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Christ Roi

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3 juin 2018 7 03 /06 /juin /2018 14:20

Viens Esprit de sainteté, viens, Esprit de lumière

 

R. Viens, Esprit de sainteté,

viens, Esprit de lumière,

Viens, Esprit de feu,

viens, nous embraser.

 

1. Viens, Esprit du Père, sois la lumière,

Fais jaillir des cieux ta splendeur de gloire.

 

2. Viens, onction céleste, source d'eau vive,

Affermis nos cœurs et guéris nos corps.

 

3. Esprit d'allégresse, joie de l'Eglise,

Fais jaillir des cœurs, le chant de l'Agneau.

 

4. Fais-nous reconnaître l'amour du Père,

Et révèle-nous la face du Christ.

 

5. Feu qui illumines, souffle de la vie,

Par toi resplendit la croix du Seigneur.

 

6. Témoin véridique, tu nous entraînes

A proclamer : Christ est ressuscité !

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14 mai 2018 1 14 /05 /mai /2018 14:44

Source: Aurelio Porfiri

La Nuova Bussola Quotidiana

14-05-2018

La beauté de la liturgie comme instrument de conversion

La bellezza della liturgia come strumento di conversione, La Nuova Bussola Quotidiana

 

Il fut un temps où l'on pensait que la pleine beauté des rites liturgiques de l'Église catholique était un instrument efficace de conversion. Après tout, Benoît XVI a également dit que les deux grandes preuves de la vérité du catholicisme sont la beauté et la sainteté. Cela était connu par le frère Jean de Marignol (Giovanni de Marignolli), envoyé en mission dans l'empire chinois (alors dominé par la dynastie Yuan d'origine mongole). Déjà ici d'autres frères franciscains étaient actifs, tels que Jean de Montecorvino (Giovanni da Montecorvino), Jean de Plan Carpin (Giovanni da Pian del Carpine) et Odoric de Pordenone (Odorico da Pordenone), entre autres. Mais la mission chinoise sera toujours parmi les plus difficiles, pour diverses raisons.

 

Giovanni de Marignolli était probablement d'origine florentine, sa famille était active dans le village de San Lorenzo. En 1338, il fut chargé d'une mission spéciale: "Après avoir pris l'habit franciscain de Sainte Croix à Florence, il fut lecteur à l'étude de Bologne, où deux documents attestent sa présence entre mars et décembre 1332. En 1338, il était à Avignon. d'où il est parti avec un grand groupe de confrères pour une mission diplomatique décidée par le Saint-Siège dans l'empire mongol du khan Togan Temur (décembre 1338). Le but de la mission était de répondre aux pressions répétées de la cour mongole et des dignitaires chrétiens y travaillent pour rétablir une présence franciscaine après la mort de l'archevêque de Pékin, Giovanni da Montecorvino, décédé dix ans plus tôt. Le prélat n'a pas encore été remplacé bien que Jean XXII, le 18 septembre 1333, ait nommé le successeur en la personne du frère mineur Nicolò, qui est décédé l'année suivante avant d'arriver à cet endroit.

Pour des raisons non précisées, le chef de la délégation nommée en 1338 par Benoît XII, Nicolas Bonet, doit rapidement revenir à Avignon et M. prend sa place, même s'il n'y a pas eu de disposition officielle pour le sanctionner. Déjà à Constantinople, en mai 1339, il tenta un rapprochement avec le patriarche grec Jean (XIV) Calecas. Le 24 juin, M., passant par Caffa et Azov, arriva à Saraj, accueilli par Uzbek Khan qui lui fournit des chevaux et des vivres. En 1340, la mission atteignit Almalyk, dans le territoire de Khazko, où se trouvait déjà un important peuplement franciscain détruit par Ali Sultan qui, contrairement à son prédécesseur Kazan Khan, avait banni toutes les religions non musulmanes du Khanat. La mission, n'ayant pas respecté l'édit de proscription, avait été dévastée et trois frères, un tertiaire, deux convertis, un marchand et l'évêque Riccardo de Burgundia avaient été tués l'année précédant l'arrivée de Marignolli. Après la mort d'Ali Sultan, M. a été en mesure de rétablir de bonnes relations avec les nouveaux dirigeants et de financer et reconstruire la communauté, l'achat de terres pour de nouveaux logements et la construction d'une nouvelle église.

Quelques frères de la délégation s'arrêtèrent ainsi à Almalyk pour reprendre le travail des frères tués. En 1342, M. atteint Pékin, après avoir traversé le désert de Gobi. Accueillis en audience solennelle par Togan Temur le 12 août, les trente-deux frères ont remis les lettres du pape et ont repris l'activité d'assistance spirituelle aux chrétiens résidant à la cour. Le khan fournissait directement aux mineurs, en leur fournissant également des sommes substantielles (que M. estimait à environ 4000 marks), comme coutume des tribunaux mongols, coutumier d'accorder aux frères frères, c'est-à-dire des vitalités et des subsides impériaux" (Paolo Evangelisti, Giovanni de Marignolli, Dictionnaire biographique des Italiens, Volume 70, 2008).

Bref, le bon frère Jean avait réussi à rétablir une relation qui n'était pas facile compte tenu des différentes distances, non seulement géographiques, mais aussi culturelles, qui étaient peut-être encore plus importantes. Là où Jean, m'intéresse particulièrement ici, c'est lorqu'il nous donne ce beau témoignage dans sa Relatio de sa rencontre avec le Khan: "Nous avons été admis en présence du Khan, je portais les vêtements sacrés, j'étais précédé d'une belle croix et accompagné de bougies et de l'encens, en chantant le Credo in unum Deum en présence du Khan, qui attendait dans son glorieux palais. Quand le chant fut fini, je lui donnai ma bénédiction solennelle, qu'il reçut avec humilité" (dans Jean Pierre Charbonnier, Chrétiens en Chine, Ignatius Press, 2007, ma traduction). Comme il est bon de penser que l'annonce faite par le frère italien est partie de la beauté de la liturgie, des vêtements sacrés, des bougies et de l'encens, de la solennité du latin, du chant liturgique. Le Khan l'a reçu avec beaucoup de respect, même s'il ne s'est pas converti personnellement. Mais comme dit, les distances culturelles entre les deux mondes étaient certainement énormes.

J'aime à penser que la "diversité catholique" fortement affirmée à travers sa liturgie a certainement mérité ce respect et ce soutien de l'empereur mongol, une étape dans une histoire qui verra alors beaucoup de lumières et d'ombres.

 

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11 février 2018 7 11 /02 /février /2018 05:10
La cohérence de la liturgie est indispensable

Source: Pro Liturgia, Actualité du samedi 10 février 2018

 

Dans certaines paroisses, on trouve des messes célébrées dans le respect du missel romain. Il ne manque rien ; tout est à sa place. On ne peut faire aucun reproche au célébrant. Et pourtant... certaines de ces messes sont comme “fades”, “atones”. Elles se déroulent dans un climat qui n’a rien ou pas grand-chose de réellement convaincant, d’attirant.

 

Peut-être manque-t-il tout de même quelque chose à ces messes impeccables sur le plan du rituel ? A y regarder de plus près, on s’aperçoit que ce qui fait défaut est la “cohérence”. Tout y est mais... sans “cohérence”.

 

Que doit-on entendre par “cohérence” ? En latin, “cohaere” signifie “être étroitement uni, faire corps avec, être en concordance avec, former un tout uniforme”.

Pour le terme “cohérent”, le dictionnaire Larousse donne comme définition : “qui se compose de parties unies, harmonisées entre elles”.

 

 

Il peut donc arriver que, lors de messes où le rituel est parfaitement respecté, on sente que les différentes parties ou étapes de la liturgie ne sont pas parfaitement harmonieusement unies entre elles. La célébration liturgique apparaît alors non plus comme un tout se déroulant selon un processus de continuité allant du signe de croix initial à l’ “ite missa est final”, mais plutôt comme un ensemble de “morceaux” venant s’ajouter les uns aux autres.

Le mot “cohérent” se rapporte à l’ “aptitude à être en interférence” ou encore à la “faculté de corrélation des interdépendances réciproques”. Autrement dit, au cours d’une célébration, chaque élément composant la liturgie ne devrait pas être pris pour lui-même mais être mis en œuvre en respectant les interactions qu’il entretient avec l’ensemble des rites.

C’est cette cohérence qui donne vie à une célébration, qui permet qu’une liturgie puisse être autre chose que la simple mise en œuvre de rites successifs (chants, déplacements, gestes...)

Le problèmes, c’est que la “cohérence” ne s’apprend pas : elle se ressent ; elle se vit ; elle s’expérimente à travers l’ “ars celebrandi”, lequel ne peut germer et grandir que dans la prière et le silence.

Il y a des prêtres - et une majorité de fidèles - qui sont insensibles à l’ “incohérence” de certaines messes où pourtant, le célébrant fait exactement ce qu’il doit faire. Ces prêtres-là et ces fidèles-là déploreront - à juste titre - que ces messes “bien célébrées” n’attirent pas grand monde le dimanche. Ils ne verront pas que le problème vient du manque de “cohérence” qui peut tenir à peu de choses : au dessin d’une chasuble, à la pièce que va jouer l’organiste, au ton de voix du célébrant, à l’agencement du chœur...

Une liturgie ne peut être attirante et ne peut subjuguer que s’il elle apparaît comme un tout formées de parties proportionnées et harmonieuses s’enchaînant selon un rapport logique excluant toute irrégularité touchant aux formes, aux couleurs, aux sons, aux attitudes, au temps.

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1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 04:32
Une pétition mondiale aux évêques: nous demandons des agenouilloirs pour les fidèles qui veulent recevoir la communion à genoux

Aujourd'hui, nous voulons relancer une initiative qui nous semble à la fois légitime et souhaitable, à un moment où le sens du sacré est continuellement érodé, également au sein de l'Église, par d'autres préoccupations et priorités, souvent liées aux modes passagères. Nous reproduisons ici une lettre que l'ex-préfet de la Congrégation pour le Culte divin, le cardinal Canizares, aujourd'hui archevêque de Valence, a envoyée à ses prêtres en janvier, et que l'on peut trouver à Nuova Bussola Quotidiana. Entre autres choses, se référant à une lettre pastorale d'il y a quelque temps, l'archevêque a écrit :

 

"Dans cette même lettre je me suis rappelé comment échanger le signe de la paix et comment recevoir la communion. Je vous avoue qu'il y a des moments où je suis en colère de voir comment certaines personnes s'avancent, sans aucun souvenir ni dévotion, sans aucun geste d'adoration, comme si elles prenaient un biscuit ou quelque chose de semblable. J'insiste sur ce que j'ai dit dans cette lettre sur l'Eucharistie: on peut recevoir la communion directement dans la bouche, ou avec la main pour ensuite placer le Corps du Christ dans la bouche. Mais je dois ajouter que la forme la plus conforme au mystère du Corps du Christ que l'on reçoit est de le recevoir agenouillé et dans la bouche. En disant cela, je ne remets pas l'horloge en marche; Je dis simplement ce qui est en accord avec [la nature de] la communion."

 

Et précisément ces jours-ci, une demande a été faite, à tous les évêques catholiques, à laquelle n'importe qui peut montrer son soutien en la signant. C'est le texte.

 

Lettre adressée aux évêques de l'Église catholique

 

Nous demandons des agenouilloirs pour les fidèles qui souhaitent recevoir l'Eucharistie à genoux; une pétition promue par le "Comité uni au Jésus eucharistique à travers les très saintes mains de Marie".

Nous demandons prie-dieu pour les fidèles qui désirent recevoir Jésus eucharistie à genoux; une pétition promu par le “Comité d'Organisation de la célébration Eucharistique, Jésus, par la très Sainte Mains de Marie.”

 

Sur la réception de la communion dans la main

 

Afin de comprendre l'importance de la manière dont la Sainte Communion est reçue, il est nécessaire de commencer par une brève réflexion sur la signification de la Messe, au cours de laquelle le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ. Le document Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II affirme deux choses centrales: la Messe en tant que sacrifice et la Présence réelle. En outre, la formulation du Catéchisme de l'Église catholique, sous la direction du [Cardinal] Ratzinger, a réaffirmé ces connotations catholiques concernant l'Eucharistie. C'est le pape même qui conclut le Concile, Paul VI, qui se sentait même enclin à publier une lettre encyclique dans laquelle il réaffirmait le caractère sacrificiel de la messe et la validité légitime de l'adoration eucharistique par les fidèles en dehors de la messe.

 

Entre-temps, les conférences épiscopales nationales ont eu la faculté d'accorder un indult pour la réception de l'Eucharistie dans la main, les bancs de communion et les prie-Dieu ont été éliminés, les tabernacles ont été déplacés du centre des églises, nonobstant le fait que le Catéchisme (toujours en 1992) a réaffirmé que le tabernacle devait être situé "dans un endroit particulièrement digne dans l'église et devrait être construit de telle façon qu'il souligne et manifeste la vérité de la Présence Réelle du Christ dans le Saint Sacrement." Concernant la question de la réception de l'Eucharistie, il faut surtout se rappeler que dans les documents conciliaires - y compris ceux qui font les déclarations les plus progressistes concernant les innovations les plus significatives proposées dans la liturgie - on ne parle pas de la communion dans la main. Et pourtant, elle est considérée comme quelque chose que le Concile voulait, même si le Concile ne l'a même pas abordé. En réalité, la réception de la Sainte Eucharistie dans la main reste seulement un indult du Siège Apostolique. Lorsque les évêques italiens ont approuvé la communion dans la main (avec une majorité de deux voix seulement), il y avait ceux, comme le Président de la Conférence épiscopale qui était évidemment contre et très inquiet, qui avaient inséré une recommandation aux fidèles, en particulier aux enfants et aux adolescents, qu'ils doivent être sûrs que leurs mains étaient propres. Au lieu d'arrêter l'abus, ils ne se sont préoccupés d'abord que d'essayer de limiter l'ampleur de la profanation. C'est précisément cette génération de jeunes catholiques, élevée dans les années 80 et 90 qui (hormis la contre-tendance des groupes de prière liés à la Tradition ou aux apparitions de Medugorje) manifestent un certain désintérêt pour le dévouement et l'adoration de la Sainte Eucharistie, n'ayant aucune perception de Qui est reçu. Le document en question - l'Instruction sur la Communion Eucharistique - est celui de mai 1989, suivi du décret de la Conférence Épiscopale Italienne qui le contient, daté du 19 juillet 1989 et entré en vigueur le 3 décembre de la même année, le Premier Dimanche de l'Avent.

 

Le texte de l'Instruction sur la Communion Eucharistique concernant cette nouvelle manière de recevoir l'hostie consacrée explique: "Il semble particulièrement approprié de se présenter processionnellement à l'autel et de recevoir l'Eucharistie debout, avec un geste de révérence, professant avec un "Amen" "la foi dans la présence sacramentelle de Christ." Nous rappelons que nous avons ici affaire à un indult. Par l'intermédiaire de l'Instruction Memoriale Domini promulguée par la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin le 29 mai 1969, le Saint-Siège a autorisé les conférences épiscopales individuelles à demander à la faculté d'introduire la pratique de la communion dans la main. Une possibilité n'oblige pas! Pourtant, ce n'est pas une question non pertinente, car elle ne concerne personne d'autre que la présence réelle de Jésus. Ce n'est donc pas une simple pratique des traditionalistes; c'est plutôt l'affaire centrale de toute l'Église qui, avant de s'occuper des questions écologiques, ou de la question des immigrés, doit garder et protéger le Seigneur eucharistique avec cet amour et cette fidélité avec lesquels saint Joseph protégeait l'Enfant Jésus. Dans l'Eucharistie, en effet, par amour pour les âmes, Jésus se rend vulnérable comme il était quand il était petit enfant, attaqué par la haine meurtrière d'Hérode.

 

Cet aspect a été configuré par Mgr Schneider comme ius Christi, c'est-à-dire la loi du Christ. Récemment, commentant cette intuition de Schneider, le cardinal Burke, reconnaissant de cette intuition, a déclaré: "rappelant l'humilité totale de l'amour du Christ qui se donne à nous dans la petite Hostie, fragile par nature, Mgr Schneider rappelle notre attention à l'obligation grave de protéger et d'adorer Notre Seigneur. En effet, dans la sainte communion, il est ému par son amour incessant et incommensurable pour l'homme, il se fait le plus petit, le plus faible, le plus délicat d'entre nous. Les yeux de la Foi reconnaissent la Présence Réelle dans les fragments, même les plus petits, de l'Armée Sacrée, et nous conduisent ainsi à aimer l'Adoration." Comme saint Thomas d'Aquin l'a enseigné, Jésus est réellement présent dans son moindre fragment d'Hostie consacrée. Le grand théologien dominicain a affirmé que l'Eucharistie est sacrée et ne peut donc être touchée que par des mains consacrées; il a fait référence à la pratique de recevoir la communion seulement sur la langue, de sorte que la distribution du Corps du Seigneur ne serait faite que par le prêtre consacré. Il en est ainsi pour plusieurs raisons, parmi lesquelles le Docteur Angélique mentionne aussi le respect envers le Sacrement, qui "ne doit pas être touché par tout ce qui n'est pas consacré: et donc le corporal, le calice, et aussi les mains du prêtre sont consacrés, afin de pouvoir toucher ce sacrement. Il n'est permis à personne d'y toucher en dehors des cas de nécessité: si, par exemple, il doit tomber sur le sol, ou dans d'autres situations similaires."

 

Une expérience menée aux États-Unis a démontré que, en plaçant la communion dans la main, divers fragments, difficiles à voir à l'œil nu, restent d'abord imprimés dans la paume de la main, puis tombent au sol. En outre, avec le risque de profanation continue, il y a aussi le problème des "messes noires" et des cercles sataniques qui, presque étonnés de la nouvelle pratique, peuvent maintenant plus facilement voler l'hostie et l'emporter. Récemment, diverses voix isolées mais significatives ont été soulevées dans l'Église, appelant à une réflexion sur les dommages causés et les risques de communion dans la main. Le travail pluriannuel de Mgr Schneider, évêque auxiliaire d'Astana, qui, dans plusieurs essais traduits en plusieurs langues, a courageusement dénoncé les grands dangers de la communion dans la main mérite une mention particulière. De même, Benoît XVI, bien qu'il se soit prononcé en faveur des deux pratiques (à la fois agenouillées et à la main), a toujours voulu privilégier la pratique de l'agenouillement lors des messes pontificales. Plus récemment, le Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin (qui signifie l'homme n ° 1 de la liturgie catholique!) a parlé à Milan avec des mots sans équivoque sur les dangers de la communion dans la main. Aussi digne de mention en Italie est le fr. Giorgio Maffei qui se bat depuis longtemps sur ce sujet. Il a fait de nombreux appels, tous tombant dans l'oreille d'un sourd, dans lequel, avec un zèle sacerdotal authentique, il a fait appel à ses frères prêtres, comme par exemple dans une de ses diverses contributions sur ce thème: "avec la pratique de la communion dans la main, les fragments restent sur les mains des fidèles, qui habituellement ne les regardent même pas, ne s'en soucient même pas ou ne s'en aperçoivent pas, de sorte que les fragments finissent au sol où ils sont piétinés, emportés et profanés. Ceci est bien connu, et tous les prêtres le savent bien, car comme on l'a dit, ils en ont une expérience quotidienne.

 

Aussi les jeunes prêtres, qui ont été chargés de donner la communion et de ne pas utiliser le plateau de communion, connaissent aussi ce problème particulier de perdre des fragments de l'Hostie, même quand on ne la touche pas. Les fidèles ont moins d'expérience et sont moins coupables que les prêtres." Ce prêtre traditionaliste bien connu a également favorisé au moins la réintroduction du plateau de communion, argument pour lequel il a subi l'humiliation et le ridicule d'un prêtre jugé démodé qui ne comprend pas ce que sont les "vrais problèmes". Cependant, le fr. Maffei a fermement soutenu que l'utilisation du plateau de communion peut réduire de manière significative le risque concret de fragments tombant au sol lors de la Communion. A plusieurs reprises, non sans raison, ce prêtre de Bologne a même exprimé son inquiétude quant au risque d'excommunication pour ceux qui ont permis la profanation des fragments de l'Hostie par la pratique de la communion dans la main, car, a-t-il dit, un péché commis contre Dieu et son Christ est un signe avant-coureur d'excommunication, et quel péché plus sérieux pourrait-il y avoir que celui d'un outrage contre les espèces eucharistiques? Parmi les mystiques, nous rappelons le témoignage de l'Autrichienne Maria Simma, qui avait un rapport exclusif avec les âmes du Purgatoire, qui lui révéla que tous les pasteurs de l'Église qui avaient approuvé la communion dans la main, s'ils mouraient en l'état de grâce resterait néanmoins au purgatoire jusqu'au jour où l'Église révoquerait l'indult le permettant.

 

Il est possible de penser que cette innovation, qui ne provenait pas du Concile Vatican II, du moins pas directement, est née du mouvement [après Vatican II] qui s'est infiltré dans les rangs des Conférences épiscopales nationales, en particulier celles de l'Europe du Nord. Ce mouvement prétendait revenir à la pratique de l'ancienne foi, mais cherchait en fait à délégitimer toutes les réformes faites par le Concile de Trente. Je vais essayer de m'expliquer mieux. Tous les cercles qui demandaient la communion dans la main étaient liés de façon radicale à la théologie progressiste avec son origine dans le modernisme. En réalité, le slogan d'un retour souhaité aux sources patristiques (aussi attrayantes et méritoires que cela puisse paraître) signifiait de la part de ces personnes le discrédit de l'époque du Concile de Trente. Et pourquoi? Car le discrédit de l'époque du Concile de Trente permettrait la réhabilitation de Martin Luther. C'était une considération de Ratzinger, le théologien, juste après le Concile. Et ainsi, en tout cas, la réforme liturgique s'orientait unilatéralement dans la direction de l'ère patristique, mais comme un rejet voilé de l'ère tridentine. Comme pour dire, oui, les cinq premiers siècles sont normatifs, ne faites pas attention au reste. Cette thèse d'une opposition inexistante [entre la pratique de l'ancienne Église et les réformes du Concile de Trente], même voilée, accompagnait la réforme liturgique trafiquée par les modernistes. Ils tenaient en haute estime la pratique en usage dans les premiers siècles du christianisme, abondamment attestée par les Pères de l'Église, de recevoir l'Eucharistie dans les mains.

 

Dans les premières communautés chrétiennes, il était normal de recevoir directement le Corps du Christ dans les mains; à cet égard, il existe de nombreux témoignages, tant dans l'Église orientale que occidentale: beaucoup de Pères de l'Église (Tertullien, Cyprien, Cyrille de Jérusalem, Basile, Théodore de Mopsuestia), divers canons juridiques pendant les synodes et les conciles (le Synode de Constantinople de 629, les Synodes des Gaulois entre les VIe et VIIe siècles, le Concile d'Auxerre qui eut lieu entre 561 et 605), jusqu'aux témoignages du VIIIe siècle de Saint Bède le Vénérable et de Saint Jean Damascène: tout cela témoigne de la même tradition largement pratiquée. Et il était certainement utile de reconnaître cette pratique. Mais à ce stade, il faut se demander ce qui s'est passé - en termes de légitimation théologique et liturgique - comme la prochaine étape de la foi de l'Église. Lorsque, dans la période médiévale, certaines écoles de théologie ont commencé à discuter de la modalité de la présence réelle du Christ dans le Très Saint Sacrement - certaines finissant en le définissant seulement comme un signe vide qui rappelle vaguement la réalité substantielle du Seigneur présent parmi nous [seulement spirituellement] - la réaction de la communauté ecclésiale était de souligner fortement la vénération et l'adoration donnée aux espèces eucharistiques, au point d'introduire le nouveau rite de la Communion directement dans la bouche en s'agenouillant, précisément pour souligner la grandeur de la Présence Réelle du Corps du Christ. S'il n'y avait pas eu une telle intervention, il y aurait eu le risque réel que l'Eucharistie aurait été complètement profanée.

 

Nous voudrions ajouter, humblement, que d'un point de vue hygiénique, il vaut mieux que l'Hostie ne soit touchée que par le prêtre et ne passe pas entre des mains qui n'ont peut-être pas été lavées avant la messe. Mains comme les miennes, qui [sur le chemin de la messe] ont manipulé une bicyclette, ou conduit une voiture et utilisé des clés et des serrures, qui ne sont certainement pas les choses les plus hygiéniques... de toute façon, voici le lien.

 

Traduit par Giuseppe Pellegrino. Publié à l'origine sur MarcoTosatti.com et édité pour 1P5.

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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 16:32

Peter Kwasniewski

OnePeterFive

17 janvier 2018

 

La réalité de l'enfer et la crainte de Dieu: bannies d'une église près de chez vous

Note du traducteur. Pour une meilleure compréhension dans la traduction de ce texte, des liens des sources bibliques en français ont été ajoutés ainsi que des liens vers wikipedia français. 

Dans mon article "L'évolution de Cinquante Ans à la Note 351: La progressive désensibilisation à la Très Sainte Eucharistie", j'ai parlé de la façon dont les nombreux changements soudains et radicaux apportés à la réforme liturgique ont contribué à une érosion continuelle de la croyance en la Messe comme un Sacrifice vrai et réel et dans la Présence Réelle de Notre Seigneur dans le Saint Sacrement. Dans le présent article, je souhaite aborder un sujet étroitement lié, à savoir, comment la sainte crainte de Dieu, qui commence dans la crainte de ses justes punitions pour le péché et mûrit dans l'amour de Lui pour Lui-même et un désir de demeurer avec Lui pour toujours dans le ciel, a été miné par l'enlèvement systématique des textes liturgiques concernant la réalité de l'enfer et notre besoin de vigilance et de renoncement de soi afin d'éviter cela.

De nombreux articles montrent à quel point les prières ont été radicalement modifiées dans le missel du Novus Ordo, soit pour minimiser la subordination des choses terrestres aux choses célestes (comme par exemple avec saint Albert), soit pour "purger l'élément mythique" (comme avec Sainte Catherine), ou pour éviter de s'adresser directement au Christ en tant que Dieu (comme cela se produit à l'Avent), ou pour minimiser la royauté du Christ sur les sociétés et les gouvernements (comme la réinvention du Christ Roi) [Cf. traduction de ce dernier lien : ici. NDT.]. La liste s'allonge encore et encore, comme Lauren Pristas, Anthony Cekada, et d'autres auteurs l'ont montré. Ici, mon propos est plus modeste: je me concentrerai sur des textes qui parlent d'enfer, et nous verrons comment ils se sont tenus dans le temps entre le Missale Romanum de 1962 et son remplacement prévu moins d'une décennie plus tard.

La Messe de Requiem

Le témoignage le plus évident et éloquent de la doctrine de l'Église sur les Quatre fins dernières (la mort, le jugement, le ciel et l'enfer, ainsi que leur adjonction,  le purgatoire) est la traditionnelle Messe de Requiem, qui a été priée dans le Rite Latin pendant tant de siècles inchangée et est toujours utilisée partout où la messe latine fleurit. La Messe de requiem s'est organiquement développée de telle sorte qu'il y a un équilibre dans ses textes entre, d'une part, la consolation et la confiance dans le ciel, et, d'autre part, la peur de la punition par des prières pour le salut de l'âme de l'enfer. Elle est simplement catholique à cet égard, en tenant compte de la plénitude de l'enseignement de l'Évangile sur l'au-delà. Inutile de dire que tous ces textes doivent être récités ou chantés à chaque Messe de Requiem - rien n'est "optionnel", tout comme la mort, le jugement et la destinée éternelle de la béatitude ou de la souffrance ne sont pas facultatifs.

Le Requiem ne manque certainement pas de prières consolantes ou confiantes. Regardez l'Introït, l'Épître (1 Thessaloniciens 4: 13-18), le Graduel (Psaume 111: 7), l'Evangile (Jean 11: 21-27), le Secret, la Communion et la Postcommunion: toutes celles-là demandent un pardon miséricordieux et un repos éternel, et expriment votre confiance que l'âme avec foi en Christ "sera dans le souvenir éternel" et "ne craindra pas l'audition maléfique" (Graduel). Le Trait semble osciller entre la lumière et les ténèbres:

"Absous, Ô Seigneur, les âmes de tous les fidèles défunts de tout lien de péché, et que, secourues par ta grâce, elles méritent, Seigneur, d’échapper au jugement vengeur et de goûter aux joies de la lumière éternelle ".

La Séquence, le fameux "Dies Irae", laisse libre cours aux vérités terrifiantes et tremblantes:

Le jour de la colère, ce terrible jour, réduira le monde en cendres, comme David et la Sibylle l'ont prophétisé. Que la terreur sera grande, quand le juge viendra examiner tout rigoureusement! ... Le livre écrit doit être présenté, contenant tout ce pour quoi le monde doit être jugé. Quand, donc, le Juge sera assis, tout ce qui est caché sera mis au jour, rien ne restera impuni. Que vais-je donc, malheureux homme, alléguer? Qui invoquerai-je comme protecteur, alors que le juste sera à peine assuré? Ô Roi de la majesté terrible, qui de ton don gratuit sauve ceux qui doivent être sauvés, sauve-moi, ô source de miséricorde! ... Mes prières ne sont pas dignes, mais toi qui es bon, accorde dans ta bonté que je ne puisse pas brûler dans le feu éternel. Donne-moi une place parmi tes brebis et sépare-moi des boucs, en me plaçant à ton côté droit. Quand le réprouvé, couvert de confusion, aura été condamné aux flammes cruelles, appelle-moi avec le bienheureux.

L'Offertoire continue dans la même veine:

Ô Seigneur Jésus-Christ, Roi de gloire, délivre les âmes de tous les fidèles qui se sont éloignés des douleurs de l'enfer et de la fosse sans fond. Délivre-les des mâchoires du lion, que l'enfer ne les engloutisse pas, afin qu'ils ne soient pas plongés dans les ténèbres. Mais que le porte-étendard Saint-Michel les conduise dans cette lumière sainte, Répons. que tu as promis une fois à Abraham et à sa postérité. Célébrant. Seigneur, nous t'offrons des sacrifices de louanges et de prières; accepte-les en faveur de ceux dont nous nous souvenons ce jour: Seigneur, fais-les passer de la mort à la vie, Répons. ce que tu as autrefois promis à Abraham et à sa postérité.[1]

Peut-être le plus parlant de tout est le Collect nommé pour le jour de la mort ou de l'enterrement:

O Dieu, dont la propriété doit toujours avoir pitié et épargner, nous te supplions humblement en faveur de ton serviteur N., que tu as commandé aujourd'hui de sortir de ce monde, afin que tu ne le livres pas entre les mains de l'ennemi, ne l'oublie jamais, mais ordonne qu'il soit pris par tes saints anges et porté à la patrie du paradis; comme il met son espoir et sa foi en Toi, il ne souffrira pas les douleurs de l'enfer, mais il pourra posséder des joies éternelles.

Ce sont des prières fortes qui traitent sans vergogne des mâchoires béantes de l'enfer et de la possibilité que nous puissions être consommés par elles pour des péchés non repentis. Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Église; mais elles peuvent très bien prévaloir contre vous ou moi.

Une telle liturgie présente toute la foi catholique. Encore une fois: lex orandi, lex credendi. [NDT. La loi de la prière détermine la loi de la croyance] Nous croyons comme nous prions. Et ce que nous ne prions pas, nous cesserons tôt ou tard de le croire - il sera remplacé par un ersatz de doctrine au pedigree douteux.

Le témoin de la Lex Orandi

Une reconnaissance salutaire des conséquences éternelles peut être vue dans n'importe quel nombre d'endroits dans le missel romain traditionnel. Voici la collecte pour la fête de Saint-Nicolas le 6 décembre:

O Dieu, qui a paré d'innombrables miracles le bienheureux évêque Nicolas: accorde-nous, nous t'en supplions, que par ses mérites et ses prières nous puissions être délivrés des flammes de l'enfer.

(Dans le Novus Ordo, cela a été affadi: "Nous implorons humblement votre miséricorde, Seigneur: protégez-nous en tous les dangers par les prières de l'évêque saint Nicolas, afin que la voie du salut puisse s'ouvrir devant nous.")

Le Vendredi de la Semaine de la Passion comprend cette galvanisation de la prière d'ouverture [Collecte]:

Verse miséricordieusement, nous t'en supplions, Ô Seigneur, Ta Grâce dans nos coeurs: que nous qui nous préservons du péché par le châtiment volontaire, souffrions plutôt pendant un certain temps que de nous condamner à la punition éternelle.

La Collecte pour la Messe du Jeudi Saint parle avec clarté du sort de Judas :

Ô Dieu, de qui Judas a reçu le châtiment de sa culpabilité, et le voleur la récompense de sa confession; accorde-nous le plein fruit de ta clémence; que, comme dans sa Passion, notre Seigneur Jésus-Christ a donné à chaque rétribution selon ses mérites, ainsi, ayant purifié notre ancienne culpabilité, il peut nous accorder la grâce de Sa résurrection.

Le deuxième dimanche après Pâques prie dans sa Collecte :

Ô Dieu, qui, par l'humilité de ton Fils, a relevé un monde déchu, accorde une joie sans fin à tes fidèles; que ceux que tu as arrachés aux périls de la mort sans fin, tu peux les faire jouir des délices sans fin.

Le troisième dimanche après la Pentecôte offre une de ces magnifiques Collectes qui en dit tellement en si peu de mots, et qui peut être priée avec ferveur par quiconque a la moindre connaissance de soi:

O Dieu, protecteur de tout ceux qui se confient en Toi, sans qui rien n'est fort, rien n'est saint, multiplie Tes miséricordes sur nous: que t'ayant pour chef et guide, nous pouvons ainsi passer à travers les choses temporelles, et que nous ne perdions pas finalement. celles qui sont éternels.

Bien sûr, la seule Prière Eucharistique jamais utilisée dans l'usus antiquior [usage ancien NDT] est le Canon Romain du 6ème siècle, qui implore sans détour la Majesté Divine:

Nous Te supplions, Seigneur, d'être apaisés et d'accepter cette oblation de notre service, comme aussi de toute ta famille, et de disposer de nos jours dans ta paix, de nous arracher à la damnation éternelle et de nous compter dans le troupeau de tes élus.

En outre, on pourrait citer des versets pertinents des Séquences Stabat Mater et Lauda Sion, qui, bien que donnés en option dans le Novus Ordo, sont généralement sautés, en raison de leur longueur; ils sont, comme d'habitude, exigés dans la vieille messe latine certains jours de l'année. 

Cher lecteur, me croiriez-vous si je disais qu'aucun des textes liturgiques précédents n'a survécu à la réforme liturgique? Mais c'est vrai. Dans certains cas, les textes ont été supprimés complètement et ne peuvent être trouvés nulle part dans les nouveaux livres. Dans d'autres cas, certains textes (tels que l'Offertoire du Requiem) peuvent être trouvés dans un livre recherché et rare comme le Graduale Romanum, ou caché comme une quatorzième option quelque part, mais en pratique ils ont disparu de la vie de l'Eglise. Le seul endroit où ils s'épanouissent est l'endroit où ils sont au centre dans leur culte public, notamment dans les communautés qui profitent de la liturgie traditionnelle. 

 

"La Parole de Dieu n'est pas enchaînée" (2 Tim 2: 9)

Au-delà de ces prières, l'enfer est mentionné plusieurs fois par an dans les lectures évangéliques de la Messe latine traditionnelle, qui, heureusement, conserve l'ancien cycle de lectures d'un an, plutôt que les cycles gargantuesques de deux et trois ans du Novus Ordo. Dans l'usus antiquior, la déclaration solennelle de Notre-Seigneur dans le chapitre 12 de l'Évangile de saint Luc: "Je vous le dis, mes amis, ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais qui ensuite ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre; craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne. Oui, je vous le dis, craignez-le" - on le lit au moins quatre fois dans l'année, à savoir, pour la fête de saint Justin Martyr (14 avril), SS. Jean et Paul (26 juin), les saints Maccabées (1er août) et SS. Tiburtius et Susanna (11 août), ainsi que n'importe quel autre moment, le commun de plusieurs martyrs pourrait être utilisé. En comparaison, ce passage est lu une fois tous les deux ans dans le Novus Ordo. Le passage parallèle du chapitre 10 de l'Évangile de saint Matthieu: "Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et qui ne peuvent tuer l'âme; mais craignez plutôt celui qui peut détruire l'âme et le corps en enfer". lisons pour quatre fêtes, celles de Saint-Polycarpe (26 janvier), de Saint-Cyrille de Jérusalem (18 mars), de Saint-Athanase (2 mai) et de Saint-Irénée (3 juillet). Dans le Novus Ordo, il est lu un samedi de chaque année et un dimanche tous les trois ans.

Matthieu 5:22, "Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu", fait partie de l'Evangile du cinquième dimanche après la Pentecôte. Dans le Novus Ordo, cela apparaît heureusement deux jours de la semaine par an, et un dimanche tous les trois ans. La péricope de Matthieu 18: 1-10, qui comprend ces mots obsédants-

Malheur au monde à cause des scandales. Car il faut que les scandales viennent: mais malheur à l'homme par qui le scandale vient. Et si ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le et jette-le loin de toi. Il vaut mieux pour toi entrer dans la vie mutilé ou boiteux, que d'avoir deux mains ou deux pieds, pour être jeté dans le feu éternel. Et si ton oeil te scandalise, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi avoir un œil pour entrer dans la vie que d'avoir deux yeux pour être jeté dans le feu de l'enfer.

- est lu au moins deux fois par an dans l'usus antiquior, à savoir, pour la dédicace de St. Michel Archange (29 septembre) et les anges gardiens saints (2 octobre). Dans le Novus Ordo, étonnamment, ces versets ne sont jamais lus : les versets "amicaux" 1-5, 10 et 12-14 sont lus à plusieurs reprises, mais les versets sur le feu de l'enfer sont supprimés. Trop effrayant, je suppose.

Si j'ai fait les calculs correctement, sur une période de trois ans, celui qui assiste à la messe latine traditionnelle entendra 33 fois ces Evangiles en particulier, alors que celui qui fréquente le Novus Ordo les entendra 13 fois. [2] Évidemment, il y a beaucoup d'autres facteurs dont il faudrait tenir compte pour une comparaison complète de la présentation des quatre dernières choses dans les deux formes du Roman Rite, un projet qui dépasse le but de cet article. Néanmoins, la comparaison que nous venons d'exposer expose déjà le genre de différences profondes dans la lex orandi que je prétends pertinentes pour comprendre la confusion de notre temps dans la doctrine (lex credendi) et en morale (lex vivendi). [3]

Conséquences spirituelles pour les fidèles

Nous avons vu que la liturgie traditionnelle prie pour les vivants et les morts de manière réaliste et nous instruit en conséquence, soulignant la miséricorde de Dieu et la possibilité d'atteindre la vie éternelle sans négliger le "jugement vengeur" du Seigneur et la possibilité réelle de la damnation. La liturgie nous inculque une conscience vive de notre faiblesse et de notre dépendance à la grâce, de la gravité du péché, du besoin de pénitence et d'ascétisme, et du rôle fondamental que la crainte du Seigneur doit jouer dans notre vie intérieure. L'attitude de base de l'adorateur est celle louée par le psalmiste: "Servez le Seigneur avec crainte, rendez-lui votre hommage en tremblant." (Ps 2, 11). [4]

Instruits par la messe des âges et d'autres textes liturgiques, [5] nous croyons que (a) tout le monde ne va pas automatiquement au ciel, (b) il y a un juge tout-puissant, omniscient, juste qui examinera nos œuvres et nous donnera ce que nous avons cherché dans nos choix, que ce soit la gloire ou la honte, la béatitude ou la damnation. (c) l'âme défunte a désespérément besoin de nos prières parce que nous souhaitons qu'elles soient libérées des angoisses du purgatoire, et l'une des manières qui se produit est quand les membres de l'Église militante offrent des prières et des pénitences pour les morts.

Nos actions dans cette vie ont des conséquences éternelles, pour le bien ou pour le mal. Une de ces actions que nous devons discerner est de savoir si nous vivons maintenant en accord avec les commandements de Dieu, en particulier les Dix Commandements. Ce n'est pas un examen de conscience facultatif pour l'extra-pieux mais un examen exigé pour chaque être humain qui a atteint l'usage de la raison. En d'autres termes, personne ne peut s'excuser devant le Juge en disant: "Je ne savais pas que j'étais censé examiner ma conscience pour savoir si j'acceptais ou non les Dix Commandements." Il y a certaines choses dont personne ne peut être blâmées de ne pas le savoir, si on ne leur a jamais dit, mais il y a d'autres choses - la loi morale naturelle, en particulier - que nous sommes obligés de connaître et que tous sont capables de connaître. En outre, le catholique, après avoir examiné sa conscience de cette manière, doit discerner s'il est dans un état de grâce sanctifiante, afin qu'il puisse s'approcher du banquet céleste pour recevoir la chair blessée et glorifiée du Sauveur. Ceci, après tout, est l'enseignement de non moins une autorité que l'apôtre saint Paul dans 1 Corinthiens 11: 27-29:

Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur.  On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur.

Mais ces versets ont été entièrement enlevés du Novus Ordo. On commence à détecter un motif dans tout cela. Le fait effrayant, Mesdames et Messieurs, est que le Novus Ordo minimise systématiquement la réalité de l'enfer. [6]

La disparition virtuelle de certaines prières et lectures liturgiques, et la réduction significative des autres, fait sûrement partie de la raison, sans doute la raison principale, que les catholiques d'aujourd'hui sont enclins à croire au salut universel et à une attitude "tout le monde est le bienvenu", concernant ceux qui peuvent recevoir la Sainte Communion. Ces deux points de vue vont main dans la main.

La débâcle d'Amoris Laetitia ne peut être résolue que lorsqu'il y a un large retour à l'enseignement traditionnel (c'est-à-dire catholique) sur tous ces sujets. La restauration de cet enseignement dépend de sa pénétration, de son efficacité et de sa longévité dans l'adhésion zélée aux liturgies traditionnelles (orientales et occidentales) où elles fleurissent déjà, et leur restauration complète partout où elles ne le sont pas. Aussi loin que paraisse cet objectif, nous ne devons jamais nous lasser de le poursuivre, car le lien qui unit la lex orandi, la lex credendi et la lex vivendi est intrinsèque, indissoluble et inévitable.

NOTES

[1] Incidemment, la grande antiquité de cet Offertoire est évidente dans un certain nombre de dispositifs. Premièrement, il conserve la forme d'un respons, qui était la forme originale de toutes les antiphons de l'offertoire. Au fil du temps, les autres chants d'offrandes furent raccourcis, mais celui-ci resta toujours entier. (Les versets originaux pour d'autres chants d'Offertoire sont disponibles dans Offertoriale publié par Solesmes.) Deuxièmement, ses résonances de l'Ancien Testament sont caractéristiques de la prière classique de l'Église romaine, en particulier la mention de la promesse à Abraham et à sa postérité (c.-à-d. Christ, comme l'enseigne saint Paul dans Galates), et l'utilisation de l'expression "sacrifice de louange", qui décrit comment le canon romain du 6e siècle décrit l'oblation eucharistique. Nous examinons ici le cœur même de la liturgie catholique romaine.

[2] Les nombres que j'ajoute ensemble sont (4 + 4 + 4) + (4 + 4 + 4) + (1 + 1 + 1) + (2 + 2 + 2) pour les évangiles de l'usus antiquior, et (1 + 0 + 1) + (1 + 1 + 2) + (2 + 2 + 3) + (0 + 0 + 0) pour le Novus Ordo.

[3] L'outil d'étude idéal pour cette question est l'Index Lectionum de Matthew P. Hazell : Un Tableau Comparatif des Lectures pour les Formes Ordinaires et Extraordinaires du Rite Romain (np: Lectionary Study Press, 2016). Ma préface à ce volume va dans un certain nombre d'autres aspects inquiétants du lectionnaire révisé. Récemment j'ai écrit sur la signification du fait que l'Évangile de la fête de mariage à Cana est lu chaque année dans la Messe traditionnelle (deuxième dimanche après l'Epiphanie) mais seulement une fois tous les trois ans dans le Novus Ordo (Second Dimanche du Temps Ordinaire, Année C).

[4] Saint Augustin commente ce verset: "Servez le Seigneur avec crainte, de peur que ce qui est dit: vous, rois et juges de la terre, ne vous tourniez dans l'orgueilet ne vous réjouissiez pas en tremblant. On se réjouit très excellemment, de peur que servir le Seigneur avec crainte ne semble tendre à la misère. Mais encore une fois, de peur que cette même réjouissance ne coule sur une inconsidération sans retenue, il est ajouté avec tremblement, qu'il pourrait servir à un avertissement, et à la garde prudente de la sainteté."

[5] Tels que le Credo de S. Athanase Quicumque, dont les premières paroles sont comme un renversement du gant de l'indifférentisme et de l'universalisme: "Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la foi catholique : s'il ne la garde pas entière et pure, il périra sans aucun doute pour l'éternité."

[6] Nous voyons souvent la même chose dans les versions édulcorées des prières traditionnelles qui sont utilisées dans de nombreuses classes de catéchisme aujourd'hui. Je suis tombé sur un acte de contrition dans une salle de classe du CCD qui lisait plus ou moins comme suit: "Mon Seigneur, je suis désolé pour mes péchés. Aide-moi à vivre comme Jésus et à aimer tous ceux que je rencontre. Amen." Une prière de ce genre n'exprime convenablement ni la contrition parfaite ni la contrition imparfaite. Comparez-la avec l'une des versions traditionnelles de l'Acte de Contrition: "O mon Dieu, je suis sincèrement désolé de t'avoir offensé, et je déteste tous mes péchés, parce que je redoute la perte du ciel et les douleurs de l'enfer, mais surtout parce que ces péchés t'ont offensé, mon Dieu, qui est tout bon et qui mérite tout mon amour. Je prends la ferme résolution, avec le secours de Ta grâce, de faire pénitence, de ne plus pécher, et d'éviter tout ce qui me conduit au péché. Amen."

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21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 15:00

Dans sa divine Providence, Dieu Tout-puissant a fondé l’Eglise et institué la Liturgie Sacrée à travers laquelle nous pouvons Lui offrir un culte véritable dans la Nouvelle Alliance établie par le Christ. Ce faisant, en entrant dans les exigences des rites sacrés déployés dans la tradition de l’Eglise, nous donnons un vrai sens à notre identité de fils et de filles du Père. La liturgie garde ainsi résolument les yeux fixés sur Dieu Tout-puissant, et non sur la modernité, la postmodernité ou je ne sais quel autre courant culturel ou philosophique. Elle occupe, comme l’a enseigné Sacrosanctum Concilium, une place fondamentale dans la vie du chrétien comme source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise. La liturgie catholique est normative pour la vie du chrétien, et bénéficie d’une objectivité dans la mesure où son contenu n’est pas affecté par les modes passagères propres à chaque génération – ou les formes particulières que lui donneraient certains prêtres ou évêques – mais est maintenue ferme et intègre dans la tradition tout en restant raisonnablement adaptable à des besoins pastoraux avérés. Comme l’enseigne le Catéchisme de l’Eglise Catholique, la liturgie catholique est un élément constituant de la sainte et vivante Tradition.

Il est ainsi évident que la Sainte Liturgie est de par sa nature contraire à cette exaltation de la subjectivité en toutes circonstances propre aux cultures postmodernes ; et cela se confirme tout particulièrement pour la prétention centrale de l’Eglise qui affirme que la Vérité est constituée par la Révélation de Dieu à l’humanité. »

Catherine Pickstock, théologienne professeur à Cambridge, présente à ce propos une appréciation fascinante de cette confrontation entre deux mondes quand elle écrit : « Une réforme liturgique authentique… devrait, soit être amenée à renverser notre modernité antirituelle, ou, cela étant impossible, à concevoir une liturgie qui refuserait d’être inculturée dans nos schémas de pensée et de discours modernes. » Elle plaide pour la création d’une liturgie qui « serait plus apte à nous confronter au défi que représente le choc avec un langage non familier », et aussi « à faire de toute notre vie une adoration, et à nous réunir dans le seul but de recevoir le don du Corps du Christ ». Catherine Pickstock voit juste lorsqu’elle dit que la liturgie doit refuser de suivre servilement les chemins de la modernité, et reste persuadée que le côté peu familier de la liturgie peut et doit servir à secouer de façon salutaire ceux qui se sont déjà avancés trop loin sur ces chemins.

 

Source: Pro Liturgia, Actualité du jeudi 21 décembre 2017

Réforme Liturgique : "renverser notre modernité anti-rituelle" (Catherine Pickstock)
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23 novembre 2017 4 23 /11 /novembre /2017 08:11
"La messe, c’est revivre le calvaire, ce n’est pas un spectacle" (François)

Le site Zenit a publié la traduction intégrale de la catéchèse en italien prononcée par le pape, lors de l’audience générale de ce mercredi 22 novembre 2017 sur la Place Saint-Pierre :

 

Le pape a invité à réfléchir :

 

"si, au moment de la messe, nous allons au calvaire – réfléchissons avec notre imagination – et si nous savons que cet homme, là, est Jésus. Mais est-ce que nous nous permettrions de bavarder, de faire des photos, de faire un peu de spectacle ? Non ! Parce que c’est Jésus ! Nous resterions certainement en silence, en pleurs et aussi dans la joie d’être sauvés. Quand nous entrons dans une église pour célébrer la messe, pensons à cela : j’entre au calvaire, où Jésus donne sa vie pour moi. Et ainsi, le spectacle disparaît, les bavardages disparaissent, les commentaires et ce genre de choses qui nous éloignent de cette chose si belle qu’est la messe, le triomphe de Jésus."

 

Et le pape de conclure :

 

"La messe, c’est revivre le calvaire, ce n’est pas un spectacle."

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6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 12:09

Dans l’édition typique du Missel romain servant de référence aux traductions dans les différentes langues courantes, on lit « Hic est enim calix sanguinis mei ... qui pro vobis et pro multis effundetur » (Ceci est la coupe de mon sang ... qui sera versé pour vous et pour beaucoup. NdCR.). Beaucoup de versions postconciliaires ont choisi de lire le « pro multis » comme un « pro omnibus » avec comme conséquence une différence non négligeable à un moment crucial touchant la foi catholique : la même messe... mais des formules liturgiques divergentes au moment de la consécration eucharistique, en fonction des groupes linguistiques.

Ainsi, en italien, le célébrant doit dire « per tutti » (pour tous) ; ceux qui vont à la messe dans un pays germanophone entendront dans certaines régions « für viele » (pour beaucoup) et dans d’autres régions « alle für » (pour tous). De telles discordances existent également en espagnol : certaines conférences épiscopales ont choisi de traduire « por muchos » (pour beaucoup), d’autres « por todos los hombres » (pour tous les hommes). En France, on dit « pour la multitude », faisant ainsi écho à la multitude évoquée par François.

 

La position du pape Benoît XVI

 

En 2006, Benoît XVI a demandé au cardinal Francis Arinze, alors préfet de la congrégation pour le Culte divin, d’envoyer une lettre à toutes les conférences épiscopales dans laquelle était signifiée une nette préférence pour une traduction littérale de « pro multis » et appelant à faire un changement là où était utilisée l’expression « pour tous ». Mais cette demande est souvent tombée dans le vide. Benoît XVI a repris cette question dans une lettre envoyée en 2012 aux évêques d’Allemagne. Le document, signé de sa propre main, résume les raisons théologiques pour la fidélité nécessaire à l’original latin, précisant en outre que le changement de la traduction doit être accompagnée d'une catéchèse spécifique aux fidèles. Pour le pape Ratzinger, l’expression « pour beaucoup » permet de conserver et de signifier une conception juste du salut qui laisse le croyant libre de dire « oui » à l’amour de Dieu.

 

Que dit François ?

 

Les enseignements de François ne semblent pas mettre fin au débat. Surtout quand on sait qu’il célèbre lui-même la messe en utilisant, selon le cas, l’une ou l’autre traduction. Ainsi, à Cuba, le 20 Septembre, 2015, il utilisé la formule espagnole « por todos los hombres », mais trois jours plus tard, à Washington, alors qu’il célébrait également en espagnol, il a dit « por muchos », plus proche de la formule latine « pro multis » utilisée au cours du même voyage apostolique lorsque la prière eucharistique était dite en latin. Et si vendredi dernier, pour la messe à Saint-Pierre, François a utilisé la prière en latin avec le « pro multis », la veille, au cimetière de Nettuno, en utilisant la même prière eucharistique, mais en italien cette fois, il avait utilisé les mots « pour tous » qui se trouvent dans le Missel actuellement en vigueur en Italie.

 

L’homélie du pape François

 

Le pape François va-t-il prendre position pur l’une ou l’autre traduction ? Il faut rappeler qu’en 2015, les participants au Ve Congrès de l’Eglise d’Italie à Florence ont déclaré : « Vous savez que le Seigneur n’a pas versé son sang pour certains, ni pour quelques-uns, ni pour beaucoup, mais pour tous. » Or l’homélie faite par le pape, vendredi dernier à Saint-Pierre, serait, selon le théologien Andrea Grillo, une façon de « conclure des discussions inutiles sur le “pro multis”, qui caractérisaient les dernières années du pontificat de Benoît XVI. »

 

Ouvrir à nouveau le débat ?

 

A présent, le pape Bergoglio semble rouvrir le débat. Un débat encadré par son Motu proprio de septembre “Magnum principium” qui pousse à une plus grande liberté dans les traductions liturgiques et a été vu par beaucoup comme un renversement du précédent document sur la matière, “Liturgiam authenticam”. Un Motu proprio défendu par le cardinal Robert Sarah qui, pour avoir minimisé la nouveauté introduite par François, a été humilié publiquement par le pape François.

La question de la traduction du « pro multis » qui est au cœur de la consécration, et donc de notre foi catholique, risque bien d’occasionner un nouveau désordre dans la liturgie et, par ricochet, dans l’Eglise.

 

 

Source: Pro Liturgia, Actualité du lundi 6 novembre 2017

Pour un “grand nombre” ou pour “tous” ?
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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 15:19
Le nouveau "Notre Père" sera récité dès le 3 décembre 2017

C'est une bonne nouvelle. La  nouvelle traduction du missel était attendue pour 2014-2015, le nouveau "Notre Père" arrive pour le premier jour de l'Avent, le 3 décembre 2017 :

 

Les évêques français ont décidé, durant leur Assemblée plénière à Lourdes (du 28 au 31 mars 2017), « l’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Notre Père dans toute forme de liturgie publique, le premier dimanche de l’Avent 2017 ». C’est ce qu’a indiqué la Conférence des évêques de France (CEF).

Nouvelle version du Notre Père récitée à compter du 3 décembre 2017

 

Notre Père qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses,

comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation, [Jusqu'au 3 décembre 2017 : "Et ne nous soumets pas à la tentation"]

mais délivre-nous du Mal.

 

 

La nouvelle traduction francophone du Notre Père, – « ne nous laisse pas entrer en tentation », au lieu de « ne nous soumets pas à la tentation » –, était en fait actée depuis novembre 2013. Elle avait été décidée dans le cadre d’un chantier plus global, entamé il y a 17 ans par les conférences épiscopales francophones, qui ont travaillé sur une nouvelle traduction intégrale de la bible, pour son usage liturgique.

 

La version prononcée actuellement, qui évoluera donc le 3 décembre 2017, datait de 1966

 

(...) La version prononcée actuellement, qui évoluera donc le 3 décembre 2017, datait, elle, de 1966 et avait été adoptée de manière œcuménique par les Églises luthériennes et réformées de France ainsi que par l’Église orthodoxe.

 

En mai 2016, au terme de leur synode annuel, les membres de l’Église protestante unie de France (Epudf) ont de leur côté, recommandé à leurs paroisses, par soucis « œcuménique », d’utiliser la nouvelle version, « ne nous laisse pas entrer en tentation.»

 

Source: Pelerin.com

 

Note du blog Christ-Roi. La traduction "ne nous laisse pas entrer en tentation" est tirée des écrits de saint Matthieu (Mt 6:9-13) ou saint Luc (Lc 11:1-4). Elle correspond mieux à l'Epître de Saint Jacques : "Que nul, quand il est tenté, ne dise : 'Ma tentation vient de Dieu'. Car Dieu ne peut être tenté de faire le mal et ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise, qui l'entraîne et le séduit" (TOB, Jc., 1:13-14.); "Que nul, s'il est éprouvé, ne dise : 'C'est Dieu qui m'éprouve.' Dieu en effet n'éprouve pas le mal, il n'éprouve non plus personne. Mais chacun est éprouvé par sa propre convoitise, qui l'attire et le leurre." (Bible de Jérusalem, Jc., 1:13-14.); "Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : ' Ma tentation vient de Dieu.' Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit." (Bible de l'Association épiscopale liturgique des pays francophones, Jc, 1: 13-14).

 

En 2013, le Cardinal Canizarès Llovera, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, se réjouit de donner ainsi aux fidèles "une Bible liturgique qui leur permettra d’accéder à la source de la foi et de louer le Seigneur dans une langue à la fois compréhensible, claire et magnifique (...) dans la fidélité à la Néo-Vulgate latine qui constitue le modèle de toute Bible catholique."

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 15:40

Dans l’Eglise, un schisme commence quand d’une paroisse à l’autre, la liturgie offre d’innombrables variantes témoignant de ce que les célébrants ont perdu “l’esprit de foi” (cf. S. Jean-Paul II, Lettre “Dominicae Cenae”, # 12.) ; il commence quand on adapte la liturgie aux différents “types” de fidèles (jeunes, vieux, modernistes, classiques...) et que d’un “type” à l’autre, plus rien ne passe, plus rien n’est reçu et plus rien n’est transmis.

A y regarder de plus près, l’Eglise est depuis des années dans un état de schisme rampant.

 

Source: Pro Liturgia, Actualité du samedi 28 octobre 2017

Dans l’Eglise, un schisme commence quand d’une paroisse à l’autre, la liturgie offre d’innombrables variantes témoignant de ce que les célébrants ont perdu “l’esprit de foi” (S. Jean-Paul II)

Extraits de Dominicae Cenae, # 9 et # 12. Dans le paragraphe 12, S. Jean Paul II utilise six fois le mot "unité" en association avec le mot "esprit de foi" :

 

9. L'Eucharistie est surtout un sacrifice : sacrifice de la Rédemption et, en même temps, sacrifice de la Nouvelle Alliance (46), comme nous le croyons et comme le professent clairement les Eglises d'Orient : " Le sacrifice d'aujourd'hui - a affirmé il y a des siècles l'Eglise grecque - est comme celui qu'offrit un jour l'unique Verbe incarné, il est offert (aujourd'hui comme alors) par Lui, car il est le sacrifice identique et unique " (47). C'est pourquoi justement, en rendant présent cet unique sacrifice de notre salut, l'homme et le monde sont restitués à Dieu par la nouveauté pascale de la Rédemption. Cette restitution ne peut faire défaut : elle est le fondement de la " Nouvelle et Eternelle Alliance " de Dieu avec l'homme et de l'homme avec Dieu. Si elle venait à manquer, il faudrait mettre en cause aussi bien l'excellence du sacrifice de la Rédemption, qui fut pourtant parfait et définitif, que la valeur sacrificielle de la sainte messe. Etant un véritable sacrifice, l'Eucharistie réalise donc la restitution à Dieu.

 

 

(...)

 

12.(...) L'Eucharistie est un tel don, elle est un tel bien. Nous devons rester fidèles dans les détails à ce qu'elle exprime en elle-même et à ce qu'elle nous demande, c'est-à-dire l'action de grâces.

 

L'Eucharistie est un bien commun de toute l'Eglise, comme sacrement de son unité. L'Eglise a donc le devoir rigoureux de préciser tout ce qui concerne la participation à l'Eucharistie et sa célébration. Il nous faut agir, par conséquent, selon les principes établis par le dernier Concile qui, dans sa constitution sur la sainte liturgie, a défini les autorisations et les obligations de chaque Evêque dans son diocèse comme aussi des Conférences épiscopales, étant donné que les uns et les autres agissent en unité collégiale avec le Siège Apostolique.

 

Nous devons en outre suivre les ordonnances publiées par les différents dicastères en ce domaine : aussi bien en matière liturgique, dans les règles établies par les livres liturgiques en ce qui concerne le mystère eucharistique, et dans les instructions consacrées au même mystère (67), que pour ce qui regarde la "communicatio in sacris", dans les normes du "Directorium de re oecumenica" (68) et dans l'"Instruction sur les cas d'admission des autres chrétiens à la communion eucharistique dans l'Eglise catholique" (69). Et même si la possibilité d'une certaine autonomie "créative" a été admise dans cette étape de renouveau, il faut toutefois respecter strictement les exigences de l'unité substantielle. Sur la voie de ce pluralisme (qui découle déjà, entre autres, de l'introduction des diverses langues dans la liturgie), nous ne pouvons poursuivre que jusqu'à une certaine limite : celle de ne pas supprimer les caractéristiques essentielles de la célébration de l'Eucharistie, et de respecter les normes prescrites par la récente réforme liturgique.

 

Il faut accomplir partout l'effort indispensable pour que dans le pluralisme du culte eucharistique, prévu par le Concile Vatican II, se manifeste l'unité dont l'Eucharistie est le signe et la cause.

 

Cette tâche sur laquelle, par la force des choses, doit veiller le Siège Apostolique, devrait être assumée non seulement par les diverses Conférences épiscopales, mais aussi par tout ministre de l'Eucharistie, sans exception. Chacun doit en outre se rappeler qu'il est responsable du bien commun de toute l'Eglise. Le prêtre, comme ministre, comme célébrant, comme étant celui qui préside l'assemblée eucharistique des fidèles, doit avoir un sens particulier du bien commun de l'Eglise, qu'il représente par son ministère, mais auquel il doit être aussi subordonné selon une discipline correcte de la foi. Il ne peut pas se considérer comme un "propriétaire", qui dispose librement du texte liturgique et du rite sacré comme de son bien propre, en allant jusqu'à lui donner un style personnel et arbitraire. Cela peut parfois sembler plus efficace, cela peut aussi mieux correspondre à une piété subjective, mais objectivement c'est toujours trahir l'union qui doit trouver son expression surtout dans le sacrement de l'unité.

 

Tout prêtre qui offre le Saint Sacrifice doit se rappeler que, pendant ce sacrifice, ce n'est pas lui seulement avec sa communauté qui prie, mais c'est toute l'Eglise qui prie, exprimant ainsi, notamment en utilisant le texte liturgique approuvé, son unité spirituelle dans ce sacrement. Si quelqu'un voulait appeler une telle position "uniformisme", cela prouverait seulement l'ignorance des exigences objectives de l'unité authentique, et ce serait un symptôme d'individualisme dangereux.

 

La subordination du ministre, du célébrant, au "Mysterium" qui lui a été confié par l'Eglise pour le bien de tout le peuple de Dieu, doit aussi trouver son expression dans l'observation des exigences liturgiques relatives à la célébration du Saint Sacrifice. Ces exigences portent, par exemple, sur l'habit, et en particulier sur les ornements que revêt le célébrant. Il est naturel qu'il y ait eu et qu'il y ait des circonstances dans lesquelles les prescriptions n'obligent pas. Nous avons lu avec émotion, dans des livres écrits par des prêtres qui avaient été prisonniers dans des camps d'extermination, des relations de célébrations eucharistiques faites sans suivre ces règles, c'est-à-dire sans autel et sans ornements. Si, en de telles conditions, cela était une preuve d'héroïsme et devait susciter une profonde estime, dans des conditions normales toutefois, négliger les prescriptions liturgiques peut être interprété comme un manque de respect envers l'Eucharistie, éventuellement dicté par l'individualisme ou par un défaut de sens critique au sujet des opinions courantes, ou par un certain manque d'esprit de foi."

 

Toujours au paragraphe 12, "(...) en arrivant au terme de ces considérations", le pape S. Jean Paul II ajoute : "je voudrais demander pardon - en mon nom et en votre nom à tous, vénérés et chers Frères dans l'épiscopat - pour tout ce qui, en raison de quelque faiblesse humaine, impatience, négligence que ce soit, par suite également d'une application parfois partielle, unilatérale, erronée des prescriptions du Concile Vatican II, peut avoir suscité scandale et malaise au sujet de l'interprétation de la doctrine et de la vénération qui est due à ce grand sacrement. Et je prie le Seigneur Jésus afin que désormais, dans notre façon de traiter ce mystère sacré, soit évité ce qui peut affaiblir ou désorienter d'une manière quelconque le sens du respect et de l'amour chez nos fidèles."

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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 11:39

Des forces envoyées par lui surgiront, profaneront le Lieu saint, la citadelle ; elles feront cesser le sacrifice perpétuel et établiront l’Abomination de la désolation.
Ceux qui transgressent l’Alliance, il en fera des renégats par ses intrigues, mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu réagira fermement.
[...]
Le roi agira selon son bon plaisir, il s’élèvera et s’enflera d’orgueil au-dessus de tout dieu. À propos du Dieu des dieux, il dira des choses aberrantes. Il réussira jusqu’à ce que la colère soit à son comble, car ce qui a été décidé s’accomplira.
Il n’aura d’égard ni pour le dieu de ses pères, ni pour le dieu favori des femmes, il n’aura d’égard pour aucune divinité, car il s’enflera d’orgueil au-dessus de tout.
À leur place, il honorera la divinité des citadelles, une divinité inconnue de ses pères ; il l’honorera avec de l’or, de l’argent, des pierres rares et des objets précieux. Il interviendra contre les fortifications des citadelles avec l’aide d’une divinité étrangère.

Livre de Daniel, XI, 31-39

Des nouvelles inquiétantes (non encore confirmées officiellement) annoncent que le pape François préparerait dans le plus grand secret une messe sans consécration... Pour faire l'"unité" avec les protestants, les paroles de la consécration seraient supprimées.  Vers l'abolition du Saint Sacrifice annoncé en Daniel 11, 31 ?

LE VATICAN PRÉPARERAIT UNE MESSE ŒCUMÉNIQUE DANS LE PLUS GRAND SECRET AVEC UNE CONSÉCRATION SILENCIEUSE

 

Il ne s'agit encore que de rumeurs et il faut donc prendre ces informations avec un grain de sel, voire même deux ou trois. Mais le fait qu'elles circulent est déjà un signal et les antennes de ceux qui m'en ont parlé sont en général fiables.

 

Nous écrirons donc tout ceci au conditionnel. Une commission mixte composée de luthériens et d'anglicans liés par le secret travaillerait actuellement pour mettre au point une forme de messe à laquelle pourraient participer les fidèles des trois confessions chrétiennes. Il n'est pas question des orthodoxes. Il ne semble pas qu'il y ait de documents écrits et tout cela n'en serait qu'au niveau de conversations.

 

L'hypothèse prévoirait une première partie de la liturgie de la parole qui ne pose pas de problème; après la reconnaissance des péchés, la demande de pardon à Dieu et la récitation du Gloria, on poursuivrait par les lectures et l'Evangile.

 

La commission plancherait actuellement sur la problématique du Credo. Les Eglises protestantes, même si elles reconnaissent le Symbole de Nicée-Constantinople, récitent de préférence le Symbole des apôtres. L'Eglise catholique les alterne. Au fond, même ce point ne devrait pas constituer un problème majeur.

 

Tout comme la présentation des dons qui, même si elle devra être étudiée avec attention, ne semble pas présenter d'obstacles majeurs au projet.

 

Le nœud central concerne l'eucharistie. La vision catholique de l'eucharistie diverge profondément de la vision luthérienne et de celles des autres confessions protestantes. Et il va de soi qu'à ce moment aussi fondamental au cours lequel, pour les catholiques, se déroule la transsubstantiation (mais pas pour les protestants), la liturgie ne peut pas être différente pour les différents célébrants.

 

Comment célébrer une liturgie commune alors que la définition alors que les définitions de ce qui s'y passe réellement à son point culminant divergent?

 

Une des possibilités envisagées serait le silence. C'est-à-dire qu'après le Sanctus, au moment où le célébrant prononce les paroles: "Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, Seigneur, nous te prions" les célébrants se tairaient et chacun répéterait mentalement "sa" formule.

 

La parole reviendrait dans les assemblées avec la récitation du Notre Père. La façon dont devraient se former les files pour recevoir l'eucharistie n'est pas encore très claire.

 

Voilà ce que nous avons entendu et dont nous vous informons. Une confirmation partielle du fait que ces travaux sont en cours se trouve dans cet article de Luisella Scrosati dans La Bussola Quotidiana évoque un tour de passe-passe trouvé par le Conseil pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, à l'époque présidé par le Cardinal Kasper, qui consisterait à recourir à l'Anaphore d'Addai et Mari qui est une prière de l'Eglise assyrienne d'Orient, plus connue comme Eglise nestorienne (Une Eglise orthodoxe des deux conciles).

 

> Le travail de sape pour une messe "œcuménique"

http://www.lanuovabq.it/…/articoli-il-lavorio-carsicoper-un…

 

Cette prière ne contient pas les paroles de la consécration sinon, comme l'affirme le document datant 2001, "non pas sous la forme d'une narration cohérente et ad litteram, mais de manière eucologique et disséminée, c'est-à-dire qu'elles sont intégrées aux prières d'action de grâce, de louange et d'intercession qui suivent."

 

> Orientations pour l'admission à l'Eucharistie entre l'Eglise chaldéenne et l'Eglise assyrienne d'Orient

http://www.vatican.va/…/rc_pc_chrstuni_doc_20011025_chiesa-…

 

Autrement dit, elle ne contient pas de façon explicite les mots 'ceci est mon corps... ceci est la coupe de mon sang' mais ceux-ci sont 'dispersés' dans les prières qui composent l'anaphore. Une véritable aubaine pour pouvoir justifier la création d'une nouvelle prière eucharistique sans les paroles de la consécration susceptibles de heurter les frères protestants.

 

Cette liturgie était uniquement réservée à l'Eglise chaldéenne et à l'Eglise assyrienne en cas de problèmes pastoraux [dus à la coexistence de ces deux communautés dans la diaspora au Kurdistan, le document mentionne explicitement qu'elles partagent la même foi eucharistique sur la présence réelle, NdT].

 

Mais naturellement, un détail aussi insignifiant n'aura aucun poids dans la fièvre œcuménique actuelle. De minimis non curat praetor.

 

Source: Marco Tosatti, journaliste et vaticaniste à La Stampa. Traduction Diakonos.be

Selon le vaticaniste Mario Tosatti, le rituel d’une “messe œcuménique” serait en préparation au Vatican. Elle pourrait être célébrée aussi bien par les catholiques que les protestants ou les anglicans puisqu’elle ne contiendrait plus rien d’explicite concernant l’aspect sacrificiel de l’Eucharistie, cette dernière n’étant plus qu’un repas fraternel célébré sur une table, comme c’est déjà le cas dans nombre de paroisses.

Dans cette nouvelle “messe”, il ne serait plus question de lien entre la “lex orandi” et la “lex credendi”, chacun étant libre de célébrer comme il veut pour croire ce qu’il veut. L’attaque contre la foi catholique viendrait donc du plus haut sommet de l’Eglise où la pratique du double langage est devenue habituelle.

Au cours d’une conférence donnée 6 mois après l’élection du successeur de Benoît XVI, le Cardinal Theodore McCarrick, Archevêque émérite de Washington (USA) révélait le plan ourdi par la “Maffia de Saint-Gall” (composée entre autres des cardinaux da Cruz Policarpo, Martini, Danneels, Murphy-O'Connor, Silvestrini, Husar, Kasper, Lehmann) pour faire élire Jorge Bergoglio.

Dans sa conférence, le Cardinal McCarrick précisait encore que cette “maffia” avait donné 5 ans au Pape François pour mettre l’Eglise sens dessus-dessous en sorte que la foi catholique puisse se dissoudre dans une vague religiosité sans consistance... La vidéo de la conférence (en anglais) est ici.

 

Ce n’est pas seulement la messe qu’une commission est chargée de démolir pour la rendre œcuménique, c’est-à-dire sans aucun rapport avec la foi professée par l’Eglise catholique. Comme si ça ne suffisait pas, c’est aussi la paroisse qui va faire l’objet d’un changement total. Selon des indiscrétions venant de Sainte-Marthe, la paroisse devrait disparaître pour être remplacée par des “communautés œcuméniques” dirigées par des “équipes de bergers” composées de “mamies bigoudis” (déjà en place), de laïcs catholiques, protestants et anglicans. Aux Pays-Bas, ce genre de paroisses existe déjà ; en Allemagne, on espère en créer. Le vénérable Hans Küng a fait savoir qu’il souhaitait encore davantage de nouveautés...

Vers une "messe" sans consécration ?
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1 mars 2017 3 01 /03 /mars /2017 09:28

Le répons “Emendemus” de la liturgie du Mercredi des Cendres est chanté pour l'entrée en Carême :

- version grégorienne :

Emendemus in melius

Amendons-nous par une vie meilleure

Quae ignoranter peccavimus,

De ce que par ignorance nous avons transgressé

Ne subito praeoccupati die mortis

De Peur qu'un jour la mort nous prenne soudainement,

Quaeramus spatium poenitentiae

Nous cherchons le temps pour le repentir

Et invenire non possumus.

Et ne pouvons pas le trouver

Attende, Domine, et miserere,

Prêtez l'oreille, Ô Seigneur et ayez pitié,

Quia peccavimus tibi.

Car nous avons péché contre vous.

 

Adjuva nos, Deus salutaris noster,

Aidez-nous, Ô Dieu de notre salut,

Et propter honorem nominis tui

Et, pour la gloire de votre nom,

Libera nos.

Libérez-nous.

- version polyphonique de William Byrd (1575) :

Sources: (1) Actualité du Mercredi des Cendres 1er mars 2017, Pro Liturgia (2) Schola Sainte-Cécile

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 12:45
Les messes bricolées ont-elles fait fuir le peuple?

C’est une réalité : les messes bricolées célébrées en langue du peuple, face au peuple, pour plaire au peuple ont partout fait fuir... le peuple. Ces messes-là ont contribué dans une très large mesure à l’effondrement de la pratique dominicale en France, en Suisse, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas... Désacralisées, banalisées, infantilisantes, atones, elles n’ont pas attiré un fidèle de plus mais ont chassé hors des églises celles et ceux qui auraient souhaité s’y rendre pour avoir l’occasion d’un cœur à cœur avec le Seigneur et non d’un face à face avec un célébrant dérisoirement autolâtre.

Tels sont les vrais résultats - les seuls résultats - de la pastorale liturgique imaginée par les évêques et mise en œuvre par des braves prêtres qui continuent obstinément à croire qu’en disloquant la liturgie de l’Eglise, ils rendront leurs messes plus attrayantes. Quand donc les uns et les autres ouvriront-ils les yeux et reconnaitront-ils que plus aucun catholique de ce nom n’est attiré par leur “cinéma dominical” ? Quand donc cesseront-ils de mentir en prétendant qu’ils appliquent le Concile, suivent le Missel romain et respectent la liturgie de l’Eglise ? Quand donc cesseront-ils de critiquer, rabaisser, négliger, oublier, duper, humilier en toute impunité les fidèles qui leur demandent des messes qui soient des messes et non des apparences ou des caricatures de liturgie ?

Denis Crouan, théologien et auteur de "La Liturgie Confisquée", Téqui, 2000.

Source: Diakonos.be

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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 10:29

Les prêtres qui souhaitent célébrer la messe “versus orientem” dans les paroisses ne doivent pas hésiter à le faire sans avoir à se justifier à qui que ce soit, pas même à leur évêque. Il leur faudra préalablement expliquer aux fidèles le bien-fondé de cette pratique en utilisant, si besoin, un argument-choc : le Pape François a lui-même donné l’exemple de la célébration “orientée” à l’occasion de la fête du baptême du Christ...

François célèbre la Messe "versus orientem" à l’occasion de la fête du Baptême du Christ

Source: Pro Liturgia, Actualité du lundi, 9 janvier 2017

Cette Messe "versus orientem" (orientée vers le Seigneur), au début de laquelle le Pape a baptisé des enfants, a été filmée. En voici la video, "Eucharist with Baptism of infants" :

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18 août 2016 4 18 /08 /août /2016 09:04

A la page “Pastorale” du site internet "Pro Liturgia" se trouve le texte de l’allocution donnée par le Cardinal Robert Sarah lors de la rencontre internationale “Sacra Liturgia 2016” sur l’authentique mise en œuvre de la Constitution Sacrosanctum Concilium sur la liturgie. Il s’agit d’un document de première importance du Préfet de la Congrégation pour le Culte divin qui montre, au passage, le bien-fondé de l’action menée depuis plusieurs années par l'association “Pro Liturgia”.

Elle suggère de mener deux actions :

1. Que chacun diffuse le plus possible le texte du Cardinal Sarah (auprès de son curé, du responsable de l’équipe locale d’animation liturgique...)

2. Que chacun écrive à son évêque pour lui demander de bien vouloir mettre en oeuvre les suggestions faites par le Cardinal Sarah, afin que la liturgie voulue par Vatican II devienne (enfin!) une réalité dans les paroisses.

Allocution donnée par le Cardinal Robert Sarah lors de la rencontre internationale "Sacra Liturgia 2016" sur l’authentique mise en œuvre de la "Constitution Sacrosanctum Concilium" du Concile Vatican II

Dans l'actualité du mercredi 17 août 2016 analysée par "Pro Liturgia", on lit ce commentaire révélateur :

 

(Par la non application et le non-respect par les évêques de la liturgie restaurée à la suite de Vatican II. NDLR) "... le concile Vatican II aura révélé de la façon la plus lumineuse qui soit que nous avons dans nos diocèses et dans nos paroisses, des évêques et des prêtres véritablement hostiles à la liturgie de l’Eglise catholique et, par conséquent hostiles à la foi qu’elle célèbre et transmet.

Le silence épiscopal qui a a suivi les récentes déclarations du Cardinal Sarah sur la liturgie conciliaire ainsi que le fait de reporter sine die la publication d'une version corrigée du Missel romain en français confirment cette analyse."

 

Et celui-ci :

 

"Une fois qu’on a compris que les évêques ne veulent pas que la liturgie de l’Eglise soit respectée, on comprend que gloser sur la forme “ordinaire” ou “extraordinaire” n’a plus aucun sens.

La seule question qu’il faut se poser est celle qu’avait indirectement mais très clairement posée S. Jean-Paul II au début de son pontificat : ces clercs qui passent leur temps à saboter la liturgie de l’Eglise et à la refuser aux fidèles ont-ils encore la foi catholique ?"

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6 juillet 2016 3 06 /07 /juillet /2016 12:07

Mis à jour

 

C'est du moins ce qu'affirme Messainlatino ce matin: le cardinal lance depuis Londres où il se trouve dans le cadre de Sacra Liturgia 2016, un appel à tous les prêtres pour qu'ils célèbrent désormais ad orientem à partir du 1er Dimanche de l'Avent 2016. Mgr Rey lui répond qu'il en sera ainsi dans le diocèse de Toulon, après envoi d'une lettre à tous ses prêtres.
Plus d'informations sur la page Facebook du Congrès de Londres.

Appel solennel du Cardinal Sarah pour tous les prêtres à célébrer ad orientem à partir de l'Avent 2016

Source

 

Le cardinal Robert Sarah est le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis 2014.

https://www.facebook.com/CardinalRobertSarah/photos/a.433622273461112.1073741828.432851903538149/564964090326929/?type=3&theater

https://www.facebook.com/CardinalRobertSarah/photos/a.433622273461112.1073741828.432851903538149/564964090326929/?type=3&theater

Add. Yves Daoudal sur son blog propose une traduction du discours du cardinal R. Sarah à Londres, lors de la troisième conférence internationale Sacra Liturgia, dans lequel ce dernier explique que lorsqu'il fut « reçu en audience par le Saint-Père en avril dernier », François lui « a demandé d’étudier la question d’une réforme de la réforme et la manière dont on pourrait enrichir les deux formes du rite romain. ...

 

Si nous voulons mettre en œuvre Sacrosanctum Concilium plus fidèlement, explique-t-il, si nous voulons réaliser ce que le concile souhaitait, cela est une question qui doit être étudiée avec attention et examinée avec la clarté et la prudence requises. »

 

Extrait de la traduction proposée :

 

« Parfois, j’ai vu des prêtres s’écarter pour laisser des ministres extraordinaires distribuer la sainte communion : cela n’est pas acceptable parce que c’est autant une négation du ministère du prêtre qu’une cléricalisation des laïques. Lorsque cela se produit, c’est le signe que la formation a été particulièrement médiocre, et cela doit être corrigé.

 

...

 

Je veux lancer un appel à tous les prêtres. Peut-être avez-vous lu mon article dans L’Osservatore Romano il y a un an, ou mon entretien donné au journal Famille chrétienne au mois de mai de cette année. A chaque fois, j’ai dit qu’il est de première importance de retourner aussi vite que possible à une orientation commune des prêtres et des fidèles, tournés ensemble dans la même direction – vers l’est ou du moins vers l’abside – vers le Seigneur qui vient, dans toutes les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur. Cette pratique est permise par les règles liturgiques actuelles. Cela est parfaitement légitime dans le nouveau rite. En effet, je pense qu’une étape cruciale est de faire en sorte que le Seigneur soit au centre des célébrations.

 

Aussi, chers frères dans le sacerdoce, je vous demande de mettre en œuvre cette pratique partout où cela sera possible, avec la prudence et la pédagogie nécessaire, mais aussi avec la confiance, en tant que prêtres, que c’est une bonne chose pour l’Eglise et pour les fidèles. Votre appréciation pastorale déterminera comment et quand cela sera possible, mais pourquoi ne pas commencer le premier dimanche de l’Avent de cette année, quand nous attendons le « Seigneur [qui] va venir sans tarder » (cf l’introït du mercredi de la première semaine de l’Avent) ? Chers frères dans le sacerdoce, prêtons l’oreille aux lamentations de Dieu proclamées par le prophète Jérémie : « Car ils m’ont tourné le dos » (Jr 2,27). Tournons-nous à nouveau vers le Seigneur !

Appel solennel du Cardinal Sarah pour tous les prêtres à célébrer ad orientem à partir de l'Avent 2016

Je voudrais aussi lancer un appel à mes frères évêques : conduisez vos prêtres et vos fidèles vers le Seigneur de cette façon, particulièrement lors des grandes célébrations de votre diocèse et dans votre cathédrale. Formez vos séminaristes à cette réalité : nous ne sommes pas appelés à la prêtrise pour être au centre du culte nous-mêmes, mais pour conduire les fidèles au Christ comme de fidèles compagnons. Encouragez cette simple, mais profonde réforme dans vos diocèses, vos cathédrales, vos paroisses et vos séminaires. En tant qu’évêques, nous avons une grande responsabilité, et un jour nous devrons en rendre compte au Seigneur. Nous ne possédons rien ! Comme saint Paul l’enseigne, nous sommes seulement « des serviteurs du Christ et […] des intendants des mystères divins » (1Co 4,2). Il nous faut nous assurer que la liturgie soit réellement respectée dans nos diocèses et que nos prêtres et diacres non seulement observent les règles liturgiques, mais également connaissent l’esprit et la vertu de la liturgie dont elles découlent. J’ai été fortement encouragé en lisant le texte « L’évêque, gouverneur, promoteur et gardien de la vie liturgique dans de le diocèse » présenté en 2013 lors de la conférence Sacra Liturgia à Rome par Mgr Alexandre Sample, archevêque de Portland dans l’Oregon, aux Etats-Unis. J’invite fraternellement les évêques à étudier avec attention ces considérations.

 

A ce stade, il me paraît utile de rappeler ce que j’ai déjà dit ailleurs : le pape François m’a demandé de continuer l’œuvre liturgique entreprise par Benoît XVI. (cf le message à la conférence Sacra Liturgia de 2015 à New York, aux Etats-Unis). Ce n’est pas parce que nous avons un nouveau pape que la vision de son prédécesseur est invalidée. Tout au contraire, le Saint-Père a un immense respect pour la vision liturgique et les mesures mises en œuvre par le pape Benoît XVI, dans la fidélité scrupuleuse aux intentions et aux objectifs des pères du concile.

 

Avant de conclure, permettez-moi de mentionner d’autres manières, plus modestes, de contribuer à une mise en œuvre plus fidèle de Sacrosanctum Concilium. La première est que nous devons chanter la liturgie, c’est-à-dire chanter les textes liturgiques, respecter les traditions liturgiques de l’Eglise et apprécier le vaste trésor de la musique sacrée qui est le nôtre, en particulier la musique propre du rite romain, à savoir le chant grégorien.

 

Nous devons trouver un bon équilibrer entre les langues vernaculaires et l’usage du latin dans la liturgie. Le concile n’avait jamais eu l’intention que le rite romain fût exclusivement célébré en langue vernaculaire. [NDLR. Constitution sur la Sainte Liturgie "Sacrosanctum Concilium", paragraphe 36 : "La langue liturgique. 1. L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins."] Mais il avait l’intention d’accroître son usage, en particulier pour les lectures. Aujourd’hui, il devrait être possible, en particulier avec les moyens d’impression modernes, de faciliter la compréhension de tous quand le latin est utilisé dans la liturgie eucharistique. Le latin est aussi particulièrement approprié pour les rassemblements internationaux, lorsque la langue vernaculaire n’est pas comprise par beaucoup. Evidemment, lorsque la langue vernaculaire est utilisée, elle doit être une traduction fidèle de l’original en latin, comme le pape François me l’a récemment réaffirmé.

 

Le silence en liturgieNous devons nous assurer que l’adoration est au cœur de nos célébrations liturgiques. Trop souvent, nous n’allons pas de la célébration vers l’adoration. Or, si nous ne le faisons pas, j’ai peur que nous ne participions pas toujours pleinement et intérieurement à la liturgie. Deux dispositions physiques sont utiles, et même indispensables. La première est le silence. Si je ne suis jamais en silence, si la liturgie ne me donne pas d’espace pour prier en silence et contempler, comment puis-je adorer le Christ ? Comment puis le rejoindre dans mon cœur et dans mon âme ? Le silence est très important, et pas uniquement avant ou après la liturgie. [NDLR. Constitution sur la Sainte Liturgie "Sacrosanctum Concilium", paragraphe 30 : "On observera aussi en son temps un silence sacré."]

 

Il en va de même pour l’agenouillement lors de la consécration (à moins d’être malade) : il est essentiel. En Occident, c’est un acte physique d’adoration qui nous humilie devant notre Seigneur et Dieu. C’est en soi un acte de prière. Là où l’agenouillement et la génuflexion ont disparu de la liturgie, ils doivent être rétablis, en particulier pour la réception de notre Seigneur dans la sainte communion. Chers prêtres, chaque fois qu’il est possible, avec la prudence pastorale dont j’ai parlé plus haut, formez vos fidèles à ce bel acte d’adoration et d’amour. Agenouillons-nous pour adorer et aimer le Seigneur dans l’Eucharistie à nouveau !

 

S’agissant de la réception de la Sainte Communion en s’agenouillant, je voudrais rappeler la lettre de 2002 de la congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, laquelle rend clair que « tout refus de la Sainte Communion à un fidèle à cause de son agenouillement [est] une grave violation de l’un des droits les plus fondamentaux des fidèles » (Lettre, 1er juillet 2002, Notitiae, n. 436, novembre-décembre, p. 583, traduction libre).

 

Veiller à l’habillement convenable de tous les ministres de la liturgie dans le sanctuaire, y compris les lecteurs, est aussi très important, si nous voulons que ceux-ci soient considérés comme d’authentiques ministres. Ces services doivent être remplis avec la bienséance due à la sainte liturgie, et les ministres eux-mêmes doivent montrer la révérence convenable pour les mystères qu’ils servent.

 

Voilà quelques suggestions : je suis certain que beaucoup d’autres pourraient être faites. Je vous les présente comme autant de manières possibles d’aller de l’avant vers « une manière digne de célébrer la liturgie, tant dans sa forme extérieure que dans les dispositions intérieures qu’elle appelle », qui était bien sûr le souhait exprimé par le cardinal Ratzinger au début de son grand ouvrage L’Esprit de la liturgie (Joseph Ratzinger, L’Esprit de la liturgie, Ad Solem, Genève 2001, p.10). Je vous encourage à faire tout votre possible pour réaliser ce but qui est en parfaite cohérence avec celui de la constitution sur la sainte liturgie du concile Vatican II. »

Messe ad Orientem par le Cardinal R. Sarah (Sacra Liturgia UK - 06-07-2016)

Messe ad Orientem par le Cardinal R. Sarah (Sacra Liturgia UK - 06-07-2016)

Les photos de la Messe ad orientem du Cardinal R. Sarah à Londres le 06-07-2016 (Sacra Liturgia 2016)

 

Le site Sacra Liturgia a publié le 11 juillet le texte officiel et intégral en français de l'Allocution d'ouverture de son Eminence le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, lors de la Conférence Sacra Liturgia 2016 à Londres (Royaume-Uni), le 5 juillet 2016.

 

Appel solennel du Cardinal Sarah pour tous les prêtres à célébrer ad orientem à partir de l'Avent 2016
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21 mai 2016 6 21 /05 /mai /2016 13:38
Le silence en liturgie

Un proverbe bulgare dit que le silence irrite le diable.

Nombre de célébrations liturgiques sont si peu propices au silence que le malin pourrait s’y sentir à l’aise.

Une liturgie faite de silence est souvent le dernier refuge du croyant. Malheureusement, on trouve aujourd’hui trop peu de prêtres qui savent cela.

 

Source: Pro Liturgia - Actualité du jeudi 19/05/2016

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 15:55
La "participation" en liturgie

On dit souvent que le concile Vatican II a demandé aux fidèles de participer “activement” à la liturgie. Il s’agit d’une erreur que nous avons souvent soulignée. En effet, la Constitution conciliaire parle de “participatio actuosa” - de participation effective - et non de “participation activa” - de participation active -.

A présent, si l’on regarde ce qui se fait dans les paroisses, on constate qu’à partir de cette erreur s’est développée une participation proprement “activiste”.

Et de ce fait, deux types de participations s’opposent. La première, généralement mal perçue par les prêtres de la génération postconciliaire, consiste à entrer dans la contemplation de ce qui est signifié par la liturgie de l’Eglise. A première vue, il s’agirait d’une participation “passive” proche de l’indifférence. La seconde, qui a le vent en poupe, consiste à inviter un maximum de personnes à se mettre en scène dans des célébrations adaptées à des présupposés pastoraux. Il s’agit de cette participation “active” que des pasteurs considèrent encore comme dynamisante, même si tout le monde reconnaît aujourd’hui qu’elle est aussi artificielle et stérile... en plus d’être destructrice de la liturgie (cf. les enseignements de S. Jean-Paul II et de Benoît XVI).

La participation donnant l’impression d’être “passive” est du type de celle qu’on retrouve dans les liturgies orientales ou orthodoxes. Là, les fidèles ne se promènent pas dans le chœur qui demeure l’espace sacré réservé aux prêtres ; ils ne chantent pas, car c’est la chorale qui est chargé du chant ; ils ont peu de réponses à donner aux célébrants, ne s’agenouillent pas, ne s’asseyent pas. Les seuls gestes qu’ils puissent faire, en dehors de s’avancer pour recevoir la communion, sont le signe de croix et la vénération des icônes. Et pourtant ces fidèles “participent” au plein sens du terme : il suffit de les observer au cours d’une longue liturgie pour constater qu’ils sont attentifs, que rien de ce que font les ministres sacrés ne leur échappe. On peut dire que leur “participation” naît de ce qu’ils sont proprement saisis par le déroulement d’une liturgie - qui est la même pour tous quel que soit l’âge des fidèles - se voulant le reflet de la liturgie céleste qui se célèbre de toute éternité devant le trône de la Majesté divine.

En fin de compte, ce type de participation que l’on ne retrouve que trop rarement dans nos paroisses est totalement en phase avec ce qui est demandé par le Concile pour permettre aux fidèles d’acquérir une juste compréhension de la liturgie romaine : “Dans les célébrations liturgiques, chacun, ministre ou fidèle, en s’acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature de la chose et des normes liturgiques. Même les servants, les lecteurs, les commentateurs et ceux qui font partie de la schola cantorum s’acquittent d’un véritable ministère liturgique. C’est pourquoi ils exerceront leur fonction avec toute la piété sincère et le bon ordre qui conviennent à un si grand ministère, et que le peuple de Dieu exige d’eux à bon droit. Aussi faut-il soigneusement leur inculquer l’esprit de la liturgie, selon la mesure de chacun, et les former à tenir leur rôle de façon exacte et ordonnée.” (Sacrosanctum Concilium, nn. 28-29)

L’agitation, le désordre, les changements continuels, la présence de fidèles laïcs dans les chœurs des églises, l’animation liturgique... sont autant d’éléments factices et étrangers à la liturgie qui conduisent les pratiquants à perdre le sens véritable de la participation “en profondeur” à la liturgie de l’Eglise.

En conclusion, on peut dire que l’authentique participation souhaitée par le Concile n’est pas dans le “faire quelque chose”. Elle consiste d’abord à se mettre en présence de Dieu et à se “laisser instruire” par la liturgie. Or le premier moyen de favoriser cette “instruction” du peuple de Dieu est de lui permettre de participer à des liturgies célébrées par des prêtres qui auront parfaitement intégré et intériorisé cet “ars celebrandi” qui découle de l’obéissance fidèle aux normes liturgiques dans leur totalité, puisque c'est justement cette façon de célébrer qui a assuré, depuis 2000 ans, la vie de foi de tous les croyants appelés à vivre la célébration en tant que peuple de Dieu, sacerdoce royal, nation sainte. (Cf. Exhortation post-synodale “Sacramentum Caritatis”.)

 

Que signifie “participer” en liturgie ? Comment “participer” à la liturgie ?

L’idée de “participation” n’est pas née au moment du concile Vatican II. On la retrouve dans le “mouvement liturgique” du XIXe siècle, essentiellement dans le Motu proprio de S. Pie X, en 1903, “Tra le sollecitudini”, qui fait accéder la participation active au rang d’un concept permettant le renouveau liturgique : “Notre plus vif désir étant que le véritable esprit chrétien refleurisse de multiples façons et se maintienne chez tous les fidèles, il est nécessaire de pourvoir avant tout à la sainteté et à la dignité du temple où les fidèles se réunissent, précisément pour puiser cet esprit à la source première et indispensable : la participation active aux mystères sacro-saints et à la prière publique et solennelle de l’Eglise.” Ce texte de S. Pie X sera repris quasi à la lettre au n° 14 de la Constitution “Sacrosanctum Concilium” de Vatican II : “Cette participation pleine et active de tout le peuple est ce qu’on doit viser de toutes ses forces dans la restauration et la mise en valeur de la liturgie. Elle est en effet la source première et indispensable à laquelle les fidèles doivent puiser un esprit vraiment chrétien.”

Pour autant, le Concile précise, au n° 19 de “Sacrosanctum Concilium”, qu’il est nécessaire de former les fidèles à la “participation intérieure et extérieure”. Ces deux aspects de la participation, en effet, ne peuvent pas être dissociés puisqu’ils caractérisent les deux faces d’une même et unique réalité.

Cet enseignement du Concile sera ensuite résumé dans le “Compendium du Catéchisme de l’Eglise catholique” de la manière suivante : “La liturgie est la célébration du Mystère du Christ, en particulier du Mystère pascal” (n° 218). Ainsi l’ “actio” à laquelle sont appelés à participer, est l’ “actio” même du Christ continuée par son Corps qui est l’Eglise : elle est divine avant de devenir nôtre ou d’être notre façon de faire.

On comprend alors la requête si souvent formulée par le Magistère post-conciliaire, en particulier devant les dérives auxquelles la mise en œuvre de la réforme liturgique a souvent conduit, de “redécouvrir le sens du Mystère”. Dans l’Exhortation post-synodale “Ecclesia in Europa”, Jean-Paul II écrivait : “A toi, Eglise qui vit en Europe, j’adresse un appel pressant : sois une Eglise qui prie, qui loue Dieu, qui en reconnaît la primauté absolue et qui l’exalte avec une foi joyeuse. Redécouvre le sens du Mystère (...). Célèbre le Salut du Christ : accueille-le comme un don qui fait de toi son sacrement ; fais de ta vie le vrai culte spirituel qui plaît à Dieu (cf. Rm 12, 1)” (n° 69). Et d’ajouter : “Certains symptômes révèlent un affaiblissement du sens du mystère dans les célébrations liturgiques elles-mêmes, qui devraient au contraire y introduire. Il est donc urgent que l’Eglise soit retrouvé le sens authentique de la liturgie” (n° 70).

Le fidèle est donc appelé à participer à la liturgie qui doit apparaître comme célébration du Mystère de notre Rédemption. Ainsi comprise, la “participation”, pour être enrichissante sur le plan de la foi, doit pouvoir s’enraciner dans un acte qui est de l’ordre de l’être et qui n’est autre que la participation à la nature divine du Christ, sans laquelle l’action liturgique ne serait pas proportionnée à son objet. C’est ce que le pape Jean-Paul II soulignait dans le texte déjà cité :

“Comme le souligne bien aussi la tradition des vénérables Eglises d’Orient, par la liturgie, les fidèles entrent en communion avec la Sainte Trinité, faisant l’expérience de leur participation à la nature divine, en tant que don de la grâce” (Ecclesia in Europa, n° 70).

Il ne s’agit donc pas pour les prêtres qui célèbrent la liturgie de créer les conditions d’un contact avec le Mystère, mais plutôt d’en accueillir la présence, d’en célébrer la présence à travers le rite de l’Eucharistie que le seigneur a lui-même institué. Il s’agit donc, pour l’ensemble des fidèles, de participer, au sens de “prendre part” au Mystère pascal du Christ, lequel est rendu réellement présent dans la liturgie. On revient ainsi à l’invitation pressante de Jean-Paul II dans l’Exhortation apostolique “Ecclesia in Europa” “à redécouvrir le sens du mystère ; à renouveler les célébrations liturgiques afin qu’elles soient des signes toujours plus éloquents de la présence du Christ Seigneur” (n° 69). La participation ne sera alors que la conséquence pastorale de l’actualisation du Mystère par la liturgie : puisque le Mystère est présent, il faut lui être présent ! D’où le concept de participation consciente : consciente du Mystère ainsi rendu présent et qui précède la célébration elle-même.

Cette participation à la liturgie revêt aussi aspect communautaire. Car c’est l’Eglise qui est le sujet de la liturgie. C’est ce qu’enseigne clairement “Sacrosanctum Concilium” : les actions liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l’Eglise qui est le sacrement de l’unité, c’est-à-dire le peuple saint réuni et organisé sous l’autorité des évêques (n° 26) : c’est pourquoi elles manifestent le Corps tout entier de l’Eglise.

La participation n’est donc pas livrée à l’arbitraire du célébrant, encore moins à la fantaisie de telle ou telle communauté ou groupe de fidèles ; car l’action de l’Eglise précède toujours cette participation.

A présent, si l’on regarde de près les préconisations du Concile sur la “participatio actuosa”, on voit bien qu’on y insiste surtout sur les activités extérieures. Trois principes pastoraux commandent même cette participation extérieure.

Il y a d’abord l’agencement liturgique, c’est-à-dire la répartition des rôles. On peut lire au n° 50 de “Sacrosanctum Concilium” : “Le rituel de la messe sera révisé de telle sorte que se manifestent plus clairement le rôle propre de chacun” (Voir aussi le n° 28). Il y a ensuite la question de l’intelligibilité : au n° 34, on insiste sur la “noble simplicité” des rites, sur la “transparence” des signes et l’intelligence des textes et des signes qui en facilitent la compréhension. Enfin, il y va de la nature communautaire de l’action liturgique qui l’emporte sur toutes les célébrations individuelles ou privées (cf. n° 27).

Force est de constater que si l’on n’établit pas assez clairement le lien vital qui unit participation extérieure et participation intérieure, ces principes pastoraux peuvent conduire à une conception erronée de la liturgie qui s’exprimera en terme de théâtralisation excessive des rôles, de célébration réductrice des rites, et d’autocélébration abusive de l’assemblée.

Il faut dire, comme l’écrit Aidan Nichols dans son livre “Regard sur la liturgie et la modernité”, “qu’au moment de l’ouverture du Concile, les principales écoles de sociologie à la disposition des liturgistes étaient positivistes, empiristes ou fonctionnalistes” (p. 63). Fort de présupposés hérités davantage de la philosophie rationaliste des Lumières que de la grande tradition théologique de l’Eglise, on a recherché la simplicité, par un désir de renouer avec la pratique de l’Eglise primitive, mais avec le refus a priori de voir dans la complexification du rituel à travers les siècles un enrichissement qui pouvait bien découler d’une expérience toujours plus profonde par le sujet-Eglise du Mystère du Christ.

De même, on partait du principe que plus un rite est rendu intelligible et convivial, plus il suscite un assentiment plus profond. Or, les sociologues d’aujourd’hui affirment que l’action symbolique nécessite au contraire une certaine opacité.

La méconnaissance de cette réalité fait qu’on assiste aujourd’hui, au nom de la répartition des rôles, à une excessive personnalisation, voire à une théâtralisation du rôle de chacun qui se fait au détriment de la manifestation de la personne même du Christ qui, dans la liturgie, doit avoir la place centrale. D’où ce fâcheux appauvrissement du sens de la foi que l’on constate dans de nombreuses assemblées, et cet aplatissement du Mystère qui caractérise tant de célébrations.

Le dessèchement liturgique ainsi induit par une conception par trop rationaliste de la participation active, a paradoxalement engendré par réaction un certain romantisme liturgique, où l’excès de cérébralisation a laissé la place à un excès de sensiblerie, accru par cette autre requête de certains liturgistes modernes de créer des communautés vivantes et chaleureuses qui réduisent la liturgie à une fête au sens du divertissement ou de la distraction par rapport aux épreuves souvent pesantes de l’existence.

C’est dans ce contexte qui rend difficile la découverte du véritable sens de la liturgie que des pasteurs dûment formé doivent apprendre aux fidèles en quoi doit consister la “participation” aux célébrations telle qu’elle est demandée par l’Eglise. Ne serait-il pas urgent, pour mener à bien un tel travail pastoral, de bénéficier d’un enseignement solide donné par les évêques ?

 

Source : Pro Liturgia, Actualité du 11 décembre 2015

 

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 09:54
De l'avenir de l'Eglise

Le “New Age” des années postconciliaires, qui a consisté à admettre plusieurs voies d’accès à l’absolu, ajouté au pragmatisme ecclésial se manifestant dans une démocratisation du gouvernement de l’Eglise et dans l’horizontalisme liturgique, a été à l’origine du relativisme qui mine les sociétés occidentales.

A ce sujet, le Pape Benoît XVI parlait d’une véritable “dictature du relativisme” qui s’était introduite même dans l’Eglise pour favoriser tant les théologies qui considèrent que toutes les religions se valent que les courants œcuméniques qui, voyant les Eglises comme égales, sont favorables à l’intercommunion.

Or, la Constitution dogmatique de Vatican II “Lumen gentium” considère que l’Eglise n’est pas qu’une organisation pouvant s’adapter au relativisme ambiant. Elle est l’organisme de l’Esprit Saint. Et à ce titre, elle ne peut se développer que de l’intérieur - et non à partir de “périphéries” coupées du centre - par sa communion au Christ, dans la foi, l’espérance et la charité.

Affirmer et croire que l’Eglise est le Corps du Christ, implique que celui-ci s’est donné un corps communautaire et historique, fondé sur l’Eucharistie.

Ainsi, la liturgie de la messe est-elle la loi essentielle, capitale, fondamentale de l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique : elle est née à la dernière Cène et permet, à travers sa forme rituelle authentifiée par le Magistère, d’actualiser la Nouvelle Alliance.

Il en découle qu’une Eglise locale - diocèse, paroisse... - ne peut jamais apparaître comme une réalité isolée ou se considérer comme telle, mais doit sans cesse veiller à s’affirmer dans une communion catholique avec les fidèles de tous les temps : passé, présent et à venir.

En effet, l’Eglise catholique n’est pas une juxtaposition statique d’Eglises locales et de communautés particulières : celles-ci ne sont que des réalisations de la seule et unique Eglise née à la Pentecôte et dans laquelle l’essence de la vocation chrétienne ne peut en aucun cas se réduire à un programme politique, à une morale, à un humanisme quelconque, à une philosophie ou à une sagesse.

On comprend donc que le véritable leitmotiv du message de Jésus est le Royaume de Dieu : le Christ qui a proclamé la venue du Royaume était lui-même ce Royaume.

Le Royaume de Dieu n’est donc pas un concept politique. Il n’est pas davantage une règle dont on pourrait se servir directement pour élaborer une praxis politique ou exercer une critique des réalisations de tel ou tel gouvernement.

L’image du Royaume de Dieu nous est donnée par la liturgie, laquelle est d’une importance capitale pour la vie de l’Eglise en ce qu’elle est une incarnation de l’espérance eschatologique, de notre désir d’accéder au Royaume.

Une théologique saine ne peut que s’appuyer sur une liturgique saine. Inversement, des liturgies bancales, approximatives, banalisées sont inévitablement le lieu où s’élaborent des théologies hétérodoxes. On s’en rend compte si l’on considère que la crise que traverse aujourd’hui l’Eglise a été précédée d’une destruction de la liturgie, laquelle destruction a elle-même été précédée du rejet de la prière au profit de l’activisme pastoral.

Car, en effet, le point de départ d’une liturgie juste capable de protéger la doctrine est la prière : la liturgie de l’Eglise naît de la prière et enseigne la prière.

Cependant, on ne peut pas faire de la prière liturgique un acte personnel sans rapport avec l’héritage liturgique. Ainsi, par exemple, le chant liturgique ne peut pas se couper du chant grégorien pour adopter des formes de pop ou de rock, lesquelles relèvent essentiellement de l’excitation politique ou érotique, ou du simple désir de divertissement. Le chant liturgique authentique doit être créateur d’instants où l’homme devient capable de saisir intérieurement son attente persévérante du Royaume.

Par conséquent, tout dans la liturgie - paroles, chants, gestes, vêtements des ministres, beauté du sanctuaire - doit s’opposer aux tendances qui préfèrent la rationalité à la Tradition. En effet, ces tendances, généralement dictées par le relativisme contemporain qui conduit à oublier de sens de l’eschatologie, ont toutes comme conséquence de réduire la liturgie à une austérité calviniste qui abolit la contemplation pour mettre les questions morales (la communion aux “divorcés-remariés”) et politiques (il faut se mobilier pour sauver la planète) au centre du christianisme et à la place du Royaume de Dieu.

On en vient alors à oublier ce n’est ni la rationalité ni les changements de structures qui détermineront l’avenir de l’Eglise mais les saints. Ça a toujours été le cas dans l’histoire, surtout dans les périodes de crises.

Source: Pro Liturgia, Actualité du samedi 5 décembre 2015

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1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 09:32

En 2014, la Congrégation pour le Culte divin, à la demande du Pape Benoît XVI, avait publié un document demandant aux évêques de corriger les façons de faire le “geste de la paix” au cours des messes. Il s’agissait de viser “une meilleure expression du signe de la paix et d’en modérer les excès”.

Or depuis la diffusion de ce document, on constate que dans nos cathédrales et nos églises paroissiale, rien n’a été corrigé, rien n’a été expliqué, rien n’a changé.

Pourtant on nous dit et on nous répète que la liturgie est respectée ; que les évêques veillent à ce qu’elle le soit...

Se pose alors la question non plus de la volonté, mais de la capacité des clercs à comprendre de quoi on parle quand on parle de liturgie.

 

Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements. Lettre circulaire : La signification rituelle du don de la paix pendant la messe. Source : http://catholique-savoie.cef.fr/diocese-de-savoie/services-et-mouvements/sinitier-a-la-foi/pastorale-liturgique-et-sacramentelle/lettre-circulaire-don-de-la-paix-pendant-la-messe

Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements. Lettre circulaire : La signification rituelle du don de la paix pendant la messe. Source : http://catholique-savoie.cef.fr/diocese-de-savoie/services-et-mouvements/sinitier-a-la-foi/pastorale-liturgique-et-sacramentelle/lettre-circulaire-don-de-la-paix-pendant-la-messe

Modérer les "excès" du "geste de la paix"
Modérer les "excès" du "geste de la paix"
Modérer les "excès" du "geste de la paix"

Source : Pro liturgia, Lundi 31/8/2015

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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 09:08

Le docteur Denis Crouan de l'Association Pro Liturgia sur la manipulation de la liturgie "bien orchestrée" par les pasteurs diocésains, une manipulation "voulue, programmée, planifiée" :

Daech a détruit un des plus importants temples de Palmyre. On s’indigne.
... [D]epuis 50 ans, le clergé français s’emploie à détruire le patrimoine liturgique de l’Eglise. On s’en fiche.

Denis Crouan - Pro Liturgia, Lundi 24/8/2015

Liturgie : Une manipulation "voulue, programmée, planifiée"

Dans leur grande majorité, les pratiquants sont devenus indifférents devant les enlaidissements et les déformations de la liturgie qui devraient, au contraire, les révulser.

Cette indifférence n’est pas le fruit du hasard.

Qu’attendre, en effet, de fidèles ayant accepté d’être décatéchisés et auxquels on a désappris le silence, la contemplation, la dignité, la beauté, le sens profond de la liturgie ? Qu’attendre de fidèles auxquels on appris que tout était relatif, aussi bien dans le domaine de la foi que de son expression liturgique ?

Cette indifférence a été organisée dès les lendemains de Vatican II par une manipulation bien orchestrée des pasteurs diocésains qui ont créé des équipes liturgiques uniquement pour servir de caisses de résonance à leurs projets de désacralisation.

Cette manipulation voulue, programmée, planifiée, a fait que des centaines et des centaines de chefs de chœurs, de choristes, d’organistes et de musiciens compétents ont pu être exclus des paroisses ou réduits au silence afin d’être remplacés par des incapables qui, n’ayant jamais ni compris ni même étudié le Concile et la liturgie, condamnaient l’Eglise à la disparition de son patrimoine le plus précieux.

La rupture est là, porteuse - avec la complicité de pratiquants formatés pour avaler n’importe quoi dès qu’ils assistent à une messe - de conséquences catastrophiques : dans la plupart des paroisses, il n’y a plus personne de vraiment compétent pour transmettre le patrimoine liturgique. Et même si il y en avait, les fidèles se sont tellement déshabitués à voir, à entendre et à apprécier la véritable liturgie de l’Eglise, qu’elle ne pourrait rien faire sans risquer de provoquer un tsunami paroissial.

Une génération de fidèles - laïcs et clercs réunis - aura ainsi réussi à démolir, dans l’indifférence totale, ce que l’Eglise avait patiemment établi pendant des siècles.

Nous sommes face à un désastre impressionnant et, dans la plupart des cas, irréparable tant les fidèles sont détournés de l’essentiel par ces occupations infantilisantes et niaiseuses auxquelles ils acceptent sans sourciller de prendre part dès qu’ils sont à la messe.

 

Source: Association Pro liturgia, Lundi 24/8/2015.

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19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 09:05

 

Sur le site internet de la Communauté interparoissiale “Au Cœur du Sundgau” (dioc. de Strasbourg), on trouve une page intitulée “La messe expliquée aux enfants”.

Et voici ce qu’on lit - une fois de plus - au sujet de la Communion :

 

“Voici ce que disait St Cyrille (4° siècle) :

“Lorsque tu t’avances, ne t’approche pas les mains grandes ouvertes ni les doigts écartés, fais un trône pour ta main qui va recevoir le Roi.

Reçois le corps du Christ dans le creux de ta main et réponds : AMEN”

 

On mesure le peu de formation liturgique de ceux qui ont cité ce texte pour justifier la communion dans la main. N’auraient-ils par eu tout intérêt à poursuivre la lecture du document qu’ils prennent comme argument.

Voici en effet ce qu’il dit :

 

“Sanctifiez votre œil par le contact avec le Corps Sacré (...) Alors que vos lèvres sont encore humides, touchez vos lèvres et passez votre main sur vos yeux, votre front et vos autres sens pour les sanctifier.”

 

Ces recommandations relevant plus de la superstition que de la foi chrétienne ont poussé les théologiens et les historiens à s'interroger sur l’authenticité de ce texte. Et il apparaît qu’il n’est pas de S. Cyrille mais d’un de ses successeurs, le Patriarche Jean, dont l’orthodoxie a paru très tôt suspecte. Nous le savons grâce à la correspondance échangée entre S. Epiphane, S. Jérôme et S. Augustin.

 

Par contre, d’autres témoignages des premiers siècles attestent que si la communion pouvait être reçue dans la main, c’était dans des cas exceptionnels relevant de circonstances très particulières (persécutions, nécessité de mettre le Pain consacré à l’abri... etc.)

Mais il est désormais convenu que dans les paroisses, il ne faut surtout pas hésiter à induire les fidèles en erreur...

 

Source : Pro liturgia, Lundi 30/3/2015

 

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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 06:02
Quelques rappels de l’obligation de respecter les règles liturgiques

[L]’obligation de respecter les règles liturgiques garantissant partout la similitude entre les différentes célébrations de l’Eucharistie a été souvent rappelée. Quelques exemples :

- le Bx Paul VI en s’adressant au “Consilium” pour la liturgie, le 19 avril 1967, relève que le fait de donner des formes arbitraires à la liturgie est en total désaccord avec les normes en vigueur dans l’Eglise et conduit à déconcerter les fidèles ou à semer le trouble dans les communautés paroissiales;

- S. Jean-Paul II, dans la Lettre “Dominicae Cenae” qu’il envoie en 1980 aux évêques du monde entier à l’occasion du Jeudi saint, souligne que

le prêtre, comme ministre, comme célébrant, comme étant celui qui préside l'assemblée eucharistique des fidèles, doit avoir un sens particulier du bien commun de l'Eglise, qu'il représente par son ministère, mais auquel il doit être aussi subordonné selon une discipline correcte de la foi. Il ne peut pas se considérer comme un “propriétaire”, qui dispose librement du texte liturgique et du rite sacré comme de son bien propre, en allant jusqu'à lui donner un style personnel et arbitraire. Cela peut parfois sembler plus efficace, cela peut aussi mieux correspondre à une piété subjective, mais objectivement c’est toujours trahir l’union qui doit trouver son expression surtout dans le sacrement de l’unité. Tout prêtre qui offre le Saint Sacrifice doit se rappeler que, pendant ce sacrifice, ce n'est pas lui seulement avec sa communauté qui prie, mais c’est toute l’Eglise qui prie, exprimant ainsi, notamment en utilisant le texte liturgique approuvé, son unité spirituelle dans ce sacrement. Si quelqu’un voulait appeler une telle position “uniformisme”, cela prouverait seulement l’ignorance des exigences objectives de l’unité authentique, et ce serait un symptôme d’individualisme dangereux.”

Et S. Jean-Paul II d’ajouter :

La subordination du ministre, du célébrant, au “Mysterium” qui lui a été confié par l’Eglise pour le bien de tout le peuple de Dieu, doit aussi trouver son expression dans l’observation des exigences liturgiques relatives à la célébration du Saint Sacrifice. Ces exigences portent, par exemple, sur l’habit, et en particulier sur les ornements que revêt le célébrant. Il est naturel qu’il y ait eu et qu’il y ait des circonstances dans lesquelles les prescriptions n’obligent pas. Nous avons lu avec émotion, dans des livres écrits par des prêtres qui avaient été prisonniers dans des camps d’extermination, des relations de célébrations eucharistiques faites sans suivre ces règles, c’est-à-dire sans autel et sans ornements. Si, en de telles conditions, cela était une preuve d’héroïsme et devait susciter une profonde estime, dans des conditions normales toutefois, négliger les prescriptions liturgiques peut être interprété comme un manque de respect envers l’Eucharistie, éventuellement dicté par l’individualisme ou par un défaut de sens critique au sujet des opinions courantes, ou par un certain manque d’esprit de foi.” (Cf. n°12)

Dans la Lettre apostolique “Vicesimus quintus annus” écrite le 4 décembre 1988 à l’occasion du 25e anniversaire de la Constitution Sacrosanctum Concilium, le Pape S. Jean-Paul II déplore une nouvelle fois les déviations introduites dans la liturgie :

On constate parfois des omissions ou des ajouts illicites, des rites inventés hors des normes établies, des attitudes ou des chants qui ne favorisent pas la foi ou le sens du sacré (...). On ne peut tolérer que certains prêtres s’arrogent le droit de composer des prières eucharistiques ou de remplacer les textes de l’Ecriture sainte par des textes profanes. Des initiatives de ce genre, loin d’être liées à la réforme liturgique elle-même, ou aux livres qui en sont issus, lui contreviennent directement, la défigurent et privent le peuple chrétien des richesses authentiques de la liturgie de l’Eglise.” (cf. n°13)

- quant au Pape Benoît XVI, dans l’Exhortation post-synodale “Sacramentum Caritatis” du 22 février 2007, souligne que

“là où les prêtres et les responsables de la pastorale liturgique s’emploient à faire connaître les livres liturgiques et les normes liturgiques en vigueur, mettant en évidence les grandes richesses de la Présentation Générale du Missel Romain (...), la célébration eucharistique en tire profit.”

Et il ajoute :

Pour un “ars celebrandi” correct, il est tout aussi important d’être attentif à toutes les formes de langage prévues par la liturgie : parole et chant, gestes et silences, mouvements du corps, couleurs liturgiques des vêtements. En effet, la liturgie possède de par sa nature une variété de registres de communication qui lui permettent de parvenir à intégrer tout l’être humain. La simplicité des gestes et la sobriété des signes, effectués dans l'ordre et dans les moments prévus, communiquent et impliquent plus que le caractère artificiel d’ajouts inopportuns. L’attention et l’obéissance à la structure propre du rite, tout en exprimant la reconnaissance du caractère de don de l’Eucharistie, manifestent la volonté du ministre d’accueillir, avec une docile gratitude, ce don ineffable.” (Cf. n°40)

les évêques de France, enfin, par la voix du Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, ont rappelé que :

“la liturgie (...) n’est pas un spectacle dont on pourrait critiquer à loisir le programme et la distribution et corriger les partitions. Elle est l’expression de la foi et de la communion de l’Eglise. Elle est, en régime chrétien, l’action constitutive de l’Eglise.” (Conférence à l’Institut catholique de Paris, le 26 octobre 2009)

On notera en passant que les évêques disent de belles et bonnes choses... dont ils ne tiennent pas eux-mêmes compte.

 

Source : PRO LITURGIA, Jeudi 23/4/2015

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14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 10:36
L’Art de célébrer - Guide liturgique à l’usage des paroisses (Denis Crouan)

A DIFFUSER LE PLUS POSSIBLE : Les éditions Librim Concept viennent de publier “L’Art de célébrer - Guide liturgique à l’usage des paroisses”.

Il s’agit d’un guide pratique de 60 pages réalisé par Denis Crouan à la demande de prêtres et de fidèles laïcs, et qui a pour but d’aider les paroisses à renouveler leur vie liturgique dans la fidélité aux normes de Vatican II et des enseignements pontificaux, notamment ceux de Benoît XVI.

L’ouvrage a été préfacé par le Cardinal Antonio Cañizarès Llovera, qui était Préfet de la Congrégation pour le Culte divin au moment où le manuscrit lui a été présenté, et qui écrit à l’Auteur :

“J’ai reçu avec joie, et j’ai lu avec plaisir votre Guide liturgique à l’usage des Paroisses. (...) Un guide de ce type n’est pas seulement un moyen pratique, qui permet de bien préparer les célébrations, mais il est aussi un instrument de base destiné à l’action pastorale dans nos paroisses.

La Liturgie doit être pour tous une école de prière, et tout spécialement pour les servants d’autel. Cet ouvrage cherche à garantir et à favoriser le niveau de qualité qui convient aux célébrations, de telle sorte que Dieu en soit vraiment le centre, et aussi que le climat de silence et le sens du sacré constituent la base de la participation réellement plénière et fructueuse de tous.

Votre livre présente la liturgie romaine selon la « forme ordinaire », tout en prenant soin de ne pas ignorer la tradition liturgique précédente, dans la mesure où cette dernière peut s’inscrire dans les lignes fondamentales du renouveau liturgique, qui s’inspire de la Constitution Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II. Il contribue ainsi à créer un espace de convivialité et de communion entre les deux formes du même rite romain.

Soyez remercié pour ce service rendu à la Liturgie, et bon courage pour la suite de votre travail en faveur de l’Eglise. (...)”

Partant de son expérience, l’Auteur propose sept thèmes dans lesquels sont données des indications pratiques pour le bon déroulement de la liturgie sous sa forme “ordinaire” :

1. Le sens de la liturgie et la fonction des rites ;

2. L’aménagement du sanctuaire ;

3. La langue liturgique, les chants, l’orientation ;

4. Les gestes et les attitudes ;

5. Déroulement d’une messe paroissiale ;

6. Les fonctions du sacristain ;

7. Dix règles élémentaires à connaître.

Un ouvrage à diffuser largement auprès des pasteurs - prêtres, évêques - ainsi qu’aux membres des équipes d’animation liturgique...

 

Le “Guide liturgique” peut également être commandé directement à Pro Liturgia, 9c avenue Clemenceau - 67560 ROSHEIM (joindre à la commande un chèque de 7€ - frais de port compris - au nom de l’A.P.L.)

 

Source: http://www.proliturgia.org/

 

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11 décembre 2014 4 11 /12 /décembre /2014 13:02

 

Entretien avec Mgr Schneider, Evêque auxiliaire d’Astana au Kazakhstan. 

 

Mgr Schneider s’exprime régulièrement sur la situation de l’Eglise et vient de publier “Corpus Christi ; la communion dans la main au cœur de la crise de l’Eglise” aux éditions Contretemps. (1)

 

Excellence, même si beaucoup de lecteurs vous connaissent déjà, pourriez-vous vous présenter ?

 

Mgr Athanasius Schneider : Je suis né en 1961 au Kirghizistan, état de l’ancienne Union Soviétique, dans une famille catholique allemande. Mes parents sont des Allemands de la mer Noire mais originaires d’Alsace près d’Haguenau. Après la Seconde Guerre mondiale mes parents furent déportés, dans des conditions inhumaines, par Staline, dans l’Oural pour des travaux forcés. C’est grâce à la foi catholique que mes parents ont survécu ! J’ai eu le privilège de recevoir cette foi pour ainsi dire avec le lait maternel en même temps que les sacrements et de vivre ma vie chrétienne dans une Eglise clandestine. Puis, par une grâce spéciale de Dieu, nous pûmes émigrer en Allemagne. En 1982 je suis entré dans l’Ordre des Chanoines Réguliers de la Sainte-Croix, en Autriche, avant d’être envoyé en mission au Brésil, où j’ai reçu l’ordination sacerdotale en 1990. En 1997, j’ai obtenu un doctorat en patrologie à Rome. A partir de 1999 j’ai enseigné la théologie au séminaire interdiocésain de Karaganda, au Kazakhstan. En 2006, j’ai été nommé évêque auxiliaire de Karaganda et, en 2011, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Sainte-Marie à Astana, capitale du Kazakhstan. Actuellement je suis secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques du Kazakhstan et président de la commission liturgique.

 

Le sujet de votre livre est la Communion dans la main. N’existe-t-il pas des questions plus urgentes à traiter aujourd’hui dans l’Eglise que celle de la communion dans la main ?

 

Mgr A. S. : Effectivement il semblerait qu’existent dans l’Eglise des questions plus urgentes à traiter que la communion dans la main, cependant il ne s’agit que d’une apparence. En effet l’Eglise vit aujourd’hui une véritable tragédie car a été éclipsée, mise au second plan et donc banalisée la réalité centrale dans l’Eglise et sur la terre : le Très Saint Sacrement de l’Eucharistie. Le Concile Vatican II nous a rappelé cette vérité : “L’Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne” (Lumen gentium, 11) et “La sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Eglise” (saint Thomas d’Aquin, Somme théologique III, q. 65, a. 3 à 1), “à savoir le Christ lui-même” (Presbyterorum ordinis, 5). L’Eucharistie et la sainte Communion ne sont pas une chose, même la plus sainte, mais une personne : Jésus-Christ lui-même. Tant que l’adorable personne du Christ, cachée sous les humbles espèces sacramentelles, sera traitée d’une manière aussi banale, indélicate et superficielle qu’aujourd’hui il ne pourra se produire un vrai progrès spirituel dans l’Eglise. Si le cœur de la vie de l’Eglise est l’Eucharistie, quand la manière de la traiter devient manifestement défectueuse le cœur même de la vie de l’Eglise s’affaiblit. Et quand le cœur est faible, toutes les activités du corps deviennent moins efficaces.

Si nous ne prenons pas au sérieux l’exigence de la foi eucharistique, c’est-à-dire la disposition de l’âme dans l’état de grâce et la manière hautement sacrale de traiter Notre Sauveur et Dieu au moment de la Sainte Communion, nous continuerons à vivre dans une situation à laquelle s’appliquent ces paroles de Dieu : “Si Dieu ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain” (Ps 127, 1). Bien sûr il existe des questions très importantes dans la vie de l’Eglise contemporaine : la transmission, dans toute sa pureté, de la foi catholique dans les vérités centrales du dogme et de la morale par le moyen de la catéchèse et du témoignage public, l’urgence de défendre la vie humaine (contre la plaie de l’avortement), la famille (contre le divorce, le concubinage, la polygamie), la nécessité de redécouvrir le sens naturel de la sexualité humaine (contre l’idéologie néo-marxiste du genre). Tous ces engagements, nécessaires et urgents, seraient certainement plus efficaces et mieux bénis de Dieu, si l’Eglise accordait d’une manière très concrète la plus grande attention au Seigneur eucharistique notamment dans la Sainte Communion.

 

Quelles sont les principales difficultés soulevées par la Communion dans la main ?

 

Mgr. A. S. : Parmi les principaux problèmes soulevés par la Communion dans la main il faut d’abord signaler les deux faits les plus graves. Tout d’abord une perte importante de parcelles de la Sainte Hostie qui tombent sur le sol où elles sont piétinées, ensuite le nombre grandissant de vols d’hosties consacrées. De plus l’absence quasi-totale de gestes manifestes d’adoration et de sacralité au moment de la distribution et de la réception de la sainte Communion entraîne, avec le temps, une diminution et même une perte de la croyance en la présence réelle et en la transsubstantiation. Le geste moderne de la Communion dans la main – substantiellement différent du geste analogue dans la primitive Eglise – contribue à la banalisation et même à la profanation non seulement de la réalité la plus sainte, mais de la Personne la plus sainte qui est Notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. La foi en la centralité du mystère eucharistique et par conséquent du mystère de l’Incarnation est très nettement éclipsée par cette pratique liturgique. Quelques illustrations de l’éclipse de la foi eucharistique peuvent nous aider à saisir cette réalité. Martin Luther, par exemple, soupira et pleura quand quelques gouttes du sang du Seigneur tombèrent sur un banc de communion. Combien de prêtres et de fidèles se mettraient à soupirer et à pleurer en nettoyant les lieux, où sont répandues des parcelles de la Sainte Hostie ? Quand, par exemple, dans une synagogue le livre de la Torah tombe par accident sur le sol, la communauté juive concernée observe une journée de jeûne et de pénitence. Combien de paroisses catholiques jeûnent et font pénitence, quand des parcelles eucharistiques tombent sur le sol ou sont volées ? Rappelons-le : de la foi et de la pratique eucharistiques dépend aujourd’hui le sort de l’Église.

 

Quelles seraient les solutions pour revenir à la pratique traditionnelle de réception de la Sainte Communion ?

 

Mgr A. S. : Il faut, bien sûr, procéder par étapes. Parmi les fidèles qui reçoivent la sainte Communion dans la main, la majorité use de cette pratique en totale bonne foi. Les uns agissent par docilité, obéissance, parce que le curé ou même l’évêque l’ont conseillé ou imposé ; d’autres, et c’est peut-être la majorité, agissent par habitude et conformisme sans aucune réflexion. Il existe cependant probablement aussi des personnes qui communient ainsi parce qu’elles ne croient pas en la présence réelle. Notons enfin que certaines personnes communient dans la main avec une foi et une dévotion profondes motivées par des préférences subjectives, oubliant malheureusement les conséquences objectives nocives de cette pratique liturgique. Voici quelques suggestions de solutions. Premièrement il faudrait, fréquemment, donner aux enfants et aux adultes une catéchèse et une prédication intégrale et précise sur l’Eucharistie et spécialement sur la grandeur et la sublimité du moment de la Sainte Communion. Ensuite, il faudrait expliquer concrètement les dangers réels et fréquents de la perte et du vol des parcelles eucharistiques, mettant en évidence surtout le fait horrible que Notre Seigneur Eucharistique dans d’innombrables églises dans le monde est piétiné par les fidèles. Puis il faut informer les fidèles que la Communion dans la main est une exception à la loi liturgique, dite indult, insistant en même temps sur le fait que la Communion sur la langue et à genoux est la règle. Ceci exige logiquement de mettre un prie-Dieu, un banc de communion ou mieux encore une balustrade à disposition des fidèles afin de ne pas discriminer ceux qui ont le droit de recevoir la sainte Communion sur la langue et à genoux. Une autre mesure utile serait que l’évêque diocésain publie une lettre pastorale spécifique sur l’Eucharistie et la sainte Communion invitant instamment et de manière argumentée les fidèles à recevoir le Seigneur Eucharistique sur la langue et à genoux. Le Saint-Siège devrait faire la même chose vis-à-vis de tous les évêques et de tous les diocèses du monde. Le dernier pas dans un tel processus serait la prohibition formelle de la pratique de la Communion dans la main.

 

Quel accueil a reçu cet ouvrage parmi vos confrères évêques et à la Curie ?

 

Mgr A. S. : Mon ouvrage a reçu un bon accueil du pape Benoît XVI. Quand je lui avais envoyé mon premier livre “Dominus est”, il m’avait écrit une lettre autographe, où il disait entre autres choses que mes arguments étaient convaincants. J’ai également envoyé Corpus Christi avec une lettre d’accompagnement au Pape François et la Secrétairerie d’État m’a répondu au nom du Pape : “Sa Sainteté apprécie les préoccupations que Vous déclinez dans Votre lettre et aussi vos efforts à promouvoir l’amour et le respect pour le grand sacrement de l’Eucharistie”. J’ai reçu également des lettres de gratitude et d’estime de la part de plusieurs évêques et de certains cardinaux. Toutefois la grande majorité des réactions reconnaissantes et favorables a été celle de simples fidèles dont beaucoup de jeunes gens de toutes les parties du monde. Je conserve avec émotion une centaine de messages provenant de personnes d’âges et de nations diverses : une belle symphonie catholique d’hommage, de défense et d’amour pour Notre Dieu Eucharistique. Que Dieu fasse que la voix de ceux qui ont conservé l’intégrité de la foi eucharistique dans la pureté et la simplicité de leur cœur, la voix des petits et des « pauvres de Dieu » (Ps 33,7 ; Matt 5,3), devienne toujours plus forte, malgré la dérision et la marginalisation qu’ils doivent parfois supporter de la part des pharisiens et scribes modernes qui occupent quelques postes cléricaux. La question de la Communion dans la main est urgente. La voix des gens simples qui ont le cœur pur dans la foi et constituent une vraie périphérie ecclésiastique, sera exaucée par Dieu : « Les humbles ont vu et jubilent, cherchez Dieu et votre cœur vivra. Car Dieu a exaucé les pauvres » (Ps 69 ;33-34). Il semble que beaucoup de personnes parmi le clergé, et parfois même parmi le haut clergé, n’ont pas saisi le mystère de la vraie grandeur Divine de la Sainte Communion et de l’urgence de la crise eucharistique. Toutefois les paroles suivantes du Seigneur sont pleinement applicables à l’actuelle crise eucharistique et surtout à la crise causée par la Communion dans la main : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants » (Matt 11,25).

 

(1) “Corpus Christi, La communion dans la main au cœur de la crise de l’Eglise”, juillet 2014, 116 pages, 13 €.

 

Source: Pro Liturgia Dimanche 7/12/2014 http://www.proliturgia.org/

 

. Recevoir la communion à genoux et sur la langue

. Le retour à Rome d'un protestant évangélique par la découverte de la Transsubstantiation

. Mgr Ranjith : La communion dans la main doit être revue

. La brèche par laquelle s'est introduite la "communion dans la main"

. Comment faire pour que dans les paroisse où l’on se réclame du Concile, on puisse mettre un terme aux abus liturgiques ?

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