« Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, [...] qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile. » (Testament de Louis XVI)
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De nouveau, Jésus leur parla : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »
La bienheureuse Kateri Tekakwitha, le lys des iroquois
Kateri est la première sainte autochtone du continent nord-américain. Elle est née d'une mère algonquine chrétienne et d'un père agnier (Les Algonquins, les Agniers - ou Iroquois - et les Hurons étaient des tribus des Indiens d'Amérique du Nord) en 1656 à Ossernenon (Auriesville, New York), où les saints Isaac Jogues, René Goupil et Jean de la Lande avaient versé leur sang pour la foi.
Fille de chef, elle refusa d'être mariée et convertit celui qu'elle devait épouser.
Après bien des péripéties, elle trouve refuge à la mission jésuite Saint-François-Xavier sur le Saint-Laurent. Là elle mènera une vie de prière et de travail exemplaire. Elle y mourra en 1680.
Tekakwitha, née en 1656 à Ossernenon (USA), était fille d'un chef mohawk et d'une algonquine catholique, baptisée et éduquée par des missionnaires français. La variole la priva à quatre ans de sa famille, et elle-même resta défigurée et handicapée des suites de l'infection. Adoptée par un parent chef d'une tribu voisine, elle affermit sa foi et fut baptisée par un missionnaire à l'âge de vingt ans. Marginalisée et menacée par sa famille, qui ne comprenait pas sa conversion, elle échappa à leur persécution et fonda à Kahnawake une communauté d'indiens chrétiens, vivant dans la prière, la pénitence et le soin des malades.
Elle mourut le 17 avril 1680, invoquant Jésus, après avoir fait vœu de chasteté l'année précédente. La tradition affirme que ses cicatrices disparurent pour faire place à un beau visage, et qu'à son enterrement de nombreux malades furent guéris.
Son procès en canonisation fut ouvert en 1884, Pie XII la proclama vénérable en 1943 et Jean-Paul II bienheureuse en 1980 (fête le 14 juillet).
Elle occupe une place particulière dans la dévotion des amérindiens catholiques du Canada et des Etats-Unis.
À Sault dans le Québec, en 1680, la bienheureuse Catherine Tekakwitha, vierge. Née dans une tribu indienne, baptisée le jour de Pâques, elle offrit à Dieu la virginité qu'elle s'était appliquée à conserver avant d'être chrétienne, même si elle fut en butte à des menaces et à de multiples vexations.
Martyrologe romain
"Qui est-ce qui m'apprendra ce qu'il y a de plus agréable à Dieu afin que je le fasse?"
Source: Nominis https://nominis.cef.fr/contenus/saints/9934/Bienheureuse%20Kateri%20Tekakwitha.html
Il est dit dans Genèse 3,15 que la mère du Messie partage la même inimitié - l'opposition totale - avec Satan. Si la Vierge Marie, "la femme" de Genèse 3,15, avait commis un péché, elle ne serait pas en opposition totale avec le diable.
Une référence implicite se trouve également dans la salutation de l'ange à Marie en Luc 1,28 : "Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi". L'expression gratia plena, "pleine de grâce", est une traduction (par S. Jérôme) du mot grec kecharitomene. Ce mot représente le nom propre de la personne à laquelle s'adresse l'ange; il exprime donc une qualité caractéristique de Marie. Kecharitomene est en effet un participe parfait passif de charitoo, qui signifie "remplir ou doter de grâce", et ce terme étant au parfait, il indique une perfection de la grâce à la fois intensive et étendue, ce qui suggère une continuité sans donner de commencement. Le choix du parfait souligne que la Vierge se trouve déjà sous l'influence de la grâce de Dieu et persévère dans cette condition. Cela signifie que la grâce dont Marie a bénéficié n'était pas le résultat de la visite de l'ange, et qu'elle n'était pas seulement aussi "pleine", forte ou complète que possible à un moment donné, mais qu'elle s'étendait sur toute sa vie, depuis sa conception jusqu'à aujourd'hui. Elle était en état de grâce sanctifiante dès le premier instant de son existence, ce qui lui a valu d'être appelée par l'ange "pleine de grâce". C’est pourquoi Marie demande immédiatement à l’ange ce qui lui valait une telle salutation (Luc 1, 29). C’est un peu comme si on saluait une personne qui est excellente au tennis en lui disant : "Salut, Mr Tennis". C’est dans ce même esprit que l’ange Gabriel dit de Marie qu’elle est "pleine de grâce", puisqu’elle excelle dans la réception de la grâce. C’est un titre qui n’est donné à personne d’autre dans la Bible, seulement Marie a été désignée de la sorte par un messager de Dieu. Les chrétiens catholiques et orthodoxes voient dans ce passage une des raisons pour laquelle ils croient que Marie est "Immaculée Conception", c’est-à-dire qu’elle a été préservée du péché originel et qu’elle n’a pas péché de toute sa vie.
Au cours des siècles, les Pères et les docteurs de l'Église ont souvent parlé de la pertinence du privilège de l'Immaculée Conception de Marie. Le dogme est particulièrement approprié si l'on considère l'honneur qui a été fait à l'Arche d'Alliance. Celle-ci contenait la manne (le pain du ciel), les tablettes de pierre des dix commandements (la parole de Dieu) et le bâton d'Aaron (l'instrument de la rédemption d'Israël). Si cette boîte avait été créée avec tant d'honneur - pour porter un bâton, du pain et des tablettes de pierre - combien plus Marie devrait-elle être une digne demeure pour Dieu lui-même ? Elle est la nouvelle arche d'alliance parce qu'elle a porté le vrai pain du ciel, la Parole de Dieu et l'instrument de notre rédemption, le corps de Jésus.
La Veillée pascale de cette année a été la plus fréquentée depuis des années en France. Les chiffres publiés la semaine dernière par la conférence des évêques de France annonçaient que 7 135 adultes recevraient le sacrement du baptême lors de la veillée pascale. Il s’agit d’une augmentation de 32 % par rapport à 2023, année où 5 463 adultes avaient été baptisés.
Lire : Un nombre record de 7 135 baptêmes d'adultes lors de la veillée pascale 2024
Il s’agit d’une tendance encourageante qui remonte au début de ce siècle, mais ces dernières années, un autre facteur important est apparu : le nombre de baptêmes parmi les jeunes est en augmentation constante. En 2024, 36 pour cent des personnes qui reçoivent le sacrement sont âgés de 18 à 25 ans, un chiffre sans précédent. En 2019, ce chiffre était de 23 pour cent des catéchumènes adultes.
Cette démographie est également fortement représentée parmi les 700 séminaristes actuellement en formation pour rejoindre le sacerdoce. Parmi eux, 83 pour cent sont nés en France et 27 pour cent ont entre 18 et 24 ans. 44 pour cent ont entre 25 et 29 ans.
Ce groupe démographique est également fortement représenté parmi les 700 séminaristes qui se préparent actuellement à devenir prêtres. Sur ce nombre, 83 % sont nés en France et 27 % ont entre 18 et 24 ans. 44% d’entre eux sont âgés de 25 à 29 ans.
Monseigneur Leborgne, Évêque d'Arras et Président du Conseil de la Catéchèse et du Catéchuménat, décrit la hausse dans le nombre de baptêmes d’adultes comme : "Une joie immense et en partie inattendue." Lorsqu’on lui a demandé de s’expliquer sur la bonne nouvelle, il a répondu avec un sourire : "Dieu a sans aucun doute décidé de prendre le relais."
Mais, admet-il, il y a d’autres raisons : "Tant de certitudes se sont effondrées ces dernières années. Pandémies, montée des violences, retour de la guerre, crise écologique, terrorisme… Des questions que l’on croyait dépassées se posent à nouveau."
L'une des personnes qui ont pris le sacrement du baptême cette année était une jeune étudiante, qui est apparue à la télévision la semaine dernière pour expliquer sa décision. "Il est de plus en plus difficile de donner un sens au monde dans lequel nous vivons" dit-elle. "Je sens qu'il y a un malaise spirituel. C'est à chacun de trouver sa propre voie mais pour moi, le catholicisme répond à mes questions."
Incontestablement, la pandémie est un facteur important du renouveau en douceur du catholicisme en France, en particulier chez les jeunes qui, émotionnellement, ont été les plus touchés par le Covid. Pas à cause du virus lui-même, mais à cause des contre-mesures gouvernementales : la fermeture des écoles et des universités, qui a duré deux mois de mars à mai 2020, et aussi la fermeture plus longue (neuf mois au total) des cafés, restaurants, cinémas et autres lieux où les jeunes aiment se rassembler.
De toute évidence, l’isolement a amené beaucoup de gens à réévaluer leur vie.
En même temps, le "malaise" cité par l’étudiant n’est pas seulement spirituel ; C’est aussi culturel et moral. Le catholicisme a été attaqué en France au cours de ce siècle par des extrémistes islamistes mais aussi par des laïcs radicaux, comme je l’ai décrit dans ces pages lors du Noël dernier.
Il est significatif que le nombre de baptêmes soit particulièrement élevé parmi la classe ouvrière et qu’un nombre important d’entre eux (un sur trois) vivent dans des zones rurales. De plus en plus, la France a l’impression d’être deux pays en un seul : les "Anywheres" (n'importe où) et les "Somewheres" (quelque part). Les premiers ont tendance à vivre dans les grandes villes et appartiennent à la classe moyenne aisée, mondialiste et progressiste, tandis que les "Quelque part" vivent en province et ont des valeurs plus traditionnelles avec un attachement profond à leur région.
"Jusqu’à l’été dernier, je vivais à Paris. Puis j’ai déménagé dans une partie isolée de la Bourgogne. L’église est au cœur de mon village et j’ai la chance d’avoir à portée de main la magnifique cathédrale de Sens et les impressionnantes églises d’Auxerre, Villeneuve-sur-Yonne et Joigny."
Le curé de Joigny, Matthieu Jasseron, est représentatif du renouveau catholique en France. L’homme de 38 ans s’était constitué un public de plus d’un million d’abonnés sur Tiktok, la plateforme de médias sociaux. Il s’est désengagé de la plateforme en décembre dernier parce qu’il devenu trop populaire.
"Je suis un prêtre, pas un gourou", a-t-il dit. Néanmoins, sa popularité sur les réseaux sociaux a mis en évidence le désir de nombreux jeunes d’obtenir des réponses.
Une autre source d’inspiration pour les jeunes catholiques est Henri d’Anselme. En juin 2023, il a confronté un homme dans une cour de récréation d’Annecy qui venait de poignarder des bébés et des enfants en bas âge devant leurs mères terrorisées. D’Anselme, 24 ans, est un catholique pratiquant qui était à Annecy dans le cadre d’une pérégrination religieuse à travers la France.
Lorsqu’un journaliste de télévision lui a demandé ce qui l’avait poussé à agir, d’Anselme a fait référence à son catholicisme, le décrivant comme "la grandeur qui me nourrit".
Il est rare que les catholiques soient dépeints positivement dans les grands médias français qui penchent massivement vers la gauche laïque. Ils sont généralement dépeints comme des réactionnaires et des obstacles à l’agenda progressiste d’Emmanuel Macron. Au cours des derniers mois, il s’agit notamment d’un projet de loi consacrant le droit des femmes à l’avortement dans la Constitution et d’un projet de loi sur l’aide médicale à mourir.
Le malaise qu’a connu la France au cours de ce siècle a été spirituel, culturel, idéologique et économique. Monseigneur Ginoux, ancien évêque de Montauban, aujourd’hui évêque émérite, a déclaré dans un récent entretien que "beaucoup de personnes sont perdues en ces temps contemporains".
Pour un nombre croissant d’entre elles, elles trouvent les réponses dans l’Église.
Richard Dawkins – l'un des athées les plus célèbres au monde – s'est déclaré "chrétien culturel".
L'auteur de The God Delusion, une attaque à succès contre l'existence de Dieu de 2006, a fait ces remarques dans un entretien avec Rachel Johnson pour la radio LBC dans laquelle ils ont discuté de la façon dont la saison musulmane du Ramadan était célébrée à Oxford Street, Londres, au lieu de la fête chrétienne de Pâques.
M. Dawkins, 83 ans, a déclaré : "Je pense que nous sommes culturellement un pays chrétien. Je me considère comme un chrétien culturel."
Il a déclaré : "Je ne suis pas croyant, mais il y a une distinction entre être un chrétien croyant et un chrétien culturel."
Il a ajouté : "J’adore les hymnes et les chants de Noël et je me sens en quelque sorte chez moi dans l’éthos chrétien, et je sens que nous sommes un pays chrétien en ce sens."
L’auteur, biologiste évolutionniste et éthologue qui a également écrit le livre de 1976 The Selfish Gene, a également déclaré qu’il "ne serait pas heureux si, par exemple, nous perdions toutes nos cathédrales et nos belles églises paroissiales".
Il a poursuivi : "Je me considère donc comme un chrétien culturel et je pense que ce serait vraiment terrible si nous lui substituions une religion alternative."
La baisse de la fréquentation des églises, associée aux projets de construction d'environ 6 000 nouvelles mosquées en Grande-Bretagne, constitue un problème pour le Royaume-Uni, a déclaré M. Dawkins dans l'entretien.
Il a déclaré : "Si je devais choisir entre le christianisme et l'islam, je choisirais le christianisme à chaque fois."
"Il me semble que c’est une religion fondamentalement décente, d’une manière, je pense, que l’islam n’est pas."
Il a ajouté : "La façon dont les femmes sont traitées dans le christianisme n’est pas géniale, il y a eu des problèmes avec les femmes vicaires et les femmes évêques, mais il y a une hostilité active envers les femmes qui est encouragée, je pense, par les livres saints de l’Islam."
M. Dawkins a précisé que des livres tels que "le Hadith et le Coran" sont "fondamentalement hostiles aux femmes et aux homosexuels".
Il a cependant déclaré que même s'il reconnaissait les avantages de la culture chrétienne et appréciait "de vivre dans un pays culturellement chrétien", il ne croyait en même temps "pas un mot de la foi chrétienne". (1)
Qui est Richard Dawkins?
Dawkins, 83 ans, est né à Nairobi, au Kenya, le 26 mars 1941. C'est un biologiste et chercheur britannique qui a occupé la chaire Charles Simonyi pour la compréhension publique des sciences à l'Université d'Oxford jusqu'en 2008.
Il est l'auteur de livres tels que "The Selfish Gene" (1976) et "The Extended Phenotype" ainsi que "The God Delusion", son best-seller dans lequel il affirme que la non-existence d’un créateur surnaturel est presque une certitude et que la croyance en un Dieu personnel pourrait être décrite comme du délire.
En 2018, il avait notamment déclaré qu’il ne fallait pas se réjouir du fait que l’Europe soit moins chrétienne, mais plutôt s’y accrocher "de peur de trouver pire".
"Avant de nous réjouir de l'agonie de la religion chrétienne, relativement bénigne, n'oublions pas la rime menaçante d'Hilaire Belloc : 'Toujours tenir la nourrice / Par peur de trouver pire'", notait-il alors. (2)
Le Jeudi Saint est la nuit où Notre Seigneur a institué le sacrifice de l'Eucharistie – le sacrifice de la Nouvelle Alliance préfiguré tout au long de l'Ancienne Alliance et prophétisé dans des endroits comme Malachie 1,11 – et le sacerdoce qui l'offrirait, les Apôtres et leurs successeurs (ce que Jésus fait à cet égard est tiré de l’Ancien Testament).
Le Jeudi Saint met également en lumière le caractère mystérieux de l'Eucharistie en tant que révélateur de "l'anti-Église" au sein de l'Église, notamment dans l'Évangile de saint Jean.
Jean 6 est le célèbre chapitre dans lequel le Christ enseigne sa présence réelle dans l'Eucharistie aussi littéralement et explicitement qu'il le peut (Jean 6 : 53-56) :
"Jésus leur dit alors : 'Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.
Beaucoup ont quitté Jésus après l’avoir entendu, car c’était une "parole dure" (verset 60).
Mais il y a un détail intéressant dans les versets suivants qui échappe à beaucoup : c'est la première fois que saint Jean identifie Judas comme le traître du Christ.
Néanmoins, Judas resta dans le collège apostolique, tout en étant implicitement d'accord avec ceux qui le quittèrent.
L'identification par saint Jean du traître à ce moment-là est donc liée au rejet interne apparent de Judas de l'enseignement du Christ sur l'Eucharistie, que nous pouvons déduire du fait que le Christ a qualifié ce disciple encore non identifié de "diable" (Jn 6,70), en contraste avec ceux qui "ont cru" (Jn 6, 66-71) :
"Après cela, beaucoup de ses disciples se retirèrent et ne l'accompagnèrent plus. Jésus dit aux douze : 'Voulez-vous aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit : 'Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle ; et nous avons cru et avons connu que vous êtes le Saint de Dieu'. Jésus leur répondit : 'Ne vous ai-je pas choisis, les douze, et l'un de vous est un diable ?' Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; celui-ci, en effet, l’un des Douze, allait le livrer.
Avancez maintenant jusqu'au Jeudi Saint, à la table de la Dernière Pâque. Ici, Jésus lui-même, et pour la première fois, informe l'un de ses disciples qui était le traître. Ce disciple était saint Jean, le Bien-Aimé. Ce qui est encore plus significatif est la façon dont le Christ a déclaré que Son traître serait identifié : par sa réception de l'Eucharistie (Jean 13, 25-27) :
Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : 'Seigneur, qui est-ce ?'
Jésus lui répond : 'C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat.' Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote.
Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : 'Ce que tu fais, fais-le vite.'
De nombreux Pères de l’Église croient que ce 'morceau' était en fait l’Eucharistie.
Après avoir ainsi reçu l'Eucharistie, Satan entre dans Judas. Cela ne peut que confirmer l'enseignement de saint Paul sur la réception indigne du Corps et du Sang de Notre Seigneur (1 Cor. 11,27-29) :
"C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.
Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice;
car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit son propre jugement."
C’est précisément ce qu’a fait Judas : il a mangé et bu le jugement sur lui-même. Le traître, le diable parmi les Apôtres, était identifié par son rejet et sa réception indigne de l'Eucharistie.
Ce faisant, Judas a d'abord affirmé que Satan était son père en rejetant l'enseignement du Christ, puis a reçu Satan comme son père en profanant le Corps et le Sang du Christ.
Il y a donc toujours une "anti-Église" à l’intérieur. Elle rejette et profane toujours la Sainte Eucharistie.
Un professeur de l'université a posé la question suivante à ses étudiants :
- Tout ce qui existe a été créé par Dieu ?
Un étudiant a courageusement répondu :
- Oui, créé par Dieu.
- Est-ce que Dieu a tout créé ? - a demandé un professeur.
"Oui, monsieur", répondit l'étudiant.
Le professeur demanda :
- Si Dieu a tout créé, alors Dieu a créé le mal, puisqu'il existe. Et selon le principe selon lequel nos actes nous définissent, alors Dieu est mauvais.
L'étudiant est devenu silencieux après avoir entendu une telle réponse. Le professeur était très content de lui. Il s'est vanté auprès des étudiants d'avoir prouvé une fois de plus que la foi en Dieu est un mythe.
Un autre étudiant leva la main et dit :
- Puis-je vous poser une question, professeur ?
"Bien sûr", répondit le professeur.
Un étudiant se lève et demande :
- Professeur, est-ce que le froid existe ?
- Quel type de question? Bien sûr, cela existe. Avez-vous déjà eu froid ?
Les étudiants ont ri de la question du jeune homme. Le jeune homme répondit:
- En fait, monsieur, le froid n'existe pas. Selon les lois de la physique, ce que nous considérons comme du froid est en réalité l’absence de chaleur. Une personne ou un objet peut être étudié pour savoir s’il possède ou transmet de l’énergie.
Le zéro absolu (-460 degrés Fahrenheit) est une absence totale de chaleur. Toute matière devient inerte et incapable de réagir à cette température. Le froid n'existe pas. Nous avons créé ce mot pour décrire ce que nous ressentons comme une absence de chaleur.
Un étudiant poursuit :
- Professeur, l'obscurité existe-t-elle ?
— Bien sûr qu'elle existe.
- Vous vous trompez encore, monsieur. L’obscurité n’existe pas non plus. L’obscurité est en réalité l’absence de lumière. Nous pouvons étudier la lumière mais pas les ténèbres. Nous pouvons utiliser le prisme de Newton pour diffuser la lumière blanche sur plusieurs couleurs et explorer les différentes longueurs d'onde de chaque couleur. Vous ne pouvez pas mesurer l'obscurité. Un simple rayon de lumière peut pénétrer dans le monde des ténèbres et l’éclairer. Comment savoir à quel point un certain espace est sombre ? Vous mesurez la quantité de lumière présentée. N'est-ce pas ? L'obscurité est un terme que l'homme utilise pour décrire ce qui se passe en l'absence de lumière.
Finalement, le jeune homme demanda au professeur :
- Monsieur, le mal existe-t-il ?
Cette fois c'était incertain, le professeur répondit :
- Bien sûr, comme je l'ai déjà dit. Nous le voyons tous les jours. Cruauté, nombreux crimes et violences à travers le monde. Ces exemples ne sont rien d’autre qu’une manifestation du mal.
A cela, l'étudiant a répondu :
- Le mal n'existe pas, monsieur, ou du moins il n'existe pas pour lui-même. Le mal est simplement l'absence de Dieu. C’est comme l’obscurité et le froid – un mot créé par l’homme pour décrire l’absence de Dieu. Dieu n'a pas créé le mal. Le mal n’est pas la foi ou l’amour, qui existent sous forme de lumière et de chaleur. Le mal est le résultat de l’absence d’amour divin dans le cœur humain. C'est le genre de froid qui survient lorsqu'il n'y a pas de chaleur, ou le genre d'obscurité qui survient lorsqu'il n'y a pas de lumière.
Le "feu sacré" présenté comme "un des plus grands miracles de la Chrétienté" orthodoxe, qui s'effectue chaque année au Saint Sépulcre" (ou tombeau de Jésus à Jérusalem), est une supercherie.
En préparation de leur prochain baptême, le pape Léon le Grand rappelle aux nouveaux convertis, lors de la veillée pascale, qu'ils doivent être vigilants contre le péché. Il note que leur préparation spirituelle et physique pendant le Carême, par laquelle ils "ressentent" en petite partie la souffrance du Christ sur la croix, a été une préparation à cela précisément.
"Vous-mêmes [les nouveaux convertis] avez prouvé, et par votre dévotion avez appris, à quel point les âmes et les corps bénéficient de jeûnes plus longs, de prières plus fréquentes et d'aumônes plus libérales. Car il n'y a pratiquement personne qui n'ait profité de cet exercice et qui n'ait pas accumulé dans les recoins de sa conscience quelque chose dont il peut à juste titre se réjouir.
"Mais ces avantages doivent être conservés avec un soin persistant, de peur que nos efforts ne tombent dans l'oisiveté et que la méchanceté du diable ne nous vole ce que la grâce de Dieu a donné.
Puisque donc, par nos quarante jours d'observance [Carême], nous avons voulu produire cet effet, que nous ressentions quelque chose de la Croix au moment de la Passion du Seigneur, nous devons nous efforcer d'être également trouvés participants à la Résurrection du Christ, et 'passer de la mort à la vie' (1 Jean 3,14) pendant que nous sommes dans ce corps."
Saint Pape Léon le Grand, « Sermon 71 : À la veille de Pâques » (§1) (vers 441 après JC)
Saint Augustin lors de la veillée pascale, avant de baptiser les nouveaux convertis :
"Il y a donc des forces spirituelles de méchanceté dans les hauteurs… C’est donc dans de tels lieux élevés, et non dans la plus haute tranquillité des cieux, que résident ces esprits très méchants contre lesquels nous déclarons publiquement une guerre spirituelle, de sorte que, lorsque ces mauvais les anges ont été vaincus, nous pouvons jouir de cette récompense par laquelle nous serons associés aux bons anges dans l’éternité immuable…
"Ne cédez donc pas la place au Diable, peu importe où il tente de pénétrer ; laissez plutôt le Seigneur habiter en vous pour vous opposer à celui qu’il a chassé par ses souffrances. Lorsque le Diable avait pouvoir sur vous, 'vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur'. Marchez donc comme des enfants de lumière'' (Eph. 5,8) . Veillez contre les ténèbres et leurs dirigeants en votre mère, la lumière ; et du sein de votre mère, la lumière, priez le Père des lumières."
Saint Augustin, "Sermon 222 : À la veille de Pâques"
Un nombre record de 7 135 adultes recevront le sacrement du baptême et seront reçus dans la foi catholique à travers la France lors de la veillée pascale de cette année, samedi 30 mars, selon les chiffres publiés par la Conférence des évêques catholiques de France. En 2023, le nombre de baptêmes était de 5 463, soit une augmentation de plus de 30 %.
Nous avons vu il y a quelques jours dans l'article "La fiction diabolique anti-christique fondant la démocratie moderne, et son antidote", que le "débat anthropologique n'est jamais abordé nulle part, y compris dans le clergé, qui hélas, lui aussi, est largement sous influence du mythe moderne". C'est aussi le constat et la même analyse que fait le cardinal Müller dans un entretien publié hier sur Life Site News. L'antidote : "n'acceptons qu'un seul chemin, celui de Jésus-Christ, le Fils de Dieu qui a dit 'Je suis le chemin'", avec "sa croix et la résurrection".
Le cardinal Müller dénonce l'"idéologie" synodale qui veut transformer l'Église en "ONG"
Michael Haynes : Votre Éminence, j'aimerais commencer par la "voie synodale" d'Allemagne, si vous me le permettez. Nous avons vu récemment que la Voie synodale allait passer au vote sur le "comité synodal" allemand permanent controversé. À la dernière minute, ils n'ont pas procédé au vote. Le Vatican a demandé qu'il n'y ait pas de vote. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi cette commission est si controversée et pourquoi le Vatican tenait tant à ce qu'elle n'ait pas lieu ?
Cardinal Gerhard Müller : La raison est très simple, car le Comité synodal contredit absolument la constitution sacramentelle de l'Église catholique, avec la forme des idées protestantes ou plutôt anglicanes où l'Église est gouvernée par le roi ou directement par un comité d'évêques, de prêtres et de laïcs. Alors que, selon la constitution apostolique de l'Église, ils [les évêques] sont les successeurs des apôtres, les évêques, en communauté avec leurs prêtres. Ils ont toute cette autorité spirituelle dans les sacrements et dans le gouvernement de l'Église, mais gouverner l'Église n'a rien à voir avec la gouvernance politique, c'est une représentation de l'œuvre pastorale de Jésus-Christ.
Jésus, le pasteur, est le bon berger, qui conduit les gens non pas vers un but défini par nous ou un paradis terrestre, mais vers Dieu, vers la connaissance de Dieu dans cette vie, dans ce court laps de temps.
[...] Derrière le Comité synodal se cache une idée erronée de ce qu'est une Église et de ce qu'est la mission de l'Église, parce qu'ils comprennent l'Église comme une réalité plus politique, idéologique, pour le progrès de l'humanité dans un paradis terrestre plus socialiste ou libéral, qui n'arrivera jamais.
Nous avons vu dans l'histoire du siècle dernier que toutes ces tentatives d'établir un "royaume de Dieu", mais plutôt un paradis selon les idéologues, se sont soldées par un grand désastre dans les goulags et Auschwitz et aussi dans ces états libéraux en Occident qui deviennent des démocraties totalitaires où une petite élite contrôle tout le monde et toute notre pensée, notre façon de parler, de dormir, de manger, toute notre vie privée, ainsi que nos esprits, nos têtes sont absolument contrôlés par eux et façonnés par leur incompréhension idéologique du monde, des êtres humains et de Dieu.
C'est pourquoi l'ultime possibilité d'arrêter cette mauvaise voie n'est pas une voie synodale, qui est une voie synodale dans l'erreur. C'est pourquoi il est très important qu'ils [le Vatican] l'aient arrêté [le Comité synodal permanent allemand] au dernier moment, mais il aurait été préférable de comprendre ce qui se passe, de ne pas vaincre le mal au dernier moment, mais dès le début.
Vous devez suivre le bon chemin, et nous ne connaissons et n'acceptons qu'un seul chemin, celui de Jésus-Christ, le Fils de Dieu qui a dit "Je suis le chemin". Nous devons aller avec lui et derrière lui pour vivre selon ses paroles, ses commandements, son grand exemple dans la croix et la résurrection. C'est pourquoi l'Église est en grec "Synodos", le Christ est le chemin, et l'Église est une congrégation de fidèles, le mot grec "Synodos", en latin "congrégation", également en anglais. C'est le chemin de l'Église avec et derrière Jésus-Christ, Jésus-Christ qui est la tête allant vers son Père.
Haynes : On se concentre actuellement sur la voie synodale. Les évêques allemands seront à Rome pour leur prochaine série de discussions avec la Curie du Vatican autour du 22 mars. Il semble souvent que la voie synodale fasse deux pas en avant, puis que le Vatican la fasse reculer d'un pas, mais il semble que la voie synodale ait conservé un certain élan. Comment pensez-vous que le Vatican puisse y exercer son autorité légitime ?
Cdl. Müller : [...] La Curie ne doit pas se contenter de traiter les symptômes, mais revenir aux véritables blessures de cette maladie, car il s'agit d'une maladie théologique, d'une incompréhension de ce qu'est une Église et nous ne pouvons pas faire de compromis entre la vérité et l'erreur. Ce n'est pas possible.
On peut exprimer les mêmes idées d'une manière différente, c'est une vraie pluralité, mais on ne peut pas discuter de la vérité révélée. Vous pouvez aussi penser à Saint Augustin ou à Saint Irénée de Lyon, ou à Thomas d'Aquin, ou à Rahner ou à Balthazar, mais vous ne pouvez pas discuter [de points de vue différents sur] la base [de la vérité].
Haynes : Ce qui m'a frappé ces dernières semaines, c'est qu'après l'Assemblée de printemps des évêques allemands, ils ont publié un long résumé de leurs discussions. Parmi ce résumé, ils ont mentionné que le Synode sur la synodalité de Rome et la Voie synodale allemende étaient très similaires. J'ai une citation qu'ils ont mentionnée ici : ils ont déclaré que les deux " vont dans la même direction, le développement de l’Église, juste avec des styles différents et des tempéraments et des emphases différents ". Pensez-vous que la Voie synodale a jeté des bases pour le Synode sur la synodalité, ou non ?
Cdl. Müller : Il s'agit d'un jeu de mots, Synode des Synodes n'est pas un terme absolu, mais doit être compris dans le contexte de l'ecclésiologie catholique. De même, le synode des synodes ne peut modifier ni la doctrine, ni la constitution sacramentelle de l'Église.
Nous pouvons discuter de toutes ces choses, mais ce qui se cache derrière cette idéologie [synodale], c'est qu'ils pensent que "l'Église est démodée, médiévale, et nous, c'est notre Église, nous sommes le sujet de l'Église. Nous devons changer cette Église pour en faire un instrument de mise en œuvre de nos idéologies, non pas pour prêcher la parole de Dieu, mais pour mettre en œuvre nos idéologies".
Ce sont les idéologies du mouvement vert, un peu mélangées au socialisme, et [travaillant] sur la base d'une anthropologie absolument erronée, d'une compréhension erronée de ce qu'est l'être humain par rapport à Dieu et à sa responsabilité pour le monde, alors que le salut ne vient que de Dieu - pas par nous - seulement par la rédemption de Jésus-Christ, et sa croix et sa résurrection. Jésus est le chef de l'Église et Dieu est le souverain de son Église. Jésus a dit : "C'est sur cette Pierre que je bâtirai mon Église et non la vôtre".
En tant qu'évêques, nous ne sommes que les représentants de Jésus-Christ, mais nous ne sommes pas les maîtres et les propriétaires de l'Église. Par conséquent, s'ils parlent et reprennent ce vocabulaire de réforme et de modernisation, ils doivent savoir que nous avons besoin d'être réformés dans notre pensée et notre comportement selon Jésus-Christ. Et ils ne doivent pas penser que "nous sommes les meilleurs, nous avons la meilleure idéologie, nous avons la vérité, et nous encadrons le langage chrétien, et nous façonnons l'Église, comme si l'Église était un matériau et que nous apportions la forme, la nouvelle forme de l'Église".
Tout cela remonte au siècle des Lumières, où il y avait cette idée de l'antiquité et d'une époque médiévale révolue, et "maintenant nous créons un nouvel être humain dans une nouvelle société selon les idées de notre raison, et si l'Église veut survivre, elle doit accepter cette pensée imminente, et l'Église doit devenir seulement une organisation humaine pour la vie sociale, pour l'éducation, et pour aider les pauvres, ou les migrants".
Il s'agit d'une réduction de l'Église à ne pas être l'instrument, le signe, le sacrement de notre profonde communion avec Dieu dans l'amour, et à être l'instrument de l'unité de l'humanité en Jésus-Christ : ils veulent transformer l'Église en une autre organisation de santé mondaine, comme une ONG.
C'est absolument faux, et donc ni le Synode de Synodalité ni ce Chemin Synodal allemand ne peuvent être autorisés à avoir cet agenda, ce programme pour changer l'essence de l'Église dans une organisation aidée par le monde intérieur.
Haynes : Je voulais revenir sur le "programme" que vous avez mentionné. Il est intéressant de voir maintenant que dans le Synode de la Synodalité, certaines des questions les plus controversées de la Voie synodale émergent également. En mars 2023, la Voie synodale a voté en faveur d'une forme de diaconat féminin, puis d'une forme de bénédiction des personnes de même sexe. Bien sûr, nous voyons maintenant, avec le Synode de la synodalité, certaines voix réclamer de manière très visible le diaconat féminin. Nous avons maintenant Fiducia Supplicans qui s'occupe d'une certaine forme de bénédiction des couples de même sexe. Vous avez parlé d'"agenda". Pensez-vous qu'il existe un agenda émanant de certaines forces en Allemagne ou de certaines forces peut-être à Rome, ou est-ce moins défini que cela ?
Cdl. Müller : C'est une preuve de notre analyse parce qu'ils ne s'intéressent pas à la substance de la mission de l'Église. Jésus a parlé du Royaume de Dieu, de la proximité de la grâce, de la conversion et de la vie éternelle, du témoignage de l’Évangile et cela apporte de l'espoir à tout le monde.
Mais ils ont ces thèmes - le diaconat pour les femmes - non pas parce que c'est nécessaire ou que cela a quelque chose à voir avec le sacrement de l'ordre, mais seulement avec ce motif derrière : faire une concession aux idées féministes, à la promotion des femmes et à l'émancipation, et ils jouent avec la doctrine de l'Église uniquement pour promouvoir leurs propres idées qui ne sont pas théologiques.
Les parties II et III de l'entretien exclusif de LifeSite avec le cardinal Müller seront publiées dans les prochains jours et pourront être consultées dans leur intégralité sur http://LifeSiteNews.com.
De nombreux protestants de bonne volonté me demandent souvent "que dois-je lire dans les Pères de l'Église ?"
En vérité, il y a tant de recommandations que j'aimerais faire. Mais dès que je choisis quelque chose, j'ai envie d'ajouter quelque chose d'autre au mélange, parce qu'il y a tellement de matériel étonnant et révélateur.
Mais si je pouvais recommander quelques œuvres complètes qui pourraient être lues en un week-end ou deux par une personne par ailleurs très occupée, je suggérerais ce qui suit :
Les sept lettres de saint Ignace d'Antioche (aux églises de Smyrne, Philadelphie, Tralles, Éphèse, Magnésie et Rome, ainsi qu'à son ami saint Polycarpe), écrites vers 107 après J.-C. par un homme qui connaissait les apôtres et avait été ordonné par eux.
[Ndlr.Trois critères sont explicités par Vincent de Lérins, pour distinguer la vérité de l'erreur.
Le premier consiste dansl'unité de la foi à travers le temps et l'espace : "Tenir pour vérité de foi ce qui a été cru partout, toujours et par tous", "Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est".
Le deuxième consiste à vérifier cohérence du progrès dans la foi, ce que l’on peut résumer par l’expression ‘’l'évolution homogène du dogme’’ : "Il faut donc que croissent et progressent beaucoup l'intelligence, la connaissance, la sagesse de chacun des chrétiens et de tous, celle de l'individu comme celle de l’Église entière, au cours des siècles et des générations, pourvu qu'elles croissent selon leur genre propre, c'est-à-dire dans le même sens, selon le même dogme et la même pensée".
Le troisième consiste à lire les Écritures dans la Tradition : "Le Canon divin doit être interprété selon les traditions de l'Église universelle et les règles du dogme catholique." (P.A. Liégé, introduction à l'édition Migne)]
Au total, cela représente environ 35 000 mots. Cela équivaut à un livre assez court et lisible.
Ces pères sont également VOS ancêtres chrétiens. Ils ont lu la Bible eux aussi, pendant 1 500 ans, avant même que le protestantisme n'existe. Ils s'expriment avec une grande unité sur de nombreuses doctrines. Tous étaient des saints. Presque tous ont été martyrs ou persécutés d'une manière ou d'une autre (y compris au sein de l'Église). Certains d'entre eux ont même connu les apôtres eux-mêmes, ou n'en étaient éloignés que d'une ou deux générations.
SI VOUS ÊTES
-Assez humble pour explorer ce qu'ils avaient à dire avec un esprit ouvert ;
- Assez humble pour envisager la possibilité qu'ils aient mieux compris l'Évangile que des hommes nés dans les années 1500 ;
-Volontaire pour envisager la possibilité que la foi et l'Église catholiques dont ils parlent sont réelles et vraies ;
- et Volontaire pour envisager la possibilité que l'Église catholique dont ils ont si souvent dit qu'elle persisterait jusqu'au retour du Christ ait réellement existé, et existera...
Alors je crois que vous serez stupéfaits par ce que vous trouverez.
Vous découvrirez dans les Écritures et dans le Christ lui-même des merveilles dont vous ne soupçonniez même pas l'existence.
Si c'est votre cas, vous avez mes prières pour ce que j'espère être le début d'un merveilleux voyage de découverte.
La chapelle de Loreto à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, est célèbre pour son légendaire « escalier miraculeux », également connu sous le nom d'« escalier de la chapelle Loretto ». Il se distingue particulièrement par sa construction inhabituelle. Il se compose de 33 marches et effectue deux tours complets de 360 degrés sans aucun moyen de support visible. La légende raconte que les Sœurs de la Chapelle Lorette priaient Saint Joseph pour qu'il trouve une solution à leur problème d'accès à la tribune du chœur sans prendre trop de place dans la chapelle. Selon l'histoire, un mystérieux charpentier est arrivé et a construit l'escalier, puis a disparu sans recevoir de paiement ni de remerciements. La construction de l'escalier est également remarquable car elle est entièrement réalisée en bois, sans utilisation de clous ou autres attaches. De plus, le bois utilisé dans l'escalier ne correspond pas à celui trouvé dans le reste de la chapelle, ce qui ajoute au mystère entourant son origine.
La construction de l'escalier a intrigué les ingénieurs et les architectes pendant des décennies, nombre d'entre eux étant incapables d'expliquer comment il reste debout sans support central.
Composé d'une marche 33a à 360 degrés sans clou et le bois ne correspond à aucun du bois de l'église. Le Charpentier a construit cette œuvre d'art parce qu'elle est belle, puis il est parti sans salaire et sans personne.
L’escalier de la chapelle de Lorette, au Nouveau-Mexique, est connue pour les deux mystères (si ce n’est plus !) qui l’entourent, à savoir l’identité de la personne qui l’a construit et l’énigme de sa structure. Personne n’arrive vraiment à comprendre comment cet escalier tient debout sans aucun support central. Et il y a peut-être un troisième mystère : bien qu’il soit attesté que l’escalier est construit en bois d’épicéa, personne n’a réussi à déterminer de quelle sous-espèce d’épicéa il s’agit, et encore moins comment le bois est arrivé jusqu’à la chapelle.
En 1852, la chapelle de Notre-Dame-de-Lumière (inspirée de la Sainte-Chapelle à Paris) fut construite sur ordre de l’évêque de Santa Fe, Mgr Jean-Baptiste Lamy. Elle fut placée sous la responsabilité des Sœurs de Lorette, qui étaient sur le point de s’installer dans la région en provenance du Kentucky pour ouvrir une école de filles. Quand la chapelle fut prête, les ouvriers se heurtèrent à un problème inattendu : il n’y avait aucun moyen d’accéder de la nef au chœur situé à l’étage. C’était une fâcheuse erreur de plans, une erreur que l’architecte ne pouvait plus résoudre puisqu’il était déjà mort. Quand les sœurs insistèrent pour qu’on construise un escalier, les ouvriers dirent que c’était impossible, et que construire une échelle classique prendrait trop de place. Ils finirent par conseiller aux Sœurs de détruire le chœur.
À la place, les sœurs décidèrent de prier une neuvaine à Saint Joseph, le saint patron des artisans, pour lui demander une solution. À la fin de la neuvaine, d’après des témoignages transmis de génération en génération depuis la moitié du XIXe siècle, un homme se présenta à la porte de la chapelle, et dit qu’il pouvait construire un escalier à une condition : qu’on le laisse travailler tranquille et que personne ne vienne le voir.
Un escalier construit en trois mois
L’inconnu s’enferma dans la chapelle pendant trois mois avec une scie, une équerre et quelques autres outils basiques, et disparut sans laisser de traces à peine son ouvrage terminé, sans même avoir réclamé de récompense pour son travail.
Catastrophés par la sècheresse hivernale, des agriculteurs de Perpignan ont ressorti les reliques de leur saint patron, samedi 18 mars 2023, dans l'espoir de faire tomber la pluie sur les Pyrénées-Orientales. Et leurs prières ont été exaucées : des trombes d'eau se sont abattues sur la région quelques heures plus tard. Miracle ou coïncidence ?
Face à la sécheresse historique en cette saison, une tradition ancestrale a été remise à l'ordre du jour à Perpignan, dans les Pyrénées-Orientale. Samedi 18 mars 2023, une procession religieuse a été organisée pour invoquer le retour des précipitions. Et quelques heures plus tard, il s'est mis à pleuvoir...
Selon les informations du quotidien L'indépendent, des précipitations abondantes se sont abattues sur la région dans la nuit de samedi à dimanche. L'équivalent de 3 semaines d'un mois de mars en seulement trois heures.
Implorer Saint-Gaudérique pour faire tomber la pluie
Du jamais vu depuis 150 ans, rapporte L'Indépendent. À l'époque, des processions avaient lieu entre Saint-Martin du Canigou et Perpignan pour implorer Saint-Gaudérique, le saint patron des agriculteurs, de faire tomber la pluie. « À chaque sécheresse, les consuls de Perpignan envoyaient quelqu'un chercher les reliques de Saint-Gaudérique », a expliqué au quotidien le président de l'association culturelle de la cathédrale Saint-Jean, Jean-Luc Antoniazzi. Saint Gaudérique (Galdéric en catalan) paysan audois ayant vécu au IXe siècle est l'un des saints catalans les plus connus et célébrés.
Samedi, sous le ciel orageux, des centaines de personnes (membres du clergé, de confréries religieuses, agriculteurs et curieux) ont marché à travers les rues du vieux Perpignan. La statue de Saint-Gaudérique de l'église de Saint-Hippolyte et le buste-reliquaire de la paroisse Saint-Jacques ont été transportées jusqu'aux rives du Têt, le fleuve qui traverse la ville de Perpignan. Puis, quatre exploitants agricoles ont marché dans l'eau peu profonde, portant sur leurs épaules un buste-reliquaire de Saint-Gaudérique, pour demander son intercession.
« À un moment donné la situation est tellement critique qu'on sort tous les saints possibles, on fait appel à tout le monde », plaisantait à l'AFP Julien Bousquet, 29 ans, maraîcher et arboriculteur, participant à la procession miraculeuse.
Ce retour de dévotion en 2023, coïncide avec une situation de crise qualifiée d'inédite par les agriculteurs. Depuis octobre, le département des Pyrénées-Orientales, un des plus touchés de France par la sècheresse, n'avait enregistré que 159,4 mm de précipitations, soit un déficit de 60,8% de précipitations comparé aux précipitations normales de saison, selon les données de Météo France.
''[P]our le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.”
… Il dit enfin à l’homme : ''Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé le fruit de l’arbre que je t’avais interdit de manger : maudit soit le sol à cause de toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. … C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras.''
… Alors le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Éden, pour qu’il travaille la terre d’où il avait été tiré.
La conséquencede cette désobéissance au commandement divin fut la Chute d'Adam et Eve, leur renvoi du jardin d'Eden et l'entrée dans le monde de la souffrance et de la mort, le contraire du mythe moderne de la "liberté" à l'état de nature. D'un côté le modèle du développement humain intégral recevant la grâce, celle du Rédempteur de l'homme (le Christ), de l'autre côté, le modèle inventé sans preuve du retour au Jardin d'Eden et d'un état de nature de liberté et d'égalité (l'homme-dieu sans la grâce divine). Ce débat anthropologique n'est jamais abordé nulle part, y compris dans le clergé, qui hélas, lui aussi, est largement sous influence du mythe moderne. Les "dissidents" ou "résistants" sont des petits dissidents ou des petits résistants, mais c'est ce qui leur permet d'être parfois invités dans certains medias, parce qu'ils ne remettent jamais en question le système lui-même dans ses racines profondes. Il s'agit toujours de la liberté du prisonnier de débattre mais uniquement dans le cadre des limites du débat fixé par les Philosophes des XVIIe et XVIIIe siècle, celui de l'État moderne garant des "droits"... Un auteur qui réfléchirait en-dehors des limites de cette prison n'est bien évidemment jamais invité dans les médias dits d'information. Il est temps donc pour tous les amoureux de la vérité, de déconstruire le récit.
Il dit enfin à l’homme : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé le fruit de l’arbre que je t’avais interdit de manger : maudit soit le sol à cause de toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. De lui-même, il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en cultivant les champs. C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain.
(...) Alors le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Éden, pour qu’il travaille la terre d’où il avait été tiré.
Il expulsa l’homme, et il posta, à l’orient du jardin d’Éden, les Kéroubim, armés d’un glaive fulgurant, pour garder l’accès de l’arbre de vie.
[C]hez S. Thomas, pas d'"état de nature" temporel; dès les origines (...), il existait entre les hommes des rapports d'assujétissements et de domination (Ia ques. 96, art. 3 et 4.) L'homme est naturellement social et même "politique", disait Aristote. Donc le contraire du mythe hobbien, lequel était défini par ce caractère, que tous les hommes y eussent été libres. (...) Les "droits de l'homme", raffinés par Locke, continueront au travers de toute la science politique moderne à tenir un rôle fondateur. Pas de "droits de l'homme" chez S. Thomas.
(...) Décidément, aucune des pièces de la Politique moderne, je ne l'ai trouvée chez S. Thomas : ni l'état souverain ni les droits de l'homme.
Charles Péguy (1873-1914) disait ’’tout commence en mystique et finit en politique. (...) L’intérêt, la question, l’essentiel est que dans chaque ordre, dans chaque système la mystique ne soit point dévorée par la politique à laquelle elle a donné naissance...’’ (Extrait de Notre Jeunesse de Charles Péguy, 1910).
Et depuis la fondation de l'État moderne et sa vision, idéaliste et utopiste, à établir la paix sur terre en réglant le problème de la guerre par un moyen matériel, un moyen terrestre, via la constitution d'un État civil (entendez un État antichrétien, celui de Thomas Hobbes), système repris et synthétisé par la république des Lumières, tout commence en politique par une politique mensongère établie sans preuve, l'état de nature libre et égal. Ce système politique a besoin de symbolique et de mysticisme pour s'établir, il propose donc un messianisme au travers du mythe de l'âge d'or à redécouvrir (Fénelon, chevalier de Ramsay), comme si il n'y avait pas eu la Chute originelle. Il est au fondement de la liberté de notre socle politique (John Locke, Jean-Jacques Rousseau), du retour à un paradis perdu, un état à réintégrer (du Rose-Croix John Milton) et toutes les réintégrations au cosmos qui nous sont assénées partout aujourd'hui, le nouvel Eden ou "république universelle" à construire (des francs-maçons "chevalier", dit de Ramsay ou Anacharsis Cloots). C'est un projet politique religieux antichrétien et antichristique. Il faut le dire puisque ce système politique nie l'Incarnation et la Rédemption nécessaire au monde depuis la Chute. Autrement dit, nous avons là la mise en place d'un satanisme politique sans le dire. Projet collectiviste parce que relevant d'une métaphysique et d'une politique de confusion moniste (Dieu et les créatures sont confondues en un seul Être) et non une métaphysique dualiste comme dans le christianisme où il y a un Créateur d'un côté et la création de l'autre (dualisme qui respecte les différences, les cultures, les pays et les nations comme des créatures divines mais non confondues à lui). Projet de la franc-maçonnerie universaliste depuis le XVIIIe siècle, avec sa grande paix mondiale, le "bonheur" pour tous, le "Grand Tout" uniformisateur (niant les différences), le "gouvernement mondial" ou "Nouvel ordre mondial" censé régler tous les problèmes de l'humanité d'un coup de baguette magique... Projet totalitaire.
Il faudrait alors (au conditionnel) inverser la phrase de Péguy et dire que depuis la Renaissance et les temps modernes, la Grande inversion (l'homme à la place de Dieu) et la création de l'État moderne "laïque", ce Leviathan..., tout commence en politique et tout finit en religion. Mais nous avons écrit au conditionnel, car en réalité que tout commence en politique, il n'en est rien comme nous allons le voir. Il y a toujours un symbolisme, un mysticisme, y compris dans le mythe de l'état laïque moderne du Léviathan.
Quand Adam et Eve ont mangé le fruit [défendu] en Eden, ils ont quitté la structure de l’autorité de Dieu et sont entrés dans la structure du pouvoir de Satan. Dès lors, chacun d’entre nous a été recruté pour cette guerre spirituelle.
Contrairement à ce qu'a pu dire Charles Maurras ("Politique d'abord"), nous ne sommes en effet pas d'abord plongés dans des querelles d'ordre politique (républicains contre royalistes par exemple). Le politique ici est secondaire puisque tout est politique à la base... Et c'est le religieux qui devrait redevenir premier. Car en premier nous avons la Chute, l'Incarnation et la Rédemption. L'abandon du mystique (religieux), concrètement, est une erreur qui n'explique pas la progression du mal moral dans nos sociétés et qui ne voit pas la nécessité de la Rédemption. Le péché est pourtant une réalité de la vie morale. Le péché détruit la grâce divine en nos âmes, notre liberté intérieure régresse à cause du péché et nous tombons dans l'esclavage de la matière. Inversement, l'homme qui recherche et reçoit la grâce voit sa liberté intérieure progresser et celle du monde aussi, par ricochets. Demandons et nous recevrons... (Mt 7,1), dit le Christ.
Or, « pour les modernes, l'État est voué à former une démocratie ; initiale chez Hobbes, et durable pour ses successeurs.
« Quel peuple aujourd'hui ne se dit démocrate ? Puisque l'État naît des libertés initiales des individus, par le biais du contrat social.
« (…) Le peuple entendu comme ensemble de particuliers, revendique la ''souveraineté''.
« Rien de tel dans la Somme de St Thomas. C'est spontanément, par nature, pour le service des biens communs, que poussent les communautés politiques. Et surgissent des régimes divers. (…) [L]a meilleure des constitutions ne souffre pas au-dessus d'elle un ''souverain''. Dès le commencement de son traité, Aristote blâme cette confusion où versent les barbares : ils ne savent pas encore discerner entre le dominus (qui dans la famille commande aux esclaves) et le gouvernement d'une cité. La cité ne reconnaît pas de maître. S. Thomas nomme le titulaire de l'autorité politique ''ille qui curam habet communicatis'' (celui qui se soucie de ceux qui partagent. Ia IIae, 9°, 3, etc.) La Politique est moins l'étude de ces pouvoirs, qui sont devenus la hantise des politologues, ni de leurs prétendus fondements, que d'offices, de fonctions.
« (…) Chez Aristote et dans la Somme, quelle mauvaise surprise de trouver toute différente des finalités du gouvernement : son office n'est pas de maximer la somme de nos plaisirs (comme dans les démocraties contemporaines. Ndlr.) et de nous pourvoir d'allocations. L'économie, la production et le contrôle de la consommation relèvent de la famille, et n'entrent pas (sinon à titre subsidiaire) dans le bien commun politique.
« Inexistence de l'État. (...)
« (...) Hobbes, qui d'ailleurs ne fait du terme qu'un usage parcimonieux, au frontispice de son Leviathan[nom d'un animal marin révolté dans la Bible dans Jb 3,8; Jb 40, 25-32; Is 27, 1; Ps 74,14 ; Ps 104,26 ; être maléfique associé au chaos primitif et objet de destruction pour tout ce qui est vivant,autrement dit le diable. Ndlr.], le représente sous la figure d'une personnage colossal, investi d'une force écrasante, "Dieu mortel" occupant le rôle qu'avait tenu Jahweh pour les Juifs.
« L'État moderne est l'héritage - quand même il prétend constituer une "démocratie" - dans un monde sécularisé, de l'ancienne monarchie sacrale. Ses racines sont théologiques. [tout commence en religion aussi avec l'État "laïque" moderne qui prétendait révoquer le religieux et convoquer le politique d'abord...]
« À l'exemple des anciens monarques qui se proclamaient de droit divin, représentants de Dieu sur la terre, il impose sa loi, il nous commande. (...) Sans doute n'est-il plus à l'instar d'un monarque, une personne physique. Mais les juristes le qualifient de "Personne morale" fictive. L'État moderne, lequel s'écrit avec un grand E – alors que dans l'usage ancien, là où il n'était encore question que de statum rei Romanae (l'état de l'empire romain), de la plus ou moins bonne situation de la république romaine, il se contentait d'une minuscule - constitue un sujet distinct, un Personnage rajouté au monde des êtres naturels par l'artifice des contractants (ou des philosophes modernes... Ndlr.) Un être en soi, quasi-substance créée par les Hommes.
« Ni Aristote ni S. Thomas ne connaissent l'État. Leur science porte sur autre choses : les communautés politiques.
« (...) La communauté ne forme pas un être en soi : son unité est seulement une "unité d'ordre", écrit S. Thomas (in Eth. 5 Ia IIae 47, 3) (...) Pour Aristote et S. Thomas les communautés sont réelles, mais sans constituer de quasi substances. La science politique ne connaît qu'une seule espèce de substances, les individus. (...) et tout individu se trouve entrer avec d'autres en relation. (..) La communauté n'est pas chose extérieure aux individus, mais comme une partie d'eux-mêmes. (...) Elles conduisent à cette conséquence (...) : la négation du principe, si cher aux modernes, de la souveraineté. Ce n'est pas l'existence d'un souverain, mais les biens communs poursuivis ensemble qui font un groupe politique. » Que s'en suivra-t-il ?
« Limites du pouvoir
« (...) Alors que l'État selon la science politique moderne, est la seule puissance opposée aux individus, Puissance unique qui les écrase, les communautés sont plurielles - superposées les unes aux autres et mutuellement concurrentes. (...) Communautés apolitiques et même supra-politiques. » (Michel Villey, "La théologie de Thomas d'Aquin et la formation de moderne",ibid., p. 39-42.)
Comprendre que le naturalisme du régime politique moderne est une théorie fictive aux racines théologiques fausses, dangereuses pour la liberté, autrement dit une impasse– une théorie politique qui ne peut conduire qu'à un renversement de la société – est d’autant plus important que lorsque en lisant Saint Thomas d'Aquin, nous comprenons que"toute loi (...) est ordonnée au salut commun des hommes, et c'est seulement dans cette mesure qu'elle acquiert force et raison de loi ; dans la mesure, au contraire, où elle y manque, elle perd de sa force d'obligation..." (Somme Théologique, Ia IIae, Question 96, Article 6 Concliusion).
Ainsi, « sur un plan théologique, la république est illégitime car pécheresse, mais aussi illégale, car la loi ne mérite d’être appelé ainsi que si elle réalise le Bien commun. Ce n’est pas le cas.(…) Un catholique a non seulement le droit, mais le devoir de "désobéissance civile". » (Alain Pascal)
De même ‘’la science politique doit être ordonnée à la fin suprême des hommes, c'est-à-dire à la recherche et à la conquête de la suprême béatitude, "la fin ultime d’une multitude rassemblée en société" étant de "de vivre selon la vertu", mener "une vie bonne", en vue de la paix et de la tranquillité de la multitude. (De Regno, Du royaume, écrit au Roi de Chypre, 1266, Editions Louis Vivès, 1857).
C'est ce que remarque écrit Alexis Haupt Philosophie sur X : "Message au Christ. (...) Au fond, tu le sais mieux que moi, il ne faut pas laisser le prince de ce monde sans surveillance ici-bas. Il faut le surveiller comme le lait sur le feu. Hélas, il est laissé seul et sans garde-fou depuis trop longtemps sur terre. Il lui faut un contre-pouvoir. Et au vu de tout ce qu'il se passe sur terre actuellement, ce contre-pouvoir, c'est toi : l'amour, la conscience, la vérité, la justice."
Pour qu'advienne la liberté authentique, celle de l'homme intérieur et celle du monde à l'extérieur, dans la communauté politique, le Christ doit régner dans la Paternité du Père– Dieu premier servi disait Ste Jeanne d'Arc –, tout commence en religion jusque dans nos lois humaines qui doivent respecter la loi éternelle, dite naturelle. (ques 94, 2 La loi naturelle, pris à Cicéron et Aristote)
Une constitution affirmant l'état de liberté hypothétique de l'homme par nature nie par conséquent la nature humaine, nie la Chute et la nécessité de la Rédemption, c'est-à-dire la conquête de la liberté qui n'est pas une donnée de la nature mais un effort sur soi en s'identifiant au Christ Rédempteur. Il est curieux que nos évêques ne rappellent jamais cette réalité anthropologique pourtant essentielle ! La vertu naturelle (sans la grâce) en effet, ne peut parvenir à conduire harmonieusement l'humanité à sa fin (dans tous les domaines), sans recevoir la grâce.
"Les rois sont soumis aux prêtres en tout ce qui touche au salut des âmes. L'autorité religieuse domine ainsi la société sans l'absorber comme la grâce domine la nature sans la détruire,’’ écrit Mgr H. Delassus dans La Mission posthume de la Bienheureuse Jeanne d’Arc, Le Règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ (1921, rééd. ESR.)
Or, depuis les temps modernes il s'est agi d'un autre programme, d'un autre récit que celui de la Bible. Différent, négateur même du plan divin, il écarte ce contre-pouvoir spirituel pour ne plus laisser place qu'à la domination brute et matérielle de l'état soit disant garant de la "liberté" et l'"égalité". Régime de l'homme face à l'homme sans contre-pouvoir spirituel.
Un ouvrage destiné aux étudiants d'histoire du droit constitutionnel suggère que dans la théologie catholique, "la soumission au pouvoir institué est apparue (...) comme fondamentalement conservatrice en ce sens que, quel que soit le pouvoir en place, elle interdit de le mettre en question par les moyens violents qui seraient seuls propres à le renverser" (sic) (p. 14). Nous venons de voir que c'est faux avec S. Thomas. La société traditionnelle construit un homme libre, soumis qu'à Dieu, et il est difficile aux détenteurs du pouvoir de le contrôler. Il faut donc le faire adhérer au mythe d'un État protecteur des "droits" pour qu'adhérant à cette mystification il soit plus aisément contrôlable. La "soumission" supposée de la société chrétienne au pouvoir institué est présentée comme négative et devant être dépassée par un autre modèle qui serait plus efficace et qui permettrait de renverser les pouvoirs par la violence (en dehors de tout contrôle spirituel donc). Nous avons là le socle moderne de la Révolution par la violence. Et c'est ce modèle que l'on nous présente comme le summum de la pensée et de la raison. Cette matrice de la violence en politique sera soutenue par tout un courant philosophique qui deviendra dominant et fera naître l'État non plus de la volonté divine et de la grâce, mais de politiques machiavéliques et "d'un contrat conclu entre des volontés humaines", écrit Bernard CHANTEBOUT dans son introduction à son "Droit constitutionnel et Science politique" (1982, rééd. Armand Colin, Paris 1991, p. 14). Quel progrès !... Un pactum décorrélé de pouvoir spirituel, comme si la nature, elle-même, n'était pas soumise à la grâce; comme si Dieu n'existait pas, c'est bien pratique lorsqu'on entend bâtir la société immorale de la loi du plus fort. Dans l'échange on garantissait à l'homme le "bonheur"... Mais qui peut encore croire à cette farce ? Apparemment encore beaucoup de personnes !
Ainsi, l’Essai sur le gouvernement civil de John Locke (1690) « répondait aux partisans des Stuarts qui accusaient d’usurpation la dynastie nouvelle ; (…) c’est une véritable théorie politique, qui à la grâce oppose la souveraineté de la nation, et établit les bases du gouvernement ‘libre et représentatif’... » (Dictionnaire encyclopédique d'histoire, de biographie, de mythologie et de géographie, par Louis Grégoire, Garnier Frères éditeurs, Paris 1871, p. 1218.) Naissance d'une caste ploutocratique.
Et « l’ouvrage de Locke ‘Du Gouvernement civil’ (1690) a beaucoup servi à J.-J. Rousseau pour son Contrat social et ses Lettres ou Pensées sur l’éducation n’ont pas été non plus inutiles au philosophe de Genève dans son Emile.‘’ (Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes. » (F.-X. de Feller 1735-1802, tome quatre, Outhenin-Chalandre Editeur 1838, p. 158.)
Or, « le politique de Locke(Cf. Sa dernière œuvre ''Le christianisme raisonnable'', 1695, est une tentative de rapprochement entre le naturalisme et ce qu'il considère le christianisme primitif, mais imaginaire, puisque le christianisme primitif des protestants est celui de la pseudo église de Jean, et des imposteurs qui prétendent lui succéder...) dissimule un naturalisme qu'il tient des Rose-Croix, ce pourquoi il aura tant d'admirateurs parmi les littérateurs-philosophes francs-maçons du XVIIIe siècle. » (Alain Pascal, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des philosophes, **, éd. Cimes, Paris 2018, p. 411-412; 419.)
C'est que « la philosophie moderne entend (...) le rationalisme dans un sens tout à fait différent (du sens de S. Thomas et de la loi naturelle dérivée de la loi éternelle Ndlr.). Le moderne a foi dans une raison qui est ''la connaissance naturelle en tant qu'elle s'oppose à la connaissance révélée.'' C'est la bonne définition du philosophe Lalande. En effet, le naturalisme philosophique s'entend tel une 'connaissance naturelle', c'est-à-dire interne à un Naturalisme, affirmation - sans preuves - qu'il n'y a pas de surnaturel, ni donc de Raison divine supérieure à la raison humaine.» (Alain Pascal, Les sources occultes de la philosophie moderne, De la Gnose à la théosophie, La Conspiration des philosophes *, éd. Cimes, Paris 2017, p. 29.)
« En philosophie (..) le naturalisme (...) nie l'existence d'un (...) surnaturel qui serait la cause de l'Être. (...) La philosophie maçonnique est fondée sur la gnose naturaliste. (...) Le Grand Architecte de l'Univers ou l'Être suprême sont internes à l'Être, et donc le spiritualisme des loges est un naturalisme. (...) Athéisme, matérialisme, panthéisme et spiritualisme sont tous des monismes sur le plan métaphysique parce qu'ils nient la transcendance.'' (Alain Pascal, La Trahison des initiés, 3è édition, éd. Cimes, Paris 2013, p. 196.)
« Dans son étude sur les sociétés secrètes (Puf 1952), Serge Hutin (que l'on ne saurait taxer d'anti-maçonnisme...) écrit (...) que, dans le passage (des loges opératives. Ndlr.) au spéculatif, "ce furent surtout les Rose-Croix anglais qui jouèrent un rôle décisif : vers 1650 les disciples de Robert Fludd (1574-1637) étaient puissamment organisés à Londres. L'un de ceux-ci, l'alchimiste Elias Ashmole (1617-1692) avait été admis comme 'maçon accepté'" (p.63). Or, selon Hutin, c'est lui qui organise "dans le local des Maçons" une société secrète, l''invisible collège', dans le but de 'bâtir la Maison de Salomon, temple idéal des sciences' (sic)., ce que sera la Royal Society. Le Temple de Salomon désignant les Rose-Croix.
« (...) Roland Edighoffer (1923-2017), professeur à l'université Paris III (Sorbonne nouvelle), "spécialiste de l'hermétisme et du rosicrucianisme", écrit dans "Les Rose-Croix" (Puf 1982) (...) (p. 82) qu'Ashmole constitue à Londres en 1646 "une société dans laquelle les initiés s'occupaient des secrets de la nature et devaient bâtir spirituellement le Temple de Salomon". Confirmation du naturalisme et de la référence au Temple de Salomon de la légende Rose-Croix. » (Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des philosophes, tome 2, éd. Cimes, Paris 2018, p. 357.)
« Le GADLU (Grand Architecte de l'Univers) n'est pas le Dieu trinitaire. La "religion" maçonnique n'est donc pas la Religion révélée... Le GADLU (...) n'est pas le Dieu chrétien, il est le Diable, puisque "le porteur de Lumière" des Rose-Croix. C'est le summum de l'inversion. (...) La Maçonnerie s'inscrit donc dans la mythique tradition primordiale hermétique. Ce n'est pas du tout anodin, puisque nous sommes là à l'origine directe (et peu contestée) de la philosophie des Droits de l'homme."
« Autrement dit, les quatre vieilles loges de Londres qui n'avaient plus d'opératives que le nom ont servies de coquilles vides pour abriter les Rose-Croix et les maçons spéculatifs anti-catholiques (puisque tel est le sens caché du mot free mason, libre), lesquels se sont réunis en 1717 en une Grande Loge de Londres, puis ont adopté des Constitutions dont le but était de faire passer les mentalités une philosophie moderne qui semble tolérante, réconciliatrice, etc., mais est tout le contraire, puisqu'elle est gnostique et kabbalistique, donc ancienne et intolérante à l'égard du catholicisme. » (Alain Pascal, Le Siècle des Ténèbres, la Conspiration des Philosophes, ***, éd. Cimes, Paris 2019, p. 220-221; 225)
« Les francs-maçons sont les nouveaux ouvriers du Grand Architecte Hiram. Dans la Bible, Salomon, fils de David, a recours à Hiram, le roi de Tyr, ville phénicienne aux croyances idolâtres, pour construire le Temple de Jérusalem. (...) Les Rose-Croix reprennent cet épisode en créant une légende du Grand Architecte Hiram, (...) car les francs-maçons ont fait d'Hiram l'ancêtre de leur Grand Architecte de l'Univers - un personnage central de l'initiation maçonnique -, alors que, pour les Rose-Croix, Hiram est un Fils de Caïn, c'est-à-dire un représentant de l'esprit de Lucifer. Le grand ancêtre maçonnique n'est donc pas le roi de Tyr, mais un des noms secrets du Diable. Selon les Rose-Croix, Salomon n'est pas capable de construire le Temple, parce qu'il est de la race de Seth, ce pourquoi il doit faire appel au constructeur Hiram Abiff qui, lui, est de la race de Caïn et donc a "le pouvoir et le signe" qui lui donnent l'autorité des ouvriers. » (Alain Pascal, Les Sources occultes de la Philosophie moderne, De la Gnose à la théosophie, La Conspiration des Philosophes *, éd. Cimes, Paris 2017, Hiram est p. 257-258.)
« Les Francs-maçons se nomment eux-mêmes "Fils de la Veuve" (Cf. Voir l'ouvrage de Jean-Claude Lozac'hmeur, "Fils de la veuve"... pour comprendre d'où vient cette expression). Dans la Genèse, l'humanité se perpétue sur terre après la Chute. Adam et Ève enfantent Abel et Caïn, puis, après le meurtre d'Abel par Caïn, Seth. La légende Rose-Croix est très différente, Ève est créée la première et elle est séduite avant l'existence d'Adam par un esprit luciférien, Samaël, qui, s'unissant à elle, lui engendre Caïn. Caïn est donc l'aîné d'Abel, et il n'est plus fils d'Adam, mais du Diable ; il n'est donc pas un fils d'homme, mais "semi-divin", écrit Max Heindel (1865-1919) dans Franc-maçonnerie et catholicisme, éd. Maison rosicrucienne, (qui dévoile quel est son camp, car il devrait dire semi-diabolique).
« Si le diable envoie Samaël féconder Ève, c'est parce qu'il faut "libérer l'esprit captif de la lumière". Par Samaël, Caïn hérite du Feu de Lucifer, dont il est le Fils spirituel. Quand Jéhovah chasse Samaël du Paradis, Ève et Caïn sont abandonnés sur terre, où Caïn devient le premier "Fils de la veuve", la Veuve du Diable ! Jéhovah crée alors, et alors seulement, Adam - qui n'a donc pas connu le paradis -, et qui est un simple être humain. Adam s'unit à son tour à Ève, laquelle enfante Abel, qui est donc un simple enfant d'humain, c'est-à-dire inférieur à Caïn. (...) (Alors que) le premier "Fils de la Veuve" (Caïn) possède le secret de la "science", l'alchimie, mais aussi la "sagesse", qui n'est pas de Dieu, mais du serpent. La "théosophie" Rose-Croix est donc décidément diabolique.
« En 1884, dans l'encyclique Humanum genus, le pape Léon XIII dénonçait cette ''guerre faite à Dieu et à son Eglise.'' (...) Le pape prévient donc le XXe siècle de ce qui va arriver. En effet, par le naturalisme, les francs-maçons ''frayent le chemin à d'autres sectaires plus nombreux et plus audacieux, qui se tiennent prêts à tirer de ces faux principes des conclusions plus détestables.'' Le pape vise les socialistes : ''La secte des francs-maçons n'a pas le droit de se dire étrangère à leurs attentats puisqu'elle favorise leurs desseins et que, sur le terrain des principes, elle est entièrement d'accord.'' Aussi conclut-il : ''Arrachez à la Franc-Maçonnerie le masque dont elle se couvre et faites-la voir telle qu'elle est, une société retournée dont le but est d'exercer une suzeraineté occulte sur la société reconnue. » (Alain Pascal, La Trahison des initiés, ibid., p. 93-94.)
À l'opposé du naturalisme matérialiste hédoniste maçonnique, dans l'Évangile selon S. Jean 12, 23-26 Jésus annonce symboliquement sa mission: sa mort et sa résurrection, sa Gloire prochaine et la Rédemption de l'Humanité en sa personne, à son imitation : "L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera."
" Car le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu ; il a été mis à mort dans la chair, mais vivifié dans l’Esprit. (Premier Épître de Saint Pierre — Chapitre 3, 18)
Dans le fourre-tout disponible sur internet, tous les sites qui évoquent ce mouvement du XVIIe siècle, à l'origine du naturalisme antichristique des loges franc-maçonniques, n'évoquent jamais le lien entre rosicrucisme et satanisme, mais le site "Vigi-Sectes", qui se définit comme "Association chrétienne internationale d'information sur les sectes et les mouvements religieux", en produit une bonne synthèse :
L’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix
Si, pour se renseigner sur la Rose-Croix, on va visiter des sites rosicruciens, on est convié à adhérer au mouvement A.M.O.R.C. : “Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix”.
On nous explique que cette organisation remonte à la plus haute antiquité égyptienne ; qu’elle est en mesure de faire connaître une sagesse précieuse, communiquée jadis par des “maîtres” et transmise de génération en génération par des initiés. Parente de la Franc-Maçonnerie, la Rose-Croix serait plus ancienne que cette dernière. L’emblème de l’ordre est une croix portant en son centre une rose rouge.
« Les Rose-Croix usurpent la référence au cœur chrétien, puisqu'ils placent la Rose ésotérique au centre de la Croix, ce qui est un blasphème, l'éviction du Coeur du Christ par le Féminin oriental. » (Alain Pascal, Le Siècle des Ténèbres, la Conspiration des Philosophes, ***, éd. Cimes, Paris 2019, p. 89)
« La légende Rose-Croix est une Cosmogénèse (un processus de création interne au Cosmos), (...) une négation de la Genèse. Le dieu des Rose-Croix n'est pas Dieu, leur ''Christ'' n'est pas le Christ. (...) Un chrétien ne doit pas avoir peur des symboles, mais doit se méfier des symbolistes (surtout contemporains, car leur principale activité semble de retourner les symboles chrétien en leur contraire...) » (Cf. Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des philosophes tome 2, éd. Cimes, Paris 2018, p.45)
« La Création y résulte (...) d'un affrontement entre les forces du Bien et du Mal, dialectique qui est typiquement manichéenne (donc gnostique).» (Alain Pascal, Les Sources occultes de la Philosophie moderne, De la Gnose à la théosophie, La Conspiration des Philosophes *, éd. Cimes, Paris 2017, p. 248.)
« Le symbole était celui du Roman de la Rose (pré-théosophique), il est repris dans les Manifestes Rose-Croix et il sous-tend leur théosophie, qui est une pré-philosophie.» (Alain Pascal, Le Siècle des Ténèbres, la Conspiration des Philosophes, ***, éd. Cimes, Paris 2019, p. 89.)
« La Rose des rosicruciens est la même que celle du Roman de la Rose, c'est-à-dire la ''Rosée céleste'' de l'islam. Pour Mahomet, l'homme est créé à partir d'un caillot de sang et les ismaélites en ont fait une ''rosée céleste'' (Cf. Islam et Kabbale, p. 47); La Rose des alchimistes est aussi une ''osée'' qui viendrait du ciel - John Dee emploiera l'expression ''rosée du ciel'', ce pourquoi Yates écrit qu'il faut ''reconsidérer l'ancienne théorie qui soutient que le mot 'rosicrucien' n'est pas dérivé de Rose et de Croix, mais de Ros (rosée) et de Crux, et que sa signification alchimique est liée à la rosée qui était un (supposé) solvant de l'or, et à la croix qui représentait la lumière'' (p. 68). Yates ne dit pas que les Rose-Croix tiennent cet ésotérisme de l'islam, cependant confirme l'héritage de Dante et du Roman de la Rose. (...) Or, Dante et Meung tenaient cet ésotérisme de l'islam.» (Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des philosophes tome 2, éd. Cimes, Paris 2018, p.45-46.)
« [L]a religion du cœur des Rose-Croix va avoir d'immenses répercussions en Allemagne. Dans l'Europe entière, les sectes rosicruciennes étaient en contact, les loges maçonniques le seront aussi, et elles utiliseront des mouvements littéraires à des fins politiques. Ce n'est pas un hasard. C'est un complot.. » (Alain Pascal, Le Siècle des Ténèbres, la Conspiration des Philosophes, ***, éd. Cimes, Paris 2019, p. 98)
Il existe des “loges rosicruciennes” dans la plupart des pays du monde, de nombreuses publications rosicruciennes, et une “Université Rose-Croix Internationale”. Il est recommandé de fréquenter une loge ; mais pour un débutant, une bonne partie de la formation peut être assurée par correspondance, en-dehors de tout regroupement. L’organisation se présente comme un mouvement fraternel et philosophique, mais non religieux. La page d’accueil du site www.rose-croix.org comporte cette devise :
Connais-toi toi même, et tu connaîtras l’univers et les dieux
Le rosicrucianisme implique toute une série d’initiations occultes ; selon ses propres termes, il propose “un art de vivre pour le cœur et l’esprit”, et promet à ses adeptes la connaissance des lois de l’univers et de la nature. Il leur promet aussi la pleine compréhension du sens de l’existence, l’éveil de leur créativité et de tout leur potentiel humain.
Parmi les “membres illustres” qui auraient appartenu au mouvement, on trouve Pythagore, Platon, Aristote, Thomas d’Aquin, Copernic, Descartes, Leibnitz, Swedenborg, Balzac… Jésus, qualifié de “grand penseur”, figure aussi parmi ces “membres illustres”. Les rosicruciens précisent toutefois qu’il ne faut pas le confondre avec “le Christ”, qui est pour eux “un être extrêmement évolué qui s’est incarné plusieurs fois et a connu plusieurs existences terrestres différentes”. Ce faux “Jésus” n’est ni Dieu, ni Fils unique de Dieu ; il est un simple philosophe, qui prend place à côté de Mahomet, de Bouddha, de Lao-Tseu, et de Moïse. Cette doctrine n’a rien de nouveau ; elle existait déjà au premier siècle.
Pour mettre les chrétiens en garde, l’apôtre Jean écrivait alors:
« Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père. » (1 Jean 2:22-23).
Le rosicrucianisme est pour une petite élite, pour des “initiés”. Le salut biblique est pour tous ceux qui s’approchent avec foi de Jésus le Messie, le Fils unique de Dieu, l’Agneau de Dieu, le Ressuscité qui a reçu de Dieu l’autorité suprême. Le salut biblique est pour tous ceux qui se reconnaissent pécheurs et se confient en Jésus seul pour être sauvés.
Le rosicrucianisme enseigne que les êtres humains doivent passer par un grand nombre d’incarnations sur la terre pour parvenir enfin à être “absorbés en Dieu”. Ils parlent d’une “illumination”, d’une “fusion à jamais consciente dans le tout cosmique”. (sic)
La Bible, elle, nous enseigne :
« il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement » (Hébreux 9:27).
Le salut, d’après les rosicruciens, s’obtient par nos propres efforts, par un long travail pour se purifier soi-même de ses tendances mauvaises, afin d’atteindre si possible des “états supérieurs de la conscience”, puis “l’illumination suprême”. La Bible nous enseigne qu’il est illusoire et vain d’essayer d’améliorer nous-mêmes notre vieille nature ; la solution de Dieu est de nous appeler à nous repentir, de nous identifier à son Fils mort et ressuscité, et de faire de nous, par la foi, « une nouvelle création » en Christ.
La Parole de Dieu précise bien :
« Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Ephésiens 2:8-9).
(…)
Jean 3: 5 :
« Si un homme ne naît d’eau et d’esprit, il ne peut pas entrer dans le Royaume de Dieu ».
Pour un rosicrucien, il ne s’agit pas de mourir à nous-mêmes pour avoir part à une vie nouvelle et éternelle, la Vie de Résurrection de Jésus-Christ. Il s’agit simplement “d’éveiller les vertus de l’âme humaine : humilité, générosité, tolérance.” Le rosicrucien ne voit aucunement la nécessité d’un Sauveur pour racheter l’homme et pour le remplir du Saint Esprit : le sacrifice par lequel Jésus a expié nos péchés n’a, dans ce système, aucune place, aucune raison d’être.
Or la Bible nous enseigne :
« Il n’y a pas de juste, même pas un seul ” (Romains 3:10).
« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ Jésus. C’est lui que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient foi en son sang, afin de montrer sa justice. » (Romains 3:23-25).
Le rosicrucianisme enseigne qu’il est possible, dans certains cas, de communiquer avec des êtres chers qui sont décédés, “à condition de nous élever vers eux, et de ne pas les faire descendre vers nous”. Ce ne serait plus, alors, du spiritisme !
La Bible dit clairement :
« Qu’on ne trouve chez toi… personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits, personne qui interroge les morts. En effet, quiconque se livre à ces pratiques est en horreur à l’Eternel. » (Deutéronome 18:11-12).
Les rosicruciens voient dans la Bible un livre estimable, mais ils ne lui attribuent aucune autorité particulière. Elle a pour eux sa place à côté du “Livre des Morts” égyptien et des autres “grands textes sacrés de l’humanité”. Le dieu des rosicruciens est partout, il fait partie de tout, il est “la Beauté incrée”, “l’Intelligence Universelle”, le “Grand Architecte”, mais il n’est pas possible de le connaître. Le Dieu de la Bible, Lui, Se donne à connaître, par Sa Parole écrite, et par Son Fils Unique, la Parole Vivante.
Pour les rosicruciens, il n’y a ni paradis, ni enfer, ni Satan. Leur philosophie, disent-ils, “intègre les principes fondamentaux du yoga”. Il est important pour eux de cultiver “la pensée positive”, car “la pensée est vibratoire et agit sur l’environnement”. Il s’agit, chaque jour, de diriger des pensées positives vers le monde entier afin de “neutraliser les influences négatives” qu’on y rencontre.
Cette philosophie-là est totalement incompatible avec l’Évangile du salut en Jésus-Christ, que l’apôtre Pierre résume ainsi :
« Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés : et vous recevrez le don du Saint-Esprit ». (Actes 2:38).
La philosophie rosicrucienne recommande l’astrologie, pratique que le Dieu vivant condamne sans appel. (Voir à ce sujet Deutéronome 17:2-7 et Esaïe 47:13-15 cités à la fin de cet article). Les rosicruciens pratiquent la “projection astrale”, c’est-à-dire la sortie du corps en esprit, ils cultivent la “perception extra-sensorielle”, la transmission de pensée, l’hypnotisme, l’alchimie, et bien d’autres techniques occultes. Sans exception aucune, la Parole de Dieu appelle ces choses : “des abominations”.
Certains rosicruciens voudraient conserver l’appellation de “chrétiens” ; mais il suffit d’être un tant soit peu renseigné sur la philosophie et les pratiques rosicruciennes pour comprendre qu’entre foi chrétienne biblique et rosicrucianisme, il y a incompatibilité totale. Il est absolument impossible d’être rosicrucien et chrétien en même temps. De plus, aucun vrai chrétien ne se laissera éblouir par cette prétendue “sagesse” rosicrucienne.
Il sait bien qu’à moins de se repentir et de croire à l’Évangile, ceux qu’elle a séduits s’en vont vers …
« une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force » (2 Thessaloniciens 1:9).
Un vrai chrétien ne sera ni séduit, ni impressionné par ce système philosophique ! En effet, la Bible lui révèle dès maintenant la splendeur éternelle du Fils Unique de Dieu, le Christ des Écritures, le Messie d’Israël, « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col 2,3). S’il est vrai qu’aujourd’hui nous ne connaissons qu’imparfaitement, nous Le verrons un jour face à face, et nous connaîtrons comme nous avons été connus (1 Corinthiens 13:12). Quelle espérance bienheureuse !
"Les personnes soumises intellectuellement s’en prendront toujours à celles qui remettent en question la doxa de l’époque après y avoir identifié des failles. Elles les traiteront de fous, d’esprits dérangés. Pourquoi cela ? Eh bien parce que ces personnes souveraines intellectuellement leur tendent un miroir qui leur montre deux choses. D’abord, ce qu’elles sont : des personnes timides et soumises intellectuellement. Ensuite, ce qu’elles sont incapables de faire : remettre en question le récit de l’autorité et en soutenir les failles du regard. Regarder dans ce miroir les incommode, elles s’en prennent donc tout naturellement à ceux qui sont capables de faire preuve de ce qu’elles sont quant à elles incapables : d’audace intellectuelle."
Ce que les adeptes du naturalisme rosicrucien ne voient pas c'est que la faiblesse apparente de celui qui met son orgueil dans le dieu mort sur une croix et ressuscité est ce qui fait sa force et sa vie éternelle. Le Christ offre le véritable contre-pouvoir, celui de l'homme intérieur, par la pénitence, l'amour, la conscience, la vérité et la justice qui obtiennent bien plus que l'usage de la force brute.
" Considéré de tout temps comme un espace de santé grâce à la pureté de son air, on se demande encore comment le bord de mer a pu être interdit de manière prolongée."
On se demande également comment dans les espaces purs de nos montagnes les randonneurs ont pu être traqués!
Sophiste nominaliste matérialiste et épicurien, le théoricien de l'''État'' moderne, Hobbes écrit : ‘’Il n’y a point de différence entre le juste et l’injustice." Celle qui se trouve entre le vice et la vertu ne prend sa source que dans les lois que les hommes ont faites ; et avant ces lois, un homme n’était obligé à aucun devoir à l‘égard d’un autre homme. (...) Quant aux principes qu’il a établis dans ses ouvrages, ils sont affreux. (…) [T]ous ses principes se rapportent à une idée principale, la ‘’doctrine de la force‘’; toute la philosophie de Hobbes est employée à légitimer la ‘’force‘’, à la diviniser, à justifier tout par la force : (…) selon lui (…) ‘’la justice n’est que la puissance, la loi n’est que la volonté du plus fort, le devoir que l’obéissance du plus faible‘’,etc. Ces (…) maximes ont été consignées dans 42 ouvrages dont on peut voir la liste complète dans les Dictionnaires de Chauffepié et de Chalmers. Les principaux sont : Elementa philosophica seu politica de Cive, Amsterdam en 1649. L’auteur donne trop à l’autorité du monarque. Il en fait un despote. (…) Il y suppose tous les hommes méchants, non-seulement par un penchant d’origine vers le mal. (…) L’auteur était plus grand sophiste que grand philosophe. On peut le regarder comme le précurseur de Spinosa.’’ (Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom, F.-X. de Feller 1735-1802, tome trois, Outhenin-Chalandre Editeur, 1838, p. 546.).Locke, Rousseau, Kant, et les socialistes suivirent ses traces. Ils ont adopté la trame du mythe de l'état de nature, à travers leur "contrat social" et l'État moderne. "Elle survit en notre inconscient", écrit Michel Villey dans son article "La théologie de Thomas d'Aquin et la formation de l'État moderne", Actes de la table ronde de Rome (12-14 novembre 1987,ibid., p. 38). Or,nous ne trouvons dans la Somme de S. Thomas d'Aquin aucune des pièces de ce système mais son antithèse...
En effet, « (Somme théologique) Ia IIae ques. 104 et 108 : de la loi divine révélée ne saurait s'induire une politique qui fût spécifiquement ''chrétienne''...Ni de la loi ancienne mosaïque édictant pour le peuple juif des préceptes dits ''judiciaux'', mais qui ont cessé d'être en vigueur : parce que l'avènement du Christ eut cet effet de les abroger (ques. 104). Ni de la 'loi nouvelle' ou évangélique : sa mission est autre. Elle concerne la vie 'intérieure'. Dieu laisse le soin d'organiser ces institutions temporelles à notre raison naturelle (ques. 108). C'est mieux ainsi, pour que les règles du droit et de la politique soient communes à tous les hommes. Il convenait qu'elles fussent désacralisées.
« Par conséquent, en ces matières, brisant avec la tradition de l'''augustinisme politique'', la théologie de la Somme va procéder des philosophes et juristes païens. D'Aristote, qui (…) fut parmi les philosophes grecs le politologue par excellence. (...) Cela seul est un évènement : rien de moins que l'acte de naissance en Europe de la science politique. Dégagée de la morale, elle y retrouve son autonomie. (...) Il ne s'agit plus d'une pastorale coulant de la Parole divine, mais d'une science d'observation.
« (...) Il (S. Thomas) exclut qu'une science politique doive être tirée de l'Ecriture sainte. Et l'expérience (vu les messianismes dans l'histoire. Ndlr.) lui donne raison ; elle a montré que la Politique tire argument de l'Écriture tant pour l'anarchisme, le socialisme, le conservatisme, le fascisme, que pour la ''démocratie chrétienne''. (...) La politique est laissée "à l'arbitre de l'homme", ecrit Michel Villey, dans La théologie de Thomas d'Aquin et la formation de l'État moderne" (ibid., p. 34-37.)
« (…) Or il est faux que S. Thomas ait part à son invention (la science politique de l'État moderne) ; elle fut l'œuvre de ses adversaires. (…) Eclosion des œuvres de Scot – et l'on trouve déjà chez Duns Scott le schéma du contrat social – de Guillaume d'Occam, nominaliste, fondateur de la Via Moderna. Avec ces deux auteurs émerge le moderne individualisme. (…) Le scotisme et le nominalisme domineront les facultés de théologie du Bas Moyen Âge. Et la Seconde Scolastique, bien qu'elle affectât de restaurer l'enseignement de S. Thomas, n'a pas échappé à leur influence. Nous ne sommes pas sans en porter encore aujourd'hui les stigmates. De l'avis de nombreux politologues la charpente du nouveau système ne se dessine nulle part plus clairement que chez Thomas Hobbes, lequel entreprit de détruire la Politique d'Aristote. (…) Nominaliste ayant appris la logique d'Occam, il est aussi féru d'Euclide et du mot geometricus : le trait le plus original (car lui veut être original) de son œuvre fut de fonder la Politique sur des axiomes ; alors que S. Thomas, excluant que le droit et la politique puissent être traités sur ce mode, pratiquait l'ancienne méthode, aujourd'hui morte, de la quaestio (Cf. Michel Villey, Questions de saint Thomas sur la politique et le droit, Paris, 1987)
« (…) Inexistence chez S. Thomas des droits naturels de l'individu. Qui pour Hobbes sont le Fondement. Il part de l'hypothèse de l'état de nature. Thème qui me paraît procéder de sources surtout théologique, puisque la Genèse évoque un état d'innocence.
(...) Mais chez S. Thomas, pas d'"état de nature" temporel; dès les origines (...), il existait entre les hommes des rapports d'assujétissements et de domination (Ia ques. 96, art. 3 et 4.) L'homme est naturellement social et même "politique", disait Aristote. Donc le contraire du mythe hobbien, lequel était défini par ce caractère, que tous les hommes y eussent été libres. D'une liberté que Hobbes qualifie - au Leviathan chapitre XIV, chapitre charnière - "le droit naturel de chaque homme" (each man). Les "droits de l'homme", raffinés par Locke, continueront au travers de toute la science politique moderne à tenir un rôle fondateur. Pas de "droits de l'homme" chez S. Thomas. » (Michel Villey, La théologie de Thomas d'Aquin et la formation de l'État moderne", p. 34-39.)
Au XVIIe siècle, une controverse illustre le propos de S. Thomas selon lequel "de la loi divine révélée ne saurait s'induire une politique qui fût spécifiquement chrétienne'' : Jacques Ier qui voyait dans le roi l'élu direct de la divinité, et affirmant son "droit divin" avait institué un serment d'allégeance, auquel le cardinal Bellarmin, défenseur de l'opinion traditionnelle, avec les jésuites Persons, Suarez, s'opposa, car il soutenait l'origine populaire du pouvoir royal. (Cf. Joseph Lecler, Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme, 1955, rééd. Albin Michel, Paris 1994, p. 747.)
Dans la Somme de S. Thomas, « [p]uisqu'aucune loi ne mérite son nom qu'à la condition d'être juste, ce qui voulait dire participer de la loi éternelle, la loi civile ne signifiait pas ce fait scientifique rigide qui procède de la volonté des pouvoirs publics. Elle procédait aussi de la recherche effectuée par les philosophes, de l'ordre prévu par Dieu sur sa création. J'en conclurais que la Somme défend les libertés individuelles. Non la liberté des modernes, cette indépendance radicale de l'homme séparé de ''l'état de nature'', dont nos droits de l'homme sont la nostalgie. Comme il n'a jamais existé d'autonome totale de l'homme, en quoi consiste la liberté ? À ne point dépendre tout entier de la communauté politique : "l'individu n'y est ordonné que par une partie de son être" (Ia IIae, 21, 4 ad. 3.) Être libre consiste à jouer de la multitude des ensembles auxquels tous les hommes appartiennent. Mais pour la reconnaître (la liberté) il fallait la vision encyclopédique que s'était donné sur le monde l'auteur de la Somme : elle fait défaut aux spécialistes des sciences politiques modernes.
« Décidément, aucune des pièces de la Politique moderne, je ne l'ai trouvée chez S. Thomas : ni l'état souverain ni les droits de l'homme.
« (...) L'œuvre de S. Thomas (...) peut servir d'antidote à la science politique moderne. (...) Quant aux droits de l'homme, si nous les prenions à la lettre, ils entraîneraient la destruction de la communauté politique (Cf. Michel Villey, Le droit et les droits de l'homme, Paris, 1983), de l'État lui-même.
« Notre littérature politique, déchirée entre ces deux excès incompatibles, l'infinité du pouvoir souverain et l'infinité des droits de l'homme, se condamne à l'incohérence.
« Saint Thomas vous offre un remède aux impasses de la théorie politique moderne. (…) Ce remède a toujours servi. (…) Car sans doute la théologie de saint Thomas fut condamnée dès la fin du XIIIe siècle, puis dénaturée par les maîtres de la Seconde Scolastique. N'empêche que le texte de la Somme a toujours gardé des lecteurs. L'enseignement de la philosophie ancienne ne s'est pas arrêté en 1637, quand parut le Discours de la Méthode. L'Europe moderne s'est nourrie de la Politique d'Aristote : Montesquieu, Spinoza, Hegel. Et plus encore une quantité d'obscurs professeurs, plus ou moins tombés dans l'oubli, parce que l'historiographie a choisi de les ignorer. (…) Ainsi les ''droits de l'homme'' ? Historiquement ils sont sortis du mythe hobbien et rousseauiste de l'état de nature : ''Les hommes sont égaux et libres''. Ceci reste inscrit dans le texte de nos Déclarations. (…) Mais que veut-on dire par ces mots ? Ne nous flattons pas de l'illusion qu'il s'agisse de droits effectifs. Qu'en pensent les chômeurs ? Est-ce qu'ils jouissent du prétendu ''droit au travail'', et les moribonds du ''droit à la vie'' ? Ou (…) est-ce que vous avez vraiment le droit de vous fabriquer votre morale et vos croyances ''métaphysiques'', sans que le gouvernement s'en même ? Croyez-vous que le Ministère de l'éducation nationale, le Ministère de la culture, et l'école laïque, et la télévision d'Etat, s'abstiennent d'édicter une morale ? Pas la même qu'au temps de S. Thomas. Nous sont prêchés le culte de l'homme, la Religion de la Démocratie, et l'usage des préservatifs : ce qui plaît au vulgaire. Nous avons seulement sacrifié le rapport de la loi civile à l'ordre de la création. L'État n'a pas cessé de punir. Non l'idôlatrie, l'adultère, l'usure. Mais nos prisons sont plus remplies que ne l'était la Bastille. Il y a beaucoup d'hypocrisie dans le libéralisme moderne.
« Quant au verbiage dont on nous berce (…) sur les droits de l'homme, il trahit la réalité. Aux droits dont nous jouissons en fait – celui des malades aux prestations de la Sécurité sociale, de certains chômeurs à toucher le minimum vital, ou des citoyens à voter dans un isoloir – manque l'infinité propre aux ''droits de l'homme''. Ce sont des droits circonstanciés, calculés aussi en fonction de l'intérêt des autres, subordonnés au Bien commun ; tels que les définit la doctrine d'Aristote et de S. Thomas (Cf. Michel Villey, Le droit et les droits de l'homme, Paris, 1983).
« (…) Qu'est l'État moderne ? (…) Ainsi que l'écrit Georges Burdeau, personne n'a jamais vu l'État, ''idée'' confuse dont on s'épuise à chercher la définition. Existent aujourd'hui comme en Grèce, des communautés politiques. Le mot État est malléable. La littérature de l'Ancien Régime – par exemple Corneille, La Fontaine, Molière, Beaumarchais – s'en servait le plus volontiers à la manière du Digeste (D. I. 1,3 ad statum Rei romanae) pour signifier le bien commun, l'intérêt de la communauté. Et Hobbes lui-même, qui s'est voulu démolisseur de la tradition, n'échappait pas à son emprise : il use du terme de Commonwealth. En fait, jusqu'au XVIIIe siècle, ce furent les classiques qui occupèrent le rôle principal dans l'éducation de l'Europe. Et nos institutions réelles ne sont pas sans porter la marque de leur influence. Oui, la Politique d'Aristote, réexhumée par S. Thomas, est une des sources de la science de l'Etat moderne tel qu'il est. » (Michel Villey, La théologie de Thomas d'Aquin et la formation de l'État moderne", p. 45.)
Dans l'Antiquité, le sophisme de la loi du plus fort fut celui de l'immoraliste Calliclès contre Socrate ("Si le plus fort domine le moins fort et s'il est supérieur à lui, c'est là le signe que c'est juste..."). C'est ce système qui fonde les régimes totalitaires modernes et contemporains niant les exigences de justice et de liberté individuelles supérieures à tout droit conventionnel (Décalogue, ou Déclaration universelle des droits de l’homme) dont on a vu que l'État Leviathan se moque pourvu que loi soit celle du plus fort. L'argument de Hobbes se retourne contre lui-même. En voulant justifier le droit d'esclavage, il justifie à son insu le droit de révolte / rébellion qui n'est pas un droit puisque si dans un cas précis je me rebelle contre le plus fort et que je le vaincs, le plus fort n'aurait aucun droit sur moi puisque j'aurais réussi à le battre. Le ''droit'' n'a, ainsi, rien à voir avec la force. Supposons par exemple qu'on ait le ''droit'' d'exterminer les vaincus après l'armistice, faire des esclaves, cela serait prolonger l'état de guerre. Ce serait postuler implicitement que le vaincu a lui aussi le droit de recourir à la violence (force) contre le vainqueur. En voulant justifier le droit d'esclavage, on justifie à son insu le droit de révolte / rébellion. Supposons encore qu'on est le droit d'imposer des injections dites vaccinales aux citoyens qui n'en veulent pas, cela revient à supprimer les déclarations de droits et la liberté à la base de ces déclarations. Cela serait supposerait que l'injecté aurait le droit lui aussi d'user de la force contre les injecteurs... De même, si la force fait le droit (hypothèse), si on parvient impunément (sans être puni) à échapper à cette force, alors c'est que dans ce cas précis, on s'est montré le plus fort, donc (d'après l'hypothèse) c'est qu'on a le droit de vaincre cette force, d'où l'absurdité d'un droit qui se retourne en son contraire... Donc l'expression ''la force fait le droit'' ne veut rien dire; le mot droit n'ajoutant rien au concept de force, n'a rien à voir avec la force. Or, dans l'État moderne, la fin (politique) justifiant les moyens, c'est la force du plus fort (machiavélisme). Dans la doctrine catholique, au contraire, la fin ne justifie pas l'emploi de moyens mauvais...
La thèse nouvelle de l'''État'', censée être le summum de ce que peut produire la pensée politique, ignore encore simplement la doctrine chrétienne médiévale qui permet le renversement du tyran lorsque celui-ci a gouverné "non au bien commun de la multitude", mais à son "bien privé", lorsqu'il a empêché "les biens spirituels de la multitude", lorsqu'il s'est opposé "à ce qu’aucun pacte d’amitié ne s’affermisse" entre les sujets..., lorsqu'il a semé la discorde entre les sujets...; ou encore lorsqu'il a régné "par la crainte"... (De Regno, Du royaume, écrit au Roi de Chypre, 1266, Editions Louis Vivès, 1857.)
« Le genre humain constitue une communauté. On a fait gloire à Vitoria d'en avoir été l'inventeur. Mais il s'agit d'une notion familière aux Stoïciens, déjà présente chez Aristote ; plus présente encore à l'esprit de l'auteur de la Somme, parce qu'elle évoque le thème chrétien du royaume des cieux. Dieu qui la gouverne est aussi notre suprême ''bien commun'' (Ia IIae 103, 9 ad. 2 – IIa Iiae 152, 4 ad. 3, etc.) Voilà, direz-vous qui relève de la théologie. Mais ce morceau de théologie – pas exclusivement chrétienne – concerne aussi la Politique.
« Car retournons au traité de la Loi humaine (Ia Iiae ques. 95), où se trouve le noyau de l'enseignement de S. Thomas sur la Politique. On l'interprète à contre-sens, coupé de son contexte. La Somme avait auparavant présenté la Loi éternelle, terme repris à S. augustin, mais pas du tout ignoré en Grèce ni à Rome (Aristote-Sophocle-Cicéron). Qu'est cette Loi ? ''La Raison de Dieu'' gouvernant l'Univers – la communauté englobante du monde (ques. 93). Bien sûr, la formule de cette Loi demeure inaccessible à l'homme, les pensées de Dieu n'étant pas les nôtres. Mais une connaissance indirecte, et très incomplète peut en être acquise, ''par ses effets'', si l'on observe le spectacle de la création. Aux philosophes ou plus tard aux jurisconsultes incombe la tâche de déchiffrer l'ordre de la nature, et de couvrir les principes les plus généraux de la loi dite naturelle (94,2 – pris à la fois à Cicéron et Aristote).
« Or, tout droit dépend de cet ordre. C'est ensuite seulement que la Somme vient traiter de la ''Loi humaine'', pour la dire d'abord ''dérivée'' de la loi naturelle (Ia Iiae ques. 95,2 L'Origine de la loi humaine. ). À l'intérieur de chaque cité, l'œuvre du législateur consiste à définir, mettre en formule, accommoder aux circonstances les implications de la loi naturelle – et inventer les moyens de la mettre en œuvre, constituant le ''droit positif'' (ibid.) Ce n'étaient pas là des paroles vaines. Il en résultait l'exclusion de notre ''positivisme juridique''. S. Thomas invitera à tenir pour nulles les lois injustes et les citoyens à enfreindre au besoin les ordres du pouvoir. Lex esse non videtur quae justa non fuerit (Il ne semble pas y avoir de loi qui n'ait pas été juste)(Ia IIae qu. 95 art. 4 – II IIae De judicio art 5.) Il est resté fidèle aux thèses philosophiques grecques sur la résistance aux tyrans (Ia IIae 5 et 6 ad IIa IIae, De seditione, 2 et 3.)
« (...) La loi civile ne signifiait pas ce fait scientifique rigide, qui procède de la volonté des pouvoirs publics. Elle procédait aussi de la recherche effectuée par les philosophes, de l'ordre prévu par Dieu sur sa création. » (Michel Villey, La théologie de Thomas d'Aquin et la formation de l'État moderne", p. 44-45.)
Pour S. Thomas d'Aquin, face à un pouvoir injuste (non conforme à la loi naturelle dérivée de la loi éternelle), la capacité insurrectionnelle est toujours présente quand un tel gouvernement opprime la multitude. "Le renversement" (du régime tyrannique) "n'est pas une sédition, car c'est le tyran qui est séditieux et nuit au peuple (IIa IIae q. 42, art. 2, s.3). Seulement, pour Saint Thomas, le tyrannicide par un individu n'est pas moral. Il réserve cette possibilité à "l'autorité publique" : "Si l’excès de la tyrannie devenait intolérable, quelques-uns ont cru qu’il reviendrait au courage des hommes qui s’en sentent la force de tuer le tyran et de s’exposer à des périls mortels pour la libération du peuple. […] Mais cela n’est pas conforme à la doctrine des Apôtres (I Pet. ii, 18). […] Ce serait en effet dangereux pour le peuple et ses chefs si des hommes, par leur action privée (privata præsumptione) entreprenaient de tuer les gouvernants, fussent-ils des tyrans. […] Si chacun pouvait, à son gré, attenter à la vie d’un roi, il y aurait plus de danger à sacrifier un roi qu’il n’y aurait d’avantage dans la mort d’un tyran. On voit donc mieux que contre la malfaisance des tyrans, ce n’est pas par les entreprises de quelques particuliers qu’il faut procéder, mais par l’autorité publique" (De Regimine principum, I, 6).
Voici comment l'on peut résumer l'antidote :
Dieu, étant la cause première et la fin dernière de l’homme et de l’univers, la société est un moyen naturel pour l’homme d’atteindre sa fin et le pouvoir dans la société venant de Dieu, il est ordonné à lui. Le pouvoir se fonde avec le consentement implicite ou explicite de la société. Aucune constitution politique ne s’impose. Le pouvoir séculier et le pouvoir ecclésiastique sont distincts. L’État a pour fin le bien commun temporel, l’Église a pour fin le salut des âmes. L’État s’ordonne à l’Eglise dans la mesure où la fin temporelle s’ordonne à la fin éternelle. (Abbé Bernard Roland-Gosselin - La doctrine politique de saint Thomas d'Aquin, 1928).
Saint Thomas d'Aquin prend soin de préciser qu'avant la constitution de la société, un seul homme ne pouvait pas, par lui-même, "s’assurer les moyens nécessaires à la vie." Il est donc dans la nature de l’homme qu’il vive en société." (De Regno, Du royaume, écrit au Roi de Chypre, 1266, Editions Louis Vivès, 1857, p. 4.)
"Toute loi (...) est ordonnée au salut commun des hommes, et c'est seulement dans cette mesure qu'elle acquiert force et raison de loi ; dans la mesure, au contraire, où elle y manque, elle perd de sa force d'obligation." (Somme Théologique, Ia IIae, Question 96, Article 6).
"La densité politique de la pensée de l'Aquinate" a permis à l'Église catholique d'"adopter plusieurs de ses thèses révolutionnaires, sur la tyrannie, l'ignorance invincible, la prévalence de la conscience sur les lois", explique le journaliste et écrivain Frei Betto.
Ne pouvant pas compter sur la fidélité, le tyran règne par la crainte. S’il n’y a pas excès de tyrannie, il est plus utile de tolérer pour un temps une tyrannie modérée, que d’être impliqué, en s’opposant au tyran, dans des dangers multiples, qui sont plus graves que la tyrannie elle-même. Il peut en effet arriver que ceux qui luttent contre le tyran ne puissent l’emporter sur lui, et qu’ainsi provoqué, le tyran sévisse avec plus de violence encore. Que si quelqu’un peut avoir le dessus contre le tyran, il s’ensuit souvent de très graves dissensions dans le peuple, soit pendant l’insurrection contre le tyran, soit qu’après son renversement, la multitude se sépare en factions à propos de l’organisation du gouvernement. La multitude peut se défaire du roi ; mais selon quelle procédure ? Une fois établi cette nuance de supporter le tyran pour cause de fidélité à l’évangile, pour Saint Thomas, "c’est l’autorité publique qui doit supprimer le tyran.[I]l semble que contre la cruauté des tyrans il vaut mieux agir par l’autorité publique que par la propre initiative privée de quelques-uns. » (Saint Thomas d’Aquin)
Or, la thèse nouvelle de l'''État'' contractuel prétend fonder un contrat social où tout vient de l'État et tout revient à l'État. N'est-ce pas le propre de la tyrannie ? N'est-ce pas une exagération de la parole du Christ qui aboutit à rendre tout à César, et qui ignore la distinction opérée par le christianisme entre deux souverainetés autonomes, également légitimes, et non réductibles à une seule (une souveraineté temporelle autonome et une souveraineté spirituelle autonome) ? Cette distinction avait été faite par le christianisme seul. Seule elle a permis dans l'histoire de créer un chemin au respect des consciences personnelles et donc un développement de l'individu en dehors de tout cadre étatique terrestre ou national... L'Antiquité païenne ou juive ne connaissait pas cette distinction : une seule souveraineté englobait le temporel et le spirituel... Une telle distinction des souverainetés" dans le christianisme mettait fin aux pouvoirs coercitifs du prince dans le domaine religieux, pouvoir que paradoxalement les temps modernes ressuscitent ... pour le donner ... au prince... c'est-à-dire à l'État.
L'Eglise antique, de façon naturelle, a prié pour les empereurs et pour les responsables politiques, en considérant cela comme son devoir (cf. 1 Tm 2, 2); mais, tandis qu'elle priait pour les empereurs, elle a en revanche refusé de les adorer, et, à travers cela, a rejeté clairement la religion d'Etat. Les martyrs de l'Eglise primitive sont morts pour leur foi dans le Dieu qui s'était révélé en Jésus Christ, et précisément ainsi, sont morts également pour la liberté de conscience et pour la liberté de professer sa foi, - une profession qui ne peut être imposée par aucun Etat, mais qui ne peut en revanche être adoptée que par la grâce de Dieu, dans la liberté de la conscience.
Discours du pape Benoît XVI à la curie romaine à l'occasion de la présentation des vœux de Noël, Jeudi 22 décembre 2005
Pour parer à cette erreur de l'État moderne Léviathan où n'existe aucune distinction du temporel et du spirituel, le pape Léon XIII, dans la Lettre encyclique Libertas(1888) écrit :"c'est absolument dans la loi éternelle de Dieu qu'il faut chercher la règle et la loi de la liberté, non seulement pour les individus, mais aussi pour les sociétés humaines. Dans une société d'hommes, la liberté ne consiste pas à faire tout ce qui nous plaît : ce serait dans l'État une confusion extrême, un trouble qui aboutirait à l'oppression ;la liberté consiste en ce que, par le secours des lois civiles, nous puissions plus aisément vivre selon les prescriptions de la loi éternelle. Pour ceux qui gouvernent, la liberté n'est pas le pouvoir de commander au hasard et suivant leur bon plaisir: ce serait un désordre non moins grave et souverainement pernicieux pour l'Etat ; mais la force des lois humaines consiste en ce qu'on les regarde comme une dérivation de la loi éternelle et qu'il n'est aucune de leurs prescriptions qui n'y soit contenue, comme dans le principe de tout droit. (...) Supposons donc une prescription d'un pouvoir quelconque qui serait en désaccord avec les principes de la droite raison et avec les intérêts du bien public ; elle n'aurait aucune force de loi, parce que ce ne serait pas une règle de justice et qu'elle écarterait les hommes du bien pour lequel la société a été formée. (...) Le pouvoir légitime vient de Dieu, et celui qui résiste au pouvoir, résiste à l'ordre établi de Dieu; c'est ainsi que l'obéissance acquiert une merveilleuse noblesse, puisqu'elle ne s'incline que devant la plus juste et la plus haute des autorités. Mais, dès que le droit de commander fait défaut, ou que le commandement est contraire à la raison, à la loi éternelle, à l'autorité de Dieu, alors il est légitime de désobéir, nous voulons dire aux hommes, afin d'obéir à Dieu. Ainsi, les voies à la tyrannie se trouvant fermées, le pouvoir ne rapportera pas tout à soi; ainsi sont sauvegardés les droits de chaque citoyen, ceux de la société domestique, ceux de tous les membres de la nation ; et tous enfin participent à la vraie liberté, celle qui consiste, comme nous l'avons démontré, en ce que chacun puisse vivre selon les lois et selon la droite raison".
« L'Eglise refuse à la fois le capitalisme et le socialisme parce que les deux aliènent la liberté de la personne. Car l'être humain ne doit sa liberté qu'à Dieu affirmée par le dogme chrétien. S'il se soumet à la philosophie maçonnique, capitaliste ou socialiste, l'individu perd sa dignité et sa liberté parce que dans cette philosophie "les principes fondamentaux et les lois sont empruntés au naturalisme." Sans rapport avec la transcendance, "surnaturel", il n'y a jamais eu de liberté individuelle dans l'histoire », résume bien Alain Pascal dans La Trahison des initiés (3e édition revue et corrigée, éd. Cimes, Paris 2013, p. 93).
Pourtant, malgré tous ces avertissements, pour les tenants de la théorie moderne de l'État, ce n'est plus dans la loi éternelle de Dieu qu'il faille chercher la règle et la loi de la liberté mais dans l'homme (fait Dieu...) et la "théorie contractuelle du pouvoir"...
« Tandis que le peuple s'époumone au travail ou se rue sur le drapeau rouge qu'on lui agite, les dompteurs le plument. » (Alain Pascal dans La Trahison des initiés, 3e édition revue et corrigée, éd. Cimes, Paris 2013, p. 94).
L'"état de nature" des "philosophes", où l'homme serait heureux, libre et égal est un naturalisme religieux antichrétien et irrationnel, où malgré son prétendu bonheur initial, l'homme déciderait, par ingéniosité ou par utilité pratique, d'abandonner une partie de sa liberté naturelle pour faire un "contrat" avec l'État chargé de le protéger. Cette théorie est absurde et incohérence : si l'homme est libre et égal à l'état de nature, pour quelle raison chercherait-il à faire un pacte avec le Léviathan pour le protéger ?
La constitutionalisation de cette fiction dans le droit moderne est une autre incohérence : on n'écrit pas ce qui est naturel et logique mais on écrit "ce qui n'est pas naturel et a besoin de cet écrit pour exister..." (J.M. POTIN, Liberté, Egalité Fraternité, in Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Condé-sur-Noireau 2008, p. 421.)
« La loi écrite ne donne pas au droit naturel son autorité et par conséquent ne peut ni diminuer, ni supprimer cette autorité, car la volonté de l'homme ne peut pas changer la nature. C'est pourquoi, si la loi écrite contient quelque prescription contraire au droit naturel, elle est injuste et ne peut obliger... » (S. Thomas, Somme théologique, Secunda secundae, IIa IIae, Deuxième partie, II, ques. 60 art. 5)
"L’État a pour fin le bien commun temporel, l’Église a pour fin le salut des âmes. L’État s’ordonne à l’Eglise dans la mesure où la fin temporelle s’ordonne à la fin éternelle." (Abbé Bernard Roland-Gosselin - La doctrine politique de saint Thomas d'Aquin, 1928).
Les dits "droits naturels et imprescriptibles de l'homme" dans la déclaration de 1789 ne sont là que comme caution à la farce.
« Une société secrète révolutionnaire détournant la Démocratie. (...) Il est établi que la Maçonnerie s'est servie de la Démocratie dans l'intérêt de quelques-uns. On peut en effet parler de ploutocratie, gouvernement par les riches ou d'oligarchie, gouvernement par quelques familles puissantes, pour le XIXe siècle; la Maçonnerie y est bourgeoise et capitaliste; elle a évincé l'ancienne noblesse et substitué son pouvoir économique à l'autorité royale. » (Alain Pascal, La Trahison des initiés, 3e édition revue et corrigée, éd. Cimes, Paris 2013, p. 166.)
« Au XIXe siècle, la vogue de l'occultisme a été relancée par Alphonse Louis Constant, pseudonyme d'Éliphas Lévi (1810-1875), a repris les œuvres de Rosenkreutz, Jacob Boehme, Swedenborg et Louis Claude Saint Martin (1743-1803), dit le Philosophe inconnu. Ces noms ne disent pas grand chose au profane, ce sont ceux des principaux adeptes de la théosophie, illuminisme moderne. Le successeur de Lévi est le Dr d'Encausse (1865-1916) plus connu sous le pseudonyme de Papus (...). En Angleterre, la magie théosophique a réuni dans l'Ordre de la Golden Dawn, entre autres Yeats et Aleister Crowley. En Allemagne, les Maçons du groupe Thulé. Nous ne connaissons pas exactement leurs liens avec la Société théosophique de Mme Blavatsky, avec la Fabian Society et Mme Bessant, mais nous n'ignorons pas que les philosophes et encyclopédistes Rose-Croix et les Illuminés du XVIIIe siècle se trouvent à l'origine du marxisme et de la révolution socialiste, et pour les dernières nommées, théosophie, martinisme, Golden Dawn, Thulé, derrière le Pacte Synarchique d'Empire, tentative d'exploitation du national-socialisme, idéologie d'origine rosicrucienne. Les sociétés secrètes qui se disent Rose-Croix ne sont donc pas uniquement des inspiratrices littéraires!
« (...) Pour le folklore, l'AMORC, Ancien et Mystique Ordre Rosicrucien, fondé au début du XXe siècle en Amérique, et ses diverses sectes contemporaines exploitant la crédulité d'ignares éblouis par les vieux relents de magie égyptienne.
« (...) Le monde, laïque et tolérant, par essence anti-catholique, a été fondé sur des modèles philosophiques issus d'une fiction littéraire, et (...) son sort est entre les mains des initiés aux diverses sociétés secrètes adeptes de la même philosophie. » (Alain Pascal, La Trahison des initiés, 3e édition revue et corrigée, éd. Cimes, Paris 2013, p. 205-207.)
Les élucubrations sur l'origine "contractuelle" de l'État cherchent manifestement à justifier des points de vue politiques matériels arrêtés a priori, un pouvoiren réalité "en désaccord avec les principes de la droite raison et avec les intérêts du bien public. N'existera en somme plus qu'une seule souveraineté, celle de l'État civil moderne, entendez anti-chrétien.
C'est sans doute là l'évènement le plus significatif et le plus néfaste de ces trois derniers siècles en raison des conséquences que ces fictions mensongères ont pu entraîner dans nos vies et continuent d'entraîner dans la vie de chacun.
Nous pouvons et devons considérer l'irrationnel qui se trouve au cœur de ces concepts pensés comme des hypothèses méthodologiques simplement utiles (mais incohérentes), hypothèses devenues la grammaire de nos constitutions modernes. Ne sont-elles pas en elles-mêmes des punitions pour les péchés du peuple qui, selon S. Thomas d'Aquin, appellent des régimes tyranniques ? Comme il est dit dans le Livre de Job (XXX IV, 30): "Dieu fait régner l’homme hypocrite à cause des péchés du peuple..." (De Regno, Du royaume, écrit au Roi de Chypre, 1266, Editions Louis Vivès, 1857, p. 24.)
Avec l'utopie liberticide, où tous les débordements de violence de la part de ceux qui s'érigent en représentants du "contrat" sont permis, nous vivons donc en pleine idéologie, en plein mensonge. Bref, le règne du diable.
Et tous les "opposants", les "dissidents" nageront en sens inverse tant qu'ils n'auront pas compris cette donnée fondamentale. Le système jacobin de 1789 – la "Révolution" –en fournit le prêt-à-penser politico-"philosophique" type. Il s'agit d'une Pensée unique, en dehors de laquelle n'existe aucune liberté. Ce politique, théorisé au XVIIe siècle, est celui des trois derniers siècles. C'est le Politique naturaliste des loges maçonniques en dehors duquel il n'existe pas de "citoyenneté" et permet toutes les entorses aux "droits"...
La conséquence sociale en est aujourd'hui une uniformité idéologique sur toute la planète, une plongée dans le matérialisme le plus sinistre et le plus brutal, où l'industrie Pharma a pu faire passer des lois liberticides.
La pensée déviante est criminalisée, le "complotisme" fonctionnant aujourd'hui pour le régime politique moderne comme fonctionnait l'hérésie aux temps médiévaux...
« A compter de la Révolution française, (...) au plus tard à la chute du tsar de Russie, on aurait pu penser à un arrêt des oppressions dont on rendait les anciens régimes responsables, et à la fin de la violence politique puisque la mise en place de la Démocratie devait tout résoudre et que le nouveau régime devait assumer la liberté, la justice, la paix. Il n'en a rien été. (...) Les Temps modernes se caractérisent au contraire par la plus forte montée d'irrationnel (l'irrationnel a été revendiqué par le fascisme. Il sous-tend l'écologie [à la fois progressiste et réactionnaire!), est sous-jacent à la démagogie socialiste (faux rationalisme dont on a la preuve de l'échec), et marque aussi le religieux (retour du magique...) et le philosophique (l'absurde)] et la violence de l'histoire: les révolutions, l'émergence des systèmes politiques les plus oppressifs (le communisme, le fascisme), enfin et surtout par une série de génocides sans précédent. La guerre a été permanente, la liberté politique une exception, sinon un leurre. (...) Deux cent millions de morts pour le seul XXe siècle, la plupart dans les pays communistes avec la complicité silencieuse des médias occidentaux; des milliards de miséreux en errance, déracinés et mourants de faim; de nouvelles formes d'esclavage, à savoir la colonisation, l'immigration, l'exploitation par le capital, l'exploitation par l'État... Partout l'oppression et la violence sont le fait des armées, des États ou de l'argent. Le rapport du peuple au pou voir a empiré. » (Alain Pascal, La Trahison des initiés, 3e édition revue et corrigée, éd. Cimes, Paris 2013, p. 171.)
En germe, nous avons le totalitarisme moderne où les libertés d'expression et de conscience sont abolies.
Durant l'épisode Covid, il n'y avait soudainement plus de "liberté" pour les personnes récalcitrantes au récit officiel : café-assis-ou-debout, plages dynamiques, repas limités à 6 personnes (pas à 5, ni 7 mais 6), grands-parents laissés en cuisine pour le repas de Noël, fermeture des rayons sous-vêtements et jouets pour enfants mais clubs échangistes laissés ouverts, injections vaccinales "sûres et efficaces"..., etc. : pas de liberté en dehors des limites et des règles du jeu fixées par les "représentants", qui ne sont plus de bons pasteurs mais des loups déguisés en moutons.
Gnose kabbaliste, le naturalisme opère ici comme une magie ; c'est littéralement un monisme métaphysique où la Création est confondue avec le Créateur, où le politique et le spirituel (d'ordre messianique) sont mélangés (il s'agit de revenir à un Paradis perdu...) Une utopie mortifère. C'est le grand mélange, la grande confusion, la grande inversion aussi ... qui, depuis deux mille ans, vise à éradiquer le christianisme, seul espace permettant la liberté de l'individu en lui substituant la "philosophie des droits de l'homme", nouvelle table de la Loi. Dieu renversé, l'homme mis à sa place. Comment s'étonner des conséquences ?
Cette magie diabolique est basée sur trois mensonges :
- le mythe de l'âge d'or, le Bon sauvage
- la fiction de l'état de nature libre et égal et la thèse fausse et intéressée de l'origine contractuelle du pouvoir
- et l'idée de tolérance sortie tout droit de la philosophie de Locke. (Cf. Jean de VIGUERIE, Histoire et Dictionnaire du temps des Lumières 1715-1789, Bouquins Robert Laffont, Paris 1995, p. 120-125).
I - Le mythe de l'Âge d'Or dans l'état de nature
Pour les initiés, la Révolution est une ré-volution. C'est un retour à la religion cosmique supplantée par le christianisme, mais revenue avec la Renaissance plaçant l'homme et non plus Dieu au centre de l'univers, et qui sous-tend la philosophie moderne imposée par les loges, y compris la plus récente (nous vivons son aboutissement avec l'imposition du New Age et de l'écologie par les mondialistes). (Cf. Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes, 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 131, 132).
Une conséquence du Mythe du Bon Sauvage est le relativisme religieux. (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 134).
La droite et la gauche dans ce système ne sont là que comme leurres, eux-mêmes inscrits dans le mensonge naturaliste et la prison jacobine. Tout autre système, comme celui du christianisme, est banni.
Tous les Etats modernes occidentaux sont fondés sur une image inversée du Jardin d'Eden qui fonde la "Démocratie" moderne et le "libéralisme". Et cette image inversée est diabolique : Dieu y est le mal des gnostiques et des "théosophes"; il est responsable du mal et a déchu l'homme qui est accusé à tort du péché originel. L"état de nature", état soit-disant "libéral" fonde les "droits" contre le Dieu de la tradition biblique. (Cf. Alain PASCAL, qui aborde ce sujet dans "Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes", 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 104.)
En Angleterre, John Locke est le philosophe du libéralisme politique anglo-saxon.
Il s'imprégna de l'esprit du nominalisme de Guillaume d'Ockam et quand il lit Descartes, il devient un fervent partisan de sa méthode. Élève de Boyle, John Locke est proche des Rose-Croix, voire l'un d'eux dès l'Université (il est probable qu'à Oxford il ait connu la 'médecine' des disciples de Paracelse et le Rose-Croix Ashmole a créé à Oxford un musée). Officiellement aussi c'est en tant que médecin que Locke a rencontré lord Ashley, comte de Shaftesbury, qui fait de lui son homme de confiance. Boyle, Ashmole, tous sont des initiés. Locke est calviniste, donc un ennemi du catholicisme. Quand les Stuarts reprennent le pouvoir avec Charles II (1660-1688), Locke, encore jeune (il a 28 ans) accepte la restauration Stuart, car il veut faire carrière. Il adhère ensuite au parti "libéral" whig, comme son protecteur Shaftesbury (1621-1683), qui, opportuniste servit successivement Cromwell et les puritains puis Charles II, dont il est le "conseiller", avant de le trahir et de rejoindre le parti whig.
Les libéraux sont hostiles aux Stuarts, parce que bien que Charles II soit tolérant (il promulgue une Déclaration d'indulgence en 1672), il impose en 1673 l'Acte du Test qui confirme l'anglicanisme comme religion officielle, et cela est insupportable aux puritains, aux calvinistes et aux libéraux (si on peut les différencier), qui sont (ou plutôt se disent) des libres-penseurs. Après le mort de Shaftesbury en 1683, Locke part en Hollande où il vit cinq années jusqu'en 1688, où il "fit connaissance de deux membres influents de la secte des Remontrants" (THONNARD, p. 562), nom donné par les Hollandais aux Arminiens, les calvinistes libéraux (en opposition avec des calvinistes rigoristes). Nul ne sait si Locke est devenu arminien (secte qui érigeait la "tolérance" en véritable dogme), mais il est très proche de cette secte calviniste, et qui est l'une de celles qui seront réunies par la Grande Loge de Londres en 1717.
En Hollande, Locke est présenté (on ne sait par qui) à Guillaume d'Orange. Celui-ci est l'héritier d'une dynastie hostile au catholicisme (et que Descartes a servi en la personne du duc de Nassau), car il va se faire le héros du calvinisme dans sa guerre acharnée contre le catholicisme et Louis XIV. Il forme contre Louis XIV une coalition dont les Stuart ne font pas partie, puisque sous Jacques II (1685-1688), l'Angleterre est l'alliée de la France contre la Hollande. Locke trahit Jacques II en adoptant la cause orangiste. Il approuve ainsi la montée d'un prince demi-hollandais sur le trône d'Angleterre, grâce à la "Révolution" de 1688, la première de toutes, et déjà un complot de forces occultes anti-catholiques. (Elle est "libérale", donc de gauche, bien qu'au service de l'Argent (le parti Whig est la première gauche historique, indiquons-le aux naïfs qui croient encore que la gauche s'oppose à l'Argent.) Cette prise de pouvoir de l'Argent s'insère dans le complot Rose-Croix en Europe, puisqu'elle a été réalisée avec l'aide (et au bénéfice) des calvinistes et des sectes rosicruciennes (dont les libéraux, qui sont à l'époque quasiment une secte). Par la Révolution, "le protestantisme et le libéralisme whigs l'ont emporté sur le catholicisme à la Bossuet", écrit Jean-Jacques Chevalier dans Les grandes oeuvres politiques de Machiavel à nos jours (Armand Colin, 1968, p. 87.) N'est-ce pas pour ces raisons que l'histoire officielle dit cette Révolution "glorieuse" ?
Il y a peu de preuves des rapports entre les libéraux et les sociétés secrètes Rose-Croix, sauf un document de 1676, qui explique comment un club whig "la Cabale au Ruban Vert" dînait avec la Fraternité de la Rose-Croix, les adeptes hermétistes et les Maçons acceptés, tous ayant en commun leur "invisibilité". (Frances Yates,La Lumière des Rose-Croix, Celt, 1978, p. 247 inAlain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des Philosophes, 2e tome, éd. Cimes, Paris 2018, p. 397-401.)
Comme Hobbes, Locke part d'un État de nature, mais différent de l'enfer de Hobbes, car un Paradis perdu. Pour Locke, l'État de nature "est un état de parfaite liberté et aussi un état d'égalité" (CHEVALIER, Les Grandes Oeuvres politiques de Machiavel à nos jours, Armand Colin, 1968, p. 90.), lequel n'entraînerait pas la guerre de tous contre tous car il existerait un "contrat originel", qui serait le fait d'une "raison originelle" ! Locke nage en pleine utopie (on ne voit pas sur quelle base du réel il se base), mais sa théorie fumeuse a un avenir certain. L'affirmation rousseauiste, révolutionnaire et "droits de l'hommesque" que les hommes naissent libres et égaux.
Locke justifie le droit de propriété privée puisque grâce à elle, l'homme respecte naturellement la propriété de l'autre. Mais ce paradis a été perdu à cause de la société et il suffit de restituer à l'individu ses droits naturels pour rendre la société meilleure : Rousseau et les droits de l'homme sont en prémisses. Nulle part et en aucun lieu l'homme ne respecte la propriété de l'autre, sauf s'il y est contraint par une autorité supérieure ou par la peur de l'autre.
Partout l'homme se caractérise par son avidité sans limites.
Dans une video YT, "Réponses aux grandes questions sur le loup", Jean-Michel Bertrand, cinéaste animalier, auteur et réalisateur du film "Vivre avec les loups", explique que "l'humain est le premier pilleur de la nature, le seul être capable de détruire et d'aller au-delà de ses besoins."
Mais alors que le gouvernement absolu (au sens de sans liens avec les puissants, les lobbys), permet précisément de défendre la propriété individuelle contre les grands, Locke tire de son utopie une conclusion politique, à savoir que "de là suit que le gouvernement absolu ne saurait être légitime". Si les individus sont naturellement libres et égaux, ils ont des droits antérieurement à la société. Ce qui - pratique - permet (au nom de ces "droits") toutes les violences politiques, tous les contrôles et toutes les dominations, tous les enrichissements au profit des puissants. Cette théorie a un aspect positif - une aspiration à la liberté et une dénonciation de l'oppression -, mais elle est fondée sur une pure utopie, dont les conséquences seront gravissimes, la Révolution, mais aussi le socialisme. (Cf. Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des Philosophes, 2e tome, éd. Cimes, Paris 2018, p. 405-407.)
En France, l'idée de l'âge d'or est commune à beaucoup d'auteurs, mais ce sont principalement Fénelon (1651-1715) et le chevalier de Ramsay (1693-1743), franc-maçon anglais (dans ses Voyages de Cyrus) qui l'ont lancée.
Ce mythe était païen (doctrine de Zoroastre, l'ancienne théologie égyptienne, l'orphisme, le pythagorisme).
Ramsay le mélange avec un messianisme qui n'a de chrétien que le nom. "Ramsay est le prophète d'un nouveau messianisme ... : "un jour le paradis terrestre reviendra." (in Jean de VIGUERIE, ibid., p. 121.)
"Pendant le siècle d'or, fait dire Ramsay à Pythagore, les habitants de la terre vivaient dans une innocence parfaite." Et dans la bouche d'un prêtre de l'ancienne Égypte, il met les paroles suivantes : "... La mort, la maladie, les crimes n'osaient approcher de ces lieux fortunés. ... Les hommes vivaient alors sans discorde, sans ambition, sans faste, dans une simplicité parfaite. ... L'état primitif de l'homme était bien différent de ce qu'il est aujourd'hui. ... Tout était soumis à l'ordre immuable de la raison; chacun portait la loi dans son coeur, et toutes les nations de l'univers n'étaient qu'une république de sages." (Voyage de Cyrus)
"Ni son paradis terrestre ni son retour du Messie ne paraissent ... orthodoxes. Son paradis terrestre ressemble peu à celui de la Bible, car il y fait habiter non un seul homme et une seule femme, mais l'humanité tout entière. ... Le Messie reviendra dans sa gloire pour détruire le mal physique et renouveler la face de la terre. ... Un jour le paradis terrestre reviendra." (Jean de VIGUERIE, ibid., p. 121). Un retour du messie sans la justice qui va avec dans le Nouveau Testament n'est pas chrétien.
Dans son Discours de 1736, Ramsay dit : "Tous les Grands Maîtres en Allemagne, en Angleterre, en Italie et ailleurs exhortent tous les Savants et tous les Artisans de la Confraternité de s'unir pour fournir les matériaux d'un Dictionnaire Universel des Arts libéraux et des Sciences utiles, la théologie et la politique seules exceptés (...) Par là on réunira les lumières de toutes les Nations dans un seul ouvrage." Les majuscules sont de l'auteur (texte reproduit par Marcy dans son Histoire du Grand Orient, p. 371) et le lecteur notera l'emploi du mot "lumières", non pas les connaissances scientifiques mais maçonniques.
Dans son Discours, Ramsay fait l'éloge de l'Angleterre et pour l'avenir, se tourne vers la France, la nation qui "deviendra le centre de l'Ordre" (ordre avec une majuscule.) Donc soit il y a un Ordre, soit des "Supérieurs inconnus", soit une "religion" commune. Voire les trois à la fois.
C'est ce que va réaliser l'Encyclopédie en France, après l'Angleterre et sur le "modèle anglais". Car Ramsay ajoute : "On a déjà commencé l'ouvrage à Londres."
Effectivement, au début du XVIIe siècle, l'anglais Francis Bacon (1561-1626) avait classifié les sciences en les opposant au christianisme (Bacon inversa la démarche de la scolastique en substituant l'expérimentation humaine à la Révélation divine, ce qu'il traduit sur le plan méthodologique par le recours à l'induction et non à la déduction. Il ne déduisait plus en fonction de la Vérité révélée, c'est-à-dire à partir du Haut, mais il induisait à partir du bas, à partir de l'Homme.) Père du sensualisme, il fondait toute connaissance sur l'expérience (THONNARD, Précis d'Histoire de la Philosophie, Desclée 1937, p. 278.) Il n'y a plus de critère rationnel du Réel, car aucun sensualisme ne peut prétendre à l'objectivité : il est obligatoirement subjectiviste. Le sensualisme est le prototype de l'erreur épistémologique, car sans critère objectif du rationnel, ni du réel. Et les conséquences sont gigantesques, puisque Hobbes, Locke, Newton, l'école "écossaise" du XVIIIe siècle, jusqu'à Marx et ses successeurs (liste non exhaustive) seront les continuateurs de Bacon.
Bacon est un drôle de "rationaliste", car il se dit indépendant de toute religion (surtout du christianisme...), et il est secrètement panthéiste. En procédant à ses expériences "scientifiques", il prétend faire "la chasse de Pan", guidé par une sorte de "flair" scientifique (ce sont ses termes), investigation de la Nature qui précède l'induction. Une théosophie - pénétration de la Nature déifiée par des sciences occultes - précède sa méthode. Bacon se défie des idoles, mais Pan est une idole. Le panthéisme est son culte et la pansophie est une théosophie. Il n'y a rien de rationnel dans tout cela. C'est la démarche d'un théosophe, pas d'un scientifique.
Au XVIIe siècle, "de Bacon, le matérialisme parvient à travers Hobbes jusqu'à Locke." (Georges Politzer, La Philosophie et les Mythes, éd. Sociales, 1969, p. 101.) (Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des Philosophes, 2e tome, éd. Cimes, Paris 2018, p. 117-127)
C'était une transposition sur la science du péché originel, et cette révolution épistémologique correspond aussi à la prétention kabbalistique, déjà reprise par la théosophie, que Bacon transforma en "méthode" avant Descartes. Or Bacon est Rose-Croix, un héritier de la 'Renaissance' et le père du sensualisme de Locke. La "République" de Bacon doit être placée sous l'égide d'une société secrète qui s'appelle ... la "Maison de Salomon", nouveau temple de Salomon que les Rose-Croix veulent édifier (c'est écrit dans leur légende). L'historien maçonnique Mellor, citant la Nouvelle Atlantide de Bacon, dit qu'une "Maison de Salomon" y étant le lieu de séjour d'une fraternité de philosophes, certains auteurs ont vu dans "la société en question un sénat rosicrucien, destiné à se muer en 1717 en la Grande Loge d'Angleterre" (Alex MELLOR, Dictionnaire de la franc-maçonnerie et des francs-maçons, Belfond 2005, p. 197.) La société se propose (déjà) de faire le "bonheur" des hommes en leur révélant les secrets de la nature." (BAYARD, La Spiritualité de la Rose-Croix, Dualpha, 2003, p. 98.)
L'Encyclopédie fait l'éloge de la "Renaissance" dont elle invente et vulgarise le mythe. Nous sommes toujours dans la filiation rosicrucienne. C'est pour cela que les idées de l'Encyclopédie sont d'esprit rosicrucien : la notion cartésienne de la raison (celle de l'homme en-dehors de la Révélation et de la raison divine) y est appliquée à tous problèmes et l'autorité et la tradition y sont rejetées au nom du progrès.
D'origine rosicrucienne et maçonnique, l'Encylopédie s'inscrit dans la guerre des initiés orientaux contre l'Occident chrétien. C'est pour cela qu'elle va faire revivre les croyances archaïques du Talmud et du Zohar (lit. "Splendeur" ou "Radiance", œuvre fondamentale au XIIIe siècle de la littérature kabbalistique), c'est-à-dire l'ésotérisme antichrétien et anti-occidental.
Le lien entre Maçonnerie, Encyclopédie et Lumières est donc établi. (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes, 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 363-364.)
Un autre tenant de l'âge d'or et du contrat en France est Jean-Jacques Rousseau.
"L"homme est né libre, et partout il est dans les fers" (Du Contrat social). En lisant Rousseau, on croit lire du Diderot, et au-delà du Locke. Pour ce philosophe rosicrucien, l''état de nature' était idyllique et il fallait restituer à l'homme ses droits naturels pour rendre la société meilleure. Les droits de l'homme étaient ainsi en prémisses dans Locke.
Au XVIe siècle, l'idée d'un état de liberté naturelle que l'homme aurait perdu pour tomber en servitude était déjà dans le Discours de la servitude volontaire de La Boétie, l'ami initiatique de Montaigne (Alain Pascal, Le Siècle de la Folie, p. 557). Dès son premier Discours sur les Sciences et les arts (1749), Rousseau affirme que l'homme est bon par nature et que la société et la civilisation le corrompent et l'éloignent de son bonheur primitif (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1755). Cette affirmation est aussi utopique que celle de Locke. Le Discours sur l'origine de l'inégalité publié en 1755 confirme et amplifie la thèse plus qu'in certaine du précédent Discours.
Si l'auteur du Discours sur les sciences n'a pas étudié les sciences (ce qui le rend particulièrement incompétent pour en discourir!), ni la philosophie anglaise (ni Locke, ni Hobbes auquel il doit toutefois encore plus), il a puisé ses idées dans les livres de littérature venus d'Angleterre et par Diderot. Il y découvre les mythes de l'Éternel retour et du Paradis perdu (de John Milton) qui précèdent celui du Bon sauvage. Ces trois mythes fournissent le fond ésotérique de la croyance qu'en détruisant la société et le dogme chrétiens, l'homme redécouvrirait un paradis primordial... La philosophie de Rousseau n'est pas nouvelle. Car, si le mythe de l'Éternel retour est païen (on le trouve dans Platon et Aristote), celui du Paradis perdu et le fameux mythe du Bon sauvage sont rosicruciens, car dérivant du concept de l'"État de nature" des philosophes cartésiens anglais du XVIIe siècle, Hobbes, Locke, Daniel Defoe, l'auteur de Robinson Crusoé, qui écrira en 1726 une Histoire politique du diable, puis en 1727 un essai sur l'occultisme, le Système de magie). L'état de nature et le Bon sauvage s'accordent parfaitement au naturalisme des loges (des deux voies).
Contre Hobbes, qui décrit l’état de nature comme un état de guerre, Rousseau, comme Locke, fait de l’état pré-civilisationnel une époque de paix et défend le mythe mensonger du bon sauvage, être pur face à l’homme civilisé perverti. Il s'extasie sur le bonheur supposé de l'homme primitif, en décrivant sa position comme isolée, alors que l'homme primitif vivait en clan ou en tribu, et pas dans un paradis car il était souvent un esclave, confronté à la violence entre les clans et les tribus en quête de nourriture. Les sauvages des sociétés primitives peuvent être heureux, mais ils ne sont pas libres (ils vivent en tribu), ni bons (ils sont violents).
Dès les temps primitifs (et tout au long de l'Antiquité), les hommes ont réduit d'autres humains en esclavage ou les ont sacrifié pour éteindre la violence - c'est le sacrificiel archaïque décrit par René Girard. La civilisation chrétienne est la Civilisation avec un grand C, parce qu'elle a mis fin au sacrifice d'êtres humains. Ne serait-ce que sur ce plan du sacrificiel, la Civilisation chrétienne représente un immense progrès pour l'humanité, vis-à-vis des temps primitifs, mais aussi d'autres civilisations, n'en déplaise aux Rose-Croix (et à leurs héritiers maçons), mais également l'antiquité païenne qui était esclavagiste et sanguinaire, n'en déplaise aux "renaissants" et aux néo-païens modernes.
"Pour Rousseau, l'homme primitif est heureux parce qu'il vit comme un animal et le civilisé est malheureux parce que la vie sociale a créé la pensée - d'où le fameux : 'l'homme qui médite est un animal dépravé' -, mais rien n'est plus faux. Jamais l'homme n'a été un animal sans pensée (sauf peut-être l'homme moderne...) et, dès les temps primitifs, l'homme a été confronté à la société et a dû penser pour assurer sa sécurité, notamment en endiguant la violence. (...) Son utopie du Bon sauvage va provoquer un retour à des temps archaïques." (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes, 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 485). Autrement dit, les temps modernes font renaître la violence la plus primitive.
La finalité de la résurgence de ces mythes est d'opposer l'"État de nature" des rosicruciens au dogme chrétien du péché originel et de la Chute. (Cf. Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 476-477.)
"Le problème est que si un littérateur peut écrire n'importe quoi sans qu'un historien puisse le critiquer, Rousseau n'écrit pas un roman, mais une thèse, et pas n'importe laquelle, puisqu'on y trouve l'origine de l'affirmation de la Déclaration des droits de l'homme, selon laquelle tous les hommes naîtraient libres et égaux. Un égalitarisme entre les hommes étant une fiction, il n'est pas étonnant que la dite Déclaration ait entraîné un politique utopique, la Démocratie, et, les choses étant ce qu'elles sont, que ce régime soit dirigé par des forces occultes." (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 487.)
En discourant sur l'inégalité, Rousseau appelle à une société égalitariste (appel qui sera bientôt entendu par Weishaupt, le fondateur des Illuminés de Bavière). Il n'innove pas puisque les Ébionites, les Cathares, les Anabaptistes et autres sectes gnostiques ou protestantes avaient prôné un communisme de biens. La collectivisation de la propriété a été réalisée par ses héritiers socialistes, ce qui n'a pas mis fin aux inégalités sociales (un ouvrier enviait toujours la mercedes d'un apparatchik du Parti Communiste...) et encore moins à l'oppression politique...
La recherche est celle du "paradis perdu du Rose-Croix (John) Milton" (1608-1674) (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 316.) "Le poète John Milton est ... engagé en politique du même côté que le philosophe cartésien Hobbes dans le camp anti-catholique. Son Paradis perdu (1667) anticipe l'Etat de nature idyllique de Locke, paradis républicain (et cromwellien) perdu pour le rosicrucien Milton après le retour des Stuart..., dont le poème est ésotérique, puisque Milton croit en l'Éternel retour à un Eden peu chrétien, la République dirigée par la Maison de Salomon, le paradis des Rose-Croix... Où Milton parle sans cesse du Diable et lui montre la plus grande sympathie... Ainsi tous les rosicruciens se rejoignent. Léviathan est l'Etat idéal du 'poète' Milton et des 'frères ennemis' cartésiens Hobbes et Locke. Certains historiens présentent Milton comme un auteur chrétien, cependant il rejette la doctrine de la Trinité, à laquelle il préfère l'hérésie d'Arius, et n'admet pas la Création ex nihilo, à partir du néant: le monde de la matière comme le monde de l'esprit est une émanation éternelle de la substance divine (DURANT, Tome XXIII, p. 434.) Cette hérésie le rapproche du panthéisme de Spinoza et de Boehme. Hobbes, Locke et Newton : tous sont rosicruciens. (Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des Philosophes, 2e tome, éd. Cimes, Paris 2018, p. 418-419.)
L'égalitéen Christchez S. Clément d'Alexandrie est la vertu qui pousse à l'"équité" et à la "justice" et non un état hypothétique de la nature humaine.
« Tout ce que Moïse a dit sur la justice, Pythagore l'a résumé dans cette maxime symbolique :
''Ne saute point par-dessus la balance ;''
ce qui signifie : Aie soin de ne pas transgresser la loi de l'équité qui doit régner dans tous les partages, et sois fidèle aux réclamations de lajustice.
''Qui unit les amis aux amis, les cités aux cités, les combattants aux combattants ? La justice. L'égalité est la loi naturelle des hommes. Le plus et le moins sont toujours en lutte ouverte ; de là sont nés les premiers ferments de la haine.''
Voilà pourquoi le Seigneur nous dit :
''Prenez mon joug, car il est doux et léger.''
Voit-il ses disciples se disputer entre eux les premières places, il leur recommande la simplicité et l'égalité, en les avertissant
''qu'il leur faut devenir comme de petits enfants.''
L'apôtre va se rapprocher du maitre :
''En Jésus-Christ, il n'y a plus d'esclave ou d'homme libre, de Grec ou de Juif; car l'homme que le Christ a créé en nous est nouveau, »
ennemi des querelles, exempt d'avarice, observateur d'une juste égalité, parce que
''l'envie, les rivalités et les soucis sont exclus du chœur des élus.'' » (S. Clément d'Alexandrie, Stromates, chapitre 5)
Le mythe de la liberté et de l'égalité dans l'état de nature
"Ce mythe est lié à l'État de nature des philosophes anglais. Les hommes y sont censés y vivre en parfaite égalité. Rousseau reprendra cette fantasmagorie." (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes, 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 316.)
L'idée d'égalité entre les hommes est soutenue par deux grands jurisconsultes, Jean Domat (mort en 1696) et Henri-François d'Aguesseau, son disciple, dans l'Essai sur l'état des personnes, celui-ci écrit que : "tous les hommes sont sortis égaux des mains de la nature, également libres, également nobles, tous enfants d'un même père et membre d'un même corps." Avec Voltaire l'égalité devient une idée à la mode.
Une telle pensée est profondément révolutionnaire. Elle est absolument contraire à la pensée traditionnelle et à l'opinion qui avait prévalu jusqu'alors. Le principe généralement admis avait toujours été non l'égalité, mais l'inégalité", affirme Jean de Viguerie (ibid., p. 122.) "L'explication la plus plausible est la transformation de l'anthropologie sous l'influence de la philosophie cartésienne. ("Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. ... cela témoigne que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes." Discours de la Méthode).
Pour la philosophie traditionnelle (au contraire), l'âme ne se réduisait pas à la raison. Elle était beaucoup plus que la raison, elle était, selon l'expression scolastique, la 'forme' du corps, se trouvant étroitement associée à lui dans un 'composé substantiel'. Chaque forme était unique, chaque composé unique, chaque homme unique. On pouvait alors à la rigueur parler de similitude, mais parler d'égalité était absurde. La philosophie est très différente : l'âme y est réduite à la raison; elle n'y est rien d'autre que la res cogitans. Or, la raison étant chez tous les hommes, tous ayant la même raison, ils sont égaux. Dans la pensée traditionnelle, la nature humaine n'était qu'une norme, une règle posée par le Créateur, et à laquelle chacun devait se plier pour accomplir sa vocation propre. Elle était la même pour tous, mais elle n'était pas notre condition, chaque homme ayant sa condition, sa vocation propre (selon le bon ou le mauvais usage de son libre arbitre). Chez S. Thomas d'Aquin par exemple, la dignité de l'homme est subordonnée à l'élévation "de l'être vers les réalités divines"(Somme théologique, IIea-IIe, q. 175, a. 1ad2). Si l'homme estcapax Dei, capable de connaître et d'aimer Dieu (S. Augustin,De Trinitate, XIV, 811), le péché l'en empêche. La dignité peut donc se perdre. C'est ce qu'exprime précisément le texte de l'offertoire (Dieu qui avez donné une dignité à la substance humaine de manière admirable et l'avez reformée de manière plus admirable encore...) : si Dieu a restauré, formé à nouveau(reformasti) la dignité de la "substance humaine", c'est parce qu'elle avait été perdue par le péché.
"Toutefois, mentionne Jean de Viguerie, il est permis de penser que cette idée n'aurait jamais pris de force et qu'elle n'aurait même jamais été exprimée sans le concours d'une pensée religieuse. Cette pensée religieuse est celle du jansénisme. Ce sont les jansénistes du XVIIe siècle qui, les premiers, ont parlé de l'égalité de nature. Et parmi eux, principalement Pascal et Nicole (Cf. Jean de VIGUERIE, ibid., p. 122.)
Pour Jean de Viguerie, d'Aguesseau, qui fait carrière au Parlement et devient chancelier sous la Régence Orléans, il est "le premier idéologue accédant au pouvoir." (p. 60)
"C'est ainsi que naît le projet de l'Encyclopédie, projet qui est autorisé en 1746 par le chancelier d'Aguesseau." (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes, 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 365.)
Le Ligou écrit (art. "Encyclopédie") : " L'Encyclopédie est-elle d'origine maçonnique ? Oui (...) L'Encyclopédie a-t-elle été soutenue par la Franc-maçonnerie ? Il est sûr que maints souscripteurs furent Francs-Maçons, il est sûr que la diffusion fut assurée par les loges et surtout par les chambres littéraires para-maçonniques (...). L'Encyclopédie fut-elle le support de l'idéologie et de synthèse du message des Lumières : oui, car elle fut œuvre de propagande et de combat." (Sic)
"En tout cas, l'Encyclopédie est très œcuménique. (...) La seule religion qui manque, c'est le catholicisme !" (A. PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 366-368.)
Diderot reprend tous les poncifs des ennemis héréditaires de la tradition chrétienne, et, comme les Rose-Croix avant lui, les masque sous un faux rationalisme en leur donnant une apparence scientifique sous laquelle il n'arrive pas à dissimuler la haine qu'il partage avec les Illuminés. Diderot ressemble beaucoup à un Rose-Croix. Il écrit dans l'Encyclopédie : ''l'homme est le terme unique d'où il faut partir et auquel il faut tout ramener." L'affirmation est Humaniste, mais ne dit pas de qui l'homme a pris la place. Diderot précise : "la pensée qu'il n'y a point de Dieu n'a jamais effrayé personne." Ainsi, comme les Rose-Croix (et comme le Serpent de la Genèse), Diderot veut libérer l'Homme de Dieu, et il met en doute son existence, ce que l'Encyclopédie ne fait pas pour ne pas choquer.
Diderot dévoile la vérité de l'Encyclopédie, qui n'est pas un ouvrage scientifique, car un fatras d'erreurs, de mensonges et de préjugés, qui n'aurait dû avoir aucun succès.
Exemples :
- l'invention de "et pourtant, elle tourne" lors du procès Galilée, alors que celui-ci n'a jamais prononcé cette phrase. C'est une invention des Encyclopédistes dans la mesure où ce n'est pas parce qu'il affirmait que la Terre tournait autour du soleil que Galilée a été poursuivi, mais pour son entêtement dans ses hérésies et dans son attaque contre l'Écriture sainte. Il défend la thèse de Copernic (1473-1543), moine catholique (thèse défendue dès 1510), mais n'a pas le mérite d'en prouver la pertinence, puisque Kepler a déjà partiellement démontré en 1609 (dans son Astronomie nouvelle) que la terre tourne autour du Soleil. Or Galilée ne fit nul cas de cette découverte. (Dominique TASSOT, La Bible au risque de la Science, éd. F-X de Guibert, 1997, p. 38.) Comme d'autres, Galilée "s'était déclaré copernicien, mais lui non plus n'avait pas lu le livre de Copernic." (id.). Il n'a rien inventé. Il n'est pas poursuivi par l'Inquisition, comme on le lit parfois, Rome lui demande simplement en 1610 de cesser de professer le nouveau système tant qu'il n'aura pas totalement été démontré. En 1633, il est condamné, ni au bûcher ni à la prison, mais à abjurer ses hérésies naturalistes dans la ligne de l'hérésie empiriste d'Ockham, et non pas le système de Copernic, car ce système est, à cette date, admis comme hypothèse scientifique par la papauté. Pour Galilée, "l'autorité de la science l'emporte sur celle de l'Écriture car l'Écriture est, au fond, moins divine que la nature" (TASSOT, p. 51). C'était prétendre donner un fondement scientifique à la divinisation de la nature, hérésie panthéiste. Galilée n'est pas l'héritier de Copernic mais de Paracelse, Bruno, Campanella et autres Rose-Croix. Dans l'incessante litanie anti-catholique, l'invention de la 'Terre qui tourne' tient une grande part, alors que Galilée n'a jamais prononcé cette phrase. Cette découverte scientifique a été l'hypothèse d'un chanoine catholique (Copernic) et l'Église ne s'est pas opposé à la discussion scientifique, mais a attendu les preuves, et surtout a interdit qu'on en tire des conséquences religieuses, ce que Galilée a fait et ce pourquoi il a été condamné." (Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des Philosophes, 2e tome, éd. Cimes, Paris 2018, p. 157.) "L'Église a toujours protégé la science. (...) Elle interdit qu'on élabore à partir de la découverte de Copernic un nouveau système religieux, un héliocentrisme religieux, assemblage de croyances cosmiques panthéistes (comme celui des adeptes du soleil égyptien où la vraie lumière ne viendrait plus de Dieu mais ... du soleil, le dieu égyptien qui avait "éclairé" Philon). Et elle a parfaitement raison. (Cf. Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, p. 139-158.)
- Le mythe de la croyance en l'œuf cosmique, exemple de l'archaïsme de l'Encyclopédie, ce mythe est d'origine égyptienne. Il a été repris par les gnostiques et les initiés de la Renaissance, notamment dans la symbolique du cercle de Léonard de Vinci et de l'Île d'Utopie de Thomas More.
Ce mythe décrit le processus de création à partir d'un œuf primitif (ou primordial) qui contiendrait tout en puissance. La science n'a jamais prouvé l'existence d'un tel œuf.
La réponse chrétienne est qu'il y a un Dieu Créateur de la vie, affirmation dogmatique mais qui demeure une hypothèse scientifique vraisemblable. Et de plus en plus : on sait désormais que l'œuf contient des messages génétiques, donc des informations, lesquelles, loin de prouver la non-existence d'un Dieu Créateur, font de plus en plus réfléchir sur le rapport entre la merveilleuse programmation de l'évolution de la matière et l'existence nécessaire d'un "programmateur", terme que les théologiens pourraient reprendre à des fins apologétiques.
(Cf. Voir notamment les études de Claude TRESMONTANT et de Dominique TASSOT.
Voir aussi cet article de Science et Vie, intitulé "Existence de Dieu : les mathématiques ont enfin la réponse", publié le 5 avril 2023 :
"Après quinze siècles de recherches menées par les plus grands penseurs, les mathématiques et l'informatique ont parlé : selon les règles de la logique, l'existence de Dieu est nécessaire ! (...) Christoph Benzmüller est le premier à pouvoir l’affirmer avec certitude : « Dieu, dans sa définition la plus répandue en métaphysique, existe nécessairement. On ne peut penser un monde dans lequel il n’existerait pas. » Cette assurance, ce chercheur de l’université de Berlin la tire des mathématiques, et de leur cœur même, la logique. Mieux : il la fonde sur la capacité de l’informatique à valider sans erreur possible les démonstrations. Parachevant des siècles de réflexions métaphysiques, son logiciel a vérifié la justesse de l’argument ontologique selon lequel l’existence de Dieu est nécessaire à tout système de pensée logique. Et l’ordinateur a parlé : « L’énoncé ‘Dieu existe’ est une proposition vraie au sens logique et mathématique."
‘’Cette démonstration prouve l’existence logico-mathématique d’une entité abstraite. (…) Le théorème n’affirme pas que Dieu existe réellement. Juste qu’il est irrationnel de dire qu’il n’existe pas. Ce qui, en soi, est déjà renversant…’’ (Sic)
Car s'il n'y a pas de Dieu créateur, l'Être est nécessairement Un et éternel (monisme de l'Être où tout est Dieu et éternel). Deux croyances incompatibles avec le christianisme, et dont d'Holbach a dévoilé la source kabbalistique... Ce qui est une régression rationnelle dangereuse puisque la métaphysique du christianisme est dès lors la seule à offrir à l'homme une liberté possible, et une raison. Alors que "pour Diderot, l'individu n'existe pas, car "il n'y a qu'un seul grand individu, c'est LE TOUT... L'individu se fond dans l'Être Un. L'affirmation n'est pas nouvelle : une telle phrase aurait pu être signée par Plotin, Rabelais, Hobbes, Leibniz, etc." (Cf. Alain Pascal, Le Siècle des Ténèbres, ibid., p. 377; 397-399.)
Il se peut qu'une troisième influence ait joué, celle del'économisme, cette mentalité nouvelle très répandue selon laquelle la multiplication des échanges commerciaux doit faire le bonheur de l'espèce humaine. Or la relation qui fonde le commerce est une relation égalitaire, contrairement à l'ancienne relation féodale établie sur le don mutuel (et la confiance en la parole donnée). La relation commerciale était égalitaire parce qu'elle ne comportait pas de don. ... Et Montesquieu d'écrire : "Le commerce est la profession des gens égaux..." (Jean de VIGUERIE, ibid., p. 123.)
À l'appui des arguments en faveur de la tolérance des sectes protestantes lors de la "Réforme", on a utilisé au XVIe siècle, ce que nous pouvons appeler l'argument "économique". Dans les Pays-Bas, soit au début des troubles, soit après la formation des Provinces-Unies, quelques apologistes ont réclamé la tolérance des divers cultes pour des raisons commerciales. La liberté de commerce exigeait (...) que des interdits religieux ne vinssent pas troubler à tout moment l'activité des marchands et des artisans. En France et en Angleterre, des considérations du même genre ont été proposées. (Cf. Joseph Lecler, Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme, 1955, rééd. Albin Michel, Paris 1994, p. 825.)
"Pendant la Révolution, les rois ont été replacés par les philosophes sur les jeux de cartes. (...) Certains sont des littérateurs, d'autres des économistes, ce qui ne saurait surprendre dès lors que la littérature et la philosophie anti-chrétiennes sont dépendantes de l'argent.
"En France, l'argent vient à l'époque d'Angleterre et les littérateurs-philosophes trouvent dans les loges créées par les Anglais les relations nécessaires à leur gloire et à leurs ressources. Outre le modèle maçonnique, le 'modèle anglais' est en quelque sorte une monnaie rendue aux pourvoyeurs de fonds. La philosophie des 'Lumières' est indissociable de l'argent.
"En Angleterre, Locke avait fait l'éloge du libéralisme politique, les décadents lockiens vont élaborer les théories du libéralisme économique. Cela nous concerne, puisque Locke est adulé en France et que la Révolution y substituera le pouvoir économique au politique. ... Les décadents lockiens (Berkeley, Hume et Smith), les principaux Encyclopédistes et philosophes des 'Lumières' sont initiés dans les loges. Tous sont amis au-delà des frontières, tous ennemis de la France catholique.
Au XIXe siècle, "avec Hume (1711-1776) et Smith (1723-1790), la philosophie lockienne va se placer au service de l'argent." (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, ibid., p. 337; 340; 347) Comme chez Locke, le philosophie de Hume vise à justifier le "libéralisme, qui est le politique au service de l'argent. ... Clairement (avec Adam Smith) un mode d'exploitation de l'homme par le capital. (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 347.) Et une nouvelle utopie : n'est-il pas irréaliste d'assurer comme le fait Adam Smith dans La Richesse des Nations (1776) que la loi de l'offre et de la demande réalisera spontanément l'organisation de la Société ?
Adam Smith n'aime ni l'État ni l'impôt qu'il exige modéré, cependant le résultat du libéralisme sera finalement l'exploitation de l'homme par l'État (en plus du capital), ce qui provoquera une incommensurable augmentation de l'impôt par rapport à la monarchie" (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 351-352.)
Nous ne vivons pas dans une économie libérale, comme le répètent journellement les médias, mais dans un système qui allie l'exploitation par l'Argent et par l'État. (ce qu'avait prédit Berdiaev dès les années 1920).
Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 352
"La science économique moderne est illusoire ... parce que ses fondateurs sont des héritiers des philosophes cartésiens, dont l'épistémologie ne respecte pas la métaphysique (dualiste) du christianisme. C'est pour cela que la science économique moderne est une utopie (et un échec).
"Car le monisme est la métaphysique du libéralisme, puisque ses fondateurs, John Locke, David Hume et Adam Smith sont monistes en tant qu'idéalistes et naturalistes. (La connaissance du réel étant liée au dualisme métaphysique, la science économique moderne ne peut pas le dominer parce qu'elle est fondée sur la métaphysique moniste de philosophes matérialistes dont la connaissance est illusoire.)" (Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 353.)
II - La thèse fausse et intéressée de l'origine contractuelle du pouvoir
Hobbes (1588-1679), théoricien du despotisme démocratique, dans Le Leviathan (nom du diable... dans le Livre d'Isaïe 27) paru en 1651, expliquera qu'avant l'apparition du pouvoir politique, les hommes vivaient dans un état de nature, caractérisé par la pire des anarchies, chacun cherchant à opprimer les autres et à les dépouiller. Pour sortir de cette situation, ils ont conclu entre eux un contrat qui instituait un État garant de l'ordre, le Géant, ou Léviathan, état civil (entendez non chrétien), dont la figure est celle de Cromwell (grand massacreur de catholiques et probablement initié); despotisme que Voltaire voudra "éclairé" ! Le despotisme éclairé devient le pouvoir arbitraire de ceux qui ont été "illuminé" des lumières du diable.
De "la populace" qui "a besoin du plus grand frein", Voltaire distinguera spontanément, pouvant se passer d'une religion, "une société de philosophes au-dessus du peuple" (déja le cas des "humanistes" florentins autour de Cosme de Médicis, dictateur et marchand d'esclaves). L'aspect caché de l'humanisme des Lumières masque un mépris de l'humain (Xavier MARTIN, Voltaire méconnu, DMM, 2006, p. 17.) Si bien que "le but des droits de l'homme" dans ce système, n'est pas la liberté, mais la soumission du peuple. L'homme qui aura des droits est l'Initié, lequel pourra dominer le vulgaire. Car l'ancêtre des Droits de l'homme pense qu'"au peuple sot et barbare, il faut un joug, un aiguillon et du foin" (sic), appel qui sera entendu par quelques despotes (Cf. Frédéric II de Prusse dit "le Grand" ou "l'Unique", un "Géant", roi de Prusse (1740-1786), franc-maçon initié en 1738 avant même son avènement en 1740, malade hystérique, infantile et capricieux sous la coupe de ses frères, dépeceur de la Pologne catholique ; Catherine II de Russie, usurpatrice d'origine allemande, qui après avoir épousé Pierre III le contraint à abdiquer, prend sa place et le fait probablement assassiner, entourée d'une cour de francs-maçons et d'illuminés ; et quelques démocrates), tous éclairés, c'est-à-dire francs-maçons ou "illuminés" (ou les deux). En faisant de Frédéric II le modèle du despote éclairé, Voltaire invente un mythe dont les conséquences seront terribles, puisque la Prusse jouera le rôle que l'on sait dans l'histoire du nationalisme allemand (et les loges, le rôle que l'on ne sait pas). Le but étant de déchristianiser la société, c'est en Prusse que naît le laïcisme avec Lessing (1729-1781, Diderot allemand et disciple du kabbaliste Spinoza). C'est dans cette Prusse laïciste que naîtra le nationalisme allemand moderne, fruit de la politique maçonnique dite des nationalités (né après que le révolutionnaire franc-maçon Napoléon ait détruit le Saint-Empire romain germanique), nationalisme qui sera antisémite, mais aussi anti-chrétien, et pour tout dire, diabolique. (Cf. Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, p. 438-443.)
Chez John Locke, "l'homme pris comme universel se voit reconnaître des droits naturels qui dérivent eux-mêmes de "lois naturelles" précédant la formation de tout groupe social. C'est pour justifier la Révolution (protestante) qui vient de chasser Jacques II (roi catholique) du trône d'Angleterre que Locke publie en 1690 ses deux traités sur le gouvernement civil.
Locke renverse le raisonnement de Hobbes (mais garde l'état de nature hypothétique) : "les hommes dans l'état de nature étaient relativement heureux et ils n'ont voulu instituer l'État que pour accéder à un bonheur plus complet. (...) Le contrat qu'ils ont voulu à cette fin a été passé par chacun d'eux avec le futur monarque, à charge pour celui-ci de respecter les libertés et la propriété de ses sujets. La violation du Pacte par le prince dispense ses sujets de lui obéir." (Cf. B. Chantebout, ibid., p. 14.)
Le politique de Locke dissimule un naturalisme qu'il tient des Rose-Croix. À l'individualisme autoritaire de Hobbes, Locke oppose l'individualisme libéral, mais c'est toujours l'individualisme de la Renaissance : l'individu y est affirmé supérieur à Dieu. Le libéralisme annonce la Révolution (y compris socialiste) et l'utopie de la république mondiale (mondialisme). Tout vient de la métaphysique moniste sur laquelle est fondée l'utopie démocratique, liée aux croyances cachées des philosophes cartésiens., les mêmes que celles des 'Humanistes de la Renaissance, un refus de Dieu qui fait d'eux des naturalistes. Le monde moderne est construit sur leurs chimères. Locke rend le politique indépendant du divin, donc poursuit le politique du Diable de Hobbes.
"Locke est le 'frère ennemi' de Hobbes et s'inscrit aussi dans l'axe Londres-Amsterdam." (Alain PASCAL, Le Siècle des Rose-Croix, Pascal contre Descartes, La Conspiration des Philosophes, 2e tome, éd. Cimes, Paris 2018, p. 411.)
La conséquence de ce primat de l'individu est que la société n'est plus qu'un moyen et un artifice du fait de sa création par une convention. Le "contrat" pourra légitimer tous les totalitarismes dès lors que "l'homme" est l'auteur du nouveau régime...
"Pour l'anglais Burke (au contraire), un des premiers objets de la société civile est que personne ne puisse être juge de sa propre personne. ... La force d'un individu n'est pas en soi suffisante pour qu'il puisse l'exercer seul. C'est pourquoi le droit à la sûreté ou celui de faire justice appartient à la société." (Dictionnaire des Droits de l’Homme, Sous la direction de Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre, Quadrige / Puf, Paris 2008, p. 614.)
Reprenant Locke, Montesquieu croit en un état de nature idyllique et qu'il y a une justice naturelle de l'homme primitif (utopie qui est aussi celle de Rousseau). Rien n'est plus irréaliste !
Chez Rousseau aussi dans son Contrat social en 1762, les hommes dans l'état de nature sont initialement heureux et libres; mais par suite du développement de l'inégalité, ... les individus ... se sont résolus à conclure, chacun avec tous les autres, un pacte par lequel ils s'engagent ... à se conformer à la 'volonté générale'...
Ces raisonnements sur l'origine contractuelle de l'Etat cherchent surtout à justifier les points de vue politiques arrêtés a priori, reconnaîtBernard CHANTEBOUT (ibid., p. 15.), et dans le cas de l'Angleterre à justifier en réalité le nouveau régime protestant, anti catholique, issu de la Révolution de 1688. Leurs auteurs sont parfaitement conscients que le contrat social ou le pacte de sujétion n'a en réalité jamais eu de réalité historique et ne peut intervenir qu'à titre d'hypothèse logique pour fonder leurs démonstrations.
On postule qu'à l'origine les hommes étaient libres, ce qui est faux historiquement. Et que la création de l'État procède de la libre volonté des hommes est une pure invention.
L'Académicien Emile Faguet (1847-1916), auteur d'un "Le libéralisme" (1903) explique que l'homme n'a pas de droit (à sa naissance). L'enfant qui naît n'apporte pas de droits, mais seulement des besoins qu'on satisfait. Il récuse l'idée d'un contrat initial qui aurait fondé la société, tout comme l'idée de droits naturels.
L'homme est un "être engagé dans la société par sa nature même et ne vivant que par elle"; il est par nature un être social qui ne dispose d'aucun droit personnel avant le premier contrat qu'il signe :
'''L’homme est né libre, et partout il est dans les fers.' Cet axiome, qui est à peu près aussi juste que le serait celui-ci : 'Le mouton est né carnivore et partout il mange de l’herbe', est, comme on sait, la première ligne du Contrat social, ouvrage destiné à prouver que l’homme est né libre, à montrer qu’il ne l’est nulle part, à assurer qu’il doit le redevenir et à organiser une société où il serait plus opprimé qu’en Turquie.
"(...) Je ne partirai point du tout du même principe; Pour moi l’homme est né en société, puisqu’on ne l’a jamais vu autrement qu’en société, pareillement aux fourmis et aux abeilles, et, comme né en société, il est né esclave, ou, tout au moins, très obéissant.
"Si haut qu’on remonte, on trouve des sociétés où un homme commande et où tous les autres obéissent, ce qui est, du reste, absolument nécessaire pour les besoins du défrichement, de la guerre contre les fauves et de la guerre contre les autres hommes.
"(...) Donc l’homme est né esclave, et le despotisme est la forme naturelle des sociétés humaines.''
(Émile FAGUET, Le Libéralisme, Société française d’Imprimerie et de Librairie, Paris 1903)
Emile Faguet tempère son propos par les devoirs, la charité et la considération qui incombent aux êtres humains afin de secourir le nouveau-né, de l'élever et de lui faire une place dans la société. Mais les devoirs ne sont pas des corrélats des droits, et c'est au nom de l'humanité qu'ils sont censés s'imposer aux êtres humains." (Dictionnaire des Droits de l’Homme, ibid., p. 616.)
James C. Scott, professeur émérite de science politique et d’anthropologie à l’université de Yale, auteur de Homo Domesticus, Une histoire profonde des premiers États (La Découverte, Poche, Paris 2021) démystifie le rôle progressiste attribué aux premiers États, ces ‘’formidables Leviathan'' vantés par l' histoire officielle. Il y a ‘’quelque chose de radicalement erroné dans la séquence historique telle qu’on la narre traditionnellement", écrit-il.
"Ce que nous savons au contraire aujourd’hui, c’est que les embryons d’État ont émergé en exploitant le module néolithique fondé sur les céréales et la main d’œuvre agricole comme base de contrôle et d’appropriation. (p. 47;49) ... Et "l’esclavage … était répandu chez les peuples américains autochtones avides de main-d’œuvre. Diverses formes de servitude étaient … connues au Moyen-Orient avant l’apparition des premiers États." Exit l'égalité de nature. … On ne saurait non plus "surévaluer la centralité de la servitude… dans le développement de l’État." ... "Tous les premiers états d’Asie du sud-est étaient des États esclavagistes." (p. 188)
L'auteur avance même que ‘’l’État est à l’origine un racket de protection mis en œuvre par une bande de voleurs qui l’a emporté sur les autres...’’ (p. 164) Le mythe de l'État Léviathan "protecteur" vole en éclat.
‘’En fin de compte, les hommes font allégeance à l’individu ou au groupe d’individus qui ont les moyens ou l’audace de s’emparer du butin, des réserves de pain, des richesses, pour les redistribuer au peuple.’’ (D.H. LAWRENCE, préface au Grand Inquisiteur de Fiodor Dostroïevski, cité in James C. Scott, ibid., p.147.)
L'auteur restitue ainsi toute la profondeur et l'extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère. "Cette fresque omnivore et iconoclaste révolutionne nos connaissances sur l'évolution de l'humanité et sur ce que Rousseau appelait " l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes."
‘’L’État d’Uruk est bien en place depuis 3200 ans av. J.-C. … ‘ère de la haute civilisation’ au Proche-Orient, … période pendant laquelle ‘il ne fait pas de doute que la Babylonie était le siège des entités politiques, économiques et sociales les plus complexes. (Hans J. NISSEN, The Early History of the Ancient Near East, 9000-2000 BC, Chicago, University of Chicago Press, 1988, p. 127.)
Et ‘’ce n’est pas un hasard si l’acte fondateur emblématique de l’instauration d’une entité politique sumérienne fut la construction des murailles de la ville. … Uruk a anticipé la forme-État qui allait être reproduite dans toute la Basse Mésopotamie par une vingtaine d’autres cités-États concurrentes de taille et de puissance similaires. … Vers la moitié du troisième millénaire, des villes importantes telles que Kish, Nippur, Isin, Lagash, Eridu et Ur... Et dans ces cités-États, "il existe de nombreux indices de l’existence de conflits armés fréquents entre entités politiques rivales en Basse Mésopotamie. ...Une armée victorieuse engrangeait butin et tribut. … La guerre, c’était l’incendie des récoltes, le pillage des greniers, la confiscation du bétail et des biens domestiques. (p. 154-155.)
Quand les murailles élevées contre le vol et le pillage engendrent l’État
‘’Le discours civilisationnel des États archaïques laissait souvent entendre, quand il ne l’affirmait pas expressément, que certains primitifs par chance ou par ingéniosité, avaient réussi à domestiquer les plantes et les animaux et à fonder des communautés sédentaires puis des villes et des États. Autrement dit, ils avaient abandonné leur mode de vie primitif en faveur de l’État et de la civilisation. … Nos connaissances historiques nous permettent désormais d’affirmer que ce récit est radicalement faux.
"[U]ne fois les États créés, il existait généralement autant de raisons de les fuir que de s’y intégrer. (…) Une fois établi, l’État engendrait aussi bien des défections que de l’assimilation. (…) Bon nombre – surtout les prisonniers et les esclaves – s’installaient dans les régions périphériques et adoptaient d’autres modes de subsistance. Ils devenaient de ce fait des barbares volontaires.
"(…) Le phénomène du primitivisme secondaire, (…) le ‘devenir barbare’ de groupes ‘civilisés’ fut bien plus fréquent que ne le suggère les grands récits civilisationnels. … Le retour à la barbarie pouvait fort bien être vécu comme un net progrès en terme de sécurité, de nutrition et d’ordre social. Devenir barbares, c’était souvent chercher à améliorer son sort. (Ce processus a été analysé en détail par de nombreux anthropologues – dont Pierre CLASTRES, ‘La Société contre l’État’, est sans doute le plus connu.)" (John C. Scott, in Homo Domesticus, Une histoire profonde des premiers États, La Découverte, Poche, Paris 2021, p. 259-261.)
‘’La présence de ressources fixes, concentrées, convoitées et vulnérables au pillage engendrait de toute évidence une puissante incitation à les défendre. … Dans l’épopée de Gilgamesh, le roi fondateur érige des murailles autour de la ville afin de protéger son peuple.’’ (p. 171)
En Chine, "la Grande Muraille … a été érigée tout autant dans le but de confiner les paysans contribuables à l’intérieur de l’Empire que dans celui de maintenir les barbares (nomades) à l’extérieur.
… Un spécialiste de la question soutient que ces murs … servaient soit à contenir des populations mobiles fuyant le contrôle de l’État, soit à se défendre contre des populations expulsées de force (Anne PORTER, Mobile Pastoralism and the formation of Near Eastern Civilization, Cambridge University Press, 2012, p. 324).
Quoiqu’il en soit, les murailles ‘’visaient à définir les limites du contrôle politique."
Et "l'exode des sujets de l’État antique était une réelle préoccupation des autorités.’’ (p. 171-172.)
En effet, ‘'la paysannerie … ne produisait pas automatiquement un excédent susceptible d’être approprié par les élites, mais … il fallait l’y contraindre. … Ce n’était que par le biais d’une forme ou d’une autre de travail forcé – corvées, réquisitions de céréales ou d’autres produits, servitudes pour dette, servage, asservissement collectif ou paiement d’un tribut, ainsi que diverses formes d’esclavage –, que pouvait se constituer un tel excédent’’ (p. 185-186.)
‘’L’État n’a pas inventé l’esclavage et la servitude ; ceux-ci sont observables dans un nombre considérable de société pré-étatiques...’’ (p. 211) Là encore nulle part on ne constate d'égalité de nature à la naissance parmi les nomades "primitifs" ni qu'il y ait dans ces groupes un bonheur inégalé de liberté.
"On connaît la fameuse question de Moses FINLEY : ‘La civilisation grecque était-elle fondée sur le travail des esclaves ?’ (Economie et société en Grèce ancienne, 1953, rééd. La Découverte / Poche, Paris 2007), à laquelle il répondait par un ‘oui’ retentissant et bien documenté.
‘’Comme le signale M. I. FINLEY : ‘Le monde d’avant les Grecs, le monde des Sumériens, des Babyloniens, des Égyptiens et des Assyriens, était, en un sens très profond, un monde sans hommes libres.’ (p. 188-190.)
De même, ‘’l’État n’a pas plus inventé la guerre qu’il n’a inventé l’esclavage, mais il a considérablement renforcé ces institutions en en faisant des rouages essentiels de son fonctionnement...’’ (p. 233.)
Les premiers États n'ont donc pas "libéré" l'homme de l'esclavage des sociétés pré-étatiques.
Dans les sociétés pré-étatiques, dans un état de nature pré-étatique, nulle part l'homme naît "libre et égal".
Les groupes pré-étatiques ne sont pas exempts de coercition, de violence, de conflit, ni d’esclavage.
Parmi les philosophes de l'Etat moderne, Hegel (1770-1831) critique le mythe de l’état de nature : il aborde la question de l'état de nature dans le deuxième chapitre de "la Raison dans l'histoire", où il critique ceux qui prétendent que dans cet état hypothétique, l'homme serait libre, et que c'est dans l’État qu'il viendrait restreindre sa liberté originaire. Hegel critique ‘’cette idée de l'état de nature, [qui] est une des formes nébuleuses comme en produit la théorie, une fiction’' (Georg Willhelm Friedrich Hegel, La raison dans l'histoire introduction à la philosophie de l'histoire, Pocket, 2012).
Hegel soutient que, de manière primaire, sans la médiation de l'éducation, les hommes sont violents et injustes ; l'instinct naturel ne trouve pas de bornes et peut se déchaîner. Ainsi, si la nature fait périr parfois les hommes par des cataclysmes imprévus et des maladies redoutables, l’homme souffre davantage de l’homme que de la nature. Les guerres, les massacres, l’asservissement et les exploitations des hommes, sont légions dans l’histoire.
Mais si pour Hegel, les premières civilisations ont conçu la liberté comme celle d'un seul homme, le tyran (c'est l'âge du despotisme oriental), apparaît ensuite la culture gréco-romaine, aristocratique : quelques hommes sont libres. Avec le christianisme surgit la conscience que tout homme est libre en son for intérieur. Cependant, cette liberté formelle n'implique pas l'abolition du servage et des privilèges. Et ce ne serait qu'avec l'institution de l'État de droit que la liberté deviendrait enfin effective. Ce texte apparaît comme une justification a posteriori de l'impérialisme occidental, et comme un monument d'européano-centrisme. (Cf. Babelio, La Raison dans l'histoire)
Pour Étienne de la Boetie (1530 - 1563), par conditionnement le peuple ("Nous sommes donc nés libres et avec affection de défendre cette franchise.") se complairait, hélas, dans une attitude passive, une posture victimaire. Il aime donc être infantilisé et, d'une manière générale, tous les artifices qui lui permettent de masquer sa propre responsabilité. Chez La Boétie, en effet, le peuple n'est pas une entité faible qui doit être plainte d'être sous le joug d'un pouvoir fort, tyrannique, mais le premier coupable de ses maux. Cf. https://twitter.com/Stephane_Poli/status/1764380940422217834?t=OIcwI_Tt_1jy8Ed0qA1mHw&s=09
Un point de vue original sur la thèse de La Boétie consiste à renverser son raisonnement : le doux bercement du peuple dans le conte pour enfants du peuple libre et de l'homme né libre, lui ôte psychologiquement toute idée de défense ou de conquête de cette liberté, l'infantilise et le deresponsabilise.
Pour Jean-William Lapierre dans ‘’Essai sur le fondement du pouvoir politique’’ (Publication de la faculté d’Aix-en-Provence 1968), ‘’le pouvoir politique est la fonction sociale qui consiste à prendre des décisions pour l’ensemble de la société globale (ou société civile) et à en assurer l’exécution par l’autorité souveraine et la suprématie de la puissance publique’’ (p. 81), ‘’ ce qui rend possible aux sociétés humaines de durer à travers l’histoire, de se transformer sans se dissoudre, de s’ouvrir et de s’élargir sans éclater, de se restructurer et se déstructurer sans se désintégrer’’ (p. 643), la relation politique commandement/obéissance (p. 44) implique une idéologie de la légitimité, l’homme étant habité d’un désir inapaisable, sans limite, il a des besoins toujours nouveaux et pour satisfaire ceux-ci, il est capable de se donner les moyens adéquats, il est capable de désirer toujours plus et toujours autre chose. D’où la présence du pouvoir politique comme mode de régulation nécessaire.
Or, la doctrine du catholicisme offre précisément des limites psychologiques et religieuses au désir inapaisable de l'homme en lui présentant, comme un bien en vue de son salut - une liberté à acquérir - des méthodes pour vivre une vie bien disciplinée. En le soumettant au respect spirituel des commandements, l'Église permet au pouvoir institué, à mesure que l'homme s'auto-discipline, de diminuer sa violence étatique. Ceci n'arrange pas les tenants du "contrat" et autres totalitaires avides de pouvoir, de domination et de contrôle (qui sont aussi les caractéristiques propres du diable...). Les "philosophies" modernes excitent le désir en offrant des déclarations de droits matérialistes où l'on ne voit pas très bien où s'arrête l'avidité, ni ce qui pourrait l'arrêter. Hormis un corpus législatif toujours plus envahissant dans nos sociétés, le système du pouvoir y est inadapté, parce que ignorant de la nature humaine. Le fait d'empiler des milliers de codes législatifs les uns sur les autres ne changera pas cette réalité ni la nature humaine.
"Armée pareillement de l'idée de sa souveraineté, la multitude se laissera facilement aller à la sédition et aux troubles, et le frein du devoir et de la conscience n'existant plus, il ne reste plus rien que la force, la force qui est bien faible à elle seule pour contenir les passions populaires", écrit en 1888 Léon XIII dans "Libertas".
Cette inadaptation du politique moderne à réguler le désir de l'homme pose la question de sa légitimité d'autant plus que ses tenants n'arrêtent pas de donner des leçons de morale à la terre entière, cherchent à l'imposer partout, alors même que le système naturaliste lui-même (la Démocratie moderne) dévie en démagogie, dictature, ploutocratie, oligarchie et totalitarisme et que la société sombre dans la violence la plus primitive. Un tel système n'est pas un bienfait mais une malédiction.
Tocqueville (1805-1859) évoquant le XIIIème siècle, l'âge d'or de la France, avait bien vu le problème et y avait apporté la seule solution efficace :
«Dans les siècles de foi on place le but final de la vie après la vie. Les hommes de ces temps-là s'accoutument à réprimer mille petits désirs passagers pour mieux arriver à satisfaire ce grand et permanent désir qui les tourmentent; lorsqu'ils veulent s'occuper des choses de la terre, ces habitudes se retrouvent. Ils fixent volontiers à leurs actions d'ici-bas un but général et certain, vers lequel tous leurs efforts se dirigent. Ils ont des desseins arrêtés qu'ils ne se lassent point de poursuivre. Ceci explique pourquoi les peuples religieux ont souvent accompli des choses si durables.
Il se trouvait qu'en s'occupant de l'autre monde, ils avaient rencontré le grand secret de réussir en celui-ci.»
(Tocqueville, cité dans Mgr H. Delassus, La Mission posthume de la Bienheureuse Jeanne d’Arc, Le Règne social de Notre-Seigneur-Jésus-Christ, 1921, ESR - Deus Regnat )
Lorsque les révolutionnaires ont fait 'du passé table rase', c'est-à-dire ont rompu avec la tradition européenne du christianisme, ils espéraient "libérer" l'humanité des oppressions et lui épargner les violences. Le système politique moderne, la démocratie, devait assurer la liberté, la justice et la paix.
(...) Or il n'en a rien été. (...) Dans les faits, la démocratie n'a jamais existé. Elle n'est qu'un système sordide d'exploitation par le capital, par l'État, désormais par les deux réunis.
(...) Les temps modernes sont les plus violents de l'histoire de l'humanité. Jamais il n'y a eu autant de morts, dans l'absolu et même en proportion des êtres vivants.
(...) La civilisation retourne à la barbarie. Parce que les fondements philosophiques sont coupés du sacré.
Alain PASCAL, La Trahison des initiés, 3e édition revue et corrigée, éd ; des Cimes, Paris 2013, p. 287-290.
III -La troisième idée des littérateurs-philosophes : la tolérance sauf pour les catholiques
La troisième idée semble indépendante des deux premières, mais ne l'est pas, car il y a un obstacle à ce retour idyllique (de l'Âge d'or): le catholicisme.
Tel Hobbes avec Cromwell, John Locke justifie son choix par ses oeuvres. En 1690, il publie Essai sur le gouvernement civil - (sic) titre qui rappelle l'État civil de Hobbes (dont il n'est pas totalement l'adversaire) -, essai qui fait de lui le théoricien toujours adulé du "libéralisme". Un gouvernement "civil" veut dire un gouvernement non chrétien, plus précisément un gouvernement anti-catholique, donc un gouvernement en apparence tolérant, mais en réalité intolérant puisque excluant toute religion qui se prétendrait la Vérité (comme le catholicisme), ce qu'exigeait aussi le "Leviathan" de Hobbes.
Déjà "au temps de la Réforme (au XVIe siècle), les luthériens et les calvinistes chercheront à supprimer le culte catholique, sous prétexte que la messe est une idolâtrie. En Angleterre au XVIIe siècle, le puritain (Rose-Croix) John Milton" (1608-1674) (avec son Paradis perdu), et d'autres avec lui, chercheront encore par ce même grief la persécution des catholiques." (Cf. Joseph Lecler, Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme, 1955, rééd Albin Michel, Paris, 1994, p. 44.)
Les faits eux-mêmes se chargent donc de contredire le récit officiel.
Les calvinistes en Angleterre, comme aux Pays-Bas, excluent le catholicisme de la tolérance. Aux Pays-Bas, les Orange avaient poursuivi les catholiques, et accessoirement les avaient spoliés de leurs biens, églises et monastères... La même intolérance intéressée s'est abattu sur l'Angleterre.
Au temps de la "grande rénovation", il faut écarter le catholicisme de la tolérance.
Locke le pensait déjà, Voltaire le fera.
Et entre les deux, Montesquieu sert de trait d'union.
Avec l'Esprit des Lois, le 'droit naturel' (lisez naturaliste) est substitué au droit divin, donc un politique profane à un Sacré – c'est le plus grand bouleversement de l'Histoire –, avec Voltaire, le matérialisme et le naturalisme inhérent au déisme maçonnique écartent le Dieu chrétien du politique.
C'est la Révolution et avec elle l'apostasie. Le diable prend le pouvoir et va se rengorger de sang humain. C'est sur le plan métaphysique ... le retour du monisme et l'éviction subséquente des rois chrétiens. Montesquieu n'est pas le pire, mais il ouvre la voie aux pires, aux Encyclopédistes, à Diderot, Voltaire et Rousseau.
Montesquieu représente les milieux parlementaires qui voulant s'émanciper du roi, prétendent représenter la nation alors qu'ils ne représentent que leurs propres intérêts. Il fait partie des nobles qui sont le jouet des loges contre la monarchie française. Il fréquente dès les années 1720 les "milieux anglo-maçonniques de Bordeaux" (Ligou, art. "Montesquieu"), puis à partir de 1722 le club de l'Entresol à Paris, club proche des loges, une "antichambre humaniste", antichambre maçonnique. Il se rend à Londres pour s'y faire initier en 1730. Il est initié dans une loge anglaise, la Horn Tavern de Westminster, loge hanovrienne et anti-française, puis il devient le représentant de la Grande Loge de Londres en France. En récompense, il est coopté la même année 1730 à la Royal Society. En 1732, il crée la Loge anglaise de Bordeaux, et en 1735, assiste à l'initiation du comte de Saint-Florentin, le secrétaire d'État de Louis XV (qui devient un agent de l'Angleterre), en présence de Désaguliers (qui a succédé à Newton comme maître d'oeuvre Rose-Croix). Montesquieu est un espion anglais.
Montesquieu est le grand héritier de la philosophie politique de Locke en France, dont sa haine du droit divin, donc de Dieu. L'histoire a fourni la preuve que rien de ce qu'il a écrit ne s'est réalisé, sinon à l'envers, puisque le politique profane a été le pire de l'Histoire. Montesquieu n'a pas le génie (du mal) de son prédécesseur. Il est admiratif d'un "modèle anglais" qui fait le malheur du peuple en Angleterre. Il ne change pas d'avis après sa visite de l'Angleterre, il a persisté dans l'utopie malgré les réalités anglaises. Louis Jugnet écrit : "Montesquieu ... n'aperçut rien des iniquités sociales alors plus frappantes pourtant qu'en France, et de beaucoup." (Doctrines philosophiques et systèmes politiques, Chiré 2013, p. 74)
Et s'il a fréquenté des maçons Rose-Croix, comme c'est probable, il est leur complice. Car à Londres, dans cette ville "libérale", le peuple est miséreux et brimé et les catholiques sont mis à mort. Jean-Jacques Chevalier lui reproche d'être "fermé à la métaphysique et à la théologie", mais aussi "mal à l'aise sur le terrain tout abstrait du fondement de la société et du droit." (.J.-J. Chevalier, Les Grandes Oeuvres politiques de Machiavel à nos jours, Armand Colin, 1968, p. 107.)
Dans l'Esprit des Lois, Montesquieu élabore un projet de Constitution pour la France, cependant ce n'est pas la France qui l'intéresse, c'est le monde. Il appelle à une République, qui renversera la monarchie, puis deviendra mondiale. Ce maçon hanovrien répond ainsi au souhait du "jacobite" Ramsay. Montesquieu n'a que faire de la France, il est cosmopolite. Pour lui, il ne s'agit pas seulement de "libérer" la France de la monarchie, mais de construire un gouvernement mondial. C'est la transcription en droit constitutionnel des Constitutions d'Anderson mais aussi du Discours de Ramsay. Et puisque la liberté individuelle ne peut venir que de Dieu, la Constitution de la République particulière puis mondiale sera égalitariste : pour Montesquieu, la diversité est un désordre (héritage de Hobbes). Il cherche un ordre qu'il dit "nouveau" et qui se substituerait à l'Ordre de Dieu (le créateur de la diversité). Montesquieu recherche l'Esprit des lois, Esprit avec une majuscule, qui n'est pas celui de Dieu, mais celui des initiés aux cultes du Cosmos. L'Église ne s'y est pas trompée, puisque l'Esprit des lois a été mis à l'index.
Montesquieu se dit conservateur, cependant met en cause l'ordre social chrétien. Il nie un droit divin qui fait du roi le protecteur de la liberté (et non son adversaire), et sans le droit divin, le politique appelle logiquement un despotisme. C'est la dérive inéluctable de l'individualisme de la Renaissance. Il se dit monarchiste et il entend fonder la liberté en limitant le pouvoir royal, mais il y a une limite à la limitation, ne pas mettre en cause la sacralité du pouvoir royal.
Quand Montesquieu meurt, son éloge est fait par l'Encyclopédiste d'Alembert qui dit que Montesquieu a rempli ses devoirs envers "l'Être éternel". L'Histoire de la littérature française (Bordas 1972) précise : "qui n'était pas nécessairement le Dieu des Chrétiens" (p. 323). C'est l'Être Suprême, le Grand Architecte de la "Nature éternelle" vénérée par les initiés. Et d'Alembert le savait.
N'ayant aucune idée de métaphysique, Montesquieu établit des rapports entre des vérités qu'il pense relatives et en conclut que "l'esprit de modération doit être celui du législateur; le bien politique comme le bien moral se trouve toujours entre deux limites." C'est une illusion. Erasme l'a transmise à ceux qui se disent modérés et s'étonnent des drames qu'ils provoquent à ne pas choisir entre la Vérité et les erreurs. Non, les religions ne sont ni égales ni relatives ..., et par suite, la raison Humaniste n'est pas apte à construire le politique, car il y faut un fondement métaphysique, le dualisme de l'Être. Combien de massacres encore avant que les législateurs modernes comprennent que seul l'Esprit de Vérité peut produire une loi juste ?
Conclusion logique d'Alain PASCAL :
''Avec Montesquieu, les Temps modernes sont annoncés. Dieu est expulsé du politique, qui tombe entre les mains du Prince de ce monde, ce qui explique l'effroyable échec de la Révolution moderne, la montée de la folie et de l'irrationnel, la violence sanguinaire, et la soumission de l'Humanité au despotisme cosmopolite des forces occultes. Telle est la sanction (juste) de l'apostasie. L'échec moderne est religieux. (Cf. Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes, 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 316-332.)
Et désormais, la dégénérescence menace l'humanité entière; les conditions sont réunies pour que le monde explose.
La civilisation retourne à la barbarie, parce que les fondements philosophiques sont coupés du sacré, qui est le seul et vrai Réel à respecter, si l'on peut dire !
"Rappelons, puisque les livres d'histoire ne le font plus, qu'il existe DEUX conceptions de la vie en société, et non pas une (le soit disant "état de nature"). La première conception, dite 'sacrée' ordonne l'espace et les rapports humains avec la Tradition; la seconde, dite 'profane' fonde ses règles sur des 'Idées'. Philosophiquement parlant l'idéalisme pose le primat de la pensée sur son objet, c'est-à-dire le Réel ("je pense donc je suis" de Descartes : comme si des êtres humains qui ne pensaient pas n'étaient pas !) ; la scolastique médiévale pose le primat du Réel sur la pensée.
L'existence de Dieu est une certitude, désormais affirmée par la science, et "il est irrationnel de dire qu'il n'existe pas!" (Cf. L'article de Science et vie "Existence de Dieu : les mathématiques ont enfin la réponse", publié le 5 avril 2023 : "Après quinze siècles de recherches menées par les plus grands penseurs, les mathématiques et l'informatique ont parlé : selon les règles de la logique, l'existence de Dieu est nécessaire".) De nouveau le "Crois pour comprendre" de S. Augustin passe en premier dans la méthode de la connaissance, y compris en science, et le "comprends pour croire" revient en second.
De même, plus une société est profane, plus elle est violente. Les sociologues commencent à l'admettre aussi. Les théologiens le savent depuis longtemps !
(...) Les temps modernes se caractérisent par la plus forte montée d'irrationnel et de violence dans l'histoire. (...) Tant que l'Homme croira à l'imposture moderniste, rien n'arrêtera la violence née de l'utopie éternellement, inévitablement démentie." (Alain PASCAL, La Trahison des initiés, 3e édition revue et corrigée, éd ; des Cimes, Paris 2013, p. 288.290.)
Sur la fiction, les fantasmagories et les élucubrations des "Lumières" fictives du XVIIIe siècle, le meilleur moyen de préparer le retour d'un régime politique réaliste est donc de réaffirmer la Vérité divine, la théorie traditionnelle de l'origine du pouvoir qui se trouve en Dieu et en Sa Révélation, et non dans les "Idées" (car depuis la Chute originelle, l'homme n'est ni heureux ni libre ni égal par nature). Le contrat est un conte pour enfants. Personne n'a donné son accord pour être dirigé par qui que ce soit ni dans une monarchie ni dans une république.
Il faut donc sortir de la matrice inversée des mensonges historiques et religieux libéraux, accepter la réalité sur la nature humaine déchue et la grâce divine de la Rédemption en Christ.
Après trois siècles d'observation du Réel, en effet, la seule question qui mérite d'être posée est celle-ci : Devenus intolérants au nom de la tolérance, corrompus au nom de la morale, irrationnels au nom de la raison, fanatiques au nom du laïcisme, nos états modernes sont-ils légitimes ?
Alain Pascal répond parfaitement :
L'échec moderne est religieux, il faut que quelques contemporains en prennent conscience pour que la Vérité survive et revive.
Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes, 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 332.)
La Bible nous enseigne qu’il est illusoire et vain d’essayer d’améliorer nous-mêmes notre vieille nature (Cf. Ephésiens 2:8-9); la solution de Dieu est de nous appeler à nous repentir, de nous identifier à son Fils mort et ressuscité, et de faire de nous, par la foi, "une nouvelle création" en Christ.
Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »
Car "tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ Jésus. C’est lui que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient foi en son sang, afin de montrer sa justice." (Romains 3:23-25).
Le rempart de la censure est (...) illusoire. (...) Les interdits n'ont jamais endigué les débordements : seule une réflexion consciente le peut. C'est en vain que les forces occultes cachent à nos contemporains la vérité; leur imposture va apparaître au grand jour.
Alain PASCAL, La Trahison des initiés, 3e édition revue et corrigée, éd ; des Cimes, Paris 2013, p. 288
Cf. Voir :
- Alain PASCAL, Le Siècle des Ténèbres, Vers la Révolution maçonnique en France, La Conspiration des philosophes, 3e tome, éd. Cimes, Paris 2019, p. 104
Notons que la tradition, l'enseignement et la foi de l'Église catholique ont été donnés depuis le début par le Seigneur, prêchés par les Apôtres et conservés par les Pères. C'est sur cela qu'a été fondée l'Église ; et si quelqu'un s'en écarte, il n'est plus ni ne doit être appelé chrétien.