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Christ Roi

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  • : Blog d'informations royaliste, légitimiste, pour une France libre, indépendante et souveraine
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Horloge

27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 10:20

"Le 23 mai, Mehmet II, hésitant, désabusé, ne songeait qu'à obtenir la reddition de la ville sans plus combattre. Mais ses conditions n'offraient que de pauvres garanties et furent jugées inacceptables. Le 27 mai, il réunit un Grand Conseil où le grand vizir Khalil Pacha parla de voix ferme pour que l'on abandonne le siège. Plusieurs chefs d'armées, notamment Zagan Pacha, l'Albanais, acharné à voir la cité périr, criaient à l'inverse et eurent gain de cause. Le sultan ordonna aussitôt de tout mettre en oeuvre pour lancer ses forces en un terrible assaut qui, s'il échouait, serait sans doute le dernier.
Déjà, dans la nuit du 26 au 27, les officiers ottomans avaient fait allumer, tout au long de l'enceinte, de grands feux qui brûlaient ou rougeoyaient pendant des heures, semant l'épouvante chez les Grecs. Le 28, Mehmet fit défiler les troupes pour les haranguer, leur parler de courage et du service de leur Dieu. Dans Constantinople, tous savaient devoir mourir.
... Les bombardements et les attaques des janissaires avaient porté des coups terribles aux remparts. Des murs extérieurs il ne restait presque plus rien; sur les amoncellements des pierres tombées à terre, brisées, l'on avait en hâte, très mal forcément, dressé des palissades faites de poutres, de fascines, de sacs pleins de terre, de matériaux de toutes sortes. Les défenseurs devaient maintenant faire rempart de leurs corps." (
Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007, p. 251).

* Attaque en force des Turcs le 12 mai
*
20 avril 1453 Constantinople reçoit le renfort de quatre navires génois
* 18 avril 1453
* 12 avril 1453 Constantinople : Les gros tirs d'artillerie commencent
* 5 avril 1453 Mehmet II (Mohammed II) fait dresser son pavillon face aux murailles de Constantinople

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22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 15:44
La démocratie? Une forme de la tyrannie, l'absolutisation de la "Volonté générale"

Sommes-nous en démocratie absolue?

"'Aucune barrière ni droit naturel ni règle constitutionnelle' ne devait s'opposer, selon Mirabeau, à une majorité législative (en l'occurence issue d'une minorité activiste dans le pays). Ce régime n'est qu'une forme de la tyrannie. Sous l'angle de l'Etat de droit, elle marque une régression par rapport à la pratique au XVIIIe siècle, de l'Ancien Régime. C'est ce que Hayek appelle une 'démocratie illimitée', et ce que Benjamin Constant avait stigmatisé comme une 'souveraineté illimitée'"

(
Le Livre noir de la Révolution française, par Pierre Chaunu, Jean Tulard, Emmanuel Leroy-Ladurie, Jean Sévillia, Cerf, Paris 2008, p. 14).

Formule de Mirabeau à rapprocher de la doctrine étatiste créonienne de Jacques Chirac synthétisant les principes républicains et "laïcs" : "pas de loi morale au-dessus de la loi civile" ("non à une loi morale qui primerait la loi civile", Jacques Chirac, Journal du Dimanche, avril 1995).

Cette doctrine démocratique a pu légitimer des génocides du moment que ceux-ci étaient conformes à la loi, expression de la Volonté générale.

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 22:04
"L'attaque en force des Turcs le 12 mai, quelque cinquante mille hommes à en croire tous les récits, entre la porte d'Andrinople et la porte de Kaligaria, échoua. Les Grecs, l'empereur Constantin à leur tête, résistèrent tout au long du jour et, le soir venu, les assaillants se retirèrent, laissant sur place des milliers de morts." (Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007, p. 250).

* 20 avril 1453 Constantinople reçoit le renfort de quatre navires génois
* 18 avril 1453
* 12 avril 1453 Constantinople : Les gros tirs d'artillerie commencent
* 5 avril 1453 Mehmet II (Mohammed II) fait dresser son pavillon face aux murailles de Constantinople
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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 21:51

Zemmour contre Taubira : esclavage, colonisation
Zemmour à Taubira: "La France dès le Moyen Âge était le pays où on était libre, où l'esclavage était interdit, vous m'entendez, dès le Moyen Âge. Vous voulez aller au bout de l'histoire, il faut tout dire, il faut dire que c'est la colonisation qui a éradiqué l'esclavage. Il faut tout dire".


Zemmour et l'esclavage (mai 2007)
Zemmour: "Toutes les civilisations ont utilisé l'esclavage et la seule qui ait aboli l'esclavage c'est la civilisation occidentale. ... Arrêtons de dire que seul les Noirs ont été esclaves. Les Noirs étaient eux-mêmes trafiquants d'esclaves"
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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 12:17
"Le 20 avril, les Grecs reçurent des renforts: quatre très gros navires, dont trois génois. ... Les galères turques se lancèrent à l'attaque pour leur interdire l'entrée de la Corne d'Or. Elles étaient à plus de cent contre quatre. Mais les nefs latines, vraies forteresses sur mer, énormes vaisseaux à trois ponts hauts sur l'eau, portant château à proue et à poupe et une immense voilure, pouvaient, le vent aidant, tout écraser sur leur erre. "Soudain, ... l'on vit leurs voiles s'enfler avec force et les gros navires bondir en avant, brisant les galères turques, coques, rames et agrès. Chose miraculeuse qui frappa les uns de stupeur et communiqua aux autres le délire de la joie". Mehmet, furieux, ... voulait mettre à mort son amiral, puis le faire empaler mais, en définitive, Baltoglou, n'eut à subir qu'une terrible bastonnade.
Jusqu'au début du mois de mai, seuls les murs terrestres, à l'est et au nord, reçurent de lourds bombardements. La flotte ottomane échouait à forcer l'entrée de la Corne d'Or" (
Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007, p. 248-249).

* 18 avril 1453
* 12 avril 1453 Constantinople : Les gros tirs d'artillerie commencent
* 5 avril 1453 Mehmet II (Mohammed II) fait dresser son pavillon face aux murailles de Constantinople
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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 00:53
"Le premier assaut des janissaires eut lieu de nuit, le 18 avril, attaque furieuse qui dura plus de quatre heures. En vain: les défenseurs n'ont pas cédé"
(
Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007, p. 248).

* 12 avril 1453 Constantinople : Les gros tirs d'artillerie commencent
* 5 avril 1453 Mehmet II (Mohammed II) fait dresser son pavillon face aux murailles de Constantinople
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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 02:17
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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 01:20
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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 10:10

Reportage de fr3 en 1993, une coproduction Mediafilm Tv
1h31 mn, 25 s
 

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 23:52

Mehmet II "avait fait dresser son pavillon face aux murailles le 5 avril."

"Les gros tirs d'artillerie commencèrent dès le 12 et, jour après jour, n'ont pas cessé jusqu'à la chute de la ville. ... obligeant les habitants, femmes et enfants surtout, à travailler jour et nuit à des réparations de fortune." (
Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007, p. 248).

Sans cesse la garnison est attaquée, sans cesse elle est bombardée, et sans cesse elle repousse les assauts, sans cesse elle relève ses murs. Le sultan fait appel à toutes les ressources de l'artillerie.

"Pour amener une terrible bombarde qu'ils appelaient la 'Basilique', il fallut vingt paires de boeufs pour tirer le char et deux cents hommes pour le soutenir dans les mauvais passages. Cet effroyable cortège, escorté par dix mille cavaliers, tambours et trompettes, parfaitement réglé pour, tout au long du chemin, impressionner les populations, mit plus de deux mois pour atteindre Constantinople. ... Au total, les Turcs mirent en place quatorze batteries d'artillerie et un grand nombre de balistes. Plus quatre tours montées sur roues et une machine de siège que les Grecs appelaient epopolin (qui prend la ville) [cette machine, qui venait de renverser pendant la nuit la tour de Saint-Romain, fut cependant réduite en cendres par le feu grégeois des Grecs]" (
Jacques Heersibid., p. 243).

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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 11:22

La guerre de Vendée Partie 1

"Le crime, peut-être le crime majeur, plus grand encore de la Révolution, est d'avoir déclencher la guerre à l'égard de nos voisins et d'avoir dissimulé que c'était une guerre d'agression. À partir de ce moment-là, le patriotisme des Français a été piégé… Autrement dit, pendant un siècle et demi, qui voulez-vous qui parle de la guerre de Vendée? … À gauche, on préférait ne pas trop évoquer parce que n'était pas très glorieux; à droite, on était gêné, parce que dans une certaine mesure, la Vendée, c'était ceux qui étaient censés avoir donné le coup de poignard dans le dos aux armées françaises, puisque on avait dissimulé que la France était l'agresseur et que d'autre part, les puissances européennes n'avaient nulle intention de partager, de déchirer la France… Ils ont pu le faire en 1814-1815, ils ne l'ont pas fait. Par conséquent, vous avez un énorme mensonge. L'énorme mensonge de la guerre, à l'égard de l'étranger, qui a permis de justifier en quelque sorte le crime contre la Vendée" (Pierre Chaunu, 10:20 au curseur, video 1)
 

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 12:39

On sait quel sort le cinéma anglo-américain réserve souvent à l'église catholique, parée de tous les vices et de tous les crimes. Récemment, il fallu subir la fiction pseudo-historique " Elizabeth ", avec Cate Blanchett. Relisons, avec Emile Mâle, quelques lignes de cette triste histoire, cette fois bien réelle :

"... en Angleterre, sous Elizabeth, le prêtre catholique qui était surpris au moment où il célébrait la messe était voué à la mort. Il devait s'attendre à être emprisonné à la tour de Londres, soumis à la torture, traîné sur la claie jusqu'à Tiburn, et coupé en quartiers par la main du bourreau. Ceux à qui l'on voulait arracher des aveux étaient pliés en deux et comprimés jusqu'au sang dans un cercle de fer qui se resserrait peu à peu. Cet instrument de torture, célèbre en Angleterre, s'appelait du nom de son inventeur, " la fille de Scavinger ". (Le Blog conservateur)

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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 10:12

Je vais présenter ces prochains jours les évènements historiques lors de la prise de Constantinople, par les musulmans le 29 mai 1453.

Nous verrons notamment, comment le schisme a triomphé de l'orthodoxie catholique, comment certains dignitaires s'acharnèrent à ruiner l'alliance des deux Eglises..., comment la capitale de l'empire romain d'Orient (ou empire byzantin, du nom de 'Byzance', ancien nom de Constantinople) a résisté chaque jour aux assauts des musulmans, jusqu'à ce qu'elle succombe. Comment cette époque de la Chrétienté, par son obscur entêtement, ressemble étrangement à la nôtre.

 L'essentiel de mes sources est de Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007. 


"Le sultan Mourad est mort en 1451. … À un homme âgé, las peut-être, succédait Mehmet II (Mohamed II) qui, à vingt et un ans, … ne rêvait que d'entrer en maître dans cette Constantinople chrétienne, qu'il voulait capitale de l'Islam. Ce jeune homme cultivé,… ami des arts et des lettres, avait fait massacrer ses frères en bas âge et faisait, à chaque campagne, scier en deux ou empaler les chefs ennemis prisonniers"

(Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007, p. 239).


"Cette armée, ou plutôt ces armées réunies sous le commandement du sultan, étaient assez nombreuses pour réellement 'assiéger' la ville comme elle ne l'avait jamais été auparavant. Rien de comparable ... avec l'an 1204 lorsque les Latins, très peu nombreux, infiniment moins nombreux que les Grecs de la cité, campaient devant une seule porte. En 1453, c'était l'inverse: les attaquants l'emportaient de très loin par leur nombre, par les renforts incessants, par la puissance de feu.

Mehmet avait envoyé ses hérauts d'armes aux gouverneurs des provinces de l'empire ottoman et aux chefs musulmans alliés, jusqu'aux plus lointaines terres de l'Asie centrale, pour qu'ils rejoignent avec leurs hommes et prennent part à ce siège qui allait marquer le triomphe de l'Islam sur les chrétiens." (
Jacques Heersibid., p. 242).

"Partisans et adversaires des Latins, de Rome surtout, s'affrontaient sans mesure ni merci. Les Grecs de la ville avaient, en 1440, mal accueilli l'annonce de l'acte d'union des deux Eglises. … Le 12 décembre 1452, la réconciliation avec le Saint-Siège, célébrée solennellement dans Sainte-Sophie par Isidore de Russie, légat du pape Nicolas V, fut ressentie comme une provocation et nombreux furent alors ceux qui refusaient de venir prier dans cette église qu'ils disaient soumise à Rome. … Marc d'Ephèse n'avait cessé de prêcher contre Rome. … Certains chefs de l'aristocratie, de l'entourage même de Constantin, suivaient. … [O]n entendait le grand-duc Lucas Notaras dire: "qu'il aimait mieux cent fois voir à Constantinople le turban des Turcs que la tiare du pape".

… "Mehmet avait fait dresser son pavillon face aux murailles le 5 avril. Les gros tirs de l'artillerie commencèrent dès le 12 et, jour après jour, n'ont pas cessé jusqu'à la chute de la ville, ... obligeant les habitants, femmes et enfants surtout, à travailler jour et nuit à des réparations de fortune" (Jacques Heers, ibid., p. 247-248).

"A la même heure, des Grecs, chassés de l'Orient, en punition de leur révolte obstinée contre l'Église, débarquent en Italie. Ces fugitifs se donnent pour mission de ressusciter les prétendues gloires de l'antiquité païenne. A leur école se presse la jeunesse de l'Europe. Pour insulter au christianisme, le jour de la grande séduction est marqué dans l'histoire par le nom de
Renaissance … Ce jour, en effet, divise l'existence de l'Europe en deux : les siècles qui le précèdent s'appellent le moyen âge ; ceux qui le suivent, les temps modernes. A partir de là, se manifestent des phénomènes jusqu'alors inconnus."

(
Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, Paris 1890, tome 1, p. 458).

"De là est sortie ce qu'on appelle la civilisation moderne  : civilisation factice, qui n'est le produit spontané ni de notre religion, ni de notre histoire, ni de notre caractère national ; civilisation à rebrousse-poil, qui, au lieu d'appliquer de plus en plus le christianisme aux arts, à la littérature, aux sciences, aux lois, aux institutions, à la société, les informe de l'esprit païen et nous fait rétrograder de vingt siècles ; civilisation corrompue et corruptrice, qui, se faisant tout au profit du bien-être matériel, c'est-à-dire de la chair et de toutes ses convoitises, ramène l'Europe, à travers les ruines de l'ordre moral, au culte de l'or et aux habitudes indescriptibles de ces jours néfastes, où la vie du monde, esclave de l'Esprit infernal, se résumait en deux mots manger et jouir, panem et circenses" (
Mgr Gaume, ibid., p. 460)

Quelle similitude avec notre époque…

"[L]e concile de Florence [1439] réunit de nouveau les Grecs et les Latins. Pour satisfaire les premiers, le dogme de la procession du Saint-Esprit fut, par ordre du Pape, examiné de nouveau. Jamais discussion plus approfondie, plus longue, plus complète. Sophismes, subterfuges, négations, demi-concessions, flux immense de paroles, les Grecs eurent recours à tous les moyens pour défendre l'erreur.

Dans la dix-huitième session, tenue le 10 mars 1439, Jean de Monténégro, provincial des Dominicains de Lombardie, leur ferma la bouche par un argument sans réplique. « Qu'entendez-vous par processions? demanda-t-il aux Grecs. Que voulez-vous dire, quand vous affirmez que le Saint-Esprit procède du Père? – Marc, archevêque d'Éphèse, répondit : J'entends une production par laquelle l'Esprit Saint reçoit de lui l'être et tout ce qu'il est proprement. – Fort bien, reprit le frère prêcheur, nous avons cette conclusion : le Saint-Esprit reçoit du Père l'être, ou il en procède, c'est la même chose. Voici donc comme je raisonne : De qui le Saint-Esprit reçoit l'être, de celui-là aussi il procède. Or, le SaintEsprit reçoit l'être du Fils ; donc le Saint-Esprit procède du Fils, suivant le sens propre du mot procession, tel que vous-même l'avez défini. Que le Saint-Esprit reçoive l'être du Fils, on peut le démontrer par beaucoup de témoignages.

« Mais, interrompit Marc d'Éphèse, d'où tenez-vous que le Saint-Esprit reçoit l'être du Fils? – Votre demande me plaît, répliqua frère Jean ; et je vais y répondre à l'instant même. Que le Saint-Esprit reçoive du Fils l'être, cela se prouve par le témoignage, irrécusable pour vous comme pour nous, de saint Epiphane
, qui s'exprime ainsi :
Épiphane de Salamine J'appelle Fils celui qui est de lui, et Saint-Esprit celui qui seul est des deux. D'après cette parole de saint Épiphane, si l'Esprit est des deux, il reçoit donc des deux l'être. Puisque, suivant vous, recevoir l'être ou procéder, c'est la même chose. Nous savons par saint Épiphane qu'il reçoit son être du Père et du Fils' » (Mansi, t. XXXI, col. 723. – Rohrbacher, Hist. Univ., t. XXI, p. 534, 2è édition.)

L'argument était d'autant meilleur que saint Épiphane est un des Pères grecs les plus anciens et les plus vénérés des Orientaux.

Enfin, le 6 juillet 1439, jour de l'octave des apôtres saint Pierre et saint Paul
, fut célébrée la dernière session du concile. En présence de l'auguste assemblée et aux applaudissements des Grecs et des Latins, on y lut le décret d'union. Il commence ainsi : « Que les cieux se réjouissent et que la terre tressaille ! Le mur qui divisait l'Église d'Orient et l'Église d'Occident vient d'être enlevé. La paix et la concorde est rétablie sur la pierre angulaire, Jésus-Christ, qui des deux peuples n'en a fait qu'un. Nous définissons et voulons que tous croient et professent que le Saint-Esprit est éternellement du Père et du Fils; qu'il a son essence et son être subsistant à la fois du Père et du Fils ; qu'il procède éternellement de l'un et de l'autre, comme d'un seul principe et par une seule spiration. Nous définissons, de plus, que l'explication Filioque a été légitimement et avec raison ajoutée au symbole, pour éclaircir la vérité et par une nécessité alors imminente. » (Definimus explicationem verborum illormn Piliogue, veritatis declarandm gratia, et imminente necessitate, licite et rationabiliter, fuisse symboleo oppositam, etc. Apud Labbe, etc.)

La joie de l'Église ne fut pas de longue durée. Comme l'infidèle Samarie, le schismatique Orient retomba le lendemain dans les erreurs qu'il avait abjurées la veille : mais la mesure était comble. Salmanazar ressuscita dans Mahomet; et, treize ans seulement après le concile de Florence, l'empire des Grecs subit le sort du royaume d'Israël."

(
Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 76-78).

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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 19:58

“La Révolution française a été la matrice de tous les génocides de l’histoire.”

Avec Reynald Secher, historien, entretien video avec Claude Reichmann

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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 16:46
Nos ancêtres les Celtes et la liberté
"Le mot de liberté, que nos pères ont laissé trop souvent s'obscurcir au cours de leurs frivoles querelles, reprendra le sens religieux que lui donnèrent jadis nos ancêtres celtes. La liberté française deviendra du même coup la liberté du genre humain. [...] Nous aurons raison de vous et des vôtres, si nous avons su garder notre âme !" 

(
Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la lune, dans Essai et écrits de combats, t. I,  p. 450, cité in Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 725).
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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 18:34
La démocrature a plusieurs dogmes ("démocratie", souveraineté populaire ou nationale contre souveraineté de Dieu, liberté, égalité, etc.). Examinons celui de la "libre-pensée"

Bien que se proclamant adogmatique et anti-dogmes, la "libre-pensée" agit comme un dogme par son exclusivisme doctrinal et, comme lui, fonctionne à coups de rejets, censures et anathèmes (synthétisé dans la formule de l'égalitariste robespierriste
Antoine de Saint-Just(1767-1794), "Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté"). Ainsi, toute personne qui s'éloigne de la doxa de la "libre pensée" et de ceux qui fixent les limites de la "tolérance" est aussitôt déclarée hérétique, classée dans la catégorie des "réactionnaires", et devient passible des tribunaux de la "libre-pensée". Ce processus est expliqué comme un programme de servitude intellectuelle par l'historien monarchiste Augustin Cochin

Image:Gaxotte.jpgUn autre historien,Pierre Gaxotte, parlait de "véritable tyrannie" au sujet de ces "sociétés de pensée".

Augustin Cochinpendant la Première Guerre mondiale"La libre pensée... programme la servitude intellectuelle par l'instrument du secret propre aux loges et aux autres sociétés de pensée. Le secret est le garant de l'ignorance de la majorité des adeptes, la forme propre de la contrainte nécessaire à l'oppression intellectuelle, mais "pour les ignorants cela s'appellera le progrès des Lumières [...]. Toute société de pensée est oppression intellectuelle par le fait même qu'elle dénonce en principe tout dogme comme une oppression" (Augustin Cochin, La Révolution et la libre pensée, p. 29-31, cité in Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 686).

Il est à noter qu'aujourd'hui, alors que l'opinion publique a plus ou moins intégré la doxa des sociétés de pensée - relativisme adogmatique, "liberté de penser", "liberté d'expression", dont l'observateur sait, qu'elles ne sont que des chimères et des prétextes au service du système "libéral" - , la francmaçonnerie propose à certains de ses membres de dire ouvertement leur appartenance à la francmaçonnerie. Ce changement indique que la Secte pense arriver à ses fins et joue à présent à découvert.


                                           ***

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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 10:29

À un moment où la France disparaît et notre souveraineté nationale est bradée par les marchands dans le honteux traité de Lisbonne, il est bon de se rappeller ce mot du prince Louis, en 1999 : 

Louis de Bourbon, « duc d'Anjou ». "Les rois de France, mes aïeux, ont très tôt fixé leur doctrine : le roi, souverain béni par l’onction du sacre, selon une belle formule définie par les juristes est empereur en son royaume”. Durant des siècles, pour concrétiser cette idée, ils ont dû lutter à la fois contre les dangers de l’étranger toujours prêt à vouloir imposer ses règles à la souveraineté nationale et contre les périls intérieurs de ceux qui voulaient limiter la souveraineté du roi pour mieux dicter leur loi. Entre ces deux écueils, la France s’est bâtie et a prospéré.”

(Prince Louis de Bourbon, le 23 septembre 1999, cité in La Gazette royale, avril – mai – juin 2007, n° 111, p. 14).

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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 23:11
Portrait posthume de Nicolas Machiavel (détail), par Santi di Tito"Ancêtre moderne du républicanisme et du nationalisme (la nation entendue ici comme une idolâtrie placée au-dessus de tout : nationalisme républicain), ce par quoi il [Machiavel] marque sa différence avec la pensée politique traditionnelle c’est dans son refus catégorique de considérer que la morale puisse avoir un rôle à jouer dans le domaine des affaires politiques. La politique doit être pour lui une activité pleinement autonome, tant à l’égard du religieux que de la morale courante. Si dans ses discours publics, le Prince peut invoquer des principes moraux, ce n’est que pour asseoir sa légitimité aux yeux du peuple ou pour tromper ses ennemis.
 
En matière politique, donc, tous les moyens sont bons dès lors qu’ils sont efficaces et permettent d’atteindre à moindres frais les buts recherchés. Cette autonomie radicale de la politique - totalement étrangère à la pensée des Anciens comme à celle des grands docteurs scolastiques - ne fait que traduire l’apparition avec Machiavel d’une nouvelle conception de l’État. Celui-ci est désormais considéré comme une valeur en soi, indépendante des fins poursuivies, et une valeur absolue. Et si l’État apparaît ainsi comme une fin en soi, c’est que, pour Machiavel, on ne peut rien construire de durable avec des hommes foncièrement mauvais, aux fidélités toujours vacillantes et aux égoïsmes individuels toujours vigilants et agissants. Envieux, jaloux, cupides et fourbes, les hommes sont aussi des lâches et, seules la crainte de la puissance publique, la soumission à la raison d’État peut les amener à participer au bon fonctionnement de la Cité. Or, tout doit être subordonné à la survie de la Cité, à
sa puissance, à son prestige, dussent les hommes y perdre leur âme, ou ce qu’ils s’imaginent
être leur âme. Pour autant, et bien que discrètement incroyant, Machiavel s’accommode fort bien
d’une religion d’État, celle qui domine dans l’État considéré, mais c’est à la condition que la religion soit une force morale placée elle-même au service de l’État : une religion civile en quelque sorte.

Ainsi, deux choses inédites apparaissent dans la pensée politique occidentale et sonnent les trois coups de la Modernité.
 
D’une part, une conception irréductiblement pessimiste de l’homme - Rousseau et ses successeurs préciseront plus tard : de l’homme tel qu’il est dans une société corrompue. L’homme cesse d’être considéré comme l’ami spontané d’un autre homme, pour être perçu désormais comme étant un loup pour l’homme.

D’autre part, apparaît ce qui deviendra un mot d’ordre célèbre, bien plus tard, avec Autrement dit : abandonnant le principe de finalité, l’homme moderne estime qu’il ne faut plus chercher à organiser le monde de façon à ce qu’il soit le plus conforme au modèle divin que montre le cosmos. Il convient de prendre le monde et les hommes tels qu’ils sont et de chercher à les conduire là où ils ne voudraient pas aller s’ils étaient conscients de ce qui les attend. C’est l’avènement du réalisme politique, lequel ne connaît en fin de compte que des rapports de force dans le cadre de relations entre égoïsmes nationaux aussi peu moralement légitimes les uns que les autres.Charles Maurras, “Politique d’abord”.
 
L’influence de la pensée de Machiavel, le “ machiavélisme ”, sera considérable aussi bien auprès des philosophes comme Descartes (avec quelques réserves), Hobbes ou Rousseau, qu’auprès d’hommes politiques comme Bismarck ou De Gaulle, pour ne citer que ces deux noms. Certes, les bonnes intentions ne font pas nécessairement une bonne politique et la tâche d’un responsable politique n’est pas la même que celle d’un moraliste.
 
Néanmoins la grandeur d’un chef d’État est précisément de savoir décider et agir au coeur même d’une tension permanente et inévitable entre les contraintes immédiates qui exigent des solutions efficaces et ce que requiert la loi morale." (La Gazette Royale, fichier pdf, N° 112, août-septembre 2007, p. 6).

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Machiavel est aussi l'ancêtre d'un Jacques Chirac qui, alors qu’il était candidat à la présidence de la République en 1995, déclara à propos de l’avortement et de la Loi Veil : "Non à une loi morale qui primerait la loi civile..." (Journal du Dimanche", 2 avril 1995)

image: Adam_Weishaupt.JPGSi l'on s'arrête sur ce mot de Jacques Chirac, on s'aperçoit qu'il résume toute la métaphysique de la république maçonnique et "laïque", déjà incarnée au XVIIIe siècle par le fondateur de l'illuminisme allemand, Adam Weishaupt auteur de la formule "la fin justifie les moyens", (in Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme, 1798, tome III) - formule qui servira à justifier les pires horreurs au XXe siècle -, et en 1789 par le franc-maçon "Illuminé" Mirabeau (1749-1791).

image: Comte_de_Mirabeau.JPG"Aucune barrière ni droit naturel ni règle constitutionnelle" ne devait s'opposer, selon Mirabeau, à une majorité législative (en l'occurence ici issue d'une minorité activiste dans le pays...) 

Ce régime n'est qu'une forme de la tyrannie. Sous l'angle de l'Etat de droit, elle marque une régression par rapport à la pratique, au XVIIIe siècle, de l'Ancien Régime. C'est ce que Hayek appelle une 'démocratie illimitée', et ce que Benjamin Constant avait stigmatisé comme une 'souveraineté illimitée'" (Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 14) 

"En démocratie, ... [l]e peuple souverain peut manquer aux lois de la morale et même à celles de la raison sans enfreindre aucune loi politique" (ibid., p. 497). 

Sous l'angle de la philosophie et de l'histoire, cette évolution marque une rupture avec la philosophie classique et thomiste pour laquelle la loi de la société doit être en conformité avec celle du ciel (
Antigone contre Créon), sous peine de ruiner la cité et la civilisation.
 Elle constitue une nouveauté radicale jusque-là inédite puisqu'elle tire un trait sur deux millénaires de civilisation occidentale classique et chrétienne...


Surtout on doit retenir qu'un régime qui bafouerait la loi morale ou simplement le droit naturel devient ipso facto illégitime et tombe dans la tyrannie. Il est dès lors, - selon la philosophie classique et thomiste -, un droit et un devoir pour le peuple tyrannisé de se révolter et de renverser le tyran... Le régime républicain relativiste et athée en place ferait bien d'y songer.
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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 11:02

"L'historiographie reste celle des vainqueurs,... et de fait, notre connaisance de la pensée réactionnaire reste relativement rudimentaire comparée à celle que nous avons des libéralismes ou des socialismes. ... Nous connaissons Joseph de Maistre et Louis de Bonald, mais après eux, d'autres ont pris part au débat. Parmi ces derniers, il faut mentionner Antoine Blanc de Saint-Bonnet (1815-1880), un continuateur méconnu de la pensée contre-révolutionnaire ou, comme on l'a dit justement, inconnu. 

... Qui le connait? Blanc de Saint-Bonnet figure à titre d'exception dans les dictionnaires courants, et les études, à lui consacrées, sont rares.

'La démocratie triomphe, et je viens combattre la démocratie. Les aristocraties sont repoussées, et je viens dire que ce sont elles qui ont créé les peuples... Partout la fausse liberté et la Révolution s'annoncent, et je viens, avec ma conscience seule, combattre la Révolution! Fondée sur des chimères et soutenue par l'imposture, elle conduit les peuples à leur perte et l'humanité à sa fin' (
Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Restauration française, Tournai, Casterman, 1872, p. 5-6).

SITUATION DE LA SOCIETE MODERNE: "POURQUOI SOMMES-NOUS MALHEUREUX?"

'La culture du gain',... la pratique du profit qu'amène l'essor industriel est 'sous une forme intelligente, sous un aspect légal, [...] une anthropophagie', autrement dit, 'l'exploitation de l'homme par l'homme'. ... Les industriels et les financiers 'ne regardent pas si les âmes se perdent, mais si les affaires se font'. L'argent est désormais une valeur suprême. 

L'homme moderne désespère: 'Le bonheur a fui la terre'. Les temps sont tristes et rouvrent 'cette plaie du suicide qi avait comme disparu avec l'Antiquité', et qui se répand de plus en plus, tout comme les cas de démence. Bref: 'Notre époque est une victime'. 

... [T]ous ces maux ont une explication: ils sont l'apanage de la Révolution. ... La Révolution est positivement responsable: premièrement parce que les hommes et les femmes ne souffraient pas tant auparavant (dans un temps pré-révolutionnaire que le philosophe n'idéalise pas mais qu'il estime plus conforme à la nature de la personne humaine); secondement, et c'est plus grave, parce que la Révolution a,... fait le serment d'apporter le
bonheur au genre humain. En effet, elle 'a échoué dans toutes ses tentatives, dans toutes ses promesses, et jusque dans ses généreux désirs. Elle a jeté... les ouvriers dans la misère, la France dans l'angoisse et les familles dans le malheur' alors que les révolutionnaires avaient juré que 'les richesses montaient au comble, que le monde arrivait au bonheur!'

... Le Peuple... la liberté devait lui donner le bonheur (visé dans le préambule de la DDH); mais, bannissant la protection et rallumant la concurrence, elle a fait éclater chez lui une lutte semblable à celle de l'état sauvage... 

GENEALOGIE DE LA REVOLUTION

La Révolution n'est pas une évènement historique accidentel. Ce moment marque sans doute un commencement 'en opposition à l'Ancien Régime), mais, il est aussi un aboutissement, un résultat: 'Avant d'éclater, la Révolution s'est formée dans les régions de la métaphysique'. C'est un mot catalysant les erreurs qui se sont développées pendant les trois siècles précédents, en gros l'époque moderne.

Certes, la
Renaissance a été une période favorable au développement de l'art, de la littérature, de la peinture et de l'architecture,... mais elle constitue ausi la racine d'un mal préjudiciable dans l'ordre des idées. Cette 'fille posthume du paganisme' équivaut, ni plus ni moins, à une régression historique: elle n'est qu'un retour intellectuel à l'Antiquité, tout particulièrement à l'idée de Nature, notion qui depuis lors, a remplacé partout l'idée de Dieu. De là est sorti la 'grande protestation', ... l'esprit individuel de l'homme voulant se dégager du point de vue divin et de toute transcendance. Ce qu'il est convenu d'appeler le naturalisme (négation d el'ordre surnaturel).

La première manifestation ... a produit le
protestantisme, que Saint-Bonnet appelle aussi Réformation. Celle-ci s'est déployée par la suite en plusieurs phases pour aboutir à la Révolution, dont la formule logique accomplie serait le socialisme. ... [L]'auteur croit en une continuité entre la révolution religieuse du XVIe siècle et la révolution politique du XVIIIe siècle: Réformation et Révolution sont les moments d'une seule et même Protestation indissolublement religieuse (libre-pensée: négation de l'autorité spirituelle de l'Eglise) et politique (libre volonté: négation de l'autorité temporelle de la société).

Cette Protestation générale se développe en trois phases principales successives :

1- tout d'abord le rationalisme (conception erronée de la raison), 
2- ensuite le libéralisme (conception erronée de la liberté) 
3- et enfin le socialisme (conception erronée de la nature morale et sociale de l'homme).

LE RATIONALISME OU "L'INTELLIGENCE EN DEHORS DE LA RAISON"

[L]a philosophie a perdu la notion de l'Être au profit du Moi, abandon qui se trouve au coeur du célèbre aphorisme de
René Descartes: cogito ergo sum. Blanc de Saint-Bonnet a conscience qu'il sera mal reçu enc ritiquant cette base de la pensée moderne. Pour autant faut-il vraiment reconnaître ce postulat comme une base? C'est toute la question du deuxième chapitre du livre titré La Raison que l'auteur a publié en 1866: "Il faudrait maintenant savoir... si le je pense joue ici en réalité le rôle qu'on lui attriue; si la pensée est au commencement". 

... Or, rétorque Blanc de Saint-Bonnet, loin de prouver l'existence par le raisonnement, de fonder l'être sur la pensée, on doit fonder, symétriquement, la pensée sur l'idée de l'être. Pourquoi? Tout simplement parce que le je pense inclut déjà l'idée de l'être avant toute déduction : dans je pense, il y a ce je, et c'est parce qu'on a pu prononcer ce je que la pensée a pu naître. Etant un principe pensant, le moi ne peut pas dire je pense sans avoir au moins inconsciemment l'idée de son existence. ... L'existence précède le raisonnement et même le supplante: un homme privé de raison, ou un enfant qui ne penserait pas, n'existeraient-ils donc pas? L'argument aussi simpliste soit-il, fait mouche.

... La démarche philosophique de Descartes... [o]ubliant l'idée de l'Être, et l'idée de cause qui nous fait remonter à la Cause première, à l'Auteur du je, la pensée ne voit plus qu'elle-même et se proclame principe et cause. Cette conclusion devait charrier des suites fâcheuses car 'de tout principe faux naissent des conséquences déraisonnables'.

- Si c'est le moi qui apporte la base, alors, tout dans la science procédera du moi (cartésianisme); 
- c'est le moi qui trouve dans ses raisonnements les évidences (rationalisme);
- ou dans ses sensations, la vérité (sensualisme);
- le moi est le centre, et ce qui est en dehors de sa circonférence l'indiffère (individualisme); 
- ce qui est affirmé par le moi appartient à l'existence (idéalisme);
- ce qui est extérieur au moi est douteux (relativisme):

'Tel est l'enchaînement et la marche évidente de deux siècles de philosophisme émanant du je pense.' L'erreur cartésienne entre donc dans le cercle de la Protestation dans le sens où cette base trop subjective, en faisant sortir l'existence du monde de ce 'moi' pensant, 'se rallie dans l'ombre au libre-examen de Luther', et frayer la voie à un mécompte grave sur la notion de liberté.

LE LIBERALISME OU L'ERREUR SUR LA LIBERTE

Le libéralisme philosophique qui se présente comme la doctrine de cette liberté, n'est pour Blanc de Saint-Bonnet, que la systématisation d'une incompréhension de cette notion fondamentale. 

L'auteur s'inscrit tout à fait en faux contre la définition qui veut voir dans la 'la liberté' la capacité de l'homme à faire ce qu'il veut sans en être empêché par qui que ce soit ou par quoi que ce soit (L'infaillibilité, p. 262, n° 1). Il lui oppose la philosophie classique, qui, postulant que les choses et les êtres ont une nature, considère qu'être libre consiste pour chaque homme à devenir ce qu'il est par nature ou à retrouver cette nature perdue, car les philosophes grecs, comme les théologiens catholiques, pensent que l'homme n'est pas né parfait. Ce que nie la philosophie du moi en écartant l'idée d'un ordre objectif. Blanc de Saint-Bonnet pose alors la question: l'homme a-t-il une loi ou peut-il la créer lui-même?

... En une formule thomiste, Blanc de Saint-Bonnet appelle liberté la capacité de se mouvoir dans le bien

'La liberté humaine,... est la faculté de faire le bien alors qu'on a la possibilité de faire le mal. ... Mais de ce que l'homme pourra choisir le mal, il ne s'en suit aucunement qu'il ait le droit de le faire. ... Voici le fait. Dieu impose sa loi à la nature, et il la propose à l'homme. La liberté est donc... le pouvoir qu'a l'homme d'accomplir sa loi. ... [L]e pouvoir d'accomplir de soi-même sa loi n'est point le droit de la violer ... : interprétation qui serait digne du néant, d'où nous sommes, et non de l'être que Dieu veut en faire sortir!' (L'infaillibilité, p. 262-263).

Il y a donc deux notions différentes : le libre arbitre (faire le choix entre le bien et le mal) et la liberté (agir en conformité avec la loi, ou faire le bien). ... Donc l'homme ne naît pas libre, à l'inverse de la thèse développée par
Rousseau, mais il 'naît pour le devenir', ce qui est tout différent.

La liberté n'est pas un fait primitif et inconditionné: c'est une puissance qui n'a de motif d'être que pour se conformer à l'ordre dicté par la raison. ... Sans doute l'homme est ainsi fait qu'il peut se sosutraire à son devoir mais, s'il lui arrive de le faire, c'est par un abus de son libre arbitre non par le résultat d'une liberté illimitée qui n'existe pas.

L'erreur des 'libéraux' anglais ou français du XVIIIe siècle résulte de la confusion des deux notions précitées: si l'homme avait le choix entre le bien et le mal, il aurait la liberté du bien et du mal. Seulement, 's'il en était ainsi, l'effort serait le même dans l'une et dans l'autre alternative. Mais nous savons que le bien seul coûte un effort, qui peut aller jusqu'au sacrifice de la vie; tandis que pour aller au mal, l'homme n'a qu'à se laisser choir...' Cette méprise représente une des formes de la Protestation et élève en même temps une menace contre l'homme.

Enfin, l'homme ne peut pas se donner de lui-même sa loi. ... Si elle se faisait sa loi, la volonté serait l'Absolu: alors elle n'aurait pas besoin de loi!' De même, il ne peut pas changer l'essence de l'organisation sociale en lui attribuant une loi différente: 'Le législateur ne peut pas plus faire une loi pour la société que le physicien n'en peut en faire une pour la nature. Le monde moral, comme le monde physique, a sa loi; il s'agit de la connaître et de la suivre'. D'où l'aberration du constitutionnalisme et du parlementarisme, héritiers des prémisses idéologiques du rationalisme, et partant du libéralisme

... La liberté des philosophes classiques n'est pas une prérogative acquise au berceau et de manière innée par l'enfant qui vient de naître, mais elle est une conquête qui s'offre à l'homme, et s'obtient par un travail incessant sur soi-même: 'La liberté est le fruit de l'effort et de la douleur'. Elle apparaît donc en contradiction avec l'égalité pour la raison que les hommes accèdent à cette liberté inégalement, et justifie le principe aristocratique. Le libéralisme, cette 'falsification de la liberté' dessine unn prolongement diamétralement inverse : comme la 'liberté' des modernes est une qualité essentielle à l'homme, tous la possèdent également, et doivent la posséder pour une part égale pratiquement. Le libéralisme menace donc la société. Il met 'l'erreur et le mal sur le même pied que le vrai et le bien, ou, dans le fait, [remet] à l'erreur et au mal le pouvoir d'étouffer le vrai et le bien', et supprime le mérite qui découle de l'effort produit pour atteindre une liberté sainement comprise: 'Dès que la liberté, qui suppose tant de vertus, est proclamée innée et non acquise, elle ouvra aussitôt la porte à l'armée innombrable des ambitieux, des paresseux et des scélérats, de tous les destructeurs de la liberté'.

En plus, cette erreur sur la liberté conduit fatalement au socialisme qui achève le parcours logique du libéralisme et ferme le cercle de la Protestation: 'Ces droits innés, ces droits sans cause, établissent de fait l'égalité brutale parmi les hommes: le mérite ne les distingue plus! Cette égalité monstrueuse, négation de la liberté et de l'individualité, conduit à une fausse égalité politique, c'est-à-dire au despotisme; et cette égalité politique, à une fausse égalité économique, c'est-à-dire au communisme'. La boucle est bouclée." (Source: Jonathan Ruiz de Chastenet, doctorant enseignant de l'Université d'Angers, membre du CERIEC (UPRES EA 922), in Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 546-562).

Ainsi, la Révolution, c'est aussi - paradoxalement -, la négation de l'individu, la négation de l'homme. [Tout en prônant l'individualisme], "[o]n sait que toute l'entreprise des Lumières fut... d'évacuer l'homme en tant qu'individu (voire de l'éradiquer), au nom vague et généraliste de l'Humanité. La loi du collectif contre l'individu : voilà quelle fut l'ambition, avouée ou non, consciente ou non, des rédacteurs de l'Encyclopédie - et aussi de tous les idéalistes (vite rattrapés par l'idéologie), qui élaborèrent et rédigèrent les grimoires de leur alchimie à rebours, entre les années 1730 et l'accomplissement de 1789. ... Une humanité enfin corrigée de ses défauts se devait d'être, enfin, débarrassée de ces enfantillages, purgée de l'humain, trop humain de la faute originelle, cette tache ancestrale, indigne du monde idéal, de la société à venir, où la mort elle-même ne serait plus vaincue par le Christ, mais par la science... Les bourreaux de 1793 ne furent-ils pas de fervents hygiénistes? la guillotine n'était-elle pas elle-même (selon les mots des philanthropes qui en proposèrent l'usage à Louis XVI), un 'progrès' dans l'humanitarisme? ... On croit rêver, et l'on cauchemarde d'avance sur les raisons devenues folles de ces Etats tout-puissants, qui prétendront établir, de force et d'autorité, pour tous leurs citoyens, ce 'meilleur des mondes' prétendument 'pur', propre, aseptisé et égalitaire, en rendant l'existence invivable, et la planète inhabitable" (Pierre-Emmanuel Prouvost d'Agostino, L'autre Baudelaire in Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 585-586).

LE SOCIALISME OU LA THESE DE L'IMMACULEE CONCEPTION DE L'HOMME

Il n'y a pas donc pas lieu d'opposer les penseurs libéraux aux doctrinaires socialistes, ceux-ci proviennent de ceux-là.

... Après avoir ôté la religion au peuple, et lui avoir prêché la jouissance, le libéralisme a de plus détruit l'Autorité en plaçant le pouvoir dans la majorité. Le socialisme arrive ici au pas de course de la logique: puisqu'il n'y a pas de Dieu, dit-il, et que je dois jouir, qu'en outre je suis la véritable majorité, je viens, suivant toutes les forces légales, édicter une loi qui répartisse à meilleur droit le capital. je viens détruire la propriété individuelle, c'est-à-dire l'injustice et l'inégalité, et faire asseoir enfin la foule tout entière au banquet de la vie sociale !

A partir de l'erreur libérale, le socialisme généralise non seulement le principe égalitaire contenu dans les prémisses du libéralisme, mais, en outre, avec
Rousseau,... il renouvelle complètement la vision que la philosophie avait de l'homme. 

..."Le XVIIIe a dit l'homme est né bon, et c'est la société qui le déprave. 'C'est le contraire de la proposition de Rousseau qu'il faut prendre: l'homme naît méchant, et le société le répare. Ou plutôt, il naît dans le mal, la société le recueille, et c'est l'église qui le répare'.

Troisièmement, cette croyance en la bonté native de l'homme a beau jeu de s'attaquer à la société, elle n'explique pas pour autant le problème du mal (dans la société) : si l'homme a pu être perverti, c'es qu'il n'était pas parfait, donc il n'est pas né bon, sinon il serait resté. ... 

Sans le mal, le socialisme a raison, mais le mal existe et l'homme n'arrive que difficelement au bien ('Je pousserai la thèse jusqu'au bout: sans la Chute, sans le mal, vos systèmes sont complètement vrais. Mais aussi dans la Chute, ils restent complètement faux'): les 'systèmes panthéistes, socialistes, rationalistes, parlementaristes,... tous, absolument, tombent devant ce fait, le Mal'.
[Note de Christ-Roi. Ce qui a pu faire par exemple qu'en Urss malgré la puissance du totalitarisme communiste, un ouvrier de base jalousait la belle Mercedes de l'apparatchik...] L'idée de la Chute de l'homme est une des idées maîtresses de l'auteur: pour lui, c'est le plus grands des faits de l'histoire, et même le premier. Seule, elle est capable d'expliquer l'énigme du monde. ... Parmi les peuples de l'Antiquité, on peut retrouver 'l'universel usage du sacrifice, attestation permanente de la chute, et de la nécessité d'une réparation, les rudiments des vérités natureles, et qurelques lambeaux voilés ou défigurés des traditions primitives'. Nier le dogme catholique - universel - du péché originel, c'est, pour Blanc de Saint-Bonnet, se condamner à ne pas saisir l'homme, à ne pas connaître la société: 'Loin de ce dogme, les lois, les droits, l'éducation, la répression, l'autorité, la propriété, l'existence même du peuple, ... nous présentent des faits qui ne s'expliquent plus: la société entière est incompréhensible'.

[L]'homme ne naît pas bon ou parfait, mais naît pour le devenir. ... L'homme est imparfait et il est social: c'est ce que n'aurait pas compris le socialisme, qui est,... une double erreur, une erreur sur l'homme et une erreur sur la société des hommes. [Saint-Bonnet] dénonce donc la thèse du socialisme, qu'il appelle doctrine de 'l'immaculée conception de l'homme'. Il la regarde comme étant le dernier stade de la décadence intellectuelle occidentale qui devait accoucher du carnage révolutionnaire. ... 'Et le Contrat social, arrivant sur le terrain avec son impossibilité pratique, produisit 1793'.

'En dehors du christianisme, l'homme est toujours anthropophage'. ... Le mot 'philanthropie' qu'elle affecte tant, ... démontre l'éclatante hypocrisie de la Révolution: elle est un faux ami car son oeuvre ne vise en réalité qu'à la 'démolition de l'homme'. Par ses théories qui tournent à vide, elle 'détruit l'homme jusque dans son essence'. En niant la validité des motifs véritables justifiant la dignité humaine - notamment le principe du mérite qui est la conséquence indispensable de la liberté -, 'la Révolution ne réussit qu'à découronner l'homme'.

... Il y a connexité entre la Révolution qui repose sur la fiction de la volonté générale, et le totalitarisme moderne: la démocratie succomberait si elle ne résistait pas au chox produit par l'addition de toutes les volontés libérées. Il lui est donc nécessaire de recourir à la centralisation. ... Tel est l'expédient fourni par la Révolution et promptement saisi par le despotisme, savoir: une centralisation anéantissant les individualités, afin de résister aux ébranelements que suscite toujours le régime parlementaire. 

La centralisation favorise alors logiquement l'uniformité. La Révolution en instituant la licence et non la liberté, peut prendre deux directions: d'une part favoriser cette liberté illimitée de l'homme, et elle tombe dans l'anarchie; d'autre part détruire l'individualité pour maintenir par la force l'unité sociale. Dans les deux cas, c'est arriver à 'l'anéantissement de la société humaine'. l'anarchie dissout la strucue sociale et la centralisation massifie le peuple quid evient 'troupeau': elle fait de toute la nation comme une seule pâte, elle ramène à une sorte d'unité de substance où toute personnalité disparaît'.

La Révolution ... est une 'abominable imposture'. ... La civilisation occidentale, c'est-à-dire le génie de l'Antiquité et de la Chrétienté, avait consisté à domestiquer l'hybris de l'individu. Tout au contraire, la Protestation ruine ce progrès pour restaurer la barbarie qui sommeille par nature au fond de l'orgueil."

(Source: Jonathan Ruiz de Chastenet, doctorant enseignant de l'Université d'Angers, membre du CERIEC (UPRES EA 922), in Le Livre noir de la Révolution française
, Cerf, Paris 2008, p. 546-572).

                                                ***

L'historien archiviste de la Province dominicaine de France Jean-Michel Potin, dans une formule lapidaire résume toute l'incohérence de la philosophie moderne et partant de la déclaration des droits de l'Homme (article 1er): "Si les hommes naissaient libres, c'est que cela se ferait naturellement et il est donc contradictoire de le décréter par écrit. Ce qui est écrit est justement ce qui n'est pas naturel et a besoin de cet écrit pour exister" (Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 421). 

Et Rivarol illustra la chose par cette raillerie : "Dire que tous les hommes naissent et demeurent libres, c'est dire en effet qu'ils naissent et demeurent nus. Mais les hommes naissent nus et vivent habillés, comme ils naissent indépendants et vivent sous des lois' (Journal politique national, n° 19, cité in Le Livre noir de la Révolution française, ibid., p. 468).

La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789Enfin, terminons cet exposé sur le sens métaphyique de la Révolution, par une réflexion de Joseph de Maistre, le premier qui identifia le principe essentiellement impérialiste de la Déclaration des droits de l'homme et au nom duquel les républicains justifièrent la colonisation et justifient aujourd'hui la croisade de la liberté et de la démocratie en Irak par exemple. [L]'écrivain est sensible à la contradiction qui apparaît d'emblée dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, lorsque son préambule affirme que c'est l'Assemblée nationale de la France qui proclame ces droits universels ("les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme"). Comment, en effet, une nation peut-elle ainsi se faire le dépositaire de ce qu'elle présente par ailleurs comme un bien commun de l'humanité? En identifiant les intérêts nationaux à ceux du genre humain, les révolutionnaires français ne se sont nullement élevés à l'universalité d'un principe unificateur : ils ont surtout dévoilé, selon Maistre, les potentialités funestes d'un impérialisme portant en lui les germes de la division et de la violence. Dans l'horreur sans limite de la Terreur, puis des campagnes napoléoniennes, Maistre voit donc la conséquence directe de la proclamation de ces droits universels, qui ne sont rien d'autre à ses yeux, que la 'guerre civile du genre humain' (Lettre du 25 avril 1814 à Mme de Constantin, dans O.C., t.. XII, p. 424). 'Voilà les droits de l'homme et les dons de la France' (Lettre d'un royaliste savoisien, Lettre 1, p. 107). 

L'idée même de droits de l'homme... n'est pour Maistre qu'une abstraction maléfique, car il n'existe aucun 'droit naturel' permettant de fixer la légalité dans des termes qui vaudraient en toutes circonstances pour l'humanité. L'homme étant par essence un animal sociable, il n'existe au contraire que des droits du citoyen qui varient dans l'histoire, selon les pays et les formes de gouvernement" (Joseph de Maistre cité in Pierre Glaudes, Le Livre noir de la Révolution française, ibid., p. 480-481).

                                                      ***

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21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 17:57
« Nous devons enfin désirer le maintien de la République en France pour une deuxième raison qui est majeure : la France monarchique était et sera toujours catholique; sa politique lui donnait une grande influence en Europe, en Orient et jusqu'en Extrême-Orient. Un moyen de contrecarrer son influence au profit de la nôtre, c'est d'abaisser le catholicisme et la papauté qui en est la tête. Si nous pouvons atteindre ce but, la France est à jamais annihilée. La monarchie nous entraverait dans ces tentatives. La République nous aidera... J'entreprends contre l'Eglise catholique une guerre qui sera longue et, peut-être, terrible! On m'accusera de persécution et j'y serai peut-être conduit, mais il le faut pour achever d'abaisser la France et établir notre suprématie religieuse et diplomatique, comme notre suprématie militaire. Et bien! Je le répète : ici encore les républicains m'aideront ; ils joueront notre jeu ; ce que j'attaque par politique, ils l'attaquent par formalisme anti-religieux. Leur concours est assuré. Entretenez dans les feuilles radicales françaises à notre dévotion la peur de l'épouventail clérical, en faisant propager les calomnies ou les préjugés qui font naître cette peur... Faites aussi parler, dans ces feuilles, des dangers de la réaction..., des crimes de l'absolutisme, des empiètements du clergé. Ces balivernes ne manquent jamais leur effet sur la masse ignorante. Oui! Mettez tous vos soins à entretenir cet échange de services mutuels entre les républicains et la Prusse! C'est la France qui paiera les frais! ... »
Instruction citée par GAUDIN DE VILAINE, au sénat, le 6 avril 1911,
Journal Officiel du 7 avril 1911 
(Source: cafebleu)
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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 16:15
CITE DU VATICAN, 20 fév 2008 (AFP) - Benoît XVI: "la vraie laïcité" a été définie par saint Augustin

Le pape Benoît XVI a conseillé mercredi la lecture de saint Augustin, un "père de l'Eglise" ayant vécu aux IVè et Vè siècles, pour comprendre ce qu'est "la vraie laïcité" et la compétence respective de l'Eglise et du pouvoir politique dans la société.
Le livre "La Cité de Dieu" de saint Augustin "est aujourd'hui encore une source pour définir correctement la vrai laïcité", a expliqué le chef de l'Eglise catholique aux pèlerins venus assister à son audience générale.
... Il y ... affirme que la cité de Dieu et la cité terrestre "avancent ensemble, enchevêtrées l'une dans l'autre jusqu'à ce que le jugement dernier survienne et les sépare".
Benoît XVI s'est décrit mercredi comme un admirateur de saint Augustin. "Je suis de ceux à qui ses oeuvres plaisent beaucoup", a-t-il dit, en citant notamment "Les Confessions", où l'évêque d'Hippone relate son itinéraire spirituel et sa conversion au christianisme en 387.
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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 11:55

Dans un article du Figaro du 29/01/2008, une tribune est donnée au franc-maçon Jean-Michel Quillardet, grand maître du Grand Orient de France et au père dominicain Philippe Verdin, sur le thème de la "laïcité" républicaine. Le franc-maçon explique que la religion est "l'opium du peuple" en reprenant le mot du communiste Karl Marx... 

Le père Verdin répond que le discours de Sarkozy s'insère au contraire dans une aspiration du peuple à 60, 70% pour une autre conception de la laïcité, plus ouverte sur le fait religieux.Le président serait "au diapason des Français". Ce qui est une certitude dans ce monde déboussolé. "« L'homme ne vit pas simplement de pain », disent les Evangiles. On imagine mal Nicolas Sarkozy et les curés de 2008 vouloir embrigader qui que ce soit. Mais de quoi vit-on aujourd'hui, et quelle est l'espérance ? Des dizaines de millions de gens sont morts au cours du dernier siècle à cause des idéologies sans Dieu. Elles se sont effondrées. Que reste-t-il ? 60 à 70 % de nos concitoyens estiment que les questions religieuses les intéressent, ou les font vivre. Il est légitime que le président de la République s'en soucie. C'est un problème de fond. Les religions sont essentielles, elles structurent et contribuent au lien social."

Quillardet réplique :"Votre foi vous appartient, elle est votre jardin secret."

"Une spiritualité sans Dieu !" rétorque le père Verdin. "Il faudra que vous m'expliquiez ce curieux concept. Quand vous dites que la religion est uniquement un « jardin secret », je le récuse. Elle concerne mille domaines de la vie sociale. En outre, la laïcité à la française est spécifique. Nos voisins européens vivent très bien sans cette laïcité timorée."

Le père Verdin aurait pu tout aussi bien expliquer que la "laïcité" républicaine est l'opium de peuple... "[L]e retour du religieux. Que cela plaise ou non aux francs-maçons, c'est un fait. L'une des passions de Jean-Paul II comme de Benoît XVI est l'articulation de la foi et de la raison, dans la tradition de saint Augustin. C'est cela, le grand défi. Beaucoup de Français qui n'ont pas obligatoirement grandi dans une éducation chrétienne, juive, ou musulmane, tout d'un coup y reviennent. Pourquoi ? Parce que l'interprétation de la philosophie des Lumières s'est épuisée."

Quillardet se défend en disant: "la République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte, tout en garantissant l'exercice de ceux-ci dans le cadre de la liberté de conscience." Le père aurait pu lui répondre en lui parlant de la confiscation des biens du clergé en 1906..., l'obligation pour le clergé de se constituer en "associations cultuelles" (ce qu'elle a toujours refusé): où est la liberté religieuse prônée par les "républicains"? 

Aujourd'hui, les pharisiens de la république sentent le terrain s'effondrer sous leurs pieds du fait de l'islamisation qui les dépasse. La république souhaite conserver le terrain, elle prône une "laïcité ouverte" et propose à nouveau les "associations cultuelles" afin de financer la construction des mosquées et garder ainsi la mainmise sur les religions. De fait l'Eglise de France serait un peu plus marginalisée... Ce qui n'est pas "laïcité", mais césarisme gnostique de droit occulte relativiste à but de déchristianisation de la France...

 

Le franc-maçon Quillardet l'avoue dans cet article du Figaro, en ces termes: "La laïcité n'a nul besoin d'adjectif dans la mesure où elle est au-dessus." Au-dessus des religions..., elle les dirige comme une déesse tutélaire... La laïcité dans ce pays n'est donc qu'un prétexte pour décatholiciser la France, l'islamisation un moyen pour parvenir à ce but.

Comme remède dans un monde en perte de repères - l'équerre et le compas relativistes ayant détruit la boussole - qui ne parvient pas (plus) à créer du lien social, je propose que l'on reconnaisse le christianisme comme religion historique de notre pays. Ce n'est pas la "laïcité" qui est "au-dessus", n'en déplaise aux francs-maçons, c'est le christianisme. La croix dans une salle de classe est par exemple la meilleure garantie de la laïcité entendue comme distinction du temporel et du spirituel (qui n'existe dans aucune autre civilisation), et donc le christianisme est le meilleur garant des droits de l'homme et de la démocratie. Après libre à chacun de croire ou non..., d'être adepte d'une idole ou pas... Mais la France est chrétienne. Le christianisme est au-dessus, la Constitution de notre nation depuis 496. Pour reprendre la formule "Je suis royaliste parce que catholique", tout authentique patriote nationaliste doit se dire catholique parce que nationaliste ! Et inversement, un catholique doit se dire patriote parce que catholique. Toutes les religions ne se valent pas. Ne serait-ce déjà que pour une seule bonne raison : le catholicisme a construit la France ! Pas l'islam !  Il mérite à ce titre de (re)devenir religion d'Etat. 

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 00:01
Louis XVI, (Video youtube)

Hommage à Louis XVI (Montage-
video youtube)

Cortège 2007 d'hommage à Louis XVI (video youtube)
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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 12:29
"Un grand merci. Voici le texte corrigé :

A la lecture de cet article Et si la Wallonie devenait française, bien qu’en général les articles de ce site sont très recommandables, je ne puis être qu’indigné, mais non étonné : il démontre seulement une ignorance de l’Histoire de la Belgique, qui d’ailleurs est vite excusable (parmi les Belges eux-mêmes, rares sont ceux qui la connaissent vraiment.)
Je vis en Belgique, je ne suis pas belge d’origine (et par conséquent je peux parler sans être accusé de chauvinisme), je suis catholique et, je le dis pour vous inspirer confiance, je serais monarchiste légitimiste si j’étais français.
Je suis d’accord cependant pour dire qu’il y a une crise en Belgique, fort liée au début au recul de la Religion et des sentiments de dévouement pour la patrie qu’elle inspire ; qu’au XIXe siècle les Flamands ne furent pas très respectés puisqu’on leur imposa le français comme seule langue officielle (et donc seule langue des tribunaux !) ; que l’Union européenne, dont on peut apprécier les apports positifs quand ils restent mesurés, n’est pas exempte de défauts ni de malheureuses ingérences : un exemple : la Belgique (arrêté royal du 31 mai 1885) réserve aux seuls pharmaciens la délivrance de médicaments, même ceux en vente libre, pour des raisons de santé publique évidente (des médicaments « ordinaires » peuvent présenter des interactions et contre-indications que seuls les pharmaciens savent) ; or, la Cour de justice européenne, au nom de la libre circulation des marchandises (en Belgique, le médicament n’est pas objet de commerce), s’oppose à cette législation, par un arrêt du 11 décembre 2003. 
 
J’aimerais reprendre une à une les erreurs de cet article ; mon intention n’est pas d’en critiquer les auteurs, mais de défendre la vérité et de témoigner ma reconnaissance envers la Belgique.
 
1° « Le conflit linguistique et ethnique qui mine le « plat pays » depuis sa création » Le Royaume actuel de Belgique, créé en 1830, n’a pas connu de véritable conflit, de conflit sérieux et durable, de ce genre avant mai 68 ; cette date correspond au recul de la Religion catholique, qui fut le véritable ciment du pays bien des siècles avant 1830. Même de nos jours, la population n’éprouve pas de problèmes, et ce sont seulement les politiciens qui sont responsables de la désinformation et des méfiances mutuelles : de plus, les séparatistes wallons sont des marginaux ; quant aux partis séparatistes flamands, qui recueillent plus de 20% des voix des flamands, la plupart des Belges qui les soutiennent sont (justement) déçus de l’état économique de la Wallonie et de nombreuses lois, par exemple qui favorisent les immigrants et les réfugiés politiques plus que les Belges.

« Il ne reste qu’un triste roi cosmopolite, dernier avatar d’une dynastie de pacotille ». J’espère qu’un tel discours puisse être condamné comme lèse-majesté (ce que la loi belge ordonne toujours). Je pense que, dans les monarchies constitutionnelles, le Roi est un peu ce qu’en font les politiciens. En 1831, le premier roi de Belgique est un prince allemand de Saxe-Cobourg-Gotha, l’oncle de la reine Victoria d’Angleterre ; très habile, il a mis des membres de sa famille sur tous les trônes d’Europe : en Russie, en Angleterre (l’époux de la reine Victoria est Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, patronyme de la famille royale actuelle qui n’a changé son nom en Windsor qu’en 1917, en guerre contre la Prusse), etc. Son fils Léopold II fit de la Belgique (ce petit pays) le 4e pays le plus riche au monde (le plus riche compte tenu des 4 à 5 millions d’habitants de l’époque). On doit à Albert I, son neveu, le Roi-Chevalier, la victoire sur la Prusse en 1918, puisqu’il causa aux Allemands leur premier recul en inondant les Polders en ouvrant les écluses de l’Yser. Mais depuis que le socialisme (et la modernité) a réussi à atténuer progressivement les pouvoirs du Roi, celui-ci n’a plus la même importance qu’autrefois, et décide de moins à moins par lui-même (les lois lui font tout déléguer).

« La Belgique n’est pas une nation, c’est un pays bricolé dans le cadre de convenances historiques antifrançaises. » Tout est faux dans cette assertion, que d’ailleurs nous pourrions aisément répliquer à la France, puisque la Corse et la Bretagne ont des motifs plus relevés pour s’administrer elles-mêmes.
La Belgique comme Royaume actuel date de 1830, mais comme identité elle remonte aux temps médiévaux : le Royaume n’a pas été créé arbitrairement en 1830, les Belges eux-mêmes ont arraché leur indépendance au pouvoir despotique du roi de Hollande (auquel ils ont été soumis par le Congrès de Vienne, en 1815). Les deux buts de cette révolution furent la liberté de presse (pour les libéraux) et surtout la liberté du culte et de l’enseignement catholique (persécuté par les Hollandais, comme d’ailleurs par Napoléon, qui, entre autres choses, emprisonna en 1811 deux évêques belges, qui sont Mgr Hirn de Tournai et S. A. le prince de Broglie évêque de Gand, qui défendaient les droits de Pie VII sur l’élection des évêques, de Pie VII que Napoléon, franc-maçon et empereur des Français, emprisonna cinq ans.).
« Convenances antifrançaises » est un peu fort. Les révolutionnaires français ont envahi la Belgique en 1794, ont détruit nombre de châteaux et d’abbayes, et c’est seulement à cause de cette usurpation que la Wallonie fut française sous Napoléon, alors qu’au Moyen-Age elle dépendait du Saint Empire et non de la France. On pourrait dire que la Belgique a fait partie de la France, car quand Clovis établit le royaume des Francs, sa capitale était Tournai ; mais il s’agit de la France dans le sens originaire de « territoire des Francs », comme la Hongrie, terre des Huns, a dû son nom aux Huns qui s’y étaient installés. Aucun Français aujourd’hui ne penserait déplacer ses frontières au-delà du Rhin sous prétexte qu’avant le IVe siècle, les Francs étaient installés dans l’Allemagne actuelle. Au reste, Charlemagne aussi était Roi de France, et sa France s’étendait en Saxe, en Bavière et en Lombardie. On pourrait proposer aux Bavarois de devenir français ou réunir la Normandie à l’Angleterre… (Voir ci-après un abrégé historique de la Belgique)
Enfin, le wallon est très loin du français littéraire, qui ne s’est imposé que parce que langue officielle (comme le néerlandais est loin des dialectes flamands de Belgique, il y a d’ailleurs beaucoup de disputes amusantes entre les Néerlandais de Hollande et les Flamands au sujet de termes de leur langue commune, qui s’est conservée plus pure en Belgique) ; et une partie de la Wallonie n’est pas francophone mais germanophone (communauté qu’on oublie souvent, détachée de la Prusse par le Traité de Versailles en 1919) ; enfin toute séparation déclenchera évidemment la question de Bruxelles, ville flamande, mais à majorité francophone depuis la politique de Marie-Thérèse d’Autriche.

« Le roi belge de 1830 était un libéral et un franc-maçon. Ceci explique sans doute cela. » C’est vrai que Léopold I était protestant et franc-maçon ; jusqu’à son lit de mort il refusa de se convertir malgré les instances du clergé. Mais il faut avouer qu’il a été librement élu (choix très moderne, selon les principes de Lamennais, encore uni à Rome à cette époque), qu’il n’a pas pu modifier la constitution, que le Concordat de Napoléon est toujours appliqué en Belgique (sans les articles organiques, et même après l’injurieuse loi française de 1905), et surtout qu’il a consenti à fonder une dynastie catholique. Le choix était fait dans le but d’une neutralité politique : sur le refus du prince belge Eugène de Ligne (un Hennuyer) de monter sur le trône, et sur celui de Louis-Philippe de fâcher l’Angleterre en acceptant le trône pour son fils, duc de Nemours, le gouvernement provisoire choisit cet Allemand, veuf de Charlotte, princesse héritière d’Angleterre, qui avait été maréchal de Russie sous Alexandre I, qui a refusé le trône de Grèce, et qui en 1832 épousera Louise-Marie d’Orléans, fille aînée de Louis-Philippe.
La population belge traditionnellement est attachée à sa dynastie. Malheureusement, les partis politiques non séparatistes sont trop peu attachés à des principes forts (et il n’existe pas de parti nationaliste comme en France qui veuille l’unité du pays ou qui soit de principe monarchiste) et le pays n’est gouverné que par des coalitions et compromis. A l’origine (en 1830), et jusqu’à l’apparition en 1895 du parti socialiste, il n’y avait que deux partis, unis au départ pour l’indépendance, puis rivaux : le libéral (qui existe toujours) et le catholique (qui, après quelques vicissitudes, est remplacé en 1945 par le parti social-chrétien, et de nos jours par un parti « humaniste » qui, pour avoir plus de voix, a eu honte de s’appeler chrétien). Comme plus de 95% de la population était pratiquante, le parti catholique était fort soutenu ; le parti libéral, interdit aux catholiques, devait ses succès (avant 1884) aux votes de bourgeois libres-penseurs (le vote censitaire à l’époque réservait de fait les votes aux riches).
 
Voici un abrégé historique de la Belgique, que je fais avec quelques réflexions : 

En 843, le traité de Verdun partage l’empire de Charlemagne, la Belgique fait partie de la Lotharingie, puis du Saint-Empire, sauf le comté de Flandres, qui revient à la France.
Dans le système féodal, les états étaient fort divisés entre vassaux et vavassaux, les fiefs très autonomes (même en France avant l’extension du domaine royal). Le territoire actuel de la Belgique était partagé entre plusieurs nobles : le prince-évêque de Liège, le prince-abbé de Stavelot, le duc de Brabant (aussi marquis d’Anvers), le duc de Luxembourg, le duc de Limbourg, le comte de Hainaut, le comte de Flandres (aussi comte d’Artois), le comte de Namur, le seigneur de Malines, les seigneurs de Tournai et du Tournésis. Tous ces états relèvent du Saint-Empire, à l’exception de la Flandre, d’Artois et de Tournai qui étaient vassaux de France (l’histoire de Tournai est très mouvementée, cette ville fut même anglaise sous Henri VIII, puis française, puis espagnole, puis de nouveau française).

L’unification commence en 1384 : Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, avait épousé en 1369, Marguerite de Flandre, qui hérita à la mort de son père de la Flandre, de l’Artois, du Boulonnais et de Malines. Lui et ses descendants, Jean sans Peur, Philippe le Bon, Charles le Téméraire, vont acquérir par achats, héritages, (et le dernier par conquêtes) les autres provinces du pays (à l’exception de Tournai et des principautés ecclésiastiques de Liège, Stavelot, Cambrai et Utrecht), ainsi que les provinces du Nord : le duché de Gueldre, les comtés de Zélande, de Hollande et de Zutphen, les seigneuries de Frise, de Groningue et d’Ober-Yssel (Overijssel). C’est ce qu’on appelle les Dix-Sept Provinces, faisant partie du Cercle de Bourgogne à la Diète du Saint-Empire.

Le 27 mars 1482, la fille de Charles le téméraire, Marie de Bourgogne, meurt à 25 ans suite à une chute de cheval lors d’une chasse au faucon, toutes ses possessions passent alors à son époux, Maximilien de Habsbourg. Son petit-fils, Charles-Quint, né à Gand en 1500, lui succédera en 1519 à la tête du Saint-Empire, et héritera aussi par sa mère, Jeanne la Folle, du royaume d’Espagne et donc du Nouveau-Monde, pouvant affirmer que le soleil ne se couche jamais sur ses terres, dont la capitale dès 1531 est Bruxelles. En 1555, Charles-Quint abdique, et partage ses possessions entre son frère Ferdinand I (le Saint-Empire et l’empire d’Autriche avec ses possessions : le Tyrol, le Milanais, la Bohème, la Transylvanie,…) et son fils Philippe II (Espagne, Naples, Franche-Comté, Pays-Bas, y compris l’ancienne principauté d’Utrecht qui lui fut cédée par l’évêque, Amériques et Philippines).

Les Dix-Sept Provinces (le Bénélux actuel) sont donc les Pays-Bas espagnols, et le resteront jusqu’à l’extinction des Habsbourgs d’Espagne en 1700. Cette période, florissante en termes d’arts (Rubens, Van Dyck), de sciences (Vésale, Dodonée, Van Helmont) et de commerce, fut aussi « le siècle de malheurs » : de 1566, année où la maison d’Orange se rebella contre l’Espagne, jusqu’en 1713, la Belgique est la victime d’une série ininterrompue de guerres, sauf durant la Trêve de Douze Ans (1609-1621) :
Guerre de religion (1566-1648), les calvinistes pillent et brûlent (c’est l’époque de l’iconoclasme et des martyrs de Gorcum), l’Espagne essaiera de reprendre les sept Provinces-Unies du Nord (Pays-Bas actuels) mais en 1648 fut forcée d’en accepter l’indépendance par le traité de Münster (Westphalie).
Richelieu, recherchant le prestige de la France mais « en foulant aux pieds sa qualité de catholique et de prince de l’Eglise », chercha par tous les moyens à abaisser le prestige des Habsbourgs, aida financièrement les princes protestants dans leurs guerres contre les Habsbourgs (par exemple dans la guerre de Trente Ans) ; c’est dans ce contexte qu’eurent lieu les guerres franco-espagnoles, non pas à travers les Pyrénées, mais en Belgique : plusieurs traités et victoires donnèrent à la France Lille, Orchies, Arras, Saint-Omer, Dunkerque, Maubeuge, etc. Le fait que la Belgique soit une vaste plaine invitera jusqu’en 1945 les guerres d’Europe à s’y dérouler (ce n’est pas étonnant que l’Union européenne ait au moins l’avantage de la paix). Louis XIV, prétendant que le Rhin devait être la frontière naturelle de la France (mais aussi à cause des richesses de Flandres), continuera à attaquer l’Espagne en Belgique, et arrivera même à bombarder Bruxelles en 1697. 
A la mort de Charles II, l’Espagne devait échoir aux Habsbourg d’Autriche, mais Louis XIV, voulant y faire régner son petit-fils, Philippe d’Anjou (Philippe V), gagna la guerre de succession d’Espagne (qui se déroula aussi sur le sol belge), mais la Belgique, qui ne présentent qu’ « infirmités et playes », est cédée en 1713 par le Traité d’Utrecht à Charles VI d’Autriche.
 
La Trêve de Douze Ans (1609-1621) permet à la Belgique de voir refleurir son industrie, son commerce et ses arts, sous le gouvernement des archiducs Albert et Isabelle (fille de Philippe II) ; ceux-ci, abandonnant l’Inquisition espagnole, vont promouvoir la Contre-Réforme très efficacement par l’exemple de leurs vertus, par leur fidélités aux devoirs de leur charge, par la restauration des églises, par la construction de 400 nouvelles églises, par la régularité de leur cour et par leur générosité envers leur peuple. Leur règne dont on a peu parlé jusqu’ici est pourtant la période la plus glorieuse pour la Belgique. La population resta fort attachée, et librement, au Catholicisme mais réprouvait l’Inquisition espagnole comme cruelle (PIRENNE, Histoire de Belgique, tome III, 1907). Juste pour la culture général, rappelons que Philippe II fut le seul cas connu au monde d’un souverain régnant ayant épousé (par procuration) une souveraine régnante, Marie Tudor ; quant au mariage d’Isabelle avec son cousin autrichien, il a une autre particularité : il fut célébré en 1599 en même temps que celui de son frère Philippe III, à Ferrare, par procuration, et ces mariages de Ferrare sont les seuls mariages connus, si je ne me trompe, entre la fin du Moyen-Age (et peut-être de l’Antiquité) et le XXe siècle dont le célébrant fût le Pape lui-même.
 
En 1700, les Pays-Bas autrichiens vont de nouveau souffrir une guerre franco-habsbourgeoise à la mort de Charles VI : guerre de succession d’Autriche, qui se termine par la victoire de sa fille et héritière désignée, Marie-Thérèse, mère de Marie-Antoinette ; cette impératrice voulut relever l’état des Flandres : on lui doit des chaussées, des canaux, l’usage du français à Bruxelles, ville jusque là flamande, un essor de l’enseignement, le commerce local (en élevant les droits de douane), une administration centralisée et rigoureuse. Malheureusement, Joseph II, premier roi à se rendre en Belgique depuis Philippe II !, toucha à ce que sa mère avait toujours respecté : les coutumes et privilèges et la Religion : il supprima les privilèges anciens des communes et de la noblesse au profit d’une centralisation absolue (p.ex. l’abbesse de Nivelles, princesse du Saint-Empire, n’avait plus les pouvoirs judiciaires dans sa ville) ; sous prétexte de tolérance et de despotisme éclairé, il accorda la liberté de tous les cultes, sauf le catholique : en effet, il arracha aux églises tous les objets de valeur pour son trésor personnel, fit fermer des couvents pour en offrir les terres, supprima plusieurs fêtes religieuses, remplaça tous les séminaires diocésains par un séminaire philosophique, condamné par le Cardinal de Malines, Comte de Franckenberg, voulut règlementer jusqu’au nombre de cierges liturgiques et toucher aux droits de l’Eglise en modifiant les empêchements dirimants des mariages. Pie VI employa la persuasion et alla même à Vienne pour rencontrer Joseph, mais celui-ci allait bientôt l’attaquer sur un autre point : l’institution des évêques (Joseph voulait mettre le comte de Herberstein, un janséniste indifférentiste et presque athée, sur le siège de Laylach, le Pape n’y consentira jamais). La Belgique se révoltera contre lui en 1789 (révolution brabançonne), et acquerra le 11 janvier 1790 une indépendance très brève sous le nom d’Etats-Belgiques-Unis (cependant Limbourg et Luxembourg resteront autrichiens, quant à Liège et Stavelot, états ecclésiastiques, ils étaient depuis toujours indépendants ; cependant à Liège, une révolution libérale s’en prendra au prince-évêque de Hoensbroeck). Il est à remarquer qu’en dehors de Liège, où les idées des Lumières se sont introduites par le prince-évêque de Velbruck, franc-maçon notoire, la révolution avait eu pour cause l’attachement aux traditions civiles et religieuses. 

L’Autriche récupérera en octobre de la même année son pouvoir sur les Etats-Belgiques. L’immigration de la noblesse et du clergé en Belgique, terre autrichienne, gouvernée par Marie-Christine, sœur de Joseph II, va pousser les révolutionnaires français à envahir le territoire belge ; la liste des monuments, civils et ecclésiastiques (p. ex. le splendide parc d’Enghien, toutes les abbayes de Hainaut, sauf celle de Vellereille-les-Brayeux fondée par Saint Norbert lui-même), volés ou détruits par les Français est interminable (sans parler de nombreux tableaux flamands au Louvre).

De la période napoléonienne, nous avons déjà cité la persécution des évêques de Tournai et de Gand et des séminaristes de Gand (Mgr PIERAERTS, Vie et œuvres du Chanoine Constant Van Crombrugghe, 1937). Je ne m’étonne pas que dans les ouvrages modernes sur Napoléon, spécialement les collections immenses sur sa vie et son génie militaire, on tait absolument les traitements infligés à Pie VII (un peu comme les anciens ouvrages d’Histoire français ne parlent pas de la victoire de Vienne contre les Turcs en 1683, parce que la France n’avait pas voulu y participer (à cause des relations commerciales avec les Turcs, et, mais cette excuse légitime n’a jamais été avancée même par les Français, parce qu’elle était la protectrice des Chrétiens du Levant) ; on ne défend mieux sa cause qu’en avouant les torts de son parti) ; je remarque que la Providence a puni Napoléon dès cette vie : 1° la défaite de Russie en 1812, alors qu’il avait écrit le 22 juillet 1807 à Eugène de Beauharnais : « Elle (l’excommunication prononcée par Pie VII) ne fera pas tomber les armes des mains de mes soldats », 2° l’abdication signée en 1814 au château de Fontainebleau (là même où Pie VII avait été prisonnier) tandis que Pie VII rentrait triomphant à Rome le 24 mai 1814 (dans l’hymne Saepe dum Christi de l’Office de MARIE Auxiliatrice, institué à cette occasion, comme d’ailleurs l’extension à toute l’Eglise de la dévotion du mois de mai, Napoléon est appelé hostis infensus), enfin 3° la défaite de Waterloo, sur le diocèse de Malines, siège du primat de Belgique (vacant suite à l'emprisonnement de Pie VII, le prince de Méan, dernier prince-évêque de Liège, n'y sera transféré qu'en 1817), dont Tournai et Gand sont suffragants (les évêques étaient prisonniers et remplacés par des évêques schismatiques (napoléoniens), non reconnus par le Pape et la majorité du clergé et de la population). La vengeance arrive tôt ou tard… 

Après la défaite de Waterloo (la Belgique fut française sous la Restauration de 1814), le Congrès de Vienne décida d’unir les provinces belges au royaume de Hollande ; ce fut malheureux d’unir une nation catholique à un pays où depuis le XVIe siècle (alors que c’était le premier pays où les juifs avaient l’égalité de droits) la religion romaine était à peine tolérée (il faudra attendre 1848 pour que les catholiques reçoivent la liberté de culte ; de nos jours, le catholicisme est la confession majoritaire aux Pays-Bas et au Royaume-Uni).

Le roi de Hollande gouvernait par décrets, limitait le commerce et censurait la presse (ce qui déplut aux libéraux), en même temps il imposa le hollandais à la Belgique (ce qui déplut aux Wallons) et chercha à établir le calvinisme et interdit l’enseignement catholique (ce qui déplut aux catholiques). Le 25 août 1830 eurent lieu des cérémonies pour la fête du roi (ses 59 ans) ; on joua à Bruxelles la pièce de la Muette de Portici. Les esprits, préparés par la révolution française de juillet-août 1830, furent saisis d’un mouvement général aux paroles :
Amour sacré de la patrie,
Rends-nous l’audace et la fierté ;
A mon pays je dois la vie,
Il me devra sa liberté.
La révolution improvisée dès ce moment durera jusqu’à la prise de contrôle de tous les territoires par les troupes populaires, un Congrès national fut établi, ce Gouvernement provisoire rédigea la Constitution, les membres du clergé, en particulier le chanoine de Gand Constant Van Crombrugghe, veillèrent à garantir pour les catholiques la liberté de culte, l’interdiction au pouvoir civil d’intervenir dans le choix des ministres du culte ou d’empêcher leurs relations avec leurs supérieurs (donc avec Rome), et la liberté de l’enseignement, avec interdiction à l’Etat de prendre des mesures préventives. Ces articles existent toujours. Il faut remarquer que les Belges se trompent quand ils parlent de laïcité de leur Etat, la France « ne reconnaît aucun culte » (loi de 1905), la Belgique reconnaît tous les cultes. On peut s’étonner que des clercs aient accepté cette liberté de cultes mais il s’agissait d’une liberté civile (comme celle du dernier Concile) non dogmatique (comme celle des Droits de l’Homme de 1789), et le but était d’empêcher le gouvernement de mettre des entraves à l’exercice du catholicisme.

Note : La liberté civile de culte, c'est-à-dire cette tolérance civile qui, sans reconnaître le droit à l'erreur (il est en effet inadmissible de donner à l'hérésie les même droits qu'à la vérité), est admise pour éviter un mal plus grand, S. Thomas d'Aquin lui-même l'admet (Summa theol., II-II, Q. x, a. 11): "Ritus infidelium tolerari possunt vel propter aliquod bonum, quod ex eis provenit, vel propter aliquod malum, quod vitatur ». En français : « Les rites des infidèles peuvent être tolérés (par les princes) soit pour quelque bien qui en résulte, soit pour quelque mal qui est évité ». Un mal particulier à éviter est celui de forcer quelqu'un à se convertir sans la persuasion de la conscience : Léon XIII, "Immortale DEI", 1 nov. 1885: Atque illud quoque magnopere cavere Ecclesia solet, ut ad amplexandam fidem catholicam nemo invitus cogatur, quia quod sapienter Augustinus monet: "Credere non potest (homo) nisi volens" En français : « L’Eglise a toujours veillé grandement à ce que personne ne soit poussé à embrasser la foi catholique contre son gré, car, comme nous avertit sagement S. Augustin, l’homme ne peut croire que si c’est sa volonté. »
Le choix du Gouvernement provisoire fut de fonder une monarchie constitutionnelle, avec exclusion perpétuelle de la dynastie hollandaise d’Orange-Nassau. En 1839, la Hollande reconnut l’indépendance de la Belgique (reconnue dès 1831 par les grandes puissances), mais reprit le Limbourg du Nord et garda une partie du Luxembourg (l’actuel grand-duché) ; tandis que le Luxembourg wallon resta à la Belgique.
 
Il faut remarquer que j’ai dit que la Belgique connaît une crise religieuse : c’est le pays où il y a le moins de nouveau prêtres par rapport aux anciens. 

Autrefois, la Belgique était le pays où il y avait le plus de prêtres et de vocations religieuses par habitants, (je pourrais donner les chiffres qu’on trouve dans l’Annuario Pontificio, avec fierté le Cardinal Van Roey déclarait dans une Lettre pastorale en 1951 que sur ce point son archidiocèse de Malines ne laissait aucun autre l’emporter : Ex quibus patet Diocesim Mechliniensem…esse nulli secundam, quatre fois plus de prêtres par habitant que le diocèse de Paris), les missionnaires belges étaient partout, c’est l’un des pays qui contribuaient le plus (par rapport au nombre d’habitants) au denier de Saint-Pierre. L’Eglise de Belgique a toujours été attachée au Pape (à part les tendances gallicanes et jansénistes de l’Université de Louvain au XVIIe et XVIIIe siècles), a toujours été à la pointe en ce qui concerne les ordres et mêmes les conseils donnés par Rome en matière liturgique et disciplinaire (pas de liturgie néogallicane, p. ex., même dans les ordres religieux), et en matière philosophique et dogmatique (on doit à la Belgique de 1915 l’institution de la fête de MARIE Médiatrice universelle des grâces, comme d’ailleurs on doit à Liège la fête de la Trinité et la Fête-DIEU) ; Utrecht (les Hollandais étaient encore une nation avec les Belges) donna à la Renaissance un Pape si rigoureux, si vertueux, si mortifié, si sévère contre les abus que les Italiens pendant des siècles (jusqu’en 1978) ne voulurent plus de Papa barbaro : Adrien VI, qui avait été recteur de l’Université de Louvain, qui ne prenait qu’un plat de vainde par repas, qui passait ses loisirs à visiter les pauvres et les hôpitaux, qui n’omettait jamais de lire son bréviaire et sa messe, d’assister en action de grâce à celle de son chapelain, et qui, dès le lendemain de son arrivée à Rome interdit le port d’armes dans la ville, le port de la barbe par les clercs, la prostitution,… terrorisant la Curie et fâchant les artistes au point que plusieurs fois on essaya de l’empoisonner. 

Hélas ! depuis le 2d Concile du Vatican, les églises se vident, les vocations chutent (et cela coïncide avec l’expansion de la télévision),…
En 1908, après l’encyclique Pascendi, les évêques de Belgique (leurs lettres pastorales sont d’une haute qualité) se félicitaient de ce que leur clergé ne connaissait pas la plaie du modernisme ; ils en avaient le droit, mais ils auraient dû prier davantage pour éviter ce malheur : le souci d’être à la pointe dans l’Eglise, souci légitime en soi, n’a pas été utilisé prudemment par la suite : le cardinal Mercier, qui avait si bien défendu son pays durant la Grande Guerre en l’absence du Roi, et qui avait une si haute idée de la perfection sacerdotale, eut le malheur de présider les Conférences de Malines ; on doit à plusieurs prêtres belges (pas à eux seuls) les réformes dangereuses du Missel et du Pontifical après 1965, à un évêque de Bruges la stigmatisation de tout triomphalisme ; c’est le cardinal Suenens qui introduira le premier la pratique de distribuer la communion dans la main (pratique qui, non irrévérencieuse en soi, puisque Siméon a bien porté le Christ dans ses bras, est toutefois irrévérencieuse à cause de la différence brutale d'usage et à cause des espèces et du risque de chutes de parcelles) ; l’enseignement de la religion a totalement décliné, même dans les écoles libres (catholiques), et même dans le catéchisme ; les théologiens de l’université de Louvain, si romaine autrefois, soutiennent aujourd’hui des thèses désastreuses, et les scientifiques n’y rougissent pas de déclarer que le travail sur les embryons humains ne justifie pas un retrait du titre d’ « Université catholique » (ce dont Jean-Paul II a menacé l’université). Notons toutefois que l’ancien « souci d’être à la pointe » se révèle encore (de manière discrète) lorsque le cardinal Suenens, quoique toujours très progressiste au dernier Concile, désirait cependant vivement que le schéma sur la Sainte Vierge fût maintenu (au risque de mécontenter les progressistes et les protestants) et non intégré à celui de l’Eglise, reprochant à la version adoptée de diminuer l’importance de la Sainte Vierge (revue Nouvelles Certitudes, n° 11, 2002) ; ou lorsque dans l’université de Louvain on décide que les personnes ayant une objection de conscience contre l’usage d’embryons humains ne peuvent être forcées à les utiliser et qu’on doit respecter leur choix.

En novembre dernier, le chef de la franc-maçonnerie belge, Bartholomeeussen, déclarait à la Libre Belgique (journal de l’ancien parti catholique) qu’il n’y avait plus de problèmes entre les franc-maçons et l’Eglise catholique, sauf les prêtres rétrogrades (il cita parmi eux Mgr Léonard, évêque de Namur), il salua comme exemplaire l’ouverture de quelques prêtres (tous modernistes), et avouait que « plusieurs responsables religieux » fréquentaient les loges de Belgique.
Et l’on s’étonne que ce pays légalise l’avortement (le Roi Baudouin abdiqua exprès pour ne pas signer la Loi) que le site officiel du grand orient belge dit avoir soutenu, les mariages entre personnes de même sexe,… et qu’on ne trouve plus de lien entre les différentes parties du Royaume, alors que l’identité nationale s’est formée pour une cause religieuse." 

Hage
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26 décembre 2007 3 26 /12 /décembre /2007 13:18
"Répétons que la démocratie est la grande créatrice, excitatrice et stimulatrice de ce mouvement collectif, dénommé la lutte des classes . ... Très précisément, les conflits sociaux gréco-romains, les longues guerres des pauvres contre les riches, et la destruction de la Cité et de la Ville sont sortis de la démocratie. Avant elle, la coopération des classes se faisait tant bien que mal. Après elle, de cette démocratie politique et de son parti sortit l' institution canonique de leurs rivalités d'intérêt. Celles-ci auraient pu exister, mais elles auraient pu aussi ne pas exister, suivant le cas, les circonstances, les évènements… La démocratie les a rendues nécessaires.

Cela de tous temps. Il y eut des heures où les ouvriers du cuir de Limoge ont voulu obtenir des patrons du cuir un salaire supérieur ; il sonna d'autres heures où les mêmes ouvriers et les mêmes patrons, menacés par des industriels tchécoslovaques, ont fondé, toujours à Limoges, une entente sur le commun intérêt de leur travail , bien supérieur aux antagonismes de leurs classes . Cette union est naturelle dans un pays non démocratique. Elle est particulièrement difficile quand un pays comme le nôtre ou comme la Rome décadente, est doté du régime politique du Nombre et de son vote : les partis naissants cherchent et trouvent dans les classes rivales ce qu'on peut appeler l'eau mère de leur cristal. Ce qui était accidentel, et fortuit, l'antagonisme social, devient régulier et constant, en vertu de la structure légale de la cité. C'est d'elle, en conséquence, que le mal vient ou, si l'on veut, qu'il devient mal chronique et constitutionnel. Un socialisme sans démocratie peut aboutir à une organisation nationale et sociale du travail. Le socialisme démocratique va, court, se précipite à la lutte des classes prolongée jusqu'à leur ruine. Comme la démocratie produit dans l'Etat absolument les mêmes effets que dans la société, elle est bien le mal et la mort. Une République peut être en règle avec les lois de la durée et de la prospérité des peuples, une Démocratie jamais.

On a vu de grandes Républiques durer et croître du moment qu'elles étaient en conformité avec les conditions héréditaires de la vie des Etats : leurs pouvoirs collectifs ont été longtemps productif et florissant. Cela ne s'est vu d'aucune Démocratie. Tous leurs débuts ont coïncidés avec la consommation et la dissipation des ressources, la dégradation et l'exagération de l'autorité, l'affaiblissement de l'Etat, et les empiètements de l'Etatisme, avec la centralisation en même temps que la décomposition. Les peuples les mieux doués, les pays les plus favorisés, ont tous reçu de la démocratie le même souffle de décadence qu'elle a répandu chez nous entre 1789 et 1939 : il y a le même siècle et demi de cette course à la mort chez le peuple d'Athènes, entre 490, l'année de Marathon, et 338, l'année de Chéronée ; encore, la guerre du Péloponnèse, qui accéléra ce déclin, était de 431 : plus près de la grande victoire que de la défaite définitive."

(Texte de Charles Maurras, tiré de « De la colère à la justice – réflexions sur un désastre », 1942, extrait de l'article "LE PEUPLE EST AUTRE CHOSE QUE LA DEMOCRATIE", site du
Renouveau français)
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