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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 20:45

Élisabeth Lévy était l'invitée d'un débat avec Natacha Polony sur le thème "Que reste-t-il de la liberté de penser?", organisé par les Éveilleurs d'Espérance, mardi 16 janvier 2018, au Théâtre Montansier à Versailles. Au cours de ce débat, le sujet de la tribune de Catherine Deneuve et Élisabeth Lévy et d'une centaine de femmes dénonçant le "puritanisme" apparu après l'affaire Weinstein et le hashtag "balance ton porc" a été abordé. Ce débat a donné l'occasion à la journaliste de défendre le point de vue d'une société qui ne se mêle pas de définir étroitement aux gens leur sexualité (le catholicisme par exemple n'a d'ailleurs jamais été d'abord cela même si une morale catholique existe en matière de sexualité, et ce contrairement au puritanisme calviniste par exemple, ou le néo-puritanisme issu du monde anglo-saxon aujourd'hui, ce qui n'est pas un hasard). 

Manifestement très heureuse de ce débat, Élisabeth Lévy a déclaré à la fin du débat : 

 

"Le catholicisme a un statut spécial en France. Ce n'est pas une religion parmi d'autres. Ce n'est pas la 'première religion de France'. C'est le substrat culturel de la France. Donc, cela suppose des responsabilités, à mon avis, et probablement d'avoir le cuir un peu plus épais que les autres. Je pense que les catholiques ne devraient pas brader ce statut qui est très important dans la définition de ce que nous sommes pour un rôle de minorité victimisée... Cela serait vraiment une erreur.

 

Maintenant, depuis quelques années, avec 'La Manif pour tous', etc., c'est vrai qu'il y a dans le monde catholique énormément de débats, énormément d'associations, énormément de gens qui réfléchissent. Cela me touche beaucoup, il n'y a pas encore beaucoup de monde comme cela où il y a une telle effervescence intellectuelle et je trouve que c'est une excellente chose."

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15 décembre 2017 5 15 /12 /décembre /2017 16:13

On a vu hier l'effondrement en cours des mythes et piliers de la modernité (la croyance dans le progrès, la démocratie). Aujourd'hui, pour illustrer ce propos, on découvre qu'une enquête PEP/Kantar, réalisée -une fois n'est pas coutume- par un média français (L'Obs, jeudi 14 décembre) montre cette fois la fin de la croyance dans la devise républicaine française: "la devise de la Révolution française fait de moins en moins écho aux oreilles des Français"... Le sentiment d'une fracture sociale en France augmente. Pas moins de 76% des personnes interrogées jugent la société comme inégalitaire, 22% affirmant même qu’elle est "très inégalitaire", tandis que 20% seulement considèrent qu’elle est au contraire "égalitaire"... Ce sentiment d’inégalité gagne la société française dans son ensemble. La fracture sociale s'aggrave.

C'est ce que révèle la quatrième édition du baromètre annuel PEP/Kantar sur les inégalités, rendu public ce jeudi 14 décembre par le Nouvel Observateur.

"Le plus révélateur", commente "Sputnik", est le pessimisme qui gagne la société française : en effet, 25% seulement des Français considèrent qu'une personne peut trouver sa place dans cette société présentée pourtant comme "inclusive"...

Liberté, égalité, exclusion résume le sentiment actuel des Français.

Un sondage montre la fin de la croyance dans la devise républicaine

Ce qui enfonce le clou est ce qui a été considéré comme des privilèges accordés aux réfugiés récemment arrivés en France. 39% seulement jugent "normale" la mise à disposition de logements vacants pour les migrants, mise à disposition très fortement rejetée en Haut-de-France, avec 73% d'avis contre, et en région PACA, avec 68%.

L'Éducation nationale n'est pas absente des secteurs inégalitaires de la République : 63% d'entre les Français pensent que les récentes déclarations du ministre de l'Éducation ne vont pas contribuer à diminuer ces inégalités.

Cette enquête réalisée en France métropolitaine sur Internet auprès d'un échantillon de 2.602 personnes a fait l'objet d'un article sur le média russe Sputnik.

Un sondage montre la fin de la croyance dans la devise républicaine

Le commentaire que l'on peut faire est l'analyse que l'on trouvera dans l'ouvrage de Michel VILLEY, "La Formation de la pensée juridique moderne". Le résultat de cette enquête n'est pas étonnant dans un système philosophique et politique moderne conçu pour défendre les intérêts des riches, où le droit a été livré au bon vouloir d'une certaine élite cultivée sous prétexte qu'elle serait rationnelle, "paravent qui masque cette réalité cynique : le droit est l'oeuvre des riches, des hommes les plus influents - disons de la classe dominante -, plus arbitraire en réalité que juste et rationnel".

Un système de "droits subjectifs" (La République de Bodin), conçu comme une anti-thèse de la justice distributive aristotélicienne ou thomiste (où le "droit de chacun" est "la part qui mérite de lui être attribuée en tenant compte de toutes les données de la coexistence sociale"). Ce droit moderne (issu de la nature de l'homme sans considération d'un ordre naturel extérieur à respecter), partagé par l'ensemble des pays de l'Occident, est parfaitement approprié à procurer la sûreté des possessions établies, la sûreté des transactions, la tranquillité nécessaire au développement de l'économie libérale, il proclame la liberté de principe que réclame le jeu du marché (C.B. MACPHERSON, The Political Theory of possession individualism, Oxford, 1962, trad. M. PUCHS, La Théorie politique de l'Individualisme, Gallimard, 1971), mais son premier point faible est l'escamotage de toute justice sociale... Promouvoir une juste proportion n'est plus le rôle central du droit. Il n'a d'autres vocations que de défendre la proportion qui résulte des droits subjectifs prétendus des individus (Hobbes). "Encore une fois, comme ce système simpliste de distribution se trouve commode pour les riches !" (Michel VILLEY, La Formation de la pensée juridique moderne, Texte établi, révisé et présenté par Stéphane RIALS, Quadrige PUF, Mercuès 2006, p. 315, 417, 484, 557, 588, 590, 592, 616.) L'intérêt général, le Bien commun n'existe pas dans notre société moderne, seul existe l'individu et ses droits.

Conséquence : un tel droit ne permet pas l'apaisement ni le développement harmonieux de la société. S'étant trompé sur les fondements du droit (l'homme plutôt que le droit naturel classique), s'étant en outre trompé sur la nature de l'homme (cela fait beaucoup!), ce système tombe logiquement de Charybde en Scylla, et finit en échec :

"La nature de l'homme, écrit Michel Villey, constitue un excellent point de départ pour bâtir une morale privée. Et je n'ai pas dit que cette idée n'ait en rien à intervenir dans la constitution du droit, mais elle ne saurait y suffire : à partir de la nature de l'homme on ne saurait aboutir au droit au sens où l'entendent Aristote ou les jurisconsultes romains. On ne débouche que dans le droit subjectif... 

(...) C'est une gageure que de prétendre fonder le droit, système des rapports entre hommes, sur l'individu séparé - c'est-à-dire de prétendre fonder le droit sur la négation du droit -; c'est la quadrature du cercle; à partir de l'individu, à partir de son droit subjectif, on ne trouvera jamais que l'anarchie et l'absence d'ordre juridique." (Michel VILLEY, ibid., p. 480, 592.)

Conclusion

Dans la société moderne ce n'est plus l'adage médiéval Nos seigneurs les pauvres (en souvenir de la pauvreté du Christ), c'est nos seigneurs les riches !

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 05:11

Source: La Nuova Bussola Quotidiana

La visione di Giovanni Paolo II: «L'islam invaderà l'Europa»

18-11-2017

Valerio Pece

 

 

La vision de Jean-Paul II: "L'Islam envahira l'Europe"

NdCR. J'ai rajouté des liens en français dans cette traduction.

La vision de Jean-Paul II: "L'Islam envahira l'Europe"

 

"Je vois l'église du troisième millénaire affligée par une peste mortelle, elle s'appelle l'Islam. Elle envahira l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Ouest à l'Est: du Maroc à la Libye, de l'Egypte aux pays de l'Est." C'est la vision choquante de saint Jean-Paul II, jamais publiée auparavant. Témoin de la confession destinée à faire du bruit, Monseigneur Mauro Longhi du Presbytère de la Prélature de l'Opus Dei, très souvent en contact étroit avec le Pape polonais pendant son long pontificat. L'évêque de de Trieste a révélé l'épisode depuis l'ermitage "Saints Pierre et Paul" à Bienno Val Camonica lors d'une conférence organisée en mémoire de Jean-Paul II, le 22 octobre, jour où l'Eglise célèbre la mémoire liturgique du saint .

Faire la clarté nécessaire et encadrer la vision prophétique de Karol Wojtyla comme rapportée par un prêtre au-dessus de tout soupçon (Monseigneur Longhi a bénéficié de l'estime personnelle non seulement de Jean-Paul II, mais aussi de Benoît XVI, tant qu'il fut appelé en 97 au dicastère Vatican pour la Congrégation du Clergé), certaines références géographiques et temporelles sont nécessaires.

Entre 1985 et 1995, le jeune économiste Mauro Longhi (ordonné prêtre en 95) accompagna et accueillit le pape Wojtyla dans ses fières randonnées de ski en montagne. Régulièrement, quatre à cinq fois par an pendant dix ans, et il l'a fait dans ce qui est maintenant le lieu d'été du Séminaire international de la Prélature de l'Opus Dei, mais qui était alors une simple maison de campagne pour ceux qui dans le travail ont voulu se préparer pour la prêtrise et à l'enseignement de la théologie. Nous sommes dans la province de l'Aquila, environ à 800 mètres, en direction de la Piana delle Rocche, hameau d'Ocre. "Le Saint-Père est sorti de Rome avec beaucoup de confiance, accompagné d'une petite voiture de son secrétaire, Mgr Stanislaw Dziwisz et de quelques amis polonais, et au péage de l'autoroute - le seul endroit où l'on pouvait le reconnaître - faisait semblant de lire un journal devant le visage." Ainsi Mgr. Longhi, inaugura un interminable tas d'anecdotes subtiles (souvent accompagné –  d'un berger minutieux, qu'il est  d'explications théologiques opportunes).

Mais c'est certainement le Karol Wojtyla mystique, que l'évêque a diverti les auditeurs chanceux, montés à Bienno; Ce que très peu savent, le secret et le mystérieux, le grand protagoniste de l'un des plus longs pontificats de l'Église. C'est le pape que Mgr Longhi a rencontré la nuit dans la chapelle de montagne agenouillée pendant des heures sur les bancs de bois inconfortables devant le Tabernacle. Et c'est le pape qui, la nuit, habitait la maison des Abruzzes, a entendu, parfois même de façon animée, le dialogue entre le Seigneur et sa Mère bien-aimée, la Vierge Marie.

Pour enquêter sur le mystique Karol Wojtyla (ce qu'Antonio Socci a magistralement fait dans son livre bien documenté "Les Secrets de Karol Wojtyla", édité par Rizzoli en 2008), Mgr Longhi dit combien confié fut Andrzej Deskur, le Cardinal polonais, compagnon de séminaire de Jean-Paul II, secrétaire cubain de Cracovie. Deskur, pendant des années le Président de la Commission Pontificale pour les Communications sociales (1973-1984), peut certainement être considéré comme le plus grand ami de Wojtyla, qui, à l'appui de son pontificat, s'est offert en victime - en acceptant la volonté divine de l'accident vasculaire cérébral et la paralysie conséquente - dans ce profond mystère qu'est la "substitution du vicaire" (ce sera d'aller à l'hôpital pour l'ami souffrant qui le soir même de l'élection Jean Paul II fera sa première, incroyable et clandestine "évasion du Vatican).

C'est ce que dit l'évêque Longhi: "Il a le don de vision", m'a dit Andrzej Deskur. Je lui ai demandé ce que cela signifiait. "Il parle avec Dieu incarné, Jésus, il voit son visage et il voit aussi le visage de sa mère." Depuis quand? "Depuis sa première messe le 2 novembre 1946, lors de l'élévation de l'Ostie. Il était dans la crypte Saint Léonard de la cathédrale de Wawel à Cracovie, où il a célébré sa première offrande de messe au suffrage de l'âme de son père. Monseigneur Longhi ajoute que le secret révélé par le Cardinal Deskur - ces yeux de Dieu qui se tiennent sur Wojtyla chaque fois qu'il érige la coupe et l'hostie - peut paradoxalement être compris en lisant la dernière encyclique de Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia. A la conclusion 59, le pape polonais se souvenant du moment de sa première messe, finit par dévoiler le mystère qui l'a accompagné toute sa vie: "mes yeux se sont concentrés sur l'hostie et sur le calice, dans lesquels le temps et l'espace se sont en quelque sorte 'contractés' et dans lesquels le drame du Golgotha s'est à nouveau rendu présent avec force, dévoilant sa mystérieuse 'contemporanéité'."

Parmi les nombreux témoignages, cependant, l'épisode qui a le plus frappé le public de l'ermitage de Bienno, et qui s'inscrit dans le cadre de l'une des nombreuses promenades sur le Massif du Gran Sasso, est sans aucun doute ce qui a trait à l'islam et à l'Europe. Monseigneur Longhi anticipe les paroles du saint polonais - objectivement impressionnantes - d'un prologue très humain, parfois hilarant, composé de blagues, d'échanges de sandwichs et de reproches théâtraux sur la première publication de ce Catéchisme de l'Église catholique, fortement voulu par Wojtyla (ne pas attendre l'édition latine typique, en fait, infligera des erreurs que vous devrez réparer avec des corrections rigoureuses). A cette occasion, le Saint-Père et Monseigneur, évidemment plus rapides que les autres, ont séparé le groupe, dans lequel - comme toujours quand le Pape a quitté Rome - il y avait son secrétaire spécial, le plus fiable Stanislao Dziwisz, qu'en 2006 Benoît XVI créera cardinal et est maintenant archevêque émérite du diocèse de Cracovie. Le passage de Mgr. Longhi (avec ses approches de la terrible vision mystique du Pape) doit donc être complètement rapporté (la conférence est sur YouTube, à partir de la minute 48 vous pouvez voir le passage que nous vous rapportons).


Les deux se penchent sur un rocher, face à face, mangent un sandwich et attendent que le groupe arrive. Voici le récit textuel de Monseigneur: "Je l'avais regardé en pensant qu'il pourrait avoir besoin de quelque chose, mais il se rendit compte que je le regardais, il eu le frisson dans la main, c'était le début de la maladie de Parkinson. "Cher Mauro, c'est la vieillesse...", et j'ai immédiatement dit: "Non, Sainteté, elle est jeune!" Quand il a été contredit dans certaines conversations familiales, il est devenu bête. "Ce n'est pas vrai! Je dis que je suis vieux parce que je suis vieux!". De l'opinion de Monseigneur, c'est précisément l'écoulement du temps avec l'introduction de la maladie qui amène le Pape polonais à ressentir le besoin urgent de transmettre cette vision mystique. "Ici alors, Wojtyla change de ton et de voix, continue le Monseigneur, et prenant part à une de ses visions nocturnes, il me dit: 'Souviens-toi de ceux que tu rencontreras dans l'Église du troisième millénaire. Je vois l'Église affligée par une plaie mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire', se référant à celles du communisme et du totalitarisme nazis. 'Ça s'appelle l'Islam. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Occident à l'Orient', et il fait une description des pays: du Maroc à la Libye en Egypte, et ainsi de suite à la partie orientale. Le Saint-Père ajoute: 'Envahissant l'Europe, l'Europe sera une cave de vieilles reliques, de crépuscules, de toiles d'araignées. Des souvenirs de famille. Vous, l'église du troisième millénaire, devrez contenir l'invasion. Mais pas avec des armes, les armes ne suffiront pas, avec votre foi vécue avec intégrité.' "

C'est le précieux témoignage de ceux qui, pendant des années, ont été en contact étroit avec le Saint-Père, et avec qui il a concélébré maintes fois. Il va sans dire que la confession du pape Wojtyla remonte à mars 1993, et il y a 24 ans, très différents étaient à la fois le cadre social et le nombre de la présence islamique en Europe. Ce n'est pas par hasard, sans doute, que dans l'Exhortation Apostolique de 2003, Ecclesia in Europa, Jean-Paul II a clairement parlé d'une relation avec l'Islam qui devait être "correcte", menée avec "prudence, des idées claires sur ses possibilités et ses limites", consciente de la "divergence notable entre la culture européenne, qui a de profondes racines chrétiennes, et la pensée musulmane" (n° 57). Bien qu'avec le langage d'un document magistral, par sa nature même, il a semblé que le Saint-Père a imploré l'établissement d'une connaissance "objective" de l'islam (No.57). Un paradigme et une sensibilité, donc, claire et sans équivoque, surtout si l'on considère un autre passage d'Ecclesia in Europa, dans lequel le pape Wojtyla après avoir stigmatisé "l'étonnement et le sentiment de frustration des chrétiens qui accueillent", pendant que dans de nombreux pays islamiques ils "se voient interdire tout exercice du culte chrétien" (n ° 57 parle des arrivées des flux migratoires, espérant même une "ferme répression des abus" (n ° 101). 

Nous devons prendre note que nous sommes confrontés à la lecture politiquement incorrecte du phénomène islamique par un pape canonisé par l'Eglise catholique; une première lecture "prophétique", puis magistrale (il n'est pas difficile d'imaginer que la jeune vision prophétique choquante ait influencé l'écriture d'Ecclesia in Europa). "L'Islam va nous envahir." Peut-être qu'il le fait déjà. Tandis qu'inexorablement, s'éteint la lumière sur l'Europe chrétienne, réduite à une cave pleine de vieilles reliques et de toiles d'araignées. "Karol le Grand" a parlé, encore aujourd'hui nous invite à résister à l'invasion avec la foi vécue dans son intégralité.

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22 octobre 2017 7 22 /10 /octobre /2017 17:57

Dans sa dernière video, Virginie Vota rapporte cette question du FigaroVox 'Est-il encore possible d'être chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?'. "Dans Le pari bénédictin, le journaliste américain Rod Dreher constate que les Chrétiens ont perdu la bataille culturelle. Il les invite à reformer des communautés vivantes, loin de la "société liquide". Virginie Vota y donne cette réponse fulgurante : "La réponse est oui, bien entendu, (il est possible d'être chrétien dans un monde qui ne l'est plus) parce que Dieu existe". Et elle porte le débat sur l'essence des choses.

Extraits:

 

"Vous verrez que dans l'entretien, il (Rod Dreher) cherche à remonter aux causes profondes et aux causes premières de la déchristianisation du monde aujourd'hui et notamment en Occident. Et c'est pour cela qu'il aborde la question du nominalisme -c'est assez rare pour être souligné- qui est apparu à la fin du XIIIe siècle avec la querelle des universaux, entre notamment S. Thomas d'Aquin, puis Guillaume d'Occam et qui a servi de socle ou d'impulsion au développement de l'idéologie humaniste, c'est-à-dire le début de l'anthropocentrisme où l'homme est devenu le centre du monde et sa propre fin, (...) et qui a permis l'éclosion de la 'philosophie' des Lumières, dont le constitutionnalisme en est une conséquence avec par exemple la première constitution en Virginie en 1776 et les déclarations des droits de l'homme pour le préserver des pouvoirs arbitraires parce que la puissance divine n'est absolument plus reconnue. C'est l'homme qui est son propre maître et donc forcément il doit se protéger de l'homme parce que 'l'homme est un loup pour l'homme' (Hobbes). Et donc on érige des 'droits' sacrés et inviolables parce qu'il n'y a plus de commandement divin... C'est l'homme qui doit respecter l'homme, c'est une société nouvelle qui se crée avec un homme nouveau, c'est la naissance d'un nouvel Adam, avec ses droits, ses prérogatives (mais coupé des commandements divins... NdCR.)

 

(...) Il est intéressant de se demander 'où est-ce qu'on en est aujourd'hui par rapport à cette 'philosophie des Lumières' ? On observe une radicalisation et les horreurs que l'on peut observer aujourd'hui ne sont que l'aboutissement de cette philosophie des Lumières, de cette (fausse) liberté, c'est-à-dire que l'homme a absolument détruit tout ce qui l'entravait et tout ce qui constituait un déterminisme naturel pour se déterminer lui-même selon sa volonté toute-puissante. Par exemple : la sexualisation des enfants dès l'âge de trois ans à l'école. (Cf. Lire : Ariane Bilheran, "L'imposture des droits sexuels" ici et , une psychologue clinicienne, normalienne, Docteur en psychopathologie et psychothérapeute qui travaille sur les processus manipulateurs et totalitaires au sein du langage.) Tout cela est l'aboutissement de la 'philosophie des Lumières' qui détruit absolument tout principe lié à la nature de l'homme. Et qu'est-ce que la nature de l'homme avant tout ? C'est un corps et c'est une âme, parce que l'homme est la créature de Dieu, il n'est pas sa propre créature, il n'est pas le Créateur. Il est le Fils ou une Fille de Dieu lorsqu'il veut bien se reconnaître comme tel, parce qu'il peut choisir avec son libre arbitre. Mais même s'il ne le veut pas, il reste un homme, c'est-à-dire la créature de Dieu.

 

(...) La république a pour principe l'anthropocentrisme, c'est-à-dire que Dieu n'existe plus effectivement et c'est l'homme qui est son propre dieu, qui décide tout ce qu'il veut et sa Volonté est toute puissante.

 

(...) Je vous parlais de la question du langage, et bien la première chose à faire est de faire disparaître l'écran qu'il y a entre Dieu et et nous, et de le mettre entre nous et la société, pour que nous nous reconnaissions à Dieu. Le gros problème n'est pas de vivre dans une société qui matériellement est déchristianisée, c'est le fait d'être coupé de Dieu dans notre esprit même, parce que dans le langage, tout nous coupe de Dieu, tout nous fait oublier que ce qui nous entoure, ce que nous voyons, sont des créations de Dieu et que nous mêmes sommes une créature de Dieu.

 

Et le plus difficile en tant que chrétien ce n'est pas de vivre dans un monde où matériellement rien ne nous rappelle Dieu. On vit dans une société où l'on parle de la laïcité à la française, tout cela simplement parce que cette laïcité ne consiste pas à instaurer une neutralité des religions dans l'espace public, comme on nous le dit, la laïcité c'est un mot de novlangue, c'est tout simplement un anticléricalisme qui s'est manifesté très violemment sous la IIIe république avec les grandes lois anticléricales et la 'séparation de l'Eglise et de l'état' (1905) et la réforme de l'instruction publique pour justement abolir dans nos esprits l'idée de l'existence de Dieu et du lien qui nous unit à lui. Cela crée si vous voulez comme un écran, une séparation entre Dieu et nous. (...) Et ce qu'il y a de pervers -du moins en France - c'est que tout est fait pour nous faire oublier Dieu. (...) Et dans les mots, on nous ôte même la possibilité de ce lien, la possibilité de le trouver et même de pouvoir concevoir son existence en soi.

 

(...) Aujourd'hui, avec le nominalisme, l'homme se prétend créateur et il créé des concepts et donc il crée des noms, parce que en soi il n'est créateur de rien matériellement. Il crée des noms et il va déclarer que puisque ce nom existe, la chose en soi existe; c'est l'existence qui précède l'essence.

(...) On sépare complètement l'essence d'un être, d'une chose, de son existence en soi. D'un ressenti, d'une perception on prétend que c'est une réalité, on cherche à créer une réalité à partir d'un ressenti alors que normalement c'est la réalité qui nous met au diapason avec nos ressentis. Un exemple intéressant dans la Bible, illustrant le réalisme même si c'est symbolique : lorsque Dieu a créé les animaux, il les présente un à un à Adam et il lui demande de nommer les animaux et Adam trouve un nom aux animaux. Mais pourquoi il n'a aucune hésitation ? Pourquoi le fait-il si naturellement ? D'une part parce qu'il parle naturellement le langage de son Créateur, le langage de Dieu. Donc les mots sont déjà naturellement en accord avec la Création de Dieu. Mais aussi d'autre part parce que l'essence existe et il y avait un nom pour chaque essence, naturellement, alors que aujourd'hui ce serait parfaitement le contraire [C'est la subversion du langage par les révolutionnaires.NdCR.*]. Cet exemple est une très belle illustration du réalisme en soi.

 

La question que nous pose l'article finalement ce n'est pas est-il encore possible d'être chrétien dans un monde qui ne l'est plus, c'est comment rester chrétien dans notre esprit, spirituellement, dans un monde qui matériellement ne l'est plus, mais qui cherche aussi à nous déchristianiser intérieurement. Et c'est cela notre défi, ce que nous devons faire, c'est nous reconnecter avec Dieu, et pas simplement par nos gestes ou nos activités, c'est surtout nous battre dans nos esprits, dans notre âme, pour être toujours en contact avec lui et percevoir le monde comme Sa Création, et non plus nous percevoir comme notre propre dieu, comme l'idéologie dominante le veut, c'est-à-dire la 'jouissance du citoyen' comme le dit Jean de Viguerie. Et c'est cela le plus difficile car il va falloir épurer nos esprits et apprendre à retrouver le sens des mots, pour retrouver notre essence humaine, c'est-à-dire des créatures de Dieu, un corps et une âme. (...) Pour cela il va falloir désintoxiquer notre esprit de la pensée de gauche, de la 'philosophie des Lumières'. Il va falloir s'interroger sur le sens de chaque mot que l'on emploie.

 

(...) Le risque (dans le monde), c'est de penser 'Dieu m'a abandonné, Dieu n'existe pas', alors qu'on ne se remet soi-même pas en question, et on ne se dit pas 'mais c'est moi qui suis incapable parce que ma vision est tellement embrouillée, mon esprit est tellement embrouillé par le langage (novlangue) qui est le siège des pensées, tout ce qu'on m'a instillé à mon insu, c'est moi qui suis incapable de sentir Dieu, c'est moi qui suis incapable d'aller vers lui, de le trouver'.. Et c'est la question qu'il va falloir vous poser : c'est comment me reconnecter avec Dieu d'abord dans mon esprit, dans mon âme ? Qu'est-ce que que je dois réformer dans ma vie pour penser constamment à lui et pour vouloir sa volonté ? Et agir en fonction de sa volonté ? Pour faire que sa volonté soit mienne et que je l'accepte profondément, intérieurement et pas seulement en surface dans des gestes ? Des gestes qui, certes sont très importants parce que c'est par les gestes et les habitudes que l'on apprend et que en soi l'on ingère quelque chose, il ne faut pas le mettre de côté. Mais si vous voulez avoir une foi solide et profonde, c'est d'abord dans votre façon de penser que vous allez devoir réformer votre vie et à affronter (si c'est le cas) vos doutes, mais aussi apprendre à vous préserver de ce qui alimente ces doutes, apprendre à percevoir la réalité différemment de ce que la société vous inculque (la société complètement déchristianisée).

 

(...) C'est pour cela que j'insiste sur la nécessité de recevoir les sacrements, même si vous n'êtes pas encore parfaitement sûr, parce que vous aurez une aide incommensurable. On n'est pas tout-puissant, on est face même à des forces qui nous dépassent, et qui nous dépassent tellement qu'on a besoin de l'aide de Dieu, on a besoin d'aller vers Lui et de lui demander de nous aider à aller vers Lui.

 

Il faut agir corps, âme et esprit et la question du langage est centrale."

 

* Cf. Blanc de Saint-Bonnet : "Ce qu'il y a de plus funeste pour les peuples, après la Révolution, écrit Blanc de Saint-Bonnet, c'est la langue qu'elle a créée. Ce qu'il y a de plus redoutable après les révolutionnaires, ce sont les hommes qui emploient cette langue dont les mots sont autant de semences pour la Révolution... Ne jetons plus aux foules des termes dont on ne leur explique point le sens théologique et vrai. Ils ne cessent d'engendrer les idées qui tiennent les masses en ébullition et les arrachent au devoir de la vie" (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, 1873, p. 281-284, ouvrage honoré d'un Bref personnel de Pie IX.)

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 20:24

Renaissance, Réforme et Révolution, trois mots qui raisonnent à nos oreilles comme étant ceux de l’époque moderne. Nous allons analyser ce que renferment ces trois termes comme mettre en évidence ce qu’ils incarnent et le poison qu’ils contiennent… "Ces fameux 3 R sont la marque de la Révolte, du Refus, du Rejet, du Ressentiment, … de l’Homme face à Dieu, de la créature face à son Créateur. Ces trois évènements théologico-politico-historiques forment comme des repères, et sont autant de ruptures, de cassures, et de fractures dans la longue durée de l’Histoire humaine", écrivait Christophe Lacroix dans Ripostes au politiquement correct, Tome 3 – p 36

 

Le XVe et le XVIe siècle sont des périodes de transition entre l’époque Médiévale et les Temps Modernes, plus communément appelées Renaissance. Le terme de "Renaissance" en tant qu'époque a été utilisé pour la première fois en 1840 par l’historien Jean-Jacques Ampère dans son Histoire littéraire de la France avant le XIIe siècle (1839). "Le terme même de 'Renaissance' ne peut se comprendre que dans un sens 'révolutionnaire', où l’héritage du christianisme doit être remplacé par une 'renaissance' de l’Homme, affranchi et délesté de tout l’apport de 15 siècles de culture et civilisation chrétienne", écrivait Christophe Lacroix dans « Riposte au politiquement correct » Tome 3 – p 37, et un retour au paganisme et au césarisme antique qui donnera naissance à l'état totalitaire moderne basé sur l'association du volontarisme et du constructivisme, auto-normé, auto-justifié (NdCR.).

 

La "Renaissance", c'est durant cette période qu'apparaît le mouvement "humaniste", mais cet "humanisme" a contrario de l'humanisme chrétien place l'homme au centre de la pensée (nous dirions au centre de la société, alors qu'auparavant c'était Dieu que la pensée classique plaçait au centre de la société. En cela, la Renaissance est d'essence satanique de celle du Tentateur dans Genèse 3, qui prétend à Eve que l'homme peut bien se passer des commandements de Dieu, et qu'ainsi il deviendra dieu lui-même... NdCR.), ce que l'on appelle l'anthropocentrisme.

 

Lire aussi : Les origines occultistes de la franc-maçonnerie

 

Des représentations anthropomorphiques de Dieu apparaissent au début de la Renaissance. Il n'y a qu'à regarder comment Michel-Ange représenta Dieu dans la Chapelle Sixtine, en sa très célèbre Création d'Adam (1508-1512), sous les traits d'un vieil homme aux allures d'un Zeus antique, les éclairs en moins. Ce qui pendant des siècles auraient été considérés comme blasphématoire - Dieu (le Père) étant au-dessus du monde matériel, on ne peut donc le représenter sous les traits d'un homme fait de chair et de sang, en dehors de son Incarnation Jésus-Christ. Mais Michel-Ange faisait déjà partie à cette époque d'une génération admirant et préférant se tourner vers l'art et l'enseignement antique..

 

Le prêtre et théologien Jean-Joseph Gaume (1802-1879), et essayiste français, dans La Révolution, Recherches historiques sur l'Origine et la propagation du mal en Europe depuis la Renaissance jusqu'à nos jours (1856), sut parfaitement définir ce qu'était cette Révolution : "...Si arrachant son masque vous lui demandez  :qui es-tu ? Elle vous dira: Je ne suis pas ce que l'on croit. Beaucoup parlent de moi et bien peu me connaissent... Je ne suis ni le corbonarisme... ni l'émeute... ni le changement de la monarchie en république... ni la substitution d'une monarchie à une autre, ni le trouble momentané de l'ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades, ni le pillage, ni l'incendie, ni la loi agraire, ni la guillotine, ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes oeuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers et moi je suis un état permanent. Je suis la haine de tout ordre que l'homme n'a pas établi et dans lequel il n'est pas roi et Dieu tout ensemble... Je suis la proclamation des droits de l'homme sans souci des droits de Dieu. Je suis la fondation de l'état religieux et social sur la volonté de l"homme au lieu de la volonté de Dieu. Je suis Dieu détrôné et l'homme à sa place (l'homme devenant à lui-même sa fin). Voilà pourquoi je m'appelle Révolution, c'est-à-dire renversement."

 

Face à cette trinité de notre déclin qui est avant tout la trinité du monde moderne matérialiste soumis au règne de l’argent, nous opposons la Sainte Trinité de la foi catholique. Ce déclin ne fut possible qu’avec l’affaiblissement de la foi de nos ancêtres au fil des siècles succédant à la Guerre de Cent-ans. Face aux évènements futurs que nous subirons, suite à l’avènement de ce Nouvel Ordre Mondial totalitaire enfanté par les 3R, il nous faudra toute la force des valeurs de la Croix du Christ ainsi que le pouvoir des Lys pour que le soleil de l’humanisme chrétien puisse briller à nouveau sur notre Patrie, ou libertés, indépendance et grandeur rimeront avec France.

 

Nous savons que le naturel triomphera des nuées matérialistes, notre force reste dans l’entente de nos liens communautaires et nous vaincrons…

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8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 17:09
Une règle d'or : Méfiez-vous d'emblée de toute opposition trop médiatisée

Une règle d'or :

Méfiez-vous d'emblée de toute opposition trop médiatisée par le système. Cela s'appelle : une opposition contrôlée donc infiltrée.

[...] En tout cas il faut

1) toujours remonter à l'origine d'une opposition
2) analyser les moyens (ampleur, origine etc.) dont elle dispose
3) La Tribune médiatique (en bien ou en mal, mais l'audience).

Avec ces trois critères réunis généralement on a peu de chances de se tromper.

Ariane Bilheran

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28 août 2017 1 28 /08 /août /2017 14:41

PHOENIX, Arizona, le 24 août 2017 (LifeSiteNews) - Avant que le président Trump ait explosé les médias traditionnels lors d'un événement en Arizona mardi (à Phoenix le 22 août. Ndlr.), la militante pro-vie, le Dr Alveda King, a pris la parole pour demander à Dieu un pardon pour l'avortement et l'euthanasie, entre autres péchés capitaux.

 

Les propos de King servent à rappeler clairement que l'administration Trump adopte l'approche toute opposée de son prédécesseur le Parti démocrate envers Dieu et le meurtre de l'innocent.

 

"Cher Père céleste, au nom de Jésus, par la puissance de votre Saint-Esprit, nous venons; En vous remerciant de votre amour, de votre grâce et de votre grâce; Demandant que Votre pitié tempe le jugement que nous méritons certainement", commença King.

 

"Nous prions avec un regret profond et sincère en demandant votre pardon pour nos péchés", a-t-elle ajouté.

 

"Nous avons massacré notre plus faible dans le ventre, les pauvres, les personnes âgées et les infirmes au nom des droits reproductifs et de la justice sociale. Nous avons embrassé l'inhumanité de l'humanité au nom de l'humanisme. En construisant et en détruisant des statues artificielles au nom des mémoriaux, nous avons adoré des idoles et récoltons aujourd'hui les raisins amers de la colère. Oh Seigneur, pardonne-nous."

 

Elle supplia alors l'aide de Dieu.

 

"Jetez de l'huile sur le feu de la renaissance. Aujourd'hui, nous prions pour nos dirigeants, qu'ils marchent dans vos voies; En acceptant la sagesse et le conseil divin de votre parole".

 

Le Dr King a été suivi par le révérend Franklin Graham, un opposant résolu à l'avortement et à l'ordre du jour des LGBT.

 

Dans sa prière, Graham a observé que l'Amérique est rompue spirituellement et à la dérive moralement, "suivant n'importe quelle direction souffle le vent de la culture populaire, sans tenir compte de votre Parole".

 

"Nous prions pour que vous guérissiez notre terre".

 

Le Révérend Graham a également évoqué les péchés d'orgueil de l'Amérique, l'immoralité sexuelle et la complaisance qui l'ont "paralysé", aboutissant à un pays qui semble avoir oublié la distinction entre le bien et le mal.

SOURCE : LifeSiteNews

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20 août 2017 7 20 /08 /août /2017 11:01
"Les Britanniques ont choisi le Brexit pour des raisons de protection et de sécurité et non d’un quelconque anti-islamisme"  (Nigel Farage)

L’ancien leader de l’UKIP et chef de file de la campagne pour le Brexit, Nigel Farage, dénonce dans un entretien sur Fox News, Tucker Carlson Tonight, l’inaction des dirigeants de l’Union européenne qui est selon lui responsable de la poursuite des actions terroristes dans l’UE revendiquées par l’Etat islamique. Ils se contentent d’affirmer leur « solidarité » face au terrorisme, « mais pas une seule fois nous n’entendons un seul dirigeant de l’Europe proposer quelque solution politique que ce soit ».
 
« Ils sont toujours dans le déni parce qu’ils sont tellement gênés par le fait qu’ils sont à la racine de tout cela », estime Farage.
 
Il commentait l’attaque à la camionnette qui a fait au moins 14 morts à Barcelone jeudi, ainsi qu’une centaine de blessés.

 

Nigel Farage relie l’action de l’Etat islamique et la politique migratoire de l’UE

 
« Il y a un lien direct et une relation entre le nombre de personnes de religions et de cultures différentes que vous faites entrer et le nombre d’attaques terroristes », a affirmé l’eurosceptique. Nigel Farage a rappelé que l’Europe centrale et orientale est à l’abri des attaques terroristes de l’Etat islamiques, dans les pays où les gouvernements s’opposent aux quotas de migrants que tente de leur imposer Bruxelles. La Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie refusent d’accueillir les migrants islamiques d’origine africaine et proche-orientale qui réussissent à pénétrer dans les pays frontaliers de l’Union – Italie, Espagne, Grèce…
 
C’est encore la meilleure protection face au terrorisme islamique.


Farage a d’ailleurs souligné que ces pays d’Europe de l’Est ont encore le souvenir de l’oppression nazie et communiste que nombre de leurs citoyens ont personnellement connue. Une bonne raison pour qu’ils ne se soumettent pas à la pression de l’UE en vue de leur faire accepter la « migration islamique  », analyse Farage.

 

[...] Les Britanniques, qui ont eu la possibilité d’exprimer ce refus, ont choisi le Brexit pour des raisons de protection et de sécurité et non d’un quelconque « anti-islamisme », afin de mieux pouvoir contrôler leurs frontières, a ajouté Farage : « En réalité, nous voulons contrôler nos frontières, non parce que nous en avons contre tel ou tel, mais parce que nous croyons avant toute chose au contrôle sensé des frontières. »

 

[...] Mais il a également dénoncé la véritable volonté de l’Union européenne qui est d’ôter toute forme de pouvoir aux Etats individuels pour les soumettre à Bruxelles.

 

Source: Reinformation.tv

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15 août 2017 2 15 /08 /août /2017 06:34

Finalement j'ai décidé qu'on le gardait (le titre de la video) pour plusieurs raisons, d'abord pour cette raison-là que le système totalitaire - et les droits sexuels en font partie de mon point de vue - nie complètement l'idée de Dieu, puisque le paranoïaque se prend pour Dieu. Et c'est bien tout le problème que l'on a actuellement, c'est-à-dire un être humain qui joue à l'apprenti sorcier dans plein de domaines, voire dans la totalité de ceux qui concernent la naissance et la mort. On est sur un être humain qui se prend pour le Créateur à la place du Créateur. Les deux autres raisons pour conserver ce titre : j'ai beaucoup étudié la philosophie des religions, au travers de mon maître à moi en philosophie qui est Hegel, et qui a fait de la religion ou de l'idée de Dieu une des formes de la rationalité. [...] Et d'un point de vue psychanalytique, je me situe beaucoup aussi dans la lignée de Carl Jung qui a beaucoup travaillé cette question-là pour dire que finalement l'être humain est guéri quand il intègre l'idée de Dieu. C'est-à-dire la notion d'une transcendance face à la quelle nous sommes infiniment petits et face à laquelle nous devons travailler notre humilité parce que nous ne maîtrisons pas les clés de la Création, il y a un mystère, il y a une énergie spirituelle qui nous dépasse et nous devons respecter ces lois, ces lois de la Création, ces lois divines.

Ariane Bilheran

Dans le cadre de "la Route de la Fidélité", Farida Belghoul a reçu jeudi 10 août 2017 à 21h00 le docteur en psychopathologie Ariane Bilheran, auteur de plusieurs ouvrages dont "L'imposture des droits sexuels", sur le thème "Des droits de Dieu aux droits du sexe".

Un erratum à 20 min 42, à la place d'"hétérosexuel" entendre "hétérocentrisme". Source

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6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 16:16

Simone Veil est décédée vendredi 30 juin 2017. Dans une video du 1er juillet, la jeune et talentueuse journaliste indépendante Virginie Vota explique qu'"en novembre 1974, devant l'Assemblée nationale, Simone Veil a souhaité que l'Ivg (interruption volontaire de grossesse ou avortement) soit légalisée 'pour le contrôler', parce qu'il faut 'en dissuader la femme'. Et, cette loi devait être provisoire, elle devait entrer en vigueur de trois à cinq ans maximum, le temps de trouver une autre solution. Simone Veil a dit qu'il fallait 'dissuader la femme d'avorter'. Il fallait la dissuader réellement, c'est ce que Simone Veil pensait."

 

"Elle a également déclaré qu'il était 'inadmissible d'encourager la femme à avorter'. (Ou de l'inciter à avoir recours à ce moyen) Ce sont ses motspoursuit Virginie Vota. Ce moyen (de l'avortement) est une extrême tragédie pour Simone Veil, et elle avait des sanglots et des trémolos dans la voix en demandant la légalisation pour mettre l'IVG sous contrôle.

Quand l'IVG n'était pas légale, cela n'empêchait pas des femmes d'y avoir recours, d'une manière obscure, c'était une véritable boucherie, elles y mouraient pour la plupart.

 

Que s'est-il passé depuis ? Depuis l'IVG est devenu ce que l'on appelle 'un droit', même un 'droit fondamental' : vous pouvez le lire sur le site de la Santé publique ! Tous les liens sont sous cette video".

 

"(Ce qui s'est passé depuis 1975). C'est complètement opposé à la pensée de Simone Veil en 1974. Est-ce que Simone Veil a été interrogée sur la politique mise en place ? Non. Jamais. Regardez bien. Quand elle a donné des entretiens récents c'était sur son passé, sur ce qu'elle a vécu dans les camps. Mais surtout, on ne lui a plus demandé son avis, parce que son avis aurait été très gênant pour la gauche !

 

[...] C'est de la manipulation. Et la gauche fait cela avec tout. Prenez le cas de Voltaire (et des "Lumières". Ndlr.), il a tenu des propos extrêmement dérangeants. Il était antisémite, raciste, xénophobe : tout cela est écarté et excusé. La gauche falsifie la réalité et la remplace par des abstractions idéologiques, qui servent son intérêt, qui servent à justifier ses positions qui sont absolument injustifiables. C'est INJUSTIABLE qu'il y ait 225 000 IVG par an et que l'on parle de 'droit fondamental'. C'est injustifiable. Alors beaucoup dans nos milieux qui sont à juste titre horrifiés par cette IVG, disent c'est la faute de Simone Veil. 'C'est à cause d'elle'. Mais cela n'a rien à voir. Et en plus on se discrédite nous-mêmes en adoptant la position manichéenne de la gauche.. La gauche nous présente une réalité falsifiée par le prisme de sa perception qui est complètement perverse, tordue. Elle prend les propos, les déforme, pour servir ses intérêts. Et tout ce qui ne lui plaît pas, elle le couvre, elle le dissimule, elle prétend que la personne est manipulée.., que c'est une erreur, qu'elle n'avait plus sa présence d'esprit..." (Fin de citation.)

Description de la Video par Virginie Vota :

Mon article sur Simone VEIL : https://www.facebook.com/notes/virgin...

L’article de SLATE : http://www.slate.fr/story/147900/simo...

Les VERITABLES propos de Simone VEIL en 1974 : http://www.huffingtonpost.fr/pascal-b...

Simone Veil reçois les asosciations PRO-VIE : http://www.famillechretienne.fr/polit...

Un article qui confirme mes propos : https://fr.aleteia.org/2017/06/30/ivg...

"La Simone Veil réelle, la gauche n'en a rien à faire parce qu'elle ne sert pas du tout son idéologie.

 

Et ce qu'il y a d'assez rigolo et qui a été exhumé d'elle après sa mort, c'est une photo d'elle défilant à la Manif pour tous. C'est très dérangeant pour la gauche. Je vous laisse lire un article de "Slate" sur le sujet" :

Virginie Vota explique la falsification du réel par la gauche : le cas Simone Veil

Un article de Boulevard Voltaire du 30 juin rapporte la même information : le 14 janvier 2013, l’ancien ministre de la Santé, accompagné de son époux, est descendue saluer les manifestants qui passaient devant son domicile. BFM TV les montre, tous les deux au milieu du cortège, un drapeau de la Manif pour tous à la main. Inutile de préciser que les partisans de la loi Taubira et les lobbies LGBT l’ont accusée de se tromper de combat. Qu’allait-elle faire avec ces réacs et ces fachos ? C’est tout juste s’ils ne lui ont pas appliqué l’excuse de sénilité. Pourtant, à y regarder de près, il n’y a guère de contradiction. Il faut relire le discours qu’elle prononça devant l’Assemblée nationale, le 26 novembre 1974, face à une Assemblée presque exclusivement composée d’hommes. Elle défend, certes, la dépénalisation de l’avortement, mais souligne, à plusieurs reprises, que cet acte n’est pas ordinaire. Elle insiste sur son caractère exceptionnel : « Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. » Elle souhaite que ce recours soit contrôlé et qu’on puisse, si possible, « en dissuader la femme ». (SOURCE)

 

"Dissuader la femme" d'avorter. Tel était le voeu de Simone Veil.

 

Dans son discours qu’elle prononça donc devant l’Assemblée nationale, le 26 novembre 1974, Simone Veil demandait qu’un « délai de réflexion de huit jours » soit imposé « pour faire prendre conscience à la femme de ce qu’il ne s’agit pas d’un acte normal ou banal, mais d’une décision grave qui ne peut être prise sans en avoir pesé les conséquences et qu’il convient d’éviter à tout prix », ajoutant que « personne n’a jamais contesté, et le ministre de la Santé moins que quiconque, que l’avortement soit un échec quand il n’est pas un drame ».

 

Quand, le 26 novembre 2014, l’Assemblée nationale vota une « résolution réaffirmant le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse en France et en Europe », elle oublia que Simone Veil avait précisément déclaré à propos de sa loi : « Si elle n’interdit plus, elle ne crée aucun droit à l’avortement. »

 

Au nom de la liberté et de l’égalité, les gouvernements successifs se sont progressivement écartés de ses intentions. La loi de 1982 a introduit le remboursement, celle de 1993 a créé un délit d’entrave à l’IVG, celle de 2001 a porté le délai légal de 10 à 12 semaines de grossesse… Enfin, la loi égalité hommes/femmes de 2014 a supprimé la notion de « situation de détresse » et, en février 2016, le Parlement a étendu le délit d’entrave à Internet.

Virginie Vota a publié hier une nouvelle video dans laquelle elle poursuit sa réflexion sur la "gauche" et en donne une intéressante définition politique, philosophique et idéologique :

"Officiellement, le clivage gauche - droite est né le 11 septembre 1789 sur la question du veto royal à l'Assemblée. Ceux qui étaient partisans pour un veto absolu du roi, donc pour qu'il conserve un maximum de pouvoir, se sont placés à droite du président de l'Assemblée. On les appelait les 'monarchiens'. Ils voulaient une France catholique et monarchique. Ceux qui étaient favorables à un veto dit suspensif, c'est-à-dire pour limiter au maximum les pouvoirs du roi et du pouvoir exécutif se sont placés à gauche du président de l'Assemblée. Et c'est ainsi qu'il y a eu cette division entre d'un côté les partisans de la monarchie, de la France catholique, et de l'autre côté, à gauche, ceux qui voulaient conserver et renforcer les acquis de 'la révolution' et qui deviendront les Jacobins. On les appelle aussi les Sans-culottes, ou 'les révolutionnaires'... Tout est parti de là, parce que la 'Révolution française', a été à l'origine d'une sorte de scission de la France contre le 'pays légal', la 'république', pour reprendre les mots de Charles Maurras, la France étant 'le pays réel'.

 

[...] Dans mes videos, vous vous en doutez, la 'gauche' englobe aussi la 'droite' apocryphe par opposition à la droite authentique dont je vous parle aussi. Cette 'droite' 'Les Républicains', je dis est de gauche. Au plan philosophique, la gauche n'est pas seulement une conviction politique, une opinion politique : cela c'est ce qu'on veut nous faire croire. [...] La gauche découle de la 'Révolution française', et plus précisément des Jacobins, qui voulaient 'régénérer la société'. On retrouve ce mot de régénération de la société absolument partout dans les textes de l'époque. C'est pour cela par exemple qu'il y a eu le massacre des Vendéens, qui eux étaient attachés à l'Ancien Régime, donc un ordre français catholique et qui refusaient cette république régénérée. Et donc ils ont été massacrés parce qu'ils ne pouvaient pas faire partie de cette nouvelle société. On parle - corollaire de cette régénération-, d''homme nouveau'. Pour les révolutionnaires, un 'homme nouveau' c'est l'homme de cette nouvelle société. Il faut comprendre que cette 'révolution française' c'est une perversion du catholicisme. Michelet disait que la révolution n'avait pas instauré de nouvelle religion parce qu'elle était une religion elle-même. Beaucoup d'éléments sont repris du catholicisme, et inversés, ils sont corrompus. La révolution a érigé la nouvelle société comme donnant le bonheur pour tous, et les hommes doivent être parfaitement égaux parce qu'ils forment une grande famille humaine. On parle souvent du Contrat social de Rousseau, qui pense qu'avant les hommes s'entretuaient à l'état sauvage et qu'il fallait qu'en renonçant à leurs libertés naturelles ils s'associent en un corps politique unitaire, en vue de ce qu'il appelle un bien commun' et que chaqun renonce à sa volonté individuelle pour la placer dans la Volonté générale, l'état qui est une personne qui a une autorité morale, juridique, bien supérieure à celle des individus. C'est ce projet qui a inspiré la république issue de la philosophie des 'Lumières'. [...] Et il faut dispenser cette philosophie par le biais de l'éducation. C'est pour cela que l'éducation a été un élément absolument essentiel, c'était une préoccupation centrale pour les révolutionnaires, comme notamment Condorcet, qui voulait écrire des Catéchismes du citoyen..., etc. Et l'homme nouveau, c'est l''homme illuminé', c'est l'homme qui a atteint la majorité, l'homme qui est façonné par cette philosophie des Lumières, et qui utilise son entendement, sa raison individuelle, conformément à ce mode de pensée qui lui a été inculqué. [...] Et la monarchie (et le catholicisme) constitue une entrave, parce que ses valeurs sont complètement opposées.

 

La philosophie des Lumières est héritée notamment de l'anthropocentrisme apparu à la 'Renaissance', et provient lui-même de la gnose et de la kabbale, avec le néo-platonisme. Cette philosophie et cette république, c'est l'avènement de l'homme-dieu. On décapite Louis XVI pour instaurer le règne de l'homme-dieu. C'est ainsi qu'ils veulent abolir tous les peuples, toutes les frontières, toutes les particularités culturelles et même linguistiques, etc. L'homme-dieu c'est l'homme qui est libre de se déterminer lui-même, de suivre sa propre volonté, puisqu'on lui aura inculqué un mode de pensée conforme à cette philosophie de cette nouvelle société, la philosophie des Lumières.

 

Or, on ne peut pas changer la réalité. Matériellement la réalité est ce qu'elle est. La Création de Dieu reste la Création de Dieu. Mais on peut changer notre perception de cette réalité. Et c'est pour cela que la 'révolution française', elle commence avant tout dans les esprits par la philosophie des Lumières et par l'éducation. A ce sujet, je vous renvoie aux travaux de Jean de Viguerie qui a travaillé sur ces questions de l'éducation philosophique pour la formation du citoyen. Le citoyen, c'est la créature de la république : c'est l'autre nom de l''homme nouveau'.

 

Cet homme nouveau n'a plus d'entraves, il n'est pas déterminé par Dieu, c'est-à-dire qu'il peut repousser toutes les limites biologiques... C'est un ordre nouveau qui se met en place a contrario de l'ordre naturel. [...] Ce n'est pas le libre arbitre, c'est la conception de la république des Lumières. Et la gauche reprend tous ces acquis de la révolution. Et c'est pour cela qu'on a aujourd'hui des choses absolument absurdes et non naturelles, parce qu'il n 'y a plus de limites.

 

[...] La gauche prétend qu'il y a une 'liberté de conscience', une 'liberté de penser'. Oui, mais uniquement dans les limites du mode de pensée que vous devez avoir et qu'on vous inculque dès l'enfance par l'éducation nationale, et qui se perpétue encore par les médias. Et c'est pareil pour les partis politiques. Si vous avez bien suivi, on nous donne d'avoir une illusion de choix, de pouvoir choisir entre le PS, les Républicains, République en marche, la gauche, la droite, mais en fait tous ces partis ne sont que des variantes d'une même gauche, des variantes tolérées. Par contre au moment où vous sortez trop du cadre de philosophie des Lumières, du cadre idéologique et religieux de cette gauche, vous devenez 'extrême droite'. C'est l'alarme qui clignote, si vous voulez ! C'est la limite à ne pas franchir, où vous commettez le péché mortel. Voilà de quoi je parle quand je parle de la 'gauche', de cette gauche qui est une perversion de l'ordre naturel."

POUR ALLER PLUS LOIN :

- Qu'est-ce que la gauche ? : https://degauchisezvous.wordpress.com...
- Adrien Abauzit : "Comment peut-on être de gauche ?" : https://www.youtube.com/watch?v=hY204...
- BEAU DE LOMENIE (Emmanuel), Les Responsabilités des dynasties bourgeoises (tome I à 5)
- HECQUARD Maxence, Les fondements philosophiques de la démocratie moderne
- VIGUERIE (DE) Jean, Histoire du citoyen

Sur l'absurdité et l'amoralisme de la démocratie qui "en même temps" (expression fétiche d'Emmanuel Macron) donne des leçons de morale à la terre entière :

 

- Le roi libérateur

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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 13:55

Aucun droit à l'avortement n'a jamais été proclamé en France. Pas plus qu'en Europe, puisque la Commission de Strasbourg réaffirmait à l'inverse le 10 décembre dernier que l'IVG ne saurait être un "droit". En 1974 déjà, Simone Veil affirmait la nécessité de ne pas confondre l'avortement, "que la société tolère mais qu'elle ne saurait ni prendre en charge ni encourager", avec la contraception.

Son discours était limpide: "L'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue." Et sa loi ne devait s'appliquer que pour une durée limitée à cinq ans, le temps de trouver de meilleures solutions.

Comme le rappelait Pascal Bories sur le Huffingtonpost.fr le 1er décembre 2014  : Pour Simone Veil, il n'y a "aucun droit à...
belgicatho.hautetfort.com
 
 
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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 09:41

"PMA" : attention à ne pas se faire manipuler comme avec les "manifs pour tous" de 2013... Voici un très bon billet de George Michel pour Boulevard Voltaire. D'un côté on mobilise pour des manifs encadrées sous contrôle, de l'autre on appelle à voter pour les oligarques... :

PMA : Catholiques, en toute chose il faut être cohérent !

En toute chose, il faut être cohérent.

 

Hier, une amie m’informait qu’elle venait de recevoir un mail d’une personne « bien-pensante » de ses connaissances qui l’appelait à se préparer à une nouvelle mobilisation, comparable à celle que nous connûmes en 2013 contre le mariage homosexuel. Probablement un mail du type de celui que reçurent nombre de mes amis le samedi 22 avril matin – alors même que la campagne du premier tour était légalement terminée ! -, appelant à voter François Fillon au nom de la défense des valeurs traditionnelles. Initiative qui, du reste, ne fut pas réitérée le 6 mai matin au profit de Marine Le Pen pour faire barrage à Emmanuel Macron…

 

Eh oui, se préparer à une mobilisation car les choses n’ont pas traîné, comme on pouvait s’en douter : la PMA pour les couples de femmes est dans le tube, si j’ose dire, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ayant rendu, comme chacun sait, son avis – hasard du calendrier sans doute – au lendemain même de la marche des fiertés.

 

Une mobilisation qui me semble pourtant venir après la bataille. Car ce qui est en train de se mettre en place était écrit. Pas dans le ciel mais dans le programme du candidat Macron : « La filiation est toujours un engagement, un statut que l’on endosse en se déclarant parent d’un enfant au regard du droit et en assumant les responsabilités qu’implique ce statut. Elle peut être fondée non seulement sur la procréation, ce qui est le cas le plus fréquent, mais aussi sur l’adoption, et de plus en plus sur l’engendrement avec un tiers donneur (de sperme, d’ovocyte) dans le cadre de la procréation médicalement assistée. Ces trois façons de devenir parents doivent être reconnues à égalité de droit et de dignité. » Au passage, se réfugier derrière l’avis du CCNE, comme on l’entend ces derniers jours, est particulièrement hypocrite puisque tout, je le répète, était écrit dans le programme.

 

J’ai la cruauté de rappeler la position de la candidate Marine Le Pen sur ce sujet : « Interdiction de la GPA et réserver la PMA comme réponse médicale aux problèmes de stérilité. » On ne peut être plus clair.

 

71 % : c’est le score d’Emmanuel Macron chez les catholiques pratiquants réguliers au second tour de la présidentielle, selon un sondage réalisé par l’IFOP pour Le Pèlerin et La Croix. Au premier tour de cette même élection, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan n’avaient obtenu à eux deux que 14 % chez cette même catégorie.

 

Moins statistique, plus anecdotique : je connais un petit village, quelque part en France, où une importante communauté religieuse catholique est implantée. Eh bien, Emmanuel Macron et son clone législatif y ont fait des scores quasi soviétiques…

 

Et ne parlons pas de certains épiscopes qui appelèrent, de façon plus ou moins explicite à « faire barrage » à Marine Le Pen ! « Le 7 mai, quel bulletin de vote ? Pas celui de la peur, de la haine, du rejet, du mensonge, de l’exclusion, du repli : c’est l’opposé de l’Évangile » (Mgr Stenger, évêque de Troyes). « Nous ne pouvons pas considérer comme anodine la présence au second tour d’un parti qui, historiquement, a toujours été porteur d’un discours nationaliste dangereux dont la mise en œuvre serait désastreuse… C’est pourquoi aujourd’hui nous tenons à rappeler ensemble que nous sommes et serons toujours clairement engagés pour que reculent les discriminations, les inégalités, la violence, la xénophobie et toutes les paroles de haine qui fracturent notre société » (déclaration commune des responsables des églises chrétiennes de Lyon, dont SE Mgr Barbarin, cardinal archevêque de Lyon).

 

En toute chose, il faut être cohérent. Espérons que ces clercs auront au moins la décence de rester dans leur sacristie le moment venu. Mieux : dans leurs chapelles privées. Pour ma (petite) part, j’ai fait mon devoir : j’ai voté, tant à la présidentielle qu’aux législatives, pour les candidats opposés à la PMA et à la GPA. Alors, manifester ? La prochaine fois, je crois que j’irai à ma séance de poney aquatique.

 

Source

Dans cet article de décembre 2013, nous écrivions : "Depuis le début, la « Manif pour Tous » sert la soupe à l’UMP…". Extrait : "le lancement d’un nouveau mouvement, appelé 'Sens Commun', destiné à entraîner l’engagement d’un maximum de sympathisants de la 'LMPT' au sein de l’UMP. ... Qu’il s’agisse de Frigide Barjot, de Ludovine de la Rochère ou des fondateurs de 'Sens Commun', tous cherchent à aseptiser la mobilisation contre la dénaturation du mariage et à canaliser le mouvement vers l’UMP. Cette fameuse UMP dont le président, Jean-François Copé avait déclaré 'n’avoir jamais eu d’opposition d’aucune sorte à l’idée de mariage homosexuel' (10 octobre 2013, émission Des paroles et des actes)."

 

Le 15 novembre 2014, candidat à la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy avait déclaré à "Sens Commun", émanation de LMPT que la loi Taubira devra être réécrite "de fond en comble" et être abrogée. Les mêmes de LMPT et de Sens commun feignirent alors de s'étonner du revirement de Nicolas Sarkozy dans son livre où il déclarait que son mouvement politique ne reviendrait pas sur la loi du soit-disant "mariage" homosexuel... Les catholiques nationaux libéraux qui avaient été alors persuadés d'avoir remporté la victoire tant attendue "découvrirent" qu'il ne s'agissait que d'un énième jeu de dupes ! Dans un communiqué du 22 novembre 2016, LMPT exprima sa "stupeur devant une telle instabilité dans l'expression des convictions de Nicolas Sarkozy", affirmant qu’il "a congédié ses convictions"...

 

Nicolas Sarkozy dégagé au premier tout de la primaire UMP pour l'élection présidentielle, Sens commun apporta son soutien à François Fillon face à Alain Juppé (Source:  François Fillon estime que Sens commun pourrait participer à son gouvernement, Le Monde, avec AFP | 15.04.2017) et François Fillon fut élu par les adhérents à 66,6% !

 

Par la suite, et après le dégagisme de François Fillon lors de la campagne présidentielle, on a vu "Sens commun" et la fausse droite soutenir le franc-maçon François Baroin ! Pauline Mille pour Reinformation.tv demanda alors dans cet article du 16 mai 2017: "les chrétiens de France sont frappés de schizophrénie ?". Réponse : "On serait tenté de le penser lorsqu’on voit le sort de Sens Commun tour à tour rallié à Sarkozy et Fillon, aujourd’hui fan du franc-maçon François Baroin. Son président Christophe Billan a expliqué à La Vie qu’il se rencontre avec le député maire de Troyes sur la nécessité 'd’assurer le primat de la loi républicaine sur toute loi religieuse'. C’est le vieux laïcisme des Lumières que Jacques Chirac exprimait à sa manière 'Il n’y a rien au-dessus de la loi civile'. Que les représentants d’un catholicisme qui se veut militant se rallient à l’idéologie maçonne en dit long sur le pourrissement de la France par le mondialisme." (Réinformation.tv, "Rupture Marine Le Pen, Dupont-Aignan, Philippot : l’échec de la dédiabolisation")

 

De quelles convictions parlent en effet les LMPT et Sens commun ?

 

De quel sens commun ? De quelles valeurs ?

 

La démocratie n'est-elle pas précisément l'organisation de la politique sur le vide des convictions et des valeurs, sans raison morale ultime, l'espace et le lieu où tout est permis même le viol de la loi naturelle ?...

 

Un peu de cohérence donc s'il vous plaît !

Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n'est pas victime ! Il est complice.

George Orwell

PMA : Catholiques, en toute chose il faut être cohérent !
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30 mai 2017 2 30 /05 /mai /2017 06:34

Conférence de Patrick Buisson le mardi 16 mai 2017 au Théâtre Montansier à Versailles. Extrait :

 

"Que s'est-il passé en France le 7 mai 2017 ? Les observateurs ont signalé un vaste mouvement de transhumance qui a affecté plus de vingt millions d'électeurs. Etaient présentes ce jour-là les trois catégories jadis recensées par le regretté Philippe Muray : les matons de panurge destinés à surveiller la chiourme, les mutés de panurge qui constituaient le gros du cheptel, et évidemment la variété urbaine et diplômée de l'espèce, les mutins de panurge, toujours assez tapageurs dans leur déplacement.

 

Les mutins, c'est-à-dire les nouveaux rebelles, et le rebelle est celui qui toujours dit oui. L'homme moderne ne se sent jamais aussi personnel que lorsqu'il fait la même chose que ses voisins. La rébellion n'est plus ce qu'elle était. Un grand écrivain, comme Emil Cioran, l'a pressenti lorsqu'il disait 'pour punir une idée, les dieux la condamnent à enthousiasmer les imbéciles.'

 

Vingt millions de marcheurs le 7 mai. Vingt millions. Ils se sont mis en marche. Vers où, vers quoi ? La question est superflue. Cela n'a aucune espèce d'importance. L'important, c'est le mouvement. En marche, n'est qu'à bien y regarder la déclinaison remise au goût du jour du slogan de François Hollande en 2012 : 'Le changement, c'est maintenant', disait-il.

 

Nous sommes ici au coeur du bougisme. Cette ultime métamorphose de l'idée de progrès. Une idée à bout de souffle, mais qui connaît un nouveau regain à travers le bougisme. C'est-à-dire le règne du mouvement devenu l'essence même de l'existence, l'avènement du changement perpétuel non comme un moyen pour parvenir à sa fin mais comme sa propre fin. Le programme c'est simple, c'est la tribulation, à pieds, en rollers, à trottinette. On ne doit plus parler de foule ni de masse, mais simplement de flux. Voilà ce qu'en disait prophétiquement un grand écrivain, Alexandre Vialatte au début des années 60 : 'L'homme est devenu fluide. Autrefois il fut granuleux, chacun des gras comptait, sa naissance et sa mort s'entourait de mille cérémonies, son mariage faisait mille histoires, on en finissait plus de chanter sur son cercueil. On imaginait pas que le bonheur de la masse fut autre chose que le bonheur de l'individu multiplié par un grand nombre. Nous avons changé tout cela. Il y a maintenant des bonheurs de groupes qui se passent parfaitement de la joie de l'individu. On ne veut plus voir cet homme. On l'enterre au galop, il ne compte plus qu'en masse pâteuse, on le travaille comme les berlingots.' En fait, ce que décrivait Vialatte, l'homme pâteux, c'était le dernier stade avant l'avènement de la société liquide, si bien décrite par le sociologue Zygmunt Bauman. Autrement dit, le règne de l'homme sans consistance, le règne de l'homme sans qualité, le règne de l'homme interchangeable. 'L'individu, disait Maritain avant guerre, c'est la personne dissoute dans la matière'. Nous y sommes. 

Conférence de Patrick Buisson du 16 mai 2017

Alors cette élection, ce flux qui s'est écoulé, il l'a faite sans encombre. Mais quand on regarde les choses de près, on peut faire quelques constats, qui ne sont pas des constats polémiques mais qui relèvent simplement de la politologie et de l'observation.

 

La présidentielle 2017 aura vu le triomphe des médiagogues. Jamais sans doute n'a-t-on pu assister à une telle opération de manipulation politico-médiatique, opération destinée à obtenir le consentement des masses. Pardon, des 'flux'. Pour la première fois, la télégouvernance a monopolisé tous ses moyens au service d'un seul candidat, d'une seule candidature. Pas un seul grand medias, qui n'ait fait peu ou prou allégeance à Emmanuel Macron. Malheur à celui qui ne présentait pas son certificat de conformité à la patrouille des idées légitimes. Quelques rares résistants ont bravé ce couvre-feu de la pensée. Je pense à Régis Debray, Emmanuel Todd, et quelques autres. La vérité est qu'on n'a jamais vu manipulation aussi efficace et à l'arrivée une docilité des masses. Vingt millions qui se sont mis en marche. Les médias ont réussi à travers cette campagne à imposer une nouvelle technologie du pouvoir. 1984, le roman de George Orwell, aura connu là, en France, à l'occasion de cette élection, sa meilleure adaptation sous la forme d'une époustouflante série de télé-réalités, dont nous avons été les otages et les victimes consentantes. Quand je dis nous, c'est une figure de style, vous le comprenez bien.

 

Car si depuis mai 68, les classes dirigeantes se sont employé à délégitimer la représentation transcendante des anciennes figures de l'autorité comme autant de formes surannées du contrôle social. Si elles ont abjuré l'autorité comme principe, elles n'ont pas pour autant renoncer à l'autorité en tant que fonctionnalité, en tant qu'outil indispensable à l'induction du consentement, de l'obéissance, voire de la soumission des gouvernés. La dissolution de l'autorité n'as pas conduit à la liberté mais à une nouvelle forme de domination : la domination par la séduction. C'est évidemment moins douloureux que l'ordre qui vous dégringolait d'en-haut.

 

A l'ère de la communication, ainsi que l'avait pressenti Antonio Gramsci, la relation de domination ne repose plus en effet sur la propriété et les moyens de production, elle dépend de l'aliénation culturelle que le pouvoir est en mesure d'imposer via la représentation de l'événement. Ils appellent cela le 'narratif du réel'. Ce narratif du réel a une fonction, un but. Il détermine ce que l'on doit ou ne doit pas savoir et penser de la réalité, les formes de manipulation et d'assujettissement, plus enveloppantes et plus insidieuses, qui trouvent leur modèle inconscient dans l'emprise maternelle, sont désormais jugées plus performantes et donc préférables aux anciens formes patriarcales de la domination. Avec la télégouvernance, nous sommes passés de l'âge des démagogues à l'ère des médiagogues. Dans l'Antiquité grecque, le démagogue est celui qui flatte et exploite les passions de la plèbe. De Philon d'Argos à Denys de Syracuse, en passant par Pisistrate, le premier geste du démagogue est de procéder au bannissement des oligarques. Le médiagogue, lui, au contraire, est l'agent exécutif de l'oligarchie, son auxiliaire patenté. Là où le premier exploite l'instinct et la flagrance du bon sens, le second instrumentalise l'émotion et les bons sentiments pour tenter d'imposer son point de vue à la majorité. Adrénaline et moraline sont les deux substances que secrète la machine médiatique afin de produire de l'hébétude et fabriquer du consentement... Alors avec une différence majeure néanmoins avec l'Antiquité grecque. Si l'ancienne tyrannie que Platon décrit dans La République, fait endosser au peuple 'la livrée de la servitude la plus rude et la plus amère', cette tyrannie s'arrêtait néanmoins au seuil de la conscience. Elle était circonscrite à l'asservissement des corps. Il en va autrement avec la dictature molle de la médiacratie, qui au-delà de la régulation des comportements et du contrôle social, vise, cherche à façonner le jugement et prétend à la maîtrise des esprits. Tout le travail des adeptes de l''émancipation' (sic) a été de convertir la transgression permanente de l'héritage en impératif catégorique. Elle aura donc consisté en vingt cinq siècles à troquer les chaînes de l'esclave (l'asservissement physique) contre les ficelles de la marionnette : la maîtrise de la pensée. Saluons comme il se soit ce progrès de la dignité humaine !

 

 

A cette manipulation des esprits, il y avait déjà eu une répétition générale, vous vous en souvenez avec la manifestation du 11 janvier 2015 contre les premiers attentats islamistes. Tout le monde a en mémoire le fameux 'pas d'amalgame'. La plus grande manifestation de contrôle social jamais impulsé par le pouvoir politico-médiatique, afin de dicter aux Français leur conduite et leurs pensées, en s'arrogeant la production de la parole autorisée, la maîtrise du licite et de l'illicite. [...] Tout l'enjeu consiste désormais à créer en politique ce que les publicitaires appellent une lovemark (Le concept de lovemark a été introduit et popularisé par Kevin Roberts responsable de l’agence Saatchi & Saatchi dans son ouvrage éponyme en 2005. Selon l’auteur, une lovemark est une marque qui va au delà d’une relation de fidélité classique et qui génère de l’amour et du respect auprès des consommateurs et acheteurs. Toujours selon l’auteur, cette « relation amoureuse » ou affective est générée par trois composantes essentielles qui sont le mystère, la sensualité et l’intimité. La notion de lovemark ou de love brand a été ensuite reprise et élargie par d’autres auteurs dont l’objectif est le plus souvent de distinguer la notion d’attachement ou de fidélité rationnelle à une marque de celle d’amour ou de passion plus ou moins irraisonnée. Il s’agit alors de montrer comment cet « amour » peut être créé et de démontrer sa « rentabilité » pour la marque. Ndlr.). Une marque qui joue sur les ressorts affectifs et dont les consommateurs citoyens ne peuvent que s'éprendre tellement elle a de qualités...

 

Le phénomène Macron se présente comme un avatar français, une rémanence de l'idée selon laquelle la politique est une opération de séduction des foules sentimentale, qui s'exerce d'abord par le corps, et avec le corps. Son élection est le point d'aboutissement d'un inexorable processus d'abaissement de la chose publique, au terme duquel les politiques ont délibérément renoncé à une stratégie de puissance au profit d'un jeu d'influence, où le pouvoir s'exerce de moins en moins dans l'espace de la souveraineté et de plus en plus dans l'univers de la communication. C'est-à-dire à l'intérieur même, au coeur de la médiasphère.

 

Vous vous êtes sans doute satisfait comme moi que le nouveau président convoque un certain ordre symbolique. Après les deux précédents, cela nous change. Fidèle en cela à l'idée française que le pouvoir s'exerce non pas par délégation mais par incarnation. Toute la question maintenant est de savoir à quoi vont servir le corps politique et le corps mystique d'Emmanuel Macron. De quoi Emmanuel Macron est-il le nom ?

 

[...] Il a bien une vision de l'homme: pas de racines, ni de lieux comme première composante du lien, pas d'appartenance à subir, le moins de passé possible, l'obsolescence programmée des anciens modes de vie légués au corps social.

Si être c'est habiter, habiter un lieu, un corps, une nature, une culture, une histoire, alors l'homo œconomicus cher à macron est un dés-habitant, un homme engagé dans un processus de mutabilité perpétuel de destruction créatrice, aux mains de Schumpeter et de démiurgisme technologique. Ce dés-habitant a néanmoins une adresse, on la connaît : Silicon Valley, Californie, USA.

 

Macron n'est pas le remède à la crise de la société française, il en est le symptôme. Il est la figure la plus aboutie et la plus chatoyante de la déliaison libérale, qui ne veut connaître que des hommes détachés, délestés, désaffiliés, désinstitués de toute appartenance et de toute obligation communautaire, et par-là même soustraits au sacré, la religion étant vous le savez étymologiquement religare, ce qui relie, ce qui relie l'homme au monde, à lui-même, aux autres, à ce qui est vrai, réel, permanent, durable, non fluctuant, non flexible, non mobile, chargé de sens, en un mot : l'être.

 

Face à lui, face à ce trou noir tapageur et désormais tentaculaire, les populismes de Le Pen et Mélenchon exprimait confusément, maladroitement, et parfois lamentablement, il faut bien le dire, la nostalgie des appartenances communautaires et des solidarités perdues. [...] En niant l'existence d'une culture française, Emmanuel Macron s'est posé en chef de file de ce que le philosophe allemand Peter Sloterdijk appelle la génération anti-généalogique, la génération de la modernité. [...] Avec Macron, c'est ce nouveau monde qui est entré à l'Elysée.

 

Ce monde, c'est aussi celui de l'économisme, c'est-dire le monde où l'économie commande l'organisation de la société, ou l'idée qui vient du monde anglo-saxon qui veut que l'économie fasse à elle seule société. Le parti de l'économie est le parti des révolutionnaires au sens où l'entendait Gorge Bernanos quand il définissait la dictature de l'économique comme la forme bourgeoise de la Révolution. En dépit de sa prétention à la scientificité, à se substituer à tous les autres savoirs (sociologie, histoire, anthropologie), en dépit des faits qui ridiculisent régulièrement les prédictions de ses prétendus 'experts', cette croyance - car c'en est une - a répandu l'illusion partagée à la fois par les marxistes et par les libéraux. A la vérité, l'économisme est la nouvelle religion moderne, celle qui aspire à combler notre soif d'infini, par la promesse d'un développement durable et illimité. Les mots même de l'économie ont insidieusement colonisé notre vocabulaire usuel (gérer, investir, plus-value, challenge)... Je ne dis pas que ce n'est pas important, je dis que ce ne sont pas les ressorts du vote. La bataille des chiffres s'est substituée à la bataille des idées. [...] D'où ces illuminés de l'économisme, un dogmatisme, un fanatisme volontiers allumeur de bûchers, qui s'emploie à subvertir le champ politique, afin d'en chasser toutes les visions non utilitaristes du monde, et de la vie en société. [...] Cette belle mécanique s'est enrayée avec la crise financière de 2008, lorsque le règne de l'économie a révélé ses limites. La crise de 2008 a en effet fait apparaître la faiblesse de l'anthropologie matérialiste qui veut que les êtres humains se comportent comme des êtres rationnels, des individus calculateurs exclusivement investis dans la poursuite de leurs intérêts matériels immédiats et en concurrence sauvage les uns avec les autres, dans la recherche du profit maximal. Avoir plus pour être plus. La quête de ce Graal désespérant a perdu une partie de son attrait. L'économisme est progressivement apparu pour ce qu'il était : le parti de l'uni-dimensionalité, le parti des grandes surfaces, qui ignore toute profondeur et toute transcendance, et inspire à substituer à tout ce qui propose un salut hors de l'économie (religion ou politique) la seule vérité de l'économie. [...] Qui peut douter aujourd'hui que la sosiété de consommation n'est rien d'autre qu'une société de consom-nations. L'homme réduit à l'économie réduit sa nation à une grande surface qui fait des soldes ou du crédit. Qui peut croire que l'identité d'un pays se ramène à son PIB et que la croissance peut opérer le réenchantement du monde ?

 

Depuis la fin des années 90, la montée en puissance de l'abstention et du vote populiste dans tous les pays anciennement  industrialisés martèle partout le même message, à savoir que la société de la consommation et de l'avoir n'est pas seulement la société du mal-être mais aussi la société qui est celle du manque à être.

 

 

[...] Nos sociétés marquées par l'idée de progrès font parfois une certaine référence à Dieu, mais jamais au diable. L'idée de péché originel est sans doute l'idée la moins acceptable aux yeux des modernes et de nos contemporains. Or le péché originel du progrès c'est de ne pas croire au péché originel. Et il s'agit bien là de la dérive qui a affecté la droite de gouvernement depuis des décennies, et du moment où le parti du mouvement auquel la gauche était depuis un siècle identifié, l'éloge mécanique du progrès et de la modernité (interdiction de regarder en arrière) se trouve frappé d'obsolescence, moment où la croyance religieuse en la rédemption par la technique, cette domination de l'esprit par ce dont l'esprit est absent, selon la merveilleuse définition de Carl Schmitt, se heurte à un scepticisme croyance.

 

C'est ce moment-là que choisit une partie de la droite dans le sillage de l'hyperclasse mondialisée pour reprendre à son profit le thème du changement, illustrant le tableau clinique que brossait déjà Mark Twain à la fin du XIXe siècle : 'Les gens de gauche inventent des idées nouvelles, quand elles sont usées, la droite les adopte !' Ce que Chesterton avait résumé par un trait encore plus fulgurant : 'Le monde est divisé entre conservateurs et progressistes. L'affaire des progressistes est de continuer à faire des erreurs, l'affaire des conservateurs est d'éviter que les erreurs ne soient encore réalisées.'

 

[...] L'invention du 'progrès' au XVIIIe siècle a fait de deux hérésies chrétiennes deux idéologies séculières. Elles ont dominé le monde pendant près de deux siècles. Première hérésie : le pélagianisme, qui rend l'homme totalement libre de faire son salut par lui-même, sans intervention de Dieu. Le véritable inspirateur de l'homme macronien, l'homme auto-entrepreneur de son salut), ce n'est ni Luther ni Calvin, c'est le moine Pélage qui vécut au IVe siècle. L'autre hérésie est le calvinisme qui lui, fait dépendre le salut de la seule grâce de Dieu, sans intervention de la liberté humaine. D'un côté plus loin dans la liberté de l'homme, de l'autre plus loin dans la toute puissance de Dieu. Ainsi, deux erreurs ont fait deux progrès : l'amour de l'homme jusqu'à la mort de Dieu (progrès marxiste), l'obéissance à Dieu jusqu'au refus du libre arbitre (progrès capitaliste). Ces deux idées-là du progrès sont mortes, ou agonisantes. Et avec elles, la religion du progrès, qui constitua également la matrice de tous les systèmes totalitaire du XXe siècle.

 

Emmanuel Macron, le candidat pro business, le candidat geek des technologies de pointe, porteur d'une promesse d'un paradis de prospérité et de croissance économique, pourvoyeuse de confort et de vie heureuse (les 'jeunes vieux' dont je parlais tout à l'heure), à peine entré en fonction, il a déjà une utopie de retard. Ces gens-là aiment se présenter comme la jeunesse du monde alors qu'il ne sont que la vieillesse de l'homme. Il a une utopie de retard car la promesse fondatrice du progrès, l'assurance absolue d'une amélioration, inéluctable, générale et universelle, cette promesse ne fait plus recette parce qu'elle a failli sur la question du bonheur.

 

L'indicateur de cet échec, on le trouve dans la croissance exponentielle de la production, de la consommation et du trafic de la drogue à l'échelle de la planète. Le chiffre d'affaires mondial du trafic des stupéfiants, faut-il le rappeler, n'est dépassé que par le commerce de l'alimentation et celui du pétrole. Il se situe devant celui des médicaments. L'explosion du trafic de la drogue au coeur du village global, au coeur du village planétaire procède du principe fondateur de la modernité : la déception, l'attente toujours insatisfaite de plaisirs croissants, immédiats, l'incompréhension et le rejet de la nature humaine lorsqu'elle amène le vieillissement et l'affaiblissement du corps. En cela, il exprime le décalage entre le bonheur promis et le bonheur réel dans nos sociétés... Comme l'écrit Pierre de La Coste, dans le livre 'L'Apocalypse du Progrès', 'le progrès est en lui-même un crack, mélange d'addictifs d'héroïne individualiste et de cocaïne déterministe qui fait de l'homme un dieu.' Ajoutons pour compléter ce bilan que la France compte aujourd'hui six millions, soit 10% de la population, de consommateurs d'anti-dépresseurs et d'anxiolytiques et qu'elle détient le record mondial de consommation de médicaments psychotropes avec 65 millions de boîtes vendues par an (une par habitant).

 

La promesse du progrès et la dictature du bonheur qui l'a suivait comme un ciel de traîne auront été le paradis artificiel par excellence du demi-siècle qui vient de s'écouler. Erigée en impératif catégorique, l'injonction au bonheur a amplifié le désarroi de ses victimes et transformé l'hédonisme en pensum. Voilà comment nos sociétés, comme le dit Pascal BRUCKNER, sont 'les premières de l'histoire à rendre les gens malheureux de ne pas être heureux'.

 

Socialisme et capitalisme, ces 'deux idées chrétiennes devenues folles' (Chesterton) sont en train d'achever leurs courses : le mystère chrétien est disponible pour une autre aventure de l'esprit. Toute la question est de savoir maintenant laquelle."

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29 mai 2017 1 29 /05 /mai /2017 12:30
Beata Szydlo : est-ce que nous voulons des responsables politiques qui prétendent que nous devons nous habituer à ces attaques ?

La Pologne résiste. Beata Szydlo, Premier ministre de Pologne, à la Diète, après l’attentat de Manchester qui a fait 22 morts en Angleterre :

La Pologne ne cédera pas à aucun chantage de la part de l’Union Européenne. Nous n’allons pas participer à la folie de l’élite de Bruxelles. Nous voulons aider les gens, pas les élites politiques. J’ai le courage de dire, j’ai le courage de demander à toutes les élites politiques européennes : où allez-vous ? Où vas-tu, Europe ? Relève-toi de tes agenouillements, sors de ta léthargie, ou bien tu pleureras tes enfants tous les jours. Si vous ne voyez pas cela, si vous ne voyez pas que le danger terroriste aujourd’hui est un fait qui peut frapper tout pays d’Europe, et si vous pensez que la Pologne ne devrait pas se défendre elle-même, vous êtes main dans la mains avec ceux qui pointent cette arme contre l’Europe, contre nous tous. Et il faut le dire clairement et sans détour : c’est une attaque contre l’Europe, contre notre culture, contre notre tradition. Pourquoi est-ce que je parle de cela ? Pourquoi est-ce que je parle de cela ? Ça c’est une bonne question. Parce que nous tous dans cet hémicycle devons répondre à cette question, mais aussi tous les gens en Europe doivent répondre à la question : est-ce que nous voulons des responsables politiques qui prétendent que nous devons nous habituer à ces attaques et qui décrivent les attaques terroristes comme des « incidents », ou est-ce que nous voulons des responsables politiques forts capables de voir le danger et de le combattre de façon efficace ?

Beata Szydlo, Premier ministre de Pologne, à la Diète, après l’attentat de Manchester

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28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 14:23
L'art français n'existe pas ? Petite video dédiée au roi de l'absurde

Emmanuel Macron, roi de l'absurde, avait déclaré qu'il n'y avait "pas une culture française" et qu'il n'avait "jamais vu" l'art français. Cette petite video lui est dédiée :

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28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 13:33
Draža Mihailović (1943)

Draža Mihailović (1943)

Il y a quelques jours après 5 ans de procédure entamée par son arrière-petite-fille, la cour de justice de Valjevo a réhabilité officiellement le commandant d'une unité tchetnik de montagne, le royaliste Nikola Kalabic, probablement exécuté en janvier 1946 par les communistes de Tito. Après un long débat de 2 ans au parlement sur le projet de loi de réhabilitation des anciens résistants royalistes, commencé en 2004 sous l’impulsion du leader monarchiste Vuk Drašković et dont les derniers articles ont été adoptés officiellement en 2011, plus de 700 tchetniks ont fait l'objet d'une réhabilitation officielle par des cours de justices de Serbie.

 

Ces "membres d'une compagnie militaire" ou "combattants armés" avaient été réunis sous le drapeau de la royauté par le colonel Dragoljub (dit Draža) Mihailović au lendemain de l'invasion nazie, en avril 1941. Les allemands n’avaient que peu apprécié ce coup d'état qui avait fait rompre le pacte de collaboration germano-yougoslave et conforté les droits du jeune roi Pierre II Karađorđević., à peine âgé de 11 ans. Mihailović et plusieurs ex-officiers de l'armée royale avaient alors efficacement constitué de petits groupes de royalistes armés, l'Armée yougoslave de la patrie composée de 46000 hommes, harcelant quotidiennement les troupes du chancelier Hitler. Ce dernier avait d’ailleurs rapidement mis sa tête à prix pour 100 000 reichsmarks chacun. Avec la petite rébellion communiste du Conseil antifasciste de Libération nationale de Yougoslavie dirigé par Joseph Tito, Mihailović passe un accord en octobre 1941. Mais des dissensions éclatent rapidement entre les deux hommes quant aux actions à mener contre la Wehrmacht. Tito ignore les ordres qui lui sont donnés. En représailles, les nazis massacreront et exécuteront sommairement 7 000 habitants de Valjevo et des environs. Furieux, Mihailović rompt avec Tito; les deux groupes seront désormais des ennemis irréconciliables.

Mihailović était un piètre politique et n'exercera tout au long de son combat qu'une autorité minime sur ses troupes. Certains groupes n'hésitant à passer des accords avec les fascistes dans les montagnes noires du Monténégro, les Croates oustachis et autres bosniaques SS quand ce ne furent pas avec les nazis eux-mêmes (comme Nikola Kalabic en 1943 ou Konstantin Milovanović Pećanac qui mettra finalement ses hommes au service du régime de collaboration de l'ancien ministre de la guerre, Milan Nedić) afin de combattre conjointement les partisans communistes de Joseph Tito.

 

A l'extérieur, ils reçoivent très peu d'aide des britanniques et les actions du gouvernement royal en exil ont très peu d'effet sur le premier ministre Winston Churchill qui répond plus facilement aux demandes du dirigeant soviétique Staline. Les anglais n'hésitant pas à s'attribuer pour la gloire de l'empire britannique des faits d'armes des royalistes serbes. Et bien qu'il soit nommé ministre de la guerre en janvier 1942 par le roi Pierre II, Mihailović est progressivement abandonné par les alliés qui ont choisi finalement de soutenir les communistes de Tito dont le Foreign Office a déjà compris qu'il pouvait être un grain de sable, à court terme, dans l'appareil soviétique. Les multiples actions de sabotages et destruction de convois militaires nazis par les tchetniks empêcheront l'acheminement d'armement aux troupes de l'Afrika Korps, en Afrique du Nord, et permettront la réussite de l'Opération Torch décidée par les Alliés. Mihailović reçoit le soutien appuyé du général Charles de Gaulle qui réclame à Churchill que ce dernier accentue l'aide aux royalistes mais le Foreign Office (qui décidément n'aimait pas cette "Jeanne d'Arc", comme le surnommait Churchill) manœuvre en coulisse et inonde le bureau du Premier ministre de fausses dépêches montrant une collusion entre les tchetniks et les nazis (oubliant de mentionner certaines actions communes des titistes avec les oustachis). Fin 1943, tout est bouclé. La défaite des allemands à Stalingrad vient de changer le cours de la seconde guerre mondiale et Churchill (comme le président américain Franklin Delano Roosevelt) a décidé du futur destin du royaume Yougoslave. Il tente même d’empêcher le roi Pierre II, assez agacé par le double-jeu des britanniques qui épient le moindre de ses gestes et pensent déjà à ne pas reconstituer la Yougoslavie du traité de Versailles, de se faire parachuter au milieu de ses troupes avant de le pousser à renoncer à son audacieux projet.

 

En juin 1944, à la demande expresse de Londres, le roi Pierre II relève à contrecœur Mihailović de sa fonction de ministre de la Guerre, puis le destitue en août suivant de son titre de commandant en chef des armées, nommant ...Tito à sa place. Seuls face aux communistes qui ont désormais l'avantage du terrain, les royalistes serbes doivent quitter le royaume, défaits ou massacrés par les Oustachis croates. Pourtant un mois plus tard, 500 pilotes alliés abattus sur le sol yougoslave (Opération Halyard) devront encore leurs vies aux royalistes serbes. Et si Pierre II accepte malgré lui l’accord de formation d’un gouvernement royal pro titiste et la constitution d’une régence avant que le système de gouvernement ne soit soumis à référendum, il ne comprend pas tout de suite qu’il a été berné par le Premier ministre Churchill. Tito se refusera à tout contact direct avec le roi des Yougoslaves, le conseil de régence ne devant avoir aucun pouvoir réel.

 

La fin de la guerre se profile. Tito qui promet l'amnistie aux tchetniks en profite pour faire arrêter, juger sans preuves formelles et faire exécuter les officiers de l'armée royale avant d'abolir la monarchie et mettre fin au royaume yougoslave (Kraljevina Jugoslavija) le 29 novembre 1945 (Pierre II s’exilera aux Etats-Unis où il y meurt en 1970). Les Partisans pourchassent les royalistes, les abattants inlassablement dans une vaste quête de revanche. Draža Mihailović sera arrêté le 12 mars 1946 après des mois de traque dans les montagnes bosniaques. Après un procès d'un mois, accusé d'être un criminel de guerre et reconnu coupable, il est fusillé le 17 juillet 1946. Il n'avait que 53 ans.

 

La guerre aura coûté la vie à plus de 166000 royalistes dont 140 000 uniquement dus aux combats contre les communistes ou morts dans les camps de déportations créés à cet effet par le régime titiste. Après la seconde guerre mondiale, des maquis royalistes subsistèrent jusqu’en 1957. Vladimir Šipčić avait vu la totale destruction de son bataillon et avec ses deux derniers hommes continuèrent des actions de sabotage au nom du roi Pierre II. Officiellement tué par les communistes, son corps n’a jamais été montré et diverses thèses ont affirmé que « Vlado », devenu un héros populaire, s’était réfugié en Amérique du Sud. Le mystère demeure encore à ce sujet.

 

Avec la chute du régime communiste, le mouvement monarchiste du Renouveau Serbe (SPO) va tenir le rôle de premier opposant au régime socialiste de Slobodan Milošević durant une décennie. Parmi ses cadres, le petit-fils de Draža Mihailović, Vojislav. Ce dernier maire de Belgrade (1999-2000) et éphémère Président de Serbie en 2004 entame alors une longue procédure de réhabilitation de son grand-père en 2006. Il a alors rompu avec le SPO et fondé un autre mouvement monarchiste, le Mouvement démocratique serbe du renouveau (2005) et dont l’existence ne dépassera pas les 5 ans. Bien que sa figure divise encore les serbes, il faudra attendre 2015 à son petit-fils pour que la cour de justice de Belgrade ne décide de réhabiliter (non sans controverses) l’ancien chef de guerre royaliste aux côtés de 13 autres tchetniks. Une victoire qui allait être le prélude à des centaines d’autres par la suite. La Serbie redécouvrait son histoire, celle des héros à la résistance au nazisme que les soviétiques avaient contribué durant un demi-siècle à grimer en collaborateurs (un point de vue que l’on retrouve allègrement dans le film de 1978 intitulé les « Canons de Navarone »).

 

Aujourd’hui de nombreux films historiques basés sur leurs faits d’armes, parfois bien romancés, ont été depuis retransmis sur les ondes de la télévision serbe et les groupes nationalistes ou paramilitaires serbes (comme celui du royaliste Vojislav Šešelj, leader du Parti radical serbe et accusé d’avoir orchestré une purification ethnique durant la guerre civile de 1991 à 1995) ont encouragé le gouvernement à procéder à des réhabilitations de masse, prônant le retour à la doctrine des tchetniks tout en chantant leurs exploits lors de manifestations d’hommages organisées en leur honneur, bannière noire flottant dans les vents, ornée d’une tête de mort et de deux humérus entrecroisés sur laquelle reposait cette devise : « La liberté ou la mort» .

 

Le 26 mai 2013, la république de Serbie enterre lors de funérailles nationales publiques le roi Pierre II dont le corps a été rapatrié. La chapelle royale d'Oplenac se couvre de chants orthodoxes, tout l'appareil d'état accompagné des membres de la famille royale de Serbie assistent à l'office qui rend hommage au souverain destitué. A l'extérieur, les royalistes s'agenouillent. Les tchetniks venaient de prendre leur revanche sur l'histoire. Le roi était enfin de retour.

 

Frederic de Natal

Draža Mihailović (1943)

Draža Mihailović (1943)

Source: VEXILLA-GALLIAE

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26 mai 2017 5 26 /05 /mai /2017 12:12

Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes.

Evangile selon S. Matthieu, 10:16

Pour gagner la bataille métaphysique et symbolique face à un croyant de la foi dans le néant, il faut être un saint. Et sinon, du moins, faut-il avoir une connaissance claire des techniques de communication qu'il emploie, afin de ne pas tomber dans les pièges grossiers tendus et perdre la bataille de l'image.

 

Ainsi, à propos du départ de la politique de Marion Maréchal Le Pen, nous avions pensé que "dans les débats télévisés, ce qui compte c'est l'image que retiennent les téléspectateurs, non le fond. C'est triste, mais c'est ainsi. Dans ce débat de l'entre-deux tours, il fallait simplement dérouler l'argumentaire logique, exposer le programme, être dans le positif sans chercher à s'opposer ou à contrer le vide argumentaire de Macron : contrer le vide c'est déjà lui donner une existence et une réalité. Macron manquait d'oxygène, Marine Le Pen le lui a apporté." De ce point de vue, par l'aspect lisse, consensuel, positif et enthousiaste de son discours, Marion Maréchal Le Pen eut fait une candidate beaucoup plus efficace.

 

Symétriquement, nous avons vu que même s'il commence à entrevoir un manque au fondement ultime de la politique... (" la démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même… il y a un processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi". Entretien à Valeurs actuelles, 8 juillet 2015), c'est Emmanuel Macron, gourou de la foi dans le néant, capable de dire tout et son contraire, qui a employé le langage positif, et a réussi à vendre sa camelote. Le 8 mai, au lendemain de l'élection, nous écrivions que sa victoire était "la victoire d'un technicien de la communication sur la sincérité, la victoire du vide et du mensonge sur la vérité."

 

Il y a deux jours, nous avons découvert la video suivante de Charles Robin, un youtubeur venu de l'extrême-gauche mais qui a parfaitement compris la "totale connivence entre la droite et de la gauche, qui est une véritable connivence philosophique, puisque la gauche et la droite ne sont que les deux faces complémentaires d'une même logique, la logique libérale qui a contaminé tout l'Occident" [1]. Le terme de "logique libérale" est un oxymore : la logique n'est pas libérale et l'illogisme, l'absurdité même est le moyen et le fondement ultime de la démocratie libérale dont le processus aboutit à l'abolition de l'homme. C'est la raison pour laquelle nous parlons plutôt de "méta-hérésie" qui a envahi toute la vie sociale et religieuse, et qui donne à l'homme la faculté de définir le bien et le mal selon l'idée qu'il s'en fait comme si Dieu n'existait pas, comme si la vérité n'existait pas, c'est-à-dire comme s'il n'y avait pas de norme morale supérieure universelle.

 

Charles Robin voit également dans la victoire d'Emmanuel Macron le résultat d'une "technique de communication". Il explique un phénomène qui a été "effleuré mais sans jamais être parfaitement analysé dans les médias, ... quelque chose que l'on a un peu sous-évalué, qui est sa technique de communication... Et lorsqu'on l'écoute bien, on s'aperçoit que toute la communication de Macron est basée sur le langage positif, sur la communication positive. C'est-à-dire que contrairement aux autres candidats, il ne va jamais être dans l'attaque, dans l'hostilité de ses opposants, il va toujours trouver le moyen d'avoir un langage fédérateur, un langage positif. Et cela, c'est quelque chose d'extrêmement efficace.

 

Alors, cela a été beaucoup reproché à Marine Le Pen d'avoir été durant ce débat très offensive, très agressive, tandis que Macron, lui, est resté dans une attitude positive et fédératrice. Cela explique en grande partie l'attraction, la séduction qu'il a réussi à opérer sur tout le paysage politique, y compris chez ceux qui le critiquaient la veille et qui se sont ralliés à lui. Et on ne peut pas s'empêcher de voir en Macron une sorte de sorcier, une sorte d'ensorceleur, parce qu'il a réussi à envoûter les gens. Le terme n'est pas excessif. D'ailleurs quand il allait faire les visites d'usine où il était accueilli et reçu par des insultes (comme à Whirlpool. NdCR.), il allait quand même parlé aux ouvriers, et par son langage positif il arrivait malgré tout à apaiser les tensions et presque à se faire respecter. Donc c'est quelque chose quand même d'assez puissant, et on peut lui reconnaître cette habileté."

 

"Et d'ailleurs, ajoute Charles Robin, cela m'a été confirmé parce que le dimanche 7 mai, au soir, à l'annonce des résultats, j'ai passé une partie de ma soirée dans un rassemblement de macroniens. Et j'ai parlé avec un jeune homme qui s'occupait de la communication numérique de Macron, dans ma région. Et il m'a dit : 'effectivement, on était les seuls à envisager la campagne et la conquête du pouvoir dans une attitude positive.' Et c'est cela qui a fait la différence.

 

Cela ne m'étonnerait pas que Macron ait étudié ce que l'on appelle la PNL, la programmation neuro-linguistique. C'est un mot un petit peu barbare, mais assez simple finalement à comprendre, c'est l'art de la communication positive. Et on apprend beaucoup cela dans les études de commerce, dans l'apprentissage des techniques de vente... On nous explique que pour faire consentir le client, pour le faire adhérer au produit qu'on lui propose, il faut peser chacun de ses mots et n'employer que le langage positif:

 

'On apprend vraiment l'art de la négociation, on est amené aussi beaucoup aussi et cela c'est aussi heureusement ou malheureusement utile en politique, communiquer, c'est-à-dire à raconter des histoires, raconter une histoire. Donc on y apprend d'une certaine façon aussi des techniques de... pas de manipulation de l'opinion,... mais un petit peu'. (François Henrot, Directeur à la banque Rothschild)

 

"Par exemple, continue Charles Robin, on va éviter les tournures de phrases négatives, on va éviter d'employer des mots qui ont une connotation négative et qui risquent de produire un blocage mental, un blocage psychologique. Cela c'est une technique vielle comme le monde, mais qui fonctionne. Et pour certains, la PNL c'est la forme contemporaine de la magie." (Fin de citation)

 

La video de Charles Robin :

Notes

 

[1] S'il y a effectivement une totale connivence philosophique entre la gauche et la droite (la foi dans une politique sans raison morale ultime), il faut préciser néanmoins qu'il existe une "droite hors les murs" qui précisément n'a pas la foi dans le néant héritée de 1789, c'est la droite légitimiste, une droite qui reconnaît qu'il y a un ordre moral supérieur ultime qu'il s'agit de découvrir et de respecter, condition de la liberté politique... (Cf. Aussi : Antigone contre Créon).

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17 mai 2017 3 17 /05 /mai /2017 16:56
Créer une symbolique assez puissante pour contrer l'égrégore mondialiste

Il s'agit là du seul programme capable de redonner la France aux Français (et il n'a pas besoin d'être détaillé pour emporter l'adhésion). Julien Rochedy a publié un tweet hier qui dit tout de ce qu'il ne faut plus faire : "On ne gagnera jamais contre le projet de l'open-society des Macron and cie avec un projet purement populiste nourri au ressentiment."

 

En réponse Estelle Arbogast a justement twitté : "C'est l'erreur de MLP de n'avoir fait qu'une campagne d'antagonisme alors que Trump par ex lui faisait rêver les USA."

 

C'est aussi notre point de vue lorsque nous écrivions il y a quelques jours, à propos du départ de la politique de Marion Maréchal Le Pen : "Dès le départ il eut fallu axer la campagne sur la culture et l'éducation, nos racines chrétiennes en faisant partie. [...] Dans les débats télévisés, ce qui compte c'est l'image que retiennent les téléspectateurs, non le fond. C'est triste, mais c'est ainsi.

Dans ce débat de l'entre-deux tours, il fallait simplement dérouler l'argumentaire logique, exposer le programme, être dans le positif sans chercher à s'opposer ou à contrer le vide argumentaire de Macron : contrer le vide c'est déjà lui donner une existence et une réalité."

Créer une symbolique assez puissante pour contrer l'égrégore mondialiste

Sources: https://twitter.com/JRochedy/status/864406454765223936

https://twitter.com/ArbogastEstelle/status/864409938445074436

 

Notre monde à nous est beau, le leur est laid. "La beauté sauvera le monde" (Fédor Dostoievski).

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12 mai 2017 5 12 /05 /mai /2017 09:56

L'association "Alliance Vita Solidaires des plus fragiles" alerte sur les menaces qui pèsent sur la vie, à présent qu'Emmanuel Macron est élu. Extrait du communiqué du 11 mai 2017 :

 

À sa façon de traiter les questions de société, Emmanuel Macron pourrait ressembler au candidat Hollande de 2012, même si nous ignorons le calendrier des réformes qui menacent. Nous en avons alerté fortement les Français, notamment en publiant nos baromètres bioéthiques pendant la campagne :

  • Son soutien affiché à la procréation artificielle "sans père" pour les femmes célibataires ou homosexuelles sans problème d’infertilité ;

  • Sa tolérance accrue à la gestation pour autrui (GPA), au travers de la facilitation de la reconnaissance des enfants conçus à l’étranger par l’état civil français ;

  • Son discours ambigu sur la fin de vie ;

  • Ses positions libertaires sur l’avortement.

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8 avril 2017 6 08 /04 /avril /2017 08:10
Catholique ? Impossible de voter Fillon !

Benoit XVI, dans Sacramentum Caritatis, rappelle, au point 83 « […] le respect et la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, la famille fondée sur le mariage entre homme et femme, la liberté d’éducation des enfants et la promotion du bien commun sous toutes ses formes. Ces valeurs ne sont pas négociables. »

 

Qu’ajouter de plus ? Ces points non négociables étaient déjà énoncés pour qui veut les chercher dans de nombreux textes papaux, que ce soit chez Paul VI, Jean-Paul II ou bien Pie XII, pour ne citer qu’eux.

 

Or, qu’avons-nous ici ? Un candidat qui, au nom du « progrès », refuse de revenir sur la recherche embryonnaire et rappelle avoir toujours été fer de lance de ce « progrès ». Un candidat qui refuse de revenir sur le mariage homosexuel (l’argument du changement des conséquences sur la filiation est un leurre : le principe d’égalité devant la loi fera sauter la filiation simple). Un candidat qui s’affirme être à titre personnel contre l’avortement mais refuse la moindre modification de la loi.

Un candidat très timide sur le délit d’entrave à l’IVG : « Si les sites sont en contradiction avec les lois républicaines, ils doivent être interdits. »

 

En somme, un candidat qui va à l’encontre de tout ce en quoi les catholiques croient.

Mais alors, comment se fait-il que des groupes comme Sens commun et le PCD soient ralliés à François Fillon, ainsi qu’un nombre important de catholiques ?

Cela s’explique par le leurre économique. L’économie est devenue, dans notre société consumériste, l’alpha et l’oméga de la politique française. Chaque personne, chaque électeur n’est plus qu’un maillon au service de l’économie française. Plus personne n’a de place particulière, chacun est remplaçable. Il est temps de remettre cet outil à sa place. Parce que c’est bien un outil, pas une finalité. La finalité, c’est le bien commun.

Source: Catholique ? Impossible de voter Fillon ! , Boulevard Voltaire, 4 avril 2017

Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum caritatis du pape Benoît XVI aux évêques, aux prêtres, aux diacres aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs sur l'eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de l'église, # 83. Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 22 février 2007, fête de la Chaire de saint Pierre Apôtre.

Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum caritatis du pape Benoît XVI aux évêques, aux prêtres, aux diacres aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs sur l'eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de l'église, # 83. Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 22 février 2007, fête de la Chaire de saint Pierre Apôtre.

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7 avril 2017 5 07 /04 /avril /2017 09:37

Les Francophobes n'aiment ni la France ni les Français

Rare journaliste à décrire et expliquer le Réel, Ivan Roufiol sur son blog Le Figaro explique la haine des « francophobes », dont Emmanuel Macron, suite à son discours à Marseille, est devenu l'emblème. Les francophobes prêchent la bienveillance envers les autres nationalités qu'ils égrènent et différencient mais la haine envers les Français assimilateurs qui ne différencient pas.

Les francophobes sont les héritiers du colonialisme anglo-saxon, tandis que les assimilateurs sont proprement des héritiers du modèle français qui depuis toujours s'est opposé au colonialisme agressif anglo-saxon.

La civilisation espagnole a écrasé l’indien ; la civilisation anglaise l’a méprisé et négligé ; la civilisation française l’a étreint et chéri.

Francis Parkman (1823-1893), historien américain

Ainsi, l'historien Jean-Marc Soyez (1927-2008), dans Historama (juin 1984) a pu dire : "il ne faut pas oublier que de tous les étrangers qui ont abordé ou aborderont l’Amérique, les Français sont les seuls à y avoir été invités par les autochtones."

 

Continuons à présent. Décryptons l'antiracisme des antiracistes : l'antiracisme n'est rien d'autre qu'un racisme de racistes, habillé des oripeaux de la vertu.

« Être français de souche est une tare pour les "antiracistes". Mieux vaut être issu de la diversité. [...]. Emmanuel Macron est de ceux-là. Samedi, à Marseille, il a salué son public en ces termes :

 

"Je vois des Arméniens, des Comoriens, des Italiens, Algériens, Marocains, Tunisiens, Malais, Sénégalais ... Mais je vois quoi? Je vois des Marseillais...Je vois des Français. Regardez-les biens, messieurs et mesdames du FN, c’est ça être fier d’être français".

 

Le Français... français devient l’indésirable », résume Ivan Roufiol.

 

« "Le FN est l’ennemi de la République", assure le leader d’En Marche ! Il (Emmanuel Macron) prêche la bienveillance, mais déteste cet électorat attaché à ses origines; elles ne valent que pour l’immigré... », ironise Ivan Rioufol.

 

Autrement dit, dans l'esprit des progressistes antiracistes, l'attachement aux origines n'est valable que pour les autres. En niant les spécificités nationales, en interdisant l'amour national ils sont persuadés d'avoir trouvé un moyen de conduire à l'unité et à la paix. C'est le contraire qui arrive.

 

« Alors qu’une guerre civile menace la nation déchirée par l’islam politique, de souriants encravatés disent leur haine des Français qui s'inquiètent. Les défenseurs de la nation souveraine sont, aux yeux de ces francophobes, des nationalistes butés. Les partisans de l’assimilation sont des néocolonisateurs. Ceux qui suggèrent d’écouter les citoyens malheureux sont des populistes.

 

[...] Au prétexte de lutter contre Marine Le Pen ou François Fillon, l’élémentaire désir de conservation est criminalisé.

 

Derrière le gentil Macron au verbe creux et aux poses calculées se dissimule le tueur froid de la douce France, sacrifiée sur l’autel de la postmodernité et de son monde plat. »

 

Le führer d'En Marche Emmanuel Macron enfreint la loi et pourrait être poursuivi. Son mouvement "En Marche" pourrait faire l'objet d'une dissolution administrative en Conseil des Ministres pour illégalité. Faire en effet une différence entre les Français, selon "leurs origines, leur "ethnie", leur "nation", et égrener les nationalités comme il l'a fait à Marseille, c'est précisément essentialiser et faire du "racisme" selon la loi de la république (loi du 1er juillet 1972 relative à la lutte contre le racisme). C'est d'ailleurs sans doute, là, la raison profonde pour laquelle des citoyens, qui ont entendu et compris la tirade raciste de Macron à Marseille ont fui le meeting.

 

Il y a un double phénomène de négation progressiste et d'inversion symétrique des résultats

 

L'antiracisme négateur de la France et des Français (seuls), débouche sur du racisme institutionnel. Le même échec se retrouve malheureusement dans la culture, où le progressisme aboutit à des résultats inverses aux buts initiaux :

 

"La France a un problème avec la culture, a expliqué le philosophe François-Xavier Bellamy dans une émission de C News. Dire 'il n'y a pas de culture française et la France est ouverte à tous'... repose (sur) un malentendu tragique, parce que derrière ce débat, il y a des enjeux concrets et des enjeux sérieux et notamment la question décisive de l'intégration. Ce que dit Emmanuel Macron lorsqu'il en appelle à toutes les communautés, c'est que la France n'a pas de culture et vous êtes tous les bienvenus. Mais cela ne marche pas et c'est la dissolution de l'unité nationale que se joue là. [...] C'est le vocabulaire de la lutte des classes qui nous a fait soupçonné 'la culture' au nom du fait qu'elle aurait des propriétaires. La culture n'a pas de propriétaires. Le propre de la culture, contrairement à tout ce que nous a dit  Pierre Bourdieu (dans son livre "Les Héritiers" de 1964), c'est qu'elle n'est pas un capital. Un capital, plus vous le partagez, plus vous le divisez et il n'appartient jamais qu'à quelques propriétaires, alors que le propre de la culture est que vous pouvez la partager, sans que jamais elle ne soit divisée. Le grand drame aujourd'hui, [...] c'est justement que Pierre Bourdieu a produit la situation qu'il avait dénoncée ! Pierre Bourdieu était fils d'ouvriers agricoles du Béarn. Aujourd'hui, nous ne saurions plus inventer en France l'école qui est née ici, nous ne saurions plus construire des parcours comme celui de Pierre Bourdieu a eu, nous ne saurions plus offrir à des enfants d'immigrés ce que la France savait partager à des enfants issus de milieux y compris très modestes... Ce n'est pas une conviction personnelle, c'est une certitude statistique."

 

Verdict du temps : le progressisme appliqué à la France et aux Français a abouti sur un racisme systémique endémique. Appliqué à la culture, il a débouché sur une panne sèche de l'ascenseur social !

 

C'est sans doute pour ces raisons que les Français ne veulent plus entendre parler des vieilles recettes qui ont échoué et autres idéologies recyclées du passé. Ces expériences échouées sont en passe d'être éliminées du corps comme les toxiques radicaux libres sont éliminés de l'organisme.

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6 avril 2017 4 06 /04 /avril /2017 14:11
Charlotte d'Ornellas : "Donner à aimer la France"

Quatre heures de débat mardi soir à la télévision et pas un mot des candidats à la présidentielle sur la culture. Pascal Praud a animé ce matin sur C News une émission sur le sujet "E. Macron : 'Il n'y a pas de culture française'", avec ses invités Charlotte d'Ornellas et le philosophe François-Xavier Bellamy.

François-Xavier Bellamy démonte Pierre Bourdieu et les soixante huitards:

 

"La France a un problème avec la culture. Et certainement, on peut même dater la difficulté qui s'exprime dans le propos d'Emmanuel Macron. Elle vient d'un livre de 1964 de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, intitulé "Les Héritiers", et qui était précisément une disqualification de la culture. C'est-à-dire que la culture aurait toujours été une occasion d'exclusion. Entretenir une culture, entretenir un héritage culturel serait forcément exclure ceux qui n'en font pas partie.

 

Et pourquoi Emmanuel Macron dit-il qu'il n'y a pas de culture française ? On pourrait discuter indéfiniment du sens de l'expression, mais ce qui compte ce n'est pas l'expression elle-même, c'est son intention, qui est de dire 'ne vous inquiétez pas 'il n'y a pas de culture française et la France est ouverte à tous'... Mais là repose un malentendu tragique, parce que derrière ce débat, il y a des enjeux concrets et des enjeux sérieux et notamment la question décisive de l'intégration. Ce que dit Emmanuel Macron lorsqu'il en appelle à toutes les communautés, c'est la France n'a pas de culture et vous êtes tous les bienvenus. Mais cela ne marche pas et c'est la dissolution de l'unité nationale que se joue là.

 

[...] C'est le vocabulaire de la lutte des classes qui nous a fait soupçonné 'la culture' au nom du fait qu'elle aurait des propriétaires. La culture n'a pas de propriétaires. Le propre de la culture, contrairement à tout ce que nous a dit  Pierre Bourdieu (dans son livre de 1964), c'est qu'elle n'est pas un capital. Un capital, plus vous le partagez, plus vous le divisez et il n'appartient jamais qu'à quelques propriétaires, alors que le propre de la culture est que vous pouvez la partager, sans que jamais elle ne soit divisée.

 

Le grand drame aujourd'hui, c'est justement qu'il vient du fait qu'on a regardé pendant cinquante ans la culture comme une occasion d'exclusion. Et de fait, du coup, elle l'est devenue. Cela veut dire que Pierre Bourdieu a produit la situation qu'il avait dénoncée. Pierre Bourdieu était fils d'ouvriers agricoles du Béarn. Aujourd'hui, nous ne saurions plus inventer en France l'école qui est née ici, nous ne saurions plus construire des parcours comme celui de Pierre Bourdieu a eu, nous ne saurions plus offrir à des enfants d'immigrés ce que la France savait partager à des enfants issus de milieux y compris très modestes. Ce n'est pas une conviction personnelle, c'est une certitude statistique."

 

Charlotte d'Ornellas : "Donner à aimer la France"
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6 avril 2017 4 06 /04 /avril /2017 07:12

Les partis sont des organisme publiquement officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice.

Simone Weil (1909-1943), philosophe humaniste

Entretien avec Jean-Philippe Chauvin

 

Que Penser des présidentielles en général ? N'y a-t-il pas mieux en matière de démocratie ?

 

L'élection présidentielle est devenue, au fil des décennies, un vaste champ de foire des partis, le choc des ambitieux et des ambitions. Et en définitive, la crédibilité de l'Etat, et de la magistrature suprême de l'Etat, en sort très largement amoindrie, affaiblie.

 

Aujourd'hui, l'élection présidentielle ne représente rien d'autre qu'un tournoi en démagogie et, parfois, en hypocrisie. Et je dirais que 2017 atteint le summum, à la fois de l'hypocrisie, mais des affaires, des scandales. C'est une élection crapoteuse et je ne suis pas sûr que le débat d'idées, je ne suis pas sûr que les grands thèmes comme la question ouvrière, la question environnementale, qui semble avoir disparue, l'aménagement du territoire, l'organisation des métiers, etc., trouvent leur place dans ce grand tohubohu, ce grand charivari présidentiel, où chacun montre sa bobine à la télévision, fait le beau, mais oublie qu'il faudrait d'abord penser à la France, à ses intérêts et à ses compatriotes.

 

Quant à la deuxième question sur la démocratie, rappelons que les royalistes ne sont pas contre le suffrage universel, ils sont contre la mauvaise application de celui-ci, et vouloir désigner par le suffrage universel le magistrat suprême, celui qui doit être un arbitre, fausse un petit peu, d'une certaine manière, cet arbitrage qu'il est censé de rendre plus tard. Donc, la démocratie, oui, mais pas pour désigner la magistrature suprême du chef de l'Etat.

D'ailleurs, on constatera que certains pays ont des pouvoirs monarchiques, des Etats monarchiques, qui ne sont pas certes ceux que nous souhaitons, mais ces pouvoirs permettent des formes d'expressions de démocratie plus diverses, dans les étages inférieurs de la pyramide de l'Etat et ce n'est pas forcément une si mauvaise chose. Et, dans certains de ces pays, l'usage du referendum, qu'il soit d'usage local ou national est aussi quelque chose de fréquemment utilisée. Donc, là encore, replaçons la démocratie à sa juste place.

 

Et en république, malheureusement on a fait l'inverse : on a mis la démocratie en haut quand il aurait fallu la mettre à la base. Et du coup, on obtient cet affaiblissement de l'Etat, ou plutôt cette soumission aux féodalités de l'argent, des partis politiques, de l'Opinion avec un grand O dont on sait qu'elle ne s'appartient pas à elle-même, mais qu'elle appartient à ceux qui la manœuvrent.

 

[...] Les royalistes proposent donc l'Etat monarchique, l'Etat royal, ce recours, cet arbitrage qui ne dépend pas de l'élection. Et ce, d'autant plus qu'on voit aujourd'hui cette foire d'empoigne, et que la campagne 2017 est un véritable argumentaire contre l'élection même du président de la république au suffrage universel. Mais c'est le principe même d'un président de la république qu'il faut remettre en question avec un quinquennat de promesses avant, les désillusions après, mais un temps long que le philosophe Michel Serres estimait lui aussi nécessaire pour l'application, la mise en pratiques des politiques nécessaires pour un Etat.

 

[...] Ce qu'il faut c'est plus qu'un représentant. C'est un chef de l'Etat. Or, en république, nous constatons souvent qu'il y a de moins en moins d'Etat et que les chefs sont plus des chefs de factions qui parfois n'ont même pas la volonté de s'imposer à leur propre camp.

 

L'expérience de 2012 et 2017 est de ce point-de vue là éclairante. Doit-on continuer éternellement cette expérience ? L'élection du président de la république au suffrage universel tourne, désormais, à une farce, une sinistre farce, parce que désormais l'on vote contre et celui qui est élu ne l'est jamais plus que par défaut.

 

[...] En définitive, alors que la présidentielle c'est la soustraction des énergies, la monarchie peut jouer l'addition des énergies et des qualités.

Note de Christroi. La monarchie, en France, depuis nos ancêtres les Gaulois, est effectivement le meilleur régime politique, car il préserve le bien commun au sens des scolastiques, avec le principe de l'autorité maintenue dans le peuple, et un Etat conçu comme un collectif et non comme le résultat d'un concours de volontés. (Cf. Georges de Lagarde, La Naissance de l'esprit laïque au déclin du Moyen Âge). Sous l'Ancien Régime, les deux tendances, démocratiques (hérité de la féodalité) et monarchiques (hérité du droit romain) se complétaient et concouraient à assurer le bien commun.

Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, il n'y avait ainsi pas d'opposition entre le peuple et le roi, ni d'opposition entre la souveraineté du peuple et celle du roi : ces deux souverainetés étaient unies dans la personne du roi, symbole de la nation. Ce sont les révolutionnaires qui ont divisé le peuple et la personne du roi, pour prendre le pouvoir à la place du peuple, et aboutir à l'oligarchie que nous connaissons, soumise aux féodalités des riches et des puissants.

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4 avril 2017 2 04 /04 /avril /2017 07:29

Le mot république est indépendant du mot monarchie, il ne lui est pas opposé. Louis XVI lui-même parlait de la république quand il parlait de la chose publique, la res publica.

Marin de Viry

Marin de Viry : "Un Roi immédiatement !" "Cela n'est pas un désir d'autorité, c'est un désir d'aspiration vers le haut"

Critique littéraire à la célèbre « Revue des Deux Mondes », chargé d’enseignement à Sciences-Pô, Marin de Viry est l’auteur de plusieurs essais parmi lesquels « le Matin des abrutis » et « Mémoires d’un snobé » . Il vient de publier un ouvrage intitulé « Un Roi, immédiatement ». Considérant que la République a atteint son stade terminal, l’auteur-narrateur veut nous faire prendre conscience de la nécessité impérieuse d’un monarchie catholique pour la France : « J’associe la monarchie à l’idée d’une alliance entre la loyauté et l’indépendance ou la liberté . Le Roi est garant d’une harmonie transcendante ».


Marin de Viry, ami de Houellebecq et de Frederic Beigbeder manie un style vif et mordant et pratique l’auto-dérision sans concession. Celui qui fut le conseiller en communication de Dominique de Villepin pour l’élection présidentielle de 2012 s’attaque dorénavant au monde politique et fait une peinture acerbe des communicants et de leur agitation frénétique. Cependant, la charge la plus vigoureuse est réservée à François Hollande « obscène de normalité » et à la tête d’un quinquennat pathétique.


Il ne fait aucun doute que, pour l’écrivain, seul l’idéal chevaleresque, l'« esprit chevaleresque (« défendre la justice, défendre les plus faibles, et défendre le sacré ») est le moyen de nous sauver du narcissisme contemporain. « Un roi, le désir de roi est plutôt de la nécessité anthropologique que de la nécessité idéologique. Ce n'est pas un désir d'autorité, c'est un désir d'aspiration vers le haut. »

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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 15:23

Eric Zemmour était l'Invité de l'association "ESCP Europe". Un des porte-parole de la dite association a introduit le débat, en affirmant vouloir en appeler "en permanence au respect de la parole de chacun" et avoir "l'intime conviction que lorsque nous avons des divergences, le dialogue demeure la plus puissante de nos forces et l'aveuglement le plus grand de nos vices".

Belle parole. Pourtant, après quelques instants, un autre porte-parole a fait une présentation plus brutale du journaliste qualifié de polémiste "misogyne, homophobe, raciste et islamophobe". Avouons que l'"ESCP Europe" eut pu faire mieux en termes de "dialogue" !

Un autre porte-parole répond encore que "ce portrait n'est bien évidemment pas exhaustif et peut sûrement paraître réducteur, tout comme nombre de vos prises de positions, mais c'est ce qui fait votre singularité" !

Bref, quoiqu'il en soit de ce "dialogue" bien curieux, Eric Zemmour a donné une petite leçon d'histoire, de culture et de civilisation française à un jeune public, visiblement peu au fait de ces développements...

Préalablement au "débat", Eric Zemmour a répondu :

 

"Ce que je regrette, c'est la dégradation de ce débat. Et justement, la réduction de ce que Philippe Muray appelait la 'cage aux phobes', et qu'un de mes portraitistes a parfaitement résumé... Ca, ce n'est pas de la politique, c'est de la morale. Je ne fais pas moi-même de la morale et ne donne pas de leçon de morale à mes adversaires. Je ne suis pas un prêtre déguisé en gauchiste libéral-libertaire... Simplement, j'essaie de voir la réalité, de voir ce que je vois, comme disait Péguy. Et c'est ce que mes adversaires ne font pas."

Sur "l'incompatibilité entre l'islam et la démocratie française" :

 

"Il faut d'abord bien comprendre une chose. L'islam n'est pas le catholicisme. On nous raconte un discours lénifiant sur les 'religions du livre', qui est une expression de propagande de l'islam. Il n'y a pas de religion du livre. Le christianisme est une religion de l'Incarnation, le judaïsme est la religion de l'alliance. Seul l'islam est la religion d'un livre, le coran.

 

Seul l'islam a une religion du livre parce que seul l'islam a un texte qu'il estime dicté directement par Dieu aux hommes [Ce n'est pas le cas ni dans le judaïsme ni dans le christianisme où les livres de la Bible ont tous été écrits par des hommes. Ndlr.]. C'est ce que l'on appelle un texte incréé, qui ne passe donc par la médiation humaine et qui ne tolère pas l'interprétation. Et à partir du moment où vous ne tolérez pas l'interprétation, vous avez un texte absolument fermé, totalitaire, qui méconnaît et interdit toute individualité, et oblige tout individu à se soumettre à la loi du groupe, qui est la loi religieuse. C'est la différence fondamentale entre l'islam et le christianisme.

 

Et à partir de là, les conséquences sont absolument évidentes : c'est-à-dire que l'islam ne connaît pas la différence entre le temporel et le spirituel. Il n'y a pas d'empereur et de pape. Il n'y a pas cette rivalité entre les deux pôles du pouvoir tout au long de l'histoire. Il y a un empereur, qui est calife et qui est aussi chef religieux. Tout part de Mahomet, et Mahomet est chef de guerre, Mahomet est prophète, Mahomet est chef politique. Donc, dès le départ, il y a une fusion, et je dirais une confusion entre tous les pouvoirs [assumés sur une même tête. Ndlr.] ... qui interdit toute évolution vers un régime démocratique. D'ailleurs, vous verrez que dans tous les pays arabo-musulmans, il n'y a pas de démocratie.

 

Pourquoi c'est incompatible avec la démocratie, je viens de vous l'expliquer et pourquoi c'est incompatible avec la France, tout simplement parce que la France est un pays de culture chrétienne. Et il y a un affrontement que je crois irréductible depuis l'origine des temps, depuis l'apparition de l'islam entre le christianisme et l'islam. Et l'islam est une religion conquérante depuis l'origine, qui ne supporte de vivre avec les autres religions que lorsque celles-ci sont soumises à elle. Toute l'histoire de l'islam atteste cela.

 

On nous a inventé une cohabitation heureuse dans les années 1980 à propos de l'Espagne du Moyen-Âge islamisée. L'Espagne de Cordoue, de l'Andalousie était une Espagne conquise par l'islam où les Chrétiens et les Juifs étaient des personnages de seconde zone. Seulement l'islam a eu l'intelligence d'utiliser les compétences des personnes d'autres religions, compétences qu'il n'avait pas, et il les utilisait pour gérer son empire immense. Cela ne veut pas dire qu'il considérait ces religions comme ses égales.

 

Lire : L'Espagne musulmane et le mensonge de la cohabitation heureuse

[Quelques martyrs chrétiens victimes de l'islam Al-Andalous: les saints Olive, Euloge de Cordoue, Rodrigue et Salomon, Nathalie, Aurèle et leurs compagnons, Parfait de Cordoue, Flora et Maria, Laure de Cordoue, Fandilas. NDCR.]

 

[...] Sémantiquement, le mot 'islamisme' lui-même a été inventé au 18e siècle uniquement pour s'aligner phonétiquement sur les autres religions, christianisme, judaïsme, bouddhisme, etc. Et dans les années 1980, la distinction a été inventée, justement, pour protéger l'islam. Qu'est-ce que l'islamisme ? C'est la mise en acte politique de l'islam. Et qu'est-ce que l'islam ? L'islam est un code civil, c'est un Etat. C'est un système juridico-politique depuis sa naissance et donc qui ne peut pas ne pas être un système qui régente entièrement la vie de la société. Cela n'existe pas. L'islamisme n'étant que la mise en oeuvre de ce projet islamique. 'Un islamiste est un musulman impatient' : cette phrase n'est pas de moi, elle est de Boualem Sansal, grand écrivain, qui connait cette religion un peu mieux que les gauchistes islamophiles.

Sur "les Croisades" :

 

"Premièrement, l'Eglise a été belliqueuse et conquérante, elle l'a été en l'occurence avec l'islam, pour réagir à l'invasion islamique: les Croisades ne sont qu'une réponse à la première invasion islamique.

 

Deuxièmement, je répète, il y a une différence fondamentale essentielle entre le christianisme et l'islam. Jésus dit deux choses. 'Mon royaume n'est pas de ce monde'; et 'rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu'. 'Mon royaume n'est pas de ce monde' : c'est-à-dire qu'il déplace le millénarisme juif en-dehors de la cité terrestre. [Le millénarisme messianique juif attendait un Messie qui assumait sur sa seule tête le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Ce n'était pas dans les projets de Dieu. Mon Royaume n'est pas de ce monde ne signifie pas que la royauté de Dieu ne s'exerce pas sur ce monde, mais que sa royauté ne s'origine pas DE ce monde : "mon Royaume ne vient pas DE ce monde", "mon Royaume ne tire pas son ORIGINE DE ce monde". Voilà le vrai sens de de cette parole du Christ et que l'on retrouve dans la fête du Christ-Roi. Sinon ce serait un blasphème que de dire que la royauté de Dieu ne s'exerce pas sur le monde]. 'Rendez à César' : il fonde la laïcité. Ces deux principes n'existent pas en islam. Donc, un, l'islam voudra le messianisme ici et maintenant, d'où la guerre permanente. Et deux, il n'a pas de rendez à Dieu ce qui appartient à Dieu, donc il ne peut pas instaurer de laïcité." [Remarquons que la république dite française où le gouvernement exerce le pouvoir politique et le contrôle de la religion via le ministère des cultes tend à confondre, elle aussi, comme l'islam, pouvoir et religion, mais dans une confusion où le temporel domine le spirituel. Ndlr.]

A la question "quelle doit être la place du catholicisme aujourd'hui en France ?", Eric Zemmour répond :

 

"Je pense que le catholicisme est à l'origine de la France, et que sans l'Eglise catholique il n'y aurait pas de France. C'est l'Eglise catholique qui a désigné les premiers rois, qui les a façonnés, a façonné le paysage politico-religieux et culturel du pays. Donc, si vous voulez, il y a une espèce de prééminence intellectuelle, historique, culturelle, du catholicisme sur les autres religions, qui doit s'affirmer culturellement.

Sur la déclaration des droits de l'homme de 1789 :

 

"Les juges ont pris cette déclaration des droits de l'homme de 1789 pour l'intégrer dans le droit positif [C'est de Gaulle qui l'a fait en insérant et donc en constitutionnalisant la déclaration des droits de l'homme dans le préambule de la constitution de la IVe république du 27 octobre 1946. Ce n'est donc pas uniquement les juges, seuls, qui l'ont fait. Ndlr.]. Cela ne s'était jamais fait. Ce n'était pas fait pour cela. Quand les Constituants ont établi la déclaration de 1789 ce n'était pas pour en faire des principes de droit positif, ce n'était pas pour qu'un juge vienne décréter ce qu'il fallait faire au pouvoir politique, à partir d'un article qu'il aurait tiré de la déclaration des droits de l'homme. C'est un abus de pouvoir de la part du juge. Moi j'appelle cela un putsch de la part du juge. Et je pense que les révolutionnaires les auraient guillotinés parce qu'ils se souvenaient des abus des parlements d'Ancien régime (tenus par les juges de l'Ancien Régime Ndlr.) qui avaient fait tomber la monarchie. [1] Robespierre disait 'le juge est la bouche de la loi.'  C'est-à-dire qu'il n'a pas le droit d'interpréter. Alors imaginez donc s'il avait autorisé qu'un juge vienne prendre d'un texte éminemment politique et même philosophique, des principes de droit qu'il va inventer, en vérité. C'est ce que le grand professeur de droit Georges Lavau appelle 'la fonction prophétique' que se sont arrogée les juges.

Moi je pense que les juges sont revenus (je parlais des Parlements d'Ancien Régime, c'est exactement la même chose) à une conception religieuse des droits de l'homme. Et ils se sont fait les prêtre de cette religion... Je répète, pour moi, c'est un putsch.

 

Dernière chose, en plus, poursuit Eric Zemmour, ils (les juges) ont tiré les principes de la DDH 1789 avec un axe fondamental qui est la non-discrimination, principe fondateur de toute la jurisprudence. Et je pense que là aussi, c'est du moralisme, c'est une religion.

[...] Si l'Etat ne peut plus discriminer entre les citoyens et les étrangers il n'y a plus de nation. Parce que la nation repose précisément sur la différence entre les nationaux et les étrangers.

Le juge va plus loin. Il demande à tous, les citoyens, de ne pas discriminer. Et le principe de non-discrimination poussé à l'extrême est un principe scandaleux quand il s'adresse aux personnes. C'est de la morale. On fait de la morale aux gens.... C'est-à-dire par exemple qu'on va expliquer qu'il ne faut pas refuser d'employer une personne parce qu'elle est noire, jaune, etc., mais on ne va jamais interdire à un restaurant chinois de n'embaucher que des asiatiques. La non-discrimination, c'est très bien, mais c'est une valeur morale qui n'a pas à devenir une valeur juridique. Sinon cela signifie que nous avons établi des principes quasi-religieux. La morale a remplacé le droit. Je m'élève contre tout ça. Je ne m'élève pas contre la déclaration des droits de l'homme et du citoyen."

Sur le "burkini" :

 

"Dans les pays arabo-musulmans, le burkini a apparu il y a une dizaine d'années, maintenant elles sont toutes voilées à la plage. Vous allez en Egypte, vous allez dans tous les pays arabes c'est comme cela. Il y a dix ans, personne ne le portait. C'est un objet religieux.

 

Que disent les associations de défense du burkini ? 'C'est la liberté, c'est la liberté individuelle. C'est-à-dire qu'une religion qui ne connaît pas la liberté individuelle excipe de notre liberté pour imposer et pour dominer l'espace public."

 

[...] Je pense qu'il faut interdire tout signe religieux dans la rue. Je ferais une exception pour les prêtres et les bonnes soeurs puisque ce sont des professionnels de la religion, cela n'a rien à voir avec des gens comme vous et moi."

Sur la "décadence de la société" et les "forces obscures qui orchestreraient ces évolutions?"

 

"Incontestablement, répond Eric Zemmour, pour moi, nous sommes en décadence. Décadence littéraire, décadence artistique, décadence politique, décadence même dans la famille. J'assume très bien ce concept.

 

Forces obscures, je ne dirais pas cela. Evidemment, il y a des gens qui ont des opinions différentes des miennes et qui essayent de faire avancer leurs visions politiques et idéologiques, il y a des groupes très puissants et qui le font. Il y a des groupes, qui se réunissent, oui, et essaient d'agir sur l'organisation du monde. Il y a des gens qui financent comme Georges Soros ou Pierre Bergé, Je n'appelle pas cela des forces obscures. Il y a toujours eu des combats idéologiques dans le monde, et c'est la loi de l'histoire.

 

[...] Sur la décadence. Moi je fais le même constat pessimiste (que Michel Onfray), mais j'ai décidé de me battre, même si je crois le combat perdu. [La mentalité européenne est bien trop éloignée de la soumission de l'islam pour l'accepter. Toute l'histoire de l'Europe depuis l'apparition de l'islam le montre. Au contraire tout indique que notre continent verra un nouveau développement du christianisme conservateur. On le voit déjà dans les pays de l'Est et de l'ancienne Urss où, après 70 ans de communisme, le christianisme "orthodoxe" est en plein développement. Ndlr.]

Sur la "culture" :

 

"J'ai l'impression d'entendre Emmanuel Macron 'il n'y a pas de culture française'... Mais je pense moi qu'il y a une culture française, qu'il y a une civilisation française, qu'il y a un mode de vie français, oui, qui s'est construit, oui, à partir du christianisme, mais pas seulement, évidemment à partir aussi de la romanisation, de la disciple grecque. C'est, vous savez, la fameuse phrase de Paul Valéry : 'J'appelle européen, toute terre qui a été christianisée, romanisée et soumise à la discipline des Grecs.' Voilà, c'est cela la France.

Eric Zemmour à l'"Escp Europe" : "il y a une espèce de prééminence intellectuelle, historique, culturelle, du catholicisme sur les autres religions, qui doit s'affirmer culturellement"

Notes

 

[1] Sur les abus et les obstructions systématiques des juges des parlements d'Ancien Régime aux tentatives de réforme royale, lire sous la plume de Jean-Louis Harouel in Les révolutions françaises, Sous la Direction de Frédéric Bluche et Stéphane Rials, Fayard, Mesnil-sur-l'Estrée 1989, le chapitre "La pré-Révolution 1788-1789". Rappelons notamment ici que les juges des parlements d'Ancien Régime s'appropriaient le rôle de "représentant de la nation" au XVIIIe siècle, un rôle qu'ils n'avaient pas (ils usurpaient la souveraineté) et qu'ils étaient très loin d'avoir dans le peuple. Un rôle qu'aujourd'hui ils ne devraient toujours pas avoir, si l'on vivait réellement dans une "démocratie".

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