Sécession : "Le vote est ce qui consacre cette élite de gouvernants. Sans le vote ils ne sont rien."
"Le vote est ce qui consacre cette élite de gouvernants. Sans le vote ils ne sont rien."
(Loïc Blondiaux, professeur se sciences politiques)
Faire sécession. Petit à petit notre idée de quitter complètement toutes les institutions de la dite "république" (res publica, chose de tous qui n'est que la chose de quelques-uns depuis 1789) fait son chemin.
Dans la video ci-dessous intitulée "J'ai pas voté", réalisée par Moise COURILLEAU et Morgan ZAHND, un bilan de la crise politique est dressé, des thèmes et des solutions déjà évoquées sur Christ-Roi sont abordées.
Loïc Blondiaux, professeur de sciences politiques explique que "si par hasard, comme dans le roman du romancier portugais José Saramago, les citoyens décidaient de ne plus aller voter, ou de tous aller voter blanc, le système s'effondrerait d'un seul coup..."
C'est notre proposition de ne plus laisser sur place qu'une coquille vide qui s'effondrera toute seule en son temps du seul fait du poids de sa propre inertie.
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Après avoir fait le constat suivant : "plus de neuf millions de français n'ont pas voté aux dernières élections présidentielles, un français sur cinq. La défiance envers les hommes politiques ne cesse de grandir. Face à cette crise démocratique aucun changement n'est envisagé. L'isoloir, le bulletin de vote semble le seul moyen de changer de politique", le reportage demande : "l'élection est-elle réellement le fondement de notre démocratie ?"
Loïc Blondiaux explique que "pour une petite fraction de la population, tout se passe bien dans le meilleur des mondes aujourd'hui puisque eux tirent profit de la démocratie. Donc pour eux, la démocratie va bien. Mais pour l'immense majorité, les 99% dont parlait le mouvement Occupy (Wall Street, Ndlr.) la démocratie objectivement va mal.
Pour le journaliste Hervé Kempf, "il y a au sommet des sociétés dans les sociétés occidentales actuelles, un petit nombre de gens, quelques pourcents à peine qui cumulent les pouvoirs économiques parce qu'ils sont extrêmement riches, mais aussi politiques et médiatiques extrêmement importants."
Un coup à gauche, un coup à droite... "Mais les thèmes de campagne restent immuables. ... Quelque soit le pouvoir en place, le programme économique, lui, reste inchangé."
Loïc Blondiaux demande : "Comment nous étonner aujourd'hui de l'abstention croissante de la population face à cette situation de rapprochement et d'indifférenciation de l'offre politique et à la déception qu'elle produit ?"
Un divorce qui ne date pas d'aujourd'hui mais que les gouvernements successifs préfèrent nier. Les résultats des élections sont toujours données en pourcentage de votants en prenant bien soin d'en exclure l'abstention de manière à ne PAS REVELER L'AMPLEUR DE LA CONTESTATION ou du désintérêt des Français.
Le reportage établit que si les chiffres de l'abstention avait été retenus dans le résultats des élections législatives de 2012, seulement 17% des actuels députés auraient été élus sur les 577 sièges de l'Assemblée dite "nationale". Par exemples, Jérôme Cahuzac (37%) n'aurait pas obtenu la majorité dans le Lot et Garonne où l'abstention obtient 39,7%, Luc Chatel, ancien ministre de l'éducation est lui aussi battu en Haute-Marne (32,6%) contre 40,6% pour l'abstention. Dans les Vosges, l'abstention arrive également en tête avec 41,1% : Gérard Cherpion (30%) et Jack Lang (29%) sont donc battus.
Le reportage résume parfaitement la situation depuis 1789 : "Ce qui semblait être une révolution n'est que l'accession au pouvoir de la bourgeoisie. Le peuple est écarté de toute activité politique." Donc, explique Loïc Blondiaux, "il y a eu une sorte de substitution, une sorte de tour de passe-passe, dans lequel finalement, cette assemblée de réprésentants, en est venue à se penser comme le peuple lui-même. Il y a eu un processus d'identification entre la représentation et la souveraineté populaire. Mais il y a un élément aristocratique évident qui est que seul une petiten gouverne au nom de tous les autres et tous les autres sont clairement exclus du jeu politique (nous dirions exclus du processus de la fabrication de la loi, Ndlr.) Et cela, c'est une volonté qu'ont eu les révolutionnaires anglais, américains et Français à la fin du XVIIIe siècle."
"L'élection est-elle réellement le fondement de notre démocratie ?"
La réponse à cette question est que si l'élection est un élément central de la démocratie représentative, elle n'est pas un gage de démocratie. "Choisir qui a le pouvoir ce n'est pas avoir le pouvoir. On vit dans des aristocraties élues puisque c'est une petite minorité qui nous gouverne. On peut considérer que c'est une bonne idée, que c'est génial, que c'est mieux qu'une vraie démocratie, mais en tous les cas ce n'est pas une démocratie !" ( Francis Dupuis-Déri).
Loïc Blondiaux dans le reportage explique lui aussi parfaitement : "Nous sommes dans un cadre d'aristocratie élective. Et cette élite gouvernementale peut se réclamer du vote et c'est la condition pour laquelle elle peut prendre des décisions en disant 'je suis le peuple' et 'je veux en son nom'".
F. DUPUIS-DERI comme Marion SIGAUT soutiennent qu'"il y avait plus de démocratie avant 1789 qu'après..." (M. Sigaut); "La modernité est une époque qui est moins démocratique que celle d'avant !" (F. Dupuis-Déri).
Autrement dit, il y avait plus de démocratie dans la conception de la représentation par poids des corps dans la société (états généraux) que dans la conception de la représentation par tête ("un homme un vote").
L'élection, le vote n'est donc pas LA solution.
Mais l'organisation d'une société de consensus au sein des groupes naturels de la société (employés, ouvriers, artisans, paysans, fonctions libérales, patrons, familles, etc.) semble être une meilleure piste pour faire réellement participer le peuple au processus législatif. Un corps d'états généraux de la nation qui pourrait s'organiser à Paris mais aussi bien n'importe où sur le territoire..., dans chaque ville, chaque village comme l'a parfaitement dit Etienne Chouard à Jacques Attali qui se moquait de sa proposition dans l'émission "Ce soir ou jamais" sur France 2 le 5 septembre, et donner le résultat des délibérations du peuple qui remonteraient à Paris pour les décisions engageant la nation.
Et bien vite, la pratique montrera aux Français ainsi consultés que la gestion de la politique au niveau national par un roi, indépendant des lobbies parce qu'au-dessus de tous les partis, est le meilleur gage du pouvoir du peuple contre les féodalités organisées, et les plus dangereuses, celles de l'Argent. (Cf. La vraie raison de la loi du 4 août 1789 dite de "suppression des privilèges")
Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, les villages votaient, les Etats généraux de 1789 demandaient aux Français de se prononcer sur la politique fiscale... Le principe démocratique du consentement à l'impôt était plus important sous l'Ancien Régime qu'après. La révolte fiscale de 2013 en France (Bonnets rouges) par exemple n'a entraîné aucune remise en cause globale de nos impôts. Pire, pour toute réponse, le président de la dite chose de tous (Res publica) ou son gouvernement a déclaré à plusieurs reprises qu'il garderait le cap de sa politique. Le 8 novembre 2013, lors d'une visite au siège de la Banque mondiale à Paris, F. Hollande déclara : "Je confirmerai la stratégie qui est la nôtre, le cap qui est le mien". Lundi 24 mars 2014, malgré la déroute du gouvernement la veille au premier tour des élections municipales, Najat Vallaud-Belkacem indiqua qu'elle ne croyait pas à un "changement" de politique du gouvernement. Selon elle, l'exécutif devait "tenir le cap".
Le reportage termine en abordant la solution proposée par Etienne Chouard, le "tirage au sort" au sein des groupes naturels de la nation pourrait être une piste. Ce qui compte c'est de sortir du modèle "démocratie = élections au sein des partis politiques" pour lui préférer un système de tirage au sort ou suffrage universel avec mandats directs au sein des corps et groupes naturels de la nation (une "combinaison"). C'est ça qui est important. Cela s'est pratiqué en France sous la Monarchie d'Ancien Régime jusqu'en 1789. Il faut y revenir !
Rappel de propositions Christ-Roi :
1) Dès 1865, M. le Comte de Chambord montre le chemin à suivre pour lutter contre le "libéralisme" révolutionnaire et son succédané l'individualisme qui ont conduit la société démocratique à cet échec :
«Quant aux remèdes, dit-il, voici ceux que les principes et l'expérience paraissent indiquer. A l'individualisme, opposer l'association; à la concurrence effrénée le contre-poids de la défense commune; au privilège industriel la constitution volontaire et réglée des corporations libres".
Personne ne peut nier que toute la question sociale soit contenue et résolue dans ces trois lignes : On ne dira jamais mieux. » (Comte de Chambord cité in Jacques Ploncard d'Assac, Les idées qui tuent, Société de philosophie politique, Lisbonne 1971, p. 101-102).
2°) Un mix de monarchie et de démocratie (tirage au sort ou suffrage universel au sein des "corporations libres".) Monarchie et démocratie n'étant pas antinomiques, la souveraineté monarchique émane de la souveraineté d'un peuple libre qui comprend qu'un roi sans liens (ab-solu) indépendant des lobbies, peut rendre à notre pays sa liberté.
3°) Une dose d'aristocratie non-héréditaire (entendue comme un ensemble des meilleurs choisis sur leur mérite, leurs compétences réelles, avec des devoirs envers la nation). Cf. Adrien Abauzit : Décodons la matrice sur la Libre Antenne de MetaTV.
. Ploutocratie : Etienne Chouard brise l'omerta en direct sur France 2
. La vraie raison de la loi du 4 août 1789 dite de "suppression des privilèges"
. Marion Sigaut - Comprendre les Lumières : aux sources de la prolétarisation du monde ouvrier
. Européennes: la jeunesse fait sécession de l'UE, 73% des 18-35 ans n’ont pas voté
. Des républicains s'imaginent "résister" en conservant les mêmes institutions !
. Changer les institutions pour une vraie alternative politique
. Abstention, médias, manifs: pourquoi le peuple fait sécession