Grand missionnaire jésuite en Extrême-Orient, François-Xavier naquit dans une famille noble de Navarre (Pays Basque). Il était originaire d'une vieille famille de Basse-Navarre, Jaxu près de Saint-Jean-Pied-de-Port.
Après de brillantes études au collège Sainte-Barbe, à Paris, il enseigna la philosophie avec un succès qui, en lui attirant les applaudissements, développa l'orgueil dans son cœur.
Ignace de Loyola, converti, étant venu à Paris pour perfectionner ses études et cherchant à recruter des compagnons pour jeter les bases de la Compagnie de Jésus, s'éprit d'amitié et d'admiration pour ce jeune homme. Le 15 août 1534, sept jeunes gens, parmi lesquels Ignace et Xavier, prononcèrent leurs vœux dans une chapelle souterraine de l'église de Montmartre. La "Compagnie de Jésus" était fondée.
Sceau de la Compagnie de Jésus, ou christogramme, IHS, représente les trois premières lettres de IHΣOYΣ, « Jésus » en grec, ultérieurement réinterprété comme "Ièsous hèmôn sôter", "Iesus Hominis Salvator" ("Jesus Sauveur de l'homme"). |
Quelques années plus tard, Xavier, devenu prêtre était prêt pour sa mission. Ignace le désigna pour la mission des Indes. Xavier commença par la conversion de Goa. Une mission finie, une autre l'appelait ; l'ambition du salut des âmes était insatiable dans son cœur. Il rencontra des difficultés incroyables, l'ignorance des langues, l'absence de livres en langues indigènes, les persécutions, la défiance et la rivalité des ministres païens. Xavier, par son énergie et le secours de Dieu, triompha de tout ; Dieu lui donna le don des langues, le pouvoir d'opérer des miracles sans nombre. Il évangélisa, en onze années, cinquante-deux royaumes et baptisa une multitude incalculable.
Dès son vivant, on rapporte des faits pour le moins surprenants, comme des guérisons, des prophéties, des sauvetages inespérés, et d'autres.
En 1555, les documents recensent déjà neuf miracles obtenus part sa prière.
Son plus beau et son plus difficile triomphe fut la conquête du Japon. Il aspirait à convertir la Chine, pour rentrer en Europe par les pays du Nord, quand Dieu appela au repos cet incomparable conquérant des âmes, qu'on a justement surnommé l'apôtre des Indes et du Japon.
Il est alors autorisé à utiliser un temple bouddhique abandonné, où il prêche pendant plusieurs mois. Des documents historiques indiquent qu’il réussit à convertir plus de 500 Japonais en un semestre jusqu’en mars 1551.
Une nouvelle visite à Hirado le mois suivant laisse à penser à la construction d’une nouvelle église. Plus de 500 Japonais se convertissent en six mois jusqu’en mars 1551.
En dix-sept mois de présence au Japon, François Xavier estimait près de douze mille conversions.(5)
Ses contacts avec les autorités civiles et religieuses au Japon lui font comprendre l'importance de l'influence de la Chine dans le domaine philosophico-religieux. Progressivement, il est persuadé que, pour convertir l'Orient, il faut commencer par la Chine. En novembre 1551, il confie sa décision à ses compagnons jésuites et commence à préparer ce voyage.
Avant de s'y rendre, il rejoint l'Inde via Malacca.
De retour en Inde, il embarque pour la Chine en avril 1552 à bord du Santa Cruz.
Début septembre 1552, l’équipage arrive à l’île de Sancian, au large des côtes chinoises à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Macao. L’accueil des quelques Portugais présents lui est favorable et on lui aménage hutte et petite chapelle.
Le 21 novembre, à l’issue d’une messe, François Xavier défaille, il est conduit sur le Santa Cruz, puis après une saignée est ramené sur l’île. Il y décède le 3 décembre 1552 à l'âge de 46 ans.
Après sa mort en 1552, l'incorruption du corps de François-Xavier devient un fait reconnu.
Sa dépouille est exhumée à huit reprises entre 1553 et 1932. [...] Les "apparences d'un homme vivant" plusieurs dizaines d'années après sa mort... Il n'en fallait pas davantage pour "prouver" la sainteté de François-Xavier aux yeux du monde. (6)
François Xavier est canonisé le 12 mars 1622, en même temps qu'Ignace de Loyola et Thérèse d'Avila, par le pape Grégoire XV.
Pie XI le fait saint patron de toutes les missions catholiques en 1927.
Il est aussi le saint patron des joueurs de pelote basque. Son secrétaire ayant noté qu'il prononça ses dernières paroles "en langue maternelle navarraise", c'est-à-dire en basque, sa fête (le 3 décembre) est aussi celle de l'euskara, la langue basque.
Marc-Antoine Charpentier a composé un In honorem Sancti Xaverii canticum, (Cantique en l'honneur de Saint Xavier), catalogué H 355, pour chœur, soli, flûtes, cordes, et basse continue.
Une église, puis une cathédrale Saint François Xavier existe depuis 1908 au centre de la ville de Kagoshima, Japon, au sud de la grande ile méridionale de Kyushu, où François Xavier débarqua pour la première fois en août 1549. A la suite de destructions, elle a été réparée en 1949, puis reconstruite en 1999 avec une architecture moderne à l'occasion du 450 ème anniversaire de l'arrivée de François Xavier au Japon.
Avec Saint François-Xavier, missionnaire, prions pour les chrétiens d'Asie.
Sources : (1) ; (2) ; (3) Litanies de Saint-François-Xavier ; (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 64-65; (5) La mission japonaise de François Xavier par Jean Lacouture (estimation du nombre de convertis), revue suisse Choisir de novembre 2002; (6) Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 160-162; (7)
Bse Inès Takeya, martyre (+ 1626)