Au mois de décembre, Arnaud Gouillon, candidat des Identitaires aux présidentielles 2012, avait annoncé l’instauration d’une démocratie directe, sous forme de votations populaires telles qu’elles se pratiquent en Suisse, comme l’un des axes de la sa campagne à l’élection présidentielle de 2012. Nous avions précisé qu'il s'agirait là d'un véritable cheval de Troie qui - envoyé à l'intérieur du système-, opérerait comme un débloqueur de la situation.
Voici ci-dessous (en italiques) une nouvelle analyse percutante d'Arnaud Gouillon. Il y définit la république française comme une "idéologie à vocation totalitaire", et fait le distinguo entre une conception civique du peuple français, conception administrative et juridique créée à partir de peuples étrangers les uns aux autres, et le peuple français tout court. Il précise que c'est au politique et au juridique de s'adapter à la réalité et non l'inverse. Ce qui est très juste et au coeur d'ailleurs de la politique légitimiste (Cf. Le manifeste légitimiste). Lorsque la "majorité législative" en effet, prétend organiser la cité sans tenir compte des réalités, lorsque comme dans le programme du révolutionnaire franc-maçon de 1789 Mirabeau, "aucune barrière, ni droit naturel, ni règle constitutionnelle" ne devait s'opposer à la majorité législative, ce régime devient totalitaire. Dans la conception classique thomiste on dit qu'il devient tyrannique...
Sur Christ-Roi, nous disons donc la même chose que les Identitaires sur ce point, et précisons, avec Renaissance catholique, qu'en France, ce régime dit "républicain" est devenu une "démocratie totalitaire", confisquée par une oligarchie ploutocratique à prétention universelle...
Tôt ou tard, l'organisation de la cité en dehors de toutes réalités finit toujours par revenir violemment au visage des apprentis sorciers, et cela partout, en tous lieux et en tout temps : comme le dit Arnaud Gouillon, "ces valeurs (NDLR. républicaines assimilationnistes) ont été rejetées hier par les peuples colonisés, et le sont aujourd'hui par leurs descendants des cités... L'histoire nous apprend que les Identités et les Appartenances finissent toujours par s'imposer".
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La République est un système de gouvernement, une forme d’organisation politique. Notre pays en a connu d’autres : Empire, féodalité, monarchie absolue, monarchie constitutionnelle, consulat… Et il n’est pas exclu que d’autres formes apparaissent demain. La République, elle-même, n’est pas un bloc. Il existe ou a existé dans le monde de nombreuses formes de république. Il en a existé cinq en France, avec des Constitutions parfois très différentes. Cependant, il convient de distinguer la république, système de gouvernement, de la république, concept politique construisant une idéologie à vocation totalitaire. C’est le cas en France où l’idéologie « républicaine » apparue en 1789 n’a de « républicain » que le nom et sert, en fait, à masquer la destruction méthodique, au XIXème siècle des identités régionales, et, depuis 40 ans, de l’identité nationale.
La République n’est donc pas la France et la France ne saurait être réduite à la République. Notre pays (France) et notre peuple (français) existaient avant 1789, existent toujours aujourd’hui alors même que la République a investi la France en lui imposant ses symboles, ses valeurs et son hymne, et existera à l’avenir quoi qu’il advienne de notre système républicain.
La République définit le peuple français comme un « corps d’associés » (Sieyès), une « communauté civique » ouverte « à tous les hommes de la terre » (St Just) liés par des valeurs « universelles ». C’est ce préjugé sur la nature du peuple français qui fait de l’outil républicain une machine à fabriquer des Français de papiers. Car Français de papiers nous le sommes tous ! La République a enlevé la connotation identitaire au mot « Français » pour en faire une catégorie administrative. Dès lors, tout le monde peut se dire « Français ». Or, le nom sert à distinguer les réalités. Ce qui n’est pas distinct n’est pas nommé, et ce qui n’est pas nommé n’existe pas. En perdant notre nom, nous avons perdu notre capacité à nous distinguer et à exister. Le « peuple français » est alors identifié à la communauté civique, somme des administrés par la république.
Nous devons marquer une différence très claire entre la communauté civique et le peuple français. La communauté civique est composée de tous les Français de papiers (c’est-à-dire qui possèdent une carte d’ « identité »), peuple autochtone inclus. Le peuple français est quant à lui composé d’autochtones, c’est-à-dire d’Européens de culture et d’expression française. La communauté civique est donc une société Frankenstein créée à partir de peuples étrangers les uns aux autres, que la République tente vainement de fondre ensemble en invoquant les « valeurs républicaines ». Or, ces valeurs ont été rejetées hier par les peuples colonisés, et le sont aujourd’hui par leurs descendants de cités. Les Identitaires ont conscience que le peuple français est une partie, non la totalité, de cette communauté civique en déliquescence, et ne se résolvent pas à le voir disparaître avec elle.
L’idée de considérer politiquement et juridiquement les citoyens comme des « individus sans particularités » (Debray), est une aberration intellectuelle réductionniste qui ne tient pas devant la réalité et la complexité de l’humain. L’Histoire nous apprend que les Identités et les Appartenances finissent toujours par s’imposer. C’est au politique et au juridique de s’adapter à la réalité et non l’inverse. Nous Identitaires, pensons donc qu’il est indispensable d’anticiper ce mouvement afin de ne pas le subir. Il est nécessaire de faire valoir notre identité propre ainsi que nos spécificités en créant une nouvelle république, débarrassée de l’idéologie républicaine des siècles passés, qui ne sera plus un creuset dans lequel viendront mourir les peuples, et au premier chef le nôtre, mais, au contraire, un cadre politique permettant l’existence et la souveraineté du peuple autochtone.
Arnaud Gouillon
Candidat identitaire à l’élection présidentielle de 2012