Un article de LIESI (Lettre d'informations économiques stratégiques internationales) rapporte comment les élections présidentielles françaises 2012 "vont confirmer la fin du libéralisme et concrétiser la naissance d’un nouveau système", que LIESI a appelé « rouge ». Extraits :
"Aujourd’hui, la fin du libéralisme n’est absolument pas perçue par l’écrasante majorité de nos contemporains. Pourtant, la façon dont l’argent est maintenant créé, n’est plus du tout représentatif d’un système libéral. La BCE, un organisme supra-étatique, distribue de l’argent aux banques, qui le prêtent ensuite aux Etats. Eux-mêmes prélèvent des impôts à leurs populations dont une partie conséquente est redonnée aux banques privées pour payer les intérêts de la dette souveraine ! Ce vol des populations ne peut se réaliser que par une complicité entre les politiques et les banquiers. Voilà pourquoi les politiques justifient les mesures d’austérité comme démocratiques.
C’est un véritable complot des élites. L’Europe, qui fut présentée comme une association de démocraties, se révèlent au grand jour être un système mafieux de racket des populations pour entretenir le système d’usure au profit des patrons officieux de la BCE. Cette BCE qui est dirigée, rappelons-le, par un ancien employé de Goldman Sachs, directement impliquée dans le krach de 1929 ; plus récemment, dans l’affaire des subprimes et de la Grèce." (Source: http://liesidotorg.wordpress.com/2012/03/16/7260/ )
Note de Christroi.
La thèse de cet article de LIESI est celle de la corruption d'un libéralisme originel prétendu immaculé. Elle oppose un libéralisme originel au système "rouge" actuel. Le libéralisme, né du siècle des "Lumières" et de la révolution dite "française" aurait été corrompu par le hold-up de la mafia bancaire sur les institutions dites "libérales" et bien sûr... "démocratiques". Il s'agirait donc de revenir aux manes de la république, et d'une démocratie conçue comme pure à l'origine, mais corrompue par la suite...
Si le hold-up de la mafia bancaire appelé ici "cartel bancaire" est bien réel, la thèse de la corruption (du libéralisme) est moins certaine. Il nous semble au contraire sur Christroi que la Révolution dite "française" qualifiée de "libérale" par la propagande révolutionnaire et républicaine après 1789 et tout au long des XIX et XXe siècles, marque en réalité la naissance de cette dictature de la finance que l'article de LIESI semble condamner. La thèse d'une opposition entre le libéralisme originel et le libéralisme actuel transformé en système "rouge" est factice. Il n'y a aucune opposition de nature entre les deux, le système "rouge" actuel n'étant que l'accomplissement du libéralisme d'hier... Nous pouvons dire en quelque sorte que la dictature de la finance d'aujourd'hui procède directement de 1789.
Quelques rappels historiques. Comme nos lecteurs le savent maintenant, 1789 marque non pas la prise du pouvoir par le peuple (mythe républicain), mais constitue un coup d'Etat bancaire, bourgeois, maçonnique et oligarchique : la "démocratie", le "libéralisme" n'ont rien à voir là-dedans ni le "peuple" d'ailleurs (personne ne croyait à la démocratie à ce moment-là, pas même les "révolutionnaires"). Ces mots-idées "démocratie", "république", "libéralisme", ne servaient que d'écrans de fumée contre un peuple endormi, trompé, floué et génocidé (génocide vendéen). Ce mécanisme, fondé sur le mensonge et l'imposture, est né dans le sang. Il est toujours à l'oeuvre aujourdui. Les guerres, la "crise de la dette", lui servent de tremplins et de "saut qualitatif" (mot de Sarkozy à propos de la dette grecque : "Notre ambition est de saisir l'occasion de la crise grecque pour faire un saut qualitatif dans la gouvernance de la zone euro". Nicolas Sarkozy, Conférence de presse du 21 juillet 2011).
En 1789 (1792 exactement) une autre guerre, celle qui devait mettre le feu à toute l'Europe et y apporter les idées nouvelles, avait été déclenchée par les francs-maçons républicains, universalistes, alors emmenés par le duc d'Orléans, 33e degré et "Grand Maître" du "Grand Orient de France", et sa marionnette, le franc-maçon Brissot de Warville, son secrétaire général et trésorier de chancellerie, un certain 20 avril 1792. (1) Brissot, qui avait des biens à Ouarville dans l'Eure-et-Loir, et qui en bon anglomane, se disait Brissot de Warville, était le stipendié des banquiers et des hommes d'affaires (2) appelait à la guerre "révolutionnaire" "pour libérer les peuples". Jusque-là, Brissot, (tel un Attali aujourd'hui), s'était illustré comme "philanthrope", un grand créateur (et financeur) de sociétés dites "philosophiques", en réalité véritables postes centraux maçonniques dispersés sur l'ensemble du territoire. Ce jour-là, à la dite "Assemblée", curieusement, sur des centaines de députés (745 députés exactement), tous sauf sept votèrent la guerre. (1) Un "hasard" sans doute... L'"Assemblée Législative", élue par une minorité d'électeurs, eux-mêmes une minorité faisait la loi dans le pays ! À Paris, le taux de participation n’excèdait pas 10%; sur 7 millions d'électeurs, moins de 700.000 votèrent à la "Convention nationale" en septembre 1792). Sous le couvert de la "majorité" et de soit-disant "souveraineté nationale" (une imposture gigantesque), c'était le règne de l'oligarchie et de la mafia bancaire qui commençait. Le 11 juillet 1792, les philanthropes déclarèrent la "Patrie en danger". On connait la suite : Waterloo, 1815, des millions de morts. Brissot avait bien travaillé pour l'Angleterre. La république "française", la franc-maçonnerie et la banque s'étaient nourries du sang de millions de Français et d'européens pour instaurer leur pouvoir.
Si la Révolution "française" portait en elle l'accomplissement de la dictature actuelle de la finance, elle chariait aussi les germes du totalitarisme via le mythe progressiste qu'elle contenait et le règne de la souveraineté populaire, transformée en souveraineté dite "nationale".
Selon la formule de Mirabeau 'Aucune barrière ni droit naturel ni règle constitutionnelle' "ne devait s'opposer... à une majorité législative (en l'occurence issue comme nous l'avons vu d'une minorité activiste dans le pays)." Ce régime n'est qu'une forme de la tyrannie. Sous l'angle de l'Etat de droit, elle marque une régression par rapport à la pratique au XVIIIe siècle, de l'Ancien Régime. C'est ce que Hayek appelle une 'démocratie illimitée', et ce que Benjamin Constant avait stigmatisé comme une 'souveraineté illimitée'" (Source: Le Livre noir de la Révolution française, par Pierre Chaunu, Jean Tulard, Emmanuel Leroy-Ladurie, Jean Sévillia, Cerf, Paris 2008, p. 14).
La formule de Mirabeau est à rapprocher de la doctrine étatiste créonienne de Jacques Chirac synthétisant les principes républicains et "laïcs" : "pas de loi morale au-dessus de la loi civile" ("non à une loi morale qui primerait la loi civile", Jacques Chirac, Journal du Dimanche, avril 1995). Cette doctrine démoncratique a pu légitimer des génocides du moment que ceux-ci étaient conformes à la loi, expression de la Volonté générale...
D'autre part, politiquement, la "Révolution française" et le mythe "libéral" qui en est issu et dans lequel nous continuons aujourd'hui de vivre peut s'analyser comme un paradis terrestre perdu, une sorte de Jardin d'Eden qu'il s'agirait de retrouver pour apporter le bonheur à l'homme. Et pour cela tous les moyens sont bons : "la fin justifie les moyens" (principe politique conçu par Adam Weishaupt pour renverser l'alliance du Trône et de la monarchie). Le paradis terrestre perdu n'a bien évidemment rien à voir avec le vrai Jardin d'Eden, le croquement de la pomme - fruit défendu - par Adam et la Chute originelle qui s'en est suivie. Non, ici, la Chute est niée, elle n'existe pas. C'est tout le socle chrétien qui est balayé et remplacé par un mythe originel nouveau, le mythe rousseausite progressiste, repris par les révolutionnaires de 1789 et 1793, dans lequel nous continuons de vivre aujourd'hui. Ce qui motive ce paradis perdu, et qu'il s'agirait de retrouver, c'est la négation de la Chute : Dieu a menti, l'homme n'a pas désobéi à Dieu, il aurait simplament voulu s'émanciper des lois divines pour se fabriquer son paradis à lui... Il s'agit bien évidemment de satanisme. Et c'est ce satanisme qui continue d'imprégner l'ensemble de nos institutions. Dans le Contrat social de Rousseau, ce qui motive et anime le mythe nouveau c'est cette pitiée qui pousse à en finir toujours avec le mal. Ce qui le rend féroce, c'est de rendre effectif le "plus jamais ça!". Le totalitarisme ne se présente jamais qu'en agitant l'épouvantail du totalitarisme d'hier ou d'en face. Son mal essentiel est de prétendre produire le bien total. Son problème majeur est de vouloir donner la solution : "Toute tentative pour résoudre la question sociale par des voies politiques mène à la terreur" (Hannah Arendt, Essai sur la Révolution, 1963, trad. Michel Chrestien, Paris, Gallimard, coll. Tel, p. 161).
(1) Bernard Faÿ, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959; p. 183, 345 et suivantes, 367, 369, 407
(2) René Sédillot, Le Coût de la Terreur, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1990, p. 213, 214.
- Révolution et totalitarisme, république-assimilation et extermination
- La démocratie? Une forme de la tyrannie, l'absolutisation de la "Volonté générale"