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Christ Roi

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Horloge

15 juillet 2023 6 15 /07 /juillet /2023 08:16

Alors même que François avait dit après son élection, "nous pouvons marcher comme nous voulons, nous pouvons édifier de nombreuses choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG humanitaire, mais non l’Église, Épouse du Seigneur… Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : ‘Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable’. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon", le respect de la christologie et des limites doctrinales établies par le canon scripturaire et la règle de la foi ne sont pas la méthode choisie par le nouveau synode de François dans l'Instrumentum laboris où il n'y a aucun critère pour discerner ce qui vient vraiment de l'Esprit Saint de ce qu'on lui fera dire, le mystère pascal et la Croix y étant quasi absents :

Matthias Grunewald, La Résurrection du Christ, retable d'Issenheim, 1515

Matthias Grunewald, La Résurrection du Christ, retable d'Issenheim, 1515

SYNODE : VA-T-ON FAIRE DIRE N'IMPORTE QUOI À L'ESPRIT SAINT ?

L’ « Instrumentum laboris », le fil conducteur du travail pour la prochaine session du synode, a pour mot d’ordre la « conversation dans l’Esprit ».

Mais malheureusement, il n'y aura aucun critère pour discerner ce qui vient vraiment de l'Esprit Saint de ce qu'on lui fera dire. Le mystère pascal et la Croix sont en effet quasi absents de ce document.

 

L’ « Instrumentum laboris », le fil conducteur du travail pour la prochaine session du synode, avec comme mot d’ordre la « conversation dans l’Esprit », constitue la preuve de ce processus aventureux de « reconfiguration pneumatologique de l’Église » promue par le Pape François. Un processus dans lequel on attribue à l’Esprit Saint un rôle tout aussi démesuré que vague et fumeux puisqu’il est dépourvu de tout critère susceptible d’attester de l’authenticité et de la validité de ce qu’on voudrait dire et faire en son nom.

 

[L]es références au Christ, au mystère pascal et à la croix sont particulièrement ténues dans l’ « Instrumentum laboris », alors qu’ils sont « pour le chrétien la mesure et le critère pour le discernement des esprits » comme l’écrivait Yves Congar (194-1995), le théologien dominicain qui fut l’un des protagonistes de l’ère conciliaire et qui a consacré de nombreuses études au lien essentiel qui existe entre pneumatologie et christologie.

 

La note qui suit est une lecture critique de l’ « Instrumentum laboris » justement à partir de ce vide christologique, dans les pas d’Yves Congar.

 

C’est l’abbé P. Imbelli, un prêtre de l’archidiocèse de New York et professeur de théologie pendant trente ans au Boston College qui l’a rédigée pour Settimo Cielo.

 

*

 

Pour le synode, la leçon du Père Congar

de Robert P. Imbelli

 

Le dominicain Yves Congar a fait partie des principaux protagonistes du retour aux sources et de l’ « aggiornamento » au Concile Vatican II. Il est intéressant de remarquer qu’après le Concile, et malgré de sérieux problèmes de santé, Congar a rédigé trois volumes magistériels sur l’Esprit Saint. Et, encore plus intéressant, qu’il ait rédigé ensuite un petit ouvrage ultérieur, « La Parole et le Souffle », rassemblant ses réflexions sur la pneumatologie. Et voici sa conclusion. « Si je n’avais qu’une conclusion à retenir de mes études sur le Saint-Esprit, je la formulerais ainsi : Pas de christologie sans pneumatologie, pas de pneumatologie sans christologie ».

 

Le Père Congar s’était inspiré de l’image de Saint Irénée pour qui Dieu travaille toujours, pour créer et pour sauver, en employant ses deux mains : la Parole et l’Esprit. Naturellement, toute la difficulté, aussi bien dans la vie chrétienne que dans la théologie, est de maintenir la christologie et la pneumatologie en tension créative. Si par le passé on a pu trop insister sur la christologie, la tendance actuelle semble mettre trop l‘accent sur l’œuvre de l’Esprit.

 

Congar touche cet équilibre nécessaire quand il écrit « l’Esprit montre quelque chose de nouveau, dans la nouveauté de l’histoire et dans la diversité des cultures, mais c’est une réalité nouvelle qui vient de la plénitude qui nous a été donnée une fois pour toutes par Dieu dans le Christ ».

 

Cependant, en lisant le long et touffu « Instrumentum laboris » censé guider les travaux du synode, on ne peut s’empêcher d’être frappé par la pâleur de la vision christologique contenue dans le document.

 

On peut certainement extraire des éléments importants de ces pages. Ainsi, on nous dit que « : le Christ nous envoie en mission et nous rassemble autour de lui pour rendre grâce et gloire au Père dans l’Esprit Saint » (n°34). On rappelle aussi aux participants que la communion que nous partageons n’est pas simplement un « rassemblement sociologique » mais « est avant tout un don du Dieu trinitaire » qui comporte « une mission jamais terminée de construction du “nous” du Peuple de Dieu. » Et le paragraphe 46 s’achève sur une citation pressante mais non développée d’Éphésiens 4, 13 : « Jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude ». Enfin, on nous promet que « Dans une assemblée synodale, le Christ se rend présent et agit. Il transforme l’histoire et la vie quotidienne, envoie l’Esprit pour conduire l’Église à trouver un consensus sur la manière de marcher ensemble vers le Royaume et d’aider l’humanité à avancer vers l’unité. » (n°48).

 

Mais ces éléments ne sont jamais regroupés dans un ensemble cohérent et stimulant. À l’instar de l’exigence, souvent exprimée dans les récents textes magistériels, d’une « anthropologie intégrale », on regrette ici l’absence d’une « christologie intégrale ». En réalité, comme « Gaudium et spes » l’enseigne, une anthropologie intégrale doit se baser sur une christologie intégrale. Malheureusement, dans cet Instrumentum, plusieurs dimensions cruciales de la christologie font défaut. On peine à trouver une référence au « mystère pascal » du Christ – un concept si cher à Vatican II. En effet, il n’y a pas même une seule mention de la Croix, de sorte que l’on commence à craindre qu’elle ne figure parmi ces « marginalisés » que l’Instrumentum déplore.

 

En outre, on constate une autre omission flagrante, à la fois significative et peut-être symptomatique. Par deux fois, l’ « Instrumentum » cite (aux numéros 46 et 52) une affirmation centrale de « Lumen gentium » : « L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (LG 1). Mais chaque fois qu’elle est citée, le « en Christ » a été supprimé. Que ce soit délibérément ou par inadvertance, cette omission est révélatrice et réductrice. Car ce n’est que dans le Christ qu’une unité véritable et durable peut être réalisée.

 

Je reste persuadé qu’une vision christologique solide est absolument nécessaire si on ne veut pas vider les trois thèmes synodaux « communion, mission et participation » de leur contenu et de leur forme spécifique. C’est dans le Christ que ces trois thèmes doivent révéler et manifester leur profondeur christologique singulière. Pour le répéter avec Congar : « l’Esprit montre quelque chose de nouveau, dans la nouveauté de l’histoire et dans la diversité des cultures, mais c’est une réalité nouvelle qui vient de la plénitude qui nous a été donnée une fois pour toutes par Dieu dans le Christ ».

 

Seule une large conviction christologique est susceptible de fournir une orientation et une conduite fiables pour des « conversations dans l’Esprit ». En effet, de telles « conversations dans l’Esprit » requièrent des critères d’authenticité, des tests pour la validité de son discernement. Congar se fait l’écho du Nouveau Testament et des Pères quand il écrit : « Jésus Christ est pour les chrétiens la mesure et le critère pour le discernement des esprits ».

 

Par conséquent, la condition pour toute « reconfiguration pneumatologique » de l’Église est que l’Église soit « configurée » à sa tête et devienne toujours plus « transfigurée » en lui. Comme Congar insiste : « Il n’y a pas d’autonomie de l’expérience pneumatique par rapport à la Parole et donc par rapport au Christ ». La confession : ‘Jésus est Seigneur’ est un critère que l’Esprit est à l’œuvre. » Et il insiste en disant : « Il n’y a qu’un seul corps que l’Esprit édifie et vivifie, et c’est le corps du Christ ». Pour le dire autrement, il n’y a pas d’Esprit vagabond, pas de Corps décapité. L’Esprit est l’Esprit du Christ ; et le Christ est la seule Tête du Corps qui est l’Église.

 

Le Pape François, avec le caractère pragmatique qu’on lui connaît, avait exhorté de la sorte les cardinaux électeurs à la messe dans la Chapelle Sixtine après son élection : « Nous pouvons marcher comme nous voulons, nous pouvons édifier de nombreuses choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG humanitaire, mais non l’Église, Épouse du Seigneur… Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : ‘Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable’. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon ».

 

Et le Saint-Père avait conclut son homélie par des mots qui s’adressent certainement aussi aux participant du synode à venir : « Je voudrais que tous, après ces jours de grâce, nous ayons le courage, vraiment le courage, de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur ; d’édifier l’Église sur le sang du Seigneur, qui est versé sur la Croix ; et de confesser l’unique gloire : le Christ crucifié. Et ainsi l’Église ira de l’avant ».

 

Dans ce cas, peut-être le processus et le chemin synodal ont-ils alors moins besoin de « facilitateurs » que de « mystagogues ».

 

Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

Source : Diakonos.be https://www.facebook.com/www.diakonos.be/posts/pfbid0mrni8J9GMt5F77zGsXPjjW1y9cBEnE4P1thcTyUuLesPKGfjbJ2wzNJ6DguNqbjjl?__cft__[0]=AZVu0tD2wOxb2ZTryydwG0Ff1KtM_p68JcdFDBYiuRl6M9HPEwz_RuqOFdqSUa8vwnDS7voKzzxTlpNjJ20iBfXzbRpSfoi9Lg14FrrqsOEFrHHPlBzRqQTg_Ft2Q5F_ZAaIlRUbixvHOVXpDgs3Pobkjrq_cqQ03i6ixE1dPuv9IlWoNn9in2LgTbqG5i9GG6Vro-YFH9iNCIZHuO_LmAMH&__tn__=%2CO%2CP-R

 

https://www.diakonos.be/settimo-cielo/eglise-en-fumee-une-critique-theologique-de-la-ligne-directrice-du-synode-sur-la-synodalite/

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13 juillet 2023 4 13 /07 /juillet /2023 17:36

La chaine Bible & Savoir répond aux orthodoxes sur le sujet de l'Immaculée conception.

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11 juin 2023 7 11 /06 /juin /2023 12:06

La chaine YouTube "Bible & Savoir" réfute Arnaud Dumouch sur Osiris, "préfiguration" du Christ.

Extraits

 

Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle video sur le fameux Osiris.

 

Il y a trois façons de voir Osiris.

 

Premièrement, soit comme un faux dieu païen qui n'a rien à voir avec le Christ. C'est ce que tout catholique croyait jusqu'ici.

 

Soit deuxièmement, comme un dieu légendaire ayant servi à forger l'histoire de la résurrection du Christ; c'est ce que tiennent résolument certains opposants au catholicisme, comme la chaine YouTube "Arcana, Les Mystères du Monde".

 

Soit, troisièmement, selon certains théologiens modernistes, le dieu Osiris serait une "préfiguration" (sic) du Christ dépassant la préfiguration de la Bible elle-même dans l'Ancien Testament. Prenons un cas concret avec Monsieur Arnaud Dumouch. Voilà ce qu'il affirme :

 

'Depuis le XIXe on a redécouvert dans l'ancienne religion égyptienne qui était un paganisme avec plein de trucs, mais en particulier avec le mythe d'Isis et d'Osiris. On constate que l'histoire d'Osiris est calquée sur quelque chose qui ressemble tout à fait au Christ, à savoir, un dieu sorti du dieu unique qui s'appelle Râ, et ce dieu-là donne la vie à la terre et c'est pour cela qu'il est représenté en vert, comme le dieu de la vie. Un démon, qui s'appelle Seth est jaloux, il le provoque en lui jetant un défi. Il l'enferme dans un cercueil, il le verse dans le Nil où il se noie et ensuite, du coup, Seth, le démon, domine. Mais à ce moment-là, Isis prie dieu pour son mari, elle récupère tous les morceaux de son corps, obtient sa résurrection. Et Osiris se trouve au Ciel, celui qui distribue la vie à ceux qui se comportent comme lui, avec justice. Ce qui fait que les égyptiens anciens étaient monogames, en général, sauf les Pharaons, et qu'il fallait arriver de l'autre côté en ayant pas trompé sa femme, en ayant pas volé, en ayant pas tué, etc. Vous regardez l'époque de l'Égypte antique à cause du culte d'Osiris et le statut des femmes, et vous voyez  quelque chose qui ne se trouve dans aucune autre religion, pas même dans le judaïsme de l'époque. Dans le judaïsme de la même époque, les femmes sont comptés en même temps que les moutons et les vaches. Dans la religion égyptienne, les femmes sont à égal souvent des hommes, et en tous les cas le peuple est monogame. Et donc voyez un texte mystérieux Osée 11,1 qui dit : "D'Égypte j'ai appelé mon Fils". Dans la religion égyptienne on voit là plus forte plus préfiguration, plus forte que celle de Moïse dans l'Ancien Testament puisque non seulement ils croient en la vie éternelle, dans l'enfer éternel, dans la résurrection des corps. Avec le mythe d'Osiris, ils croient en tout cela qui a été repris entièrement par la foi catholique, confirmée par le Christ. Donc s'il n'y a pas de préfiguration quelque part, il n'y en a nulle part." (Fin de citation d'Arnaud Dumouch)

 

Réfutation.

 

M. Dumouch veut nous faire croire ici que comme Dieu le Fils est sorti de Dieu le Père, et bien il y a le pendant dans la religion égyptienne avec le dieu Osiris sorti du dieu unique Râ. Mais toutes les centaines de dieux égyptiens sont sortis du dieu unique créateur Râ, et pas seulement Osiris. Par conséquent, Osiris n'est pas le fils unique. Et dans la version de loin la plus répandue chez les Égyptiens, Osiris n'est même pas le fils direct du dieu unique, mais il est son arrière-petit-fils. Ce dieu unique a en outre, selon la croyance de beaucoup d'Égyptiens, tout engendré par le péché solitaire. bref, si l'on voit la Trinité ici, on peut la voir un peu partout. Je vous invite à regarder ma video sur la Triade égyptienne qui explique bien cela.

 

Un dieu créateur, il y en a à peu près dans toutes les religions qui pouvaient le savoir, soit par la tradition primordiale faite à Adam, soit par les seules forces de la raison. Donc il n'y a absolument rien de sensationnel ici.

 

M. Dumouch veut nous faire croire que dans la religion égyptienne il y a un parallèle entre le "démon" Seth qui tua Osiris et les démons qui crucifièrent Notre-Seigneur. Mais il y a là une erreur, car Seth n'est pas un démon mais à l'inverse, un dieu égyptien, frère du dieu Osiris, et tout autant que lui, fils du dieu unique...

 

L'apparence légendaire du dieu Seth viendrait en réalité de l'orycteropus, un animal répandu en Afrique qui est inoffensif.  

 

 

Seth est certes un dieu du chaos, mais pas un démon. Au contraire, Seth a un rôle essentiel dans la Création. Et c'est pourquoi il est dieu. Son rôle essentiel est celui de créer le chaos. (Au commencement Dieu créa le ciel et la terre et la terre était chaotique. Cf. Gn 1, 1-2) Duquel va pouvoir sortir l'ordre. Si l'on doit pouvoir rapprocher ce récit d'une doctrine c'est davantage des hérésies dualistes (Manichéens, Bogomiles, Cathares) qui croyaient en un dieu créateur du bien et en un dieu créateur du mal, se livrant la guerre mutuellement mais auteurs de toute la création.

Les Égyptiens avaient des démons ou génies qui étaient représentés de diverses manières, mais Seth n'en était pas un. Les Égyptiens honoraient Seth dans la même énéade, c'est-à-dire dans le même groupe de neuf dieux qu'Osiris. Du coup, la ressemblance que veut y voir M. Dumouch fonctionne tout autant à son inverse, comme dieu est l'inverse du diable. Les catholiques n'honorent pas le diable comme un dieu et ne confessent pas que le diable serait le fils de dieu comme Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Ils ne l'honorent pas dans le même groupe de dieux. Du reste, il n'y a qu'un Dieu pour les Chrétiens comme pour les Juifs.

 

La jalousie de Seth. Attention, il s'agit d'une version. En réalité, selon une version, il se venge d'un coup de pieds qu'il a reçu. Ou bien encore, selon une autre version, il se venge du fait qu'Osiris a pris sa femme Nephtis. Donc voilà, on choisit toujours la version qui arrange pour faire coller les choses à ce qui arrange. 

 

Ce que M. Dumouch ne nous dit pas c'est qu'il y a une double mort et une double résurrection d'Osiris. La première mort survient lorsque enfermé dans le cercueil il est noyé dans le Nil. Ensuite Isis retrouve le corps, et il y a une première résurrection, à la suite de laquelle Isis a une relation avec Osiris duquel naît Horus. Et puis Seth retrouve le corps d'Osiris, le démembre en morceaux. Et puis Isis, à l'aide d'incantations recomposé de nouveau le corps de son mari. Le démembrement, c'est une deuxième mort. Et les incantations d'Isis c'est une deuxième résurrection. Notre Seigneur n'est pas mort deux fois, il n'est pas ressuscité deux fois...

 

À ce sujet :

- SMITH, M. (2008), Osiris and the deceased, UCLA Encyclopedia of Egyptology, 1(1). Retrieved from : https://escholarship.org/uc/item/29r70244 ("Pour les Égyptiens, le dieu Osiris offrait un modèle permettant d'inverser totalement les effets de la rupture provoquée par la mort, puisque cette divinité subissait un double processus de résurrection.")

- Nadine GUILHOU, Les Deux morts d'Osiris. 

 

Le fait qu'Isis récupère les morceaux pour faire la résurrection de son frère et mari diffère entièrement de la résurrection du Christ, où le Corps de Notre Seigneur fut conservé intact après sa mort car toujours uni à la divinité.

 

Du reste M. Dumouch fait l'impasse sur le ridicule du récit phallique qui pourtant est au centre de toute cette histoire. Et on en sera que d'autant plus édifié que d'autant plus persuadé qu'Osiris est une préfiguration du Christ vierge, signalant du reste qu'Osiris a eu plusieurs rapports avec des déesses, rapports considérés comme au moins adultères... 

 

Quant à la nature de la résurrection d'Osiris, j'y reviens un peu plus loin.

 

Osiris était plus vu par les Égyptiens comme le dieu des enfers où il se trouvait. En général Osiris est le dieu des champs paradisiaques d'Ialou qui se trouvent dans le royaume souterrain. Du reste, pour être plus précis, à sa mort Osiris rejoint le dieu soleil Râ dans sa course d'Est en Ouest, où il se couche avec lui dans le royaume des morts, dont il devint le souverain. On peut y voir tout aussi bien une image de Lucifer, porte lumière qui s'est élevé par son orgueil et a été précipité en enfer dont il est le maître. (Isaïe, 14, 12-15). Ici, Osiris s'élève avec Râ lorsqu'il part de l'Est mais tombe en enfer lorsqu'il arrive en Ouest, où il en devint le maître. D'où, du coup à titre de boutade, on peut se demander si le dieu Seth, son ennemi, n'est pas ressemblant au vrai dieu, puisqu'il combat Osiris, le dieu des morts et des enfers ?

 

Du reste, on notera que Seth est le dieu qui lutte contre le serpent du mal, Apophis. Comme Jésus-Christ attaque la tête du serpent, Seth, l'ennemi d'Osiris, attaque la tête du serpent. L'iconographie est révélatrice à ce sujet. 

 

 

Évidemment, je ne veux pas continuer plus avant ce parallèle, car il y a là encore trop de différences. Mais ce que je veux dire c'est qu'Osiris ne ressemble guère plus au Christ qu'au démon. Et Seth ne ressemble quère plus à Satan qu'à Jésus-Christ.

 

Le problème avec une religion égyptienne qui a évolué sur plus de 3000 ans qui diffère considérablement selon les régions, et même selon les villes, c'est que vous pouvez y trouver à peu près n'importe quelle analogie. Peut-être même que M. Dumouch pourra-t-il me produire une ville ou une région, que sais-je, qui regarde Seth comme un démon (l'on trouve Osiris comme Dieu du ciel a priori dans une seule source). Le problème est qu'il ne donne aucune citation, ni même aucune source. Même les Égyptologues ne peuvent connaître toutes les sources tellement il y en a. Et même, qu'est-ce que cela changera ?

 

 

L'Égypte contient vraiment une foultitude de mythes différents sur le même dieu. Si bien qu'il suffit de prendre la forme que le mythe a pris à tel moment (Osiris-Apis, Sokar-Osiris, Osiris-Khentamentiou Oupouaout, divinité funéraire, dont le nom signifie "celui-qui-préside l’Occident, le monde des morts, représenté sous les traits d’un canidé noir proche du chacal, animal funéraire) pour le faire ressembler à une partie de la vie de Jésus, puis de prendre une autre forme à tel autre moment pour le faire ressembler à une autre partie. Le problème c'est que les Égyptiens n'ont pas cru aux deux parties à la fois. C'est comme un nuage, il prend sans cesse des formes différentes, si bien qu'il pourra ressembler à un agneau tout autant qu'à un loup un peu plus tard.

 

Pour comprendre l'égyptologie, il ne faut pas la lire calquée sur la Bible. Mais en la comprenant calquée sur les levers et les couchers de soleil, et les constellations, en la comprenant calquée sur les crues du Nil, etc. Alors l'on comprend pourquoi Apophis est le dieu de la nuit, et donc du mal, car il représente celui qui fait obstacle au dieu Ré, c'est-à-dire au soleil. Évidemment, les Égyptiens qui divinisaient tout, divinisaient le bien et le mal. C'est presque le contraire qui eut été surprenant. Je ne peux pas vous faire tout un cours d'égyptologie ici. Mais vous verriez qu'autant que l'on est dedans et qu'autant que les Égyptiens ont pensé leur dieu à partir des forces de la nature, l'on voit qu'une lecture comme l'a fait M. Dumouch est tout à fait abusive.

 

Beaucoup de peuples désapprouvèrent l'adultère, le vol, le meurtre, le viol, et ainsi desuite. Savoir que cela est mal est inscrit dans notre nature.

 

Concernant le passage sur la polygamie, je vous conseille de regarder ma video sur Jacob, traitant ici de la soit-disante monogamie égyptienne. Le problème est que l'on ne dispose que de peu de sources. Évidemment, les pharaons étaient loin d'être monogames. Par exemple, on compte à Ramsès II quelques deux cents femmes. Et facilement entre deux et trois cents enfants. Quant aux nobles, à Thèbes, dans la Vallée des Nobles, l'on a retrouvé et répertorié quelque 415 tombes de nobles datant de la 18e dynastie, celle qui est juste avant Moïse. Le mythe de la monogamie en Égypte vient du fait qu'en théorie, l'adultère était puni de mort. On jetait alors parfois la personne aux crocodiles. Mais ce qu'il faut bien voir c'est que l'adultère consistait dans le fait d'avoir des relations pouvant mettre en péril la reconnaissance de l'enfant légitime. Mais un mari pouvait avoir des concubines, car alors il n'y avait pas péril dans la reconnaissance de l'enfant légitime. Une autre question est de savoir si le mari monogame, bien qu'ayant des concubines, pouvait avoir plusieurs femmes légitimes. Dans cette vallée des nobles, on peut voir dans une tombe les épouses de Sennefer avec des noms différents. Certains égyptologues veulent qu'elles se ramènent à trois femmes, et d'autres à deux épouses que Sennefer aurait eues successivement. Si l'on ne trouve pas foultitude de tombes évoquant la polygamie, cela peut s'expliquer parce qu'en général l'épouse principale avait de l'importance et que le mari préférait y ajouter non d'autres épouses légitimes mais des concubines. Les concubines ne sont généralement pas représentées dans les tombes sauf dans quelques exceptions comme la tombe de Beni Hassan. Et le droit à la polygamie n'implique pas l'usage intensif de celle-ci. Les Égyptiens n'avaient pas nécessairement les moyens pour entretenir deux épouses. Du reste, la gente féminine n'était pas non plus en nombre infini. Pour illustrer cela, l'on a encore un exemple aujourd'hui en Égypte où la polygamie est autorisée mais selon le chiffre de 2019 elle ne concerne que 4% de la population. Au final, on a une polygamie abondante chez les pharaons, moins commune chez les nobles et rare dans le peuple égyptien.

 

On notera aussi que le papyrus Brooklyn (daté d'environ 450 avant notre ère), non seulement reconnaît les rapports extra-conjugaux mais les promeut. 'Aime ta maison, choisis-toi de nombreuses concubines'. À l'inverse, chez le peuple juif il n'y a pas d'incitation. Il ne faut pas s'imaginer que la polygamie était la généralité. Comme pour les Égyptiens, et pour des raisons économiques, c'était loin d'être le cas.

 

Enfin, nous ne pouvons pas finir de répondre à M. Dumouch, sans citer le témoignage accablant de l'historien Hérodote, qui nous dit qu'en Égypte la fête d'Osiris était l'occasion dans les bourgs et les villages d'un culte phallique. C'est ce culte d'Osiris qui donna le culte impur de Bacchus chez les Romains. Donc la religion égyptienne au-dessus de la religion d'Abraham, il y a des progrès à faire !... Du reste la plupart des dieux, en particulier Geb, le père d'Osiris, n'avait eux-mêmes aucune morale. Mais je ne rentrerai pas plus avant dans les détails, c'en est bien déjà assez !

 

Pour avoir repassé tous les passages (qui évoquent la femme), c'est tout à fait faux (de prétendre comme le fait M. Dumouch) que la religion juive comptait les femmes avec les bêtes. Lisez par exemples ces passages, les femmes sont comptées à part des bêtes, évidemment. Et les bêtes sont sacrifiées au dieu d'israël pour montrer la vacuité du polythéisme. 

 

(Note du Blog Christ Roi. non-exhaustif) :

 

Gn 4,19 Lamek prit deux femmes : l’une s’appelait Ada et l’autre, Silla.

 

Gn 6, 18-19 Mais, avec toi, j’établirai mon alliance. Toi, tu entreras dans l’arche et, avec toi, tes fils, ta femme et les femmes de tes fils. De tout ce qui vit, tout ce qui est de chair, tu feras entrer dans l’arche un mâle et une femelle, pour qu’ils restent en vie avec toi.

 

Gn 7, 7-8-9 Noé entra dans l’arche avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils, à cause des eaux du déluge. Des animaux purs et des animaux impurs, des oiseaux et de tout ce qui va et vient sur le sol, un couple – un mâle et une femelle – entra dans l’arche avec Noé, comme Dieu l’avait ordonné à Noé.

 

Gn 8, 16-18 Sors de l’arche, toi et, avec toi, ta femme, tes fils et les femmes de tes fils. Tous les animaux qui sont avec toi, tous ces êtres de chair, oiseaux, bestiaux, reptiles qui rampent sur la terre, fais-les sortir avec toi ; qu’ils foisonnent sur la terre, qu’ils soient féconds et se multiplient sur la terre. » Noé sortit donc avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils.

 

Gn 31 ,17-18 Alors, Jacob se leva et fit monter ses fils et ses femmes sur les chameaux. Il emmena aussi tous ses troupeaux et tous les biens qu’il avait acquis – le troupeau qu’il avait acquis en Paddane-Aram – pour retourner chez son père Isaac, au pays de Canaan.

 

Gn 46,5 Jacob partit de Bershéba. Ses fils l’installèrent, avec leurs jeunes enfants et leurs femmes, sur les chariots que Pharaon avait envoyés pour le transporter.

 

Exode 35, 22-24

 

Nombres 14, 3 Pourquoi le Seigneur nous conduit-il vers ce pays ? Pour que nous tombions par l’épée ? Nos femmes et nos enfants deviendraient un butin ! Ne serait-il pas mieux pour nous de retourner en Égypte ? »

 

Nombres 16,27 Ils s’éloignèrent donc des abords de la demeure de Coré, Datane et Abiram, tandis que Datane et Abiram sortaient et se tenaient debout à l’entrée de leurs tentes avec leurs femmes, leurs fils et leurs jeunes enfants.

 

 

Malachie 2, 14-16 Et vous dites : « Pourquoi cela ? » – C’est que le Seigneur a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse : tu l’as trahie, elle, ta compagne, la femme de ton alliance.Un seul n’a-t-il pas fait la chair, et le souffle de vie qui est en elle ? Et que recherche-t-il ? Une descendance divine. Vous prendrez garde à votre souffle de vie : que nul ne trahisse la femme de sa jeunesse. Car je hais la répudiation, – dit le Seigneur, Dieu d’Israël –, et celui qui se couvre d’un vêtement de violence, – dit le Seigneur de l’univers. Vous prendrez garde à votre souffle de vie et vous ne trahirez pas.

 

IIe Livre des Maccabées 2,12 Informé de l’approche de Judas, Timothée commença par envoyer les femmes, les enfants et tout l’équipement au lieu appelé Carnione, une place imprenable et difficile d’accès en raison de l’étroitesse de tous les passages.

 

 Donc là encore, déformation du récit pour le faire coller à ce que l'on veut démontrer dès le départ, à savoir que la fausse religion égyptienne est supérieure à celle révélée par Dieu aux prophètes !...

 

Et puis sous les Égyptiens, je ne vous garantis pas qu'à certaines époques les femmes ne passaient pas après les bêtes. En effet, l'on voit par exemple des bêtes pouvoir entrer et pouvoir être enterrées dans les temples, alors qu'en général les femmes ne pouvaient pas entrer dans les temples et ne pouvaient pas y être enterrées.

 

De même, pratiquement toutes les religions anciennes croyaient en la vie éternelle. J'ai fait une video pour démontrer que la survivance de l'âme après la mort pouvait être connue par les seules forces de la raison. Et puis ces religions pouvaient le savoir par la révélation primitive faite à Adam. D'autre part, je ne suis pas sûr que les Égyptiens croyaient en des tourments sans fin. Oui, selon la religion égyptienne il pouvait y avoir des châtiments dans l'autre monde. En tous les cas, cette croyance en la damnation éternelle pouvait venir de la révélation adamique. Les Juifs, eux, croyaient en des tourments sans fin. Regardez par exemple dans le Livre d'Isaïe 66,24. Les Égyptiens ne croient point en la résurrection des corps. C'est pourquoi ils les momifaient. Car ils restaient ainsi une sorte de meta-corps dont ils pouvaient jouir, d'où les jeux et la nourriture dans la tombe. Alors que nous, catholiques, croyons que notre corps, momifié ou pas, n'est que poussière et qu'il ne nous servira de rien tant que n'aura pas eu lieu la résurrection (des corps). Lisez par exemple le livre d'Ezechiel 37,3-14 auquel croyaient les Juifs :

 

"Alors le Seigneur me dit : « Fils d’homme, ces ossements peuvent-ils revivre ? » Je lui répondis : « Seigneur Dieu, c’est toi qui le sais ! » Il me dit alors : « Prophétise sur ces ossements. Tu leur diras : Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur : Ainsi parle le Seigneur Dieu à ces ossements : Je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous vivrez. Je vais mettre sur vous des nerfs, vous couvrir de chair, et vous revêtir de peau ; je vous donnerai l’esprit, et vous vivrez. Alors vous saurez que Je suis le Seigneur. » Je prophétisai, comme j’en avais reçu l’ordre. Pendant que je prophétisais, il y eut un bruit, puis une violente secousse, et les ossements se rapprochèrent les uns des autres. Je vis qu’ils se couvraient de nerfs, la chair repoussait, la peau les recouvrait, mais il n’y avait pas d’esprit en eux. Le Seigneur me dit alors : « Adresse une prophétie à l’esprit, prophétise, fils d’homme. Dis à l’esprit : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Viens des quatre vents, esprit ! Souffle sur ces morts, et qu’ils vivent ! » Je prophétisai, comme il m’en avait donné l’ordre, et l’esprit entra en eux ; ils revinrent à la vie, et ils se dressèrent sur leurs pieds : c’était une armée immense ! Puis le Seigneur me dit : « Fils d’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Car ils disent : “Nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus !” C’est pourquoi, prophétise. Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël. Vous saurez que Je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple ! Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre. Alors vous saurez que Je suis le Seigneur : j’ai parlé et je le ferai – oracle du Seigneur. »

 

 

Même la résurrection d'Osiris est à relativiser. Les égyptologues ne s'accordent pas sur le fait de savoir s'il s'agit d'une révélation physique ou mystique... N'oublions pas que l'on vénérait des reliques du soit-disant Osiris dans sa tombe ... à Abydos. Alors que les catholiques ne vénèrent pas les reliques du corps du Christ, évidemment !

 

M. Dumouch fait une confusion. Il croit que la préfiguration, c'est-à-dire les figures de l'Ancien Testament sont des choses qui ressemblent au Nouveau Testament si bien que l'on devrait les chercher dans l'AT par nos propres forces intellectuelles. Et comme à son sens erroné, la religion égyptienne ressemble davantage au Nouveau Testament que l'Ancien Testament n'y ressemble, elle serait supérieure à la religion juive !... En réalité, outre ses erreurs quant à ses ressemblances avec le Christ, il y a là une méprise. La préfiguration, encore appelée sens mystique, ou sens spirituel, est à chercher dans l'AT non par nos propres forces intellectuelles, en essayant par nous mêmes d'établir des parallèles, mais simplement sous la motion de la Révélation. Par exemple, Jonas qui reste trois jours et trois nuits dans le sein du gros poisson, nous savons qu'il s'agit d'une préfiguration de la résurrection du Christ, restant trois jours et trois nuits dans le sein de la terre, non pas parce qu'il y a une coïncidence de la même durée de temps, mais parce que c'est Notre Seigneur lui-même qui nous l'a révélé en nous disant : "De même que Jonas est resté trois jours et trois nuits dans le sein du cétacée, de même le Fils de l'homme restera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. (Mt 12,40

 

... Mr Dumouch a un problème avec l'encyclique de Pie XII Divini Afflante Spiritu (30 septembre 1943) qui confirme qu'il n'y a aucune erreurs dans la Bible... : "Dieu seul en effet peut connaître ce sens spirituel et nous le révéler. Or, un pareil sens, Notre divin Sauveur nous l'indique et nous l'enseigne lui-même dans les saints évangiles, la tradition constante de l'Église..."

 

(Fin de citation)

 

Alain Pascal, dans son ouvrage ''L'Intelligence du christianisme'', apporte des compléments d'information au sujet de la mode actuelle du culte d'Osiris. On apprend par exemples que "les initiés de notre temps le perpétuent pour nuire au christianisme, tout en faisant croire qu'ils ne le font pas !"

 

"La triade Rê, Horus, Osiris est absolument incompatible avec le christianisme et elle fait partie intégrante de l'ésotérisme maçonnique. Avis aux francs-maçons qui se disent chrétiens...

 

"[L]a légende d'Osiris [...] n'est pas de l'histoire ancienne, puisqu'elle a traversé les temps pour atteindre les Rose-Croix et les francs-maçons...

 

"[D]ans la légende égyptienne, Osiris est l'époux d'Isis et le frère de Seth. ... Et il y a un conflit entre Osiris et Seth. Osiris hait son frère Seth, qui le lui rend bien : Seth tend un piège à Osiris et le fait assassiner. On pense évidemment au meurtre d'Abel par Caïn, cependant Seth n'est pas Caïn. Dans la Bible, Seth est le troisième fils d'Adam et d'Ève après le meurtre d'Abel et sa descendance s'oppose aux fils de Caïn. Par contre, Caïn est le 'forgeron', comme Osiris.

 

"Or, dans la légende égyptienne, Seth est un dieu d'eau. ... Seth est lunaire... 'Osiris est un dieu mort, car il fut assassiné et jeté à l'eau', qui est l'élément de Seth. D'où la haine de l'eau, que l'on retrouvera dans la légende Rose-Croix, puis la glorification d'Osiris dans un rituel maçonnique. Les francs-maçons ne supportent pas 'l'eau bénite', allergie héritée de l'Égypte. 

 

"Osiris est un dieu assassiné, cependant son épouse Isis, qui est une 'grande magicienne' (pas la dernière...) 'réussit à se faire féconder par Osiris mort' (Eliade, Histoire des croyances et des Idées religieuses, tome 1, de l'âge de la pierre aux mystères d'Eleusis, p. 110). Elle met au monde Horus, qui est donc le premier 'fils de la Veuve', pas le dernier ! Isis est le veuve d'Osiris et, dans la légende Rose-Croix, Ève celle du Diable, puis les 'fils de la Veuve' le seront de celle d'Hiram, fils de Caïn. Horus leur ouvre la voie. Il est fils posthume d'Osiris, mais aussi identifié à Râ. Il est donc aussi le Soleil.

 

"Horus venge son père en triomphant de Seth. ... Cependant, Seth 'réussit à lui arracher un œil'. Horus n'en a plus qu'un, mais c'est l'Œuil'... Horus, fils d'Osiris, est donc aussi un fils du du Diable, que représente donc Râ (le Soleil qui avait envoyé le 'Feu' sur Terre dans les religions cosmiques archaïques.

 

"Après sa victoire sur Seth, Horus descend au pays des morts, dont il revient pour être couronné roi (comme Pharaon). Et lors de son passage par l'autre monde (celui des esprits, en l'occurrence les démons), il ressuscite Osiris !  Horus apporte à son père posthume le 'pouvoir de la connaissance', le fruit défendu par le dieu de l'eau et de la Lune.

 

"... Par conséquent, il n'y a pas d'analogie avec la Bible, mais une antinomie." 

 

(Source: Alain PASCAL, L'Intelligence du christianisme, tome 1, L'Humanité en quête de Dieu, éd. du Verbe Haut, 2022, p. 201-204.)

 

En franc-maçonnerie, « les tentatives de substitution de la religion catholique par les cultes rationalistes ou panthéistes sous la Révolution ne se comprennent pas sans référence à l’arrière-plan des recherches ésotériques qui les sous-tendent. Ainsi Marie et Jésus sont perçus comme des répliques d’Isis et d’Horus et l’ouvrage de Dupuis, L’origine de tous les cultes (1794) les fait remonter à une religion primitive et universelle de la nature et des astres. Dans la perspective de la Révolution française, le mythe égyptien est utilisé pour renverser les valeurs qui prévalaient jusqu’ici. Il s’agit de « démanteler le christianisme, ramené à la catégorie de religion primitive […], la fable d’Osiris et du Christ n’est qu’une allégorie des morts et des résurrections de la nature ».

(Source: https://www.cairn.info/revue-la-chaine-d-union-2016-3-page-36.htm )

 

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4 juin 2023 7 04 /06 /juin /2023 00:00
Sainte Trinité, solennité

La trinité de personnes en Dieu est un concept divin concernant la réalité de Dieu que l'on trouve dans toute l'Écriture sainte. Même si le mot lui-même ne s'y trouve pas, d'autres mots ne sont pas dans la Bible; Pourtant cela ne signifie pas que les concepts que ces mots désignent ne sont pas des réalités. 

Si tu vois l'amour, tu vois la Trinité.

Saint Augustin, De Trinitate, VIII, 8,12 : CCL 50, 287

En France, Charles V fixa à trois les fleurs de lys des armes de France qui jusque-là étaient nombreuses et en semis. Il prit cette décision en l'honneur et pour représenter les trois Personnes de la Sainte Trinité.

Sainte Trinité, solennité

Pourquoi la Trinité est-elle le modèle insurpassable de l’amour ?

 

Dieu nous appelle à partager sa vie d'amour. Le meilleur moyen d'y parvenir est de contempler et d'imiter les trois Personnes divines en greffant notre amour sur celui qui circule entre le Père, le Fils et l'Esprit Saint. (Aleteia)

Baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit veut dire plonger l'homme dans cette Réalité même que nous exprimons par le nom du Père, Fils et Saint-Esprit, la Réalité qu'est Dieu dans sa divinité. Le baptême plonge l'homme dans cette réalité qui s'est ouverte à l'homme. Rien de plus réel que cette ouverture, cette communication, ce don à l'homme du Dieu ineffable.

S. Jean-Paul II en 1980, lors de son premier voyage en France, in Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 450

Définition de la Trinité

 

"Un des mystères fondamentaux de la religion chrétienne ... consiste à croire que Dieu unique subsiste en trois personnes distinctes, ayant la même nature, la même essence, la même éternité, la même puissance, et la même volonté ; ces trois personnes sont distinguées par les relations et les rapports qu'elles ont entre elles. La première n'a point de principe ; elle est au contraire le principe des deux autres ; c'est pourquoi on l'appelle le Père. La seconde procède du Père par une voie ineffable appelée génération ; c'est pourquoi on lui donne le nom de Fils. La troisième personne procède des deux autres par une autre voie ineffable qui n'est pas la génération ; on la nomme le Saint-Esprit. (Abbé François-Marie BertrandDictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, Abbé Migne éditeur, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris 1851,  tome quatrième, p. 935.)

 

"On trouve assez fréquemment dans la Bible le titre de Fils ou Enfants de Dieu, appliqué

1° aux anges, en qualité de ministres et de serviteurs du Tout-Puissant, ou parce que leur nature a plus de ressemblance que celle des hommes avec la nature de Dieu;

2° aux rois, qui sont regardés comme les vicaires et les représentants de Dieu sur la terre, et que l'on suppose animés et inspirés de l'esprit divin, lorsqu'ils sont vertueux; c'est dans ce sens que le Psalmiste s'écrie en parlant aux rois : 'Pour moi, je dis : vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut; mais vous mourrez comme le reste des humains.' Les Grecs appelaient de même les rois, fils de Jupiter;

3° aux hommes pieux et surtout aux Israélites, qui formaient par excellence le peuple de Dieu. Mais dans ces derniers cas, le titre de Fils de Dieu est purement honorifique, ou n'exprime qu'une forme d'adoption ; tandis que la seconde personne de la sainte Trinité est Fils de Dieu par nature, et en conséquence d'une génération éternelle." (Abbé François-Marie BertrandDictionnaire universel historique et comparatif des religions du monde, 1849, Migne éditeur, tome 2e, p. 728.)

 

"Le dogme de la Sainte Trinité a toujours été considéré dans le christianisme comme un mystère : le plus fondamental, et le plus insondable. Jésus-Christ lui-même dit : 'Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler.' (Mt 11,27)" (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 68.)

 

On peut bien croire en Dieu d'une manière vague, mais si l'on n'a pas la foi en Jésus-Christ, Son Fils, on n'a pas la foi, le Fils étant sous le ciel, le seul nom donné aux hommes qui puisse nous sauver (Ac 4, 12), le chemin, la vie et la vérité (Jn 14,6) nous conduisant au Père. Et la foi en Jésus-Christ est une vertu théologale qui est une grâce qui nous est donnée par Dieu.

 

"Le mystère de la Très Sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne" (CEC 234); l'enseignement le plus fondamental et le plus essentiel de la "hiérarchie des vérités de la foi". On ne peut le savoir que s'il a été révélé d'en haut (CEC 237). De même, "Dieu seul peut nous en donner la connaissance en Se révélant comme Père, Fils et Saint-Esprit." (CEC 261)

 

Cela ne signifie pas que le dogme de la Trinité est contraire à la raison ou que la raison ne peut pas être appliquée à un degré quelconque (cf. CC 154).

 

Pourtant, pour cette ouverture au Réel qu'est Dieu, nul besoin d'une "initiation", il suffit d'abord d'accueillir le don de Dieu, et d'ouvrir son cœur à Dieu. Comme l'a dit Saint Anselme, "je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais je crois afin de comprendre. Car je crois ceci - à moins que je crois, je ne comprendrai pas.", Ou Saint Augustin de même : "Crois pour comprendre ... et comprends donc pour croire." (Voir Is 7,9)

« C'est par le mystère de l'auguste et incompréhensible Trinité que Dieu paraît véritablement Dieu, et infiniment supérieur à tout ce qui n'est pas Dieu. Rien de tout ce que les plus sublimes génies ont pu concevoir de cet Être suprême, n'approche des hautes idées que nous en fournit ce mystère adorable. Il nous présente une nature infinie, infiniment simple, et en même temps infiniment, éternellement, et nécessairement féconde, mais dont la fécondité ne détruit pas l'infinie simplicité ; un Dieu existant en une seule nature et substance, et en même temps en trois personnes, le Pères, le Fils et le Saint-Esprit.

 

« Mais comment concevoir trois personne subsistantes dans une même et unique Essence, ou nature infiniment simple ?

 

"Voici comment on peut exposer philosophiquement ce dogme

 

"Dieu le Père ne peut pas subsister sans avoir la conscience de lui-même, autrement il ne serait qu'un être inerte et impuissant ; or, en se connaissant, et en se comprenant lui-même avec ses perfections infinies, il produit la parole de l'entendement divin, éternellement subsistante, vraie image de lui-même et consubstantielle avec lui. C'est cette parole intérieure, ce raisonnement de la personne divine qui est le Fils.' La connaissance que le Père a de Lui est tellement parfaite qu'elle comporte toute sa substance sous la perfection de Personne (c'est le "Verbe", Parole mentale = le Fils). 

 

AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. (Jn 1,1)

 

La Trinité, déjà dans le premier chapitre de la Genèse (Bible) où Dieu crée par sa Parole, "Dieu dit" (Verbe) https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

"Il en est de même en nous, … car lorsque l'entendement humain crée, saisit et conçoit un objet, il s'en forme une image en lui-même, et cette image est appelée par les philosophes la parole de l'intelligence ou l'idée, pour la distinguer de la parole extérieure ou de l'expression par laquelle nous manifestons nos pensées et les communiquons au-dehors.

 

"Mais cette parole de l'intelligence est en nous muable et fugitive, un pur mode, un accident, non une substance réelle ou quelque chose qui subsiste de soi-même, tandis que Dieu étant essentiellement immuable, ne peut être le sujet d'aucun mode ou accident ; Il est incapable de la moindre altération, bien différent en cela des esprits créés ... C'est pourquoi le Père, par la connaissance infinie qu'il a de lui-même produit une parole intérieure de son intelligence qui est une vraie subsistance ou personne ; et, comme cet acte est nécessaire en lui, il s'en suit que cette subsistance ou personne est produite et engendrée de toute éternité, et que le Fils est aussi ancien que le Père.

 

"Il en est de même de la troisième personne ; le Père n'a pu engendrer son Fils sans l'aimer ; de même le Fils n'a pu être engendré du Père sans lui rendre un amour égal à cause des perfections divines qui forment leurs attributs mutuels ; Or c'est cet amour mutuel qui est le Saint-Esprit, autre subsistance réelle, permanente et distincte qui procède des deux autres personnes.

 

"Dieu étant un être éternel, infiniment simple, infiniment fécond, il connaît toutes les infinies perfections, et cette connaissance est dans la substance divine & n'est point distinguée de la substance divine, parce que cette substance est infiniment simple.

 

"Dieu étant infiniment parfait, et se connaissant parfaitement lui-même, il s'aime infiniment et nécessairement ; et cet amour est dans la substance divine, et ne peut être distingué de la substance divine, parce qu'il ne peut rien y avoir dans cette substance qui soit opposé à son infinie simplicité.

 

"Cependant nous concevons que la connaissance n'est pas le principe ; que l'amour n'est pas la connaissance ; et que le principe, la connaissance & l'amour, c'est nécessairement et substantiellement Dieu lui-même, toujours UN, toujours unique, toujours infiniment simple.

 

"Le principe, c'est le Père ;

"la connaissance qui est substantiellement et éternellement dans le Père, c'est le Fils ;

"l'amour qui est substantiellement et éternellement dans le Père & le Fils, c'est le Saint-Esprit." 

(Dictionnaire philosophique de la religion, où l'on établit tous les points de la religion, attaqués par le incrédules, & où l'on répond à toutes leurs objections, Claude-François Nonnotte (1711-1793), Tome Quatrième, M.DCCLXXII (1772), p. 385-387.)

 

 

 

Source image : https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

Source image : https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

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Source image : https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

Saint Athanase († 379) dans sa dispute contre Arius, saint Basile († 379) dans son livre sur le Saint Esprit (chap 16), saint Grégoire de Naziance dans son discours sur Néron, Didyme l’aveugle dans son premier livre sur le Saint Esprit, saint Ambroise († 397) dans son livre 3 sur le Saint-Esprit (chap 2), saint Augustin († 430) livre 1 contre Maximin, saint Grégoire de Nysse († 395) dans son livre "que l’Esprit saint est Dieu", et tous les autres pères enseignent très clairement et très fréquemment que l’Esprit saint est Dieu.

 

"L'homme porte en lui-même une image imparfaite de la Trinité divine

 

Ce sont les trois puissances ou faculté de notre âme : la connaissance, le jugement et la volonté. La première est le principe des autres, qui ne peuvent subsister sans elle. Le jugement procède de la connaissance seule, et la volonté est produite par la connaissance réunie au jugement. (François-Marie BERTRAND​​​​​, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, tome quatrième, Abbé Migne éditeur, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris 1851, p. 935-936.)

Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi.

Jean 17, 21-23

C'est le projet de Dieu d'une union de toutes les créatures avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Dieu ne veut pas rester seul avec le Fils. Il veut se multiplier, se communiquer aux hommes "moi en eux, et toi en moi", afin "qu'ils deviennent ainsi parfaitement Un" (Jn 17,23) La fin ultime de toute l’économie divine, c’est l’entrée des créatures dans l’unité parfaite de la Bienheureuse Trinité" (cf. Jn 17, 21-23). (CEC n° 260). "Voici que je fais toutes choses nouvelles." (Ap 21, 5). "Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né." (2 Co 5, 17).

Prier une personne revient à prier les trois personnes car elles agissent par unité d’opération

 

Les trois personnes ne sont pas en concurrence les unes avec les autres, et elles ne se brouillent pas les unes avec les autres ou avec nous parce que nous pouvons sembler préférer l'une aux autres.

Toutes les actions de Dieu sont trinitaires, fruit des trois personnes. On peut dire qu’on prie le Père dans le nom du Fils à l’aide du Saint Esprit. Saint Paul nous dit aussi que lorsque nous ne savons pas quels mots utiliser dans la prière, l'Esprit prie pour nous "avec des soupirs trop profonds pour les mots". En d'autres termes, la prière ne commence pas avec nous, mais avec l'Esprit agissant en nous, nous attirant vers le Fils et le Père. (Source: CatholicIrland)

La conscience d'un Dieu trine chez les païens

 

Le signe de la croix a été pratiqué partout et toujours dans des circonstance solennelles, avec la conscience plus ou moins claire de sa signification. (Source générale : Mgr Jean-Joseph GAUME, Le Signe de la Croix au XIXe siècle, 1869, rééd. Éditions Saint-Sébastien 2016).

 

Les païens, aussi, faisaient le signe de la croix 

 

Ils l'ont fait en priant et l'ont cru, avec raison, doué d'une force mystérieuse de grande importance. Ils le faisaient en passant le pouce de la main droite sous l'index et le reposant sur le doigt du milieu, de manière à former une croix. Apulée (125-170), philosophe platonicien, en fait foi : "Une multitude de citoyens et d'étrangers, dit-il, étaient accourus au bruit retentissant du spectacle. ... Ils portaient la main droite à leur bouche, l'index reposant sur le pouce; et, par de religieuses prières, l'honoraient comme la divinité elle-même." (Apulée, Asin, Aur, lib. IV.) Quant au murmure d'accompagnements, on connaît les vers d'Ovide (-43 - 18 ap. J.-C.), VI, Métamorph. :

Restitit, et pravido, faveas mihi, murmure Dixit (Il s'est arrêté et m'a dit à voix haute)

Dux mens : simul, faveas mihi, murmure dixi. (Esprit de chef : en même temps, favorisez-moi, murmurai-je.)

 

Cette manière de faire le signe de la croix est tellement expressive qu'elle est demeurée même de nos jours, familière à un grand nombre de chrétiens dans tous les pays. Elle n'était pas la seule connue des païens. Comme les âmes les plus pieuses, ils faisaient le signe de la croix en joignant les mains sur la poitrine, dans les circonstances les plus solennelles, et les plus mystérieuses en même temps, de leur vie publique.

 

Lorsqu'une armée romaine venait mettre le siège devant une ville, la première opération du général, quel que fût son nom, Camille, Fabius, Métellus, César ou Scipion, était non de creuse des fossés ou d'élever des lignes de circonvallation, mais d'évoquer les dieux défenseurs de la ville et de les appeler dans son camp. La formule d'évocation est trop longue pour une lettre. Tu la trouveras dans Macrobe. Or, en la prononçant, le général faisait deux fois le signe de la croix. D'abord, comme Moïse, comme les premiers chrétiens, comme, aujourd'hui encore le prêtre à l'autel, les mains étendues vers le ciel, il prononçait en suppliant le nom de Jupiter. Puis, rempli de confiance dans l'efficacité de sa prière, il croisait dévotement les mains sur sa poitrine. (Satur., lib. III, c. II). Voilà bien le signe de la croix sous deux formes incontestables, universelles et parfaitement régulières. Si ce fait remarquable est généralement ignoré, en voici un autre qui l'est un peu moins. L'usage de prier les bras en croix était familier aux païens de l'Orient et de l'Occident. Tite-Live dira : "À genoux, elles élevaient leurs mains suppliantes vers le ciel et vers les dieux." (Lib. XXXIV.) Denys d'Halicarnasse : "Brutus, apprenant le malheur et la mort de Lucrèce, éleva les mains au ciel et appela Jupiter avec tous les dieux. (Antiquit., lib. IV) Et Virgile : "Le père Anchise, sur le rivage, les mains étendues, invoque les grands dieux." (Æneid., lib . III) Et Athénée : "Darius, ayant appris avec quels égards Alexandre traitait ses filles captives, étendit les mains vers le soleil, et demanda, si lui-même ne devait pas régner, que l'empire fût donné à Alexandre." (Lib. XIII, c. XVII.) Apulée déclare formellement que cette manière de prier n'était pas une exception, une excentricité, mais une coutume permanente : "L'attitude de ceux qui prient, est d'élever les mains au ciel." (Lib. de Mundo)

 

Les Égyptiens plaçaient la croix dans leurs temples, priaient devant ce signe et le regardaient comme l'annonce d'un bonheur futur. Les historiens grecs Socrate (380-450) et Sozomène (400-448) rapportent qu'au temps de l'empereur Théodose (379-395), lorsqu'on détruisait les temples des faux dieux, celui de Sérapis en Égypte, se trouva rempli de pierres, marquées de caractère hiéroglyphiques en forme de croix. Les néophytes égyptiens affirmaient que ces caractères signifiant la croix, signe de la vie future, suivant les interprètes. (Sozom. , 1. V, c. XVII; - Id., lib. VII, c. XV.)

 

Sur la valeur interprétatoire et latreutique du signe de la croix, le haut Orient était d'accord avec l'Occident, le Chinois et le Romain.

 

Les Gaulois croyaient en Toutatis, Hésus et Taranis, la triade celtique était "une ébauche de conception trinitaire" (Anne Bernet). Ils vénéraient un seul dieu en trois personnes, ce qui expliquerait la relative facilité avec laquelle l'Eglise a finalement converti les pays celtes. On a conservé une statue du "dieu à trois têtes" du IIe siècle ap. J-C. On trouve cette image dans le livre de Régine Pernoud, "Les Gaulois", avec cette légende : "Le dieu à trois têtes. IIe siècle ap. J.-C."

 

Le dieu à trois têtes, IIe siècle ap. J-C. On trouve cette image dans le livre de Régine Pernoud, "Les Gaulois", avec cette légende : "Le dieu à trois têtes. IIe siècle ap. J.-C. Beaucoup plus tardive que la pièce précédente, cette stèle de pierre monte trois têtes semblables, mais distinctes et non fondues en une seule. L'influence de la sculpture romaine est ici très nette, encore qu'il s'agisse d'une triade celtique, et que le dieu à trois têtes porte le torque bouleté. Trouvée à Condat-sur-Trincou (Dordogne). Musée d'Aquitaine, Bordeaux."(R. PERNOUD, Les Gaulois, Seuil, Collection Le Temps qui court, rééd. Editions du Seuil, Paris 1980, p. 43.)

Le dieu à trois têtes, IIe siècle ap. J-C.

"Les Saints Forts ne sont autres que les habitants d'un village du pays carnute. Ils reconnurent aussitôt la Virgo paritura (la Vierge qui enfantera) qu'adoraient leurs ancêtres dans la Vierge Mère que leur annonçait un missionnaire. Convertis en masse, les Carnutes refusèrent d'abjurer leur foi, qui renouait si bien avec les plus hautes aspirations de l'ancienne religion celte. Ils furent jetés vivants dans le puits que l'on voit toujours sous la cathédrale de Chartres." (Anne BERNET, Clovis et le Baptême de la France, Editions Clovis, Condé-sur-Noireau 1996, p. 81.) Sainte Anne, la mère de la Vierge Marie, était déjà connue et vénérée chez nous en France, avant l'apparition du christianisme. "Elle est ainsi évoquée, écrit Anne Bernet, selon les lieux et les circonstances, sous le nom d'Epona ou de Rigantona...; sous le nom d'Anna ou de Dana, aïeule des dieux et des hommes... ; et parfois sous ceux de Belisima (la 'Très Brillante') ou de Rosmerta.

 

Des sept manières de faire le signe de la croix, les païens en connaissaient trois. 

À leurs yeux, il avait une signification réelle, une valeur considérable, quoique plus ou moins mystérieuse, suivant les lieux, les temps et les personnes.

 

"Il est infiniment remarquable, dit Gretzer (1562-1625), que dès l'origine du monde Dieu a voulu tenir constamment la figure de la croix sous les yeux du genre humain, et organisé les choses de manière que l'homme ne pût presque rien faire sans l'intervention du signe de la croix. (De Cruce, lib. I, c. III.)

 

"Pour tenter la fortune et aller chercher des richesses aux extrémités du monde, le navigateur a besoin d'un navire. Le navire ne peut voguer sans mât, et le mât avec ses vergues forme la croix. (S. Hier., in c. XI Marc.) Sans elle nulle direction possible, nulle fortune à espérer. (Orig. Homil. VIII, in divers.)

 

"Le laboureur demande à la terre sa nourriture, la nourriture des riches et des rois. Pour l'obtenir, il lui faut une charrue. La charrue ne peut ouvrir le sein de la terre si elle n'est armée de son couteau; et la charrue armée du couteau forme la croix." (S. Maxim. Taur., ap. S. Ambr., t. III, ser. 56, etc.) 

 

"Que nous montrent chez les Romains les cantabra et le siparia des étendards, sinon la croix ? 

 

"Les uns et les autres sont des lances dorées surmontées d'un bois, placé horizontalement, d'où pend un voile d'or et de pourpre.

 

Les aigles aux ailes déployées placées au haut des lances et les autres insignes militaires, toujours terminés par deux ailes étendues, rappellent invariablement le signe de la croix.

 

"Monuments des victoires remportées, les trophées forment la croix. La religion des Romains est toute guerrière; elle adore les étendards; elle jure par les étendards; elle les préfère à tous les dieux : et tous ses étendards sont des croix : omnes illi imaginum suggestus insignes monilia crucium sunt." (Tertull. Apolog. XVI.) Aussi, lorsqu'il voulut perpétuer le souvenir de la croix par laquelle il avait été vaincu, Constantin n'eut point à changer l'étendard impérial, il se contenta d'y faire graver le chiffre du Christ, comme s'il lui importait seulement de nommer Celui de qui il avait eu la vision et non l'objet de cette vision." (Euseb. lib. IX Histor., 9.)

 

"Le ciel lui-même est disposé en forme de croix.

 

Que représente les quatre points cardinaux, sinon les quatre bras de la croix et l'universalité de sa vertu salutaire ? La création tout entière porte l'empreinte de la croix. Platon lui-même n'a-t-il pas écrit que la Puissance la plus voisine du premier Dieu s'est étendue sur le mine en forme de croix." (S. Maxim. Taur., apud S. Ambr., t. III, serm. 56 ; - S. Hier., in Marc, XI ; - Tertull., Apol., XVI; - Orig., Homil. VIII in divers.)

 

De là cette réponse péremptoire de Minucius Félix († en 250 à Rome) aux païens qui reprochaient aux chrétiens de faire le signe de la croix : "Est-ce que la croix n'est pas partout ? leur disait-il. Vos enseignes, vos drapeaux, les étendards de vos camps, vos trophées, que sont-ils, sinon des croix ornées et dorées ? Ne priez-vous pas comme nous, les bras étendus ? Dans cette attitude solennelle, n'employez-vous pas alors aux chrétiens adorateurs d'un Dieu unique, et qui ont le courage de confesser leur foi au milieu des tortures, en étendant leurs bras en croix ? Entre nous et votre peuple, quelle différence y a-t-il, lorsque les bras en croix, il dit : Grand Dieu, vrai Dieu, si Dieu le veut ? Est-ce le langage naturel du païen, ou la prière du chrétien ? Ainsi, ou le signe de la croix est le fondement de la raison naturelle, ou il sert de base à votre religion." (Octav.)

Le concept de la Trinité dans l'Ancien Testament

 

Dans les trois premiers versets de la Bible nous trouvons la définition même de la Trinité ; la Bible nous dit en effet qu’‘’AU COMMENCEMENT’’, lorsque ‘’Dieu créa le ciel et la terre’’ (Gn 1,1), ‘’le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux’’ (Gn 1,2). C’est l’Esprit de Dieu.

Et la Bible ajoute : ‘’Dieu dit : ‘Que la lumière soit.’ Et la lumière fut.’’ (Gn 1,3)

Il y a donc (1) Dieu, (2) l’Esprit de Dieu et (3) la Parole de Dieu.

L'homme est une lointaine image de Dieu, créée sur la terre pour imiter celle du Ciel. 

 

L'homme est un corps, un esprit, une âme. "Dieu dit : 'Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance.'" (Gn, 1, 26

"L'expression 'notre image' ne veut pas dire qu'il y a plusieurs dieux. Le 'notre' et un signe de majesté, et les théologiens catholiques y ont vu une anticipation de l'expression sainte Trinité. Dieu dit 'nôtre' parce qu'il y a trois Personnes qui créent ensemble. Cependant, puisqu'elles sont consubstantielles, Dieu est Un. La polémique est ainsi résolue par la Trinité, donc l'Intelligence du christianisme est nécessaire à la compréhension de la Genèse." (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, éditions du Verbe Haut 2023, p. 52.)

Saint Paul fait écho à cet homme fait à l'image de Dieu dans sa première lettre aux Corinthiens :

''ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps spirituel. L’Écriture dit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant ; le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie. Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel, mais le physique ; ensuite seulement vient le spirituel. Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ; le deuxième homme, lui, vient du ciel. Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du cielEt de même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel.'' (1 Co 15,44-49)

 

Si le Christ, Verbe incarné est l'image du Père, l'homme a été créé à l'image du Christ. Ce thème central dans la pensée biblique et chez les Pères grecs est l'élément fondamental de l'anthropologie chrétienne franciscaine de S. Bonaventure. (Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, p. 174.)

 

Crucifix de Saint-Damien, XIIe siècle. Crucifix qui en 1205 adressa la parole à François d'Assise, dans l'église Saint-Damien (Assise)

 

Retraçant l'image auguste de Dieu que l'homme porte en lui-même et le conjurant d'en faire l'objet continuel de son imitation, Bossuet expliquera :

 

"Cette Trinité, incréée, souveraine, toute-puissante, incompréhensible, afin de nous donner quelque idée de sa perfection infinie, a fait une Trinité créée sur la terre... Si vous voulez savoir qu'elle est cette Trinité créée dont je parle, rentrez en vous-mêmes, et vous la verrez; c'est votre âme..." (Sermon sur le mystère de la Sainte Trinité, t. IV, édit. 1846, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 364-365.)

Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « [...] Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. »

Genèse 3, 14-15

Dieu donne à la femme "une mission eschatologique. C'est dans la descendance de la femme que doit venir Celui qui écrasera la tête du Serpent" (Gn 3, 14-15). Or, ce rôle éminent ne peut être compris sans le christianisme, puisque Jésus naîtra de la Vierge Marie, qui est la 'nouvelle Ève'. Le christianisme valorise ainsi la femme. [...] La femme se sera 'Mère du Fils', c'est-à-dire 'Mère de Dieu', ce qui est annoncé dans la Genèse, mais ne s'accomplit qu'avec le Christ.

 

"Sans l'Incarnation, pas de Rédemption, [...] la femme ne rachèterait pas le péché originel. Mais par une femme, la Vierge Marie, femme réelle, le Féminin portera le Sauveur qui rachètera le Péché originel. (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, ibid., p. 58-59; 81.)

 

"[...] [L]a Genèse n'acquiert son sens qu'avec l'Incarnation." (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2ibid. p. 81.), 

 

Après la Chute, la chair est corrompue (l'humain devient mortel), l'âme aussi. Elle est déchue de son état primordial, la communion spirituelle avec Dieu. D'où la nécessité du Fils pour la Rédemption de l'humanité. Il descendra dans la condition humaine par la femme (Marie la nouvelle Ève et viendra restaurer l'état primordial, la communion avec Dieu, non plus seulement le Père, mais aussi le Fils et le Saint-Esprit. La Trinité est donc nécessaire à la compréhension de la Genèse, c'est ce qui fait l'intelligence supérieure du christianisme.(Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, ibid., p. 65.)

 

Dieu" en hébreu אֱלֹהִים ('ēlohîm) est écrit au pluriel

 

 

De même, selon la spécialiste française de l'hébreu biblique, Danielle Ellul, le terme "Dieu" en hébreu אֱלֹהִים ('ēlohîm) est écrit au pluriel :

 

"Elohim dit : faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance…

Gn 1. 26

 

"Elohim dit : Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous

Gn 3. 22

 

"Au Commencement, Dieu(x) créa le ciel et la terre."

Gn 1,1

 

"Dieu est le terme le plus usité pour désigner Dieu. Malgré sa forme pluriel (d'intensité ou de majesté) il est habituellement accompagné d'un verbe au singulier. (Le verbe est au pluriel quand le sujet désigne les anges ou les divinités païennes)." (Danielle ELLUL, Apprendre l'Hébreu biblique par les textes en 30 leçons, Cerf, 4e édition, Paris 2003, p. 57.)

 

Selon Saint Epiphane (310-403), évêque de Salamine né dans un village de Judée d'une famille juive d'agriculteurs et "profondément instruit des choses de sa nation", "les hommes éclairés parmi les hébreux enseignèrent de tout temps, et avec une entière certitude, la Trinité dans une unique essence divine" (Ad. haeres., lib. I, haer. 5.), moins clairement toutefois que les apôtres et les Pères. 

 

"Un autre enfant d'Israël, non moins versé dans l'histoire religieuse de la synagogue, Paul. L. B. Drach (1791-1865) s'exprime ainsi :

 

"Dans les quatre Évangiles, on ne remarque pas plus la Révélation nouvelle de la sainte Trinité, point fondamental et pivot de toute la religion chrétienne, que celle de toute autre doctrine déjà enseignée dans la synagogue, lors de l'avènement du Christ : comme, par exemple, le péché originel, la création du monde sans matière préexistante et l'existence de Dieu. 

 

"Quand Notre-Seigneur donne à ses disciples, qu'il avait choisis parmi les Juifs, la mission d'aller prêcher son saint Évangile aux peuples de la terre, il leur ordonne de les baptiser au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit." (Mt 28,19). 

 

En effet, "quiconque est familiarisé avec ce qu'enseignaient les anciens docteurs de la synagogue, surtout ceux qui ont vécu avant la venue du Sauveur, sait que la Trinité en un Dieu unique était une vérité admise parmi eux depuis les temps les plus reculés." (Paul. L. B. Drach, De l'harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 367.)

 

Le Dictionnaire universel de toutes les religions de François-Marie BERTRAND​​​​​ indique qu'« il entrait sans doute dans les desseins de la Providence que le dogme trinitaire ne fût pas exposé nettement dans l'Écriture, car il était à craindre qu'il ne favorisât le penchant des Israélites au polythéisme. 

 

« [...] Cependant, lorsque l'on étudie avec attention le Talmud, les paraphrases chaldaïques, le Zohar, les anciens commentateurs de l'Ecriture sainte, on ne peut s'empêcher de conclure que le mystère de la Sainte Trinité faisait partie de l'enseignement isotérique de la Synagogue; très fréquemment ils interprètent en ce sens certains passages, qui autrement paraissent obscurs. Jonathan, fils d'Ouziel, qui florissait un peu avant la naissance du Christ, s'exprime ainsi sur ces paroles du Psaume II,7 : "Jéhovah m'a dit : Tu es mon Fils. ''Ces deux, Père et Fils, sont trois en union avec une troisième personne, et ces trois personnes ne forment qu'une substance, qu'une essence, qu'un Dieu."

 

Le trisagion d'Isaïe 6,3 mentionne le Dieu trois fois saint

 

''Ils se criaient l’un à l’autre : 'Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur de l’univers ! Toute la terre est remplie de sa gloire.''' (Is 6,3)

 

« [...] Un exemplaire fort ancien de ce targoun tomba entre les mains de Pierre Galatin, frère franciscain, inventeur au XVIe siècle du terme latinisé "Jéhovah". Celui-ci trouva dans ce targoun la paraphrase suivante du trisagion d'Isaïe, ch. VI, v. 3 : "Saint le Père, Saint le Fils, Saint l'Esprit-Saint !" Le même Galatin, à propos du tétragramme יהוה Jéhovah en cite des explications ou interprétations hébraïques en douze et quarante-deux lettres : la première se traduirait par ces paroles : Père, Fils et Esprit de sainteté; et la seconde par ces mots : Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, l'Esprit de Sainteté est Dieu; cependant ce ne sont pas trois dieux, mais un Dieu unique. 

 

Et Jésus, la Parole de Dieu, deuxième personne de la Trinité, avertit Jérusalem : ''Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, ... je vous le déclare : vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !'' (Mt 23,37) C'est-à-dire que les Juifs ne le reverront plus jusqu'à ce qu'ils se convertissent au Dieu trine de la Bible.

 

« Le Galé-Razaya ou Révélateur des mystères, livre composé au IIe siècle par Juda le Saint (135-217), rédacteur de la Mischna (ou première partie du talmud qui recueille les constitutions et les traditions des magistrats et des docteurs juifs), nous offre ce passage remarquable :

 

"Traduction littérale : 'Considère que le nom tétragrammaton dénote, d'après son orthographe, un Dieu procréateur.

Or, il n'est pas de procréateur sans procréé, et il faut qu'il procède un amour du procréateur vers le procréé, de même que du procréé vers le procréateur; autrement, ils seraient séparés l'un de l'autre et formeraient deux essences distinctes, tandis qu'à la vérité le procréateur et le procréé, et l'amour, procédant de tous les deux, sont une seule essence; c'est pour cette raison que dans ce nom (tétragrammaton) est renfermé le nom des douze lettres qui forment les mots Père, Fils et Saint-Esprit; et sache que ce mystère est un des secrets du Très-Haut.

Il convient de le dérober aux yeux des hommes jusqu'à la venue du Messie, notre juste.

Je te l'ai révélé; mais le secret de Jéhovah est réservé pour ceux qui le craignent.' 

Que l'on ne s'étonne pas de voir le mystère de la Très Sainte Trinité si clairement exprimé dans le livre d'un rabbin. ... Les pharisiens connaissent la réalité de toutes ces choses, mais les renvoient à un Messie futur et imaginaire..." (Paul L. B. Drach, De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 199-201.)

 

Par ailleurs, « le livre Kozri dit : "La sagesse est trois en une. L'être divin est unique. La distinction des numérations que nous admettons en lui ne consiste que dans une certaine distinction dans la même essence."

 

« [...] On pourra à ce sujet consulter l'ouvrage de M. Drach, intitulé : "De l'Harmonie entre l'Église et la Synagogue'." ... » (François-Marie BERTRAND​​​​​, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde1851, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris, tome 4e, p. 938.)

 

Cet ouvrage de M. Drach, d'une inattaquable érudition démontre sans réplique qu'il n'est pas un principe de la morale, des dogmes et du culte catholique, qui ne se trouve implicitement ou formellement dans la loi mosaïque, jusque dans ses prescriptions cérémonielles.

Le christianisme n'est que la loi ancienne et primitive accomplie, complétée, spiritualisée, universalisée. (Dictionnaire des Apologistes involontaires, le Catholicisme triomphant par ses propres adversaires, M. C.-F. CHEVE, Abbé MIGNE Editeur, Ateliers Catholiques Rue d'Amboise, tome I, Paris 1853, p. 84.)

Dans De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 201, Paul L.B. Drach ajoute : "Dans les extraits de Rabbi Juda, que nous avions faits forts jeunes, étant étudiant, nous regrettons de ne pas trouvé le passage mentionné par plusieurs savants, passage où le Galé-Razaya explique le nom (De Dieu) en quarante-deux lettres par les mots suivants qui se forment effectivement de nombre de lettres ... ; c'est-à-dire Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Saint-Esprit. Trois en un, Un en trois."

Au Psaume 109 (110), 7, David écrit: "Oracle du Seigneur à mon seigneur : « Siège à ma droite, * et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône. »" Et lorsque Jésus interroge les pharisiens qui se trouvaient réunis, il leur demande : « Quel est votre avis au sujet du Christ ? de qui est-il le fils ? » Ils lui répondent : « De David. » Jésus leur réplique : « Comment donc David, inspiré par l’Esprit, peut-il l’appeler “Seigneur”, en disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis sous tes pieds” ? Si donc David l’appelle Seigneur, comment peut-il être son fils ? Personne n’était capable de lui répondre un mot et, à partir de ce jour-là, nul n’osa plus l’interroger. » (Mt 22, 41-46)

Dieu apparaît à Abraham sous la forme de trois hommes, lorsqu'il lui annonce sa descendance (Gn 18,10), à savoir Isaac, image du christianisme futur ("Car Abraham doit devenir une nation grande et puissante, et toutes les nations de la terre doivent être bénies en lui." Gn 18,18). Et Abraham s'adresse à Dieu apparu sous la forme de trois hommes en disant "Mon Seigneur" au singulier. Saint Justin au IIe siècle avance que l'ange qui parle à Abraham pourrait être Jésus lui-même :  

 

Genèse 18,1-5 

 

01 Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour.

 

02 Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre.

 

03 Il dit : « Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur.

 

04 Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre.

 

05 Je vais chercher de quoi manger, et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! » Ils répondirent : « Fais comme tu l’as dit. »

 

06 Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente, et il dit : « Prends vite trois grandes mesures de fleur de farine, pétris la pâte et fais des galettes. »

 

07 Puis Abraham courut au troupeau, il prit un veau gras et tendre, et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer.

 

08 Il prit du fromage blanc, du lait, le veau que l’on avait apprêté, et les déposa devant eux ; il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre, pendant qu’ils mangeaient.

 

09 Ils lui demandèrent : « Où est Sara, ta femme ? » Il répondit : « Elle est à l’intérieur de la tente. »

La sainte Trinité au chêne de Mambré, icône russe d'Andreï Roublev.

 

 

Paul L. B. Drach qui commente le chapitre 18 de la Genèse écrit : ''Le texte hébreu du chapitre 18 de la Genèse proclame continuellement, d'un bout à l'autre, la Trinité et l'unité de Dieu. [...] Quelques rabbins prétendent que ce sont tout simplement trois anges sous forme humaine, qui ont reçu l'hospitalité du patriarche. Outre que le texte dit positivement que Jéhova lui-même apparut à Abraham, il n'est pas fait mention d'anges une seule fois dans tout ce récit. 

"[...] Abraham avait accompagné pendant un espace de chemin les hommes quand ils se retirèrent. ("Les hommes se levèrent pour partir et regardèrent du côté de Sodome. Abraham marchait avec eux pour les reconduire."Gn 18,16) Ce n'est que dans le chapitre suivant qu'il est parlé d'anges qui se transportèrent à Sodome. Les deux anges arrivèrent à Sodome, le soir. (Gn 19,1) Ces deux anges n'étaient donc pas les trois Personnes d'Abraham. Si donc le texte du chapitre 18,16 dit: Cum ergo surrexissent inde Viri, direxerunt oculos contra Sodomam (Quand les hommes se furent levés de là, ils tournèrent les yeux vers Sodome), il faut l'expliquer que le Seigneur décida d'y envoyer ces anges.'' (De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 447-449 et 565-566)

Philon, membre d'une riche famille royale et peut-être sacerdotale d'Alexandrie (vers 15-10 avant J.-C. - vers 50 après J.-C.), a consacré ses volumineux écrits à la préservation des traditions juives concernant la Loi, les cinq premiers livres de la Bible, dans un cadre philosophique, en partant du principe que la meilleure philosophie grecque était inférieure à l'enseignement de Moïse. Parmi ces traditions, on trouve le commentaire suivant sur Genèse 18,2 : "Et [Abraham dans les plaines de Mamré] leva les yeux et regarda, et voici que trois hommes se tenaient près de lui.

 

"Lorsque ... l'âme est éclairée par Dieu comme en plein midi, .... elle perçoit alors une triple image d'un sujet, une image du Dieu vivant, et d'autres des deux autres, comme si elles étaient des ombres irradiées par lui."



Le mot ombre n'est pas proprement applicable à Dieu, mais c'est une façon de parler pour rester au plus près de la vérité. Ainsi :



"Celui qui est au milieu est le Père de l'Univers, qui, dans les écritures sacrées, est appelé par son nom propre, Je suis ce que je suis ; et les êtres de chaque côté sont ces puissances les plus anciennes qui sont toujours proches du Dieu vivant, dont l'une est appelée sa puissance créatrice, et l'autre sa puissance royale...."
 

La Trinité chez les Chrétiens

 

De l'Église judaïque, le signe de la croix est passé dans l'Église chrétienne

 

Les premiers fidèles, frappés de l'ancienne manière de bénir avec la figure de la croix, ont été facilement instruits par les apôtres de la signification mystérieuse de ce signe, et naturellement portés à le continuer, en y ajoutant les divines paroles qui en donnent l'explication.

 

Lire : 

 

Le signe de la Croix, Salut du monde

 

C'est "depuis le IIe siècle, (que le) terme de Trinité (est) utilisé par les théologiens pour exprimer la réalité du Dieu unique, vivant en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit." (Dominique Le Tourneau, Les Mots du christianisme, Bibliothèque de Culture religieuse, Fayard, La Flèche 2005, p. 629.) 

 

Les grands théologiens chrétiens de l'époque pré-nicéenne particulièrement dignes de mérite, évoquant la sainte Trinité, sont Justin, Tertullien, Cyprien, Origène, Irénée. 

 

L'un des premiers chrétiens à employer le terme de "Trinité" est Théophile d'Antioche, septième évêque de l'Église d'Antioche au IIe siècle, dans son ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée, où l'auteur s'adresse à un païen pour le moins sceptique, qui ne semble pas manifester la moindre sympathie pour les chrétiens et ce qu'il croit savoir d'eux.

 

Dans son éloquent plaidoyer présenté à l'empereur Antonin vers l'an 120, saint Justin s'exprime ainsi : "Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit." (Apolog., I, n° 6.)

 

Ce que Justin avait dit à Rome, quelques années plus tard, saint Irénée l'enseignait dans les Gaules. "Ceux, dit-il, qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair." (Cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit. Lib. de Spir. sanct., c. XXIX, n° 72).

 

À la même époque, Athénagore d'Athènes (133-190) demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" (Legat. pro christian, n° 12 et 24.)

 

Eusèbe de Palestine (265-340), pour s'encourager à parler, disait : "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil., ibid.) (Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374.)

 

"Au IVe siècle, les conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) ont contribué à la formulation précise des concepts employés communément pour présenter la doctrine sur la Sainte Trinité : un Dieu unique, qui dans l'unité de sa divinité est Père, Fils et Esprit Saint." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 53.)

 

Le concept de la Trinité dans les textes du Nouveau Testament

 

Matthieu 28 : 19

 

19 Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,

 

Les Pères de l'Eglise et les théologiens observent que Jésus-Christ a dit au nom sans se servir du pluriel, afin de marquer l'unité de la nature divine.

 

Quand les évangélistes abordent le thème de la conversion des nations au nom de la sainte Trinité sans le mot, ils s'en emparent comme d'un point de doctrine déjà manifeste, admis dans la croyance de la loi ancienne.

 

"Le baptême de Jésus lui-même dans le Jourdain est le lieu d'une théophanie trinitaire, la manifestation subite de la transcendance divine, exprimée dans le langage de l'Ancien Testament. L'Esprit se révèle sous la forme d'une colombe qui descend sur Jésus pour montrer qu'il habite en lui. Le Père authentifie sa mission en déclarant : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé qui a toute ma faveur" (Mt 3, 17). Il s'agit d'une révélation du Père, du Fils et de l'Esprit et c'est au nom de cette Trinité, révélée au baptême de Jésus, que tout chrétien sera baptisé." (Bernard Sesboüé, Invitation à croire, Paris, Cerf, 2009, p. 71.)

 

I Jean 5,7 (Vulgate) Bible catholique Aelf

 

07 En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,

 

08 l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un.

 

 

Selon la Vulgate, I Jean 5,7 mentionne en fait : 

 

7 Car ils sont trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose.

8 Et ils sont trois qui rendent témoignage sur la terre, l'esprit, l'eau et le sang : et ces trois sont une seule chose.

 

Comment expliquer l'omission de la mention "le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose" du verset 7, mention présente dans la Vulgate, mais enlevée dans les Bibles modernes ?

 

La Bible de Jérusalem explique dans une note e à propos du verset 7 de I Jean 5 que ''le texte des v. 7 est surchargé dans la Vulgate par une incise (ci-dessous entre parenthèses) absente des manuscrits grecs anciens, des vieilles versions et qui semble être une glose marginale introduite plus tard dans le texte : Car il y en a trois qui témoignent (dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, et ces trois sont un).

 

L'Encyclopédie théologique, Dictionnaire de théologie de Nicolas Bergier, explique

 

''Nous savons que l'authenticité du verset 7 est contestée, […] il ne se trouve point, disent-ils, dans le très grand nombre des anciens manuscrits; il a donc été ajouté dans les autres par des copistes téméraires. Mais il y a aussi des manuscrits non moins anciens dans lesquels il se trouve. On conçoit aisément que la ressemblance des premiers et des derniers mots du verset 7 avec ceux du verset 8 a pu donner lieu à des copistes peu attentifs de sauter le septième; mais qui aurait été l'écrivain assez hardi pour ajouter au texte de Saint Jean un verset qui n'y était pas ?

 

"Une preuve que la différence des manuscrits est venue d'une omission involontaire, et non d'une infidélité préméditée, est que, dans plusieurs, le verset 7 est ajouté à la marge, de la propre main du copiste.

 

"En second lieu, dans le verset 6, l'Apôtre a déjà fait mention de l'eau, du sang et de l'esprit qui rendent témoignage à Jésus-Christ : est-il probable qu'il ait répété tout de suite la même chose dans le verset 8, sans aucun intermédiaire ? L'ordre et la clarté du discours exigent absolument que le verset 7 (complet, celui de la Vulgate. Ndlr.) soit placé entre deux.

 

"Enfin, ceux qui soutiennent que le 7e verset est une fourrure, sont obligés de soutenir que ces mots du verset 8, sur la terre, ont encore été ajoutés au texte, parce qu'ils sont relatifs à ceux du verset précédent, dans le ciel. C'est pousser trop loin la témérité des conjonctures.

 

"Ce qu'il y a de certain, c'est qu'au IIIe siècle, près de cent ans avant le Concile de Nicée, Tertullien et saint Cyprien ont cité ces mots du verset 7, ces trois sont un, le premier, lib. Contre Praxéas ou sur la Trinité = Adversus Praxeam (rédigé en 213), c. 2 ; le second, lib. De Unitate Eccl., p. 196. Nous n'avons point de manuscrits qui datent d'aussi loin.

 

"Aussi les plus habiles critiques, soit catholiques, soit protestants, soutiennent l'authenticité de passage; dom Calmet (1672-1757) les a cités dans une dissertation sur ce sujet, Bible d'Avignon, tome XVI, p. 462. (Encyclopédie théologique, Dictionnaire de théologie Nicolas Bergier, Série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, tome quatrième, J.-P. Migne éditeur, 1851, p. 883-884)

 

Ce verset était connu :

- chez Théophile d'Antioche, évêque d'Antioche, dans on ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée;

- en passant par Saint Justin au IIe siècle ("Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit". Apolog., I, 6);

saint Irénée de Lyon ("Ceux qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair", cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit, Lib. de Spir. Sanct. C., XXIX, n°72)

- ou encore Athénagore d'Athènes (133-190) qui demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" Legat. pro christian, n° 12 et 24).

Eusèbe de Palestine (265-340), qui pour s'encourager à parler, disait au IIIe s.: "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil., ibid, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374).

Saint Cyprien,

- les conciles de Nicée (325) et Constantinople (381) au IVe siècle;

- le Concile de Carthage au Ve;

saint Fulgence au Ve - VIe s.,

- et saint Thomas d'Aquin au XIIIe siècle qui cite le verset entier I Jean V, 7 de dans sa Somme théologique (Q. 30, a. 2).

 

Lire :

 

Bibles modernes : occultation d'un verset sur la sainte Trinité

 

Saint Paul salue ainsi les fidèles :

 

II Corinthiens 13 : 13

 

Que la grâce du Seigneur Jésus Christ (1)

l’amour de Dieu (2)

et la communion du Saint-Esprit (3)

soient avec vous tous.

 

Saint Pierre parle ainsi à ceux qui ont sont désignés d'avance par Dieu le Père (1) 

et sanctifiés par l'Esprit (2)

"pour entrer dans l’obéissance et pour être purifiés par le sang de Jésus Christ(le Fils) (3). (1 P 1,2)

 

Au rapport de S. Basile, le pape saint Clément, troisième successeur de S. Pierre, martyrisé vers l'an 100, avait coutume de faire cette prière : 'Vive Dieu et Notre-Seigneur Jésus-Christ et le Saint-Esprit!' (Apolog., I, n° 6).

 

De l'unité du Seigneur et de l'Esprit :

 

II Corinthiens 3: 17

 

14 Mais leurs pensées se sont endurcies. Jusqu’à ce jour, en effet, le même voile demeure quand on lit l’Ancien Testament ; il n’est pas retiré car c’est dans le Christ qu’il disparaît ;

 

15 et aujourd’hui encore, quand les fils d’Israël lisent les livres de Moïse, un voile couvre leur cœur.

 

16 Quand on se convertit au Seigneur, le voile est enlevé.

 

17 Or, le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté.

 

Romains 8:9

 

09 Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.

 

Galates 4:6

 

06 Et voici la preuve que vous êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie « Abba ! », c’est-à-dire : Père !

 

Philippiens 1:19

 

19 car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à votre prière et à l’assistance de l’Esprit de Jésus Christ.

 

1 Pierre 1:11

 

11 Ils cherchaient quel temps et quelles circonstances voulait indiquer l’Esprit du Christ, présent en eux, quand il attestait par avance les souffrances du Christ et la gloire qui s’ensuivrait.

 

Actes 16:7

 

Arrivés en Mysie, ils essayèrent d’atteindre la Bithynie, mais l’Esprit de Jésus s’y opposa.

 

I Jean 5 : 1-7

 

01 Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui.

 

02 Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements.

 

03 Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau,

 

04 puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi.

 

05 Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?

 

06 C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité.

 

07 En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,

 

08 l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un.

 

"L'Esprit est l'Esprit du Père et du Fils. Il est la communion du Père et du Fils. L'Esprit est possédé par le Père et par le Fils, mais différemment. Le Père le possède en le donnant, le Fils en le recevant et en partageant le pouvoir de l'envoyer dans le monde. Si le Père engendre dans l'Esprit et fait être le Fils, le Fils lui aussi, en aimant, provoque l'amour du Père qui l'engendre aussi dans cet amour. Dieu le Père révèle le Fils et se révèle lui-même en donnant le Fils au monde dans la Pâque. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 24-25.)

 

De l'unité du Père et du Fils :

 

Un épisode de Jésus arrivant à Jérusalem avec ses disciples, avant sa Passion, révèle la divinité de Jésus qui s'approprie la puissance de Dieu de rassembler les enfants de Jérusalem; en employant le "je", il dit : "Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu !" (Mt 23, 37)

 

Ailleurs, Jésus s'approprie de nouveau une autre puissance qui n'appartient qu'à Dieu, celle de disposer de la vie :

 

"Ce que fait celui-ci (le Père), le Fils le fait pareillement. ... Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut." (Jn 5, 19-21).

 

Comme le Père dispose de la vie, ainsi le Fils en dispose aussi. (Jn 5, 26).

 

"Jésus se déclare pour vrai Dieu, pour Fils de Dieu, égal à Dieu. Il le prêche, il l'enseigne, il veut être reconnu pour tel. C'est ce qu'entendirent & comprirent bien les Juifs, comme nous le témoigne l'évangéliste Saint Jean (Dictionnaire philosophique de la religion, où l'on établit tous les points de la religion, attaqués par le incrédules, & où l'on répond à toutes leurs objections, Claude-François Nonnotte (1711-1793), Tome Quatrième, M.DCCLXXII (1772), p. 392-393)", par ce texte :

 

 

C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. (Jn 5, 18)

 

Les paroles prophétiques du deuxième Psaume parlent du Fils qui est de la même substance que le Père, du Fils engendré par le Père dans le mystère ineffable de sa divinité, dans l'aujourd'hui éternel de la très sainte Trinité : Je proclame le décret du Seigneur ! + Il m'a dit : "Tu es mon fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré." (Ps 2,7 ). 

 

Le Fils vit par le Père, d'abord parce qu'il a été engendré par lui. Il y a une relation étroite entre la paternité et la filiation, en vertu de la génération : "Tu es mon Fils ; moi, aujourd'hui je t'ai engendré" (He I, 5). De même une phrase semblable du livre de Samuel : « Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils », est un témoignage de l'Ancien Testament. (2 S 7,14)

 

Non pas créé, mais engendré éternellement par le Père, de façon spirituelle. Un peu comme notre esprit humain, dans la connaissance qu'il a de soi,  produit une image de lui-même, une idée conçue ou concept, le Fils est le "concept" ou le Verbe intérieur de Dieu, son reflet éternel. (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 43-44.)

 

"Selon l'évangile de saint Jean, le Fils-Verbe était au commencement avec Dieu, et le Verbe était Dieu (Jn 1, 1-2). Nous avons le même concept dans l'enseignement apostolique. Le Fils est de la même nature que le Père parce qu'il est le Verbe de Dieu." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 45-46.)

 

Jésus lui-même n'a cessé de révéler son propre mystère par toute une série de paroles inouïes et fortes, accompagnées de signes : "Avant qu'Abraham existât, Je suis" (Jn 8,58) ; "Qui m'a vu a vu le Père" (Jn 14 : 9) ; "le Père et moi, nous sommes UN." (Jn 10,30) ; "Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi" (Jn 14,11)

 

Jn 8, 14-16 "Jésus leur répondit : "Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais.

Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne.

Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé.

 

I Jean 2 : 22-23 ... Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils ; quiconque refuse le Fils n'a pas non plus le père.

 

Jean 14 : 16-17 La Pentecôte ou envoi de l'Esprit-Saint sur les Apôtres :

 

16 Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :

 

17 l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.

 

Jean 15, 26 L'Esprit-Saint est envoyé par Jésus lui-même (lorsque le Fils sera remonté vers le Père) :

 

26 Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.

 

Cela signifie que Jésus disposera de l'Esprit-Saint en vertu de sa filiation, et que l'Esprit qui procède du Père procède aussi de lui, en tant qu'il est le Fils. Jésus reconnaît implicitement que l'Esprit dont la source est dans le Père jaillit aussi du Fils éternel, puisque Jésus pourra le donner dans sa gloire, où il jouira pleinement du privilège filial. 

 

Jésus suppose ainsi l'ordre trinitaire lorsque, encore plus explicite, il dit : "L'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom" (Jn 14,26). Le 'nom' exprime ce qu'il y a de plus profond dans la personne du Christ, sa qualité de Fils. La formule 'en mon nom' indique la parfaite communion entre le Père et le Fils dans la mission de l'Esprit : le Père est à l'origine de cette mission; le Fils enverra donc l'Esprit 'd'auprès du Père' (Jn 15,26); mais le Fils, lui aussi, est principe de cet envoi : c'est donc 'au nom du Fils', en vertu de son union avec le Fils, que le Père enverra l'Esprit; le Père et le Fils sont l'un et l'autre le principe de cette mission du Paraclet. Le Fils partage donc toute la gloire du Père, celle de posséder et celle d'émettre l'Esprit-Saint. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 359.)

 

"Nous rejoignons ici des questions qui ont une importance clé dans l'enseignement de l'Église sur la Sainte Trinité. L'Esprit Saint est envoyé par le Père et par le Fils, après  que le Fils, ayant accompli sa mission rédemptrice est rentré dans sa gloire (Jn 7,39), explique encore Jean-Michel Garrigues dans "Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité" (Éditions Parole et Silence, 2000, p. 56.)

 

"Dans l'Esprit qui est l'Amour, réside la source de tout don envers les créatures, qui trouve en Dieu sa source : le don de l'existence à travers la création, le don de la grâce à travers l'économie du salut." (Jean-Michel GARRIGUES, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, ibid., p. 63.) 

 

L'amour signifie cela : vouloir le bien, adhérer au Bien. Le refus du mélange entre le bien et le mal, entre les volontés divines et les volontés du démon, la conformité de la volonté de l'homme avec la loi morale permettent de faire des actes béatifiants et de conduire l'homme au bonheur pour lequel il a été créé : Dieu. 

"'Dieu est Amour' (1 Jn 4,8), dira Saint Jean. Il en est la plénitude et la source toujours jaillissante, pour le bien de ses créatures et spécialement pour le bonheur de l'homme." (Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, ibid., p. 88.) 

 

"Finalement, Jésus est mort parce que, jusqu'à la fin, y compris devant le Sanhédrin, il a rendu témoignage à la vérité sur sa filiation divine. Il a ainsi affermi la foi de ses disciples, et la nôtre." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 38.)

 

Une lettre du IIe siècle évoque la Trinité, sans le mot : l'an 169, les fidèles de Smyrne écrivent à ceux de Philadelphie l'admirable lettre dans laquelle ils racontent que saint Polycarpe, leur évêque et disciple de saint Jean, près de souffrir le martyre, a rendu gloire à Dieu en ces termes : 'Père de votre bien-aimé Fils Jésus-Christ, béni soit-il, Dieu des anges et des puissances, Dieu de toute créature, je vous loue, je vous bénis, je vous glorifie, par Jésus-Christ votre Fils bien-aimé, pontife éternel, par qui gloire à vous avec le Saint-Esprit, maintenant et aux siècles des siècles.' (Epist. Smyrn. Eccl. apud Baron., an 169.)

Scutum Fidei, bouclier ou écusson de la Trinité, illustration de la première partie du Symbole d'Athanase

Scutum Fidei, bouclier ou écusson de la Trinité, illustration de la première partie du Symbole d'Athanase

Au Ve siècle, le symbole Quicumque, ou Symbole d'Athanase (298-373) proclame : "L'Esprit Saint n'est ni façonné, ni créé, ni engendré, mais il procède du Père et du Fils.'" (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 62.)

275. Si quelqu'un pense de façon juste à propos du Père et du Fils, mais ne pense pas de façon juste à propos de l'Esprit, il est hérétique. [...]

276. Si quelqu'un, en disant que le Père est Dieu, que son Fils est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu,
partage, et veut dire ainsi des dieux et non pas Dieu, à cause de l'unique divinité et puissance, que nous croyons et savons appartenir au Père, au Fils et au Saint-Esprit ;
s'il excepte le Fils ou l'Esprit Saint, en estimant que seul le Père doit être dit Dieu, et que c'est ainsi qu'il croit en un seul Dieu, il est hérétique en tous ces points. [...]

Pape Damase, Concile de Rome, 382, "Tomus Damasi" ou profession de foi à l'évêque Paulin d'Antioche, in Denzinger n° 275 et 276

 

L'enseignement de l'Église sur la Sainte Trinité. Par S. Augustin (354 - 430) :

 

Tous les interprètes de nos livres sacrés, tant de l'Ancien Testament que du Nouveau que j'ai lus, et qui ont écrit sur la Trinité, le Dieu unique et véritable, se sont accordés à prouver par l'enseignement des Ecritures que le Père, le Fils et l'Esprit-Saint sont un en unité de nature, ou de substance, et parfaitement égaux entre eux. Ainsi ce ne sont pas trois dieux, mais un seul et même Dieu. Ainsi encore le Père a engendré le Fils, en sorte que le Fils n'est point le Père : et de même le Père n'est point le Fils, puisqu'il l'a engendré. Quant à l'Esprit-Saint, il n'est ni le Père, ni le Fils ; mais l'Esprit du Père et du Fils, égal au Père et au Fils, et complétant l'unité de la Trinité. C'est le Fils seul, et non la Trinité entière, qui est né de la vierge Marie, a été crucifié sous Ponce-Pilate, a été enseveli, est ressuscité le troisième jour et est monté au ciel. C'est également le Saint-Esprit seul qui, au baptême de Jésus-Christ, descendit sur lui en forme de colombe, qui après l'Ascension, et le jour de la Pentecôte, s'annonça par un grand bruit venant du ciel et pareil à un vent violent, et qui se partageant en langues de feu, se reposa sur chacun des apôtres (Mt III, 16 ; Ac II, 2-4). Enfin c'est le Père seul et non la Trinité entière qui se fit entendre soit au baptême de Jésus par Jean-Baptiste, soit sur la montagne en présence des trois disciples, lorsque cette parole fut prononcée « Vous êtes mon Fils». Et également ce fut la voix du Père qui retentit dans le temple, et qui dit : « Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore (Mc I, 11) ». Néanmoins comme le Père, le Fils et l'Esprit-Saint sont inséparables en unité de nature, toute action extérieure leur est commune. Telle est ma croyance, parce que telle est la foi catholique.  

 

Comment trois personnes ne font-elles qu'un seul Dieu ?

 

Mais ici quelques-uns se troublent, quand on leur dit qu'il y a trois personnes en Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et que ces trois personnes ne sont pas trois dieux, mais un seul et même Dieu. Aussi demandent-elles comment on peut comprendre un tel langage, surtout si vous ajoutez que toute action extérieure est commune à la Trinité entière, et que néanmoins la voix du Père qui s'est fait entendre, n'est pas la voix du Fils, que l'Incarnation n'appartient qu'au Fils qui a pris une chair, qui a souffert, qui est ressuscité et qui est monté au ciel ; et que seul l'Esprit-Saint s'est montré sous la forme d'une colombe. Ces esprits curieux veulent donc comprendre comment la Trinité entière a pu parler par cette voix qui n'est que la voix du Père, comment encore cette même Trinité a créé la chair que le Fils seul a prise dans le sein d'une Vierge, et enfin comment cette colombe sous-laquelle se montra seul l'Esprit-Saint a été l'oeuvre de toute la Trinité. Car autrement, la Trinité n'agirait pas inséparablement, et le Père serait une chose, le Fils une autre, et l'Esprit-Saint une autre. Si au contraire certaines actions sont communes aux trois personnes, et certaines autres propres seulement à chacune d'elles, l'on ne peut plus dire que la Trinité agisse inséparablement. Ils se tourmentent encore pour savoir comment l'Esprit-Saint fait partie essentielle de la Trinité, puisqu'il n'est engendré ni du Père, ni du Fils, quoiqu'il soit l'Esprit du Père et du Fils. 


Telles sont les questions dont quelques personnes me poursuivent à satiété. C'est pourquoi je vais essayer de leur répondre, autant que la grâce divine suppléera à mon impuissance, et en évitant de suivre les sentiers d'une jalouse et maligne critique (Sg VI, 25). Si je disais que jamais je ne me préoccupe de ces mystérieuses questions, je mentirais. J'avoue donc que j'y réfléchis souvent, parce que j'aime en toutes choses à découvrir la vérité, et d'un autre côté la charité me presse de communiquer à mes frères le résultat de mes réflexions. Ce n'est point que j'aie atteint le terme, ou que je sois déjà parfait, car si l'apôtre saint Paul n'osait se rendre ce témoignage, pourrais-je le faire, moi qui suis si éloigné de lui ? «Mais oubliant, selon ma faiblesse, ce qui est derrière moi, et m'avançant « vers ce qui est devant moi, je m'efforce d'atteindre le but pour remporter le prix de la céleste vocation (Ph III, 12.14) ». Quelle distance ai-je donc parcourue dans cette route? à quel point suis-je arrivé ? et quel espace me reste-t-il encore à franchir? voilà les questions auxquelles on désire une réponse nette et précise. Puis-je la refuser à ceux qui la sollicitent, et dont la charité me rend l'humble serviteur ? Mais je prie aussi le Seigneur de faire qu'en voulant instruire mes frères, je ne néglige point ma propre perfection , et qu'en répondant à leurs questions, je trouve moi-même la solution de tous mes doutes. J'entreprends donc ce traité par l'ordre et avec le secours du Seigneur notre Dieu, et je me propose bien moins d'y soutenir d'un ton magistral des vérités déjà connues, que d'approfondir ces mêmes vérités en les examinant avec une religieuse piété.  

 

Consubstantialité des trois personnes

 

 

Quelques-uns ont dit que Notre-Seigneur Jésus-Christ n'était pas Dieu, ou qu'il n'était pas vrai Dieu, ou qu'il n'était pas avec le Père un seul et même Dieu, ou qu'il n'était pas réellement immortel parce qu'il était sujet au changement. Mais il suffit pour les réfuter de leur opposer les témoignages évidents et unanimes de nos saintes Ecritures. Ainsi saint Jean nous dit « qu'au commencement était le « Verbe, que le Verbe était avec Dieu, et que le Verbe était Dieu ». Or l'on ne peut nier que nous ne reconnaissions en ce Verbe qui est Dieu, le Fils unique de Dieu, celui dont le même Evangéliste dit ensuite, « qu'il s'est fait chair, et qu'il a habité parmi nous ». Ce qui arriva lorsque par l'incarnation le Fils de Dieu naquit dans le temps de la vierge Marie. Observons aussi que dans ce passage, saint Jean ne déclare pas seulement que le Verbe est Dieu, mais encore qu'il affirme sa consubstantialité avec le Père. Car après avoir dit « que le Verbe était Dieu », il ajoute « qu'au commencement il était avec Dieu, que toutes choses ont été faites par lui, et que rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui » (Jn I, 14, 2.3). Or, quand l'Evangéliste dit que tout a été fait par le Verbe, il entend évidemment parler de tout ce qui a été créé; et nous en tirons cette rigoureuse conséquence que le Verbe lui-même n'a pas été fait par Celui qui a fait toutes choses. Mais s'il n'a pas été fait, il n'est donc  pas créature, et s'il n'est pas créature, il est donc de la même substance ou nature que le Père. Et en effet, tout ce qui existe est créature, s'il n'est Dieu; et tout ce qui n'est pas créature, est Dieu, De plus, si le Fils n'est pas consubstantiel au Père, il a donc été créé; mais s'il a été créé, tout n'a donc pas été fait par lui, et cependant l'Evangéliste nous assure que tout a été fait par lui. Concluons donc et que le Fils est de la même substance ou nature que le Père, et que non-seulement il est Dieu, mais le vrai Dieu. C'est ce que saint Jean nous atteste expressément dans sa première épître: « Nous savons, dit-il, que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu, et que nous vivions en son vrai « Fils qui est Jésus-Christ. C'est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle (I Jn V, 20) ». 


Nous pouvons également affirmer que l'apôtre saint Paul parlait de la Trinité entière, et non du Père exclusivement, lorsqu'il disait «que Dieu seul possède l'immortalité (I Tm VI, 16) ». Et, en effet, l'Etre éternel ne saurait être soumis ni au changement, ni à la mortalité; et par conséquent, dès là que le Fils de Dieu « est la vie éternelle », on ne doit point le séparer du Père quand on dit que celui-ci « possède seul l'immortalité ». C'est aussi parce que l'homme entre en participation de cette vie éternelle, qu'il devient lui-même immortel. Mais il y a une distance infinie entre celui qui est par essence la vie éternelle, et l'homme qui n'est immortel qu'accidentellement, et parce qu'il participe à cette vie. Bien plus, ce serait une erreur d'entendre séparément du Fils et à l'exclusion du Père, ces autres paroles du même apôtre : « Il le fera paraître en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l'immortalité ». Nous voyons, en effet, que le Fils lui-même parlant au nom de la Sagesse, car « il est la Sagesse de Dieu (I Co I, 24) », ne se sépare point du Père, quand il dit : « Seul, j'ai parcouru le cercle des cieux (Si XXIV, 8) ». A plus forte raison, il n'est point nécessaire de rapporter exclusivement au Père et en dehors du Fils, ce mot de l'Apôtre : « Qui seul possède l'immortalité ». D'ailleurs, l'ensemble du passage s'y oppose. « Je vous commande, dit saint Paul à Timothée, d'observer les préceptes que je vous donne, vous conservant sans tache et sans reproche jusqu'à l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ que doit faire paraître, en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs; qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a pu ni ne peut voir, et à qui est l'honneur et la gloire aux siècles des siècles. « Amen (I Tm VI, 14.15.16) ». Remarquez bien que dans ce passage l'Apôtre ne désigne personnellement ni le Père, ni le Fils, ni l'Esprit-Saint, et qu'il caractérise le seul vrai Dieu, c'est-à-dire la Trinité tout entière par ces mots : « Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ». 


Mais peut-être vous troublez-vous, parce que vous saisissez difficilement ce mot de l'Apôtre : « Qu'aucun homme n'a pu, ni ne peut voir ». Rassurez-vous : il s'agit ici de la divinité de Jésus-Christ; et en effet, les Juifs qui ne pouvaient voir en lui le Dieu, ne laissèrent pas de crucifier l'homme qu'ils voyaient. C'est qu'un oeil mortel ne saurait contempler l'essence divine, et qu'elle n'est aperçue que de l'homme qui s'est élevé au-dessus de l'humanité. Nous avons donc raison de rapporter à la sainte Trinité ces paroles « Le Dieu souverainement heureux et seul puissant, qui fera paraître en son temps Notre-Seigneur Jésus-Christ ». D'ailleurs, si l'Apôtre dit ici que ce Dieu « possède seul l'immortalité », le psalmiste n'avait-il pas dit, « que seul il opère des prodiges ? (Ps LXXI, 18) ». Et maintenant je demanderai à mes adversaires de qui ils entendent cette parole. Du Père seul ? Mais alors comment sera-t-elle véritable cette affirmation du Fils: «Tout ce que le Père fait, le Fils le fait également ? » De tous les miracles ? Le plus grand est certainement la résurrection d'un mort. Eh bien! « Comme le Père, dit Jésus-Christ, ressuscite les morts et les vivifie, ainsi le Fils vivifie ceux qu'il veut (Jn V, 19.21)». Comment donc le Père opèrerait-il seul des prodiges ? et comment pourrait-on expliquer autrement ces paroles qu'en les rapportant non au Père seul, ni au Fils, mais au seul vrai Dieu, c'est-à-dire au Père, au Fils et au Saint-Esprit ?   
L'apôtre saint Paul nous dit encore: « Il n'y a pour nous qu'un seul Dieu, le Père d'où procèdent toutes choses, et qui nous a faits pour lui; et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites, et nous par lui ». Or, je le demande, l'apôtre, comme l'évangéliste, n'affirme-t-il pas « que toutes choses ont été faites par le Verbe ? » Et dans cet autre passage, n'est-ce pas aussi ce même Verbe qu'il désigne évidemment ? « Tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen (Rm XI,36) ». Veut-on, au contraire, reconnaître ici la distinction des personnes, et rapporter au Père ces mots: «Tout est de lui » ; au Fils, ceux-ci : « Tout est par lui » ; et au Saint-Esprit, ces autres : «Tout est en lui ? ». Il devient manifeste que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu, puisque l'Apôtre attribue à chacune des trois personnes cette même et unique doxologie : « Honneur et gloire aux siècles des siècles. Amen ». Et en effet, si nous reprenons ce passage de plus haut, nous verrons que l'Apôtre ne dit pas « O profondeur des richesses de la sagesse et de la science », du Père, ou du Fils, ou du Saint-Esprit, mais simplement, « de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements, ajoute-t-il, sont incompréhensibles, et ses voies impénétrables ! car qui connaît les desseins de Dieu, ou qui est entré dans le secret de ses conseils ? ou qui lui a donné le premier pour en attendre la récompense ? car tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui la gloire aux siècles des siècles. Amen (Rm XI, 33-36) ».   Mais si vous ne rapportez ces paroles qu'au Père, en soutenant que seul il a fait toutes choses, comme l'Apôtre l'affirme ici, je vous demanderai de les concilier et avec ce passage de l'épître aux Corinthiens, où, parlant du Fils, saint Paul dit : « Nous n'avons qu'un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites », et avec ce témoignage de l'évangéliste saint Jean : « Toutes choses ont été faites par le Verbe (I Co III, 6 ; Jn I, 2) ». Et, en effet, supposons que certaines choses aient été faites par le Père, et d'autres par le Fils, il faudrait en conclure que ni l'un ni l'autre n'ont fait toutes choses. Admettez-vous, au contraire, que toutes choses ont été faites ensemble par le Père et par le Fils, vous en déduirez l'égalité du Père et du Fils, et la simultanéité des opérations du Père et du Fils. Pressons encore cet argument. Si le Père a fait le Fils qui lui-même n'a pas fait le Père, il n'est plus vrai que le Fils ait fait toutes choses. Et cependant tout a été fait par le Fils donc il n'a pas été fait lui-même ; autrement il n'aurait pas fait avec le Père tout ce qui a été fait. Au reste, le mot lui-même se rencontre sous la plume de l'Apôtre; car dans l'épître aux Philippiens, il dit nettement « que le Verbe ayant la nature de Dieu, n'a point cru que ce fût pour lui une usurpation de s'égaler à Dieu (Ph II, 6) ». Ici saint Paul donne expressément au Père le nom de Dieu, ainsi que dans cet autre passage : «Dieu est le Chef de Jésus-Christ (I Co, XI, 3) ». 


Quant au Saint-Esprit, ceux qui avant moi ont écrit sur ces matières, ont également réuni d'abondants témoignages pour prouver qu'il est Dieu et non créature. Mais s'il n'est pas créature, il est non-seulement Dieu dans le même sens que quelques hommes sont appelés dieux (Ps LXXXI, 6) ; mais il est réellement le vrai Dieu. D'où je conclus qu'il est entièrement égal au Père et au Fils, consubstantiel au Père et au Fils, coéternel avec eux, et complétant l'unité de la nature dans la trinité des personnes. D'ailleurs, le texte des saintes Ecritures qui atteste le plus évidemment que le Saint-Esprit n'est pas créature, est ce passage de l'épître aux Romains, où l'Apôtre nous ordonne de servir non la créature, mais le Créateur (Rm I, 24). Et ici saint Paul n'entend pas nous prescrire ce service que la charité nous recommande envers tous nos frères, et que les Grecs nomment culte de dulie; mais il veut que ce soit ce culte qui n'est dû qu'à Dieu seul, et que les Grecs appellent culte de latrie. Aussi regardons-nous comme idolâtres tous ceux qui rendent aux idoles ce culte de latrie, car c'est à ce culte que se rapporte ce précepte du Décalogue: «Vous adorerez le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul (Dt VI, 13) ». Au reste, le texte grec lève ici toute difficulté, car il porte expressément: « Et vous lui rendrez le culte de latrie ». 


Or, si nous ne pouvons rendre à une créature ce culte de latrie, parce que le Décalogue nous dit : « Vous adorerez le Seigneur, votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul », et si l'Apôtre condamne ceux qui ont servi la créature plutôt que le Créateur», nous sommes en droit de conclure que le Saint-Esprit n'est pas une créature, puisque tous les chrétiens l'adorent et le servent. Et en effet, saint Paul dit « que nous ne sommes point soumis à la circoncision, parce que nous servons l'Esprit de Dieu », c'est-à-dire, selon le terme grec, que nous lui rendons le culte de latrie (Ph III, 3). Telle est la leçon que donnent tous ou presque tous les manuscrits grecs, et qui se trouve également dans plusieurs exemplaires latins. Quelques-uns cependant portent : nous servons Dieu en esprit, au lieu de lire : nous servons l'Esprit de Dieu. C'est pourquoi, sans me préoccuper de prouver à mes adversaires l'authenticité d'un texte dont ils récusent la valeur, je leur demanderai s'ils ont jamais rencontré la plus légère variante dans ce passage de la première épître aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple du Saint-Esprit, que vous avez reçu de Dieu? » Mais ne serait-ce point un blasphème et un sacrilège que d'oser dire que le chrétien, membre de Jésus-Christ, est le temple d'une créature inférieure à Jésus-Christ ? Or, l'Apôtre nous affirme, dans un autre endroit : « que nos corps sont les membres de Jésus-Christ ». Si donc ces mêmes corps, membres de Jésus-Christ, sont également les temples de l'Esprit-Saint, celui-ci ne saurait être créature. Et, en effet, dès là que notre corps devient le temple de l'Esprit-Saint, nous devons rendre à cet Esprit le culte qui n'est dû qu'à Dieu, et que les Grecs nomment culte de latrie. Aussi saint Paul a-t-il raison d'ajouter: « Glorifiez donc Dieu dans votre corps (I Co VI, 19.1.20).



Saint Augustin. Source

 

Sainte-Trinite--miniature-des-Grandes-Heures-d-Anne-de-Bre.jpg

La Sainte Trinité, miniature des Grandes Heures d'Anne de Bretagne illustrées par Jean Bourdichon, XVIe siècle.

 

 

Sainte Trinité, Sanctuaire Mont Sacré de la Sainte Trinité de Ghiffa (Piémont, Italie)

 

 

La Trinité chez Saint Bonaventure (1274)

 

"Les deux degrés précédents nous ont conduits jusqu'en Dieu par ses vestiges, eux par lesquels il brille en toutes les créatures; [...] [C]'est dans le Saint (EX 26, 34-35), à savoir la partie antérieure du tabernacle, que nous devons nous efforcer de voir Dieu par le miroir où, à la façon d'un chandelier, la lumière de la vérité brille sur la face de notre esprit, en qui resplendit l'image de la bienheureuse Trinité (cf. Ps 4,7)

"Entre donc en toi-même et vois que ton esprit s'aime lui-même avec la plus grande ferveur, et qu'il ne pourrait s'aimer s'il ne se connaissait, qu'il ne se connaîtrait pas s'il ne souvenait de lui-même, car nous ne comprenons rien par l'intelligence qui ne soit présent auprès de notre mémoire. Et à partir de cela, remarque, non par l'œil de la chair, mais par l'œill de la raison, que ton âme a une triple puissance. Considère donc les opérations et dispositions de ces trois puissances, et tu pourras voir Dieu par toi comme par une image, ce qui est voir par un miroir et en énigme (1 Co 13,12.)" (Saint Bonaventure, Itinéraire de l'esprit jusqu'en Dieu, Vrin, Paris 2019, p. 83-85.)

 

...

La Sainte Trinité chez le Bienheureux Henri Suso († 1366)

 

"Écoute : un sage maître dit que Dieu, considéré selon sa divinité, est comme un très vaste cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Considère maintenant en imagination quelqu'un qui jette avec force une lourde pierre au milieu d'une eau tranquille; un cercle se forme dans l'eau et, par sa propre force, ce cercle en produit un autre, et celui-là un autre, et les cercles sont vastes et larges selon la puissance du premier jet; la puissance du jet pourrait être si grande qu'elle couvrirait toute l'eau. Vois sous l'image du premier cercle la puissance active de la nature divine dans le Père, qui est infinie; celle-ci, semblable à elle-même, engendre un autre cercle selon la personne, et c'est le Fils, et ces deux Personnes produisent la troisième, et c'est l'Esprit tout-puissant. Voilà ce que représentent les trois cercles : Père, Fils, Saint-Esprit." 

 

La comparaison est très répandue au Moyen-Âge. On la trouve dans des recueils où elle est attribuée à Empédocle. Elle a été reprise par saint Thomas (De verit., q. 2 art. 3, ad 11) et par saint Bonaventure (Itinéraires, V. 8). (Source: La Vie, L III, dans Le Bienheureux Henri SUSO, Œuvres traduites par Jeanne ANCELET-HUSTACHE, Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne, Textes et études, Aubier, Paris 1943, p. 252 et 268.)

 

 

 

"Cet Un unique a trop d'opérations et trop de diversité, ou bien comment se peut-il faire qu'il soit Un et absolument simple avec tant de multiplicité ?

 

[...] Tout cette multiplicité est sans fond et sa base une simple unité (mêmes expressions chez Eckhart). [...] J'appelle fond la source et l'origine qui produit les diffusions. [...] C'est la nature et l'essence de la divinité; et dans cet abîme sans fond, la Trinité des Personnes reflue dans son unité, et là, toute multiplicité est en quelque sorte supprimée. [...]

Qu'est-ce donc qui lui donne la première impulsion de son opération ? [...] C'est sa force et sa puissance. [...] C'est la nature divine dans le Père." (Le Livre de la Vérité II, in Le Bienheureux Henri SUSO, Œuvres traduites par Jeanne ANCELET-HUSTACHE, Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne, Textes et études, Aubier, Paris 1943, p. 279.)

 

"La foi en la Trinité n'enlève rien à la vérité du Dieu unique : au contraire, elle en met en évidence la richesse, le contenu mystérieux, la vie intime." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 68.)

 

"La Sainte Trinité des personnes divines, c'est l'article fondamental de toute notre foi chrétienne... Sur cet article de la Trinité est fondée l'Incarnation... sur cet article est fondée la mission du Saint-Esprit, et sur celle-ci toute notre justification [passage de l'état de péché à l'état de grâce]...." (Saint François de Sales, cité in Aimé RICHARDT, Saint François de Sales et la Contre-Réforme, François-Xavier de Guibert, Paris 2013, p. 89.)

 

La Trinité nous a appris à penser la transcendance et la dialectique de l'un et du multiple, de l'individuel et du collectif, à partir de la grande synthèse permise par saint Augustin, puis saint Thomas d'Aquin entre l'héritage antique et le christianisme. 

 

Ainsi, dans notre civilisation, "les rois voulaient unir en respectant les traditions et les particularités locales, sans user de violence. Ils cherchaient à supprimer de façon graduelle, et tout en les tolérant d'abord, les frontières administratives, financières, douanières, etc., qui séparaient les diverses provinces de France. Les révolutionnaires, sans comprendre que la variété est une forme de la liberté, et peut-être la plus essentielle pour chacun, s'orientaient vers une unité dans l'uniformité. Le niveau, emblème de la Maçonnerie, correspondait à leur projet principal". (Bernard FAY, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959, p. 244.) 

 

Le mystère de la Trinité, trois personnes en une (Père, Fils et Saint-Esprit), l'unité dans la diversité, cet incompréhensible, a été pendant deux millénaires en Occident le modèle qui a imprégné notre mode de développement. Le mystère de la Trinité est l'antidote à l'unité dans l'uniformité, modèle jacobin hérité de 1789.

 

De même, dans le royaume du Christ, dans le christianisme, le développement personnel, le bonheur est individuel, il est laissé à notre libre arbitre, il dépend de nos choix personnels, de notre obéissance au commandements divins; il n'est pas garanti ici-bas sur terre et n'est pas obligatoire. Dans le projet jacobin maçonnique issu de 1789, au contraire, le bonheur est déclaré terrestre (marche vers le progrès); il est réalisé par des moyens humains et non plus divins, il est collectif et obligatoire. Holisme, marque de tous les gnosticismes et totalitarismes. 

Le premier dimanche après la Pentecôte est institué pour honorer la Très Sainte Trinité

 

Dans l'Église primitive, aucun office ou jour spécial n'était attribué à la Sainte Trinité.

 

Lorsque au IVe siècle, l'hérésie arienne se répandit, les Pères préparèrent un office avec des cantiques, des répons, une préface et des hymnes, à réciter le dimanche.

 

Dans le Sacramentaire de Saint Grégoire le Grand (PL, LXXVIII, 116) il y a des prières et la Préface de la Trinité. Les Micrologies (PL, CLI, 1020), rédigées sous le pontificat de Grégoire VII (Nille, II, 460), appellent le dimanche après la Pentecôte un Dominique vacans, sans Office spécial, mais ajoutent qu'en certains endroits on récite l'Office de la Sainte Trinité composée par l'évêque Étienne de Liège (903-20). Par d'autres l'Office était dit le dimanche avant l'Avent. Alexandre II (1061-1073), et non III (Nilles, 1. c.), a refusé une pétition pour une fête spéciale au motif qu'une telle fête n'était pas d'usage dans l'Église romaine qui honorait quotidiennement la Sainte Trinité par le Gloria, Patri, etc., mais il n'en interdisait pas la célébration là où elle existait déjà.

 

Jean XXII (1316-1334) a ordonné la fête pour toute l'Église le premier dimanche après la Pentecôte. Un nouvel office avait été créé par le franciscain John Peckham, chanoine de Lyon , plus tard archevêque de Cantorbéry (mort en 1292). La fête classée double de seconde classe, mais fut élevée à la dignité de primaire de première classe, le 24 juillet 1911, par Pie X (Acta Ap. Sedis, III, 351). Les Grecs n'ont pas de fête spéciale. Comme c'est après la première grande Pentecôte que la doctrine de la Trinité a été proclamée au monde, la fête suit convenablement celle de la Pentecôte. (Encyclopédie catholique, New Advent)

PRATIQUE.

Écoutons donc l'avertissement de l'apôtre Paul : "Ne contristez pas l'Esprit Saint de Dieu, qui vous a marqués de son sceau pour le jour de la Rédemption. (Ep 4,30). Laissons nous conduire par Lui. Il nous guide sur la "voie" qu'est le Christ vers la rencontre béatifiante avec le Père.

Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 56-57.

Source image : Bible et Savoir https://www.youtube.com/watch?v=WXf3WgNGEOg

Source image : Bible et Savoir https://www.youtube.com/watch?v=WXf3WgNGEOg

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26 mai 2023 5 26 /05 /mai /2023 00:00
Saint Bérenger († 1093)

Moine bénédictin, Bérenger naquit à Toulouse vers 1005 de parents appartenant à la noblesse. Précocement vertueux, il prit l'habit dès l’adolescence à l'abbaye de Saint-Papoul.

Il y mena la vie d'ascète que suppose la stricte observance de la règle de Saint Benoît.

Modèle pour ces congénères, il fut nommé maître des novices puis aumônier.

Ses reliques furent conservées à l'abbaye et suscitèrent de nombreux miracles.

 

"Au XIe siècle, l’abbaye, régie par la Règle de saint Benoît, connaît une période prospère grâce au moine Bérenger. Modèle de vertus, des miracles se seraient accomplis de son vivant et sur sa tombe entraînant un pèlerinage." (commune de Saint-Papoul)

 

Au monastère de Saint-Papoul, en 1093, saint Bérenger, moine.

 

Martyrologe romain

 

Sources: 1, 2, 3

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20 mai 2023 6 20 /05 /mai /2023 07:38

Une illustration de la chute vertigineuse de la société occidentale vers la folie collective due à l'inversion du langage a été la covidodémence où les mesures les plus irrationnelles et antiscience les unes que les autres furent prises, au nom de la science

 

ExemplesLes policiers municipaux ne peuvent pas contrôler les identités mais les restaurateurs devront contrôler le 'Pass Sanitaire'; les "vaccinés les premiers, c'est-à-dire en janvier et février, verront prochainement leurs taux d'anticorps baissés, et leurs immunités diminuées ... Je veux ici les rassurer, dès la rentrée, une campagne de rappels sera mise en place pour vous permettre de bénéficier d'une nouvelle injection selon le même système et dans les mêmes conditions" (Macron le 16 juillet 2021)la consommation debout dans les bars est interdite ; boire un café debout dans un bar est mortel, le boire assis est sans danger, mais pas dans les cinémas, théâtres et transports longue distance où il est "interdit de manger assis ; Les "plages dynamiques" où être assis à la plage est mortel mais pas si on est debout en train de marcher; Les repas limités à 6 personnes (pas à 5, ni à 7 mais à 6); Les grands-parents laissés en cuisine pour le repas de Noël ; La fermeture des rayons sous-vêtements et jouets pour enfants mais les clubs échangistes laissés ouverts... ; marcher dans la rue avec un bout de tissu magique sur le nez ; se taire dans le métro, etc., etc. Liste non exhaustive.

 

 

Mais une autre illustration de la chute vertigineuse de l'Occident vers la folie est la volonté d'endoctriner les enfants avec des mensonges quant à leur sexe.

Pourquoi sombrons-nous dans la folie et la barbarie ?

L’exploitation de nos enfants dans les écoles publiques

 

Source de l'article suivant : https://catholicexchange.com/stolen-innocence-the-exploitation-of-our-children-in-public-schools-and-what-to-do-about-it/

Traduit par : https://lecatho.fr/actualite/lexploitation-de-nos-enfants-dans-les-ecoles-publiques/ 

 

Pourquoi l’exploitation sexuelle des enfants est-elle si importante pour les impies ?

 

Jésus répondit : « N’avez-vous pas lu que celui qui les a faits dès l’origine les a faits homme et femme… ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » (Matt 19:4)

 

Depuis le commencement. Il y a une explosion cosmique de l’amour trinitaire. Le jardin d’Eden a été préparé pour un festin de noces. Dieu dit alors : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Dieu créa l’homme à son image : il le créa à l’image de Dieu, il le créa homme et femme. Souriant aux nouveaux époux, Dieu les bénit et leur dit :

 

« Soyez féconds et multipliez, remplissez la terre » (Gn 1,26-28), donnez naissance à des enfants, car ils sont très bons !

 

C’est alors qu’entre en scène le tentateur, le Mysterium Iniquitatis, une expression latine qui signifie le mystère du mal. Satan n’a pas d’argile propre. Il ne peut que tordre, déformer et chercher à détruire l’Imago Dei, le signe que Dieu a créé le bien.

 

Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux que le Seigneur Dieu avait créés. Le serpent demanda à la femme :

 

« Dieu t’a-t-il vraiment dit de ne manger d’aucun des arbres du jardin ?

 

La femme répondit au serpent :

 

Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin ; c’est seulement au sujet du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin que Dieu a dit :

 

« Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas, de peur que vous ne mouriez« .

 

Le serpent dit à la femme :

 

« Tu ne mourras pas ! Tu ne mourras certainement pas ! Non, Dieu sait bien qu’au moment où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux qui savent ce qui est bon et ce qui est mauvais » (Gn 3,1-5).

 

Je suis de tout cœur avec les jeunes qui sont pulvérisés par une culture tordue, déformée et très toxique. On leur a menti à maintes reprises sur les fondements mêmes du mariage, de la famille, de l’amour authentique, de la véritable signification du sexe et de la sexualité, et bien d’autres choses encore.

 

L’endoctrinement sexuel, l’exploitation et la manipulation des enfants à grande échelle dans les écoles publiques sont particulièrement inquiétants. C’est pourquoi je présente « Stolen Innocence« (L'Innocence volée. Ndlr) , un événement de sensibilisation de la communauté, avec l’enquêteur Thomas Hampson, sur ce qui arrive réellement à nos enfants dans le système scolaire public.

 

La question qui revient le plus souvent au cours de la période de questions qui suit est la suivante :

 

Pourquoi ? Pourquoi une institution chargée d’éduquer les enfants de notre pays se concentre-t-elle plutôt sur la préparation et l’exploitation sexuelles des enfants dont elle a la charge ? En bref, la réponse est le Mysterium Iniquitatis. Avons-nous oublié que nous vivons dans un monde déchu ? Avons-nous oublié que le mal et ses conséquences, le péché et la mort, sont entrés dans le monde après la chute ? Avons-nous également oublié que Dieu a apporté la solution et a vaincu le péché et la mort dans le Mysterium Pietatis, le mystère de l’incarnation, de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ ? Non, nous n’avons pas oublié. C’est que l’homme moderne s’est à nouveau trouvé devant l’arbre de la connaissance du bien et du mal et a choisi librement de rejeter Dieu. « L’innocence volée » est la conséquence de ce choix.

 

Dans son livre Toward Soviet America (1932), William Z. Foster, président national du parti communiste américain, ne laisse planer aucun doute sur l’objectif du parti en matière d’éducation américaine. « Parmi les mesures élémentaires que le Soviet américain adoptera pour faire avancer la révolution culturelle, on trouve … un ministère national de l’éducation … les études seront révolutionnées, nettoyées des aspects religieux, patriotiques et autres de l’idéologie bourgeoise. On enseignera aux étudiants les bases du marxisme et du matérialisme (Awake, Not Woke, par Noelle Mering, p. 173).

 

À peu près à la même époque, John Dewey, peut-être la figure la plus influente de l’éducation américaine moderne, a transféré l’École de Francfort, fondée par des marxistes, à l’Université de Columbia. Socialiste et athée convaincu, Dewey a passé du temps en Union soviétique et, à son retour aux États-Unis, il a écrit un livre dans lequel il exprimait son admiration et son désir de reproduire la manière dont leur système était utilisé comme outil politique.

 

Comment ils ont pu si rapidement inculquer un état d’esprit collectiviste aux enfants et comment ils ont commencé à démanteler la nécessité d’une cellule familiale.

 

« Nous nous intéressons tout particulièrement au rôle des écoles dans la mise en place de forces et de facteurs dont l’effet naturel est de saper l’importance et le caractère unique de la vie familiale » (cf. Awake, Not Woke, p. 174).

 

Dewey a fini par être connu comme le père de l’éducation progressive. Son incompréhension de la dignité de la personne humaine et son dédain de la religion ont animé et nourri sa vision de l’éducation. Dewey pensait que, plus qu’un simple apprentissage de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique, l’éducation devait être un outil d’ingénierie sociale et d’éveil de la conscience des enfants à l’activisme. Il a enseigné la philosophie de l’éducation au Teacher’s College de Columbia, où il a pu avoir un impact vaste et profond. En 1950, un tiers des directeurs et des surintendants des grands districts scolaires du pays y avaient été formés et étaient retournés dans leurs districts pour répandre ces théories dans tout le pays (cf. Awake, p. 174).

 

Ce sentiment a été repris par Chester M Pierce, éminent professeur d’éducation et de psychiatrie à Harvard et consultant pour des émissions éducatives pour enfants telles que Sesame Street :

 

« Chaque enfant américain qui entre à l’école à l’âge de cinq ans est mentalement malade parce qu’il vient à l’école avec certaines alliances avec nos pères fondateurs, avec nos élus, avec ses parents, avec la croyance en un être surnaturel et avec la souveraineté de cette nation en tant qu’entité distincte« , a déclaré Pierce. « C’est à vous, enseignants, qu’il incombe de guérir tous ces enfants malades en créant l’enfant international de demain » (Awake, p. 177).

 

La National Education Association (NEA), le plus grand syndicat d’enseignants du pays, s’est développée sous la houlette d’organisateurs marxistes et communistes dans sa volonté de passer outre l’influence des parents sur leurs enfants. (cf. Awake, p. 177-78)

 

Nous avons ici la réponse à la question du POURQUOI.

 

Entrez dans le tentateur, le Mysterium Iniquitatis. Satan n’a pas sa propre argile. Avec les hommes et les femmes qui ont rejeté Dieu, il ne peut que tordre, déformer et chercher à détruire l’Imago Dei, le signe de l’Amour Trinitaire – le mariage et la famille – que Dieu a créé très bon. Ce qui est le plus profané par Satan est ce qui est le plus saint. Quel meilleur moyen d’effacer Dieu que de souiller la belle innocence des enfants par le biais de l' »éducation sexuelle complète » et d’autres perversions qui leur ont été imposées ?

 

Quelle ironie, à notre époque dite moderne, que nous soyons tombés une fois de plus dans le piège de ce très vieux mensonge : « vous pouvez être comme des dieux« . Il semble que les mots d’Aldous Huxley sonnent juste une fois de plus : « Le fait que les hommes n’apprennent pas grand-chose des leçons de l’histoire est la plus importante de toutes les leçons que l’histoire a à enseigner. » Car sans le Créateur, la créature disparaîtrait… Mais quand on oublie Dieu, la créature elle-même devient inintelligible (Gaudium et spes, n° 36).

 

Pourtant, Dieu, le Père de Miséricorde, souhaite se réconcilier avec ses enfants perdus. L’histoire du salut – le salut de l’humanité tout entière ainsi que de chaque être humain à quelque époque que ce soit – est l’histoire merveilleuse d’une réconciliation. C’est la réconciliation par laquelle Dieu, en tant que Père, dans le sang et la croix de son Fils fait homme, réconcilie le monde avec lui-même et fait ainsi naître une nouvelle famille de réconciliés (Réconciliation et pénitence, Jean-Paul II, n° 4.8).

 

C’est l’heure de la décision ! L’histoire enseigne que, dans un certain sens, chaque personne se trouve devant l’arbre intemporel de la connaissance du bien et du mal. La question posée à chaque individu de chaque génération est la suivante : « Est-ce que j’utilise mon intelligence et ma raison pour construire ma vie et le monde qui m’entoure sur la vérité éternelle, sur Dieu, ou est-ce que je gaspille ma liberté et choisis plutôt…d’être comme des dieux qui savent ce qui est bon et ce qui est mauvais ?« . (Gn 3,5).

 

Jésus a dit à ses disciples :

 

« Quiconque accueille en mon nom un de ces enfants, c’est moi qu’il accueille ; mais si quelqu’un fait pécher l’un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attache au cou une grande meule de moulin et qu’on le noie au fond de la mer » (Mt 18,5-6).

 

Notre espoir pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui est qu’ils puissent surmonter l’endurcissement de leur cœur, se remettre de la perte du sens du péché, se tourner à nouveau vers Jésus-Christ et être sauvés.

 

Cet article a été publié originellement par Catholic Exchange (Lien de l’article).

Note du Blog Christ Roi.

Contrairement à ce qu'affirme le conformisme contemporain, l'Humanisme de la Renaissance n'a pas établi la raison, il l'a perdue en faisant primer la raison humaine sur la Raison divine.

Alain PASCAL, La Renaissance, cette imposture, La Guerre des Gnoses ***, éd. CIMES, Paris 2021, p.13

Le Concile Vatican II, Gaudium et spes 36 avait averti :

 

"si, par « autonomie du temporel», on veut dire que les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur, la fausseté de tels propos ne peut échapper à quiconque reconnaît Dieu. En effet, la créature sans Créateur s’évanouit. Du reste, tous les croyants, à quelque religion qu’ils appartiennent, ont toujours entendu la voix de Dieu et sa manifestation, dans le langage des créatures. Et même, l’oubli de Dieu rend opaque la créature elle-même."

 

Toute la misère de notre monde vient du fait qu'il s'est séparé de Dieu dans la culture, l'économie, le droit, la politique. Cette séparation inédite issue de la philosophie moderne qui entendait comprendre et organiser le monde comme si Dieu n'existait pas est LE mensonge. Cette profonde erreur nous fait régresser à l'état primitif archaïque, et à la barbarie.

 

"La Révélation chrétienne a offert l'Intelligence au monde, la Révolution moderne la lui fait perdre. Le vocabulaire moderne est donc une inversion. Au nom du progrès, l'humanité régresse et la cause est métaphysique. ... Le christianisme représente une révolution par rapport au monde antique. ... Il affirme le dualisme de l'Être - une distinction entre l'Être de Dieu et l'Être créé -, ce qui fait dépendre la connaissance humaine d'une intelligence supérieure à l'intelligence humaine. Il y a donc un critère transcendantal du rationnel.

 

"Le dualisme métaphysique conditionne la connaissance et le christianisme est la seule religion à le respecter. ... L'intelligence est dans la nature humaine. Elle est la faculté de connaissance. ... Le problème de la validité de son exercice réside dans son fondement." (Alain PASCAL, L'Intelligence du christianisme, tome 1, L'Humanité en quête de Dieu, éd. du Verbe Haut 2022, p. 22-23.)

 

"La vraie mystique et le vrai rationalisme ne sont possibles que dans un dualisme métaphysique, c'est-à-dire une distinction entre l'Être Créateur et l'être créé (la nature). Il faut que Dieu ait un Être, ce qui n'est pas le cas dans le déisme philosophique, ni le maçonnisme.

 

"Le 'dieu' des philosophes et le Grand Architecte de l'Univers (GADLU) ne sont pas Dieu.

"Les maçons font référence à un Grand Architecte de l'Univers qui n'est pas le Dieu chrétien, mais un Esprit cosmique, donc qui n'a pas d'Être. Or on ne peut pas s'unir ou contempler un Dieu qui n'a pas d'Être (c'est la mystique), ni atteindre la raison sans la Révélation chrétienne (c'est le vrai rationalisme). La franc-maçonnerie usurpe le langage chrétien." (Alain PASCAL, La Révolution des Illuminés, Les droits de l’homme contre Dieu, La Conspiration des philosophes, 4e tome, éd. Cimes, Paris 2023, p. 34.)

 

"Depuis la Révolution, la société est coupée du Sacré. Le religieux est passé du conscient à l'inconscient et le langage a été inversé par la philosophie moderne, qui offre à l'homme non pas la liberté, mais l'esclavage et la mort.

"La philosophie moderne est une régression mentale qui entraîne une régression sociale." (Alain PASCAL, La Renaissance, cette imposture, La Guerre des Gnoses ***, éd. CIMES, Paris 2021, p.15.)

 

Le langage moderne est inversé, et cette régression horrible s'appelle "progrès".

 

"Le langage moderne est une inversion du langage traditionnel (Cf. l'inversion des mots Raison, Révélation, Lumière, Vérité, Dieu, liberté ...), ce pourquoi son rationalisme est un irrationalisme. Cette inversion explique que le progressisme soit une régression vers la barbarie. Les deux cents millions de morts du XXe siècle sont la (triste) démonstration de l'échec moderne, à savoir que les temps modernes ouverts par la Révolution n'ont pas fait le bonheur de l'humanité, mais son malheur. Pourquoi ? Parce que la philosophie moderne est anti-chrétienne, donc anti-divine. ... La philosophie moderne sert l'Adversaire de Dieu, c'est-à-dire est diabolique. Les temps modernes sont diaboliques par le mensonge politique ..., mais aussi par leur amoncellement de cadavres. Silence, on exploite et on tue. ... Parce que la Révolution a fait revenir le sacrificiel archaïque. Le moderne vit une ''crise sacrificielle'', comme l'a mis en évidence René Girard.

"... La philosophie moderne ne peut pas être rationnelle dès lors qu'elle dérive de la gnose et de la Kabbale, ésotérismes qui nient la Raison révélée par le Fils de Dieu et dont la meilleure expression est la grande scolastique du XIIIe siècle. Le véritable rationalisme est le rationalisme scolastique, ... 'cathédrale de la pensée' parce que, en soumettant la raison humaine à la Révélation, il protège l'Occident de la gnose et de la Kabbale, et en inscrivant le rationalisme dans la métaphysique dualiste de la Bible.

"... Or les humanistes de la 'Renaissance" se sont inscrits contre la scolastique... C'était une régression au monisme sur le plan métaphysique (l'Être Un) et par conséquent une régression épistémologique. La 'Renaissance' ne pouvait donc pas être un rationalisme. ... Ce pourquoi la philosophie moderne est l'anti-Raison.

"On ne peut pas ignorer le Sacré et prétendre maîtriser la violence, délaisser le dualisme métaphysique et prétendre à la Raison..., etc." 

 

En premier lieu, la cause de notre malheur est le doute (c'est-à-dire l'homme) substitué à ‘’la vérité’’, l"homme qui raisonne avant de croire. C'est toujours le "crois pour comprendre" de S. Augustin qui est premier, avant le "comprends pour croire" qui est bien évidemment possible aussi dans le christianisme, mais qui arrive en second dans la méthode de la connaissance.

 

La cause de nos malheurs publics c'est de poser en premier l’homme (et son doute, la raison humaine) à la place de la raison divine.

 

Le "comprends pour croire" dans la civilisation chrétienne arrive après le "crois pour comprendre" ; la foi en Dieu est placée en premier (avant l'homme et sa raison). Cette méthode a donné le grand siècle de la raison scolastique du XIIIe siècle avec S. Thomas d'Aquin.

 

C'est dorénavant l'homme qui est le ''premier servi'' (expression de Sainte Jeanne d'Arc) et non plus Dieu.

 

"Voltaire (...) héritier de Descartes (...) a achevé de couper la foi de la raison et a ainsi créé une nouvelle sorte de foi (...) puisque c'est l'anti-foi. Ce n'est plus 'croire pour comprendre', c'est croire de ne pas croire pour ne plus comprendre" ! (...) La croyance est passée à l'inconscient et la raison est devenue irraison."

Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes, 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 463.)

 

"...Le Cogito (de Descartes) est une inversion de la métaphysique chrétienne, car un chrétien doit dire : Je suis donc je pense. [Le "puisque je sais que je suis, je sais également que je suis" de S. Augustin. Ndlr.] Dieu m'a créé et m'a fait don de la pensée, et par suite, le monde existe hors de moi, comme un objet soumis à ma faculté de connaissance. C'est (une question de) logique. On ne pense pas rien, on pense ce qui est avant que l'on pense. L'Être doit donc être avant la pensée. Car le réel ne dépend pas de l'idée, il est avant l'idée. Or, avec le 'je pense, donc je suis', Descartes nie l'Être qui précède l'idée. Par suite, sa méthode ne peut accéder à la connaissance du réel. ... L'idéalisme cartésien est ainsi utopie cognitive sur le plan épistémologique (parce qu'il inverse la démarche scolastique) ... et pis encore, péché originel, car substitution de l'Homme à Dieu sur le plan ontologique.

 

... Si la pensée du sujet, le 'je' précède l'existence, ce n'est plus l'Esprit de Dieu (Sa Parole, Son Verbe) qui a créé le monde 'au commencement', c'est la pensée humaine qui crée l'Être du monde. ... Et par conséquent, le monde n'est plus un objet extérieur à l'homme, il devient le fruit de sa pensée. Le monde est parce qu'il est perçu, expérimenté, construit par l'homme, qui devient ainsi le véritable créateur. ... Dieu devient le fruit de la pensée humaine. Dieu n'Est plus... C'est d'ailleurs ce que dit Descartes : 'Je suis, donc Dieu est', et 'je pense Dieu, donc Dieu est' ? ... Le Dieu mathématique de Descartes étant une abstraction de l'esprit humain..., il est logique qu'en loges les athées aient finalement supplanté les spiritualistes... La 'mort de Dieu' étant la conséquence finale et inéluctable du cartésianisme, cette philosophie est plus diabolique que la théosophie de Bœhme... En réduisant le rationalisme à l'homme, Descartes détruit le socle divin du rationalisme, il offre la raison au Diable. Descartes pense en initié rosicrucien. ... Sa 'méthode' n'en devient pas scientifique pour autant, puisqu'elle tire la vérité du 'moi'. Son 'rationalisme' passe ainsi de l'objectif (critère scientifique) au subjectif, donc sa 'méthode' renie le fondement même de la démarche scientifique... une sorte d'onanisme intellectuel dont vont pouvoir naître les pires utopies... Cette raison inversée est la 'raison' du Diable, la 'lumière' de Lucifer, le Maître des Roses-Croix... (qui) a fait commettre à l'homme moderne le 'péché originel' épistémologique. Saint Thomas partait des choses,... en dédaignant l'objet, Descartes perd toute intelligibilité du réel. Avec Descartes l'objet est méprisé et la raison humaine fonctionne sur du vide. Elle s'illusionne sur le réel que l'individu 'reconstruit ' artificiellement à la place de son Créateur... Désormais perdu dans un verbiage qu'il prend pour une 'science', l'homme moderne a perdu la Raison et avec elle la connaissance du Réel créé par Dieu. Descartes est à la source de tout l'absurde langage moderne, ce verbiage qui dit 'raison' pour irraison, 'réel' pour irréel, etc. Liberté, à l'égard de l'objet... qui nous rend, pour n'être mesurés par rien, également soumis à n'importe quoi... L'homme moderne est perdu dans un 'entre-monde' qui est constitué d'artificialités, car il utilise un langage dénué de sens, ... qui lui fait prendre le vrai pour le faux (c'est une inversion), donc le pousse à détruire la Nature, alors qu'il la vénère (c'est l'absurdité de l'écologie). ... Avec le Cogito, l'objet doit son existence au sujet pensant et le monde n'est plus hors de l'homme, il est par l'homme... Le rationnel devient dépendant de l'évolution de la connaissance humaine. Quand le doute est substitué à la certitude, la vérité est variable, donc il n'y a plus de vérité... Le réel n'est plus, il est construit; c'est le sujet qui fonde la connaissance, ce que dira Kant en tirant la conséquence du 'rationalisme' de Descartes. Le Cogito est une transcription en philosophie du nominalisme et de l'empirisme, deux doctrines condamnées depuis des siècles par l'Eglise.

...Et l'idéalisme cartésien implique une métaphysique moniste, même si Descartes affirme le contraire. En effet, ce n'est plus l'Esprit de Dieu qui crée seul, puisque l'existence de l'objet dépend également du Cogito, l'esprit humain... Suite logique, les successeurs de Descartes diront que le monde n'est plus l'œuvre de Dieu, mais de la pensée humaine. C'est incompatible avec le christianisme, mais c'est compatible avec la gnose et la kabbale... Le matérialisme athée est l'aboutissement logique de la philosophie moderne qu'inaugure Descartes...

Et la logique de la philosophie moderne est d'aboutir à un collectivisme cosmopolite...

Descartes crée une nouvelle mythologie, celle du progrès rationnel dû à la philosophie ... Descartes vint, puis les 'Lumières' et est arrivé ce qui devait arrivé, la Révolution et les Temps modernes, les pires horreurs de toute l'histoire de l'humanité. Car le monde sans Dieu est le pire de tous pour l'homme." (Cf. Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des philosophes tome 2, éd. Cimes, Paris 2018, p. 9-10; 15-17; 187-193; 195; 197-202; 211; 222; 224; 227.)

 

"En créant le mythe des Lumières, l'histoire officielle inverse la réalité. Car le XVIIIe siècle est le Siècle des Ténèbres et la responsabilité ... incombe aux philosophes, mais également à la franc-maçonnerie. En effet, le siècle dit "des Lumières" n'a pas marqué un progrès de la raison, il se caractérise au contraire par le retour de superstitions qui ont été véhiculées par des philosophes qui ont imposé des croyances irrationnelles d'un autre âge avec la complicité des loges maçonniques.

"Le XVIIIe siècle n'a pas vu la naissance d'idées nouvelles, mais la victoire de vieux cultes du cosmos sur la tradition chrétienne. Cette régression explique que la Révolution de 1789 ait fait couler le sang du sacrificiel archaïque et qu'à sa suite, les Temps modernes soient les pires de tous ceux vécus par l'humanité tant ils ont amoncelé les cadavres.

 

[''Refaisons l'addition des pertes dues à la Révolution et à l'Empire:

 

400 000 morts pour les guerres jusqu'en 1800;

un million pour les guerres napoléoniennes;

600 000 pour les guerres intestines;

et l'échafaud pour mémoire. Voilà nos deux millions de morts.

 

Près de 80% des personnes guillotinées sous la Révolution étaient des petites gens. Les ouvriers ont été envoyés par charrettes entières à la guillotine. Les décapitations [...] concernent pour 28% des paysans, pour 31% des artisans et des ouvriers, sans doute pour plus de 20% des marchands ... 8 à 9% des nobles, pour 6 à 7% des membres du clergé..." (René SÉDILLOT, Le coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin Mesnil-sur-l'Estrée 1987, p. 24-28).]

 

Lire : 

"Le Coût de la Révolution française". Deux MILLIONS de morts. René Sédillot

Le complot républicain de 1792 et le génocide vendéen

 

"... L'ère démocratique et la Démocratie ... régression ... vers la barbarie.

"Pour masquer ces faits – la Démocratie … est aujourd’hui un ’DOGME’ – l’histoire officielle – c’est-à-dire réécrite par la franc-maçonnerie – a créé un mythe des ’Lumières’ qui fait suite au mythe de la ‘’Renaissance’’, au mythe d’une philosophie ‘moderne’ ‘rationnelle’, etc. Tout le vocabulaire de l’histoire officielle est mensonger, … une inversion des mots." (Alain PASCAL, La Révolution des Illuminés, Les droits de l’homme contre Dieu, La Conspiration des philosophes, 4e tome, éd. Cimes, Paris 2023, p. 11-12.)

 

Lire : Subversion du langage : Un poème d'Armand Robin qui explique le programme des deux derniers siècles

 

"Au XVIIIe siècle, ... quand les faux mystiques seront unis aux faux rationalistes, les ténèbres seront complètes.

Alors la parenthèse tragique des Temps modernes obscurantistes pourra s'ouvrir."

(Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des Philosophes, 2e tome, éd. Cimes, Paris 2018, p. 468)

 

Non plus la raison venant de Dieu, mais la raison dressée contre Dieu

 

C'est cet échec du monde moderne que nous assistons actuellement. La Russie semble vouloir s'extirper de cette folie en revenant à sa culture chrétienne, quand l'Occident continue sa course folle vers l'état primitif.

 

"Aujourd'hui, les modernes ont perdu la Raison parce qu'en faisant table rase de la tradition chrétienne, ils sont revenus à la mentalité primitive. La victoire de la barbarie sur la Civilisation en témoigne", explique Alain PASCAL. (La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, tome 2, Islam et Kabbale contre l’Occident chrétien, éd. Cimes, 2e éd. revue et augmentée, Paris 2015, p. 289.)

 

"Les Temps modernes ne pouvaient pas être un progrès parce que le 'rationalisme' qui les fonde est une régression mentale.

 

"[...] La 'raison' moderne ne peut pas être rationnelle puisqu'elle est individuelle, et que l'expérience individuelle a nécessairement recours aux 'sens' comme l'a montré Saint Thomas. Pour être, la Raison doit transcender l'individu.

 

"[...] Le 'rationalisme' moderne ne peut pas être rationnel puisqu'il est l'expression ultime de croyances primitives traduites en philosophie." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, tome 2, Islam et Kabbale contre l’Occident chrétien, ibid., p. 289)

 

"Le lecteur occidental doit donc oublier le langage de la philosophie moderne, qui a récupéré certains mots en les détournant de leur sens originel. [...] Il y a de nos jours une confusion du vocabulaire dont la responsabilité incombe aux loges maçonniques, et contrairement au langage de la philosophie moderne, obscure [...], les grands systèmes scolastiques (fidèles à la tradition chrétienne) [...] sont d'une clarté exemplaire. En un mot, la lumière du langage scolastique s'oppose à l'obscurantisme du mot rationalisme, justement.

 

"Pour un traditionaliste chrétien, le rationalisme consiste à respecter la Raison divine, alors que dans le langage moderne, le rationalisme fait prédominer la raison humaine sur la Raison divine, voire nie la Raison divine.

 

C'est un exemple d'inversion du langage.

 

Nous pourrions donner un autre exemple, à savoir que, dans le langage scolastique, l'empirisme s'oppose au réalisme et au rationalisme, alors qu'en lange moderne l'empirisme se prétend réaliste et rationnel.

 

[...] Le mot rationalisme naît avec la scolastique – la Raison divine est offerte à l'humanité par la scolastique –, et aujourd'hui il signifie le contraire du rationalisme scolastique. [...] Être rationaliste, c'est accorder la Raison divine à la faculté rationnelle humaine. La scolastique donne la qualité à la chose en allant du supérieur (la raison divine. Ndlr.) à l'inférieur (l'humain). [...] Le moderne (au contraire) part de l'inférieur, la Nature, qu'il étudie par une science quantitative, numérique et profane. [...] Le moderne déduit la loi d'une science qui nie le Sacré.

 

[...] La dernière (philosophie) en date est l'existentialisme athée, philosophie qui a conclu à l'absurde, ce qui est un aveu total de perte de sens. Le mot lui-même est utilisé à contresens, par exemple par les marxistes lorsqu'ils osent parler du 'sens de l'histoire' à propos de leur 'progressisme'. C'est le plus grand (et le pire) exemple d'absurdité meurtrière née de l'inversion du langage par la philosophie moderne. Car le marxisme a définitivement démontré son irrationalité, son incapacité à comprendre le réel. Le progressisme marxisme est une régression historique sans précédent. 

 

"[...] Il ne faut cependant pas désespérer car l'Intelligence perdue provoque un tel excès de primitivation que le malheur vécu et le manque spirituel sont à même de rendre évident la nécessité d'une renaissance de l'Intelligence. Au bout de l'absurde, une nostalgie rationnelle et sacrale provoquera la fin des Temps modernes." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, tome 2, Islam et Kabbale contre l’Occident chrétien, ibid., p. 139-141.)

 

"La philosophie moderne est stupide – c'est le mot – quand elle dit  que l'homme est rationnel parce qu'il a rejeté Dieu et qu'elle prône une liberté individuelle parce que la raison humaine ne peut venir que de Dieu et que la liberté est impossible à l'individu, puisqu'il est interne au cosmos. Pour preuve, l'homme moderne ne comprend plus rien, il est fou, et de moins en moins libre (il n'y a que les victimes du communisme qui s'en aperçoivent...) [...] Le monisme métaphysique est donc la cause de l'échec moderne. [...] En  régressant à avant la scolastique, la philosophie moderne ne peut pas être nouvelle, elle est nécessairement régressive. 

 

"La scolastique est un immense progrès parce qu'elle a sanctifié la philosophie ancienne (qui aspirait à libérer l'homme des croyances irrationnelles des relations cosmiques antiques en accordant à l'humain la faculté rationnelle et la liberté individuelle, mais avait échoué car elle avait persisté dans le monisme de l'Être parce que c'était la seule conception de l'époque, ou parce que les premiers philosophes, s'ils avaient peut-être eu l'échos de la genèse [...] n'en avaient pas compris la métaphysique) en la refondant sur le dualisme métaphysique." (Un Dieu créateur et un monde créé non confondus dans l'Un antique). (Alain PASCAL, Les Sources occultes de la philosophie moderne, De la Gnose à la théosophie, tome 1 de La Conspiration des philosophes, éd. des Cimes, Paris 2017, p. 109-111.)

 

"Dans le catholicisme [...] le Père incarne le Fils pour que l'homme ['fait à l'image de Dieu'. Ndlr.] ait une raison qui lui permette d'étudier scientifiquement la nature. La nature n'est plus [comme dans les anciennes cosmogonies monistes. Ndlr.] le corps de Dieu parce que le Père est transcendant, 'les choses cachées depuis la fondation du monde' sont révélées par le Fils, si bien que l'homme peut étudier le créé sans peur. Par la Trinité, et la Trinité seule, la magie est écartée de la science. La magie est la forme primitive de la science, mais celle-ci n'est véritablement devenue objective (donc rationnelle...) qu'avec l'abandon de la magie, c'est-à-dire lorsque la métaphysique du christianisme a délivré la nature de ses mystères en distinguant l'être créé de l'Être créateur.

 

"Seul à respecter la métaphysique du dualisme de l'Être de la Bible, le dogme catholique est le seul à être rationnel parce qu'il est le seul à exclure toute magie.  [...] Il faut en tirer la conséquence sur notre civilisation. [...] [L]e retour actuel de la magie constitue à l'égard de l'Occident chrétien une menace de mort au même titre que le choix métaphysique moniste." (Alain PASCAL, La Renaissance, cette imposture, La Guerre des Gnoses ***, éd. CIMES, Paris 2021, p. 57-58.)

 

"La philosophie moderne a fait perdre à l'humain toute raison, puisqu'elle a affirmé une fausse raison, qui plus est l'inverse de la Raison. C'est pour cela que l'homme moderne ne domine plus le réel. ... Le modernisme étant une négation du christianisme (il est démontré que la philosophie moderne est une inversion de la scolastique chrétienne), il est une régression et non pas un progrès, ce n'est pas une affirmation de théologien, mais un constat d'historien. L'homme moderne n'est pas raisonnable, il est fou, raison pour laquelle il est violent. Car jamais, y compris dans les temps les plus primitifs, l'humain n'a autant versé le sang humain. Tel est le fait incontestable. En quantité et en proportion d'êtres humains tués par l'homme, les Temps modernes ont battu tous les recors, et ce n'est pas fini..." (Alain PASCAL, L'Intelligence du christianisme, tome 1, L'Humanité en quête de Dieu, éd. du Verbe Haut 2022, p. 49-50.)

 

"Les Temps modernes [...] ont vu la plus forte montée d'irrationnel et la plus forte explosion de la violence de toute l'histoire de l'humanité, y compris la plus primitive...

 

"[L]a cause de la violence moderne est l'abandon de la métaphysique du dualisme de l'Être. [...] Le monisme de l'Être est le problème de la philosophie moderne, la cause métaphysique de l'échec moderne. La philosophie moderne est moniste, car elle nie le Surnaturel, donc présuppose un Être Un, et cette erreur métaphysique s'accompagne obligatoirement d'une résurgence du sacrificiel archaïque. [...] Loin d'être un progrès, l''Éternel retour' au monisme est une régression." (Alain PASCAL, La Renaissance, cette imposture, La Guerre des Gnoses ***, éd. CIMES, Paris 2021, p. 61.)

 

De même, "l'Humanisme qui est une divinisation de l'homme (sans les moyens de Dieu, donc avec les moyens du serpent de la Genèse. Ndlr.), loin de permettre une connaissance rationnelle constitue un obstacle. Car par lui-même, l'homme ne peut avoir qu'une connaissance limitée de l'univers. Certains aspects du réel sont hors de ses sens, donc aussi de sa raison. L'univers tient ses lois d'une Intelligence supérieure à celle de l'homme, donc il faut à la raison humaine que 'Quelqu'un' lui révèle cette Intelligence supérieure. En un mot, pour atteindre la Raison, il faut partir de Dieu et non de l'Homme." (Alain PASCAL, L'Intelligence du christianisme, tome1, L'Humanité en quête de Dieu, éd. Du Verbe haut 2022, p. 384.)

 

"Puisque seul le christianisme respecte la parole de Dieu (et le dualisme biblique avec d'un côté un Être créateur, Dieu, et de l'autre côté, des créatures, à ne pas confondre avec Dieu lui-même, et qui ne sont pas des êtres créateurs. Ce que conteste la philosophie moderne... Ndlr.) [...], mettre fin au christianisme est servir le diable, l'esprit qui veut détruire la Création de Dieu, et c'est pourquoi depuis que la société est antichrétienne, c'est-à-dire depuis le début des Temps modernes, l'homme met en péril la Création.

 

"L'humain a perdu la Raison, il sombre dans l'absurde (notre Absurdie actuelle, Ndlr.), parce qu'il a perdu l'Intelligence de la Bible et il a été séduit par celle du diable.

 

"De nos jours, l'écologie illustre cette absurdité. L'écologie est en effet la religion cosmique (moniste archaïque d'un Cosmos un. Nldr.) qui va justifier la dictature mondiale. C'est absurde puisque cette religiosité exprime une nostalgie de la Création (du jardin d'Eden avant la Chute... Ndlr.) alors qu'elle est mise au service d'un mondialisme destructeur de la Création. L'écologie devrait défendre l'Ordre du Cosmos alors qu'elle est l'extrême révolution, l'apologie du chaos. L'écologie est à la fois l'extrême progressisme, l'aboutissement de la révolte contre Dieu, mais aussi l'anti-science qui peut mettre fin au progressisme ! Certains verront dans cette absurdité écologique une volonté supérieure, tant il est vrai qu'après le Chaos revient l'Ordre...

 

"Nous entrons dans l'espérance. Les temps modernes vont se clore et l'Intelligence sera rendue à l'homme avec la mémoire." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, tome 2, Islam et Kabbale contre l’Occident chrétien, ibid., p. 203.)

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3 mai 2023 3 03 /05 /mai /2023 00:00
Saint Philippe, Apôtre, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 147.

Saint Philippe, Apôtre, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 147.

S. Philippe était de Bethsaïde, en Galilée, patrie de S. Pierre et de S. André.

Le Sauveur, dès les premiers jours de sa vie publique, le rencontra et lui dit : "Suis-Moi !

 

Saint Philippe chassant le démon (F. Lippi, 1457-1504)

 

Après la Pentecôte (fête de la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, cinquante jours après Pâques), il alla prêcher dans les immenses contrées de l'Asie supérieure (Turquie actuelle) ; il évangélisa longtemps les Scythes, puis les Galates, les Phrygiens, et c'est dans la ville d'Hiérapolis, en Phrygie qu'il confirma sa prédication par le témoignage de son sang.  

Saint Philippe Apôtre, Georges de La Tour, 1624

Saint Philippe Apôtre, Georges de La Tour, 1624

Philippe rencontra un eunuque, haut fonctionnaire de Candace, reine d’Éthiopie, et administrateur de tous ses trésors, qui était venu à Jérusalem pour adorer, et qui lisait le prophète Isaïe. Philippe lui demanda : "Comprends-tu ce que tu lis ?" L'eunuque lui répondit : "Et comment le pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? [...] Dis-moi, je te prie : de qui le prophète parle-t-il ?". Alors Philippe prit la parole et, à partir de ce passage de l’Écriture, il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus. (Actes 8,27-35) Ceci montre que selon la sainte Bible elle-même, l'interprétation privée des Écritures doit se réaliser dans la tradition apostolique. "Car vous savez cette chose primordiale : pour aucune prophétie de l’Écriture il ne peut y avoir d’interprétation individuelle," (2 P 1,20)

 

Un jour que le peuple offrait de l'encens à un gros serpent qu'il regardait comme une de ses divinités principales, Philippe, saisi de compassion, se jette à terre et supplie Dieu de délivrer ces malheureux de la tyrannie du serpent infernal. L'affreuse bête expire aussitôt. Le peuple se montrait disposé à accepter la doctrine d'un homme qui opérait de telles merveilles ; mais les magistrats et les pontifes s'emparèrent de l'Apôtre, le battirent de verges, le clouèrent à une croix et l'accablèrent de pierres. À sa mort, la terre trembla et plusieurs édifices s'écroulèrent. 

Saint Philippe, La Dernière Cène, Détail, 1495-1497, Léonard de Vinci, Milan, Réfectoire du Couvent de Santa Maria delle Grazie, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 266-267.

 

 

Saint Philippe mourut dans un âge fort avancé puisque S. Polycarpe eut quelque temps le bonheur de converser avec lui.

 

Dans un portrait peint par Dürer en 1516 et conservé aux offices de Florence, Philippe est représenté sous les traits d'un très vieil homme. C'est ainsi que celui qui fut un des premiers à suivre le Nazaréen est le plus communément représenté. Il serait en effet mort très âgé à Hiérapolis, en Phrygie, une région située dans l'actuelle Turquie. (4)

 

Saint Philippe Apôtre, Par Albrecht Dürer, 1516

 

 

Crucifixion de St Philippe, F. Lippi, Fresco Strozzi Chapel, Santa Maria Novella, Florence

 

S. Jacques le Juste ou Jacques le Frère du Seigneur, appelé aussi Jacques le Mineur pour le distinguer de Jacques le Majeur, frère de saint Jean, était né à Cana, en Galilée, d'Alphée et de Marie, soeur, c'est-à-dire proche parente de la sainte Vierge. 

Jacques a joué un rôle important après l'Ascension de Jésus, et il fut le premier évêque de Jérusalem (été 58).

 

L'Apôtre Jacques le Mineur, 1250-1275, Maître de saint François, Washington, National Gallery of Art, dans Rosa GIORGI, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 268-269.

 

La tradition affirme qu'il ressemblait au Sauveur, et que les fidèles aimaient à regarder en lui une vivante image de leur Maître remonté dans le Ciel.

Jacques le Mineur eut un frère, Apôtre comme lui, nommé Jude, et ses deux autres frères, Joseph et Siméon, furent disciples de Jésus. 

Saint Jacques était de la tribu de Juda et "frère de Jésus", c'est-à-dire cousin de Notre-Seigneur selon la chair. "Les évangiles et Paul (Ga 1, 18-19 ; 1 Co 9,5) appellent 'frères du Seigneur' ceux qui étaient en réalité ses cousins selon l'usage extensif du lien de fraternité dans le monde sémitique (Voir en particulier les système de parenté à Iamneia, ville de la côte palestinienne, d'après Inscriptions de Délos, n° 1208)" (5)

Dans le texte nazoréen, dit Protévangile de Jacques, attribué à Jacques de manière pseudépigraphique, et daté de la seconde moitié du IIe siècle, Jacques est le fils de Joseph issu d'un premier mariage. (6)

"Jacques, le 'frère de Jésus', exécuté en 62, faisait l'admiration des pharisiens par sa piété et son assiduité au temple." (7)

Il eut la faveur d'une apparition particulière du Ressuscité, après Pierre et les Douze (1 Co 15,7).

C'est chez lui que Pierre se rendit aussitôt après être miraculeusement sorti de prison, et Paul fit de même après sa conversion. (8)

 

L'Eglise, maison de David

 

Après la Pentecôte, quand les Apôtres se partagèrent l'évangélisation du monde, Jacques se fixa à Jérusalem, pour la conversion spéciale des Juifs. Son autorité était très grande dans l'Église primitive, et, au concile de Jérusalem, c'est lui qui, le premier après saint Pierre, prit la parole et déclara que les paroles de Pierre étaient en accord avec celles des prophètes concernant la reconstruction de la demeure de David (Actes 15,15-16, citant Amos 9,11). Cette maison de David est sans aucun doute l'Église du Christ - le Fils de David - et comprend à la fois des Juifs et des Gentils. Le Psaume 122 décrit cette Maison de David comme ayant des "trônes" "sièges pour le jugement" (Ps 122 - Bible catholique Crampon 1923) : "Jérusalem, bâtie comme une ville solidement attachée, vers laquelle montent les tribus, les tribus du Seigneur, comme il a été décidé pour Israël, pour rendre grâce au nom du Seigneur. C'est là qu'ont été placés les trônes du jugement, les trônes de la maison de David" (Ps. 122, 3-5). Les trônes sont associés à l'autorité de juger. Les tribus de toutes langues et de toutes nations viennent au Dieu d'Israël pour "rendre grâce". L'acte central du culte chrétien est le sacrifice de l'"Eucharistie", qui signifie "action de grâce". C'est l'"offrande pure" dont Malachie a prophétisé qu'elle serait offerte par les païens (Ml 1,11), parce qu'elle est l'offrande du Christ. Les nations "rendent grâce au Seigneur" grâce à l'offrande pure et à l'intercession du Messie.

Avant son ascension, Jésus promit aux apôtres qu'il serait avec eux jusqu'à son retour (Mt 28,20).  Sa promesse s'étend à leurs successeurs qui siègent sur les trônes apostoliques de la Maison de David, les évêques. Apocalypse 20, versets 1 à 4 mentionne également ces "trônes" où s'assoient "des personnes à qui le pouvoir de juger fut donné" et décrit l'enchaînement de Satan par la croix et la résurrection du Christ, l'enchaînement de "l'homme fort" auquel Jésus a fait allusion pendant son ministère terrestre. Satan est lié afin que ses biens - les âmes asservies - puissent être pillés. Ce "jugement" fait référence à l'autorité de "lier et délier" que Jésus a conférée aux apôtres, en particulier à saint Pierre (Matthieu 16,19 ; Mt 18,18) Cette période des trônes dure "mille ans". Qu'il s'agisse d'un sens littéral ou d'une métaphore pour désigner un "temps long", il est évident qu'elle dépasse la durée de vie personnelle des apôtres. 

 

Nous avons ici la réponse au mystère de la promesse du Christ de rester avec les Apôtres jusqu'à son retour, malgré leur mort au premier siècle : il reste avec leurs successeurs, les évêques, "ceux à qui le jugement a été confié", qui siègent sur les "trônes" de la Maison de David, dont le Christ a explicitement dit que les Apôtres eux-mêmes y siégeraient pendant les "mille ans", à partir de son Ascension. Le Christ a également promis à ces mêmes apôtres que le Saint-Esprit les guiderait dans toute la vérité (Jean 16,13). Cela doit logiquement inclure l'exercice du pouvoir de lier et de délier, puisque le Christ a promis que de tels jugements seraient soutenus par le ciel (Mt 16,19 ; 18,18). Il s'agit là de la base biblique de ce que l'on appelle la succession apostolique.

 

"Se référant à Eusèbe, qui écrit que Pierre, Jacques le Majeur (frère de Jean) et Jean ne se réservèrent pas la direction de l'église locale de Jérusalem, mais choisirent Jacques le Juste (le frère du Seigneur) comme évêque (episcopos), le R.P. Daniélou dans son Histoire Ecclésiastique (II, 1, 4) suggère que Jacques le Juste ait été à la fois une sorte de président du collège local des presbytres et d'héritier des pouvoirs apostoliques (naturellement en ce qui concerne l'église locale de Jérusalem)." (9) 

 

Les conversions nombreuses et éclatantes opérées par son ministère lui suscitèrent des ennemis parmi les judéens.

 

Jacques serait mort après l'an 60, en des circonstances incertaines parce que ne provenant que de sources apocryphes. Toutefois, Clément d'Alexandrie (150-215), un auteur de la fin du IIe siècle, mentionne qu'il a été élu premier évêque de Jérusalem et est mort martyr, battu à mort après avoir été jeté du haut du pinacle du temple (Histoire ecclésiastique 2, 1, 2-3) (10)

C'est en 62 que le grand prêtre Anne (Ananus), fils de celui du pontificat duquel Jésus avait été crucifié, se croyant assez fort pour briser la jeune Église, le fit arrêter, et le déféra au Sanhédrin.

Nous connaissons le détail du drame par Flavius Josèphe et le mémorialiste et historien chrétien Hégésippe, qui écrivait au milieu du IIe siècle. Jacques "fut non seulement attaqué par les scribes et les pharisiens, mais aussi par d'autres groupes judéens". (11) 

 

La persécution de 62 a eu un caractère collectif. Jacques ne fut pas condamné personnellement, puisque son groupe fut exécuté avec lui - c'est la première exécution collective de chrétiens. (Antiquités judaïques, XX, 9,1 (200).)

L'année 62, celle de la mort de Jacques, est marquée incontestablement par le début des tensions entre Juifs. La condamnation du groupe de Jacques illustre l'explosion du sectarisme et le replis des groupes légalistes et conservateurs du Temple. (12) Jacques devient le symbole de l'affrontement entre Judéens pharisiens et Judéens chrétiens, après l'avoir été de l'affrontement entre chrétiens d'origine judéenne et chrétiens d'origine grecque. (13)

Outre l'exécution de Jacques le Mineur, conséquence de l'influence exercée par la communauté chrétienne d'origine judéenne auprès de l'ensemble des Judéens, l'histoire de la communauté chrétienne de Jérusalem a été marquée par deux autres martyres : en 33, la lapidation d'Étienne, et en 43-44 la mise à mort de Jacques le Majeur. (14)

Les princes des Juifs (Sadducéens) firent monter Jacques sur la terrasse du temple de Jérusalem et lui dirent : "Juste, nous avons confiance en toi ; parle et dis-nous la vérité sur Jésus !"

Le saint Apôtre s'écria : "Pourquoi m'interrogez-vous sur le Christ ? Il siège dans les Cieux à la droite de la Majesté divine, et un jour Il reviendra sur les nuées du Ciel." La foule approuvait ces paroles ; mais les chefs, jaloux, précipitèrent le vieillard du haut du haut du temple où le démon avait naguère tenté Jésus. Comme il n'était pas mort, on se mit à le lapider, puis en dépit de quelques protestations généreuses, un foulon l'acheva à grands coups de sa lourde masse. Exécution illégale, qui valut à Anne d'être déposé du souverain pontificat (15) , c'est-à-dire de sa charge de Grand prêtre par le nouveau procurateur romain entré en fonction.

 

Brisé dans sa chute, il mourut l'an 62 en priant pour ses bourreaux : "Seigneur, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font."

Les judéens qui l'ont lapidé n'ont pu empêcher le peuple de l'enterrer sur place et de lui ériger un monument.

 

"L'exécution des deux Jacques, à l'instigation du Sanhédrin qui refusait tout messianisme, n'empêcha pas la communauté de rester sur place jusqu'en 66, sans participer aux mouvements qui agitèrent la population à partir de 60, en prélude à la guerre contre Rome." (16)

La Communion de l'apôtre Jacques le Mineur, Niccolo Bambini 1720

La Communion de l'apôtre Jacques le Mineur, Niccolo Bambini 1720

Nous avons de S. Jacques le Mineur une Épître qui a le titre de Catholique ou Universelle, parce qu'elle ne fut point adressée à une église particulière, mais à tout le corps des Juifs convertis qui étaient dispersés dans les différentes parties de l'univers.

 

 

On le représente en tunique et pallium, parfois avec une canne.

Il est invoqué contre les souffrances des agonisants.

Le nom Jacques vient de l'araméen et signifie "adepte de Dieu".

 

 

Saint Jacques le Mineur 1620 - Georges de La Tour

Saint Jacques le Mineur 1620 - Georges de La Tour

PRATIQUE. Pardonnez à vos ennemis, priez pour vos persécuteurs.

Sources:

 

(1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 121 ; (2) ; (3) ; (4) Christine BARRELY, Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 146 ; (5) Marie-Françoise BASLEZ, Bible et Histoire, Judaïsme, hellénisme, chritianisme, Folio Histoire, Saint-Amand 2003, p. 160 ; (6) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, Nouvelle Clio, l'Histoire et ses problèmes, PUF, Clamecy 2018; p. 168 ; (7) Marie-Françoise BASLEZ, Comment notre monde est devenu chrétien, CLD Éditions, Points Histoire, Lonrai 2015, p. 32 ; (8) Rosa GIORGI, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 268-269 ; (9) DANIEL-ROPS, Histoire de l'Église du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 22 ; (10) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid., p. 170 ; (11) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid., p. 169 ; (12) Marie-Françoise Baslez, Bible et Histoire, Judaïsme, hellénisme, chritianisme, Folio Histoire, Saint-Amand 2003, p. 264-268 ; (13) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid., p. 173 ; (14) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid., p. 171 ; (15) DANIEL-ROPS, Histoire de l'Église du Christ, ibid., p. 46 ; (16) Marie-Françoise BASLEZ, Comment notre monde est devenu chrétien, ibid., p. 32. 

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10 avril 2023 1 10 /04 /avril /2023 08:52

"Les résolutions de la 'Voie synodale' (allemande. Ndlr.) dérobent aux fidèles catholiques la 'vérité de l'Evangile' (Ga 2, 5), pour la remplacer par la purée de lentilles bon marché d'une idéologie fixée sur le sexe… une sorte de matérialisme nihiliste qui se moque de Dieu qui a créé l'homme à son image et homme et femme à sa ressemblance", déclare dans une interview détaillée, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

https://www.catholicworldreport.com/2023/04/09/the-synodal-way-into-the-german-schism-a-critical-examination/

https://www.catholicworldreport.com/2023/04/09/the-synodal-way-into-the-german-schism-a-critical-examination/

Vatican (kath.net) Avec la dernière assemblée plénière, les négociations et les votes démocratiques de la soi-disant "voie synodale" ont été conclus. Les décisions du vote à la majorité doivent maintenant être mises en œuvre. Cependant, les résolutions ne rencontrent pas l'approbation unanime de Rome et du Pape, qui représentent tous deux l'Église universelle et donc 1,3 milliard de catholiques romains, et qui sont tous deux chargés de garantir l'unité de l'Église bimillénaire Église dans la vérité du Christ.

 

Les résolutions ont, en fait, été critiquées non seulement par les catholiques allemands, mais aussi dans le monde entier.

 

Lire : Le Patriarcat Catholique Byzantin a publié "l'anathème de Dieu contre les prélats" du Synode allemand

 

Les décisions de ce processus de réforme, qui revendiquent une validité juridique, sont susceptibles de s'éloigner du principe d'unité qui a garanti la continuité de l'Église pendant deux mille ans. L'abandon du principe d'unité a de lourdes conséquences. Nous en avons parlé avec le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dogmatique et historien des dogmes.

 

Lothar C. Rilinger : De nombreux textes ont été adoptés il y a quelques jours lors de la "Voie synodale" de Francfort et nous ne pouvons nous concentrer que sur certains d'entre eux. Mais d'abord, en principe : quelle part de l'enseignement traditionnel par exemple sur le sacerdoce ou sur l'homosexualité, un catholique peut-il mettre en question avant de cesser d'être catholique ?

 

Lire : Synode sur la famille : "La tentative de mettre au vote la vérité divine et la parole de Dieu est indigne" (Mgr Athanasius Schneider)

 

Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Le sacrement d'ordination, un dans son origine et son essence, dans les trois degrés de diacre, prêtre et évêque, a son fondement dans l'appel et la commission des apôtres par Jésus-Christ, le Fils de Dieu lui-même. Contre l'objection des groupes spirites et finalement de la Réforme protestante au XVIe siècle, selon laquelle le sacrement de l'Ordre ne faisait pas partie de la substance de l'Église, le Magistère épiscopal-papal (en particulier dans les Conciles de Trente et Vatican II) a travaillé l'origine christologique et la place ecclésiologique de ce sacrement, dans lequel se fonde aussi la constitution hiérarchique, c'est-à-dire sacramentelle, de l'Église (cf. Vatican II, Lumen gentium 18-29).

 

Par conséquent, quiconque nie les éléments essentiels de cette ordination, instituée dans l'Église par le Christ, comme ministère mandaté de la Parole et du Sacrement, et quiconque ne reconnaît pas les évêques et les prêtres comme les bergers nommés par l'Esprit Saint, ne peut plus se dire Catholique (cf. Vatican II. Lumen gentium 14). Ce qui est constitutivement catholique n'est donc pas déterminé par l'état civil ou le Comité central des catholiques allemands ou toute autre organisation ecclésiastique de droit purement humain, mais en dernière instance uniquement par l'ensemble des évêques catholiques avec le pape comme principe perpétuel de l'unité de l'Église dans la vérité de la révélation définitive de Dieu en Jésus-Christ. L'opposition hérétique à la révélation et à sa version conceptuelle dans la confession de foi nécessaire de l'Église se camoufle, comme c'était déjà le cas chez les anciens gnostiques, en un développement de ce qui est réellement visé ou en une adaptation nécessaire à la capacité de compréhension limitée ou conditionnée par le temps des destinataires - comme chez les soi-disant modernistes du XIXe siècle.

 

Contre le courant dominant du monde occidental, soutenaient-ils, on ne pouvait plus dire quel était le but de la nature humaine créée par Dieu en deux sexes. Et l'activité sexuelle en dehors du mariage légitime de l'homme et de la femme ne pouvait plus être qualifiée de péché sans s'exposer à l'ostracisme social ou encourir le châtiment prétendument juste de la justice, qui doit veiller sur la pensée, la parole et l'action totalitaires socialement autorisées. Pour le dire clairement : ce n'est rien d'autre que la dictature du relativisme.

 

Rilinger : Il y a trois degrés de ministère ordonné (diacre, prêtre et évêque) mais c'est un seul sacrement. Ce serait donc bien une discrimination, comme l'a mis en garde Mgr Rudolf Voderholzer à Francfort, si les femmes n'étaient admises qu'en tant que diacres, mais pas en tant que prêtres ou évêques. Dans quels problèmes s'emmêle-t-on lorsqu'on demande un diaconat pour les femmes ?

 

Card. Müller : Il n'y a en effet qu'un seul et indivisible ministère sacramentel dans les trois degrés d'évêque, de prêtre et de diacre. Par conséquent, ses éléments essentiels s'appliquent aux trois degrés d'ordination. Cette réalisation est enracinée dans la tradition de foi de l'Église, a prévalu même face aux objections hérétiques, et a donc mûri au point d'une définition magistrale qui lie chaque catholique en conscience.

 

Rilinger : La dernière fois, un texte a été adopté selon lequel les relations sexuelles extraconjugales doivent être considérées comme positives. Maintenant, un autre texte a été adopté qui est censé faciliter les célébrations de bénédictions pour les relations sexuelles de toutes sortes, mais aussi pour les personnes civilement divorcées et remariées qui vivent en violation de leur mariage sacramentel indissoluble. Il y a seulement deux ans, précisément ces bénédictions des relations sexuelles non conjugales avaient été déclarées impossibles par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Que dit cette attitude de l'Église en Allemagne, des évêques allemands, mais aussi de Rome, s'il n'y a pas d'intervention immédiate ?

 

Card. Müller : La Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au nom du Pape, a clairement mis l'accent sur la doctrine catholique des deux sexes humains. Dans son entretien le plus récent (mars 2023) dans le journal argentin La Nación, le pape François a lucidement fait la distinction entre la pastorale des personnes aux prises avec l'attirance érotique du sexe opposé et la colonisation la plus dangereuse du monde par l'idéologie du genre totalement non scientifique, qui doit être imposée à tous – y compris aux pays pauvres – par le lobby milliardaire correspondant. Si un pays refuse, le lobby menace de plafonner l'aide au développement et accepte ainsi délibérément la faim et la paupérisation.

 

Cela est déjà évident dans le discours pseudo-scientifique d'un "homme biologique". Comme si la sexualité de l'homme était autre chose qu'un fait biologique, qui, cependant, dans l'unité corps-âme de l'homme, a besoin d'être également géré moralement, en ce qui concerne le bien moral, qui se perfectionne dans l'amour.

 

L'Église catholique est, en effet, la seule institution au monde qui défende inconditionnellement la dignité de la personne humaine parce que, selon le commandement de Dieu, elle appelle la nocivité du péché pour ce qu'elle est et en même temps donne à chaque pécheur la grâce de repentir et de conversion, et lui présente ainsi la perspective d'une nouvelle vie dans l'amour de Dieu.

 

Au-delà de la définition la plus originale, donc la plus progressive et la plus bénéfique de l'homme, que Jésus, le Fils de Dieu, nous a définitivement révélée comme la volonté du Père céleste et Créateur du monde et de l'homme (cf. Mt 11, 25- 27), il n'y a aucune réalisation humaine qui puisse relativiser Sa parole : "N'as-tu pas lu que celui qui les a faits dès le commencement" [la raison dans laquelle se manifeste le dessein de la volonté du Créateur] "les fit homme et femme, et a dit : 'C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront un' ? Ils ne sont donc plus deux mais un." (Mt 19, 4-6). Même avec les déformations de mots les plus sophistiques, les exégètes en phase avec l'esprit du temps ne peuvent pas occulter la vérité révélée, à savoir que la conséquence de la négation de Dieu est le mensonge sur la relation juste entre l'homme et la femme et que, par conséquent, les rapports sexuels entre personnes du même sexe sont contraires à la nature bisexuelle de l'être humain et constituent donc un péché grave (cf. Rm 1, 18- 32 ; 1 Cor 6, 9). Ni les tempêtes de merde dans les médias mainstream, ni les amendes et peines de prison infligées aux chrétiens croyants dans les dictatures d'opinion y changeront quoique ce soit, même si les lois correspondantes se donnent une apparence formelle et démocratique.

 

Rilinger : Un autre texte appelait à faciliter la prédication laïque, le baptême laïc et l'assistance laïque lors des cérémonies de mariage. Outre le fait que, semi-légalement au mieux, c'est déjà le cas dans certains diocèses allemands, quel est le besoin de diacres permanents ?

 

Card. Müller : Ces options ne trouvent pas leur origine dans un manque de prêtres et de diacres en Europe ou dans une situation d'urgence particulière du salut de l'âme en danger, mais dans le besoin de la part de laïcs engagés à plein temps dans le service pastoral d'exercer des fonctions similaires à celles d'un prêtre afin d'augmenter leur prestige social. Le véritable ministre du baptême est l'évêque ou le prêtre et aussi, s'ils ne peuvent pas être présents, le diacre.

 

Un laïc ne peut administrer le baptême d'urgence qu'en cas de nécessité, lorsqu'il s'agit du salut individuel de l'âme du candidat au baptême - mais pas le baptême solennel au sein de l'assemblée visible du culte. Les laïcs mandatés par l'évêque et formés théologiquement peuvent prononcer une parole spirituelle lors de services religieux non eucharistiques et ainsi participer à la prédication en raison du sacerdoce commun, s'ils disposent d'un témoignage qualifiant.

 

Dans la théologie occidentale – dont il faudrait discuter plus en détail – ce sont les époux qui s'administrent mutuellement le sacrement de mariage. L'évêque ou le prêtre, en tant que représentant du Christ et agent de l'Église, confirme l'alliance conjugale en leur nom. Dès le début du IIe siècle de notre ère, Ignace d'Antioche écrit à son frère épiscopal Polycarpe de Smyrne : "Mais il appartient aux hommes et aux femmes qui se marient de former leur union avec l'approbation de l'évêque, afin que leur mariage soit selon Dieu" [cf. 1 Cor 7:39 : "mariage dans le Seigneur"] "et non selon leur propre convoitise. Que tout se fasse pour l'honneur de Dieu. (Ch. 5). Écarter les prêtres de la liturgie du mariage est donc un pas dans la mauvaise direction.

 

Rilinger : Lors de la conférence de presse à l'issue de la 'Voie synodale', Mgr Georg Bätzing a dit aux opposants aux réformes : "Qu'est-ce qu'on vous prend avec les décisions que nous prenons ? Il a poursuivi: 'Continuez et vivez ce qui est important pour vous, nous ne vous le prenons pas.' Comment réagiriez-vous à cela, parlant au nom des catholiques ordinaires, pour ainsi dire ?

 

Card. Müller : C'est du pur cynisme dans la lignée du slogan "Arrêtez le voleur !" Les fidèles catholiques ne se laisseront pas diffamer en tant qu'opposants aux 'réformes', encore moins par des évêques qui - en totale contradiction avec l'idéal épiscopal de Vatican II - ne devraient pas gifler les autres avec leur propagande anticatholique. Les fidèles catholiques sont guidés par la parole de l'apôtre au sujet de la réforme de l'esprit en Christ : "Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait." (Rom 12:2). Les résolutions de la "Voie synodale" privent les fidèles catholiques de la "vérité de l’Evangile" (Gal 2, 5) pour la remplacer par le plat de lentilles bon marché d’une idéologie obsédée par le sexe, véritable centre de gravité de la voie synodale allemande - un matérialisme nihiliste qui méprise Dieu, qui a créé l’homme à son image et homme et femme à sa ressemblance.

 

Rilinger : Comment expliquez-vous le fait que dans chaque cas plus des deux tiers des évêques aient voté en faveur de textes qui contredisent manifestement les enseignements traditionnels de l'Église ? Comment un évêque peut-il voter pour ou s'abstenir – une abstention étant comptée comme un vote non exprimé – s'il ne voit que quelques passages positifs dans les textes, mais en considère d'autres problématiques ? Certains évêques ont, en fait, déclaré qu'ils feraient exactement cela.

 

Card. Muller : Il s'agit là d'une violation grave et d'un abus inexcusable de l'autorité épiscopale, tout comme la majorité des évêques ont imposé de force l'hérésie arienne, c'est-à-dire la négation de la nature divine du Christ, dans l'Empire romain d'Orient, ou comme les évêques donatistes, qui avaient développé une théologie sacramentelle s'écartant de Rome, plus nombreux que les évêques catholiques en Afrique du Nord à l'époque de saint Augustin. Pour leur défense, ils ne peuvent invoquer l'ignorance, la peur d'être persécutés par des dictatures anticléricales, ou la séduction par la propagande d'un lavage de cerveau. Ils doivent être familiarisés avec l'enseignement anthropologique de Vatican II sur le mariage, la famille et la sexualité, en particulier aussi sur l'unité du corps et de l'âme dans la personne humaine (avec la conscience de soi et la liberté). Ils ont également été publiquement dénoncés pour leurs graves erreurs par le pape lui-même, et par les deux préfets compétents de la Congrégation pour la doctrine de la foi et de la Congrégation pour les évêques, les cardinaux Luis Ladaria et Marc Ouellet.

 

Rilinger : Les évêques qui ont voté contre les réformes approuvées sont maintenant sous une pression massive. Cette pression est prise en compte par les réformateurs, comme on pouvait également le déduire des remarques de Bätzing lors de la conférence de presse. Vous avez vous-même été évêque de Ratisbonne. Quelles recommandations avez-vous pour vos frères ? Comment procéderiez-vous dans cette situation ?

 

Card. Müller : Au cours des dernières années, ce jeu de dictature médiatique a été mis en scène, ce qui en soi prouve déjà l'impiété de ces opérateurs de campagne, atteignant même les institutions payées par les évêques. Cette impiété se trahit dans les agitations inhumaines et antichrétiennes contre les représentants décents et compétents, qu'il s'agisse d'évêques, de prêtres et de laïcs, toujours selon le principe : s'il n'y a pas de disputes, essayez l'insulte personnelle.

 

Rilinger : Les sacrements sont toujours valides, même si un prêtre ou un évêque soutient pleinement les résolutions de la "Voie synodale". Mais est-il conseillé aux fidèles de recevoir régulièrement les sacrements d'un tel clergé, ou bien doivent-ils peut-être être disposés à aller plus loin pour recevoir la Sainte Communion le dimanche dans un autre lieu, par exemple ?

 

Card. Müller : Oui, les sacrements sont valides, même s'ils sont administrés par un évêque schismatique ou hérétique - mais seulement s'il a l'intention de faire ce que l'Église entend par ces sacrements. Mais il faut aussi éviter ces personnes qui conduisent sur le mauvais chemin tant de brebis du Christ qui leur sont confiées. Incidemment, de nombreux Pères de l'Église ont également été sévèrement persécutés par des hérétiques, par exemple Athanase le Grand, Jean Chrysostome, le pape Martin Ier et d'autres.

 

Oui, les sacrements sont valides, même s'ils sont administrés par un évêque schismatique ou hérétique - mais seulement s'il a seulement l'intention de faire ce que l'Église entend par ces sacrements. Mais il faut aussi éviter ces personnes qui conduisent sur le mauvais chemin tant de brebis du Christ qui leur sont confiées. De nombreux pères de l'Eglise ont d'ailleurs été durement persécutés par les hérétiques, comme Athanase le Grand, Jean Chrysostome, le pape Martin Ier et d'autres. La soi-disant bénédiction des couples de même sexe est une tromperie sur l'étiquette. À l'apparence du geste de bénédiction ne correspond aucune réalité de la grâce sanctifiante communiquée par Dieu. Invoquer le nom de Dieu pour justifier par l'amour de Dieu la transgression frivole des commandements de Dieu qui nous préservent toujours du malheur du péché est un péché grave. "Car L'amour de Dieu consiste à observer ses commandements. Ses commandements ne sont pas difficiles. Car tout ce qui vient de Dieu vainc le monde. Et la victoire qui vainc le monde, c'est notre foi." (1 Jean 5, 3)

 

Rilinger : Dans le cadre de la "voie synodale", il a été décidé à la majorité - comme dans un parti politique - ce que les catholiques allemands doivent croire et ce que les catholiques du monde entier doivent croire. Est-il compatible avec la Bible ainsi qu'avec l'enseignement et la tradition de l'Église que des décisions en matière de foi soient fixées de manière contraignante par un vote à la majorité selon des directives politiques, d'autant plus qu'une grande partie des membres n'a aucune formation théologique ou seulement un début de formation ?

 

Card. Müller : Cette assemblée, qui s'appelle présomptueusement ''Voie synodale'', même s'il n'y avait pas le moindre signe de discussion ouverte et guidée par la Parole de Dieu, n'a aucun fondement dans la constitution sacramentelle de l'Église. Il s'agit simplement d'un forum d'échange d'opinions – bien qu'infructueux. La "Voie synodale" n'est en aucun cas (comme cela a été dit en toute ignorance théologique) le souverain de l'Église nationale allemande à la place de Dieu, qui peut donner aux évêques l'ordre d'abandonner les vérités révélées au profit d'une vision du monde matérialiste ou voire de les opposer diamétralement.

 

Aux évêques qui ont accepté ces textes non bibliques ou qui se sont lâchement abstenus de voter, en pleine contradiction avec leur mission divine, à savoir présenter et défendre la foi catholique dans toute sa vérité et sa plénitude, la parole de l'évangéliste s'applique selon laquelle "beaucoup même parmi les autorités crurent en lui", mais ne le confessèrent pas ouvertement, simplement par peur d'être expulsé de la synagogue [aujourd'hui : le politiquement correct de la barbarie éveillée] : "car ils aimaient la louange des hommes plus que la louange de Dieu". (Jn 12:42-43).

 

Rilinger : La ''voie synodale'' prétend représenter les catholiques allemands de manière juridiquement contraignante, suggérant qu'elle a droit à cette légitimité. Un corps extra-ecclésiastique qui n'est pas légitimé démocratiquement peut-il prendre des décisions pour tous les catholiques allemands ?

 

Card. Muller : La ''Voie germano-synodale'' ne fait pas partie de la constitution sacramentelle de l'Église et n'est rien de plus qu'un organe informel. Il ne saurait être question d'une représentation juridiquement contraignante des catholiques. Les membres de cet organe, délégués par le Comité central ou nommés par les évêques, ne représentent pas l'Église vis-à-vis de l'État, la société, ou l'histoire, et certainement pas les catholiques dans leur fidèle obéissance à Dieu. Ils ne représentent personne d'autre qu'eux-mêmes. Même s'ils avaient été délégués à ce corps en tant que représentants par la majorité des catholiques allemands dans une sorte d'élection générale et libre, ils n'auraient aucune autorité qui pourrait lier les catholiques allemands individuellement ou leur totalité dans leur conscience de foi. Même la majorité numérique des évêques ne peut obliger personne à obéir à des déclarations contraires à la foi ou à des injonctions contraires à la morale. Contrairement aux apôtres, les évêques ne sont pas les porteurs infaillibles de la Révélation qui s'est achevée avec la fin des temps apostoliques et qui est entièrement disponible dans l'Écriture Sainte et la Tradition apostolique. Ils ne jouissent de l'infaillibilité dans leur ensemble (en tant qu'interprétation authentique du depositum fidei), sous la conduite du Pontife romain, que s'ils se conforment à "l'enseignement des apôtres" (Actes 2. 42) (Vatican II, Dei verbum 7-10).

 

Rilinger : Le Comité central des catholiques (ZdK) prétend représenter les intérêts des laïcs catholiques dans leur intégralité, même si les membres du ZdK n'ont pas été élus à cet organe par des catholiques allemands. Le ZdK ne peut donc être vu que comme un semblant de représentation. Cet organe a-t-il alors la légitimité de représenter les intérêts de l'ensemble des laïcs catholiques allemands ?

 

Card. Müller : La prétention arrogante de représenter les intérêts des catholiques est en soi une indication de l'horrible analphabétisme théologique des auteurs de ces monstrueux textes ''synodaux''. Qui les membres baptisés du Corps de Christ vont-ils approcher pour déclarer et faire valoir leurs intérêts, s'ils sont concernés par le salut du monde en Christ, plutôt que par leur soif de pouvoir purement mondaine ?

 

L'arrogance avec laquelle ils prétendent représenter les intérêts des catholiques montre à elle seule le manque de formation théologique des auteurs de ces monstrueux textes synodaux. Auprès de qui les membres baptisés du corps du Christ veulent-ils déclarer et imposer leurs intérêts s'il s'agit pour eux du salut du monde en Christ et non de leurs désirs de pouvoir purement terrestres ? L'Église en pèlerinage n'a absolument aucun intérêt mondain (Vatican II, Lumen gentium 8). Car ce n'est pas "une volonté de puissance terrestre qui la détermine, mais seulement ceci : poursuivre, sous la conduite de l'Esprit, le Consolateur, l'œuvre du Christ lui-même, qui est venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité ; sauver, et non juger ; servir, et non se faire servir". (Vatican II, Gaudium et spes 3).

 

Rilinger : Éminence, nous vous remercions pour vos arguments, qui sont fondés sur la dogmatique de l'Église catholique romaine et tiennent ainsi compte de la longue tradition théologique de l'Église romaine.

 

Note de l'éditeur : cet essai a été pour la première fois publié en allemand sur kath.net. L'essai a été traduit par Frank Nitsche-Robinson.

 

SOURCE : https://www.catholicworldreport.com/2023/04/09/the-synodal-way-into-the-german-schism-a-critical-examination/

 

(Traduction en français Christ Roi overblog )

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6 avril 2023 4 06 /04 /avril /2023 18:37
Dévotion de la Semaine Sainte : Luisa Piccarreta et les Vingt-Quatre Heures de la Passion

Jésus lui-même fournit le récit vivant de son dernier jour trouvé dans Les Heures de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, une dévotion basée sur la révélation privée reçue par la Servante de Dieu Luisa Piccarreta.

 

Source : https://www.lifesitenews.com/opinion/holy-week-devotion-luisa-piccarreta-and-the-twenty-four-hours-of-the-passion/

 

jeu. 6 avril 2023

 

( LifeSiteNews ) – Peu d'observateurs seraient en désaccord sur le fait que les Américains perdent leur religion, mais un récent sondage du Wall Street Journal a mis en évidence la rapidité de l'avancée de la laïcité. Alors que 62% des personnes interrogées ont déclaré aux sondeurs en 1998 que la religion était très importante, seulement 39% des personnes interrogées l'ont dit le mois dernier.

 

Un moyen puissant d'inverser la tendance au cours de cette Semaine sainte consiste à méditer sur les expériences vécues par Jésus au cours des 24 heures qui ont précédé la dernière Cène, il y a deux millénaires.

 

Jésus lui-même fournit le récit vivant de son dernier jour trouvé dans Les Heures de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, une dévotion basée sur la révélation privée reçue par la Servante de Dieu Luisa Piccarreta (1865-1947), la mystique italienne connue sous le nom de ''Petite Fille de la Divine Volonté''. Le livre raconte la passion et la mort de Jésus commençant à 17 heures le jeudi saint, lorsqu'il se sépara de sa Sainte Mère, et se terminant par le placement de son corps dans la tombe à 17 heures le vendredi saint.

 

Luisa, alors âgée de 17 ans, a commencé à entendre Jésus décrire les derniers événements de sa vie en 1882. Elle a été invitée à écrire les révélations trois décennies plus tard par son confesseur, le révérend Hannibal di Francia, qui a été canonisé en 2004. Saint Hannibal a publié quatre éditions des Heures de la Passion en italien entre 1915 et 1924. Le livre comprenait un nihil obstat et un imprimatur, ainsi que les ''réflexions et pratiques'' de saint Hannibal à la fin de chacun des 24 chapitres. Des traductions dans différentes langues ont rapidement suivi.

 

La popularité durable du livre est principalement due à la force du récit de Jésus, mais aussi à la vie extraordinaire de Luisa dans sa ville natale de Corato, en Italie. Comme Jésus l'a dit à Luisa sur l'importance de la dévotion : ''Ces heures sont les plus précieuses de toutes, parce qu'elles sont précisément la reconstitution de ce que j'ai fait au cours de ma vie mortelle et de ce que je continue à faire dans la vie la plus Saint Sacrement. Quand J'entends ces Heures de Ma Passion, J'entends Ma propre voix, Mes propres prières.''

 

Jésus a également parlé à Luisa des avantages de méditer sur le contenu du livre : ''Le pécheur se tournera vers Dieu, l'imparfait deviendra parfait, le saint deviendra plus saint, ceux qui sont tentés trouveront la victoire et ceux qui sont malades découvriront la force, soin et confort.

 

En lien avec sa cause de béatification en cours, le Vatican a publié en 2015 une biographie officielle de Luisa Piccarreta intitulée The Sun of My Will (Le Soleil de ma Volonté.) Le livre peut être écouté dans son intégralité sur la chaîne YouTube Divine Will Era (Ere de la Divine Volonté). Daniel O'Connor, un professeur d'université qui a beaucoup écrit sur Luisa, met en évidence des parties de The Sun of My Will sur son site Web. L'Association Luisa Piccarreta fournit également des informations biographiques et a créé un documentaire sur sa vie intitulé Dawn of a Mystery (L'aube d'un mystère).

 

Luisa était adolescente lorsqu'elle a commencé à perdre connaissance et à se " pétrifier ", devenant totalement immobile en entrant en union mystique avec Jésus. Elle était alitée en permanence à l'âge de 22 ans et le restera jusqu'à sa mort à 81 ans en raison d'une pneumonie - la seule maladie diagnostiquable de sa vie. Elle n'a même jamais eu d'escarres.

 

Les extases se produisaient la nuit et Luisa se retrouvait rigide au lit le matin. Elle ne retrouvera ses facultés que lorsque son prêtre directeur spirituel, nommé par l'archevêque, viendra chez elle et la bénira. Luisa recevait la Sainte Communion quotidiennement, grâce à un indult accordé par le pape Léon XIII qui permettait de célébrer la messe dans sa chambre. Elle a écrit les messages de Jésus dans le dialecte local de Corato et a également travaillé comme dentellière professionnelle, assise dans son lit pendant la journée.

 

Luisa a produit quelque 10 000 pages de révélations de Jésus, sous l'obéissance de ses directeurs spirituels et bien qu'elle n'ait qu'une éducation de première année. Rédigé entre 1899 et 1938, le journal en 36 volumes connu sous le nom de Livre du Ciel est disponible en format texte et audio sur le site des Petits Enfants dans la Divine Volonté. Le nom du groupe, ainsi que le titre informel de Luisa, dérivent de sa spiritualité distinctive centrée sur l'union avec la Volonté de Dieu.

 

La biographie publiée au Vatican raconte comment Luisa subsistait souvent uniquement de la Sainte Eucharistie. Elle vomissait après avoir mangé; la nourriture régurgitée apparaissait comme avant d'être consommée et était accompagnée d'un arôme agréable. Luisa et St. Padre Pio ressentaient un respect mutuel et une grande estime l'un pour l'autre, bien qu'elle n'ait jamais rencontré le stigmatisé italien vivant à 50 miles de là. À la mort de Luisa en 1947, il a fallu plusieurs jours aux médecins pour confirmer qu'elle était vraiment décédée. Un cercueil personnalisé a été construit parce que son corps ne pouvait pas être repositionné depuis sa pose de plusieurs décennies d'être assise dans son lit.

 

 

Les lecteurs anglais des Heures de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ devraient utiliser la traduction du Rév. Joseph Iannuzzi, STD, Ph.D., l'un des principaux promoteurs de la théologie mystique de Luisa. Le révérend Iannuzzi a reçu son doctorat de l'Université pontificale grégorienne de Rome et a eu accès aux manuscrits italiens de Luisa, de sorte que ses traductions de ses écrits qui sont cités dans sa thèse peuvent être considérées comme faisant autorité. D'autres traductions anglaises des Heures de la Passion sont stylistiquement maladroites et ont tendance à obscurcir le sens voulu par Luisa; certains peuvent avoir été basés sur des langues autres que l'italien d'origine.

 

Des copies physiques des Heures de la Passion et des autres publications du révérend Iannuzzi liées à Luisa sont disponibles sur son site Web , Vivre dans la Divine Volonté. La chaîne YouTube de l'ère de la Divine Volonté, qui n'est pas monétisée, comprend des versions audio des 24 chapitres des Heures .

 

 

Les extraits ci-dessous offrent une introduction au récit de témoin oculaire révélé par Luisa sur la passion et la mort de Jésus. Il la dépeint accompagnant et interagissant avec Jésus et Marie, réparant avec eux les péchés de l'humanité. Luisa observe directement les événements horaires et entend également Jésus lui parler ainsi qu'à Dieu le Père. La description suit de près les dévotions basées sur l'Évangile comme le Rosaire et le Chemin de Croix, mais comprend beaucoup plus de détails.

Extraits des Heures de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ

Quatrième Heure (20h) : L'Institution du Très Saint Sacrement

 

Les anges descendent du ciel en se demandant : ''Qu'est-ce que cela ? qu'est-ce que c'est? Ce sont de vraies folies et de vrais excès d'amour ! Un Dieu qui crée, non pas le ciel ou la terre, mais lui-même. Et où? Dans les choses les plus humbles : Dans du pain et du vin.'' […] Et Jésus, d'une voix retentissante et émouvante, prononce les paroles de la consécration et, sans se quitter, Il se bilocalise dans le pain et le vin. Il s'administre ensuite à ses Apôtres, et je crois que notre Mère du Ciel n'est pas privée de le recevoir également.

 

Huitième heure (00h00) : Jésus est trahi et arrêté

 

Et vous, ô mon Jésus, en portant ce baiser de Judas, offrez la réparation des trahisons, des faux-semblants et des tromperies sous l'aspect de l'amitié et de la sainteté, surtout des prêtres. Votre baiser montre alors que vous ne refuserez à aucun pécheur votre pardon, pourvu qu'il s'approche humblement de vous. […]

 

Avec ces cordes et ces chaînes, vous implorez de votre Père la grâce de briser les chaînes de nos péchés et de nous lier avec votre douce chaîne d'amour. Et vous corrigez amoureusement Pierre, qui veut vous défendre jusqu'à couper l'oreille de Malchus. Avec cela, vous entendez offrir la réparation des bonnes œuvres qui ne sont pas faites avec une sainte prudence, ou qui se terminent par un péché à cause d'un excès de zèle.

 

Neuvième Heure (1h du matin) : Jésus est jeté dans le ruisseau du Cédron et laisse un rocher marqué de son Très Précieux Sang

 

Ô mon Jésus, nous sommes maintenant au ruisseau du Cédron, et les juifs sans foi se préparent à vous y jeter. Ils le font et vous font frapper contre un rocher avec une telle violence qu'ils vous font verser votre sang le plus précieux de votre bouche, d'où vous laissez votre sang imprimé sur ce rocher. Puis, vous tirant, ils vous jettent dans ces eaux putrides de telle manière qu'elles entrent dans vos oreilles, votre bouche et vos narines. Ô amour inaccessible, Vous restez inondé et submergé dans ces eaux putrides, nauséabondes et froides. De cette façon, Vous représentez de manière vivante l'état déchirant des âmes lorsqu'elles commettent le péché ! Oh, elles sont tellement souillées d'un manteau de crasse à l'intérieur et à l'extérieur que cela dégoûte le ciel et quiconque les voit, attirant ainsi sur elles les éclairs de la justice divine !

 

Dixième heure (2h du matin) : Jésus est présenté à Anne

 

Vos ennemis éclatent de rires sataniques, sifflent et applaudissent – ​​applaudissant un acte aussi injuste [la violente claque du serviteur]. Et vous chancelez et tu n'avez personne sur qui vous appuyer. Jésus bien-aimé, je vous embrasse, ou mieux, je forme un mur défensif avec mon être et vous offre courageusement ma joue, prête à supporter toute douleur par amour pour vous. […]

 

Mais, mon Jésus affligé, je vois qu'Anne vous envoie à Caïphe. Vos ennemis vous précipitent dans les escaliers et vous, mon amour, dans cette chute douloureuse, offrez la réparation à ceux qui, la nuit, tombent dans le péché sous le couvert des ténèbres, et vous appelez ceux qui se sont séparés de votre Église et des incroyants à la lumière de la foi.

 

Douzième heure (4h du matin) : Jésus entre les mains des soldats

 

Je les vois maintenant se moquer de vous, alors qu'ils couvrent votre visage d'un crachat si épais qu'il voile la lumière de vos beaux yeux, mais en versant des fleuves de larmes pour notre salut, vous chassez ce crachat. Et vos ennemis, au cœur incapable de résister à la lumière de vos yeux, les recouvrent à nouveau de plus de crachats… D'autres, devenant plus arrogants et méchants, ouvrent votre bouche la plus douce et la remplissent de crachats plus nauséabonds, au point qu'eux-mêmes se sentent nauséeux; comme une partie s'en écoule, révélant en partie la majesté de votre visage et une douceur surnaturelle, ils frémissent et sont émus de honte.

 

Treizième heure (5h) : Jésus en prison

 

Mais j'entends le grincement d'une clé : Vos ennemis viennent maintenant vous faire sortir de prison, et je tremble Jésus ; Je sens mon sang se glacer. Vous serez à nouveau entre les mains de vos ennemis. Que va-t-il vous arriver ? Il me semble aussi entendre le grincement des clés des Tabernacles. Combien de mains profanatrices viennent les ouvrir et peut-être même Vous faire descendre dans des cœurs sacrilèges ? Dans combien de mains indignes êtes-vous obligé de vous trouver !

 

Quinzième heure (7 h) : Jésus est présenté à Pilate, qui l'envoie à Hérode

 

Mon Jésus lié et bon, vos ennemis avec les prêtres vous présentent à Pilate. Feignant la sainteté et la scrupule, ils restent hors du prétoire parce qu'ils doivent célébrer la Pâque. Et Vous, mon amour, voyant la profondeur de leur méchanceté, offrez réparation pour toutes les hypocrisies du corps religieux. Moi aussi j'offre réparation avec Vous. […]

 

Bien-aimé Jésus, sagesse infinie, il vous coûte tant d'être déclaré fou ! Les soldats vous maltraitent : ils vous jettent à terre, vous piétinent, vous couvrent de crachats, vous méprisent et avec des verges ils vous frappent de tant de coups que vous sentez que vous allez mourir. Les douleurs, le ridicule et l'humiliation qu'ils vous font subir sont si accablants que les anges pleurent et se couvrent le visage de leurs ailes.

 

Seizième heure (8h00) : Jésus est ramené à Pilate, Barabbas est préféré à Jésus et Jésus est flagellé

 

Mon Jésus tourmenté, mon pauvre cœur vous suit au milieu des angoisses et des douleurs, et en vous voyant vêtu comme un fou et sachant qui vous êtes – sagesse infinie qui donne raison à tout – je délire et m'exclame : ''Comment cela se peut-il ? Jésus fou ? Jésus un criminel ? Et comme si cela ne suffisait pas, vous serez maintenant placé après Barabbas ! […]''

 

Comment cela se peut-il? Vous, qui revêtez toutes les choses créées – le soleil de lumière, les cieux d'étoiles, les plantes de feuilles, les oiseaux de plumes – êtes dépouillé ! Quelle arrogance ! Et mon bien-aimé Jésus, de la lumière pénétrante de ses yeux, me dit :

 

''Mon enfant, tais-toi. Pour réparer les nombreuses âmes qui se dépouillent de toute pudeur, pureté et innocence, il faut que je sois dépouillé de mes vêtements. Car de telles âmes se dépouillent de toute bénédiction, de toute vertu et même de Ma grâce pour se revêtir de tous les vices et vivre vicieusement. Avec Ma rougeur virginale Je répare les nombreux actes de malhonnêteté, de laxisme et d'indulgence dans le vice. Soyez donc attentif à tout ce que Je fais, priez et offrez réparation avec Moi, et soyez en paix.''

 

Dix-septième heure (9 h) : Jésus est couronné d'épines, présenté au peuple qui exige sa crucifixion et est condamné à mort

 

Imposant le silence, afin d'attirer l'attention de tous et d'être entendu de tous, Pilate, avec répugnance, prend les deux pans de la pourpre [manteau] qui couvre votre poitrine et vos épaules, il la soulève afin que tous voient à quel douloureux état Vous êtes réduit, et dit d'une voix forte : ''Εcce Homo ! [Voici l'Homme !] Regardez-le ! Il n'a plus les traits d'un homme. Observez ses blessures. Il ne peut plus être reconnu. S'il a fait du mal, il a déjà assez souffert, ou plutôt trop. Je regrette déjà de l'avoir fait tant souffrir. Par conséquent, libérons-le. […]

 

Oh, en ce moment solennel, votre destin est décidé. Aux paroles de Pilate, tous se taisent – ​​au ciel, sur la terre et en enfer ! Et puis, comme d'une seule voix, j'entends le cri de tous : ''Crucifie-le, crucifie-le ! Nous voulons sa mort à tout prix !

 

Dix-huitième heure (10h) : Jésus prend la croix et se dirige vers le Calvaire et est dépouillé de ses vêtements

 

Chaque goutte de votre Sang répète : "Croix !" Toutes vos douleurs, dans lesquelles Vous êtes plongé comme dans une mer interminable, se répètent entre elles : ''Traverse ! Et vous vous exclamez : 'Ô Croix bien-aimée et désirée, toi seule sauveras mes enfants, car en toi je concentre tout mon amour ! […]

 

Le [manteau violet] reste accroché à votre couronne et ils sont incapables de l'enlever… Alors, avec une cruauté sans précédent, ils les arrachent ensemble – vêtement et couronne. A ce déchirement cruel, de nombreuses épines se brisent et restent plantées dans votre tête la plus sacrée. Le sang coule à larges filets et votre douleur est telle que vous gémissez. Mais les ennemis, insouciants des tortures, vous revêtent de votre propre vêtement et enfoncent violemment la couronne dans votre tête. […]

 

Et, s'efforçant de me regarder de ses yeux languissants et mourants, Jésus semble me dire :' Mon enfant, que me coûtent les âmes ! C'est le lieu où J'attends toutes les âmes pour les sauver ; où Je veux offrir réparation pour les péchés de ceux qui se dégradent à un état inférieur à celui des bêtes, et M'offensent si obstinément qu'ils en viennent à ne plus pouvoir vivre sans commettre de péchés. Leur esprit est aveuglé et ils pèchent sans retenue. … Et en étant dépouillé de mes vêtements, j'offre réparation pour ceux qui portent des vêtements extravagants et indécents, pour les péchés contre la pudeur et pour ceux qui sont tellement attachés aux richesses, aux honneurs et aux plaisirs que leur cœur en fait des dieux.'

 

Dix-neuvième heure (11h) : Jésus est crucifié

 

Votre corps le plus sacré est si lacéré que votre apparence ressemble à celle d'un agneau tondu. […] Mon Jésus bien-aimé, Vous regardez la Croix que vos ennemis vous préparent. Vous entendez les coups de marteau de vos bourreaux qui forment les trous dans lesquels ils enfonceront les clous. Et Votre Cœur bat de plus en plus avec véhémence et se contracte d'exultation, tandis que Vous aspirez à vous allonger sur votre lit de douleur et à sceller par votre mort le salut de nos âmes. Et je vous entends dire :

 

'Croix bien-aimée, mon amour, mon précieux lit. Tu étais mon martyre dans la vie, et maintenant tu es mon repos. … Oh, ne tarde plus, car Je désire ardemment m'étendre sur toi pour ouvrir les [portes du] ciel à tous Mes enfants et fermer l'enfer. Ô Croix, il est vrai que tu es Mon combat, mais tu es aussi Ma victoire et Mon triomphe complet. À travers toi, je donnerai à mes enfants d'abondants trésors, victoires, triomphes et couronnes.'

 

Vingt-deuxième heure (14h) : Troisième heure d'agonie sur la Croix

 

Tu regardes ta mère mourante, qui ne bouge plus ni ne parle plus à cause de ses grandes douleurs, et tu lui dis : Adieu chère mère, je pars, mais je te garderai dans mon Cœur. Prends soin de nos enfants" ... Alors, rassemblant toutes vos forces, et d'une voix forte et tonitruante, vous criez : "Père, entre vos mains je remets mon esprit !" Et en inclinant la tête, vous rendez votre dernier soupir. Ô mon Jésus, à ce cri toute la nature est ébranlée et pleure sur votre mort – la mort de son Créateur.

 

Vingt-quatrième heure (16h00) : L'enterrement de Jésus et le chagrin de sa Sainte Mère

 

Ma mère affligée, je vois que vous vous disposez au sacrifice final d'avoir à enterrer le corps sans vie de votre Fils Jésus. Parfaitement résignée à la Volonté de Dieu, vous l'accompagnez et le déposez de vos propres mains dans le sépulcre. Vous arrangez ses bras et ses jambes avec révérence, et alors que vous êtes sur le point de lui offrir votre dernier au revoir et votre dernier baiser, le chagrin que vous ressentez est si intense que vous sentez votre Cœur arraché de votre sein.

 

Les Heures de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ et la vie inspirante de la Petite Fille de la Divine Volonté approfondissent la foi des catholiques depuis plus d'un siècle. "Oh, comme j'aimerais qu'une seule âme pour chaque ville fasse ces Heures de ma Passion !" Jésus a dit à Luisa en 1914. "Je m'entendrais dans chaque ville, et ma justice, très indignée pendant ces temps, serait apaisée en partie."

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25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 21:19

Les présidents des Conférences épiscopales ont participé à l’Assemblée continentale du Synode sur la synodalité réuni à Prague du 5 au 12 février 2023, qui avait été lancé par François en 2021 pour donner une réponse aux violences sexuelles commises par des prêtres ou des religieux. Ce synode a vu l'introduction des revendications LGBTQ au sein même de l'Eglise et des discussions quant à la "bénédictions des couples homosexuels" (Sic), dont on se demande ce qu'elles viennent faire dans ce contexte.

 

Sur eglise.catholique.fr on peut lire en ce qui concerne l'assemblée synodale européenne : "La convergence entre le document pour l’étape continentale et le discernement des Églises locales conforte le souci d’une "Église ouverte à tous parce que les yeux rivés sur le Christ : jeunes, pauvres et exclus, personnes avec un handicap, personnes homosexuelles, divorcés et remariés, chacun doit se sentir attendu dans l’Église et y trouver sa place car membre d’un même corps, celui du Christ (cf. 1Co 12). L’accueil inconditionnel n’empêche pas le discernement pour articuler miséricorde et vérité dans certaines situations spécifiques". ( https://eglise.catholique.fr/synode-des-eveques-2024-sur-la-synodalite/synode-2021-2024-tout-comprendre-sur-la-phase-continentale/537105-assemblee-synodale-europeenne-a-prague-en-fevrier-2023-intervention-de-la-delegation-francaise/ )

 

Le site en langue allemande Kath.net indique à propos du Synode allemand : "L'assemblée synodale a décidé d'autoriser les célébrations de bénédiction pour les couples homosexuels."

 

"La décision de l'Assemblée synodale est certainement un affront à la décision de Rome, et le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin a déjà déclaré qu'une Église locale ne peut pas prendre seule une telle décision. L'assemblée synodale a décidé que les rituels et les documents liturgiques pour une telle célébration de bénédiction devraient être élaborés d'ici 2026. Il reste à voir à quoi devrait ressembler concrètement une telle célébration de bénédiction. De plus, le processus mondial synodal initié par le pape François aura certainement traité cette question d'ici là. ... Le processus mondial synodal a été reçu très positivement dans nos diocèses.

...il y a des appels isolés pour un renforcement du rôle des femmes ou pour l'abolition du célibat obligatoire." Sic. ( https://kath.net/news/81134 ) 

 

Cath.ch précise que :

 

"Les dix membres de la délégation suisse en ligne à la phase européenne du synode réuni à Prague ont fait part, le 9 février 2023, de leur inquiétude et de leurs préoccupations. Ils craignent que les débats ne débouchent sur rien de concret, en particulier en matière d’inclusion des homosexuels et des femmes.

«Nous nous demandons avec inquiétude comment les attentes différentes, et en partie même contradictoires, qui se sont manifestées à Prague sur la manière dont un renouveau ecclésial peut se produire concrètement, peuvent également conduire à un processus de décision synodal commun. Cela ne sera possible qu’avec un renforcement de de la subsidiarité et de la responsabilité et des Églises locales», écrit la délégation dans sa déclaration.

 

Il n'en demeure pas moins qu'au sein même de l'Eglise l'on parle dorénavant de :

 

"Bénédiction des couples homosexuels

Les participants listent une série de thèmes prioritaires à leur yeux: «En tant qu’Église, nous ne sommes crédibles que si nous postulons la participation des personnes homosexuelles sans les rejeter comme des pécheurs. Une véritable participation signifie ici aussi valoriser leurs relations et ne plus leur refuser la bénédiction de Dieu. L’exclusion des divorcés remariés est également incompatible avec la prise au sérieux de la situation des personnes concernées.» ( https://www.cath.ch/newsf/homosexuels-et-femmes-au-coeur-des-preoccupations-suisses-au-synode/ )

 

Le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a reproché au synode allemand de « déclarer que la foi chrétienne est la religion de la liberté et du salut », par opposition à la soi-disant fixation sur les péchés. Cette attitude hérétique allemande, comme l’a dit le cardinal Müller, passe sous silence la confession apostolique primordiale selon laquelle le Christ est mort pour nos péchés (1Cor 15,3). Et concernant la liberté, il a souligné que « l’appel à la liberté est lié à cette exhortation : ’Le Christ nous a libérés, afin que nous restions libres. Tenez donc ferme et ne vous laissez pas attacher de nouveau au joug de l’esclavage (du péché)’ ». La secte synodale allemande prêche une fausse liberté qui est, en fait, l’esclavage du péché. C’est pourquoi le cardinal Müller nous exhorte : « Ne faites pas de la liberté un prétexte à la fornication, à l’impureté, à la luxure, à l’idolâtrie… » (cf. Ga 5, 1.13-25).

 

Le cardinal a fait référence à la déclaration de Bätzing, en disant : « Le chef de la Conférence épiscopale allemande a provoqué la plus grande controverse à Prague en disant qu’il est troublé par l’enseignement traditionnel de l’Église ». Le cardinal a ensuite cité les paroles de l’apôtre Paul à Timothée qui s’appliquent à Bätzing, qu’il a comparé à ceux qui ne peuvent supporter la saine doctrine : « Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables » (2Tim 4:1-4).



Et comment le Cardinal Müller a-t-il commenté l’idéologie du genre qui promeut les LGBTQ ?



« Les idéologies homosexuelles et de genre, qui contredisent toute anthropologie scientifique, philosophique et théologique, ont remplacé l’herméneutique de la foi catholique dans le catholicisme basé sur le fait ‘d’être différent’ de la secte synodale allemande. Or, la foi surnaturelle et salvatrice vient de l’écoute de la Parole de Dieu et non… de la voix du peuple et de ses tribuns ».



Le cardinal Müller a également déclaré qu’il n’approuvait pas les efforts des évêques qui ont succombé aux tendances transhumanistes et qui veulent accueillir les personnes LGBTQ au sein de l’Église. Ils n’exigent pas que ces personnes fassent preuve d’un véritable repentir, qui est la condition du salut, et ne leur permettent même pas de se repentir." ( http://vkpatriarhat.org/fr/?p=16240 )

 

C'est donc dans ce contexte délirant que :

 

"Par l'autorité de la fonction apostolique et prophétique (Cf. Ephésiens 2,20), le Patriarcat Catholique Byzantin, une communauté de moines, de prêtres et d'évêques vivant dans des monastères qui ont annoncé publiquement leur consécration au Pape Benoît XVI et aux autres évêques le 3 mars 2008, a publié "par la présente, l'anathème de Dieu contre les prélats sus-mentionnés."

 

http://vkpatriarhat.org/fr/?p=16273%20https://incontro.wistia.com/medias/b44m9d17la

 

Extrait du document publié par le PCB :

 

"Les prélats susmentionnés ont attiré sur eux l’anathème de Dieu pour avoir promu un anti-évangile différent – sodomite – selon Gal 1:8-9. Tous sont frappés d’anathème, non seulement les promoteurs et organisateurs actifs et conscients du sabbat de Prague..., mais aussi ceux qui n’y ont participé que de manière formelle. L’assemblée devait marquer un nouveau tournant dans l’introduction de l’immoralité LGBTQ dans la conscience de l’Église, puis, en changeant les normes, dans l’enseignement et la pratique. Il s’agit d’un grand crime commis contre Dieu et l’Église, ainsi que contre les nations d’Europe représentées à l’assemblée par les participants susmentionnés. Le changement de paradigme de l’Église s’effectue par étapes, si possible de manière cachée, enrobé d’une rhétorique noble. En fait, il s’agit du suicide de l’Église.

 

… Le cardinal M. Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a répondu à cette question dans les médias : « Les raisons de ces tensions considérables sont enracinées dans la contradiction hérétique de la doctrine catholique de la foi ».

 

Le cardinal a littéralement déclaré que « l’analyse de Bätzing est consternante ». Lors de l’assemblée de Prague, M. Bätzing a exprimé son rejet de la révélation de Dieu confiée à l’Église, en déclarant : « Ce n’est pas ma foi, ce n’est pas ma foi » : « Ce n’est pas ma foi, ce n’est pas mon image du Christ et de l’Eglise ».

 

Le cardinal Müller a déclaré : « L’ensemble de l’ecclésiologie catholique allemande est fausse et suicidaire… La secte synodale allemande est diamétralement opposée à la foi catholique ».

 

Le cardinal a également déclaré à propos de nombreux évêques : « Ils n’ont pas compris le mystère du salut du péché et ont manqué à leur vocation de successeurs des apôtres ». Il qualifie le parcours synodal d’“incompétence doctrinale et d’illégitimité canonique”, et explique qu’“elle est en contradiction apparente avec la doctrine de la nature et de la mission universelle de l’Église du Christ”.

 

... Quelle est la différence entre l’anathème et l’excommunication ? Fondamentalement, ces termes coïncident, mais il y a une certaine différence. Par exemple, l’Église a prononcé une excommunication contre sainte Jeanne d’Arc et elle a été brûlée comme hérétique. Il s’agissait d’un crime judiciaire officiellement sanctionné par une organisation ecclésiastique externe. Cependant, Sainte Jeanne n’a prêché aucune hérésie et n’a donc pas été exclue du corps mystique du Christ, c’est-à-dire qu’elle n’a pas été soumise à l’anathème de Dieu, même si elle a été excommuniée. Malheureusement, il ne s’agit pas d’un cas isolé dans l’histoire de l’Église.

 

Les participants au sabbat de Prague, bien que soumis à l’anathème de Dieu, continueront à se présenter en tenue cléricale complète. Pourquoi ? Parce que le système ecclésiastique établi privilégie désormais les hérétiques au lieu de les excommunier.

 

Cependant, le Patriarcat Catholique Byzantin publie par la présente l’anathème de Dieu, qui a un double effet positif :

 

1) Il protège les fidèles de l’infection spirituelle des hérésies.

 

2) Il pousse les prélats hérétiques à une véritable repentance.

 

Jetons un coup d’œil à l’histoire :

 

Aux VIIIe et IXe siècles, la chrétienté orientale a été perturbée par l’hérésie de l’iconoclasme. Paul IV est alors patriarche de Constantinople. Il succombe à la pression des menaces et, par faiblesse, ne s’oppose pas à cette hérésie. Mais le remords ne lui apporta pas la paix. Réalisant qu’il était devenu un traître, il renonça à sa charge de patriarche et se retira dans un monastère en tant que pénitent. Les prêtres, ainsi que l’impératrice Irène, le supplièrent de ne pas quitter son troupeau.

 

Paul leur dit : « Je suis vieux et malade, à présent ; la mort viendra bientôt et je devrai rendre compte devant le juste juge des moindres fautes commises. Je crains que Dieu ne me punisse parce que j’ai gardé le silence par peur et que je ne vous ai pas dit la vérité. L’Église souffre maintenant de l’hérésie. Malheureux que je suis ! J’y ai eu ma part, car j’ai consenti trois fois, de ma main et de ma langue, à ce faux enseignement. Je m’en repens douloureusement et j’aimerais mieux être dans la tombe que sous l’anathème de Dieu. Je vous dis aussi que vous n’avez aucun espoir de salut si vous persistez dans l’hérésie. Veillez à ce qu’un concile général soit convoqué pour condamner l’hérésie… Si un concile général n’est pas convoqué et si vous ne renoncez pas à l’hérésie, vous ne pourrez pas être sauvés ».

 

Quelques jours plus tard, le patriarche mourut et fut remplacé par le patriarche Tarasius, en 784. Lors de sa prise de fonction, le nouveau patriarche exigea la convocation d’un concile. Il déclara : « Sinon, je n’accepterai pas le siège patriarcal, car je ne veux pas être condamné pour l’éternité. Aucun homme, pas même un empereur, ne me sauvera du jugement de Dieu et du châtiment éternel ». En 787, le septième concile général fut convoqué et l’hérésie fut condamnée.

 

Les hérésies contemporaines détruisent l’Église de l’intérieur. Le parcours synodal proclamé promeut déjà directement la légalisation de toutes les immoralités sous le terme LGBTQ. Il s’agit là de crimes bien plus graves que l’hérésie de l’iconoclasme. Le sabbat de Prague avait également pour but d’incarner la légalisation des LGBTQ. C’est pourquoi tous les participants, et en particulier les présidents des conférences épiscopales, ont attiré sur eux l’anathème de Dieu. Le Patriarcat Catholique Byzantin ne fait que rendre ce fait public. Tout évêque qui y a participé ne sera pas libéré de l’anathème tant qu’il n’aura pas fait pénitence publiquement, verbalement ou par écrit. De plus, il a provoqué un grand scandale et doit donc condamner le parcours synodal hérétique LGBTQ. Il est nécessaire que les autres évêques, les prêtres et les fidèles exigent la repentance ou la démission des prélats concernés."

 

 

Source Video : http://vkpatriarhat.org/fr/?p=16273%20https://incontro.wistia.com/medias/b44m9d17la 

Autres sources : 

 

 

https://kath.net/news/81134

https://www.cath.ch/newsf/homosexuels-et-femmes-au-coeur-des-preoccupations-suisses-au-synode/

http://vkpatriarhat.org/fr/?p=16240

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22 mars 2023 3 22 /03 /mars /2023 21:47

On se souvient que le pape François avait visé juste lorsque, durant le confinement et le Covid, il avait mis en garde contre le danger d’une foi "virtualisée" sans la pratique des sacrements et sans la communauté, ... "une familiarité seulement pour moi"... 

 

"Je ne peux pas célébrer la messe pour moi tout seul, en m’enfermant pour me protégeren privant les fidèles des sacrements. Je décide de laisser l’église ouverte, toute la journée, et de célébrer la messe dans l’église." Dans un texte poignant, l'abbé Cyril Gordien, décédé le 14 mars, livre à son tour un testament spirituel qui interpelle, et qui fait directement écho à la demande de François :

https://www.famillechretienne.fr/40090/article/le-testament-spirituel-de-labbe-cyril-gordien

https://www.famillechretienne.fr/40090/article/le-testament-spirituel-de-labbe-cyril-gordien

Extrait :

 

"Puis la crise du coronavirus est survenue. En mars 2020, six mois à peine après mon arrivée, la vie est paralysée. Je me retrouve totalement seul au presbytère et dans l’église, chacun étant parti se confiner ailleurs. Pour moi, une évidence s’impose : je ne peux pas célébrer la messe pour moi tout seul, en m’enfermant pour me protéger…Je ne suis pas prêtre pour moi, privant les fidèles des sacrements. Je décide de laisser l’église ouverte, toute la journée, et de célébrer la messe dans l’église, en exposant auparavant le Saint-Sacrement, me tenant disponible pour les confessions. Je n’ai prévenu personne, mais les fidèles sont venus d’eux-mêmes. J’assume pleinement ce choix, et ne le regrette en rien. Certains, partis en villégiature à la campagne, me l’ont reproché à distance. D’autres, à leur retour des confinements, m’ont fait de vifs reproches. Il est facile de critiquer quand on passe plusieurs semaines au soleil, en dehors de Paris…

 

"Cette crise révèle un drame de notre époque : on veut protéger son corps pour préserver sa vie, fût-ce au détriment des relations personnelles et de l’amour donné jusqu’au bout. On veut sauver son corps au détriment de son âme. Que vaut une société qui privilégie de manière absolue la santé du corps, laissant des personnes mourir dans une solitude effroyable, les privant de la présence de leurs proches ? Que vaut une société qui en vient à interdire le culte rendu au Seigneur ? Comme l’écrit le cardinal Sarah : « Aucune autorité humaine, gouvernementale ou ecclésiastique, ne peut s’arroger le droit d’empêcher Dieu de rassembler ses enfants, d’empêcher la manifestation de la foi par le culte rendu à Dieu. (…) Tout en prenant les précautions nécessaires contre la contagion, évêques, prêtres et fidèles devraient s’opposer de tout leur pouvoir à des lois de sécurité sanitaire qui ne respectent ni Dieu ni la liberté de culte, car de telles lois sont plus mortelles que le coronavirus » (Cardinal Sarah, Catéchisme de la vie spirituelle, Fayard, 2022, p. 67.)

 

(Fin de citation)

Add. 10 avril 2023. Dans Le Figaro, le 09 avril 2023, Jean-Marie Guénois précise

 

"Il s’est passé à Paris un événement de faible impact médiatique mais de haute intensité spirituelle: le décès d’un jeune prêtre. Le 14 mars dernier, l’abbé Cyril Gordien mourait d’un cancer fulgurant. Il avait 48 ans. Il était curé de l’église Saint-Dominique, dans le 14e arrondissement. À ses obsèques, dans l’église Saint-Pierre de Montrouge, dont le haut clocher de pierres blanches marque l’entrée de Paris après la porte d’Orléans, étaient présents 6 évêques, 250 prêtres et près de 2000 fidèles. Sans parler des témoignages venus de toute la France puisque ce prêtre avait été aumônier national du mouvement des Scouts d’Europe.

 

"Cette messe d’adieu a, selon les témoins, marqué par sa densité ceux qui étaient présents. Plus large encore, son «testament spirituel», texte d’une quarantaine de pages écrit par cette âme de feu et intitulé «Prêtre au cœur de la souffrance», continue de rayonner sur internet et ne laisse personne indifférent. Il dénonce sans ambages «des prêtres et même parfois… (Fin de citation de l'article réservé aux abonnés du Figaro intitulé "Comment les jeunes prêtres veulent sortir l’Église de la crise"

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/comment-les-jeunes-pretres-veulent-sortir-l-eglise-de-la-crise-20230409 )

 

La suite dans le texte intégral du Testament de l'abbé Cyril Gordien publié par Famille Chrétienne (en gras) :

 

"‘’[…] A l’intérieur de l’Église, des loups se sont introduits. Ce sont des prêtres, et même parfois des évêques, qui ne cherchent pas le bien et le salut des âmes, mais qui désirent d’abord la réalisation de leurs propres intérêts, comme la réussite d’une « pseudo-carrière ». Alors ils sont prêts à tout : céder à la pensée dominante, pactiser aves certains lobbies comme les LGBT, renoncer à la doctrine de la vraie foi pour s’adapter à l’air du temps, mentir pour parvenir à leurs fins. J’ai rencontré ce genre de loups déguisés en bons pasteurs, et j’ai souffert par l’Église. Dans les différentes crises que j’ai traversées, je me suis rendu compte que les autorités ne prenaient pas soin des prêtres et les défendaient rarement, prenant fait et cause pour des récriminations de laïcs progressistes en mal de pouvoir et voulant une liturgie plate dans une auto-célébration de l’assemblée. Comme prêtre, pasteur et guide des brebis qui vous sont confiées, si vous décidez de soigner la liturgie pour honorer notre Seigneur et lui rendre un culte véritable, il est peu probable que vous soyez soutenu en haut lieu face aux laïcs qui se plaignent." (Fin de citation)

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12 mars 2023 7 12 /03 /mars /2023 20:19

"Ne vous inquiétez pas pour moi, quoi qu'il arrive dans ce monde. Rien ne peut m'arriver que Dieu ne veuille. Et tout ce qu'Il veut, aussi mauvais que cela puisse nous paraître, est vraiment pour le mieux." S. Thomas More

Source: https://twitter.com/marymar49743095/status/1634917987798114307?s=20

Source: https://twitter.com/marymar49743095/status/1634917987798114307?s=20

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 14:49
Débarrassez-vous du poids du péché, le Royaume des cieux est en vous, la vie en Christ

"Persécute-toi toi-même, dit saint Isaac de Syrie et ton ennemi est mis en déroute à mesure que tu approches. Fais la paix avec toi-même, et le ciel et la terre feront la paix avec toi. Efforce-toi d'entrer dans la chambre la plus secrète de ton cœur, et tu verras le trésor des cieux, car ils sont une seule et même chose, et en entrant dans l'un, tu les vois tous les deux. L'escalier vers le royaume est en toi, secret dans ton âme. Débarrassé-toi du poids du péché et tu trouveras en toi le chemin ascendant qui rendra possible ton ascension.

La chambre céleste dont le saint parle ici est un autre nom pour la vie éternelle. On l'appelle aussi le royaume des cieux, le royaume de Dieu ou tout simplement le Christ. Vivre en Christ, c'est vivre dans la vie éternelle."

Tito Colliander, "La voie des ascètes" 

Source 

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 00:00
Monastero delle Oblate di Santa Francesca Romana

Monastero delle Oblate di Santa Francesca Romana

Françoise Romaine (°1384 - † 1440) est une épouse et mère de famille fondatrice des Oblates de Marie appelée depuis oblates de Sainte Françoise Romaine. Elle est reconnue sainte par l'Église catholique et fêtée le 9 mars.

Francesca Bussa de Leoni naît à Rome en 1384, d'une famille très ancienne et non moins illustre. Son enfance, passée dans le recueillement et dans l'union avec Dieu, l'avait disposée à se consacrer à Jésus-Christ ; mais à l'âge de treize ans, parce qu'elle appartenait à la noblesse romaine, elle fut mariée à Lorenzo de Ponziani. Tous deux formèrent un ménage uni, paisible et heureux.(1)

Françoise a eu d'après les écrits une vie pleine de péripéties qui se sont (presque) toujours bien terminées. Cette chance lui vaut aujourd'hui d'être la patronne des automobilistes.(2)

Une fois mariée, tout en assumant ses charges domestiques et familiales dans son palais du quartier de Trastevere, elle continue selon la tradition une vie de piété et de pénitence, se confessant toutes les semaines, mettant en pratique les vérités de la foi enseignées par un prieur dominicain qu'elle rencontre régulièrement.

Son premier enfant, Jean-Baptiste naît en 1400. Elle a 20 ans lorsqu'elle donne naissance à son deuxième fils, Jean-Evangelista qui est frappé de la peste lorsque celle-ci dévaste la ville de Rome. Prévoyant sa mort, il en avertit sa mère et la supplie de lui donner un confesseur parce qu'il voit saint Antoine et saint Onuphre, à qui il porte une particulière dévotion, s'avancer vers lui pour le conduire au ciel. Il meurt ce jour-là. Trois ans plus tard lui nait une fille, Agnès. Lors d'une épidémie de peste, Françoise et Vanozza manifestent un grand dévouement aux malades et aux victimes de la famine qui s'ensuit. Françoise vend ses robes ainsi que ses bijoux et distribue l'argent aux pauvres. Parallèlement, elle incite les dames de la haute noblesse romaine à renoncer à leur vie mondaine pour se rapprocher de Dieu. C'est ainsi qu'elle fonde, le 15 août 1425, l'association des Oblates de Marie, rattachée aux bénédictins du Mont Olivet, dont Eugène IV confirmera la règle en 1444.(3)

Lors de l'invasion de Rome par Ladislas d'Anjou-Durazzo, la famille Ponziani doit s'enfuir. Leur palais est pillé et leurs biens confisqués. Lorenzo est contraint à l'exil. Françoise, restée à Rome, continue ses œuvres de charité, en disant, paraphrasant Job 1,21 :

Le Seigneur me les a donnés, le Seigneur me les a ôtés ; que Son saint Nom soit béni !

À la mort du roi de Naples, la famille réintégre Rome et reprend possession de ses biens. Françoise, à la suite d'une grave maladie, doit garder la chambre et reste de longs mois dans un état de santé précaire. C'est pendant cette période que saint Alexis lui apparaît à deux reprises : l'une pour lui demander si elle souhaite la guérison, l'autre pour lui dire que Dieu veut qu'elle ne meure pas et reste dans le monde. Elle guérit et part avec sa belle-sœur Vanozza rendre grâce à Santa Maria Nuova et à l'église Saint-Alexis.

Elle obtint de son mari, au bout de quelques années de mariage, de vivre en sa maison comme une véritable religieuse. Plus tard, son mari étant mort en 1436, elle put rejoindre les Sœurs Oblates, qu'elle avait fondées, et avec qui elle avait vécu jusque là en communauté d'œuvres et de prières. Elle y vit dans un profond dénuement, se nourrissant de légumes et d'eau pure, portant cilice et utilisant les disciplines. Selon la tradition, elle accomplit en toute humilité les plus basses tâches, tout en portant secours aux pauvres, par ses dons et ses pieuses exhortations.

Parmi toutes les choses étonnantes de sa vie, on peut signaler surtout la présence ordinaire et visible de son ange gardien, et les luttes terribles qu'elle eut à soutenir contre le démon. Outre son ange gardien, Dieu lui avait donné un ange chargé de la punir ; cet ange était sévère ; car, à la moindre faute, il la frappait, même en public. L'ange restait invisible, mais les coups étaient entendus de tous. Ainsi, quelques personnes tenant un jour devant elle une conversation frivole, Dieu inspira à la sainte de les interrompre, et comme elle hésitait, elle reçut sur la joue un rude soufflet. Souvent, alors qu'elle était à genoux devant une statue de la Sainte Vierge, son ange s'approchait et continuait avec elle la prière.

On représente sainte Françoise avec l'habit noir et le voile blanc des bénédictines, distribuant le pain aux pauvres; elle a souvent son ange gardien auprès d'elle. 

Plus d'une fois l'ange dévoué eut à chasser les démons, qui ne cessaient de harceler la servante de Dieu. Une nuit, pendant qu'elle priait, le diable la prit par les cheveux, et, la portant sur la terrasse de la maison, la suspendit au-dessus de la rue ; mais Dieu la remit en sûreté dans sa cellule. D'autres fois, elle était traînée violemment ; l'ennemi du salut prenait toutes les formes pour la tromper ou l'épouvanter ; le calme de Françoise excitait son dépit et le mettait en fuite.

Elle meurt le 9 mars 1440 en soignant son fils Jean-Baptiste. Selon la tradition, ses dernières paroles sont :

 

Le ciel s'ouvre, les anges descendent, l'archange a fini sa tâche, il est debout devant moi et me fait signe de le suivre.

Françoise Romaine a été canonisée le 29 mai 1608, par le pape Paul V.

 

Martyrologe romain  "Dieu ne l'avait pas choisie afin qu'elle devint sainte pour elle-même seulement, mais pour qu'elle fît servir les dons que Dieu lui avait accordés au salut spirituel et corporel de son prochain. Il lui suffisait de peu de mots pour réconforter les coeurs attristés et souffrants, apaiser les inquiets, calmer les emportés, réconcilier les ennemis, éteindre les haines invétérées et les rancunes."  (Témoignage de l'un de ses contemporains)(4)

 

Nom: d'origine germanique, Françoise (Francesca) voulait dire à l'origine "franche", "libre", mais a pris ensuite le sens de "française".(5)

 

Protectrice : des automobilistes et des veuves.

Françoise Romaine guérissant un mourant, Antoniazzo Romano

Françoise Romaine guérissant un mourant, Antoniazzo Romano

Aumône de sainte Françoise Romaine, 1675, Par Giovanni Baptista Gaulli, dit Il Baciccio, Los Angeles, The J. Paul Getty Museum in ) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 153.

Aumône de sainte Françoise Romaine, 1675, Par Giovanni Baptista Gaulli, dit Il Baciccio, Los Angeles, The J. Paul Getty Museum in ) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 153.

Sources: (1) l’Évangile au Quotidien ; (2) Christine Barrely, Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 66-67 ; (3) Wikipedia ; (4) Nominis ; (5) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 152-153.

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1 mars 2023 3 01 /03 /mars /2023 00:00
Saint Aubin d'Angers, évêque († 550)

Saint Aubin naquit au diocèse de Vannes. Son enfance, prévenue de toutes les grâces du Seigneur, fit présager sa sainteté future ; il ne connut du jeune âge ni la légèreté, ni les défauts, et dès qu'il put marcher, ce fut pour aller à Dieu et le prier à l'écart, dans la compagnie des anges. 

De tels débuts montraient que le pieux Aubin n'était point fait pour le monde ; au grand désespoir de sa noble famille, on le vit un jour quitter le foyer paternel et prendre le chemin du monastère. Là, ses veilles, ses jeûnes, ses oraisons l'élevèrent bientôt à une telle perfection, qu'il dépassait de beaucoup les plus anciens et les plus fervents religieux. 

On admirait surtout son recueillement continuel. Ses yeux ne s'ouvraient que pour Dieu ; dans le monastère, il ignorait ce qui se passait autour de lui, et au dehors, quand il devait sortir, il se faisait dans son cœur une délicieuse retraite, où il continuait ses entretiens célestes. 

Abbé du monastère à trente-cinq ans, il fit revivre parmi ses frères la ferveur des premiers temps et les amena, par sa douceur et son exemple, à une perfection rare, même dans les plus austères couvents. 

Mais l'évêque d'Angers étant venu à mourir, le clergé et le peuple de ce diocèse, auxquels était parvenu le renom de la sainteté d'Aubin, l'élurent unanimement, et il dut courber ses épaules sous le lourd fardeau de l'épiscopat.(1) 

 

Saint Aubin sut se dresser devant l'injustice pour adoucir le sort des prisonniers et des malheureux.

Il fut l'un des principaux promoteurs du troisième Concile d'Orléans (538) qui réforma l'Église franque avec une grande fermeté. 

Le concile interdit le travail des champs le dimanche (jour qui ne devient chômé que sous les Carolingiens).

 

À propos des mariages entre proches parents, beaucoup d'évêques se taisaient par crainte : saint Aubin sut imposer le respect du mariage aux grands seigneurs qui, à l'époque mérovingienne, n'hésitaient pas à épouser leur soeur ou leur fille. Il protesta et obtint gain de cause au Concile d'Orléans. 

  

S'il était possible de connaître, parmi tant de vertus qu'il pratiqua dans sa vie nouvelle, quelle était sa vertu dominante, on dirait que ce fut la charité. Elle était, en effet, sans bornes pour les malheureux, pour les prisonniers, pour les malades, pour les pauvres, et souvent Dieu la récompensa par les plus frappants miracles. En voici un exemple : 

 

Le charitable pasteur se rendit un jour aux prisons de la ville pour en retirer une pauvre dame, poursuivie par ses créanciers. Devant le saint, les gardiens s'écartent pour lui laisser passage ; un seul veut lui refuser obstinément l'entrée ; mais le pontife souffle sur le visage de cet insolent, qui tombe mort à ses pieds ; puis il va délivrer la prisonnière et payer ses dettes.(2)

 

De nombreux villages en France dont certains portent son nom, comme Saint-Aubin-du-Cormier et Saint-Aubin-des-Landes en Ille-et-Vilaine. Environ 83 communes et 110 églises en France portent le vocable de Saint-Aubin, par exemple la chapelle Saint-Aubin de Port-Launay dans le Finistère, ou l'Église Saint-Aubin de Vautorte. En Belgique, il est notamment le patron de l'église de Bellevaux près de Malmedy et de Honsfeld dans les cantons de l'Est, une église lui est aussi dédiée à Namur.

 

On l'invoque pour les maladies d'enfants. Saint Aubin est devenu le patron des boulangers et pâtissiers.(3)

Statue de saint Aubin dans la Collégiale Saint-Aubin de Guérande.

Statue de saint Aubin dans la Collégiale Saint-Aubin de Guérande.

À Angers, vers 550, saint Aubin, évêque. D'une grande austérité, il stigmatisa avec énergie les mariages incestueux, fréquents chez les nobles, et promut le troisième concile d'Orléans pour la rénovation de l'Église en Gaule.  Martyrologe romain

Sources: (1) ; (2) ; (3)

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27 février 2023 1 27 /02 /février /2023 01:00
Sainte Honorine, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 95.

Sainte Honorine, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 95.

On ne connaît d'elle que les reliques qui furent rapportées de Haute-Normandie jusqu'en Ile-de-France à Conflans-Saint-Honorine. Son culte en Normandie est très ancien et la tradition en fait une martyre gauloise.

 

- la tradition rapporte qu'elle fut martyrisée en l'an 303 lors de la dernière persécution romaine. Sainte Honorine est également patronne des prisonniers.

- Honorine était originaire de la tribu gauloise des Calètes (actuellement pays de Caux). Vers 303, elle fut martyrisée par les Romains à Lillebonne et son corps jeté dans la Seine proche.

 

Son corps fut recueilli à Graville (actuel quartier du Havre) et y fut enterré.

 

Pour échapper aux invasions normandes, son corps est transporté par des religieux jusqu'au castrum de Conflans près du confluent de la Seine et de l'Oise, en 876. Elles y restèrent la paix revenue. Un pèlerinage régional, le jour de l'Ascension, se développa sous l'impulsion des moines du prieuré de Conflans, dépendant de l'abbaye Notre-Dame du Bec, installés depuis 1080. De nos jours, ce pèlerinage a lieu le dimanche précédant ou suivant le 27 février.

Sainte Honorine, vierge, martyre gauloise († 303)

Le 27 février est la date actuellement retenue pour les cérémonies et processions et ce, depuis l'an 1080. Voir le site de la paroisse de Conflans-Sainte-Honorine où Vêpres et vénération des reliques sont organisés tous les ans pour sa fête.

 

Certains auteurs localisent Honorine dans le pays d'Auge (diocèse de Bayeux) comme en témoignent les nombreux villages qui portent son nom. D'autres la situent dans le pays de Caux : c'est à Graville que se trouve son tombeau.

 

Sainte Honorine aurait fait partie du peuple gaulois des Calètes et aurait été martyrisée à Lillebonne (Juliobonna). Son corps jeté dans la Seine aurait été recueilli à Graville où il fut enterré (début du IVe siècle).

 

Sur le territoire de Rouen, au IVe siècle, sainte Honorine, vierge et martyre. Martyrologe romain

Statue de sainte Honorine sur l'église de Corbeil-Cerf.

Statue de sainte Honorine sur l'église de Corbeil-Cerf.

"Sainte Honorine, l’espérance des captifs et des matelots, obtenez-nous la délivrance de nos périls et de nos maux" (cantique composé vers 1875)

 

Sources : (1) L'Evangile au quotidien ; (2) Nominis ; (3) Wikipedia ; (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 94.

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26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 18:20
"Une personne qui souffre amèrement lorsqu'elle est offensée ou insultée devrait reconnaître qu'elle abrite encore le vieux serpent"

"Une personne qui souffre amèrement lorsqu'elle est offensée ou insultée devrait reconnaître qu'elle abrite encore le vieux serpent dans sa poitrine. Si elle supporte tranquillement l'insulte ou répond avec une grande humilité, elle affaiblit le serpent et diminue son emprise. Mais si elle répond de manière acrimonieuse ou effrontée, elle lui donne la force de déverser son venin dans son cœur et de se nourrir impitoyablement de ses entrailles. Ainsi, le serpent devient de plus en plus puissant, il détruit les forces de l'âme et les tentatives de redressement de l'homme, le contraignant à vivre du péché et à être complètement mort à la justice."

S. Syméon le Nouveau théologien

Source : Fr. David Abernethy Twitter

https://twitter.com/philokalia_min/status/1629803644928380933

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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 00:00
Bienheureuse Béatrice, fondatrice du monastère d'Eymeux (Drôme) († 1303)

Dates de fête : 25 novembre, Fête Locale 13 février. [1]

Béatrix (ou Béatrice) naquit au village d'Ornacieux en Isère, dans le Dauphiné. Elle entra à la Chartreuse de Parménie puis fonda la chartreuse d'Eymeux (Drôme) d'où elle gagna le ciel le 25 novembre 1303. 

Son culte est confirmé en 1763 et elle est béatifiée par le Pape Pie IX le 15 avril 18692.  

 

Le principal texte la concernant a été écrit au XIIIe siècle, par Marguerite d'Oingt, en Francoprovençal, sous le titre original : Li Via seiti Biatrix, virgina de Ornaciu (La Bienheureuse Béatrix d'Ornacieux, religieuse de Parménie).

 

Sa fête liturgique est fixée au 13 février par les chartreux et le 25 novembre dans le diocèse de Valence. [2] 

 

"Née au château d'Ornacieux, près de la Côte-Saint-André vers 1260, Béatrix entre à l'âge de 13 ans à la chartreuse de Parménie, non loin de Tullins. En 1300, elle fonde le monastère d'Eymeux où elle connaît le plus extrême dénuement. Elle y meurt un 25 novembre, sans doute en 1303. Une chapelle y perpétue son souvenir. La vie de Béatrix a été écrite par une moniale chartreuse contemporaine de la bienheureuse, Marguerite d'Oingt et elle atteste son ardent amour pour Jésus crucifié."

(Bienheureuse Béatrix d'Ornacieux - diocèse de Valence 25 novembre)

Dans le Valentinois, entre 1303 et 1309, la bienheureuse Béatrice d'Ornacieux, vierge, qui, saisie d'un grand amour de la croix, vécut et mourut dans la plus grande pauvreté dans la Chartreuse d'Eymeu qu'elle avait fait construire (25 novembre).

 

Martyrologe romain

SourcesNominis | Wikipedia 

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10 février 2023 5 10 /02 /février /2023 16:30

Libre commentaire de cette video. Blog Christ-roi.

 

La révolution, c'est la violence, c'est la haine dans la division, la contre-révolution c'est la paix, c'est l'amitié, la charité. 

 

"La contre-révolution ne sera point une révolution contraire, mais le contraire de la révolution." (Joseph De Maistre.) 

 

La paix est ‘’contre-révolutionnaire’’ puisque en 1789 c'est la violence et en 1792 la guerre qui ouvrent la voie à la révolution.

 

Jacques-Pierre Brissot appelait à la guerre "révolutionnaire" "pour libérer les peuples". Jusque-là, cet anglomane s'était illustré comme "philanthrope" "ami de l'humanité", grand créateur et financeur de sociétés dites "philosophiques", en réalité véritables postes centraux maçonniques disséminés  sur l'ensemble du territoire.

 

"La guerre de la liberté, dit-il le 16 décembre 1791, est une guerre sacrée, une guerre commandée par le ciel; et comme le ciel elle purifie les âmes. [...] Au sortir des combats, c'est une nation régénérée, neuve, morale; tels vous avez vu les Américains: sept ans de guerre ont valu pour eux un siècle de moralité.

 

"[...] La guerre seule peut égaliser les têtes et régénérer les âmes." (Jacques-Pierre Brissot de Warville, discours du 16 décembre 1791, cité in L. JAUME, Le Discours jacobin et la démocratie, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1989, p. 71.)

 

Les Brissotins (ou "Girondins") avaient voulu, en déclarant la guerre à l'Autriche (20 avril 1792), porter un coup fatal à la monarchie, en se réjouissant par avance de la défaite militaire de la France, qui établirait enfin la preuve de la "trahison du roi"... (P. GUENIFFEY, Histoire de la Révolution et de l'Empire, Perrin, Collection Tempus, Paris 2011, pages 176, 227 et 670).

 

À propos de la "conspiration du 10 août" 1792, dite "insurrection du 10 août" [journée au cours de laquelle fut envahie et prise d'assaut l'Assemblée ainsi que le Palais des Tuileries, siège du pouvoir Exécutif], Lucien Jaume dans Le Discours jacobin et la démocratie, parle d"insurrection" qui "n'est pas spontanée", d'"une collusion supposée entre Lafayette et les amis de Brissot", d'un "Directoire secret" dont les "manifestants" "ont été préparés politiquement et militairement . ["Une synthèse a été fournie par G. Maintenant", Les Jacobins, coll. Que sais-je? PUF, Paris 1984, p. 52-58].

 

L'abbé Barruel parle quant à lui d'une "conspiration" "ourdie par Brissot" : "dès lors, on les entend dire dans leur club, ce que Brissot écrivait ensuite aux généraux de sa Révolution: "Il faut incendier les quatre coins de l'Europe, notre salut est là" (Voyez Considér. sur la nature de la Révol. par M. Mallet du Pan, p. 37).

 

"L'historien pourra trouver toute l'histoire de cette atroce révolution du 10 août, dans les discours du député Louvet (journaliste, conventionnel régicide, député aux Cinq-Cents) :

 

"Nous la voulions (cette guerre), nous autres jacobins, parce qu'à coup sûr la paix tuait la république...'" (Jean-Baptiste Louvet, dit Louvet de Couvray, cité in A. BARRUEL, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, Éditions de Chiré, Chiré-en-Montreuil 2005, tome 2, p. 473.)

 

"Pour faire voter la guerre, Brissot prétexta vouloir exporter notre révolution en Europe et en Angleterre. [Étienne DUMONT, Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières assemblées législatives, Meline, Bruxelles, 1832, p. 304, 376-381; Giraud de SOULAVIE, Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI, V.5 p. 119, 305, V 6 p. 411,413 in Pierre DOUAT, Histoire secrète de la Révolution française, Amazon, Brétigny-sur-Orge 2022, p. 137.]

 

"La guerre avait également chez Brissot une visée économique : "Enfin, n'y a-t-il pas un commerce au milieu des guerres ?"

 

"[...] Il faut cependant signaler que les "brissotins" ne furent pas les seuls initiateurs de la guerre; comme l'ont signalé F. Furet et D. Richet (La Révolution française), c'est tout le courant d'esprit démocratique en France qui s'enflamma pour elle..." (L. JAUME, ibid., p. 73.)

 

Nous subissons la révolution et la vivons actuellement, les élites mondiales doivent créer des guerres pour créer, façonner leur NWO, Nouvel ordre mondial, le nouveau paradigme par la guerre, par la violence, par la révolution.

 

En 1789, déjà, Brissot invoquant l'autorité de Machiavel, rétorqua à Clermont-Tonerre : "Rappelez-vous, l'axiome : 'qui veut la fin, veut les moyens'" (in Le Patriote français, n° 201, 25 février 1790, p. 5-8, cité in P. GUENIFFEY, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 89).

 

"Il (Adam Weishaupt) avait inventé ce principe : 'La fin sanctifie les moyens', il l'appliquait au vol que ses adeptes pouvaient faire et faisaient dans les bibliothèques des princes ou des religieux. [...] Nous verrons la secte en faire des applications bien plus importantes. [...]" (A. BARRUEL, ibid., p. 102).

 

Vous demandez-vous alors ce que l'on cache derrière le culte de l'Être suprême et celui de la déesse raison ? Observez : la république a semé la mort partout sur son passage. Son objectif est la haine de Dieu. Sa méthode est le mensonge et l'homicide. Oubliez ce que vous a raconté l'Education nationale à longueurs d'années ! Découvrez la "Terreur" (comme elle s'appelait elle-même), les "Massacres de Septembre" (1792) suivant la conspiration du 10 août, découvrez le génocide vendéen. Comme le dit Clémenceau "ce que nos aïeux ont voulu nous le voulons encore. [...] Nous n'avons pas changé." Oeils crevés, mains arrachées : pour les Gilets jaunes, à quand le retour des "colonnes infernales"?

 

Dans leurs négociations avec Charette, les Bleus mentent, trahissent.

 

Ainsi disait le président Chirac : "Les promesses n'engagent que ceux qui y croient." Le régime que la chouannerie affronte est menteur et homicide dès le commencement. 

 

"La république pour s'établir a besoin de sa propre religion qu'ils vont appeler la 'laïcité', c'est tout un courant que l'on trouve à la fois dans la cabale, dans l'illuminisme, tout homme peut devenir un Christ républicain. Religion contre la religion catholique, qui dédivinise Jésus." (Vincent Peillon. Sources 1, 2)

Le menteur n’est-il pas celui qui refuse que Jésus soit le Christ ? Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils.

1 Jean 2,22

Aux dominations politiques, les prophètes donnent le nom de bête. Ainsi donc, ce qu'affrontent les Vendéens ce n'est pas n'importe quelle tyrannie, c'est la bête finale, celle dont l'Ecriture nous dit qu'elle ouvre la bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu. Ils ont identifié la bête et ont refusé de l'adorer. Car S. Jean nous prévient : adorer la bête consiste à estimer que personne n'est semblable à elle. C'est donc lui donner la priorité sur Dieu, affirmer que personne ne peut la combattre et donc ne pas la combattre, c'est en faire la souveraine, la toute-puissante. Car demander qui est semblable à la bête et qui peut combattre contre elle c'est pousser à l'admirer.

Et, devant elle, on se prosterna aussi, en disant : "Qui est comparable à la Bête, et qui peut lui faire la guerre ?"

Ap 13,4

La bête se présente donc comme un empire politique qui dissimule son intention, faire oublier Dieu pour être adorée à sa place, dans de sordides parodies... 

 

Charette, par son exemple, nous montre que nous ne pouvons servir deux maîtres, c'est l'homme de l'Évangile.

ll lui fut donné (à la bête) de faire la guerre aux saints et de les vaincre, il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, peuple, langue et nation.

Ap 13,7

Les Vendéens ont vaincu. Est-il possible de l'expliquer si vous ne comprenez pas encore ?

 

Vous demandez pourquoi Dieu ne leur a-t-il pas donné la victoire ?

 

Dieu lui a donné la victoire, la victoire spirituelle.

 

Ils ont obtenu pour eux, ce pour quoi ils ont combattu, la liberté de l'homme intérieur. Ils n'ont pas dilapidé leur héritage, ils ont rejoint les saints dans la patrie et ont transmis la flamme encore plus vive.

Le partage du destin de mort sera, pour les disciples, la condition de leur accès au Royaume. Cf. Mc 10,39

François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 49, 55,57,62,65

Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir ; + leur départ est compris comme un malheur, et leur éloignement, comme une fin : mais ils sont dans la paix. Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment, mais l’espérance de l’immortalité les comblait. Après de faibles peines, de grands bienfaits les attendent, car Dieu les a mis à l’épreuve et trouvés dignes de lui. Comme l’or au creuset, il les a éprouvés ; comme une offrande parfaite, il les accueille.

Livre de la Sagesse 3, 3-6

En laissant la république s'installer, ce n'est pas à eux mais à nous que Dieu a refusé la victoire.

 

Je m'interroge donc pourquoi Dieu donne-t-il la victoire à Charette et me la refuse à moi ? Mais sommes-nous présents sur le champ de bataille ? Charette est-il notre commandant sous l'étendard du Christ ? Le général Charette nous met sur la piste : "On n'abdique pas l'honneur d'être une cible !"  

Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.

Marc 8,35

La flamme est transmise: l'homme est un être spirituel dont la destinée n'est pas ici bas. C'est donc la victoire intérieure qui compte. Elle passe par le combat ici bas, pour que d'autre puisse eux aussi vaincre intérieurement. Les grands événements nous obligent à sortir de notre indolence ou à entrer dans le mensonge. Impossible de cacher la lumière que les vendéens ont transmis.

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21 janvier 2023 6 21 /01 /janvier /2023 20:00
"Les prières funèbres peuvent paraître superflues quand il s’agit d’un chrétien qu’on croit avoir mérité la palme du martyre" (Pie VI sur le Saint Roi Martyr Louis XVI)

 

« Qui pourra jamais douter que ce monarque n’ait été principalement immolé en haine de la Foi et par un esprit de fureur contre les dogmes catholiques ? [...]

 

On s’est efforcé, il est vrai, de charger ce Prince de plusieurs délits d’un ordre purement politique. Mais, le principal reproche qu’on ait élevé contre lui, portait sur l’inaltérable fermeté avec laquelle il refusa d’approuver et de sanctionner le décret de déportation des prêtres, et la lettre qu’il écrivit à l’Évêque de Clermont pour lui annoncer qu’il était bien résolu de rétablir en France, dès qu’il le pourrait, le culte catholique. Tout cela ne suffit-il pas pour qu’on puisse croire et soutenir, sans témérité, que Louis fut un martyr ? [...]

 

Ah ! France ! Ah ! France ! toi que nos prédécesseurs appelaient le miroir de la chrétienté et l’inébranlable appui de la foi, toi qui, par ton zèle pour la croyance chrétienne et par ta piété filiale envers le siège apostolique, ne marche pas à la suite des autres nations, mais les précède toutes, que tu Nous es contraire aujourd’hui ! De quel esprit d’hostilité tu parais animée contre la véritable religion ! [...]

 

Ah ! encore une fois, France ! Tu demandais même auparavant un Roi catholique. Tu disais que les lois fondamentales du Royaume ne permettaient point de reconnaître un Roi qui ne fut pas catholique, et c’est précisément parce qu’il était catholique que tu viens de l’assassiner ! [...]

 

Nous célébrerons [un Service solennel] pour le repos de l’âme du Roi Louis XVI, quoique les prières funèbres puissent paraître superflues quand il s’agit d’un chrétien qu’on croit avoir mérité la palme du martyre, puisque Saint Augustin dit que l’Église ne prie pas pour les martyrs, mais qu’elle se recommande plutôt à leurs prières… »

 

Pie VI en réaction à la mort du Roi Louis XVI le 21 janvier 1793.

Discours du Pape Pie VI sur le martyre du roi Louis XVI

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21 janvier 2023 6 21 /01 /janvier /2023 18:11
Benoît XVI : sur le remède à l'auto-démolition de l'Occident. Entretien exclusif avec Marcello Pera

Dans un entretien exclusif donné à l'"Observatoire International Cardinal Van Thuan", cité par Stilum Curiae de Marco Tossati et traduit par GloriaTv, le philosophe et homme d'Etat italien Marcello Pera évoque le "grand" Joseph Ratzinger et résume la papauté de Benoît XVI en ces termes : "un saint pour avoir accompli un miracle collectif : avoir stoppé et inversé l'auto-démolition de l'Occident chrétien".

Veuillez trouver ci-dessous chers lecteurs notre traduction personnelle améliorée. 

Christ Roi.

 

***

 

Le dernier jour de l'année civile - le jour où l'Église célèbre saint Sylvestre, le pape de Constantin et du concile de Nicée - le pape Benoît XVI a mis fin à son pèlerinage terrestre.

 

Avec la mort de Benoît XVI, non seulement il nous laisse un excellent théologien et un grand intellectuel européen, mais c'est aussi la fin d'une époque, celle du Concile Vatican II (et des troubles de l'après-Concile), et peut-être aussi celle de l'Église comme âme d'une civilisation. Avec saint Sylvestre Ier, l'Église est devenue l'âme de l'Empire romain, de la Grande-Bretagne à l'Égypte, de la péninsule ibérique à la Syrie, de l'Atlantique à la mer Noire. Aujourd'hui, l'Église dirigée par Jorge Mario Bergoglio a complètement renoncé à façonner, informer et guider une civilisation. L'idée même de societas christiana ou de civilisation chrétienne est étrangère à la dérive théologico-idéologique et pastorale incarnée par le pontificat de François, qui semble plutôt proposer le paradigme inverse avec le monde, compris sociologiquement, élevé à une place théologique à laquelle conformer l’Église, la doctrine et la prédication.

 

Joseph Ratzinger, en revanche, en tant que théologien et Cardinal Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, puis en tant que Pontife Romain, a toujours eu à cœur l'identité chrétienne de l'Europe et de la Magna Europa, n'a jamais cédé à l'idée que la civilisation chrétienne devait être archivée comme quelque chose de dépassé, a toujours voulu réaffirmer l'inséparabilité de la foi et de la raison, de la foi et de la culture, et donc la nécessaire civilisation du christianisme.

 

Très chère au penseur Ratzinger était la rencontre providentielle entre la Révélation divine et le logos grec (et le ius romain), c'est-à-dire entre la Parole de Dieu et la spéculation rationnelle classique capable d'atteindre les sommets de la métaphysique ainsi que la rigueur de la dialectique et de la logique analytique, la loi morale naturelle et une véritable anthropologie-psychologie. Ratzinger s'est vigoureusement opposé au processus de déshellénisation du christianisme qui se déroulait dans l'Église depuis plus d'un demi-siècle ; en effet, il a réaffirmé la providentialité de la rencontre entre le classicisme gréco-romain et la Révélation biblique, rencontre dont est née la civilisation chrétienne.

 

Sur le plan moral et politique, Ratzinger-Bénoit XVI a dénoncé le mal du nihilisme qui ronge l'Occident moderne et post-moderne, a pointé du doigt la dictature du relativisme comme forme d'un nouveau totalitarisme sournois, et a enseigné avec force le caractère non négociable (non seulement sur le plan moral personnel mais aussi sur le plan public, juridique et politique) des principes naturels tels que la défense de la vie humaine de la conception à la mort naturelle, la reconnaissance du mariage comme union monogame et indissoluble d'un homme et d'une femme ouverts à la vie, la liberté éducative des parents qui ont de par Dieu la tâche (et non l'État) d'éduquer leur progéniture. Rigoureux et fort fut également le rejet par Ratzinger de l'idéologie du genre et de la prétention à légitimer moralement et à reconnaître légalement les unions homosexuelles.

 

Dans cette œuvre généreuse et grandiose, dans cette tentative intellectuellement puissante d'arrêter l'effondrement de la civilisation chrétienne, de consolider ses murs et de commencer sa reconstruction, Ratzinger a toujours recherché le dialogue avec la culture européenne et nord-américaine la plus sensible, même si elle n'était pas catholique. Ratzinger a essayé de construire un dialogue fructueux avec le monde laïc et non catholique sur la base d'un amour commun pour la vérité, la justice et la civilisation occidentale. C'est dans ce cadre que s'inscrivent la rencontre, la discussion, le dialogue et l'amitié avec Marcello Pera, éminent philosophe et homme politique libéral italien.

 

Nous remercions le sénateur Marcello Pera pour sa généreuse disponibilité et lui posons quelques questions pour mieux comprendre ce que Ratzinger a représenté par rapport à la culture européenne et occidentale, et donc quel vide la mort de Benoît XVI laisse dans l'Église et en Occident.

 

Monsieur le Président Pera, peu d'intellectuels laïcs en Italie peuvent dire qu'ils ont connu et apprécié Benoît XVI comme vous l'avez fait. Comment est née votre relation et qu'est-ce qui vous a frappé dans la pensée de Ratzinger ?

 

La rencontre est née précisément de ce qui m'avait frappé chez lui. Je cultivais les études épistémologiques (c'était ma discipline universitaire) et je m'étais toujours opposé aux idées dans lesquelles, après une longue parabole commencée avec le néo-positivisme logique, la philosophie des sciences avait fini par plonger après Popper. Par exemple, la thèse selon laquelle le choix des grands paradigmes scientifiques ne dépend pas de manière décisive de preuves spécifiques mais est le résultat d'un processus de "conversion", que la vérité des grandes idées scientifiques, par exemple celles de Galilée par rapport à celles de Ptolémée, est interne à chacune d'elles car elle dépend de critères contextuels, que les paradigmes sont donc incommensurables, car deux scientifiques appartenant à deux paradigmes différents travaillent dans deux "mondes différents", etc. En bref, je connaissais le problème du relativisme. Un jour d'août 2004, j'ai lu le livre de Joseph Ratzinger, Foi, Vérité, Tolérance, publié par Cantagalli, et j'ai fait une découverte choquante pour moi, manifestement ignorant de ce genre d'étude : que le relativisme était un courant de pensée répandu même dans la théologie chrétienne. L'autorité de Ratzinger, dont j'avais lu l'Introduction au christianisme comme tant d'autres, ne m'a pas fait douter qu'il avait raison. J'étais stupéfait et troublé : comment cela était-il possible ? Que s'était-il passé, dans la religion du Verbe révélé et incarné, pour que la vérité ne soit plus absolue ? À mon retour de vacances, j'ai poursuivi mes lectures et j'ai demandé une visite à M. Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Après avoir rencontré dans un petit salon un jeune homme blond qui était alors son secrétaire, je suis entré dans son bureau, qui, je m'en souviens, était moins de la moitié de la taille du mien au Sénat. Nous avons commencé à parler, sans grand préambule ni introduction, de philosophie, de théologie, de christianisme. Je me souviens des sujets, mais surtout le ton de mon interlocuteur, sa silhouette, sa douceur et surtout son regard m'ont impressionné. Dans ma vie, j'avais été familiarisé avec des figures comme Popper, Kuhn, Feyerabend, mais bien que je ressente leur autorité, aucun d'entre eux ne m'avait jamais impressionné de la même manière. Je n'avais aucun doute : Joseph Ratzinger était grand. Non seulement parce que j'ai ressenti l'ampleur et la profondeur de sa culture, mais aussi en raison d'un trait de caractère bien plus précieux : un homme qui sait se tenir sur un pied d'égalité avec les autres, qui discute et questionne, sans ton de cathedra. Les yeux n'ont pas trahi. Le sourire n'a pas menti.

 

En tant que laïc libéral, et même en tant que "grand libéral [...] certainement le plus illustre homme politique libéral-conservateur de l'Italie d'aujourd'hui", pour reprendre les termes que Mgr Crepaldi vous a réservés à Trieste, qu'avez-vous trouvé chez Ratzinger de stimulant, d'impliquant et de convaincant ? Y a-t-il eu une difficulté initiale à comprendre et à intégrer la pensée théologique de Ratzinger dans votre système de pensée, ou y a-t-il eu une convergence immédiate des idées ?

 

Aucune difficulté de compréhension, mais une consonance immédiate des idées. Il était clair pour moi que si le relativisme nuit à la science, parce qu'il la réduit uniquement à une "culture", une "tradition", un "récit", le relativisme théologique et religieux a des conséquences pernicieuses pour le christianisme. Si la vérité est relative, le Christ rédempteur de l'humanité n'a aucun sens. Pas seulement ça. Peu de temps s'est écoulé depuis le 11 septembre 2001 : si le christianisme n'était qu'une culture parmi d'autres, la civilisation chrétienne n'aurait aucun fondement ni mérite particulier. Alors les terroristes islamiques ont eu raison de nous considérer comme des impérialistes et de nous combattre en tant que "juifs et chrétiens". Souvenez-vous et réfléchissez : nous avons été considérés comme coupables non pas tant pour nos actes que pour notre être. Maintenant, on peut se qualifier de séculariste tant qu'on veut, on peut faire la sourde oreille et même contrecarrer le message du Christ tant qu'on veut, mais c'était un fait inacceptable : le christianisme était un ennemi ! Sauf que le christianisme n'est pas seulement une foi, c'est une foi qui a baptisé une civilisation : celle de la dignité des hommes, de la liberté, de la responsabilité, de l'égalité. Détruisez le christianisme et vous aurez détruit cette civilisation. Reléguez la foi chrétienne au rôle d'un récit et vous aurez perdu notre fondement. Et notre identité aussi : car si les autres vous frappent parce que vous êtes juif et chrétien et que vous ne donnez aucun poids à cet être, alors les autres sont quelqu'un et vous n'êtes personne, n'ayant rien à défendre. C'est la leçon, très personnelle, que j'ai tirée de la tragédie du 11 septembre et que j'ai renforcée lors de mes rencontres avec Ratzinger. Il avait de la lucidité et du courage.

Un problème subsiste cependant. Historiquement, je suis un homme de la modernité : je viens après le schisme protestant, la naissance de la science expérimentale, le cogito de Descartes, l'ego de Kant, etc. Et qui dit modernité dit raison. Même si je ne suis pas prêt à la considérer comme "notre seule règle et boussole", comme le disait Locke, il ne fait aucun doute que la raison est exigeante : elle ne peut rien admettre qui lui soit contraire. Elle doit encore avoir son mot à dire. Comprenons cela par un exemple (c'est celui de Kant) : même si une voix intérieure, dominante, me disait : "Je suis ton Dieu, suis-moi !", la raison doit avoir un moyen de s'en assurer, ou plus précisément de s'assurer qu'il ne s'agit pas de la voix d'un malin. Donc, ma foi doit s'entendre avec ma raison. Après tout, si Dieu m'a donné le don des deux, il doit y avoir un moyen - caché, difficile, laborieux comme vous voulez - de les concilier. Et là aussi Ratzinger a été grand : dans sa pensée, qui a toujours défendu l'" hellénisation " du christianisme, c'est le logos qui se révèle. La foi s'habille de raison, et la raison est perdue si elle ne reconnaît pas qu'elle opère sur des présupposés de la foi. La foi n'est pas rationnelle, ce qui est rationnel c'est le besoin de la raison pour la foi. Je n'ai jamais réussi à faire croire à Ratzinger que, ne serait-ce que pour cette raison précise - la raison qui cherche et produit la foi - Kant mérite d'être reconnu comme un chrétien moderne. Certes, il était luthérien, mais un luthérien authentique n'est-il pas un augustinien strict ? Quoi qu'il en soit, quel trésor de discussions j'ai perdu à jamais !

 

Politiquement, le Magistère de Benoît XVI aurait pu inspirer une identité culturelle chrétienne euro-occidentale renouvelée et s'offrir comme une pensée de référence pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans l'univers idéologique progressiste, dans le relativisme éthique et le globalisme apatride, c'est-à-dire pour les forces conservatrices et identitaires d'Europe, des États-Unis et d'Amérique latine. À votre avis, comment les forces politico-culturelles conservatrices/identitaires européennes et américaines ont-elles réagi à l'appel extrême de Benoît XVI ? Ont-ils été à la hauteur du défi ? Qu'est-ce qui, à votre avis, a empêché un réveil politico-culturel chrétien en Italie et en Europe tel qu'il correspondrait à l'appel de Benoît XVI ?

 

"Vous avez manqué une grande occasion", m'a-t-il dit un jour, alors qu'il était émérite et que nous, centre-droit, avions perdu le gouvernement. Je lui ai répondu avec sincérité et aussi avec amertume : "c'est vrai, mais l'Église ne nous a pas aidés non plus". Parce qu'il y avait déjà deux églises chrétiennes catholiques au moment de son pontificat : la sienne, celle du christianisme comme salut, et celle, sécularisée, du christianisme comme justice. Comme dans la fresque de l'école d'Athènes : l'un avec le doigt et le regard vers le haut, l'autre vers le bas. L'un voulant corriger le monde, l'autre allant à la rencontre et absorbant le monde, sous prétexte de "se mettre à jour". Benoît XVI avait le soutien de nombreuses personnes qu'il avait réunies sous le nom de "minorités créatives", il était soutenu par des intellectuels laïques, il était soutenu aux États-Unis par le président Bush. Mais le soutien a été timide, la peur, la circonspection et la prudence se sont insinuées. Jusqu'à ce que, après la leçon de Ratisbonne, tout s'écroule. Aucun chef d'État ou de gouvernement ne s'est levé pour défendre Benoît XVI, pour dire qu'il ne s'agissait pas de la liberté de culte de l'islam, mais des instruments violents que l'islam utilisait et ne reniait pas. Même ces jours-ci, j'ai lu par hasard une dame qui disait que Ratzinger avait cité Manuel le Paléologue "hors contexte" ! Et donc, par manque de courage, par peur et par lâcheté, par calcul et par ruse, les choses ont mal tourné. Le pape qui avait tenu les participants au Collège des Bernadins à Paris, à Westminster Hall à Londres, au Reichstag à Berlin, qui avait amené le président laïc Sarkozy à dire à Rome que la France est chrétienne, qui avait interpellé les laïcs sur les racines de l'Europe dans une salle du Sénat italien, a été abandonné. Il a été obligé de s'expliquer, de se justifier, d'ajouter des notes de bas de page. S'il s'agissait d'une guerre de civilisations, alors la civilisation chrétienne reculait. Il est difficile d'expliquer pourquoi les choses se sont passées ainsi. Je pense que la bombe à retardement qui a été déclenchée avec Vatican II, et que Woytila et Ratzinger avaient essayé de désamorcer avec leur herméneutique de la continuité, a finalement explosé. Les cataractes se sont ouvertes, au point qu'aujourd'hui nous sommes à la Terre Mère, c'est-à-dire à la renaissance du paganisme, et du syncrétisme. J'entends encore parler de Dieu, mais peu du Christ ; j'entends dire que la miséricorde et le pardon l'emportent sur le jugement ; je n'entends plus l'expression "péché originel". Nous revenons à la bonne vieille époque russe, celle de l'homme bon, angélique, incorruptible, victime irréprochable de la culture perverse. Ou à l'époque de Pelagius, de l'homme qui s'en sort par ses propres forces. Comme si la chute était un mythe. Avec la complicité coupable de l'Église, les laïcs sont en train de gagner.

 

Toutes les grandes batailles menées par Ratzinger-Benoît XVI, tant ecclésiales que politico-culturelles, semblent aujourd'hui perdues. L’Église semble être en proie à un processus révolutionnaire radical, tant l'enseignement de Benoît XVI est éloigné de ce que disent les Hiérarchies aujourd'hui. C'est précisément le sens de la marche qui a été inversé sur le plan doctrinal, liturgique, moral, socio-politique. Il n'y a pas moins de distance entre les avertissements de Ratzinger dans le domaine politico-culturel et l'état dans lequel se trouve l'Occident aujourd'hui. Voit-il encore possible une "re-conversion" de l'Occident au Christ, une nouvelle unité de la foi et de la raison, de la foi et de la culture, de la foi et de la politique, ou la dérive nihiliste et post-anti-chrétienne de l'Occident est-elle humainement imparable ? La parole de Benoît XVI était-elle une prophétie ou un rêve ?

 

L'histoire, excusez-moi, est une pute. Elle accompagne tous les clients qu'elle rencontre et change constamment de goût. Elle va donc changer à nouveau. Mais sur une conversion au Christ des peuples européens, j'ai des doutes, du moins pour les prochaines générations. Je crains que nous devions boire la coupe amère pendant un certain temps encore. Nous vivons dans une époque déchristianisée qui pense que la déchristianisation est une bonne chose. Nous pensons être de plus en plus libres, mais au contraire, l'absence de sens des limites, de l'interdit, du péché, nous rend plus esclaves. Nous sommes devenus des créateurs de droits fondamentaux : une contradiction pour ceux qui croient en ces droits, car s'ils sont fondamentaux, ils ne peuvent être créés par nos lois. Par conséquent, nos profanes rationalistes doivent démêler un dilemme et prendre position : soit les droits fondamentaux dépendent de lois positives et alors ils sont conventionnels et intéressés, comme les faveurs électorales, et ne sont donc pas des droits, soit s'ils sont fondamentaux, il existe une loi supérieure aux lois positives.

 

Fruit de nombreuses années d'étude, il publie en 2022 le volume Lo sguardo della Caduta. Augustin et l'orgueil de la laïcité (Morcelliana, Brescia), un dialogue intense entre elle et l'évêque d'Hippone dans lequel le libéral Marcello Pera cherche dans le vieil Augustin une réponse au mal qui ronge l'Occident aujourd'hui. Ratzinger peut sincèrement se dire disciple d'Augustin puisque sa pensée se situe dans la ligne augustinienne-bonaventurienne. Ratzinger et Pera sont-ils également unis par Augustin ? Et quel est le remède qu'Augustin offre à l'Occident malade ?

 

Si l'on pense à un remède politique, aucun. Augustin ne croit pas à la politique, et surtout pas que la politique puisse être une voie de salut. Il n'y a pas de recettes politiques dans l'Évangile, il n'y en a pas chez Paul, sauf "obéissez aux autorités", il ne peut pas y avoir d'État chrétien, même les gouvernants chrétiens ne peuvent pas en construire un. La raison en est simple : on n'atteint pas, ni même n'approche, la Cité de Dieu en utilisant des moyens séculiers. L'État ne sert qu'à nous défendre de nous-mêmes. Votre devoir est de croire et de convertir votre amour. L'effort est individuel : lorsqu'il devient collectif, nous en tirerions également un bénéfice politique, mais celui-ci ne serait jamais stable, car même la meilleure société terrestre est affectée par des vices et transitoire. Mais si dans le positif il n'y a jamais de certitude d'un royaume sur terre, dans le négatif il y a une certitude : si vous négligez l'effort de salut, si vous vous détournez de la vérité, si vous poursuivez des idoles profanes, alors il n'y aura pas non plus de société décente. C'est le cas en Occident. Tel qu'il est aujourd'hui, il est perdu. J'ai tiré beaucoup d'inspiration et de bénéfices de Ratzinger. Il est certain que Ratzinger a été très influencé par Augustin et Bonaventure. Par rapport aux autres, sa théologie politique est pauvre, et à juste titre.

 

Avez-vous parlé de cette interrogation d'Augustin et des réponses qu'Augustin vous a données avec Benoît XVI ? Les réponses de l'Augustin de Pera coïncident-elles avec celles de l'Augustinien Ratzinger ?

 

J'ai eu le temps de converser avec lui sur Augustin et Kant et sur ma critique de la raison séculière. Je le remercie encore de m'avoir encouragé. Je regrette d'être arrivé en retard pour poursuivre la discussion. C'est pourquoi je me compare à sa mémoire et à ses écrits.

 

Dans Le regard de la chute, il y a, à mon avis, beaucoup de Ratzinger, même ce que l'on pourrait identifier comme faiblesse/contradiction en ce qui concerne le rapport avec la modernité politique, le jugement sur le libéralisme. En effet, si Augustin est identifié comme le maître et le thérapeute dont il faut tirer la recette pour guérir l'Occident malade, et que la recette d'Augustin est résolument "non libérale", voire, sur des points fondamentaux, illibérale (dans le sens d'antithétique aux postulats de l'idéologie libérale), comment peut-on espérer faire tenir ensemble la démocratie libérale qui constitue l'identité politique de l'Occident avec le remède "non libéral" augustinien ? Guérir le mal de l'Occident avec la médecine d'Augustin ne signifierait-il pas précisément nier le système libéral-démocratique et, en général, l'idée moderne de l'individu, de la société, de l'État, de la politique, du droit, etc. Cela n'impliquerait-il pas la nécessité de libérer l'Occident de la prison idéologique de la modernité (donc aussi de l'idéologie libérale) pour le confier à nouveau à la Tradition chrétienne ?

 

Si vous voulez faire du libéralisme une cible, il est nécessaire, pour toucher la cible, de l'identifier précisément. Qu'entend-on par libéralisme? Une doctrine politique visant à sauvegarder la dignité et la liberté de l'homme contre l'ingérence de la société et de l'État. Le libéralisme s'oppose donc à l'État absolutiste, voire paternaliste, et est favorable aux droits inaliénables de l'homme. Il s'agit de droits, tels que l'égalité en valeur de l'homme, son irréductibilité en tant que simple moyen, sa liberté de pensée et de dévotion, qui sont fondamentaux en ce sens qu'ils ne sont créés par aucune autorité politique, mais respectés par elle comme limite de sa propre action. Comment sont-ils justifiés ? La position du libéralisme classique de Locke est bien connue : les droits fondamentaux sont justifiés parce que nous sommes créés, que nous sommes la propriété de Dieu et que nous lui sommes soumis, et Dieu ne pouvait pas vouloir que, en ce qui concerne "la vie, la liberté et la propriété", certains hommes soient soumis à d'autres ou aient moins de valeur que d'autres. Pourquoi ? Parce que Dieu nous aime et que nous devons être dignes de son amour. Ce libéralisme, évidemment, descend et s'inscrit dans un cadre chrétien, dont il accepte le premier enseignement : Dieu est caritas, amour donné à ses créatures, et nous devons l'honorer. Dans ce libéralisme, la priorité du devoir (envers Dieu) sur les droits prévaut clairement. C'est votre devoir envers Dieu qui donne lieu à mon droit d'être respecté par vous. Il est de mon devoir de ne pas supprimer une créature de Dieu qui donne naissance à mon droit à la vie. Et ainsi de suite.

Maintenant, changez quelque chose dans ce cadre. Supprimez le rôle de Dieu ou mettez-le de côté. Que deviennent désormais les droits fondamentaux de l'homme ? Rien de plus que des demandes d'individus ou de groupes accordées et protégées par l'État. Vous pouvez toujours les appeler fondamentaux, mais ce ne sont plus les mêmes : ce sont des libertés ou des licences garanties. En tant que telles, ils se multiplient, car ils n'ont plus de limite qui les restreigne : ce sont des désirs, puis des demandes, puis des revendications, puis des lois. Le régime politique qui tolère et permet tout cela s'appelle encore libéralisme, mais c'est une usurpation conceptuelle. C'est ce qui se passe en Europe et en Occident. Là où le christianisme disparaît, le libéralisme devient une anarchie éthique, la véritable "dictature du relativisme", comme l'ont appelée le pape Wojtila et le pape Ratzinger. Et vice versa. N'est-ce pas la meilleure preuve que le libéralisme et le christianisme sont conceptuellement congénères ? Et qu'un authentique libéral devrait défendre le christianisme ? Lorsqu'Augustin dit que l'État a besoin d'un lien social religieux, n'est-ce pas comme s'il disait aux libéraux d'aujourd'hui : au moins retournez à vos origines ?

 

L'Église de Léon XII, Grégoire XVI, le bienheureux Pie IX, Léon XIII, Saint Pie X ou Pie XI n'avait aucun problème à condamner la modernité idéologique et la démocratie libérale, mais avec Vatican II, la perspective a changé et le jugement est devenu résolument ambigu. Cette "ambiguïté de jugement" à l'égard de la modernité politique (et donc aussi à l'égard de la démocratie libérale) perdure tout au long de la période post-conciliaire, il suffit de penser au jugement de l'Église sur la démocratie ou les droits de l'homme. Ratzinger n'en est pas exempt non plus. Je vous demande, vous sachant capable de liberté de jugement et de véritable honnêteté intellectuelle, avec une franchise quelque peu provocante : les papes pré-conciliaires n'avaient-ils pas raison ? La démocratie libérale ne serait-elle pas le problème, la maladie dont souffre l'Occident ?

 

Parmi mes livres, il y en a un que je chéris : Droits de l'homme et christianisme. De toute évidence, personne, surtout parmi les hommes d’Église, ne veut le lire. Je ne me plains pas. Mais si l'on fait défiler le texte, on verra que je rends hommage à ces papes pour avoir été prophétiques. Ils ne sont plus à la mode, je comprends. Mais comment aller au fond de leur argument, à savoir que si l'on définit les droits de l'homme comme la propriété de l'homme, ceux-ci deviennent des droits positifs des États, qu'ils donnent et nient ? C'est, à mon avis, également ce qui se produit aujourd'hui sous la responsabilité de l'Église. Quand la constitution pastorale de l'Église dans le monde de ce temps ''Gaudium et Spes'' déclare "proclamer les droits de l'homme au nom de l'Évangile", elle prend elle aussi un raccourci dangereux : elle oublie qu'il faut d'abord passer par les devoirs de l'homme envers Dieu. Seuls ces devoirs rendent admissible le tri des droits. Sinon, il n'y a aucun moyen d'arrêter l'avortement, l'euthanasie, les mariages homosexuels, etc. À cet égard, j'aime rappeler Mazzini : "Certes, les droits existent ; mais lorsque les droits d'un individu entrent en conflit avec ceux d'un autre, comment peut-on espérer les concilier, les mettre en harmonie, sans recourir à quelque chose de supérieur à tous les droits ?" Je crois que Ratzinger était très clair sur cette priorité des devoirs sur les droits, mais il ne l'a pas toujours explicité clairement.

 

Benoît XVI a tenté l'exploit héroïque de sauver l'Occident de lui-même, d'empêcher son suicide. Il a également tenté de ressusciter l'Europe en la ramenant à son identité chrétienne... et tout cela, il ne l'a pas fait dans un contexte ecclésial solide et sûr, mais avec le rocher miné par les sables mouvants post-conciliaires. Il a tenté d'arracher l'Église au processus d'auto-démolition. C'était une bataille ad intra et ad extra. Que reste-t-il de tout cela ? Quel avenir voyez-vous pour l'héritage idéal de Joseph Ratzinger ?

 

Je m'attends à ce que Ratzinger devienne un saint pour avoir accompli un miracle... un miracle collectif, et s'il le sera, ce sera pour cette seule raison : avoir stoppé et inversé l'auto-démolition de l'Occident chrétien. C'était son engagement, ça a toujours été sa mission. Que Dieu, quand et comme il le veut, lui accorde le succès.

 

Merci, Monsieur le Président !

Don Samuel Cecotti

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15 janvier 2023 7 15 /01 /janvier /2023 21:14
https://www.catholicnewsagency.com/news/253342/filming-of-the-passion-of-the-christ-sequel-set-to-begin-this-spring

https://www.catholicnewsagency.com/news/253342/filming-of-the-passion-of-the-christ-sequel-set-to-begin-this-spring

De Francesca Pollio Fenton

 

Denver, Colorado, 15 janvier 2023 / 10h00

 

Le tournage de la suite très attendue de "La Passion du Christ" devrait commencer ce printemps. Le film, "La Passion du Christ : Résurrection", se concentrera sur les jours suivant immédiatement la crucifixion du Christ.

 

L'acteur, réalisateur et producteur Mel Gibson devrait commencer la production dans les prochains mois, selon World of Reel.

 

Alors que "La Passion du Christ" décrivait les scènes déchirantes et atroces de la crucifixion de Jésus, "Résurrection" se plongera dans les trois jours qui séparent sa mort de sa résurrection.

 

Jim Caviezel incarnera à nouveau Jésus. Reviennent également Maia Morgenstern en tant que Bienheureuse Vierge Marie, Christo Jivkov en tant que disciple Jean et Francesco De Vito en tant que disciple Pierre.

 

En 2016 , Gibson a révélé qu'il travaillait sur le projet depuis plusieurs années lorsqu'il a pris la parole lors de la Harvest Crusade du pasteur évangélique Greg Laurie dans le sud de la Californie.

 

"Cela s'appelle 'La Résurrection.' Bien sûr, c'est un sujet très vaste et il doit être examiné parce que nous ne voulons pas simplement en faire un simple rendu - vous savez, lisez ce qui s'est passé », a-t-il déclaré.

 

Caviezel a taquiné le projet en 2020 lors d'une interview avec Breitbart lorsqu'il a déclaré: "Mel Gibson vient de m'envoyer la troisième photo, le troisième brouillon. Ça arrive."

 

"Cela s'appelle 'La Passion du Christ : Résurrection.' Ce sera le plus grand film de l'histoire du monde", a déclaré Caviezel.

 

"La Passion du Christ" a rapporté plus de 612 millions de dollars dans le monde avec un budget de production de 30 millions de dollars. Cela en a fait l'un des films indépendants les plus réussis de l'histoire. C'était le premier film R-rated en Amérique du Nord à rapporter autant. Bien qu'il ait été nominé pour trois Oscars lors de la 77e cérémonie des Oscars, il n'a remporté aucun prix.

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11 janvier 2023 3 11 /01 /janvier /2023 19:39

Le pape François a rencontré l'archevêque Georg Gaenswein, secrétaire de longue date du pape Benoît XVI

 

Par NICOLE WINFIELD Associated Press

https://abcnews.go.com/International/wireStory/pope-meets-benedicts-aide-amid-funeral-book-fallout-96309817

https://abcnews.go.com/International/wireStory/pope-meets-benedicts-aide-amid-funeral-book-fallout-96309817

ROME – Le pape François a rencontré lundi l'archevêque Georg Gaenswein, secrétaire de longue date du pape Benoît XVI, qui a joué un rôle clé dans les récentes funérailles de ce dernier, mais qui a suscité des remous en publiant des mémoires extraordinaires dans lesquelles il règle de vieux comptes, révèle des intrigues de palais et dépeint François sous un jour très défavorable.

 

Le Vatican n'a fourni aucun détail sur le contenu de l'audience privée, si ce n'est pour dire que cela s'est produit.

 

Les spéculations sur l'avenir de Gaenswein ont tourbillonné maintenant que son travail principal auprès de Benoît a pris fin après son décès le 31 décembre. Mais des questions ont également été soulevées sur ce que François fera avec Gaenswein après la publication cette semaine de son livre révélateur, "Rien que la vérité : Ma vie à côté du pape Benoît XVI".

 

Les spéculations sur l'avenir de M. Gaenswein vont bon train maintenant que son travail principal auprès de Benoît XVI a pris fin après le décès de ce dernier le 31 décembre. Mais des questions ont également été soulevées sur ce que François fera de Gaenswein après la publication cette semaine de son livre révélation, "Rien que la vérité : ma vie aux côtés du pape Benoît XVI".

 

Certains observateurs du Vatican voient le livre comme la première salve d'une nouvelle ère d'attaques anti-François de la droite conservatrice, pour qui Benoît est resté un point de référence nostalgique à la retraite. La mort de Benoît et les révélations post-mortem de Gaenswein ont fait disparaître la façade d'une heureuse cohabitation de deux papes.

 

Dans le texte, M. Gaenswein révèle des détails jusqu'alors inconnus sur certains des plus gros hoquets et du mauvais sang qui se sont accumulés au cours des dix dernières années pendant lesquelles Benoît XVI a vécu en tant que pape retraité après sa décision de 2013 de prendre sa retraite, le premier pape en six siècles à le faire.

 

Dans l'une des sections les plus explosives, Gaenswein dit qu'il était "choqué et sans voix" lorsque François l'a essentiellement renvoyé de son travail de jour en tant que chef de la maison papale en 2020 après un scandale autour d'un livre co-écrit par Benoît. François a dit à Gaenswein d'arrêter de venir au bureau et de se consacrer à prendre soin de Benoît, mettant essentiellement fin à son travail de "pont" entre les pontificats.

 

En imprimant des lettres auparavant secrètes entre les deux papes et en relayant des conversations privées avec les deux, Gaenswein a révélé que François avait refusé les supplications de Benoît de le reprendre. Aigri, Gaenswein a décrit François comme peu sincère, illogique et sarcastique en décidant de son sort, et a déclaré que Benoît XVI s'était même moqué de François lorsqu'il a été informé de la décision.

 

"Il semble que le pape François ne me fasse plus confiance et fasse de vous mon chaperon", a déclaré Gaenswein citant Benoît.

 

Gaenswein a également écrit sa consternation que des années plus tôt, François lui ait refusé le droit de vivre dans l'appartement du palais occupé par son prédécesseur. Après une rénovation plus longue que d'habitude, François a donné l'appartement à la place au ministre des Affaires étrangères du Vatican, forçant Gaenswein à continuer à vivre dans le monastère que Benoît appelait sa maison.

 

L'avenir de Gaenswein reste incertain, et ses mémoires vont certainement compliquer les relations avec le pape actuel qui décidera de son sort. En tant qu'archevêque, il pourrait techniquement être nommé à la tête d'un archidiocèse dans son Allemagne natale. Interrogé sur cette possibilité, le chef de la conférence des évêques allemands a déclaré la semaine dernière que ce n'était pas à lui (de le décider) mais à François. En outre, certains commentateurs du Vatican ont suggéré que Gaenswein pourrait être nommé ambassadeur du Vatican, pour diriger un sanctuaire important ou pour reprendre sa carrière universitaire.

 

Son livre est susceptible de lui faire gagner des points auprès des critiques traditionalistes de François, puisqu'il fait ce que Benoît a refusé de faire pendant 10 ans et révèle publiquement ce que le défunt pape aurait pensé des décisions de son successeur sur deux questions cruciales : Gaenswein écrit, par exemple, que Benoît pensait que la décision de François de rétablir les restrictions sur la célébration de l'ancienne messe en latin était une "erreur" et que son action auprès des catholiques divorcés et que son approche des catholiques divorcés et remariés civilement était "déroutante".

 

Il s'intéresse également à quelque chose d'autre lorsqu'il cite François disant qu'avoir Benoît au Vatican, c'était comme avoir un grand-père sage à la maison, vers qui il pouvait se tourner pour obtenir des conseils. Gaenswein a cité Benoît comme notant qu'il n'avait que neuf ans de plus que François et que "peut-être serait-il plus correct de m'appeler son 'frère aîné'".

 

Gaenswein, un avocat canoniste allemand de 66 ans, s'est tenu aux côtés de Benoît pendant près de trois décennies, d'abord en tant que fonctionnaire travaillant pour le cardinal Joseph Ratzinger de la Congrégation pour la doctrine de la foi, puis à partir de 2003 en tant que secrétaire personnel de Ratzinger. .

 

Il l'a suivi au palais apostolique lorsque Ratzinger a été élu pape, puis à la retraite lorsque Benoît a démissionné. À ce titre, il est resté le gardien, le confident et le porte-parole de Benoît XVI, et dans le nouveau livre, il semble désireux de remettre les pendules à l'heure pour défendre Benoît et lui-même une fois de plus.

 

Dans ce document, il ravive de vieilles poussières avec une couverture journalistique de lui ou de Benoît, de tout au type de papier à en-tête qu'il utilisait pour une phrase qu'il prononçait, suggérant qu'il avait gardé une trace de toutes ces années et, avec la mort de Benoît, sentait qu'il pouvait enfin parler. en dehors.

 

Bien qu'il n'y ait pas de livre de jeu décrivant comment un secrétaire d'un pape à la retraite devrait se comporter, publier un livre dans la semaine suivant sa mort qui critique son successeur, révèle une correspondance privée et nourrit de vieilles rancunes dans des détails finement documentés ne suit certainement pas la réserve typique de Protocole Vatican.

 

Austen Ivereigh, un biographe de François qui a co-écrit un livre avec lui, a noté dans une série de tweets lundi que le livre de Gaenswein semblait en fait violer une promesse fondamentale que Benoît avait faite lors de sa démission : qu'il obéirait à son successeur.

 

"Ces révélations sapent le serment de loyauté de Benoît envers François, auquel Benoît s'est tenu rigoureusement ; violer le devoir de confidentialité de Gaenswein envers les deux … et encourager ceux qui cherchent à tort à opposer l'héritage de Benoît XVI à François", a écrit Ivereigh.

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Parmi les révélations, Benoît XVI a découvert Traditionis custodes (le document de François limitant l’usage de la liturgie romaine avant la réforme de 1970 que Benoît avait libéralisé), en feuilletant l'Osservatore romano : "Le 16 juillet 2021, Benoît XVI découvre, en feuilletant L'Osservatore Romano de l'après-midi, que le pape François a publié le motu proprio Traditionis custodes sur l'usage de la liturgie romaine avant la réforme de 1970." Benoît XVI, en particulier, a estimé qu'il était erroné d'interdire la célébration de la messe selon l'ancien rite dans les églises paroissiales, car il est toujours dangereux de coincer un groupe de fidèles pour les faire se sentir persécutés et leur inspirer le sentiment de devoir sauvegarder coûte que coûte leur identité face à « l'ennemi ».

( Source : https://rorate-caeli.blogspot.com/2023/01/rorate-exclusive-first-translation-of.html )

 

Lire aussi ce fil sur Le Forum catholique. "Vatican: les critiques du secrétaire personnel de Benoit XVI envers le pape François" (Le Figaro)

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3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 00:00
Saint Nom de Jésus

Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l'ange lui avait donné avant sa conception "Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus." (Luc 1,31). Le Catéchisme de l’Église Catholique ajoute que "Jésus veut dire en hébreu : “Dieu sauve ”. Lors de l’Annonciation, l’ange Gabriel lui donne le prénom de Jésus, exprimant à la fois son identité et sa mission" (CEC 430).

C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : "Jésus Christ est Seigneur" à la gloire de Dieu le Père.

Philippiens 2, 9-11

Les premiers disciples vont vénérer le nom de Jésus. Pierre l’invoque pour guérir l’infirme qui se trouvait à l’entrée du temple de Jérusalem (Ac 3,6). Dans les prières, dans leurs louanges, ils ne cessaient d’invoquer le nom de Jésus qui leur avait donné son Esprit. "Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père." (Col 3, 17). "Ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera." (Jn 16, 23).

 

Les pharisiens et docteurs de la loi ont voulu empêcher les Apôtres de prier au Nom de Jésus : "Ayant rappelé Pierre et Jean, ils leur interdirent formellement de parler ou d’enseigner au nom de Jésus" (Ac 4, 17-18). Mais ceux-ci refusent de cesser de prononcer ce saint Nom, car ils savent qu’il n’y a de salut en aucun autre : "En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver" (Ac 4, 11-12).

 

Au cours des siècles les chrétiens sont restés attaché au nom de Jésus et le prierons en l’appelant affectueusement par son nom.

Au Moyen-Age, la période de St François était particulièrement sensible à cette forme de piété. François lui-même aimait répéter le nom de Jésus comme nous le rappelle Celano : "le nom de Jésus était à ses lèvres doux comme le miel." (2C199).

Rien d’étonnant, donc, que parmi ses disciples, un frère, St Bernardin de Sienne développe une forme de prière qui consiste à répéter le Nom de Jésus le plus souvent possible durant la journée. Il nous a laissé un sigle qui reprend Le nom de Jésus en grec : IHS (IH-SOUS, interprété en latin par Iesus Hominum Salvator), bien souvent repris sur les portes de nos tabernacles et sur nos croix. Saint Bernardin de Sienne favorise une véritable dévotion pour ce "Saint Nom de Jésus" dont il fait représenter les initiales sur un tableau qu’il montre lors de ses prédications. Les conversions se multiplient et la vénération se répand dans toute la péninsule italienne.

Elle est encore renforcée lorsque saint Ignace de Loyola choisit le nom de Jésus pour celui de sa compagnie, dont le rayonnement rejaillit bientôt sur toute la chrétienté.

Au XVIIIe s., le pape Innocent XIII fait du Saint Nom de Jésus une fête de l’Église universelle que le pape Pie X fixe au deuxième dimanche après l’Épiphanie.

Saint Nom de Jésus

Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre ! Jusqu'aux cieux, ta splendeur est chantée

par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l'adversaire, où l'ennemi se brise en sa révolte.

A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas,

qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui, le fils d'un homme, que tu en prennes souci ?

Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu, le couronnant de gloire et d'honneur ;

tu l'établis sur les oeuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds :

les troupeaux de boeufs et de brebis, et même les bêtes sauvages,

les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui va son chemin dans les eaux.

R/ O Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre !

Psaume 8

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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 13:06
https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-12/le-testament-spirituel-du-pape-emerite-benoit-xvi.html

https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-12/le-testament-spirituel-du-pape-emerite-benoit-xvi.html

Extrait:

"Ce que j'ai dit auparavant à mes compatriotes, je le dis maintenant à tous ceux qui, dans l'Église, ont été affectés à mon service: restez fermes dans la foi! Ne vous laissez pas troubler! Il semble souvent que la science - les sciences naturelles d'une part et la recherche historique (en particulier l'exégèse des Saintes Écritures) d'autre part - soient capables d'offrir des résultats irréfutables en contraste avec la foi catholique. J'ai vécu les transformations des sciences naturelles depuis longtemps et j'ai pu voir comment, au contraire, des certitudes apparentes contre la foi se sont évanouies, se révélant être non pas des sciences, mais des interprétations philosophiques ne relevant qu'en apparence de la science; tout comme, d'autre part, c'est dans le dialogue avec les sciences naturelles que la foi aussi a appris à mieux comprendre la limite de la portée de ses revendications, et donc sa spécificité. Depuis soixante ans, j'accompagne le chemin de la théologie, en particulier des sciences bibliques, et avec la succession des différentes générations, j'ai vu s'effondrer des thèses qui semblaient inébranlables, se révélant de simples hypothèses: la génération libérale (Harnack, Jülicher etc.), la génération existentialiste (Bultmann etc.), la génération marxiste. J'ai vu et je vois comment, à partir de l'enchevêtrement des hypothèses, le caractère raisonnable de la foi a émergé et émerge encore. Jésus-Christ est vraiment le chemin, la vérité et la vie - et l'Église, avec toutes ses insuffisances, est vraiment son corps."

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