Le maire de Saguenay (au Canada), M. Jean Tremblay, pourra désormais continuer de réciter la prière d'ouverture des assemblées du Conseil municipal. En effet, la Cour d'appel du Québec a renversé le 27 mai dernier le jugement du Tribunal des droits de la personne qui avait condamné la prière publique.
La Cour d'appel ajoute que le citoyen Alain Simoneau, qui avait porté l'affaire devant les tribunaux, et le Mouvement laïque québécois (MLQ), qui le soutenait, n'ont pas subi de préjudice et que M. Simoneau n'a pas été l'objet d'une discrimination en raison de son désaccord avec la pratique.
M. Baril, un ex-président du MLQ, en était le vice-président au moment des procédures. Il prône la laïcisation intégrale de l'État; il a déjà poursuivi la Ville d'Outremont pour les mêmes raisons; et lui et M. Simoneau, qui réclamaient 150 000 $ en dommages, s'étaient entendus pour remettre une partie de ce montant au MLQ advenant qu'ils aient gain de cause...
Il s'agit d'une victoire tout à faite naturelle pour les partisans de la transparence et donc une victoire du maire de Saguenay, Jean Tremblay, qui avait livré une farouche bataille sur la place publique en faveur de la prière, et d'une défaite pour les partisans de l'action souterraine et cachée... que sont les soit-disant "laïques" la plupart du temps affiliés aux loges maçonniques.
Mais le juge Gagnon a rendu un arrêt contradictoire et incohérent.
Tout en autorisant la prière publique, il a fustigé Jean Tremblay "pour avoir contrevenu au devoir de réserve associé à ses fonctions au point de risquer personnellement de porter atteinte à la règle de neutralité religieuse applicable au conseil municipal et a qualifié la conduite du maire d'adhésion publique indéniable au catholicisme". Bigre, on en tremble déjà !
Le juge Gagnon écrit qu'il est tout à fait "inconvenant que des fonctions prestigieuses puissent être utilisées aux fins de promouvoir ses propres convictions religieuses". Le juge estime qu'un citoyen serait "en droit de se sentir atteint par les attitudes et déclarations d'un élu dont on s'attend à ce qu'il s'acquitte de son mandat sans avoir à afficher ses convictions religieuses et ajoute qu'il s'agit là d'un échec sur le plan de l'image."
On a l'impression de se retrouver il y a deux mille ans devant le Sanhedrin... Jésus répondit au juge : "J'ai parlé ouvertement au monde, j'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple où tous les Juifs se rassemblent et je n'ai rien dit en secret. ... Si j'ai mal parlé, montre en quoi; si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ?" (Jn, 18, 20-23.)
Tout le débat est là, entre les partisans de la religion transparente et publique qu'est le christianisme où rien n'est dit ni fait "en secret"..., et les partisans de la religion maçonnique, "religion de la république" (selon Vincent Peillon), religion souterraine et cachée, soit-disant "laïque". Débat que le Christ, il y a deux mille ans, nous avait dit qu'il se réaliserait : "Celui qui fait la vérité, vient à la lumière, pour que ses oeuvres soient manifestées, elles qui ont été accomplies en Dieu", mais "quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de crainte que ses oeuvres ne soient démasquées..." (Jn, 3 20-21.)
Merci à J.
Site de la Ville de Saguenay : http://ville.saguenay.ca/fr/home