La circulaire de la rentrée scolaire 2013 (circulaire n° 2013-060 du 10-4-2013), la première signée par Vincent Peillon, excipe une innovation de taille, bien que discrète, à l’image des transformations insidieuses du langage dont certains de nos ministres, grands fossoyeurs des libertés publiques, se sont faits les champions.
En effet, nous pouvons lire au paragraphe III.4 de la circulaire Peillon :
- « Pour contribuer à la lutte contre les violences et les stéréotypes de genre et, plus largement, permettre à chacun de se forger une attitude responsable, l’École doit promouvoir dès l’école primaire l’éducation à la sexualité, qui fait partie des programmes. Pour cela, un groupe de travail a été mis en place sur le sujet. Il fera des propositions pour améliorer cet enseignement indispensable. »
Quel citoyen a pu investir suffisamment de son temps en lectures expertes pour comprendre les implications idéologiques d’une telle proposition ? Cet article a pour but d’éclairer les références idéologiques et quasi-religieuses de cette proposition scandaleuse et insoutenable, lourde de menaces pour la paix sociale dans notre pays.
Trois expressions sont à repérer dans le texte officiel : 1) « stéréotype de genre », 2) « dès l’école primaire l’éducation à la sexualité », et 3) »groupe de travail ». Nous les expliquons dans la perspective idéologique du ministre de l’Education Nationale, puis nous conclurons pour justifier le titre de notre article.
1) « Stéréotype de genre ». Citons Adrienne Rich dans « Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existance » page 27 : « Les hommes et les femmes ne ressentent pas d’attraction pour les personnes de sexe opposé par nature, mais plutôt à cause d’un conditionnement de la société. Par conséquent, le désir sexuel peut être orienté vers qui l’on veut ». Par ailleurs, la fondamentaliste du genre Judith Butler écrit dans « gender trouble, Feminism and the Subversion of Identity » page 6 : « Le genre se réfère aux relations entre hommes et femmes, basées sur des rôles socialement définis que l’on assigne à l’un ou l’autre sexe. » C’est le sens donné par Vincent Peillon à « stéréotype de genre ».
De ces dogmes de la religion du genre, les adeptes et activistes tirent la conséquence suivante : Il faut supprimer du langage les mots « femme, féminin, homme, masculin » pour les remplacer systématiquement par « genre » ou provisoirement par « genre ressenti » et interdire l’idée qu’il y a une forme naturelle de sexualité humaine. Ils affirment : « La sexualité est un comportement socialement construit », il faut donc la déconstruire totalement, non pas pour laisser à chaque individu la liberté de se reconstruire sexuellement, mais pour éliminer toute idée d’identité sexuelle.
2) « Dès l’école primaire l’éducation à la sexualité ». En quoi peut bien consister alors « l’éducation à la sexualité » à laquelle notre ministre fait référence ? Citons Shulamith Firestone dans « The dialiectic of sex » Bantam Books, New York, 1970, page 12 : « Alors que l’objectif final de la révolution socialiste était d’en finir avec les privilèges de la classe économique dominante, le but définitif du « gender feminism » doit être non seulement d’en finir avec le privilège masculin, mais encore d’en finir avec la distinction même entre les sexes : les différences génitales entre les être humains doivent disparaître de la culture mondiale. »
3) « Groupe de travail » est un mot administratif codé qui signifie « groupe de copains ». Dans ce cas-ci : « groupe de co-religionnaires du genre ». Bien qu’ayant lu sur le net, comme tout citoyen peut le faire, la composition de ce groupe, je tairai les noms de ces personnes pour ne pas leur faire une publicité contre-productive. Disons tout de même que certaines d’entre elles ont défendu la gestation pour autrui (GPA) pendant les auditions bâclées par le tristement célèbre Erwan Binet.
Un peu d’histoire : si la « perspective du genre » est née dans les universités américaines dans les années 1960-1970, l’activisme politique du « gender feminism » s’est révélé dans la sphère publique mondiale à partir de la conférence de Pékin en 1995. Depuis, des lobby minoritaires mais influents tentent de substituer leur système d’idées aux conceptions naturelles de la sexualité et de la famille dans les organismes internationaux (ONU, conseil de l’Europe). Les méthodes subversives de transformation des mots et du langage trouvent aujourd’hui en France les relais politiques du parti socialiste, les soutiens d’une presse sous influence homosexualiste, et de quelques personnalités de droite comme Luc Chatel, Nathalie Kokiusco-Morizet ou Bruno Lemaire. Feu Nicolas Sarkozy avait lui aussi commencé a forniquer avec les prélats argentés de cette religion qui ne dit pas son nom.
Aujourd’hui en France, il s’est passé quelque chose d’extraordinaire et que le parti socialiste n’avait pas prévu au moment de son arrivée au pouvoir : la France libre s’est soulevée contre la religion du genre. Le noyautage des institutions, le mensonge officiel et la force brutale du ministère de l’intérieur ont rencontré les fiers esprits de la France libre, frondeuse et insoumise. Nous ne lâcherons rien !
Il est évident que devant les dogmes maintenant expliqués, que nous avons tirés des évangiles de Vincent Peillon, Najat Vallaud-Belkacem, Christiane Taubira, et autres ministres, les Français ont toutes les raisons de s’inquiéter pour leurs enfants confiés à l’Education Nationale, et sont en droit d’exiger des explications sur les mots utilisés dans la circulaire de rentrée 2013.
Frère Peillon, tu nous dois des explications : est-ce bien tout cela que tu prévois pour nos enfants ?
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