Article mis à jour au 12 mai.
À Slaviansk, le référendum de séparation du 11 mai 2014 a débuté malgré les tirs d'artillerie
Le référendum sur l'indépendance du sud-est de l'Ukraine des deux régions de Donetsk-Slaviansk-Marioupol, et Lougansk s'ouvre dans un climat de génocide et de guerre civile.
À Slaviansk, le référendum a débuté ce matin malgré les tirs d'artillerie et une opération militaire d'envergure lancée par les autorités de Kiev contre les partisans de la fédéralisation. L'armée ukrainienne utilise des blindés, l'artillerie et l'aviation.
Le journal allemand Bild am Sonntag a établi que 400 soldats d'élite de la société militaire américaine Academi (connue précedemment sous le nom de Blackwater Worldwide) combattaient les partisans du fédéralisme à Slaviansk. Le renseignement allemand en a informé le gouvernement fédéral le 29 avril, cependant le 8 mai le Service de sécurité d'Ukraine a déclaré que les étrangers n'étaient pas impliqués dans l'opération punitive. Précédemment le journaliste et analyste politique américain connu Robert Perry a déclaré qu'en Ukraine, Washington utilisait la même tactique qu'en Amérique centrale, en Afghanistan et en Syrie.
Les électeurs sont invités à répondre par oui ou par non à la question: "Soutenez-vous la déclaration d'indépendance de la République populaire de Donetsk", à laquelle ils sera possible de répondre par oui ou par non. Le scrutin doit se dérouler jusqu'à 22 heures. Le vote a lieu dans les écoles et les édifices publics dans les villes passées sous le contrôle des séparatistes (région de Donetsk et de Lougansk).
Les autorités de Kiev ont dépêché à Lougansk des unités de la garde nationale pour torpiller le référendum, rapporte la commission électorale du district de Krasny Loutch. Sa vice-présidente Elena Khriapina relève la présence de 2 hélicoptères, de 10 véhicules de transport de troupes et de plus de 100 membres de la garde nationale d'Ukraine. Selon elle, « le taux de participation ne diminue pas, pour arriver aux bureaux de vote les gens empruntent des terrains vagues, obligés parfois de ramper à plat ventre. D'aucuns arrivent à vélo ». Entre-temps, une quinzaine de véhicules blindés a été déployée près du village de Novoaïdar. Les forces d'auto-défense tentent de leur barrer la route de Lougansk.
La foule se bouscule au bureau de vote de Lougansk pour le référendum de séparation du 11 mai 2014
Plus de cinquante pour cent des électeurs de la région de Donetsk ont déjà voté à la mi journée, selon Roman Lyagin, porte-parole de la Commission électorale centrale de la "République populaire de Donetsk" auto-proclamée. Le taux de participation du référendum dans la région de Lugansk atteignait déjà à la mi-journée 65%, selon Aleksandr Malykhin, président du comité local du référendum.
Le président russe Vladimir Poutine a demandé aux est-ukrainiens de reporter le référendum.
Le gouvernement vénézuélien cité par la chaîne de télévision Telesur ne reconnait pas les autorités de Kiev "issu d'un coup d'Etat". "Vu l'évolution tragique des événements en Ukraine, le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela condamne les actes de violence qui ont abouti - grâce au concours des Etats-Unis et de l'Otan - au renversement du gouvernement légitime de ce pays et qui ont mis en danger la paix et l'unité du peuple ukrainien, de même que la stabilité de toute la région eurasiatique", a déclaré samedi (10 mai Ndlr.) le gouvernement vénézuélien. "Le Venezuela ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas la légitimité d'un gouvernement issu d'un coup d'Etat", souligne le document. Tant que des élections libres et démocratiques n'auront pas lieu en Ukraine, le Venezuela "continuera de sensibiliser les peuples du monde au danger de cette ingérence et de toute autre ingérence étrangère", et il fera tout pour "consolider le monde multipolaire" afin de garantir la paix et la souveraineté des nations, affirme le gouvernement vénézuélien.
L'hypocrite Figaro, repris par les médias officiels, explique que "les participants au référendum seront vraisemblablement les sympathisants du mouvement séparatiste. Leurs adversaires ne reconnaissent pas la légalité de ce scrutin. Le résultat ne fait donc pas beaucoup de doute, et le oui devrait l'emporter massivement." Question, Le Figaro dira-t-il la même chose dimanche 25 mai lorsque les pro-Maidan, dont le gouvernement est jugé illégal par une grande partie des ukrainiens, organiseront les élections présidentielles ? Cela importera-t-il à l'Occident et à la junte de Kiev ? Non. Alors pourquoi nous bassinent-ils avec le référendum d'aujourd'hui que les pro-Maidan juge "illégal" ?
À son arrivée à Bakou pour une tournée dans le Caucase, François Hollande a bien entendu dénoncé devant la presse de "vraies-fausses" consultations, "nulles et non avenues" en Ukraine. "La seule élection qui vaudra" sera l'élection présidentielle le 25 mai organisée par ses amis à l'origine du renversement par la force en février du président Ianoukovitch légalement élu qui avait dit non à l'union européenne...
La déclaration de François Hollande fait suite à celle de la porte-parole du département d'Etat américain Jen Psaki qui a dénoncé samedi les référendums en Ukraine.
Londres juge "regrettables" les référendums en Ukraine. Le Foreign Office a qualifié dimanche de "regrettable" la tenue des référendums sur le statut politique des régions de Donetsk et de Lougansk. "Tous les Ukrainiens auront une possibilité réelle d'exprimer leur opinion par voie démocratique lors de l'élection présidentielle du 25 mai", a déclaré un porte-parole de la diplomatie britannique. "L'essentiel est aujourd'hui de faire en sorte qu'une élection libre et régulière se déroule dans une atmosphère stable et calme. Si ce processus est entravé, il y aura des conséquences dont le président Hollande et la chancelière Merkel ont parlé dans leur déclaration du 10 mai. La Grande-Bretagne adhère à la thèse selon laquelle nous devons tous œuvrer conjointement pour assurer la stabilité, la sécurité et la prospérité de cette région", a souligné le porte-parole. Lors de leur rencontre tenue samedi dans la ville allemande de Stralsund, Angela Merkel et François Hollande ont déclaré que la déstabilisation de la situation en Ukraine amènerait l'Union européenne à décréter de nouvelles sanctions contre la Russie. Cette fois, les mesures répressives toucheront un large éventail de secteurs économiques russes.
Dans le journal Welt am Sonntag, dimanche, l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder estime que l'Union Européenne est la principale responsable de la crise ukrainienne, en ayant obligé Kiev à choisir entre l'avenir avec l'UE ou avec la Russie. « L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE en faveur du traité d'association » que Bruxelles voulait signer avec l'Ukraine, a jugé M. Schröder, cité par l'AFP. « L'UE a ignoré le fait que l'Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours, les gens du sud et de l'est du pays sont plutôt tournés vers la Russie et ceux de l'ouest plutôt vers l'UE », a-t-il rappelé. « On pouvait parler de traité d'association, mais il aurait fallu le faire avec la Russie dans le même temps. L'erreur de départ a été de dire que ce serait le traité d'association avec l'UE ou l'union douanière avec la Russie », a-t-il poursuivi. Tout en assurant par ailleurs que « des erreurs ont été commises de toutes parts » , M. Schröder ne condamne pas le rattachement de la Crimée à la Russie. « Le rattachement de la Crimée est contesté sur le plan du droit international, mais c'est maintenant une réalité. La Crimée a décidé par référendum qu'elle voulait être une région russe. Et cela a été appliqué », a-t-il relevé. M. Schröder a également relativisé l'influence de Moscou sur les séparatistes pro-russes ukrainiens. « L'idée qu'il suffirait que le président russe ou le chef du gouvernement ou qui que ce soit d'autre dise "basta" pour que tout rentre dans l'ordre n'est certainement pas réaliste », a-t-il commenté.
Le leader britannique du parti UKIP (Parti britannique de l'Indépendance), Nigel Farage, cité par les médias, a imputé hier la responsabilité de l'actuelle crise politique en Ukraine au comportement de Londres et de l'Union européenne, notamment au premier ministre David Cameron et au chef du Foreign Office Wiliam Hague qui en avaient imputé la responsabilité à Moscou.
Add., 12 mai. Un taux de participation supérieur à 80%. Le vote dans le cadre du référendum sur le statut de la région de Lougansk (est de l'Ukraine) s'est achevé dimanche à 20h00, heure locale, dans la plupart des bureaux de la région.
Selon les organisateurs, le taux de participation oscille entre 75 et 95% en fonction du district. Dans la région de Donetsk, le taux de participation a constitué plus de 71,42% à 20h00, a communiqué le coordinateur de la commission électorale centrale de la République populaire autoproclamée de Donetsk, Boris Litvinov. D'après les dernières données, le taux de participation à Slaviansk est de 80%. La secrétaire de la commission électorale municipale Tatiana Orlenko a noté que la participation était particulièrement massive dans les circonscriptions visées cette nuit par des tirs des militaires ukrainiens.
Quelques 7 millions d'électeurs des oblast de l'est de l'Ukraine se sont rendus aux urnes ce dimanche. En dépit du refus de Kiev d'accorder au peuple du Donbass un minimum de droit d'expression, cette très forte participation des citoyens montre le grand intérêt de la population à l'organisation de ce référendum et à leur avenir d'autant que ce scrutin n'était pas obligatoire et que personne n'a forcé ces gens à aller voter.
89,7% des votants disent oui à l'indépendance. 89,7% des personnes ayant pris part au référendum sur le statut politique de la région ukrainienne de Donetsk (est) ont voté pour son indépendance par rapport à Kiev, a annoncé la commission chargée de la tenue du scrutin.
10,19% ont voté contre. Dans la région de Lougansk, 96,2% des votants ont soutenu l'"acte d'indépendance".
Cela peut être considéré comme le résultat définitif ", a fait savoir le chef de la commission électorale Roman Liaguine. Le coprésident de la république populaire autoproclamée de Donetsk Denis Pouchiline a pour sa part indiqué que la région pourrait statuer sur son indépendance "dans les prochaines heures".
La junte au pouvoir a multiplié les dénis de démocratie. Préférant la fuite en avant à la négociation, l'emploi criminel de la force armée au "dialogue", l'usage de la répression à la discussion, l'intimidation à la confiance, c'est un échec cuisant pour kiev qui s'enferme dans son bunker. La clique euroatlantiste n'a ni les moyens de sa politique criminelle ni la volonté de maintenir ne serait-ce qu'un semblant d'unité nationale. L'incapacité du gouvernement "par interim" de Kiev à empêcher le déroulement de ce référendum montre que les euromondialistes kiéviens gouvernent mal et se défendent mal ! Ce référendum n'est que la réponse des citoyens à leur violence "démocratique". Demain, si le peuple du Donbass les laisse agir, les euro-Maidan de Kiev épureront ethniquement près de la moitié de la population parce que celle-ci parle russe ou est de confession orthodoxe rattachée au patriarcat de Moscou.