celui de l’infaillibilité pontificale en particulier sont… les moteurs les plus efficaces de l’œcuménisme. Démonstration paradoxale (paradoxale dans la mesure où l’on tient communément, pour s’en réjouir ou pour le regretter, que l’œcuménisme cherche à atténuer les arrêtes dogmatiques de la doctrine catholique). Or le paradoxe redouble lorsque la pia interpretatio du savant dominicain fait une lecture thomiste d’un point souvent critiqué dans le texte conciliaire, la « hiérarchie des vérités ».

Selon lui, si l’on accorde aux séparés que, des deux côtés, il y a eu mauvaise compréhension des positions respectives, il faudra bien émettre à la fin quelque formule obligatoire pour tous – autrement dit, un dogme – qui manifestera que l’on se comprend désormais parfaitement et que l’on s’accorde univoquement en exprimant la foi reçue des Apôtres. Concernant le décret conciliaire sur l’œcuménisme, au n. 11 § 3 [13], il rappelle que la tradition catholique, notamment par la bouche de saint Thomas, a toujours affirmé que le refus de croire un quelconque article de foi revient à refuser l’autorité de Dieu de qui dépend la foi, et annihile par le fait le motif de croire et donc pulvérise la foi. Cependant, comme l’expose aussi saint Thomas, l’ensemble des vérités à croire s’organise selon un certain ordre, qui ne supprime aucunement l’importance de chaque article. Le P. Morerod explique, qu’ainsi entendue, la « hiérarchie des vérités » n’est fondamentalement rien d’autre qu’une méthode de catéchèse élémentaire pour expliciter, par exemple, la Maternité divine à partir de l’Incarnation, un moyen pédagogique d’amener à la foi catholique ceux qui s’en sont écartés.

Un nouveau contexte théologique et ses virtualités

Les démonstrations en forme de précisions des PP. Becker, Ocáriz, Morerod, et de bien d’autres encore, sont très séduisantes. L’ennui est qu’elles sont justement rendues nécessaires parce que les textes concernés (dans ce que j’ai évoqué : le n. 8 de Lumen gentium, le n. 2 de Dignitatis humanae, le n. 11 d’Unitatis redintegratio, mais il existe d’autres lieux de difficulté [14]) ne contiennent pas ces précisions qui auraient évité toute interprétations déviantes

N’est-ce pas, plus généralement, la grande difficulté que soulève telle ou telle assertion de Vatican II, à savoir celle d’avoir eut l’effet de ce que l’on pourrait qualifier un « réenveloppement » du dogme (pour faire allusion à la théorie du « désenveloppement » que représente, selon le cardinal Journet, la fonction dogmatique) ?

Mais auparavant, il faut remarquer que le phénomène déclenché par le discours adressé le 22 décembre 2005 par un pape théologien, Benoît XVI, à la Curie romaine, sur la bonne interprétation de Vatican II, se situe dans une phase historique de « retour au dogme » particulièrement intéressante. On pourrait au reste défendre que l’exercice de sa charge de Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, spécialement de 1985 (publication de L’Entretien sur la foi) à 2005, a constitué une espèce de pré-pontificat de réinterprétation et d’encadrement des points sensibles de Vatican II.

A la limite, ce que l’on dit et écrit aujourd’hui librement un peu partout était parfaitement connu : à savoir que l’autorité des passages de Vatican II qui ont paru ou paraissent, prout sonant, ne pas s’accorder avec des assertions dogmatiques antérieures, n’avaient rien de dogmatiques. De même, on pourrait dire que les réinterprétations en forme de précisions orthodoxes de ces passages qui se multiplient aujourd’hui sous des plumes très autorisées ont toujours existé. Mais il est permis de remarquer que ces deux voies conjuguées, qui prennent aujourd’hui un caractère quasi officiel, restent jusqu’à un certain point insatisfaisantes : la première voie (la non-infaillibilité des points contestés) parce qu’elle est purement négative et ne règle pas le fond du débat ; la seconde (la réinterprétation thomiste de ces points) parce qu’elle semble relativement artificielle ou qu’elle est en tout cas évidemment a posteriori.

Mais cependant, de même que dans la vie spirituelle l’accession aux voies mystiques ne peut faire l’économie des purifications ascétiques, tout le bouillonnement actuel déclenché ou activé par le discours théologique libérateur de 2005 a une valeur préparatoire à long terme – et sans doute très long terme – indispensable. Me sera-t-il permis de dire que la situation magistérielle présente (je parle toujours ici, uniquement, des points sensibles de Vatican II, et en aucune manière des avancées indiscutables de ce concile, comme le décret Ad gentes, et, à mon avis la constitution Dei Verbum) est assez inédite dans l’histoire des dogmes. Il ne s’agit pas, comme classiquement, d’hérésies externes et de condamnations internes, mais de flous doctrinaux internes et de rejet (jusqu’à présent) à l’extérieur de leur contestation. On est en présence d’une crise qui ressemble si l’on veut à une crise – fort tardive, il est vrai – d’adolescence, où le meilleur et le pire se mêlent pour accéder à une maturité.

Le pire serait de rester au milieu du gué – par exemple : Unitatis redintegratio n’assigne pas de but clairement précisé en termes dogmatiques à l’œcuménisme. Le meilleur est dans la matière nouvelle qui a émergé – je parle toujours à titre personnel –, et qui fait que, n’en déplaise à ceux qui voudraient revenir à un statu quo ante, il est impossible de prétendre par exemple rayer l’œcuménisme de l’enseignement de l’Église. Plus exactement, il faudra, au terme d’un labeur théologique qui n’a certes jamais cessé depuis 40 ans mais auquel un Pape théologien permet un développement libre et inespéré, faire de l’œcuménisme un enseignement de l’Église comme tel. Les difficultés de ces textes que j’appelle « d’adolescence » (puisqu’on m’a reproché de toutes parts l’appellation de « magistère inachevé ») peuvent être alors comprises comme des questionnements.

Je m’explique en approfondissant cet exemple de l’œcuménisme. A lire le n. 3 d’Unitatis redintegratio, on peut comprendre ce texte comme la reconnaissance traditionnelle de l’existence d’éléments de l’Église catholique, tels le baptême, l’Écriture Sainte, parfois l’ordre, au sein des communautés séparées : « Parmi les éléments ou les biens par l’ensemble desquels l’Église se construit et est vivifiée, plusieurs et même beaucoup, et de grande valeur, peuvent exister en dehors des limites visibles de l’Église catholique ». Mais Unitatis redintegratio rajoute, ce qui apporte une considérable difficulté, une certaine légitimation ecclésiale de ces communautés séparées comme telles : « En conséquence, ces Églises et communautés séparées, bien que nous les croyions souffrir de déficiences, ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d’elles comme de moyens de salut, dont la force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Église catholique ». Les termes du texte semblent donc dire qu’en tant que séparées ces Églises seraient des « relais » de l’Église catholique. Ce qui serait, si telle était la véritable interprétation, en rupture avec l’enseignement antérieur.

Et pourtant, force est de convenir que si – conformément à la doctrine traditionnelle – des séparés de bonne foi accèdent au salut par ces éléments catholiques qui se trouvent de facto dans leurs communautés, n’est-ce pas leur appartenance concrète à ces communautés séparées qui peut (dans le mystère insondable de Dieu) leur apporter ces éléments catholiques salutaires. En même temps, il est vrai, que cette appartenance est aussi le principal obstacle objectif à leur retour dans l’unité de l’Église. Il est clair que le dogme du passé n’a pas intégré explicitement ce fait que les éléments catholiques qui existent dans ces communautés séparées peuvent être instruments de la grâce pour des chrétiens séparés de bonne foi et donc de leur éventuel rattachement in voto à l’Église de Pierre, ni qu’ils sont en attente d’être revivifiés par le retour à l’Église catholique des chrétiens séparés qui en bénéficient. (Ce dont je ne prétends aucunement rendre raison en quelques lignes). Comme si le « questionnement » du n. 3 d’Unitatis redintegratio témoignait de deux sortes d’insuffisances, l’une pour le passé qui disait trop peu, et l’autre pour le présent qui en revanche dit trop.

Abbé Claude Barthe

1. Concilio Ecumenico Vaticano II. Un discorso da fare, Case Mariana Editrice, 25 mars 2009.

2. Mgr Brunero Gherardini, « La valeur magistérielle de Vatican II », dans Disputationes theogicae, jeudi 9 mai 2009 ; Claude Barthe, « Le Magistère ordinaire infaillible. L’abbé Barthe défend la position de Mgr Gherardini », jeudi 18 juin 2009.

3. Sur la manière dont la FSSPX décline le thème de la non-infaillibité des points contestés de Vatican II : Jean-Michel Gleize, « Le concile Vatican II a-t-il exercé l’acte d’un véritable magistère ? » et Alvaro Calderón « L’autorité doctrinale du concile Vatican II », dans Magistère de soufre (Iris, 2009, pp. 155-204 et 205-218)

4. Parole et Silence, 2005.

5. Parole et silence, 2004.

6. « Nel clima dell’Immacolata i quarant’anni del Concilio. Subsistit in (Lumen gentium, 8) », pp. 1, 6-7.

7. Un autre ancien professeur de l’Université Grégorienne, le P. Francis A Sullivan, avait d’ailleurs contesté cette interprétation dans « A Response to Karl Becker, S.J., on the Meaning of Subsistit In » Theological Studies, vol. 67 (2006), pp. 395-409. Le P. Sullivan, d’une tendance opposée à celle du P. Becker, ne croit cependant pas davantage que lui à l’autorité infaillible de Vatican II. Dans la ligne Sullivan, mais dans une perspective tout autre que le débat sur les points contestés de Vatican II, la bibliographie sur la relativisation de l’autorité magistérielle dans la théologie actuelle est considérable. En français : un classique, Jean-François Chiron, L’infaillibilité et son objet. L’autorité du magistère infaillible de l’Église s’étend-elle aux vérités non révélées ? (Cerf, 1999) ; et la plus récente contribution : Grégory Woimbée, Quelle infaillibilité pour l’Église ? De jure veritatis (Téqui, 2009).

8. Dernier ouvrage paru donnant un bref, mais très substantiel résumé du débat : Guillaume de Thieulloy, « Vers une relecture de Vatican II), dans La théologie politique de Charles Journet (Téqui, 2009, pp. 149-163). Pour l’état le plus complet et le plus parfaitement référencé de la doctrine d’avant Dignitatis humanae, voir le chapitre 9 du schéma De Ecclesia (Documenta oecumenico Vaticano II apparando, Constitutio De Ecclesia, c. 9, traduction dans Claude Barthe, Quel avenir pour Vatican II. Sur quelques questions restées sans réponse (François-Xavier de Guibert, 1999, pp. 163-179).

9. « Délimitación del concepto de tolerancia y su relación con el principio de libertad », Scripta Theologica 27 (1995), pp. 865-884. Cf. sur cette question : P. Basile Valuet, osb, La liberté religieuse et la Tradition catholique, éditions Sainte-Madeleine, 1998, dont il faut souligner qu’il ne semble pas vouloir assimiler l’enseignement conciliaire au magistère ordinaire universel. Tiennent, en revanche, pour la qualification de magistère ordinaire et universel à la doctrine conciliaire de la liberté religieuse (dont ils donnent des interprétations catholiques aux nuances diverses, qu’il n’est pas possible de rapporter ici) : Brian W. Harrison, Le développement de la doctrine catholique sur la liberté religieuse (Dominique Martin Morin, 1988) ; de nombreux articles de Dominique-M. de Saint-Laumer, par exemple « Liberté religieuse. Le débat est relancé », Sedes Sapientiae, 25, pp. 23-48 ; Bernard Lucien, : Les degrés d’autorité du Magistère (La Nef, 2007).

10. « Le devoir social de religion et le droit à la liberté religieuse », nn. 2104-2109.

11. Op. cit., Parole et silence, 2004.

12. Op. cit., Parole et Silence, 2005.

13. « En exposant la doctrine, ils [les théologiens catholiques] se souviendront qu’il y a un ordre ou une "hiérarchie" des vérités de la doctrine catholique en raison de leur rapport différent avec les fondements de la foi chrétienne ».

14. Le n. 2 de la Déclaration Nostra aetate : « « Elle [l’Église catholique]considère avec un respect sincère — observantia : respect religieux — ces manières d’agir et de vivre, ces règles et doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu’elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la Vérité qui illumine tous les hommes ».

15. En ce qui concerne l’ensemble des difficultés levées par la FSSPX et la manière dont elle les présente, on peut notamment lire le livre collectif : Magistère de soufre, op. cit. (Iris, 2009).


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Au sujet de la messe dans le rite moderne, un article précédent du blog de DISPUTATIONES THEOLOGICAE donne la parole à Monseigneur Domenico Bartolucci proche du pape Benoît XVI qui avoue n'avoir jamais dit la messe du rite moderne. ...
"Que le nouveau rite ait des déficiences est désormais une évidence pour tout le monde, et le Pape a dit et il a écrit plusieurs fois que celui-ci devrait « regarder vers l’ancien ».
[15].

En 2006, Mgr Bartolucci a dirigé, à la demande du pape Benoît XVI, un concert dans la chapelle Sixtine au cours duquel a été créé le motet à six voix Oremus pro Pontifice nostro Benedicto, dédié au pape.

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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 07:03

Le Concile Vatican II : un débat à ouvrir, tel est le titre de l’ouvrage de Mgr Brunero Gherardini paru en italien avant l’été, et dont une traduction française doit être publiée prochainement. Tel est également le thème retenu par la revue Le Courrier de Rome pour son IXe congrès théologique qui se tiendra à Paris les 8, 9 et 10 janvier 2010. Alors que l’ouverture des discussions doctrinales entre la Fraternité Saint-Pie X et le Saint-Siège est annoncée pour l’automne prochain, il est utile de prendre connaissance du contenu de l’ouvrage de Mgr Gherardini grâce à la synthèse qu’en donne Le Courrier de Rome de juin 2009 (n°323, pp.1-5), et dont on trouvera ici les extraits les plus significatifs. Les numéros de pages donnés entre parenthèses sont celles de l’édition italienne indiquée in fine.

Mgr Brunero Gherardini, né en 1925, a été doyen de la Faculté de théologie de l’Université du Latran. Théologien de renom, il a publié plus de quatre-vingt ouvrages et plusieurs centaines d’articles. Il est actuellement chanoine de la Basilique Saint-Pierre, directeur de la revue thomiste Divinitas. Il peut être considéré comme le dernier représentant de l’école romaine de théologie illustrée par les Ottaviani, Tromp, Parente, Piolanti…

(…) Si l’on accepte le Concile Vatican II, comment s’accommoder des enseignements de ce concile qui sont difficilement compatibles avec la ligne de la continuité doctrinale ? (…) Mgr Gherardini ne cache pas que (cette question) n’est pas imaginaire, il ne pense pas qu’elle puisse être simplement contournée par l’affirmation que les textes du conciles sont bons, et que seule leur interprétation pose problème. Le problème, au contraire, est bien réel. C’est vrai : les évêques, les papes et le concile lui-même ont à plusieurs reprises revendiqué l’appartenance de Vatican II à la Tradition vivante de l’Eglise ; toutefois, « la communication vitale entre ses différentes phases ne doit pas être déclamée, mais démontrée et de façon telle que sa démonstration coïncide avec la continuité au moins substantielle de son contenu avec celui des phases précédentes » (p.131). En effet, alors que Mgr Gherardini s’apprête à faire une analyse détaillée des textes conciliaires, il fait remarquer que dans ces textes se trouvent des affirmations vraiment problématiques. (…)

En se référant, par exemple, à la Constitution Sacrosanctum Concilium, au chapitre VI intitulé « Vatican II et la liturgie », il observe qu’ « ici, il y a beaucoup plus qu’une simple porte ouverte (aux novateurs, ndlr) : elle est grande ouverte. Tout d’abord on doit, du rite romain, sauver au moins la substance, puis les diversités sont dites légitimes et… l’on n’indique pas du tout lesquelles d’entre elles sont réellement légitimes, ni en quoi consiste la substance du rite romain. Cela peut être tout et le contraire de tout… Certes, la porte est vraiment grande ouverte. Et si quelqu’un est passé par cette porte pour introduire dans l’Eglise non pas une réforme liturgique qui mette en harmonie, sur la base de ses sources, la Tradition ecclésiale avec les attentes d’aujourd’hui en vue du lendemain, mais une liturgie subversive de sa propre nature et de ses finalités premières, le responsable (de cette intrusion) est en définitive le style conciliaire lui-même.» (p.147) – C’est nous qui soulignons ici et plus bas.

Le chapitre VII intitulé « Le grand problème de la liberté religieuse », après avoir étudié attentivement la question de la liberté religieuse, tant du point de vue objectif que du point de vue subjectif, conclut que ce sont certaines affirmations – contenues dans le texte conciliaire lui-même – qui sont problématiques : « Le fait d’avoir déclaré (dans Dignitatis Humanae, ndlr) le choix religieux exempt de toute coercition, inévitablement libre et responsable, rend évidente la condition métaphysique et existentielle du sujet… Le niveau est par conséquent subjectif, et le sujet est ainsi envisagé dans l’hypothèse d’un solipsisme absolu, c’est-à-dire absurde. La conscience du sujet – de ce sujet – en fait n’est jamais la seule réalité et n’est pas non plus l’unique valeur. » (p.181)

(…)

Si dans Dignitatis Humanae est posée la prééminence de l’élément subjectif sur l’élément objectif dans Unitatis Redintegratio ce principe est en quelque sorte absolutisé, en faisant passer l’œcuménisme de la saine perspective consistant à mettre en œuvre tous les efforts et les moyens possibles pour ramener les brebis à l’unique bercail du Christ, à une sorte de dialogue pour le dialogue, au nom d’un présumé respect de la dignité de l’homme qui empêcherait tout prosélytisme : selon Mgr Gherardini, en effet, par l’accent mis sur la dimension subjective, « les bases anthropocentriques du dialogue œcuménique étaient ainsi jetées ; sur ces bases on pouvait tranquillement ériger l’édifice des ‘principes catholiques de l’œcuménisme’, dans le but non pas de se mettre en cordée avec les confessions chrétiennes – différentes et opposées – en visant à former un seul troupeau sous un seul berger (Jn 10,16), mais d’en faciliter l’engagement chrétien commun au service de l’homme, chacune restant elle-même et toutes étant arrêtées sur la ligne de départ. » (p.190)

(…)

La solution est donc celle d’une reconsidération attentive des documents conciliaires, selon une herméneutique théologique tout aussi attentive (herméneutique résumée par Mgr Gherardini au chapitre III, §2) ; il faut enfin prendre le concile au sérieux pour dissiper le doute (et vérifier) « si effectivement la Tradition de l’Eglise a été en tout et pour tout sauvegardée par le dernier concile et si, par conséquent, l’herméneutique de la continuité évolutive est son mérite indéniable et si l’on peut lui en donner acte » (p. 87). Il est nécessaire de faire ce travail parce que trop nombreux et trop graves sont les dommages qui détournent les âmes de la foi catholique ; et c’est pour cette raison que Mgr Gherardini termine son livre par une fervente supplique adressée au Saint-Père, pour que l’on réalise un examen scientifique des documents de Vatican II : « Si la conclusion scientifique de l’examen aboutit à l’herméneutique de la continuité comme la seule herméneutique possible et nécessaire, alors il faudra démontrer – au-delà de toute assertion déclamatoire – que cette continuité est réelle, et qu’elle ne se manifeste comme telle que dans l’identité dogmatique de fond. Dans le cas où, en tout ou en partie, cette continuité ne serait pas en définitive scientifiquement prouvée, il serait nécessaire de le dire avec sérénité et franchise, en réponse à l’exigence de clarté ressentie et attendue depuis presque un demi-siècle » (p.256)

(…)

Dans sa préface à l’ouvrage, Mgr Mario Oliveri, évêque d’Albenga-Imperia, rappelle les conditions dans lesquelles doit s’ouvrir ce débat sur le Concile Vatican II.

Toute l’analyse de Mgr Gherardini, imprégnée de saine théologie et soutenue par le Magistère de l’Eglise, se rattache à « une conception philosophique et donc aussi théologique (dans la mesure où l’attention porte sur la Vérité) qui reconnaît à l’intellect humain sa vraie valeur et sa vraie nature, au point de le considérer capable d’atteindre et d’adhérer à une vérité qui est immuable, comme est immuable l’être de toutes les choses, parce qu’il tire, par la création, sa nature de l’Etre absolu, de Celui qui est. Mais l’intellect humain ne crée pas la vérité, puisqu’il ne crée pas l’être : l’intellect connaît la vérité, quand il connaît le ‘ce qui est’ des choses. En dehors de cette vision, en dehors de cette philosophie, tout discours sur l’immutabilité de la vérité et sur la continuité de l’adhésion de l’intellect à la même vérité identique ne tiendrait plus, ne serait absolument plus soutenable. Il ne resterait plus qu’à accepter une mutabilité continuelle de ce que l’intellect élabore, exprime et crée » (pp.5-6). Telle doit être la base commune pour une saine herméneutique du concile. La continuité qu’il faudra vérifier à travers une analyse attentive, approfondie et pondérée des textes et des sources conciliaires doit être comprise dans la ligne de la philosophia perennis que l’Eglise a toujours défendue et encouragée. Qu’il n’arrive jamais que l’herméneutique du concile – et ce n’est pas un jeu de mots – s’abîme dans les méandres de l’herméneutique contemporaine, mais qu’au contraire elle s’enracine dans l’eodem dogmate, eodem sensu eademque sententia (dans le même dogme, dans le même sens et dans la même pensée) de saint Vincent de Lérins, que Vatican I a fait sien, et qui est le seul critère pour s’assurer que « tels passages, ou tels autres passages et affirmations du concile, ne disent pas seulement nove (de façon nouvelle) mais aussi nova (des choses nouvelles), par rapport à la Tradition pérenne de l’Eglise. » (p.7)

Traduction française de l’original italien

Dici.org

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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 14:15
Catholicisme : le retour des intégristes ? (première partie)

Le mythomane Henri Tincq n'en est pas à son coup d'essai. Inlassablement, il ânonne ses certitudes tel un cheval de course avec ses oeillères, incapable de voir au-delà de son pauvre champ visuel. Journaliste à l'immonde, auto-proclamé "spécialiste du fait religieux", il explique que Vatican II a abandonné la soutane et le latin. Nulle part le Concile Vatican II fait une telle proposition, au contraire Vatican II a recommandé de conserver l'usage du latin. Je cite : "36. Langue liturgique

§ 1. L'usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins." (Sacrosanctum Concilium, Constitution sur la Sainte Liturgie, n° 36, 4 décembre 1963). Mais cela n'empêche pas Henri Tincq, en bon disciple du siècle des Chimères, d'assener ses mensonges. "Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose" disait Voltaire...

Le premier. Sur "la messe selon saint Pie V" (messe traditionnelle, en latin, face à Dieu et non "dos au peuple"...) Henri Tincq oublie le
Motu proprio de Benoît XVI du 07/07/2007 qui dit que cette messe n'a jamais été abrogée. Il oublie que  le "rite extraordinaire" est la même messe que la messe moderne (dit "rite ordinaire"). Et que cette messe traditionnelle fait partie des trésors de l'Eglise. Je cite : "Le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le B. Jean XXIII doit être considéré comme l’expression extraordinaire de la même « lex orandi » de l’Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique." (article 1).

La "liberté religieuse", défendue par Mgr Lefebvre, le "spécialiste des religions" ne précise pas de quelle liberté il s'agit. Profitant de la complexité de cette notion (que les prochaines discussions doctrinales ouvertes par Benoît XVI avec la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X fondée par Mgr Lefebvre devraient éclaircir), il confond allègrement la liberté religieuse de l'Eglise qui est une notion traditionnelle de l'Eglise avec la liberté de croyance (libre arbitre).

La "doctrine sociale de l'Eglise" qui selon Henri Tincq serait un développement du courant moderniste que les papes auraient condamnée ! Or c'est l'exact inverse puisque la doctrine sociale de l'Eglise est un développement magistériel des papes anti-modernistes notamment de la fin du XIXe siècle, de condamnation du modernisme libéral issu de 1789 qui après avoir détruit les corporations causa chez les ouvriers une misère sociale jamais vue...


Dans cette partie II, Henri Tincq revient sur le rite extraordinaire de la messe, il parle de "missel de Saint Pie X", missel qui n'existe pas, il confond sans doute avec la messe dite "de Saint Pie V" (messe traditionnelle). Ceci pour mépriser la prière pour les Juifs traditionnellement récitée par l'Eglise le Vendredi saint dans le rite extraordinaire. Henri Tincq feint d'ignorer que cette "prière pour les Juifs" est priée également dans le rite ordinaire de la messe (messe moderne) le Vendredi saint.

Sur le même sujet, lire :

-
Le rite extraordinaire en latin n’est pas en opposition avec le Concile, selon Benoît XVI
- Haine, mépris, mensonges et affolement : l'article de Tincq "Le pape Benoît XVI et ses intégristes"
où il accuse Mgr Lefebvre d'être un "insoumis, esprit borné" et la Tradition de l'Eglise d'être un "folklore désuet promis aux poubelles de l'histoire" (sic) et termine son article par un "la réintégration des schismatiques risquent de se faire au prix d'un grignotage des acquis de quarante ans". (les fameux acquis...)
-
Le complot traditionaliste : "On est cernés!" 
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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 07:19

Signification du rapprochement de Rome avec les traditionalistes par le Cardinal Ricard

ROME, Jeudi 9 juillet 2009 (ZENIT.org) - « La grande préoccupation du pape Benoît XVI est la sauvegarde de l’unité de l’Eglise et le désir d’ouvrir un dialogue avec la Fraternité Saint Pie X », fait observer le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, dans cette réflexion sur « la signification du nouveau motu proprio Ecclesiae Unitatem ».


... [C]e qui est le plus intéressant dans ce texte, ce sont les attendus, les raisons, qui ont amené le pape à promulguer un nouveau Motu proprio. La raison principale en est le changement de contexte et l’évolution parcourue.

 

Le précédent Motu proprio Ecclesia Dei adflicta datait du 2 juillet 1988, juste après l’ordination illégitime de 4 évêques par Mgr Lefebvre, le 30 juin 1988. Il s’agissait alors pour la nouvelle Commission mise en place d’accueillir les prêtres, les séminaristes, les religieux, religieuses et laïcs qui refusaient de suivre Mgr Lefebvre dans cette démarche schismatique.

 

Aujourd’hui, l’enjeu s’est déplacé. Actuellement, la grande préoccupation du pape Benoît XVI est la sauvegarde de l’unité de l’Eglise et le désir d’ouvrir un dialogue avec la Fraternité Saint Pie X. Or, ce dialogue porte essentiellement sur des questions doctrinales, qui sont de fait du ressort de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. C’est la prise en compte de cette dimension qui explique la volonté de ce rattachement institutionnel de la Commission Ecclesia Dei à cette Congrégation. D’autres questions d’ordre liturgique ou d’ordre psychologique et canonique s’étaient posées. Elles avaient eu une réponse dans le Motu Proprio Summorum Pontificorum du 7 juillet 2007 (pour la liturgie) et dans la levée de l’excommunication des 4 évêques le 21 janvier de cette année.

 

Caritas in veritate. Le titre de la dernière encyclique pourrait également servir de sous-titre à ce Motu Proprio, tant il caractérise la conduite du pape dans sa responsabilité pastorale : la charité dans la vérité. Charité, car le pape veut montrer sa paternelle sollicitude envers la Fraternité Saint Pie X ; il fait tout pour faciliter le dialogue. Mais dans la clarté et dans la vérité aussi. Le texte rappelle que « tant que les questions doctrinales ne seront pas éclaircies, la Fraternité n’a pas de statut canonique dans l’Eglise et que ses ministres ne peuvent exercer aucun ministère légitime. » Le pape sait que les vraies difficultés sont d’ordre doctrinal et qu’une véritable communion dans l’Eglise ne saurait s’établir sur des ambiguïtés ou un flou doctrinal.

 

Lisant ce Motu Proprio, il m’est venu à l’esprit cette suggestion : pourquoi ne pas confier ce dialogue, qui va s’ouvrir avec la Fraternité Saint Pie X, à l’intercession de Sainte Catherine de Sienne qui a vécu dans une période de grande crise de l’Eglise une véritable passion de l’unité ?

 

Bordeaux, le 8 juillet 2009,

 

+ Jean-Pierre cardinal RICARD

***

Commentaire du jour : "Arrachez donc les ronces des péchés mortels et plantez des vertus" (Sainte Catherine)

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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 11:46

L'abbé Bruno Le Pivain, nouveau Curé de la cathédrale d'Angers, analyse le Motu proprio Ecclesiae Unitatem de Benoît XVI. Quelle continuité avec les précédents gestes de Benoît XVI en direction de la Fraternité Saint Pie X ? Quel contexte particulier désormais pour les discussions doctrinales entre Rome et Ecône ? Quelle place pour les instituts « Ecclesia Dei » dans cette nouvelle organisation ?


* Publication du Motu Proprio Ecclesiae unitatem
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8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 19:42

Benoît XVI a publié mercredi 8 juillet le motu proprio "Ecclesiae unitatem" par lequel il rattache la Commission "Ecclesia Dei" à la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Comme il l’avait annoncé le 10 mars dernier dans sa Lettre aux Evêques de l’Église catholique, Benoît XVI a donc décidé mercredi 8 juillet de joindre « de façon étroite » la Commission "Ecclesia Dei" à la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Le dialogue théologique et doctrinal doit désormais s’ouvrir avec la Fraternité Saint-Pie-X.

Par ce motu proprio et selon ses termes «  le Pape souhait montrer sa sollicitude paternelle à la fraternité Saint-Pie X afin qu’elle retrouve la pleine communion avec l’Église ». Pour le Cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux et membre jusqu’ici de la Commission Ecclesia Dei, cette nouvelle organisation est avant tout logique.

***
Le Figaro, Le pape dialogue avec les lefebvristes
AFP
08/07/2009 | Mise à jour : 14:20

Le pape Benoît XVI a officiellement ouvert le dialogue doctrinal avec les lefebvristes de la Fraternité Saint Pie X mercredi, en publiant un motu proprio qui réorganise l'instance de la curie romaine chargée du schisme intégriste ouvert en 1988. Intitulé Ecclesiae unitatem, le motu proprio (décret), daté du 2 juillet mais rendu public mercredi, "joint de façon étroite" la Commission Ecclesia Dei (créée par Jean-Paul II au lendemain du schisme pour y remédier) à la Congrégation pour la doctrine de la foi, indique Benoît XVI dans ce document.
"Parce que les problèmes qui doivent être traités avec la Fraternité sont de nature essentiellement doctrinale, j'ai décidé (...) de repenser la structure de la commission Ecclesia Dei, la joignant de façon étroite à la Congrégation pour la doctrine de la foi", affirme le pape.

***


Ecclesiae Unitatem : nouveau statut de la commission Ecclesia Dei


Pour « servir la communion universelle de l’Eglise »

 

ROME, Mercredi 8 juillet 2009 (ZENIT.org) - « L'unité de l'Eglise », indiquée par Benoît XVI comme une des priorités de son pontificat, dès son élection, en avril 2005, est aussi le titre de son nouveau motu proprio concernant le nouveau statut de la commission pontificale « Ecclesia Dei », chargée des questions concernant les rapports entre l'Eglise catholique et la fraternité lefebvriste Saint-Pie X. Il s'agit en effet, souligne le pape, de « servir la communion universelle de l'Eglise ». Le pape s'adresse spécialement « à tous ceux qui désirent vraiment l'unité ».

Le pape Benoît XVI publie aujourd'hui, en date du 2 juillet (anniversaire de l'institution de la commission) cette lettre apostolique en forme de motu proprio, intitulée « Ecclesiae Unitatem ». Le pape avait annoncé dès mars dernier vouloir rattacher la commission pontificale à la Congrégation pour la doctrine de la foi, les questions disputées tenant à la doctrine de l'Eglise, avant de toucher à la liturgie. Le motu proprio est publié en même temps qu'un communiqué du cardinal Levada à ce sujet.

L'unité et l'annonce de l'Evangile

« La tâche de garder l'unité de l'Eglise, avec la sollicitude d'offrir à tous les aides pour répondre de la façon opportune à cette vocation et à cette grâce divine, revient de façon particulière au Successeur de Pierre, qui est le principe et le fondement perpétuel et visible de l'unité des évêques et des fidèles », souligne Benoît XVI en citant implicitement Lumen Gentium.

Le pape indique comme « la priorité suprême et fondamentale de l'Eglise », à toutes les époques, « de conduire les hommes vers la rencontre avec Dieu » et que cette priorité doit être « favorisée » par « l'engagement d'arriver à un témoignage commun de foi de tous les chrétiens ».

... c'est justement pour « traiter ces problèmes » qui sont « de nature essentiellement doctrinale », que le pape a décidé de « repenser la structure de la commission Ecclesia dei en la reliant étroitement à la Congrégation pour la doctrine de la foi ».

... Benoît XVI conclut en soulignant que ces décisions sont une manifestation de sa « sollicitude paternelle » pour la Fraternité Saint-Pie X, pour qu'elle puisse retrouver « la pleine communion avec l'Eglise ».

Le pape achève cette lettre apostolique par une invitation « pressante » à tous les catholiques à « prier sans cesse Notre Seigneur, par l'intercession de la bienheureuse Vierge Marie, "ut unum sint".


***

Le 08 juillet 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Voici une traduction du Motu Proprio de Benoît XVI (2 juillet) intitulé Ecclesiae Unitatem, réorganisant la Commission pontificale Ecclesia Dei:

"Le Successeur de l'Apôtre Pierre a le devoir de veiller à l'unité de l'Eglise, en soutenant de manière opportune les vocations que la grâce a accordé aux uns et aux autres. Il est la référence visible permanente et le fondement de l'unité des pasteurs comme des fidèles. De tout temps la priorité de l'Eglise est de conduire vers Dieu les hommes, vers une rencontre qui doit être facilité par un témoignage de foi commun à tous les chrétiens. En fidélité à ce mandat, après l'ordination épiscopale conférée illicitement par Mgr. Marcel Lefebvre à quatre prêtres le 30 juin 1988, Jean-Paul II institua le 2 juillet suivant la Commission pontificale Ecclesia Dei. Cet organisme est depuis chargée de collaborer avec les évêques, la Curie Romaine et les milieux traditionalistes concernés afin de faciliter la pleine communion ecclésiale des prêtres et séminaristes, communautés religieuses ou religieux et religieuses individuels jusqu'alors liés à la Fraternité fondée par Mgr. Lefebvre et désireux de rester unis au Pape dans l'Eglise catholique tout en conservant leurs traditions spirituelles et liturgiques comme convenu dans l'accord signé le 5 mai 1988 par le Cardinal Ratzinger et Mgr. Lefebvre. C'est dans cette ligne et pour servir visiblement la communion universelle de l'Eglise, afin que tous ceux qui ont un vrai désir d'unité puissent la conserver ou la retrouver, que par le
Motu Proprio Summorun Pontificium j'ai voulu actualiser, préciser et élargir l'usage du missel romain de 1962".

"Dans le même esprit et avec le même engagement à favoriser le dépassement des fractures et des divisions au sein de l'Eglise, en l'occurrence de guérir une blessure infectée du tissu ecclésial, j'ai levé l'excommunication qui frappait les évêques ordonnés illicitement par Mgr. Lefebvre. J'ai ainsi voulu lever un obstacle à l'ouverture du dialogue et inviter les évêques de la Fraternité St. Pie X a reprendre le chemin de la pleine communion avec l'Eglise. Comme je l'ai expliqué dans ma
Lettre du 10 mars dernier à l'épiscopat catholique, la levée des excommunications constitue une mesure disciplinaire destinée à libérer les personnes du poids de cette grave sanction. Ceci étant, les questions doctrinales demeurent et, tant qu'elles ne seront pas résolues, la Fraternité St. Pie X ne jouira d'aucun statut canonique dans l'Eglise. Ses ministres exercent illégitimement leurs ministères".

"Les questions devant désormais être traitées avec la Fraternité étant essentiellement doctrinales, j'ai décidé, 20 ans après le Motu Proprio Ecclesia Dei et comme je m'étais réservé de le faire, de refondre la Commission Ecclesia Dei en la reliant étroitement à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Elle se composera désormais d'un Président en la personne du Préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi, assisté d'un Secrétaire et d'Officials. Secondé par le Secrétaire, le Président soumettra les cas et sujets éminemment doctrinaux à l'étude et au jugement des instances ordinaires de la Congrégation, avant d'en soumettre les résultats aux dispositions du Souverain Pontife".

Par cette mesure, conclut le Saint-Père Benoît XVI , "j'entends en particulier montrer ma paternelle sollicitude envers la Fraternité St. Pie X, dans la perspective de son retour à la pleine communion avec l'Eglise. J'invite vivement à tous les fidèles à prier le Seigneur, par l'intercession de Marie, afin que Ut Unum Sint".



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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 19:00

Dans le numéro daté du 4 juillet de l'Homme nouveau, Mgr Marc Aillet, le nouvel évêque de Bayonne, nous offre un entretien. En voici des extraits, via Le Salon Beige :

"Le Christ nous dit en quelque sorte : vous n’avez pas à annoncer l’Évangile seulement à ceux qui vous ressemblent, à ceux qui sont déjà dans les synagogues, à ceux qui sont en Palestine et que vous connaissez, qui ont la même culture. Vous devez annoncer l’Évangile à toutes les nations jusqu’aux extrémités de la terre.

Mais, pour un tel dessein, nous avons besoin de communautés, de vraies fraternités qui vivent autour de la Parole et des sacrements. Pour acquérir cette conscience missionnaire et pour rejoindre ceux que nous ne touchons pas habituellement, nous avons besoin d’aide. Disons-le clairement : nous avons besoin de ces fameuses communautés nouvelles, fraternelles, animées d’une véritable audace évangélisatrice. Nous en avons besoin pour ce qu’elles sont et non pas forcément pour remplacer les prêtres dans le ministère habituel en milieu paroissial. C’est aux curés, qui prennent conscience de leur besoin d’être aidés pour cette première annonce de l’Évangile, d’accueillir ces communautés nouvelles. Le Seigneur les a suscitées pour cela."
Le Salon Beige

L'Eglise et le monde : non au dialogue consensuel

"D’une manière très globale, nous constatons que les repères sont brouillés. Les gens n’ont plus de critères de discernement pour opérer un choix libre. Ils se trouvent de ce fait encore plus vulnérables par rapport à des actes posés par l’extérieur, par des pressions morales, par des médias qui font l’opinion publique. L’Église a donc l’impérieux devoir d’avoir une parole claire et sans concession sur tous les sujets qui touchent à la morale. J’estime que pour qu’un débat soit vraiment démocratique, il faut que l’on puisse exprimer ses convictions, sans avoir à s’excuser. Il ne faut pas que l’Église se contente d’entrer dans un dialogue consensuel avec le monde. Elle a longtemps semblé croire que le monde désire dialoguer avec elle. Ce n’est pas le cas ! Et si c’était vraiment le cas, peut-être serait-ce l’indice que le sel s’est affadi.

Pour ma part, je crois en la mission prophétique de l’Église. Cette mission prophétique n’est pas soumise aux lois de la communication. Si Jésus avait soumis son annonce à la communication, cela se saurait, et il ne serait certainement pas mort sur la Croix pour nous sauver."
Le Salon Beige

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4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 07:21

 

ROME, Mercredi 3 juin 2009 (ZENIT.org) - Les jeunes ne connaissent aujourd’hui « plus rien ou presque de la doctrine catholique », a déploré le Secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique et Président de la Commission doctrinale des évêques de France Mgr Jean-Louis Bruguès, de en évoquant l’impact de la sécularisation qui a « profondément transformé nos Eglises ».

Lors d’une rencontre avec les recteurs des séminaires pontificaux, le secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique a souligné l’importance de revoir les « programmes de formation » de ces jeunes qui n’ont plus aucun « background culturel ». Son intervention a été publiée le 3 juin dans L’Osservatore Romano.

« Je suis convaincu depuis longtemps que la sécularisation est devenue un terme-clé pour penser dans notre société, aujourd’hui, mais aussi dans notre Eglise », a affirmé Mgr Bruguès.

 

« Quelle que soit la forme qu’elle a prise, la sécularisation a provoqué dans nos pays un écroulement de la culture chrétienne », a-t-il expliqué. « Les jeunes qui se présentent dans nos maisons de formation ne connaissent plus rien ou presque de la doctrine catholique, de l’histoire de l’Eglise et de ses coutumes ». « Cette inculture généralisée nous oblige à effectuer des révisions importantes dans la pratique suivie jusqu’à aujourd’hui ».

Pour le haut prélat français, cette « confrontation avec la sécularisation dans nos sociétés a profondément transformé nos Eglises ». « Nous sommes passés d’une Eglise ‘d’appartenance’, dans laquelle la foi était donnée à la naissance, à une Eglise de ‘conviction’, où la foi se définit comme un choix personnel et courageux, souvent en opposition avec son groupe d’origine ».

... Pour Mgr Bruguès, « l’environnement social d’appartenance ne les soutient plus : ils ont choisi d’être prêtres par conviction et ont renoncé, pour cette raison, à toute ambition sociale ».

Pour ces jeunes à qui il manque « le background culturel nécessaire », Mgr Bruguès a prescrit « une période - d’une année ou plus - de formation initiale, de ‘rattrapage’, d’un genre en même temps catéchétique et culturel ». « Les programmes peuvent être conçus de manière différente, en fonction des besoins spécifiques du pays ». « Personnellement, je pense volontiers à une année complète pour l’assimilation du Catéchisme de l’Eglise catholique, qui se présente comme un compendium très complet », a-t-il ajouté.

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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 15:27

En réponse à la manifestation satanique organisée par la ville de Clisson en juin, la "fête de l'enfer" avec des subventions du conseil régional Pays de Loire et du conseil général de Loire-Atlantique, signe de la Providence, le Saint-Père, lors de la messe de Pentecôte au Vatican, dimanche 31 mai, rappelle quelques bases de la doctrine catholique et dénonce "les images qui mettent en scène le plaisir, la violence et le mépris pour l'homme et la femme", auxquelles la société semble s'être "habituée".
"Tout comme il existe une pollution de l'atmosphère qui empoisonne l'environnement et les êtres vivants, il existe aussi une pollution du coeur et de l'esprit qui mortifie et empoisonne l'existence spirituelle"
, a dit Benoît XVI. "De la même façon qu'il ne faut pas s'habituer aux poisons de l'air, il faudrait en faire autant pour ce qui corrompt l'esprit", a-t-il ensuite ajouté.
"On dit que cela est la liberté, sans reconnaître que tout cela pollue, intoxique l'âme, surtout celle des nouvelles générations, et finit par conditionner la liberté elle-même". Gloire à Dieu de nous avoir donné un si grand pape.


Source : Le pape Benoît XVI s'en prend à "la pollution de l'esprit" dans les sociétés modernes

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 06:59

Mis à jour le 28/12/2019.

Saint Grégoire VII, l'un des plus grands Papes que Jésus-Christ ait donnés à Son Église, fut au XIe siècle, l'homme providentiel destiné à combattre tous les grands abus de cette époque si troublée ("réforme grégorienne") : les empiètements des empereurs d'Allemagne, la vente des dignités ecclésiastiques, la contagion des mauvaises moeurs du clergé et dans le peuple. Il fut un homme fort instruit, très vertueux, surtout un grand caractère.

Il se réclamait de son grand prédécesseur saint Grégoire Ier († 604.)

Rome, la Romanitas, un principe universel porté d'abord au temps des Césars par un empire, avant que la papauté ne s'en fasse la dépositaire au nom de l'Église catholique ("universelle" en grec). Mais ce que l'on dit moins c'est que cet ensemble de valeurs universelles héritées de la pensée gréco-romaine et de la Bible ne nous pas été transmis, à travers les siècles, sans difficultés. Les empereurs ont d'abord endossé la dignité du Souverain pontificat (pontifex maximus). Dans toutes les civilisations antiques, la religion et l'État ne font qu'un. 

La papauté est devenue presque malgré elle, de manière accidentelle, un pouvoir impliqué dans les querelles de ce monde. Tout débuta avec Jésus : "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" (Mt 22,21). C'est la papauté qui permit ensuite la distinction et l'autonomie des deux pouvoirs temporel et spirituel jusqu'ici intriqués, notamment avec Grégoire VII, et avant lui, avec Gélase Ier, qui écrivit à l'empereur Anastase au Ve siècle une lettre pour le réprimander en 494, lui précisant une idée vieille de deux siècles (à partir du moment où Constantin a commencé à convoquer des conciles), selon laquelle les empereurs ne peuvent pas faire le dogme et décider pour l'Église.


Hildebrand (tel était le nom de famille de notre réformateur Grégoire VII) eut pour père un charpentier de Toscane.

Il était encore enfant, sans aucune connaissance des lettres, lorsque, jouant dans l'atelier de son père, il forma avec des débris de bois ces mots du Psalmiste, présage de l'autorité que plus tard il devait exercer dans le monde : Dominabitur a mare usque ad mare : "Sa domination s'étendra d'un océan à l'autre."

Après une première éducation chrétienne, le jeune Hildebrand acheva de se former et de se préparer à la mission que Dieu lui réservait, dans le célèbre monastère de Cluny, foyer de sainteté et de science qui fournit alors tant de grands hommes.

Outre, le choix des évêques ou la convocation des conciles, "l'empereur germanique passe par-dessus le peuple romain et les notables pour nommer directement les papes.

De même, "le roi et les grands estimaient pouvoir investir les évêques dans leur charge, [...] parce que la fonction épiscopale restait conçue [...] comme un prolongement naturel du pouvoir du princeps." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 281.)

 

"[...] Le parti réformateur autour d'Hildebrand et de Pierre Damien fait nommer l'évêque de Florence, qui prend le nom de Nicolas II. Celui-ci convoque un synode au Latran en 1059, qui aboutit au décret In nomine Domini : dorénavant, l'élection des papes sera réservée aux cardinaux, c'est-à-dire aux titulaires des principales églises romaines, constituant ainsi ce qui va devenir le Sacré-Collège. L'élection des papes sera de la sorte dégagée autant que possible des influences extérieures, celle des empereurs comme celle des grandes familles et des partis romains." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 135, 146.)

 

Grégoire VII, Pape

Le courage avec lequel, simple moine, il osa dire au Pape Léon IX (1048-1054) que son élection n'était pas canonique fut l'occasion de son élévation aux plus hautes dignités de l'Église. Ce saint Pape avait été élu par l'empereur d'Allemagne ; mais son élection fut ratifiée ensuite par le clergé et le peuple de Rome. En 1049, charmé de la franchise d'Hildebrand, Léon IX le fit venir près de lui et le regarda comme son meilleur conseiller pendant les cinq ans de ce pontificat. Après la mort de Léon IX, quatre Papes successifs lui conservèrent une pleine confiance. Hildebrand continua à servir Victor II (1055-1057), puis Étienne IX (1057-1058). À la mort de ce dernier, ses conseils firent désigner Nicolas II (1059-1061) et avec le cardinal Humbert et le moine ermite Pierre Damien, il inspira le décret de 1059 sur la liberté de l'élection pontificale. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 275-276.)

 

"Pendant toutes ces années, l'homme clé de la Curie romaine est le cardinal Hildebrand, qui devient en 1073 le pape Grégoire VII. Avec lui, la lutte pour la 'liberté' de l'Église permet au pape d'affirmer son droit d'intervention canonique dans une mesure jamais atteinte. Il va jusqu'à s'en prendre au contrôle impérial sur les églises, ce qui l'amène à un conflit ouvert avec l'empereur Henri IV: c'est ce que l'on a appelé la 'Querelle des Investitures'. Le pape interdit l'investiture laïque, notamment par l'empereur, des évêques et des principaux titulaires de charges ecclésiastiques. [...] Henri IV décide de réunir son clergé pour déposer Grégoire VII en 1075. Celui-ci répond en excommuniant l'empereur et en déliant ses sujets du serment d'obéissance." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 148.)

 

La réforme grégorienne

 

"Hildebrand n'apportait pas sur le trône de Pierre une doctrine toute élaborée. Intelligent et instruit ce n'était pas un intellectuel spéculatif, mais beaucoup plus un homme d'action.

"En dehors de l'Écriture, l'Ancien Testament surtout, il connaissait très bien le droit canon, un peu les Pères. Par là, il se rattachait plus à la mentalité clunisienne qu'à la tradition dialectique.

"Au cardinal Humbert et à Pierre Damien il avait emprunté nombre d'idées essentielles. Au premier, la volonté d'indépendance absolue de la papauté, au second, celle de gouverner seul. (En 1057, Humbert publie l'Adversus simoniacos, Contre les simoniaques, dans lequel il rappelle que dans la coopération entre empire et sacerdoce c'est l'Église, âme du corps ecclésial dont le roi est la tête, qui détermine ce qu'il faut faire. Il reconnaît que le roi prend part à l'élection des prélats, mais souligne que cela ne signifie pas qu'il lui revient de les choisir et encore moins de les investir...)

"Grégoire considérait que l'essentiel de sa tâche était de rétablir l''ordre juste' qui, selon saint Augustin, était la condition même de l'installation du royaume de Dieu sur terre.

La justice étant la vertu qui rend à chacun ce qui lui appartient..., "le maître mot de son vocabulaire fut [...] justitia.

"L'établissement de la justice sur la terre devait produire la paix.

"Les thèmes grégoriens n'avaient rien de très original; on les retrouve six siècles avant chez saint Augustin." (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 277.) 

 

"La réforme [...] met l'accent sur la purification morale et disciplinaire du clergé. [...] [U]ne rupture se dessine au fur et à mesure que la papauté s'émancipe de la tutelle impériale sous les pontificats d'Étienne IX (1057-1059) et Nicolas II (1059-1061). La décision de confier aux cardinaux l'élection du pape, en 1059, enlève à l'empereur le choix du souverain pontife; elle marque un tournant majeur.

[...] Il y a [...] au fondement de l'exigence réformatrice une conscience accrue du péché, vécu sur un plan d'abord ecclésiologique. [...] La réforme se pense comme un retour aux origines, à la 'forme primitive de l'Église' (Ecclesiae primitivae forma), à la communauté des apôtres évoquée dans les Évangiles ou le livre des Actes." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 265-266.)

En effet, au IVe siècle, l'empereur Constantin se convertissant, il fit des évêques 'de hauts dignitaires, sur un pied d'égalité avec les sénateurs les plus aisés' (DUFY, 1997, 27). [...] Les postes ecclésiastiques [...] furent bientôt pris d'assaut par les fils de l'aristocratie, dont certains étaient nommés évêques avant même d'avoir été baptisés. Par la suite, l'accès une position importante au sein de l'Église fut principalement une question d'influence, de marchandage et, à l'occasion, d'hérédité. La simonie devint la règle: on assista à un trafic complexe et onéreux des postes ecclésiastiques, comprenant non seulement la vente de positions éminentes comme celle d'évêque, mais aussi celle de modestes fonctions paroissiales." (Rodney STARK, Faux Témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques, Salvator, Paris 2019, p. 209.)

De nombreux conciles à partir du IVe siècle avaient condamné la simonie et déposer les clercs impliqués; seules les offrandes spontanées des fidèles étaient acceptées. Au Haut Moyen-Âge, on dénonçait surtout la simonie-achat dans les élections épiscopales et les ordinations (conciles mérovingiens d'Orléans en 533, 549, Clermont en 535, Paris en 614; Grégoire le Grand, Isidore de Séville, etc.).

Les pratiques simoniaques semblent particulièrement développées du IXe siècle au XIe siècle, et touchent toutes les fonctions religieuses. Le trafic des évêchés et des abbayes apparaît le plus scandaleux et certains souverains en tirent des revenus (Rodolphe II de Bourgogne 912-937, Henri Ier de France 1031-1060, Otton III 983-1002, Conrad II 1027-1039, Henri IV 1054-1105, etc.) ("SIMONIE" dans Dictionnaire du Moyen-Âge, sous la direction de Claude GAUVARD, Alain de LIBERA, Michel ZINK, Quadrige Puf, Paris 2002, p. 1335-1336.)

"Cette connivence de la féodalité occidentale et du clergé simoniaque et incontinent fit toucher du doigt à Grégoire VII la source profonde du mal, l'investiture laïque qui, avec elle, avait introduit dans le clergé le goût de l'argent et des femmes." (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 279.)

"L'action des réformateurs pèse surtout sur les prêtres, auxquels il s'agit d'imposer le célibat et la chasteté, seuls en mensure de leur conférer la pureté nécessaire à l'exercice de leur fonction. [...] La situation était plus délicate dans les campagnes où le concubinage des prêtres était largement pratiqué et toléré. Il était fréquent que les prêtres aient des enfants et il arrivait même que la cure d'une paroisse se transmette de père en fils. [...] [L]'efficacité du programme grégorien reste impossible à mesurer. Mais [...] les réformateurs sont bel et bien parvenus à créer chez de nombreux clercs un sentiment de culpabilité et à imposer un nouveau modèle." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 308-309.)

"Au fondement des principes grégoriens figure la séparation entre clercs et laïcs. [...] [C]ette conception implique [...] la désacralisation de tous les pouvoirs laïques. [...] [E]lle inspire, à la fin du XIIe siècle, les théories ministérielles de la royauté d'un Thomas Becket ou d'un Jean de Salisbury. [...] Animés de ces principes, les réformateurs considèrent que l'ensemble des fonctions, des biens, des lieux et des droits définis comme ecclésiastiques ou considérés comme tels doivent être attribués, possédés et exercés par les clercs eux-mêmes, de manière autonome. [...] La désignation des évêques doit revenir au 'clergé et au peuple' de chaque cité épiscopale, bientôt incarnés par le collège des chanoines de la cathédrale, ou de manière exceptionnelle à la papauté ou à ses représentants; la désignation des abbés doit quant à elle revenir au chapitre de l'abbaye ou à l'évêque selon les lieux et les circonstances. L'investiture des évêques [...] par un laïc, fût-il roi, est dénoncée avec vigueur.

"[...] Une telle redéfinition de l'Église et de sa place [...] représente une complète rupture par rapport à la tradition carolingienne. [...] À ce titre aussi la réforme 'grégorienne' apparaît comme une révolution culturelle." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 264-268.)

"Grégoire VII [...] condamna l'investiture laïque lors des synodes de 1075-1078 et 1080, excommuniant les contrevenants." (Dictionnaire du Moyen-Âge, sous la direction de Claude GAUVARD, Alain de LIBERA, Michel ZINK, Quadrige Puf, Paris 2002, p. 1336.)

Dans le domaine des miracles, "Grégoire VII, [...] se montre favorable au renforcement des contrôles des faits jugés 'miraculeux'." (Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 67.)

"Au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, les évêques mendiants pourront se généraliser. Il y aura des cardinaux, voire des papes dominicains et franciscains." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 182.)

"Au Concile de Trente (1551-1552; 1562-1563), l'Église interdit définitivement la simonie, c'est-à-dire la vente de fonctions ecclésiastiques, [et] imposa le célibat des prêtres." (Rodney STARK, Faux Témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques, Salvator, Paris 2019, p. 252.) "Le concile insiste [...] sur la réforme du clergé afin de mettre fin aux abus les plus criants de la Renaissance." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 285.)

 

"La vision pontificale est mise en forme dans un document célèbre, les Dictatus Papae, une liste de points à défendre.

. Puisque l'Église romaine a été fondée par le Seigneur seul (article premier),

. seul le pontife romain peut être considéré comme universel (article 2),

. ce qui lui donne le droit de déposer ou absoudre tous les évêques (article 3),

. tandis que ses légats sont au-dessus de tous les évêques (article 4).

. Toutes les charges ecclésiastiques dépendent du pontife, qui, seul, peut redécouper les diocèses, nommer, déposer ou transférer les évêques, convoquer les conciles ou même 'proclamer de nouvelles lois selon les besoins du temps' (article 3-7 et 13-17).

. Le pape ne peut être jugé par personne (article 19),

. mais il peut juger n'importe quelle église (article 21).

. [...] Le titre de 'pape' lui est désormais réservé (article 11), parce que sa dignité est unique au monde. L'Église ne Rome n'a jamais erré et n'errera jamais, tandis que le pontife romain est 'sanctifié par les mérites de saint Pierre.'

Toute Église en désaccord avec Rome ne peut être catholique.

[...] Le monde, voué au péché, ne peut être libéré du mal que par l'obéissance au Christ; or, celle-ci ne peut que consister à suivre l'autorité de l'Église, c'est-à-dire du pape.

[...] [L]es pouvoirs laïcs ont leur autonomie, de la même manière que le corps a son autonomie par rapport à l'âme; mais c'est quand même l'âme qui doit fournir ses règles de comportement au corps et le contrôler. [...] En ce sens, la réforme grégorienne ne propose pas une théocratie [...] : le pape ne prétend pas se substituer aux pouvoirs laïcs.

 

"La réforme grégorienne va [...] en fait bien au-delà de la simple 'liberté' ou de la volonté de dégager les Églises des jeux politiques et de la corruption. La papauté grégorienne, [...] veut rompre avec les conceptions sacrées du pouvoir monarchique, ou avec l'association organique des empereurs avec leurs évêques. [...] Ce faisant, la réforme grégorienne commence à poser en des termes nouveaux la question des rapports entre pouvoir laïc et pouvoir religieux. Elle amorce à terme, [...] une forme de séparation avec les pouvoirs politiques et une laïcisation de ces derniers.(Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 146-150.)

 

"La réforme grégorienne fut une révolution qui agita l'Église durant un siècle et remit totalement en causes ses rapports avec le système politique.

"[...] Ainsi, bien avant la séparation de 1905, le principe de l'autonomie des pouvoirs séculier et spirituel était acquis, et ce en raison de l'insistance de la papauté." (L'Église en procès, La Réponse des historiens, sous la direction de Jean Sévillia, Tallandier, Le Figaro, Paris 2019, p. 80.)

 

L'abondante législation est confirmée par le premier concile oecuménique de Latran en 1123. La simonie perdit de son acuité au XIIe siècle. Mais, paradoxalement, "du XIIIe au XVIe siècle, c'est sous la plume des opposants à la monarchie pontificale que revient de manière récurrente l'accusation de simonie au sujet de la vente des indulgences" (Dictionnaire du Moyen-Âge, sous la direction de Claude GAUVARD, Alain de LIBERA, Michel ZINK, Quadrige Puf, Paris 2002, p. 1336), expression de la protestation luthérienne, l'évolution du concept et de la pratique de la pénitence ayant vu progresser l'idée d'une tarification des peines imposées en ce monde, aux confessés repentants.

 

"Dans l'empire, les évêques allemands conscients de l'importance politique que leur conféraient la nomination impériale et le rôle d'évêques-fonctionnaires, tenaient à conserver le statu quo... Ces prélats proches du trône..., ne voulaient pas renoncer à leur pouvoir politique. Grégoire VII eut donc à lutter à la fois contre l'empereur et, à quelques exceptions près, contre l'épiscopat allemand. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 281.)

 

La croisade. "Grégoire VII avait pensé organiser une campagne pour aider Byzance contre les Turcs, avec l'idée de faire revenir Constantinople dans le giron romain." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 153)

 

Le roi des Romains Henri IV agenouillé devant Mathilde de Toscane en présence de l'abbé Hugues de Cluny, miniature de la Vita Mathildis (xiie siècle).

La pénitence de Canossa (1077)

 

"Au départ, les projets grandioses de Grégoire VII ne donnent que peu de résultats. Dans un premier temps Henri IV, grâce à l'intercession de la puissante comtesse de Toscane, Mathilde, semble faire amende honorable. En janvier 1077, l'empereur vient en tenue de pénitent, pieds nus dans la neige devant les murailles de la citadelle de Canossa en Italie du nord, où s'est réfugié le pape. [...] Canossa ne peut qu'obliger le pape à pardonner et se réconcilier. [...] Cependant l'affrontement ne cesse pas, et Henri IV ne tarde pas à réaffirmer son indépendance. Grégoire VII l'excommunie de nouveau en 1080, mais cette fois-ci, Henri IV qui a éliminé ses adversaires peut descendre en Italie et occuper Rome où il installe un antipape. Grégoire VII doit s'enfuir de Rome sous la protection des troupes normandes, qui en profitent pour piller la ville." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 151-152)

 

Henri à Canossa, toile d'Eduard Schwoiser, 1862.

L'absolution de Canossa montre l'impossibilité pour le roi d'être prince et prêtre à la fois.

 

"[L]es Dictatus Papae ont indiqué ce qui fera la force de l'institution pontificale : une vision portée par une administration, un droit et une diplomatie. La scène de l'humiliation vécue par l'empereur à Canossa, [...] devient un symbole puissant : le pouvoir impérial a bien reconnu et mis en scène l'autorité des papes." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 152.)

 

Yves de Chartres

"En France, ... [a]près de longues négociations, Philippe Ier et les grands du royaume renoncèrent à l'investiture laïque par la crosse et l'anneau en 1098. Mais ils conservèrent le droit d'agrément à l'élection canonique, et continuèrent d'investir les prélats du temporel de leur église, en échange du serment de fidélité. Cet accommodement [...] devait servir à l'élaboration du concordat de Worms, [...] conçu par Yves de Chartres, [...] canoniste (1010-1116) qui lutta avec énergie pour le triomphe de la réforme. [...] Sa thèse distinguait fortement les deux pouvoirs spirituel et temporel, ce qui séparait les deux investitures, l'une ecclésiastique pour la fonction spirituelle, l'autre laïque pour le gouvernement temporel et les biens (regalia ou temporalia) liés à la fonction épiscopale. Dans l'esprit d'Yves de Chartres, les difficultés [...] devaient être résolues par la collaboration active des deux pouvoirs. [...] Au milieu du XIIe siècle, dans ce domaine, la réforme grégorienne avait triomphé en France.

En Angleterre, l'évolution fut moins favorable. [...] Le souverain (Guillaume le Roux, fils de Guillaume le Conquérant) poursuivit de sa vindicte Anselme, le nouvel archevêque de Cantorbéry, partisan de la réforme, qui dut se réfugier auprès d'Urbain II en 1097. Mais Henri Ier Beauclerc, frère de Guillaume le Roux, conclut un accord avec l'archevêque en 1105. Henri Ier renonça à l'investiture par la crosse et l'anneau et Anselme accepta le serment de vassalité. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 286-287.)


Grégoire VII fut atteint d'une maladie qui le réduisit à la dernière extrémité. La Sainte Vierge lui apparut et lui demanda s'il avait assez souffert : "Glorieuse Dame, répondit-il, c'est à vous d'en juger." La Vierge le toucha de la main et disparut. Le Pontife était guéri et put célébrer la Sainte Messe le lendemain en présence de tout le peuple consolé.

Grégoire, un an avant sa mort, dut fuir en exil à Salerne; il prédit le triomphe de son Église et rendit son âme à Dieu, le 25 mai 1085, en prononçant ces mots : "J'ai aimé la justice et j'ai haï l'iniquité; c'est pour cela que je meurs en exil."

 

Au concordat de Worms signé avec l'empereur germanique le 23 septembre 1122, selon le précédent inspiré d'Yves de Chartres, l'investiture épiscopale est scindée en deux. L'empereur renonçait à la cérémonie par la crosse et l'anneau et s'engageait à laisser librement se dérouler les élections épiscopales. En échange, le pape accordait à l'empereur ou à son mandataire le droit d'être présent à l'élection, et en cas de contestation, d'arbitrer en faveur du candidat le plus digne. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 291.) L'original de l'acte de l'empereur Henri V est conservé aujourd'hui aux archives du Vatican. 

"Le concordat de Worms et le premier concile oecuménique du Latran mettaient un terme définitif au fonctionnement du césaropapisme." (J. CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, ibid., p. 293), hérité de l'empire romain.

Néanmoins, la querelle des investitures rebondira en Angleterre sous le règne d'Henri II Plantagenêt (1154-1189) qui voulut exercer le plus strictement possible la tutelle royale sur l'Église d'Angleterre. Le nouvel archevêque de Cantorbéry, l'ami du roi et ancien chancelier du royaume, Thomas Becket, s'éleva contre les prétentions d'Henri II et fut obligé de s'exiler en 1164. Rentré en Angleterre en 1170, il sera assassiné dans sa cathédrale par quatre chevaliers croyant exécuter le voeu secret du roi. Le pape prononça aussitôt l'excommunication contre les meurtriers et canonisa Thomas comme martyr en 1173. Henri II s'humiliera publiquement auprès du tombeau du saint. Son attitude sera ici à rapprocher de celle d'Henri IV d'Allemagne à Canossa. Sous Jean sans Terre (1199-1216), celui-ci refusa de reconnaître l'élection du cardinal Etienne de Langton, au siège primatial de Cantorbéry. Après avoir interdit ce royaume (1208), le pape excommunia le souverain en 1209. Devant la menace de la déposition, Jean capitula, craignant que son seigneur pour les fiefs normands et aquitains, le roi de France Philippe Auguste, ne fût chargé d'exécuter la sentence. (J. CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, ibid., p. 309.)

La querelle des investitures rebondit également sous l'empereur germanique Frédéric Barberousse (1155-1190) qui reprit l'habitude de disposer des évêchés. La lutte entamée marquera l'apogée de la querelle du Sacerdoce et de l'empire. Le pape Alexandre III (1159-1181) fut obligé de se réfugier en France. En 1167, Barberousse s'emparera de Rome et pillera la ville, après avoir attaqué Saint-Pierre au feu grégeois et massacré, sur le tombeau même de l'Apôtre, ceux qui résistaient. La lourde défaite qu'il subit le 29 mai 1176 à Legnano devant les troupes de la Ligue lombarde l'obligera à composer en 1177 et, par la paix de Venise, à reconnaître Alexandre III, en abandonnant son dernier antipape et en renonçant à se mêler de l'élection pontificale. Alexandre III sera ramené à Rome par les troupes allemandes en 1178. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 302.) Barberousse mourra le 10 juin 1190, durant la croisade, noyé dans un petit fleuve de Cilicie, le Sélef, dans les valons du Taurus, aux portes de la Syrie.

 

En France, la collaboration des deux pouvoirs spirituel et temporel, dans le respect de l'indépendance mutuelle caractérisera au XIIIe siècle la royauté chrétienne de saint Louis. Ainsi, s'affirmera dans l'Occident chrétien une monarchie, absolument indépendante du pape au temporel, qui poursuivra aussi bien que la papauté les exigences de la justice et de la paix. 

 

"Les siècles de la féodalité, longtemps définis comme des siècles de fer', correspondent en réalité au moment du 'décollage' européen." (Jean-Louis Biget, Préface dans Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 10.)

 

"[...] À partir du milieu du XI siècle, la rupture grégorienne, mais aussi l'essor urbain, l'affirmation de la seigneurie castrale et les transformations des campagnes ouvrent la voie à l'émergence de nouveaux horizons politiques [...], dont le regain de puissance du roi et l'épanouissement de la culture chevaleresque constituent les aspects significatifs." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 22.) 

L'ordre créé par la réforme grégorienne ne sera fondamentalement remis en question que huit siècles plus tard, par les révolutionnaires français, réactualisant la confusion antique du politique et du spirituel, avec "la constitution civile du clergé du 12 juillet 1790" qui "instaure une désignation aux charges ecclésiastiques par le vote des citoyens. Les religieux deviendront des fonctionnaires de l'État. Les évêques seront consacrés sans intervention du pape." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 337-338.) On revient au césaropapisme le plus antichrétien.

Paradoxalement au XXe siècle, c'est la papauté elle-même qui reviendra sur la réforme grégorienne, avec "un concile très occidental, dont le tempo sera donné par un épiscopat nord-européen, pour ne pas dire carolingien", qui "voit arriver à maturité [...] la nouvelle théologie, très critique envers l'incapacité du monde curial romain à se rendre compte des défis posés par l'areligiosité du monde contemporain", et qui "adopte le 21 novembre 1964 la constitution Lumen gentium, qui pose les principes fondamentaux de ce que sera l'enseignement du concile."

[...] "[C]omme tous ses fidèles ont été régénérés par le Saint-Esprit, ils sont tous appelés à un 'sacerdoce commun'. [...] En d'autres termes, cette constitution cherche à revenir sur la séparation entre clercs et laïcs progressivement montée en puissance depuis la réforme grégorienne, pour affirmer au contraire la participation de tous dans un rapport d'égalité à la vie de l'Église. " (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 422-429.) 

Jean XXIII, dans l'encyclique Pacem in terris, le 11 avril 1963, dit "explicitement que les États sont dépassés et incapables d'assurer le bien commun, et appelle "à la constitution d'une autorité publique de compétence universelle", dont les rapports avec les États, "les citoyens, les familles et les corps intermédiaires doivent être régis par le principe de subsidiarité", un avenir préfiguré par les Nations-Unies et la Déclaration universelle des droits de l'homme. Tous les catholiques sont appelés à s'engager pour cette tâche." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté, ibid., p. 425.)

"La constitution Gaudium et spes, [...] reprend les principes de Pacem in terris ou du discours à l'ONU de Paul VI. (Thomas TANASE, Histoire de la papauté, ibid., p. 430.)

"L'encyclique Populorum progressio de 1967 complétera Gaudium et spes", avec un "un idéal ecclésial fait désormais d'engagements, de mobilisations et de participation de tous." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté, ibid., p. 431.)

En confondant clercs et laïcs (le "sacerdoce commun" de LG 34), en associant étroitement tous les croyants à la vie politique, en s'engageant résolument pour un modèle global qui sert de base au nouvel ordre international, cette nouvelle orientation revenant sur mille ans de distinction des clercs et des laïcs de la réforme grégorienne est-elle la plus adaptée pour précisément lutter contre "l'areligiosité" du monde contemporain? C'est cela, la question qui demeure.

 

****

Sources : (1) Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. Les saints du jour; (2) Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019 ; (3) Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019.

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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 20:03

CITE DU VATICAN, 4 MAI 2009 (VIS). Benoît XVI a reçu aujourd'hui les membres de l'Académie des sciences sociales au terme de leur XV session plénière présidée par Mme Mary Ann Glendon. "L'Académie -a dit le Pape- après avoir examiné les rapports entre la doctrine sociale de l'Eglise et le travail, la démocratie, la globalisation, la solidarité et la subsidiarité, s'est concentrée, cette fois, sur la question de la dignité de la personne et des droits de l'homme, point de rencontre de la doctrine sociale de l'Eglise et de la société actuelle... L'Eglise a toujours affirmé que les droits fondamentaux, ... sont intrinsèques à la nature de l'être humain créé à l'image et à la ressemblance de Dieu" et "partagent ainsi une caractéristique commune qui les unit et qui exige un respect universel". De même, l'Eglise a toujours enseigné que "l'ordre éthique et politique qui gouverne les relations entre les personnes trouve ses racines dans la structure même de l'être humain".

L'époque moderne, "par une prise de conscience sur les droits de l'homme et sur leur universalité...a contribué à faire naître l'idée que le message du Christ proclamant que Dieu aime tout homme et toute femme et que tout être humain est appelé à aimer Dieu librement, démontre que toutes et tous, indépendamment de leur condition sociale ou culturelle, sont libres par nature". Le Pape a ensuite rappelé que vers le milieu du siècle dernier et après les catastrophes des deux guerres mondiales et des idéologies totalitaristes, la communauté internationale s'est dotée d'un "nouveau système de droit international basé sur les droits de l'homme", et comment Paul VI et Jean-Paul II "affirmaient justement que le droit à la vie et à la liberté de conscience et de religion sont au centre des droits qui découlent de cette même nature humaine...

... Strictement parlant, ces droits ne sont pas des vérités de la foi bien qu'ils soient reconnaissables, apparaissant ainsi en pleine lumière, dans le message du Christ qui manifeste pleinement l'homme à lui-même (Gaudium et Spes). Ils en reçoivent une confirmation ultérieure par la foi. La raison en est que des hommes et des femmes, vivant et agissant dans un monde physique comme des êtres spirituels, perçoivent la présence d'un 'logos' qui les rend capables de distinguer non seulement le vrai du faux, mais aussi le bien du mal, le meilleur du pire, la justice de l'injustice...

... Notre attention se porte alors sur quelques problèmes sociaux plus critiques de ces dernières décennies, comme une prise de conscience accrue suite à la globalisation et à la crise économique actuelle, d'un terrible contraste entre une égale attribution des droits et l'inégal accès aux moyens d'en profiter. Pour les chrétiens qui prient Dieu en disant: Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien, c'est une tragédie honteuse qu'un cinquième de l'humanité souffre encore aujourd'hui de la faim... Pour garantir un approvisionnement adéquat des aliments, de même que pour la protection des ressources vitales que sont l'eau et l'énergie, il faut que tous les dirigeants internationaux manifestent leur promptitude à travailler de bonne foi, en respectant la loi naturelle et en encourageant la solidarité et la subsidiarité avec les régions et les peuples les plus pauvres de la planète, ainsi qu'une stratégie plus efficace pour éliminer les inégalités sociales entre les pays et les sociétés et pour l'accroissement mondial de la sécurité".
 
ACAD/DROITS DE L'HOMME/GLENDON VIS 090504 (690)

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 09:04

Au sujet d'une petite crotte de La Vie, ici :

"Mgr Williamson nie que le peuple juif soit le peuple élu de Dieu, renouant avec la vieille théorie de la « substitution », selon laquelle l'Eglise a pris la place d'Israël comme peuple élu de Dieu, une vision explicitement rejetée par Jean Paul II puis Benoît XVI."


Note 1 du
décret Optamam Totius du très Saint Concile Vatican II (site du Vatican): Le Christ a voulu que le progrès de tout le peuple de Dieu dépende principalement du ministère des prêtres. Cela ressort des paroles par lesquelles Notre-Seigneur a constitué les apôtres ainsi que leurs successeurs et coopérateurs, hérauts de l'Évangile, chefs du nouveau peuple élu et dispensateurs des mystères de Dieu. Cela est encore confirmé par les paroles des Pères et des saints. ainsi que les documents répétés des souverains pontifes. Cf. en premier lieu: S. Pie X. exhortation au clergé Haerent animo, 4 août 1908, S. Pii X, Acta IV, pp. 237- 264. -- Pie XI, encycl. Ad Catholici Sacerdotii, 20 déc. 1935: AAS, XXVIII (1936), surtout pp. 37-52. -- Pie XII, exhortation apostolique Menti Nostrae, 23 sept. 1950: AAS, XLII (1950), pp. 657-702. -- Jean XXIII, encycl. Sacerdotii Nostri Prirnordia, ler août 1959: AAS LI (1959), pp. 545-579. -- Paul VI, lettre apostolique Summi Dei Verbum. 4 nov. 1963: AAS, LV (1963), pp. 979-995.

Benoît XVI,
Audience générale du 19 octobre 2005, paragraphe 3. (site du Vatican): Nous pensons que le peuple élu, le peuple de Dieu, c'est à présent nous.

Via
Le Forum catholique

Après ce rappel, que vont dire les Juifs intégristes, les sionistes politiques et les judaïsants? Et oui, le peuple élu, à présent, et depuis 2000 ans, c'est nous.

Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc, et semper : et in saecula saeculurum. Amen.

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15 mars 2009 7 15 /03 /mars /2009 08:07

Dans un communiqué du 12 mars 2009, le Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X indique qu'il souhaite considérer le Concile Vatican II et l’enseignement post-conciliaire à la lumière de cette Tradition que saint Vincent de Lérins a définie comme « ce qui a été cru toujours, partout et par tous » (Commonitorium), sans rupture et dans un développement parfaitement homogène."

Suite à la Lettre du pape aux évêques, rendue publique le 12 mars, Mgr Fellay remercie "vivement le Saint Père d’avoir replacé le débat à la hauteur où il doit se tenir, celle de la foi." Il dit partager "pleinement son souci prioritaire de la prédication 'à notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter'".

"La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X assure Benoît XVI de sa volonté d’aborder les entretiens doctrinaux reconnus comme « nécessaires » par le Décret du 21 janvier, ajoute-t-il, avec le désir de servir la Vérité révélée qui est la première charité à manifester à l’égard de tous les hommes, chrétiens ou pas."

Enfin il assure le pape "de sa prière afin que sa foi ne défaille pas et qu’il puisse confirmer tous ses frères. (cf. Luc 22,32)".

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 09:42

Sur leur site internet, les moines Bénédictins de Bellaigue publient une remarquable petite étude de Vatican II très facile de lecture. Donc accéssible à tout le monde. 

Les moines expriment différentes observations générales qui recoupent celles faites de longue date par la
Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, dont Benoît XVI vient de réhabiliter les quatre évêques excommuniés par Jean-Paul II, et pour qui le concile Vatican II est pastoral et non dogmatique, et doit donc pouvoir être discuté dans ses points litigieux.

Vatican II constitue "un concile à part, tout à fait atypique, qui ne peut donc être considéré comme un Concile Oecuménique de l'Eglise catholique à part entière et doué de l'infaillibilité des autes conciles oecuméniques". (Chapitre "
La doctrine")

"C'est le premier Concile Oecuménique de l'histoire de l'Eglise qui opère cette distinction et se présente comme pastoral et non pas dogmatique. ... Les parties "dogmatiques" du Concile ne visent qu'à exprimer la doctrine dans un nouveau langage découlant de la pastorale." (chapitre "
Pastoral et non dogmatique")

"[L]e Concile renonce à l'infaillibilité." (chapitre "
La doctrine")

"Les documents présentent des textes contradictoires et sont ambivalents . C'est qu'ils sont dynamiquement chargés, de manière à maintenir suffisemment de tradition pour être acceptés par les conservateurs, et de manière à rester ouverts à des interprétations progressives et progressistes." (chapitre "
La pastorale: l'attitude face au monde")

"[D]ans sa réalité concrète le Concile est avant tout un processus de transformation de l'Eglise, un processus qui doit se poursuivre, épouser et faire épouser à l'Eglise l'évolution du monde. ... [U]n courant de pensée très actif et organisé à l'intérieur même de l'Eglise, depuis la fin du siècle dernier.

... Ce courant, qui vise à réconcilier l'Eglise avec les idéologies du monde moderne, a été stigmatisé par le Pape saint Pie X dans l'
encyclique "Pascendi": "Une tactique des modernistes (ainsi les appelle-t-on communément et avec beaucoup de raison), tactique en vérité fort insidieuse, est de ne jamais exposer leurs doctrines méthodiquement et dans leur ensemble, mais de les fragmenter en quelque sorte et des les éparpiller çà et là, ce qui prête à les faire juger ondoyants et indécis, quand leurs idées, au contraire, sont parfaitement arrêtées et consistantes ." Ce courant de pensée s'est maintenu et développé de manière plus ou moins insidieuse jusqu'à Vatican II. Il y eut une influence décisive et mena une action concertée avec des complicités parmi les plus hautes autorités de l'Eglise." (chapitre "La pastorale: l'attitude face au monde")


Dans Vatican II "la Tradition est vivante et évolutive. ... L'unité de la foi est donc évolutive et sociologique."

Or, "la Révélation n'est pas un fruit de la conscience. Elle n'est pas une orientation pratique, encore moins politique. ... [Elle ne change pas en fonction de l'évolution du monde...]

La "Révélation est objective et immuable. Le Magistère de l'Eglise conserve intact et immuable cette unique Révélation qui est contenue dans les Ecritures et la tradition non écrite. Si la Tradition est vivante c'est à la manière d'un organisme vivant qui reste identique à lui même, non pas comme le conçoit l'évolutionisme qui refuse la permanence essentielle des natures. Enfin cette Tradition est une doctrine qui dit ce qui existe, et non pas d'abord une morale ou une pratique, encore moins une politique." (chapitre "
La foi")

Les moines Bénédictins expliquent que cette conception de la foi dans Vatican II est "en contradiction flagrante avec la doctrine de l'Eglise catholique, et même des autres Eglises chrétiennes. L'Eglise n'a pas à se réconcilier avec la pensée moderne." (chapitre "
La foi")

http://www.bellaigue.com/index.html

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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 22:24

Avec le retrait par Benoît XVI de l'excommunication des quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre, retrait dont la publication officielle est attendue les jours prochains, nous assistons à un retour de Rome à sa Tradition.

Au moins deux gestes forts ont été posés par le Saint-Père.

1- Le
Motu proprio du 07/07/2007 libéralise la messe traditionnelle (messe tridentine) sous le nom de "rite extraordinaire", sans que l'évêque du diocèse ne puisse plus pratiquement s'y opposer, et reconnait que cette messe n'avait jamais été interdite.

2- La création de l'
Institut du Bon Pasteur dans ses statuts indique que "[d] ’un point de vue doctrinal, conformément au discours du pape Benoît XVI à la Curie Romaine le 22 décembre 2005, les membres de l’Institut, autant qu'il est en eux, sont engagés par une « critique sérieuse et constructive » du concile Vatican II, pour permettre au Siège Apostolique d’en donner l'interprétation authentique."

Désormais, Rome admet que des catholiques puissent faire une "critique sérieuse et constructive" du concile Vatican II, et donne à des traditionalistes issus de la
Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, actuellement membres de l'Institut du Bon Pasteur, la mission de faire cette critique.

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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 08:48

Le pape Benoît XVI confirme les propos du cardinal Renato Martino sur les "droits de l'homme", dont l'approche 'individualiste' ampute la nature de l'homme, le prive de sa dimension de transcendance.
Benoît XVI explique que les droits de l'homme trouvent leur fondement en Dieu créateur. Privés de cette base éthique, ils demeurent fragiles.

Afp La Croix, 10/12/2008 19:57

Le pape Benoît XVI a déclaré mercredi qu"un long chemin reste à faire" pour le plein respect des idéaux inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.

"[L]a loi naturelle, inscrite par Dieu dans la conscience humaine, est un dénominateur commun à tous les hommes et à tous les peuples".

Les droit de l'homme sont "en dernière instance fondés en Dieu créateur qui a donné à chacun conscience et liberté", et "si l'on fait abstraction de cette solide base éthique, ils demeurent fragiles parce que privés d'une base solide", a-t-il a jouté.

[L]e numéro deux du Vatican, le cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone a souligné que l'Eglise catholique avait "toujours défendu le principe de l'indivisibilité des droits de l'homme".

Un autre prélat, le cardinal Renato Martino a critiqué une conception individualiste des droits de l'homme, "transformée en affirmation des droits de l'individu plus que de la personne, c'est-à-dire de l'être humain amputé de sa dimension sociale et privé de sa transcendance".



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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 20:11

Le cardinal Renato Martino a-t-il lu Christ-Roi? J'écrivais en effet le 6 novembre: "En réduisant l'homme à sa bouche et à son ventre, elle - la vision républicaine de l'homme et des "droits de l'homme" - en présente une vision déformée et amputée réduite à la dimension matérielle..."

Le Monde Afp
10.12.08 | 19h49

Un prélat du Vatican a distingué mercredi les droits de l'homme, qui incluraient sa relation à Dieu, et les "droits de l'individu" qui en feraient abstraction, au moment où la France milite au nom des droits de l'homme pour la dépénalisation universelle de l'homosexualité.

Le cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix, a estimé que la "vision catholique" des droits de l'homme intègrait "la totalité des dimensions constitutives de la personne humaine" et notamment "sa relation à Dieu".

Selon le prélat, il existe au contraire une conception "individualiste" où "la revendication des droits de l'homme s'est transformée en affirmation des droits de l'individu plus que de la personne, c'est-à-dire de l'être humain amputé de sa dimension sociale et privé de transcendance".

Le cardinal Martino s'exprimait lors d'une soirée présidée par le pape Benoît XVI en l'honneur du 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme.

Dans un éditorial consacré à cet anniversaire, le journal du Vatican L'Osservatore Romano daté du 10 décembre a une nouvelle fois critiqué une initiative française visant à faire adopter à l'ONU un appel pour la dépénalisation de l'homosexualité.

La secrétaire d'Etat française aux droits de l'homme Rama Yade a annoncé mercredi qu'elle allait "à la fin du mois (...) lancer à l'ONU un appel universel pour la dépénalisation de l'homosexualité". "Une soixantaine d'Etats vont nous rejoindre", a-t-elle précisé.

Selon le journal du Vatican, l'appel français vise à bannir la répression de l'homosexualité, un objectif légitime à ses yeux, mais aussi les "discriminations" et les "préjugés" concernant les homosexuels, risquant ainsi de transformer en "droits à respecter" le mariage, l'adoption ou la procréation assistée pour les homosexuels.

Le Vatican, qui condamne les unions homosexuelles, avait déjà exprimé ses réticences face au projet français, évoqué depuis plusieurs mois par Rama Yade mais dont le texte n'a pas été rendu public.

Le cardinal Martino n'a pas fait explicitement référence au projet français.

Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican, qui s'exprimait après lui, a jugé que les droits de l'homme ne devaient pas être confondus "avec de simples besoins contingents souvent limités".

Il a estimé que la Déclaration définit les droits de l'homme à partir de "la dignité commune à tout être humain", et "sans faire partir la demande de droits dans toutes les directions".

Le cardinal Bertone a ajouté que l'Eglise catholique "a toujours défendu le principe de l'indivisibilité des droits de l'homme".

"Quand le droit à la vie et à la liberté religieuse sont moins respectés, le respect pour les autres droits vacille", a-t-il poursuivi.

                                                    ***

Sur le même sujet:

Contre-Lumières. Ebauche d'un programme politique fédérateur

Le libéralisme doit se rouvrir à Dieu, explique Benoît XVI

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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 19:03

Le Pape Benoît XVI a récemment apporté quelques précisions au « dialogue des religions » dont feraient bien de s’inspirer quelques catholiques bordelais. Il y explique que le « dialogue des religions » est « impossible » puisqu’il impliquerait de « mettre sa propre foi entre parenthèses ». Le dialogue entre religions "au sens strict" est impossible mais le dialogue sur leurs implications culturelles est aujourd'hui "particulièrement urgent", affirme le pape Benoît XVI. Benoît XVI réitère dans ce texte sa réticence à engager un dialogue proprement théologique avec les non chrétiens. Le pape s'exprime dans une brève lettre au parlementaire de droite Marcello Pera que ce dernier publie en préface de son livre "Pourquoi nous devons nous dire chrétiens".(Le Figaro, AFP 25/11/2008)

Assurément certains catholiques, pour ne pas les nommer, Georges Gousse et d’autres dont l’ancien curé de Cenon (le père Girardeau) n’ont pas encore mis leur logiciel à jour.

 

Non seulement ceux-ci se complaisent dans une soumission à l’Islam, mais ils font la promotion d’intégristes proches des Frères musulmans. Georges Gousse est correspondant diocésain pour les relations avec l’Islam. Dans une interview donnée au bulletin diocésain l’Aquitaine en novembre 2008, il déclare non seulement avoir monté des associations avec l’AMG ( Musulmans de Gironde, affiliés à l’UOIF dont les membres déclarent «Le Coran est notre Constitution»), présidée par Tareq Oubrou, mais aussi avoir soutenu avec le curé de Cenon (banlieue de Bordeaux) l’implantation d’une mosquée « contre les voisins et les commerçants soutenus par des militants d’extrême droite ».
Bien entendu il raconte dans la même interview les amitiés construites en empêchant des expulsions, sa lutte contre les a-priori…

Dans le même numéro de l’Aquitaine, la propagande en faveur de l’islam continue. On y apprend que le père Michel Lafon faisait le ramadan « pour être en communion avec les musulmans » et qu’il ne cherche pas à convertir les musulmans : « Si c’est si pressant de baptiser et d’annoncer la bonne nouvelle… qu’est-ce que le Christ a fait pendant trente ans ? ».
Il s’ensuit une longue interview de Marwan El Backour, Président libanais du Conseil Régional du culte musulman.

Dans cette revue, tout est choquant. La phrase du pape devient alors pleine de sagesse. En effet un certain nombre de catholiques au contact des musulmans mettent leur foi entre parenthèses. Que vous soyez catholiques ou non, je vous laisse tirer vos conclusions, mais décidément la phrase de Voltaire est toujours d’actualité : “Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge !”

Louis Forestier pour Novopress Aquitaine

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23 août 2008 6 23 /08 /août /2008 11:29

CATHOLICA — Dans la ligne de l’« herméneutique de la réforme » les réponses de la Congrégation pour la doctrine de la Foi de juillet 2007 ont précisé que l’enseignement du Concile n’avait pas changé la doctrine antérieure sur la nature de l’Eglise. Comment expliquer qu’une telle assertion ait été reçue avec une inégale faveur, et considérée par beaucoup comme un retour à la doctrine d’un passé que l’on croyait révolu ?

Mgr BASIL MEEKING —
"...Après sa première phase et une fois
combattu par saint Pie X, le modernisme est entré dans la clandestinité, notamment dans les séminaires et universités.

La plupart des catholiques le croyaient disparu jusqu’à ce qu’il réapparaisse grâce aux occasions offertes par Vatican II
et sa mise en œuvre. Il a alors affecté un éventail beaucoup plus large de gens dans l’Eglise, des théologiens et des enseignants, bien entendu, mais aussi plus largement des prêtres de paroisses et des paroissiens. Cela a donné naissance à un climat dans lequel l’Eglise n’est plus, en pratique, comprise comme un mystère tel que l’a décrit la Constitution sur l’Eglise Lumen Gentium, mais bien plutôt comme une constitution humaine qui doit être modelée et remodelée par ceux qui la composent pour répondre aux nécessités du temps. Peu de place reste à la Tradition, et les esprits tendent à se fermer à la Révélation, à la foi, au surnaturel et aux effets divinisants de la grâce sanctifiante."

(Mgr Basil MEEKING, extrait d'un entretien publié dans la revue, Catholica n. 100, via
le Forum catholique)

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 17:26

Dépêche Afp, ROME, 23 juin 2008 :

"Le Vatican
a renoncé à exiger de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X la reconnaissance du concile Vatican II pour passer l'éponge sur le schisme provoqué il y a vingt ans par ce mouvement catholique intégriste fondé par Mgr Lefebvre, selon un vaticaniste italien.

Les cinq conditions posées dans une lettre du Vatican aux Lefebvristes concerneraient la reconnaissance de l'autorité du pape et l'engagement à ne rien dire contre l'Eglise, mais ne feraient aucune allusion au concile Vatican II, a assuré mardi le vaticaniste de Il Giornale, Andrea Tornielli, sur son blog (http://blog.ilgiornale.it/tornielli).

Jusqu'à présent le Vatican exigeait la reconnaissance des enseignements du concile Vatican II (liberté religieuse, oecuménisme) et de la réforme liturgique qui a suivi pour lever l'excommunication qui a frappé en 1988 les adeptes de Mgr Marcel Lefebvre.

Andrea Tornielli avait révélé lundi des tractations en cours entre le Vatican et le supérieur de la fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay. Il assurait cependant que les conditions posées par le Vatican, et toujours refusées par les Lefebvristes, restaient inchangées.

Mais mardi le journaliste, généralement bien informé sur les milieux intégristes, indique avoir pu prendre connaissance de la lettre qui ne fait aucune mention explicite ni de Vatican II, ni de la nouvelle liturgie.

Le pape Benoît XVI avait repris le dialogue avec les intégristes quelques mois à peine après le début de son pontificat.

Il avait reçu Mgr Fellay en août 2005. En juin 2007, il a publié un décret pour autoriser largement la célébration de la messe ancienne en latin dite "tridentine" considérée comme la seule valide par la fraternité Saint Pie X."


                                                                    ***

Notons comme d'habitude le ton méprisant de l'Afp au sujet des 'intégristes' et la désinformation employée pour discréditer la fraternité Saint Pie X. La fraternité Saint Pie X reconnait l'autorité du pape. Elle ne considère pas la messe tridentine comme 'la seule valide'. Elle considère qu'il y a une protestantisation de la nouvelle messe et en dénonce les dangers si elle s'oriente définitivement dans le sens de la réforme (abus liturgiques, fantaisies, innovations, inventions de toutes pièces des rubriques, oublis d'autres, etc.)

Dans un de ses sermons,
Mgr Lefebvre, le fondateur de la fraternité Saint Pie X, a dit : "La Très Sainte Messe est dénaturée, elle est devenue équivoque, ambiguë. Les protestants peuvent la dire, les catholiques peuvent la dire. A ce propos, je n'ai jamais dit, et je n'ai jamais suivi ceux qui ont dit que toutes les Messes nouvelles sont des messes invalides. Je n'ai jamais dit une chose comme celle-là, mais je crois qu'il en effet très dangereux de s'habituer à suivre la Messe nouvelle, parce qu'elle ne représente plus notre catéchisme de toujours, parcequ'il y a des notions qui sont devenues protestantes, il y a des idées protestantes qui ont été introduites dans la nouvelle messe. Tous les sacrements ont été d'une certaine manière dénaturés" (Mgr Lefebvre, Sermons historiques, Lettre préface de Mgr Fellay, Les Classiques retrouvés, Editions Servir, éd. 2001, p. 126-127). 

Comparez ce que dit Mgr Lefebvre et ce que dit aujourd'hui le pape Benoît XVI dans sa
lettre aux évêques accompagnant son Motu proprio au sujet de la nouvelle Messe: "(le nouveau Missel) finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité; cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable. Je parle d’expérience, parce que j’ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j’ai constaté combien les déformations arbitraires de la Liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la foi de l’Eglise."
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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 17:23

Des tractations sont en cours entre le Vatican et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, fondée par l'évêque schismatique Marcel Lefebvre, pour mettre fin à une brouille vieille de vingt ans, affirme lundi le quotidien italien Il Giornale.

Selon ce journal, l'actuel supérieur de la fraternité Mgr Bernard Fellay a récemment rencontré au Vatican le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président de la Commission ad-hoc "Ecclesia Dei", qui lui a remis une lettre posant cinq conditions au retour du mouvement intégriste dans "la pleine communion" de l'Eglise.

Les Lefebvristes doivent donner leur réponse d'ici le 28 juin, assure Il Giornale.

Comme par le passé, les conditions posées par le Vatican seraient notamment l'acceptation par le mouvement intégriste des enseignements du concile Vatican II (liberté religieuse, oecuménisme) et de la réforme liturgique qui a suivi.

Ces conditions ont toujours été rejetées par les Lefebvristes, adeptes de la messe "tridentine" en latin et convaincus que l'Eglise catholique court à sa perte en se compromettant avec les idées modernistes de liberté.

Cependant, relève Il Giornale, le Vatican estime que les conditions pour mettre fin au schisme de 1988 n'ont jamais été aussi bonnes, alors que le pape a fait plusieurs pas significatifs en leur direction.

Après avoir autorisé sans restriction la célébration de la messe tridentine (remontant au concile de Trente, 1545-1563), Benoît XVI a en effet introduit plusieurs éléments de la liturgie ancienne dans les célébrations qu'il préside.

Le dernier en date a été de distribuer la communion aux fidèles à genoux devant lui.

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19 avril 2008 6 19 /04 /avril /2008 09:26

Benoît XVI a été reçu vendredi aux Nations unies par le secrétaire général, Ban Ki-moon, avec qui il a eu un entretien en tête-à-tête d’environ un quart d’heure.
Benoît XVI a rappelé aux Etats leur devoir de protéger leurs populations victimes de violations des droits de l’Homme.
Le pape a estimé que "la promotion des droits de l'homme demeure la stratégie la plus efficace pour éliminer les inégalités entre pays et entre groupes sociaux". (
Afp)
Benoit XVI s’est aussi attaché à défendre le droit à la liberté religieuse. "Il n’est donc pas imaginable que des croyants doivent se priver d’une partie d’eux-mêmes - de leur foi - afin d’être des citoyens actifs" a-t-il dit. (
news.catholique.org)
Devant les représentants des 192 États membres de l'ONU, il a souligné que ces derniers ne devaient pas oublier et surtout nier les droits de Dieu. Il a ainsi insisté sur l'indivisibilité de la loi naturelle» et des principes qui régissent les droits de l'homme. ... Ces droits trouvent leur fondement dans la loi naturelle inscrite au cœur de l'homme et présente dans les diverses cultures et civilisations», a-t-il ainsi expliqué. Détacher les droits humains de ce contexte signifierait restreindre leur portée et céder à une conception relativiste» , a-t-il mis en garde. Un leitmotiv chez le Pape pour qui la grande variété des points de vue ne peut pas être un motif pour oublier que ce ne sont pas les droits seulement qui sont universels, mais également la personne humaine, sujet de ces droits».
Pour le Pape, les droits de l'homme ne peuvent pas faire l'économie de la dimension religieuse» de l'homme et donc inclure le droit à la liberté religieuse». (
Le Figaro, 18.04.2008).
[I]l a plaidé pour une solidarité mondiale, déplorant que le multilatéralisme reste "subordonné aux décisions d’un petit nombre". ... Evoquant "le paradoxe évident d’un consensus multilatéral qui continue à être en crise parce qu’il est encore subordonné aux décisions d’un petit nombre", il a affirmé que "les problèmes du monde exigent, de la part de la communauté internationale, des interventions sous forme d’actions communes". (
news.catholique.org)
"Les problèmes du monde exigent, de la part de la communauté internationale, des interventions sous forme d'actions communes", a-t-il dit, énumérant "les questions de sécurité, les objectifs de développement, la réduction des inégalités (...) la protection de l'environnement, des ressources et du climat".
Benoît XVI s'est inquiété "de la manière dont les résultats de la recherche scientifique et des avancées technologiques ont parfois été utilisées", "en violation évidente de l'ordre de la création" et "en contradiction avec le caractère sacré de la vie". (
Afp)
... En fin d'après-midi le pape s'est rendu à la synagogue de l'East Park de New York pour présenter ses voeux à la communauté juive de New York avant Pessah. Benoît XVI a été accueilli par le rabbin Arthur Schneier, un survivant de la Shoah qui milite pour le rapprochement entre les religions.
C'est la troisième visite d'un pape dans une synagogue, après Jean Paul II à Rome et Benoît XVI à Cologne." (
Afp)

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